Liturgie des pauvres

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Elisabeth
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Liturgie des pauvres

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Très sainte fête de la Nativité de notre Seigneur Jésus Christ à tous !

En ce jour où nous rendons grâce à Celui qui, par un amour infini et incompréhensible pour sa créature, est devenu semblable à elle pour qu’elle devienne semblable à Lui, il est bon de s’entendre rappeler par la bouche de saint Jean Chrysostome une vérité certaine quand à ce que nous devons faire pour lui rendre gloire comme Lui veut que nous lui rendions gloire.
Le texte suivant se trouve sur le site de la représentation de l’Eglise Orthodoxe russe à Bruxelles, et il fait découvrir un visage de St Jean, vraiment bouche d’or, que personnellement, je connaissais très peu.


Ysabel de Andia: Liturgie des pauvres et théologie du Corps du Christ chez saint Jean Chrysostome

Jean Chrysostome[1] a été surnomme “ Jean l’Aumônier ”, a cause de sa pratique de l’aumône et de sa prédication sur l’aumône. “

Chrysostome est, par excellence, l’apôtre de la charité, dit Aimé Puech, de tous les Pères du IVe siècle, il est le panégyriste par excellence de l’aumône [2] . Ses homélies sur l’aumône [3] datent de ses années de presbyterat à Antioche (386-398). C’est en se rendant de son domicile à l’église, un jour d’hiver, qu’il voit des mendiants gisant sur le sol et improvise l’une de ses plus belles homélies sur l’aumône. C’est dans la troisième homélie sur l’aumône qu’il fait référence à saint Paul qui parle des pauvres dans toutes ses lettres et demande à ses fidèles que “ personne ne se croit déchargé de cet office (leitourgia ) ”[4] . Car il y a bien une liturgie des pauvres à laquelle tous les chrétiens sont conviés, depuis l’évêque jusqu’au simple fidèle.

Cette liturgie des pauvres est fondée sur une théologie du Corps du Christ qui est à la fois le Corps eucharistique du Christ et le Corps écclesial du Christ. Le Christ est présent dans l’Eglise sous les espèces sacramentelles du Corps et du Sang du Christ, mais il est aussi présent dans ses membres souffrants qui participent à sa passion et il appelle ses disciples à le servir dans les pauvres.

L’eucharistie est le fondement de la diaconie des pauvres, et l’on ne peut séparer le don du Pain de vie du partage du pain quotidien, c’est pourquoi le discours de saint Jean Chrysostome sur les pauvres ou l’aumône n’est pas seulement un discours social, mais un discours théologique et sacramentaire.

La “ diaconie ” des pauvres est la suite nécessaire de l’eucharistie, comme le service des tables qui avait été confie au diacre Etienne, dans la communauté primitive (Ac 6,3-4) ; elle est aussi fondée sur l’identification du pauvre au Christ pauvre : “ En vérité, je vous le dis, dans la mesure ou vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est a moi que vous l’avez fait ” (Mt 25,40). C’est pourquoi le service du pauvre est le service du Christ dans les pauvres et l’imitation du Christ qui s’est fait Serviteur, par philanthropie. Enfin cette présence du Christ en quelque sorte caché dans les pauvres est un mystère qui ne sera révélé qu’au jugement dernier lorsque le Christ reviendra juger les vivants et les morts et séparer ceux qui l’ont servi de ceux qui l’ont méconnu en maltraitant ou en laissant mourir de faim et de soif les pauvres. L’utilisation abondante, par Jean Chrysostome du texte de Matthieu 25, 31-46 donne au service des pauvres ou à cette “ liturgie ” des pauvres un sens eschatologique qui ne sera découvert qu’à la fin des temps.

Ce sont ces trois aspects du service des pauvres que je veux traiter : tout d’abord la relation entre eucharistie et diaconie, ensuite la philanthropie divine et l’amour des pauvres, et, enfin, la dimension eschatologique de cette liturgie des pauvres à partir de Matthieu 25, 31-46.

I. Eucharistie et diaconie

C’est principalement dans les Homélies sur la Première Epître aux Corinthiens et les Homélies sur Matthieu que Jean Chrysostome développe la relation entre l’eucharistie et la diaconie[5] . Saint Paul reproche aux Corinthiens que, lorsqu’il se réunissent en commun, ce n’est plus le “ Repas du Seigneur ” qu’ils prennent : Des qu’on est à table, en effet, chacun prend son propre repas et l’un a faim, tandis que l’autre est ivre ” (1 Co 11,21). Chrysostome, commentant ce verset ajoute que, lorsque les fidèles se détournent des pauvres qui ont faim et soif, ils transforment le “ Repas du Seigneur ” en un “ repas privé ” et l’église, en une maison privée.

1. Homélies sur l’Evangile de Matthieu

Dans l’homélie 65 sur Matthieu [6] , Chrysostome montre que, honorer le Christ, c’est ne pas mépriser les pauvres[7] .

“ Tu veux honorer le Corps du Christ ? Ne le méprise pas lorsqu’il est nu. Ne l’honore pas ici dans l’église, par des tissus de soie, tandis que tu le laisses dehors souffrir du froid et du manque de vêtements. Car celui qui a dit : “Ceci est mon Corps” (1 Co 11,24), et qui l’a réalisé en le disant, c’est lui qui a dit : “Vous m’avez vu avoir faim, et vous ne m’avez pas donne à manger” (Mt 25,42), et aussi : “Chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait“ (Mt 25,45). Ici le Corps du Christ n’a pas besoin de vêtements, mais d’âmes pures ; là-bas, il a besoin de beaucoup de sollicitude. ”

Ce passage est intéressant parce que Jean Chrysostome rapproche les deux textes scripturaires de la Première Epître aux Corinthiens sur l’eucharistie “ Ceci est mon Corps ” et celui de Mat. 25,45 sur l’identification du Christ aux “ petits ” ou aux “ pauvres ” et le jugement dernier[8] . La relation entre le Corps du Christ et le corps des pauvres ou des petits est affirmée dans l’identité du Christ — “ le même ”— qui prononce ces deux paroles : “ Ceci est mon Corps ” et “ C’est a moi que vous l’avez fait ”. C’est pourquoi on “ honore ” le Christ en servant les pauvres :

“ Apprenons donc à vivre selon la sagesse et à honorer le Christ comme il le veut lui-même. Car l’hommage qui lui est le plus agréable est celui qu’il demande, non celui que nous-mêmes choisissons. Lorsque Pierre croyait l’honorer en l’empêchant de lui laver les pieds, ce n’était pas de l’honneur, mais tout le contraire. Toi aussi, honore-le de la manière prescrite par lui en donnant ta richesse aux pauvres. Car Dieu n’a pas besoin de vases d’or, mais d’âmes qui soient en or. Je ne vous dis pas cela pour vous empêcher de faire des donations religieuses, mais je soutiens qu’en même temps, et même auparavant, on doit faire l’aumône. Car Dieu accueille celles-la, mais bien davantage celle-ci. Car, par les donations, celui qui donne est le seul bénéficiaire, mais, par l’aumône, le bénéficiaire est aussi celui qui reçoit. La donation est une occasion de vanité ; mais l’aumône n’est pas autre chose qu’un acte de bonté. ”

Il ne suffit pas de donner de l’argent, il faut le donner avec une intention pure. Le Christ a loué la veuve qui “ a donné deux piécettes… de son indigence ” (Mc 12,44) et blâmé les “ hypocrites ” qui font l’aumône en voulant être vus (Mt 6,2). Il y a aussi un ordre de priorité : sauver la vie d’un frère est plus nécessaire que de faire des dépenses somptueuses pour le culte.

“ Quel avantage y a-t-il à ce que la table du Christ soit chargée de vases d’or, tandis que lui-même meurt de faim ? Commence par rassasier l’affame et, avec ce qui te restera, tu orneras son autel. Tu fais une coupe en or, et tu ne donnes pas “un verre d’eau fraîche” ? Et à quoi bon revêtir la table du Christ de voiles d’or, si tu ne lui donnes pas la couverture qui lui est nécessaire ? Qu’y gagnes-tu ? Dis-moi donc : Si tu vois le Christ manquer de la nourriture indispensable et que tu ne l’abandonnes pas pour recouvrir l’autel d’un revêtement précieux, est-ce qu’il va t’en savoir gré ? Est-ce qu’il ne va pas plutôt s’en indigner ? Ou encore, tu vois le Christ couvert de haillons, gelant de froid, tu négliges de lui donner un manteau, mais tu lui élèves des colonnes d’or dans l’église en disant que tu fais cela pour l’honorer. Ne va-t-il pas dire que tu te moques de lui, estimer que tu lui fais injure et la pire des injures ?
Pense qu’il s’agit aussi du Christ lorsqu’il s’en va, errant, étranger, sans abri ; et toi, qui as omis de l’accueillir, tu embellis le pavé, les murs et les chapiteaux des colonnes, tu attaches les lampes par des chaînes d’argent ; mais, lui, tu ne veux même pas voir qu’il est enchaîné dans une prison. Je ne dis pas cela pour t’empêcher de faire de telles générosités, mais je t’exhorte à les accompagner ou plutôt à les faire précéder par les autres actes de bienfaisance. Car personne n’a été accusé pour avoir omis les premières, tandis que, pour avoir négligé les autres, on est menacé de la géhenne, du feu qui ne s’éteint pas, du supplice partagé avec les démons. Par conséquent, lorsque tu ornes l’église, n’oublie pas ton frère en détresse, car ce temple-là a plus de valeur que l’autre. ”

Il y a un scandale à se nourrir du Corps du Christ, à la table eucharistique, et à laisser les pauvres mourir de faim, à la porte de l’église. De même il y a un scandale à revêtir l’église de draperies de soie, tout en ne couvrant pas la nudité des pauvres.
La critique de la richesse des ornements d’église est développée par Jean Chrysostome dans ses sermons aussi bien aux fidèles d’Antioche[9] que de Constantinople[10] , ce qui lui valu l’opposition farouche de la cour impériale et du clergé de la capitale.

Dans l’homélie 82 sur Matthieu, Jean Chrysostome établit une identité entre le repas pascal du Christ et son départ au Mont des Oliviers, au temps de sa vie terrestre, avec l’eucharistie et la diaconie des pauvres, aujourd’hui. Celui qui est indigne de participer a la Cène, hier comme aujourd’hui, c’est Judas, “ l’avare ”. La substance évoquée n’est plus le pain, dont il faut nourrir les affames, mais l’huile que nous recevons de la “ main des pauvres ”, au Mont des Oliviers :

“ Jésus-Christ qui opéra jadis ces merveilles durant la Cène est le même qui les opère encore maintenant. Nous tenons ici la place de ses serviteurs, mais celui qui sanctifie ces offrandes et les transforme, c’est lui. Que nul Judas, nul avare n’y assistent. N’êtes-vous pas de ses disciples ? Partez d’ici. Cette table n’accueille pas de gens tels que vous. “Je vais faire ma pâque avec mes disciples” (Mt 26,18). C’est ici la même table et elle n’est pas moindre. Car le Christ n’a pas créé l’une et les hommes, l’autre, mais il a aussi fait celle-ci. C’est ici la même salle ou ils étaient alors ; c’est ici qu’ils partirent pour le Mont des Oliviers. Partons-en, nous aussi, pour aller trouver la main des pauvres, car elles sont notre Mont des Oliviers. Oui la multitude des pauvres est comme “un plant d’oliviers” (Ps 128,3), sèmes dans la maison de Dieu. C’est de là que s’écoule peu a peu cette huile qui nous sera nécessaire à notre mort, cette huile que cinq vierges ont gardée, et que les autres, qui n’avaient pas veille, ont oubliée, en sorte qu’elles périrent. Munissons-nous, mes frères, de cette huile, et allons avec des lampes resplendissantes au-devant de notre Epoux . Avec elles, encore, sortons de ce lieu. Que tous ceux qui sont cruels et inhumains, durs, impitoyables, ou impurs, ne s’approchent pas de cette table. [11] ”
La mention du Mont des Oliviers entraine celle de “ l’huile ” et des citations scripturaires concernant les oliviers et l’huile : le psaume 128 sur les fils qui sont comme “ des plants d’olivier a l’entour de la table ” et la parabole des vierges folles et des vierges sages (Mt 25,1-13) qui se munissent d’huile pour entrer dans la demeure de l’Epoux. Cette huile dont elles font provision dans leur sagesse, c’est l’huile que leur ont donnée les pauvres, ces “ plants d’oliviers ” plantes dans l’Eglise, la maison du Seigneur. Le don que les fidèles ont fait aux pauvres est la seule richesse qu’ils emporteront aux demeures éternelles, cette provision d’huile ou cette profusion de sagesse reçue des “ mains des pauvres ”.
Dernière modification par Elisabeth le mer. 07 janv. 2004 19:19, modifié 1 fois.
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2. Homélie 15 sur l’Evangile de saint Jean

Le devoir des Chrétiens vis-a-vis des pauvres est fondé a la fois sur leur parenté de nature, tous sont hommes, et sur cette parenté spirituelle qui unit les membres d’un même Corps, le Corps de l’Eglise, Corps du Christ.

“ “Nous sommes un seul Corps, parties les uns des autres et membres” (Rm 12,5). Ne nous comportons donc pas comme si nous étions séparés et qu’on ne dise pas : Un tel n’est pas mon ami, ni mon parent, ni mon voisin et je n’ai rien de commun avec lui. Comment l’approcher ? Que lui dire ? Il ne t’est pas parent ni ami, soit ; mais il est homme ; il participe a la même nature que toi ; il a le même Maître que toi, c’est ton compagnon de service et ton camarade de tente ; car il est né dans le même monde que toi.

Mais s’il a part a la même foi que toi, voici qu’il est encore pour toi un membre. Quelle amitié pourrait produire une aussi étroite union que la parenté dans la foi ? Quelle amitié pourrait produire une aussi étroite union que la parenté de la foi ? Il n’y a pas autant d’intimité à montrer dans les relations d’amis a amis, comme nous devions en avoir dans nos rapports de famille les uns avec les autres : il y faut l’intimité de membre a membre. Jamais on ne trouvera d’autre intimité plus grande que celle que produit une amitié et une union de ce genre…

Ne nous méprisons donc pas les uns les autres afin de ne pas nous dédaigner nous-mêmes. “Jamais personne n’a haï sa propre chair”, dit l’Ecriture (Ep 5,29), mais on la nourrit et on la choit.

Voila pourquoi Dieu nous a donne une seule maison, ce monde ; il a partage tout également ; pour tous, il a allume un seul soleil ; il a tendu une seule toiture, le ciel ; il a dresse une seule table, la terre. Il a donne une autre table bien plus excellente que celle-la, mais elle aussi unique : ceux qui ont été inities savent ce que je dis. A tous il a fait la grâce d’un seul mode de naissance, le mode spirituel, à tous, une seule patrie, celle du ciel : tous nous buvons du même calice… ”[12]

L’union de nature des membres d’un même corps est moins profonde que l’union spirituelle des membres du Corps du Christ qu’est l’Eglise. Mais Chrysostome, voulant montrer que cet amour spirituel des pauvres est un amour de soi-même, invoque l’idée nuptiale de l’homme et de la femme qui ne font plus qu’ “ une seule chair ”. Aimer sa chair c’est s’aimer soi-même et haïr sa propre chair, c’est se haïr soi-même. La notion de “ chair ” est plus intime que celle de “ membre ”. C’est cette intimité que les Chrétiens ont entre eux.

Le thème eucharistique est ici celui des “ deux tables ”, la table du monde, ; qui donne a manger la nourriture du monde, et la table eucharistique où les Chrétiens mangent le même Pain de Vie, le Corps du Christ, et buvons d’un même calice, son sang. Ces deux nourritures sont inséparables car toutes deux nourrissent le même Corps du Christ.

II. La Philanthropie divine et l’amour des pauvres

L’eucharistie, fondement de la diaconie, n’est qu’un aspect de la philanthropie divine[13] , de cet amour du “ Verbe ” pour les hommes qui “ s’est fait chair ” (Jn 1,14) et qui a pris la “ condition d’esclave, devenant semblable aux hommes ” (Ph 2,7). C’est par amour que le Christ Jésus, “ s’étant comporte comme un homme, s’humilia plus encore, obéissant jusqu’a la mort et la mort sur une croix ” (Ph 2,7-8). Pour dire l’ineffable philanthropie divine, Chrysostome emploie un autre terme : “ condescendance ” (oikonomia ).

Le Christ est descendu au plus bas de cette condition humaine, il s’est fait “ pauvre, étranger, errant et nu ”. L’identification du Christ et du pauvre est fondée sur sa philanthropie. Et c’est dans cet état de misère que le Christ s’adresse à l’homme en lui demandant de le nourrir, de le vêtir, de le soigner, de l’abriter et de le visiter. La situation se renverse : Lui, le Créateur de l’homme et son Seigneur, il se présente devant l’homme comme un pauvre et il mendie sa charité. Le Christ n’est pas seulement le pauvre, il est le mendiant de l’amour de l’homme, il le provoque a avoir des sentiments de philanthropie. La “ main tendue des pauvres ”, c’est maintenant la main du Christ.

Dans l’Homélie 15 sur la Lettre aux Romains [14] , Chrysostome développe ce paradoxe du Dieu bienfaiteur qui veut être débiteur de l’homme qu’il veut sauver. En vérite, c’est l’homme qui est le débiteur de Dieu qui “ a livré son Fils ” pour le sauver ; mais le Fils ne demande comme prix de sa peine que de donner aux pauvres ce dont ils ont besoin. Dans ce sermon, c’est le Christ qui s’adresse aux hommes :
“ Dieu a livre son Fils, et toi, tu ne donnes pas même un morceau de pain a celui qui a été livré et mis a mort pour toi ! Le Père, à cause de toi, n’a pas refusé celui qui était son vrai Fils, et toi, alors qu’il meurt de faim, tu passes sans le voir, lorsque tu vas dépenser les richesses qui sont a lui, et les dépenser pour toi. Est-il quelque chose de pire que cette injustice ? Il a été livré pour toi, il a été mis a mort pour toi, pour toi il a mené une vie d’affamé. Donnes lui de ces biens qui lui appartiennent, afin que cela te profite ; et pourtant, tu ne lui donnes rien.

Ne sont-ils pas plus insensibles que les pierres, ceux qui persévèrent dans cette dureté diabolique parce que tant d’affaires les appellent ? Car le Christ ne s’est pas contenté de subir la Croix et la mort, mais il a voulu devenir pauvre, étranger, errant et nu, être jeté en prison, souffrir l’épuisement, afin de te provoquer par là. ”

Le Christ est resté libre dans sa Passion, il n’a pas “ subi ” la Croix, mais “ il a voulu devenir pauvre ” : la différence entre la pauvreté des pauvres et la pauvreté du Christ c’est que l’une est subie, l’autre choisie, l’une signe d’indigence, l’autre de magnificence, l’une un dénuement, l’autre une plénitude d’amour. Et pourtant le Christ a souffert réellement la passion et, dans son dénuement, “ il n’avait pas de pierre pour reposer sa tête ” (Mt 8,20). C’est pourquoi il peut s’identifier avec ceux qui souffrent et demander, en leur nom, un soulagement :

“ Si tu ne m’accordes rien parce que j’ai souffert pour toi, dit-il, aie pitié de ma pauvreté. Et si tu ne veux pas avoir de pitié pour la pauvreté, laisse-toi fléchir par la maladie ou la captivité ; si rien de tout cela ne suscite ta bonté, réponds favorablement a la modestie de ma demande. Car je ne demande rien de bien coûteux : du pain, un abri, des paroles réconfortantes.

… Laisse-toi au moins émouvoir selon la nature en voyant que je suis nu, et souviens-toi de lors j’ai été chargé de liens a cause de toi, afin que tu te laisse émouvoir par les liens d’autrefois ou par ceux d’aujourd’hui, et consentes à t’apitoyer. J’ai jeûné a cause de toi ; encore maintenant j’ai faim à cause de toi. J’ai eu soif quand j’étais cloué à la Croix ; j’ai encore soif par l’intermédiaire des pauvres afin de t’attirer à moi, par ceux-ci ou par ceux-la, et de te rendre miséricordieux en vue de ton salut. ”

La faim et la soif du Christ durant sa vie terrestre devient la faim et la soif des pauvres. Car non seulement le Christ est présent dans ses membres, mais sa passion se continue dans les membres souffrants de son Corps. Alors que la passion du Christ a eu lieu une fois pour toutes et qu’il est assis a la droite du Père, dans la gloire, sa passion se continue dans son Corps qu’est l’Eglise, mais aussi dans toute l’humanité souffrante. Il n’y a pas différentes catégories de pauvres : les pauvres dans l’église et les pauvres hors de l’église. Mais il y a différentes catégories de gens qui passent à côté des pauvres ou auprès de l’homme blessé sur la route de Jericho : le lévite et le bon Samaritain.

Car le Christ se présente devant les hommes comme le pauvre et le souffrant, l’étranger et le sans abri pour les “ rendre miséricordieux en vue de leur salut ”. Le but de sa mendicité, c’est d’émouvoir les entrailles de miséricorde de l’homme et de le rendre miséricordieux comme Dieu est bon et miséricordieux.

“ C’est pourquoi je te demande, puisque tu es mon débiteur pour une multitude de bienfaits, de me payer de retour. Je ne réclame pas comme a un débiteur ; je veux te couronner comme un bienfaiteur et te donner le Royaume en échange de si peu de chose. Je ne dis pas “Supprime ma pauvreté” ni “Donne-moi la richesse”, bien que je mendie à cause de toi. Je demande seulement du pain, un vêtement, un modeste apaisement pour ma faim.

… Je puis bien te couronner sans cela, mais je veux être ton débiteur pour que tu reçoives la couronne avec une certaine assurance. ”

La finale du texte souligne la magnanimité divine : Dieu se fait le débiteur de l’homme pour que l’homme, de débiteur insolvable devienne donateur et reçoive, en récompense pour l’aumône donné aux pauvres, le Royaume des cieux.
Elisabeth
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III. Le Christ pauvre et le jugement dernier

Cette mention du Royaume des cieux nous amène au dernier aspect de cette identification des pauvres et du Christ pauvre : l’aspect eschatologique.

Rudolph Brandle a fait une thèse sur le passage de Matthieu 25,31-46 dans l’oeuvre de Jean Chrysostome [15] ou il montre que la vision eschatologique du jugement dernier est en quelque sorte l’horizon sur lequel se déploie la prédication vibrante de Chrysostome sur l’aumône et les oeuvres de bienfaisance : vêtir celui qui est nu, donner du pain à l’affamé, un “ verre d’eau ” a l’assoiffé, soigner le malade, visiter le prisonnier et, en dernier lieu, accueillir l’étranger et donner un abri a celui qui est sans abri.

Je retiendrai seulement un texte des Homélies sur les Actes des Apôtres[16] sur le devoir d’hospitalité :

“ “Celui qui reçoit l’un de ces petits, c’est moi qu’il reçoit”, dit le Seigneur. Plus ce frère est petit, plus le Christ est présent. Car lorsqu’on reçoit un grand personnage, on le fait souvent par vaine gloire ; mais celui qui reçoit un petit le fait avec une intention pure, et pour le Christ.

“J’étais un étranger, dit-il, et vous m’avez accueilli”. Et encore : “Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits, c’est à moi que vous l’avez fait”. Puisqu’il s’agit d’un croyant et d’un frère, serait-ce le plus petit, c’est le Christ qui entre avec lui. Ouvre ta maison, reçois-le. Qui reçoit un prophète en sa qualité de prophète recevra une récompense de prophète. Donc celui qui reçoit le Christ, recevra la récompense de l’hospitalité du Christ. Ne mets pas en doute ses paroles, fais-leur confiance. Lui même nous l’a dit : “En eux, c’est moi qui me présente”. Et pour que tu n’en doutes pas, il décrète le supplice pour ceux qui ne le reçoivent pas. Il ne le ferait pas s’il n’était pas personnellement touché par l’honneur ou le mépris.

“Tu m’as reçu, dit-il, dans ta demeure ; je te recevrai dans le Royaume de mon Père. Tu m’as délivré de la faim, je te délivrerai de tes péchés. Tu m’as vu enchaîné, je te ferai voir ta libération. Tu m’as vu étranger, je ferai de toi un citoyen des cieux. Tu m’as donne du pain, je te donnerai le Royaume comme ton héritage et ta pleine propriété. Tu m’as aidé en secret, je le proclamerai publiquement et je dirai que tu es mon bienfaiteur et, moi, ton débiteur.” ”

Le Christ s’identifie ici au “ plus petit ” et a l’“ étranger ”. Il demande aux chrétiens de faire une “ chambre pour le Christ ” dans sa maison et de le recevoir avec joie.

“ Voici les sentiments que l’on doit avoir en recevant les étrangers : l’empressement, la joie, la générosité. L’étranger est toujours timide et honteux. Si son hôte ne le reçoit pas avec joie, il se retire en se sentant méprisé, car il est pire d’être reçu de la sorte que de ne pas être reçu du tout.

Aie une maison ou le Christ trouve sa demeure. Dis : “Voici la chambre du Christ. Voici la demeure qui lui est réservée”. Le Christ est nu, étranger, il ne lui faut qu’un toit. Donne-lui au moins cela. Ne sois pas cruel et inhumain. Toi qui montres tant d’ardeur pour les biens temporels, ne montres pas de froideur pour les richesses de l’esprit. Tu as un local pour ta voiture, un autre pour tes litières, et tu n’en as aucun pour le Christ vagabond. Abraham, là ou il demeurait recevait les étrangers. Sa femme les traitait comme si elle était la servante et, eux, les maîtres. Il ne savait pas qu’il recevait le Christ, qu’il recevait des anges. S’il l’avait su, il serait dépouillé de tout. Nous savons, nous, que nous recevons le Christ et nous ne montrons pas autant d’empressement que lui, qui croyait ne recevoir que des hommes. ”

C’est l’Epître aux Hébreux qui affirme : “ N’oubliez pas l’hospitalité, car c’est grâce à elle que quelques uns, à leur insu, hébergèrent des anges ” (He 13,2). L’icône de l’hospitalité est bien celle des trois anges de Mambré : Abraham ne reconnaît d’abord, dans ses visiteurs que des hôtes humains et leur caractère divin ne se manifestera que progressivement (Gn 18, 2.9.13.14). De même, ceux qui reçoivent les étrangers ne savent pas que c’est le Christ qu’ils reçoivent. Car le Christ est “ caché ” dans les pauvres et sa présence ne se manifestera qu’a la fin des temps, lors du jugement dernier. Ce caractère caché-révélé est le propre du mystère (Rm 16, 25-26) : il y a un “ mystère ” des pauvres, c’est le mystère de la présence du Christ cachée en eux, le mystère de sa kénose et de sa philanthropie.

Conclusion

La doctrine sociale de Jean Chrysostome est inséparable de sa théologie du Corps du Christ. Lorsqu’il voit, un matin d’hiver, les pauvres, comme Lazare, mourir de froid a la porte des riches, il n’est pas seulement ému de compassion, il est scandalisé car c’est le Corps du Christ qui est ainsi délaissé par ses membres.

Il a le sentiment du “ mystère ” qui habite les pauvres, le “ mystère du Christ ” caché en eux qui ne se révèlera que dans la gloire du jugement dernier. Le Christ est à la fois le Christ mendiant et le Christ juge.

Contre la caractérisation de la prédication de Chrysostome comme prédication morale, Brandle a raison de citer Bossuet : “ On veut de la morale dans les sermons pourvu qu’on entende que la morale chrétienne est fondée sur les mystères chrétiens ”[17] .

De même, sa critique du luxe des basiliques d’Antioche ou de Constantinople, ornées de colonnes d’or, de draperies de soie, de coupes et de vaisselles d’or (car la symbolique de l’or est ambivalente : signe de pouvoir et objet de concupiscence, gloire divine ou impériale et désir de cette gloire dans la possession de ce métal précieux), sa critique ne peut se légitimer que s’il y a un ordre de priorité non seulement humaine : la vie humaine est plus précieuse que l’or, mais aussi théologique : le temple spirituel du Corps du Christ est supérieur au temple en pierre de l’église. Pour percevoir cet ordre et cette urgence, il fallait un regard de foi, c’est pourquoi Chrysostome n’a pas été compris. Il a été persécuté à Constantinople avant de choisir lui-même l’exil où il est devenu “ le Christ errant, étranger, soufrant ”. Il est mort sur la route de l’exil, épuisé par les marches forcées, le 14 septembre 407, jour de la fête l’Exaltation de la Croix.

Bibliographie sur la pauvrete et l’eucharistie chez saint Jean Chrysostome (par ordre chronologique).

A. Puech, S. J. Chrysostome et les moeurs de son temps , Paris, 1891.

V. Ermoni, “ Saint Jean Chrysostome ”, in : La pensee et l’?uvre sociale du Christianisme, Paris, 1911.

A. Carillo de Albornoz, “ Aspectos sociales del siglo IV a traves de las obras de Juan Crisostomo ”, Razon y fe 100 (1932) 455-476 ; 101 (1933) 204-217 ; 507-525.

Luc Meyer, S. J. Chrysostome, maitre de perfection chretienne, Paris, 1933.

A.-J. Festugiere, Antioche paienne et chretienne , Paris, 1934.

M. Pellegrino, “ Ricchezza e poverta nel pensiero dei padri ”, in : San Giovanni Crisostomo ”, in : Ricchezza e poverta, Roma, ed. Liturgiche e missionarie, 1947.

S. Giet, “ La doctrine de l’appropriation des biens chez quelques uns des Peres ”, RSR 35 (1948) 55-91.

H.C. Graef, “ La vertu de pauvrete chez les Peres grecs ”, VSS 40 (1957) 127-131.

L. Daloz, Le travail selon saint Jean Chrysostome, Paris, 1959.

A. Malingrey, Philosophia. Etude d’un groupe de mots…, des Presocratiques au IVe siecle apres J.C., Paris, 1961. (+ ses prefaces aux SC).

Riches et pauvres dans l’Eglise ancienne, Textes recueillis et presentes par A. Hamman, trad. F. Quere-Jaulmes, coll. Lettres chretiennes 6, Paris, 1962.

L’Eucharistie dans l’Antiquite chretienne. Textes recueillis et presentes par A. Hamman, trad. F. Quere-Jaulmes, coll. Icthus, Les Peres dans la foi, DDB, Paris, 1964 : Jean Chrysostome, pp. 103-133 et p. 181-194.

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[1] A. Wenger, “ Jean Chrysostome ”, D Sp, t. 8, Paris, 1974, col. 331-355 et H.J. Sieben, “ Jean Chrysostome (Pseudo-) ”, col. 355-369.

[2] A. Puech, S. Jean Chrysostome et les m?urs de son temps, p. 58-65.

[3] St John Chrysostom, On Repentance and Almsgiving, translated by Gus George Christo, The Catholic University of America Press, 1998. Elles sont classees par Adalma dans les ?uvres pseudo-chrysostomiennes (J.A. de Adalma, Repertorium Pseudochrysostomicum, Paris, 1965).

[4] Jean Chrysostome, De eleem . 3, ; PG 51, 265.

[5] Cf. B. Bobrinskoy, “ L’Esprit du Christ dans les sacrements chez Jean Chrysostome et Augustin ”, in : , surtout Dimension fraternelle et sociale de l’eucharistie ”, p. 272 ss. ; C. Stocker, Eucharistische Gemeinschaft bei Chrysostomos, p. 310 ss. ; B. Reicke, Diakonie, Festfreude und Zelos , p. 33-35 (textes cites par R. Brandle).

[6] Jean Chrysostome, Hom. sur l’Evangile de Matthieu 65, 2-4 ; PG 58, 619-622.

[7] Cf. Jean Chrysostome, Hom. In Matt. 50,3 ; PG 58,508 ; Hom. In ev. Joh . 59,4 ; PG 59, 327 ; Hom. In ep. II ad Cor. 20,3 ; PG 61, 540.

[8] Textes de Jean Chrysostome sur Mt 25, 31-46 et l’eucharistie : In ev. Matt. Hom. 45,3 ; PG 58, 474 ss. ; Hom. 50, 3 ; PG 58, 508 ; Hom . 89, 3 ; PG 58, 784 ; In ep. II ad Cor. Hom. 20,3 ; PG 62, 539 ss.

[9] Cf. A.-J. Festugiere, Antioche paienne et chretienne , Paris, 1934.

[10] Cf. G. Dagron (Naissance d’une capitale, Paris, 19, p. 117 ss.) montre que le conflit theologique entre l’imperatrice Eudoxie et Jean Chrysostome avait un soubassement economique. Sur les pauvres et les riches a Constantinople, voir la 11e Homelie sur les Actes des Apotres . Il y a 100. 000 chretiens dont la moitie de pauvres (pente ").

[11] Jean Chrysostome, Hom. 82 sur Matthieu (PG 57, 737-746), in : L’Eucharistie. Textes presentes par A. Hamman, Les Peres dans la foi, DDB, Paris, 1981, p. 115.

[12] Jean Chrysostome, Hom. XV,3 sur Jean (PG 59, 101).

[13] Cf. J.-P. Cattenoz, “ Philanthropia ”, Melanges en l’honneur de Henri Crouzel , Paris, 1992, p. 61-76. M. Zitnik, “ Theos Philanthropos bei Johannes Crisostomos ”, OCP 41 (1975) 76-118.

[14] Jean Chrysostome, Hom. In Rom. 15,16 ; PG 60, 547-548.

[15] R. Brandle, Matth. 25, 31-46 im Werk des Johannes Chrysostomos : ein Beitrag zur Auslegungsgeschichte und zur Erforschung der Ethik der griechischen Kirche um die Wende vom 4. zum 5. Jahrhundert, Tubingen, J.C.B. Mohr, 1979. Voir aussi : G. Zaphiris, Le texte de l’Evangile de Matthieu d’apres les citations de Clement d’Alexandrie comparees aux citations des peres et des theologiens grecs du IIe au XVe siecle, Gembloux, 1970 ; A.-M. Malingrey, “ Les sentences des sages dans la predication de Jean Chrysostome ” et M.-L. Guillaumin, “ Bible et Liturgie dans la predication de Jean Chrysostome ”, in : Jean Chrysostome et Augustin, Paris, 1975.

[16] Jean Chrysostome, Hom. Sur les Actes des Apotres 45 ; PG 60, 318-320.

[17] ?uvres de Messire Jacques-Benigne Bossuet, vol. 7, Venise, 1752, p. 475, cite par Brandle, p. 285.
Irène
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Message par Irène »

Grand merci, Elisabeth pour cette "Liturgie des pauvres" . C'est une belle base de réflexions, et bien utile à nous rappeler. On peut être "pauvre" de tant de façons ! Bonne année à tous.
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