Dieu et la création

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mihaelaiacovache
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Message par mihaelaiacovache »

Il est merveilleux, ce colloque, et je remercie tous .Je ne parviens a achever de lire un message,et un autre arrive.C'est comme une boule qui roule dans la neige.

Je veux ajouter seulement un fragment du psaume qu’il me plait beaucoup ,ou David montre qu’il ne doute pas de la perfection de ce que Dieu a crée.

“C’est toi qui a forme mes reins,qui m’a tenu cache dans la sein de ma mere.Je te célèbre;car je suis UNE CRÉATURE MERVEILLEUSE. Tes oeuvres sont des merveilles,et mon ame le reconnaît bien.Mon corps n’est pas cache devant toi,lorsque j’ai été fait en secret,tisse dans les profondeurs de la terre .[…]Sonde moi,o Dieu,et connais mon Coeur! Éprouve moi ,et connais mes préoccupations! Regarde si je suis sur une mauvaise voie,et conduis -moi sur la voie de l’éternité!”ps.139,13-16,23,24 .



J’ai trouve la meme theme aborde par le dr.Alexandros Kalomiros ,dans une lettre publie dans la “ Lumiere du Thabor”,Paris ,nr5/1985,p.80-93.Je l'ai lu sous le title "La gloire de la matiere".
Dernière modification par mihaelaiacovache le sam. 24 janv. 2004 20:01, modifié 1 fois.
Antoine
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Message par Antoine »

Je ne voudrais pas qu’il y ait de confusion: il n’y a pas de hasard pour Dieu.
Il n'ya donc pas non plus d'échec. L'échec est une possibilité du hasard.
Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

Si. Dieu a laissé aux Anges (dont certains ont déchu) et aux hommes (idem) la possibilité de refuser sa volonté. Il y a là un paradoxe: Dieu le savait, et il ne l'a pas empêché.

Il n'y a pas lieu de chercher une explication rationnelle, mais c'est ce que nous enseigne le récit de la Création du monde.
Jean-Louis Palierne
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Antoine
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Message par Antoine »

Entre dire "Dieu le savait et ne l'a pas empêché" et dire que "c'est un échec", il y a une distance que je vous laisse franchir sans vous suivre.
Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

Les choses ne se sont pas déroulées telles que le Créateur tout-puissant "l’avait voulu". Il demandait que les créatures qu’il avait dotées d’une libre détermination fassent sa volonté non seulement par obéissance, mais mues par un élan d’amour pour Lui. Il voulait un geste issu de la libre volonté de ses créatures. Mais il savait ce qui allait se passer. Ces créatures (certains des Incorporels, puis Adam et Ève cédant à la suggestion du Diable de devenir comme des dieux) ont usé de leur libre détermination pour se dresser dans un mouvement de haine contre Dieu (dans le cas des Incorporels) ou pour rater complètement leur existence et celle de toute la Création (dans le cas d’Adam et d’Ève au point que toute la Création irrationnelle s’est insurgée contre eux et que le Créateur a dû modérer leur colère). Dans son dessein pré-éternel, et c’est une part du secret caché dès la fondation du monde, le Verbe et Fils unique de Dieu devait prendre chair parmi nous, devenant le Fils de l’homme, mais en gloire. Par suite de la faute originelle d’Adam il a dû aller jusqu’à prendre Satan au piège de sa mort volontaire sur la Croix, cette mort ignominieuse que la haine des hommes ses frères lui ont imposée. Il reviendra pour juger de la suite des événements et inaugurer son Royaume. Dieu n’avait pas voulu cette mort ignominieuse, bien qu’il l’eût prévue. Ce sont Satan et les hommes qui la lui ont imposée.

Devant ces mystères qui nous sont révélés, la raison humaine ne peut les intégrer et les décrire dans un enchaînement de concepts et de raisonnements logiques. Elle ne peut qu’user de paradoxes, d’antinomies, d’apophase. La prière poétique et liturgique de l’Église et de son hymnographie en donne la meilleure expression. Est-il donc interdit de dire qu’en créant sa Création, Dieu a couru le risque de l’échec? Ce paradoxe est conforme à la dernière parole du Christ sur la Croix; Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?
Jean-Louis Palierne
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eliazar
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Cration de l'homme

Message par eliazar »

En exhalant le début du psaume 21 dans son dernier Souffle, Jésus a non seulement prophétisé ce que rappelle JL P. : « Il reviendra pour juger de la suite des événements et inaugurer son Royaume » - mais il l’a « inauguré » - quoique de manière « mystique », silencieuse ; et pas encore dans la Gloire, comme lors de Sa seconde venue.

C’est ici encore le grand jeu de la quête du « secret caché dès la fondation du monde » ; ce qui explique accessoirement pourquoi la Contre-Église base sa pseudo initiation sur « Le Secret » … ce fameux leurre qui n’existe pas : elle le fait pour abaisser l’intelligence de l’homme, pour berner une fois encore le « poor clay » du poète – et cracher son venin sur Dieu en faisant une fois de plus croire à l’homme qu’il ne faut pas croire en ce qu’Il dit, et encore moins en ce qu’Il cache : « Pourquoi Le croirais-tu ? Puisque tu le vois bien, il n’y a rien ! Et vaine est ton espérance…»

Satan répète éternellement le mensonge qui lui a réussi dans l’autre Jardin, celui d’Éden - avec la tromperie au sujet de l’arbre du Bien et du Mal. Satan n’est pas un créateur ; comme le serpent, il se love sur sa propre queue, encore et encore. Il ne souffle pas, il siffle seulement.

Le psaume dont Jésus n’a plus que son ultime Souffle pour proclamer les trois premiers mots, c’est la Clé. La triple Clé. Clé de l’avenir divinisé de l’homme, que Jésus est en train d’inaugurer à travers Sa mort ; Clé du Royaume de Résurrection que le Christ est en train d’ouvrir au plus parfait symbole adamique qui puisse être, ce Larron retourné par l’Amour ; Clé du Jugement ultime du fils-créature-création par le Père-créateur – mais que le Père vient justement de remettre entre les mains de Celui qui n’est « pas venu pour condamner, mais pour sauver ».

Et là, bien sûr, nous entendons l’écho du soupir d'espoir d’Antoine - dans un autre fil - qui montait vers ce Dieu pour qui le moindre souffle d’amour suffit à faire évaporer la goutte d’eau du péché, effaçant d’un seul coup la cédule de la dette universelle.

Ce psaume 21, tout Juif le connaît aussi par cœur, comme Jésus, comme les apôtres, comme les premiers cénobites du Désert... Et quand Jésus prophétise qu’ils ont des oreilles pour entendre, et qu’ils n’entendent pas, il renvoie aussi à l’autre sens de la triple Clé : en ouvrant la porte du Royaume à l’humanité entière, elle l’ouvre évidemment aussi à Son peuple, depuis le rejet par Israël jusqu’à son retour dans les bras du Père, aux derniers temps. Quand l’olivier franc portera enfin son fruit, quand le figuier desséché reverdira. Comment ont-ils pu entendre les trois mots de cet incipit sacré « Lamma, lamma, sabacthani » sans tout comprendre ? !

La progression du psaume 21 (non-dit par Jésus sur la Croix, mais dont l’écho ne peut que retentir dans la mémoire et dans le cœur de tout Juif pieux) contient le "triple tour" de la Clé divino-humaine, la clé de notre Histoire toute entière, depuis la préhitoire la plus lointaine jusqu’aux nouveaux cieux et à la nouvelle terre :

1° « Je crie le jour et tu ne réponds pas – et la nuit, pour moi, nul repos »
C'est le temps entre l'expulsion d'Éden et la Croix. L'humanité tâtonne dans sa Préhistoire spirituelle, à la recherche "du" Dieu inconnu, ce dont Paul félicitera les Athéniens. Sur toute la terre, chaque peuple s'invente un chemin vers le Dieu qu'il pressent, dans lune nuit épaisse, et dont maladroitement il essaie de se faire sa propre image - mais Dieu ne répond pas à cela. Sauf à un embryon de peuple, qu'Il a choisi : il faut que les hommes cherchent encore, comme Abel, comme le "mystique" Énoch (dont rien ne nous est révélé, sinon l'énormité de Gen. 4, 26) ... avant de comprendre que Dieu est Inconnaissable.

2° « Tous les confins de la terre se souviendront – et reviendront vers YHWH » C'est le temps de l'Église, de la Résurrection au Reenouvellement de la Création, les nouveaux cieux et la nouvelle terre. Dieu a parlé, et l'annonce de l'Évangile va progressivement réveiller les "souvenirs" de la longue nuit obscure de l'humanité, dans les peuples qui avaient cherché en vain, et jusqu'aux confins de la terre; ils reviendront, mais si lentement... et il leur faudra se débarrasser des scories accumulées, et des idées fausses qu'ils se sont forgées au sujet de ce Dieu qui ne pouvait encore que leur être inconnaissable avant de révéler Lui-même Sa Paternité par la parole de Sa Filialité - faite homme.

3° « Devant Lui seul se prosterneront tous les puissants de la terre, devant Lui ploieront le genou tous ceux qui descendent à la poussière – et mon âme vivra pour Lui – ma descendance le servira… on annoncera sa justice au peuple qui naîtra car YHWH A AGI » C'est le temps du Royaume. Car on ne peut pas vraiment prétendre que Sa descendance le sert vraiment, pour le moment ! Mais l'impossibilité de la Résurrection des morts est devenue une réalité ("mon âme vivra") et elle est liée à la résurrection du cosmos, du temps, de la création toute entière "qui attend dans les affres de l'enfantement" : la Résurrection de Jésus contient déjà les cieux nouveaux et la terre nouvelle qui nous est promise; ils SONT déjà, potentiellement. Ce n'est plus qu'une question de temps - avant que le Temps lui-même soit transfiguré dans le Royaume. Nous sommes mis à l'épreuve du Temps? Combien restera-t-il d'entre nous, quand Il reviendra faire tout à neuf ?

La Bonne Nouvelle est là, toute entière, en essence, concentrée dans ce DIEU A [déjà] AGI : tout est accompli, il n’y a plus à y revenir. Jamais.

Il n’y a plus à craindre, il n’y aura plus d’échec, le hasard est aboli. Jésus n’est pas encore mort et c’est déjà l’emploi hébreux du verbe qui désigne la chose accomplie, conclue ; pas un « passé en devenir » (comme l'est, au fond, le temps présent de notre conjugaison de barbares occidentaux), mais le vrai passé-présent, qui est la chose faite pour toujours, sur laquelle il n’y a aucune possibilité – aucune raison ni aucun risque - de revenir jamais. C'est accompli.

L’annonce au peuple qui naîtra, c’est à dire à l’Église universelle (l’assemblée des « bienheureux ceux qui ont cru » … quoiqu’ils n’aient pas vu !), c’est encore du à venir, c’est du futur qui se réalisera, mais qui ne l'est pas encore. Mais la finalité absolue, cosmique de cette Annonce, elle, est déjà accomplie ; même si ceux qui ont des yeux pour voir ne le voient pas.

Le psaume 21 (ce 21 qui est le chiffre du Dieu-homme, la dualité qui se résorbe dans l’unité, comme le Baptisé-homme se coule dans le Christ-Dieu en le revêtant), c'est le psaume de la Résurrection, pas de la mort : « …et mon âme vivra pour Lui ». C’est le psaume de la Gloire (encore inaperçue, encore non-dite mais qui est aussi exactement décrite dans le dernier tiers du psaume que la Passion dans le second) – et c’est aussi le psaume de l’abolition du hasard.

Jésus accomplit avec ces trois mots ce que le prophète David avait annoncé sans le « comprendre » (parce que Dieu n’avait pas encore AGI son Verbe) : c’est un acte déjà réalisé, le Christ Dieu-homme vient d’accomplir sur la croix toute la Liberté donnée par amour à la créature, au moment de la Genèse. Il a piétiné l’usage trompeur qu’en avait sifflé Satan à Adam- Ève ; en piétinant la mort par la mort, le Christ abolit le hasard : la prophétie accomplie, le hasard n’existe plus.

C’est la réconciliation, presque la « fusion », d’Antoine («…il n’y a pas de hasard pour Dieu ? Il n'y a donc pas non plus d'échec. L'échec est une possibilité du hasard ») et du malicieux Jean-Louis («Si. Dieu a laissé aux Anges (dont certains ont déchu) et aux hommes (idem) la possibilité de refuser sa volonté »).

D’ailleurs, JL P. est beaucoup plus Juif qu’il ne le laisse entendre, puisqu’il conclut justement par l’incipit du Psaume 21 !
Dernière modification par eliazar le lun. 26 janv. 2004 3:54, modifié 1 fois.
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Irène
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Message par Irène »

Quand j'étais enfant - et je m'excuse de parler d'un temps où j'étais catholique- nous posions souvent des questions aux religieuses qui nous catéchisaient, questions auxquelles elles ne pouvaient évidemment pas répondre (surtout en raison, j'imagine, de notre jeune âge). Alors, mettant un doigt sur leur bouche elles nous disaient doucement "c'est un mystère". C'est la meilleure chose qu'elles aient pu faire pour moi. Certes leur attitude ne me permets pas aujourd'hui de digresser sur le forum, mais elle a définitivement ancré en moi l'idée, qu'à un moment, c'est la Foi, mystérieuse, inexplicable et merveilleuse qui prend le relais de nos connaissances et de nos savoirs.
Dans cette merveilleuse discussion que vous nous offrez - et dont je vous remercie profondèment- vous êtes allé, chacun avec votre caractère autant qu'avec vos connaissances, pratiquement au bout des possibilités.
Antoine se cabre devant l'association "Dieu" et "échec". JLP utilise d'autres chemins sémantiques et Eliazar nous ramène au "Commencement".
Pour ma modeste personne, il me restera peut-être, après vous avoir lu et relu à penser que, décidèment "c'est un mystère" ...
eliazar
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Création de l'homme

Message par eliazar »

Au commencement était le Verbe
et le Verbe était auprès de Dieu
et le Verbe était Dieu

Il était au commencement auprès de Dieu
Par Lui tout a paru
Et sans Lui rien n’a paru de ce qui est paru

En Lui était la Vie
Et la Vie était la Lumière des hommes
et la Lumière luit dans les ténèbres
et les ténèbres ne L’ont pas arrêtée

Parut un homme envoyé de Dieu
Son nom était Jean
Il vint en témoignage
Pour témoigner au sujet de la Lumière
Afin que tous crussent par lui

Celui-là n’était pas la Lumière
Mais il devait témoigner au sujet de la Lumière

La Lumière, la véritable
qui illumine tout homme
venait dans le monde
Il était dans le monde
Et par Lui le monde a paru
et le monde ne L’a pas connu

Il est venu chez Lui
Et les siens ne L’ont pas accueilli
Mais à tous ceux qui L’ont reçu
Il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu
À ceux qui croient en Son Nom
Qui ne sont pas nés du sang
Ni d’un vouloir de chair
Ni d’un vouloir d’homme
Mais de Dieu

Et le Verbe est devenu chair
Et Il a séjourné parmi nous
Et nous avons contemplé Sa gloire
Gloire comme celle que tient de son Père un Fils
Unique, plein de Grâce, et de Vérité

Jean témoigne à Son sujet
Et il crie :
C’était Celui dont j’ai dit :
Celui qui vient après moi est passé devant moi
Parce que, avant moi, Il était

Car de Sa plénitude, nous avons tous reçu
Et grâce sur grâce
Car la loi a été donnée par Moïse
Mais la Grâce et la Vérité sont venues par Jésus Christ

Dieu, personne ne L’a jamais vu
Dieu Un, Fils unique qui est dans le Père
Celui-là L’a fait connaître
Antoine
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Message par Antoine »

Jean-Louis,
Les choses ne se sont pas déroulées telles que le Créateur tout-puissant "l’avait voulu".
Ce que dieu a voulu c’est créer une liberté. La mise en garde (1 voir note en bas de page) «sinon tu mourras » montre bien que Dieu avait déjà pris en compte la possibilité du mauvais usage de la liberté par l’homme et que cela n’empêcherait pas l’incarnation. Ainsi la finalité de la création de l’homme en vue de l’incarnation est de toute façon accomplie.

La chute a opéré un renversement total du processus de développement de la création. Comment en serait-il autrement puisque déjà en lui-même la volonté d’Adam d’autodéification nait d’un renversement par Satan de la perception des intentions de Dieu. Le projet divin de déification est retourné en peur divine de Déification. « Dieu sait que le jour où vous en mangerez vos yeux s’ouvriront et vous serez comme des Dieux. »
L'obéissance à la loi est présentée par le serpent comme « l’état-marionnette » d’Adam. Le rationnel de l’obéissance devient l'irrationnel et l’irrationnel de la désobéissance devient rationnel. La loi qui était la simple condition existentielle créée de l’homme devient un arbitraire hiérarchique qui entrave sa liberté.
Lors des partoles du serpent,le jardin d’Eden reçoit une nouvelle spatialisation et l’arbre de la connaissance devient l’arbre–du-milieu-du–jardin. (ce qu’il n’était pas.) Le temps comme immédiateté de la réponse à Dieu devient celui de la réponse différée par la peur. « j’ai entendu ton pas dans le jardin et j’ai eu peur »La temporalité devient éloignement de devant Dieu et il faudra que sa decendance opère une metanoïa.
La condition adamique de l’existence passe du réél à l’irréel et l’irréel devient réel. La naissance de la conscience sexuelle transforme le simple en multiple. Et effectivement vous dîtes : « toute la Création irrationnelle s’est insurgée contre eux » A dire vrai c’est rationnellement dans le sursaut de la contaminataion qu’elle s’est insurgée ne reconnaissant plus en Adam la conformité à son état primitif.

Ainsi depuis la chute, la pensée humaine qui dans la sagesse de sa primitivité adamique avait nommé les animaux (« et chacun devait porter le nom que l’homme lui aurait donné. » gen 2,19) n’a de cesse de ré-identifier le réel. Mais l’Esprit se heurte toujours à un irrationnel. Cette confrontation du rationnel et de l’irrationnel est dûe au fait que le rationnel est une subsistance de l’image de Dieu en l’homme et l’irrationnel le résultat de sa désobéissance. De là naît le paradoxe. Le paradoxe vient du fait qu’une identification totale du divers du réel mènerait à une indifférentiation du réel en tant que tel et donc à l’anéantissement de la pensée. La pensée ne peut s’exercer qu’autour du paradoxal. Le paradoxal est le mode dans lequel la pensée s’exerce depuis la chute.
Est-il donc interdit de dire qu’en créant sa Création, Dieu a couru le risque de l’échec?
Vous déplacez le paradoxe en jugement moral sur Dieu.
La création est vécue par l'homme comme un paradoxe. Le paradoxe est un mode humain de saisie du réel ; Pour dire que Dieu a couru le risque d’un échec il faudrait être capable d’englober le tout. Or justement nous n’avons qu’une vision parcellaire qui nous l’interdit et nous confine dans le paradoxe. La création est une kénose divine. Cette Kénose n'est pas un risque d'échec. Dire que Dieu a couru le risque d’un échec c’est dans les conséquences d’une telle supposition, énoncer que l’incarnation aurait pu être rendue impossible par l’homme lui-même. C’est une mythologisation du récit biblique. Un anthopomorphisme malvenu. C’est une relativisation de l’écriture.
Par exemple:
St Paul:
Il est l’image du Dieu invisible, premier-né de toute la Création. Car en Lui tout a été créé dans les cieux et sur la terre, les choses visibles et les choses invisibles, les trônes, les dominations, les principes, les puissances, tout a été créé par Lui et pour Lui. Et Lui est avant tout, et Il a tout constitué en Lui, et Il est la Tête du corps de l’Eglise (Col 1, 15-18)

Pr 8, 22-23:
« le Seigneur m’a créé comme principe de ses voies pour ses œuvres[…] avant ce siècle il m’a fondé »
Saint Athanase et Saint Cyrille d’Alexandrie expliqueront que « cela s’entend de Jesus-Christ non selon la divinité, car en tant que Dieu il est consubstantiel mais selon l’humaninté que Dieu avait prévue avant toute chose comme principe des éternelles déterminations, en premier de tout ce qu’il fait. »
(Je ne vois pas trace de risque d’échec.)

Maxime dans sa soixantième réponse aux Difficultés, dit ceci sur la divine in-humanisation:

« Voici le mystère grand et caché: voici la fin bienheureuse en vue de laquelle tout a été constitué; voici quel est le but divin et préconçu du principe des êtres, que nous définissons en disant qu’il est la fin préconçue, à cause de laquelle tout a été fait, et qui n’est à cause de rien. C’est en regardant vers cette fin que Dieu a produit les essences des êtres; c’est véritablement là la fin de la prescience et de ce qui est connu à l’avance, selon laquelle ce qui a été fait par lui est récapitulé vers Dieu; c’est cela le mystère incluant les siècles et révélant le Grand Conseil de Dieu, qui, en surpassant l’infini un nombre infini de fois, préexiste infiniment aux siècles. L’Ange de ce conseil a été le Verbe de Dieu selon l’essence, devenu homme, qui s’est établi visiblement, s’il est permis de parler ainsi, comme fondement intime de la bonté divine, montrant la fin en lui-même, et par qui ce qui a été fait a reçu avec sagesse le principe de l’être. »
Je ne vois pas comment cela serait compatible avec un "risque d'échec"

Grégoire de Thessalonique dans son discours pour la fête des Lumières:

Lorsque le Père disait de celui qui a été baptisé: « celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je me suis complu », il a montré que tout le reste, tout ce qui avait été dit par les prophètes auparavant, les législations, les annonces, les adoptions, était imparfait et n’était pas dit et accompli selon la volonté primitive de Dieu, mais l’était en vue de cette fin actuelle. Et ces choses ont été accomplies pour ce qui est accompli maintenant. Et que dirai-je des lois posées par les prophètes, des annonces, des adoptions? Même la fondation du monde aux origines visait à ceci que Dieu témoigne d’en haut que celui qui est baptisé ici-bas comme fils de l’homme est le seul Fils bien-aimé, par qui, pour qui et selon qui tout existe, comme le dit l’Apôtre. C’est pourquoi l’homme a été modelé aux origines par lui à l’image de Dieu, pour qu’il puisse un jour atteindre l’archétype. Pour lui aussi la loi donnée au Paradis par Dieu. Car il ne l’aurait pas posée, celui qui l’a posée, s’il avait dû rester à jamais imparfait. Et ce qui a été dit et accompli avec lui par Dieu est presque tout pour lui. Sinon on pourra justement dire aussi que tout ce qui est au-dessus du monde, c’est-à-dire les natures et les ordres angéliques et leurs législations tendent depuis les origines vers cette fin, l’économie divino-humaine dis-je, qu’ils servaient depuis les origines jusqu’à la fin. Car la volonté précédente et bonne et parfaite de Dieu est la bienveillance. C’est lui le seul en qui le Père ait mis sa bienveillance, se repose et se complaise parfaitement; c’est lui le conseiller merveilleux, l’Ange de son grand Conseil, celui qui dit ce qu’il a entendu de son propre Père et qui offre à ceux qui l’écoutent la vie éternelle.

Saint Nicodème l’hagiorite :

« Entends-tu que Dieu a fait l’homme à son image, pour qu’il puisse contenir l’archétype par l’Incarnation? C’est pourquoi Dieu a créé l’homme comme lien du monde intelligible et sensible, et comme récapitulation et conclusion de toutes les créatures, dans ce but qu’uni avec lui il s’unisse avec toutes les créations, et que soient récapitulés en Christ et les êtres de la terre et ceux des cieux, comme le dit Paul, et que créateur et création deviennent un selon l’hypostase, selon le divin Maxime. »

Saint Isaac dit également au sujet des anges :

« Avant l’incarnation du Christ [...], il n’était pas au pouvoir des Anges de pénétrer dans de tels mystères. Mais quand le Verbe s’est incarné, une porte leur fut ouverte en Jésus »

Je ne vois dans aucune de ces citations trace de « risque d’échecs », bien au contraire.


Et pour illustrer les propos de mes messages précedents sur le créé comme ne pouvant avoir la perfection de l’incréé,(sophisme) voici un (1) mise en garde:
j'avais écrit le terme de "sentance" mais suite à la remarque justifiée d'Eliazar ci-dessous je me permets de corriger cette phrase pour qu'il n'y ait point de confusion. Il s'agit bien d'un avertissement de Dieu sur les conséquences de la désobéissance et non pas d'une punition. Dieu n'a pas créé la mort.
texte de Saint Irénée .

Dénonciation et Réfutation de la gnose au nom menteur.
Fragment du livre IV, 38, 1-3, trad. Dom Ad. ROUSSEAU, Paris, Ed. du Cerf, 1985, P. 551-554.

Ici, l’on objectera peut-être: Eh quoi! Dieu n’eût-il pu faire l’homme parfait dès le commencement? — Qu’on sache donc que pour Dieu, qui est depuis toujours identique à lui-même, et qui est incréé, tout est possible (Mt 19,26), à ne considérer que lui. Mais les êtres produits, du fait qu’ils reçoivent subséquemment leur commencement d’existence, sont nécessairement inférieurs à leur Auteur. Impossible en effet que soient incréés les êtres nouvellement produits. Or, du fait qu’ils ne sont pas incréés, ils sont inférieurs à ce qui est parfait: Mt 19,26

J’aimerais bien savoir quels sont les Pères qui ont parlé de la création de l’homme en termes de « risque d’Echec ».
Cette expression me semble contraire à toute la théologie patristique de l’incarnation et contraire, par voie de conséquence, au dogme de la double nature édicté au concile de Chalcédoine.Voilà pourquoi je me «cabre ». Mais je ne demande qu’à être instruit.

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(1) Note: j'avais employé le terme inapproprié de "sentance". Suite à une remarque d'Eliazar que vous trouverez dans les messages ci-après, j'ai corrigé par celui de "mise en garde". Car il s'agit bien d'un avertissement de Dieu sur les conséquences d'un acte et non pas d'une punition.
Le Catholicisme romain inventera par la suite une théologie aussi désastreuse qu'absurde de la "satisfaction" faisant de la mort du Christ un sacrifice visant à apaiser le courroux de Dieu.
Dernière modification par Antoine le mer. 28 janv. 2004 9:04, modifié 3 fois.
Claude le Liseur
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des cosmogonies fondées sur la biologie

Message par Claude le Liseur »

Jean-Louis Palierne a écrit : Le véritable invariant physique et stable de notre réalité somatique individuelle est ce code ADN, qui peut reconstituer notre corps. Ne méprisons pas la science moderne.
J'aime beaucoup cette citation de notre frère Jean-Louis Palierne, car elle prend tout son sel dans le contexte des utilisations politiques et cosmogoniques des triomphes de la biologie.

On peut encore rencontrer de nos jours quelques individus qui se réfèrent à la théorie de l'évolution de Darwin (sans mentionner qu'elle n'est qu'une théorie dont les fondements scientifiques sont des plus ténus, comme l'a bien montré le professeur Denton) pour essayer de démolir pseudo-scientifiquement la foi religieuse. Un individu de ce genre est le biologiste français Albert Jacquard, qui a récemment pondu un ouvrage militant anti-chrétien sous le titre de Dieu? auquel le prêtre romano-catholique suisse Philippe Baud a répondu par un livre au titre plein d'humour Albert? . Le professeur Jacquard prétend utiliser la biologie moderne pour détruire le christianisme, mais l'amusant est que le professeur Jacquard est un communiste de stricte obédience comme on n'en trouve plus guère qu'en France et dans le canton de Genève. Il serait donc intéressant de voir ce que les communistes pensaient de la biologie moderne.

Par biologie moderne, j'entends ici la seule biologie scientifique, celle à laquelle se rapporte la phrase de Jean-Louis Palierne, et je m'intéresserai en particulier à la génétique dont on sait qu'elle repose sur les observations faites au XIXème siècle par le moine papique morave Grégoire Mendel. Le triomphe de la génétique a été la découverte de l'ADN par Crick et Watson en 1953. Que pensaient donc les émules du professeur Jacquard et autres scientifiques anti-religieux d'obédience communiste de cette génétique?

Le professeur Marcel Prenant, biologiste français, membre du parti communiste français de 1921 à 1958, député de la Marne et membre du Comité central du PCF, pensait que la génétique moderne lui permettrait de détruire la croyance religieuse:
"Après l'étude de Marx, d'Engels, de Lénine, de Plekhanov et de Staline sur le matérialisme dialectique et son application aux sciences de la nature, il m'apparut que ma tâche essentielle était de convaincre de l'origine purement matérielle de la vie en général et de l'homme en particulier, sans aucune intervention surnaturelle. C'est là, en effet, une des conditions essentielles pour que ces mêmes interventions surnaturelles soient dépouillées de leur prestige dans les affaires purement humaines où elles servent de prétexte à toutes sortes de falsifications et de supercheries." (Marcel Prenant, Toute une vie à gauche, Encre, Paris 1980, p. 83.) On notera que Prenant exécute la religion en général sans donner le moindre détail sur ce qu'il appelle des "falsifications" et des "supercheries".

Mais voilà, cette campagne marxiste voulant utiliser la vraie génétique de Mendel, Morgan et Weismann pour détruire la foi en un Dieu créateur (quel orgueil satanique! quelle présomption! quelle vanité!) va tourner court.

En effet, la génétique suppose la non-transmissibilité des caractères acquis. Très vite, les dirigeants du parti communiste d'Union soviétique estiment que ce principe de non-transmissibilité des caractères acquis est incompatible avec le marxisme: si les gènes ne sont pas modifiables par une action concertée, à quoi bon les aspirations communistes à transformer l'humanité?

Comme, en idéocratie marxiste, la réalité doit se plier à l'idéologie, la génétique sera progressivement bannie au sein du mouvement communiste international. En 1937, le congrès international de génétique qui devait se tenir à Moscou est annulé. En 1938, on arrête les principaux généticiens soviétiques, déclarés ennemis du peuple. En 1940, l'agronome Vavilov, chef de fil de l'école néo-mendelienne en Union soviétique, est emprisonné à Saratov où il meurt en 1943. Enfin, en août 1948, à l'issue d'une séance spéciale de l'Académie Lénine des sciences agronomiques de l'URSS, la génétique mendélienne est mise hors-la-loi; la biologie mitchourinienne, mise en place par le redoutable imposteur Lyssenko, devient un dogme pour le mouvement communiste international. Au lieu de prétendre démolir les dogmes du christianisme, le professeur Jacquard devrait peut-être se pencher sur l'attitude quelque peu dogmatique que l'idéologie mortifère dont il se réclame a eu à l'égard de la science dans un passé pas si lointain (le mitchourinisme est resté un dogme du mouvement communiste international jusqu'en 1965, c'est-à-dire douze ans après la découverte de l'ADN)...

La biologie mitchourinienne de Lyssenko professe la transmissibilité des caractères acquis, l'incroyable théorie de la "transformation des espèces" selon laquelle le blé peut se transformer en seigle et les pêches en brugnons, et, sous la plume de sa disciple Lépéchinskaïa, ressuscite la théorie de la génération spontanée pourtant réfutée par Pasteur: Lépéchinskaïa affirme que des cellules parfaitement constituées peuvent apparaître à partir du blanc d'oeuf (cf. Joël et Dan Kotek, L'affaire Lyssenko, Complexe, Bruxelles 1986, p. 88). Au lieu de railler l'obscurantisme des chrétiens, le professeur Jacquard ferait mieux de nous dire de ce qu'il pense de l'attitude de son cher parti ressuscitant la génération spontanée en 1948...

Quant à la génétique, dont le biologiste communiste Marcel Prenant pensait qu'elle lui permettrait de détruire toute foi en un Dieu créateur, elle devient soudain elle-même une forme de métaphysique! En effet, d'après la théorie des deux sciences développée par l'appareil communiste international en 1948, le mitchourinisme relève de la "science prolétarienne", nécessairement juste et dans le sens de l'Histoire, et la génétique de la "science bourgeoise", nécessairement obscurantiste et métaphysique. Florilège:
"Une théorie comme le mitchourinisme est dangereuse pour la société bourgeoise: elle accroît les forces de production et sape ainsi les racines économiques de la domination du capitalisme. Et - qui pis est! - il est source d'abondance, donc de puissance pour l'Union Soviétique!" (Francis Cohen, in L'Humanité du 17 octobre 1948 - naturellement, dans les faits, le mitchourinisme lyssenkiste fut une ruine pour l'agriculture soviétique).
"Ce qui est certain, c'est que la théorie de Mendel n'a pas amené son auteur à quitter les ordres, qu'il l'a considérée comme compatible avec le dogme qu'il défendait conjointement (...) On voudra bien que Lyssenko demeure un communiste et Mendel un moine. Et il sera permis de le dire." (Louis Aragon, in numéro spécial de la revue Europe, octobre 1948, p. 10). Donc, la génétique mendélienne est fausse parce que son fondateur était un moine, et le mitchourinisme est vrai parce que son fondateur est un communiste. A peu près le même niveau d'élévation de pensée que le professeur Jacquard aujourd'hui...
Enfin, naturellement, la génétique est hitlérienne:
"Ces armes (mendéliennes, NdL) qui servirent à justifier les fours crématoires (souligné par nous, NdL), sont invoquées, par exemple, par le professeur H. J. Muller." (Professeur Jeanne Lévy, de la faculté de Médecine de Paris, in Les Lettres françaises, citée par Kotek / Kotek, op. cit., p. 156.)

On notera donc un paradoxe du pamphlétaire anti-chrétien Albert Jacquard. La seule chose qui justifie son ministère de gourou médiatique et lui permet de trouver un public pour ses platitudes anti-religieuses, c'est sa qualité de généticien (le "scientifique" étant devenu en France le substitut du chamane des tribus ouraliennes). Son statut repose donc sur une science que sa propre idéologie devrait l'amener à qualifier de non-scientifique et hitlérienne. On aboutit ainsi à la situation d'un spécialiste de l'anti-fascisme alimentaire dont la seule légitimation est une science qu'il devrait lui-même qualifier de fasciste, s'il avait de la suite dans les idées. Naturellement, il y aura toujours des Jacquard pour vous raconter que le mouvement communiste international a rompu avec le mitchourinisme lyssenkiste en 1965, que le PCF a évolué, et autres sornettes. Mais je leur rétorquerai d'avance que l'attitude qui a amené leurs pères en idéologie à brider la recherche scientifique et à nier la vérité scientifique la plus évidente est consubstantiellement liée à leurs croyances politiques, dont je ne vois pas dans quelle position de supériorité intellectuelle elle les met pour se gausser des croyances religieuses des autres.

Les Prenant et Lyssenko d'hier, les Jacquard d'aujourd'hui, confessaient et confessent que la science est une arme en leur main pour détruire le christianisme. L'édifiante et peu glorieuse aventure du dogme mitchourinien au sein du mouvement communiste international montre d'ailleurs le peu de cas qu'ils font, en réalité, de la vérité scientifique, quand elle ne se plie pas à leurs objectfis. Mais, pauvres présomptueux, le texte de notre frère Jean-Louis Palierne ne montre-t-il pas que l'on peut être celui qui a apporté à l'Occident la dogmatique de saint Justin Popovitch et ne pas être troublé le moins du monde par la vraie génétique, celle du frère Grégoire Mendel? Sait-il seulement, le gourou du pauvre Albert Jacquard, que le grand théologien vieux-calendariste de Thessalonique, le chirurgien Alexandre Kalomiros, était adepte de l'évolutionnisme darwinien sans que cela le troublât le moins du monde dans sa foi (il eut d'ailleurs une polémique à ce sujet avec le père Séraphin Rose, qui était lui anti-évolutionniste - rappelons une fois de plus que, si la génétique mendélienne est un fait scientifique, l'évolution, elle, n'est qu'une théorie sans preuve irréfutable)?

Naturellement, il se trouvera toujours des gens pour croire que l'idéologue Albert Jacquard est un homme des Lumières et que nous sommes des obscurantistes.
Mais nous savons bien que tous les édifices de désinformation élevés par les Lyssenko et les Jacquard s'écrouleront un jour ou l'autre, et que le radieux Port de notre salut, l'Eglise orthodoxe voulue et fondée par Jésus-Christ, continuera à se dresser, citadelle inébranlable de la Vérité.
Dernière modification par Claude le Liseur le lun. 26 janv. 2004 21:57, modifié 1 fois.
eliazar
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Macchè ! sentence de mort...

Message par eliazar »

Cher Antoine :
Moi aussi je ne demande qu’à m’instruire … mais …

Comment peut-on écrire : « La sentence de mort « sinon tu mourras » montre bien que Dieu avait déjà pris en compte la possibilité du mauvais usage de la liberté par l’homme et que cela n’empêcherait pas l’incarnation » ?

Je me souviens encore d’avoir eu des enfants, petits, et de leur avoir dit :
« Attention : si tu touches au gaz, si tu joues avec les allumettes, tu te brûleras »

Je ne vois pas de « sentence de mort » là-dedans, mais au contraire, un avertissement de Père aimant – qui veut éviter une expérience douloureuse, dangereuse, mortelle peut-être (dans le cas du gaz et des allumettes) à un enfant qui ne se doute pas encore du danger.

Il y a comme une conséquence inéluctable attachée à ce mésusage de la liberté et du choix – et c’est par amour que Dieu en met en garde les êtres qu’Il aime. Quel père humain, pécheur même, prononcerait une sentence de mort contre ses enfants ? Les rares que l’Histoire nous ait cités sont des monstres de tyrannie ou d’orgueil, jamais de vrais pères protecteurs. Au mieux, ils étaient des juges gonflés de leur importance, des fanatiques de leur « devoir » - pas de vrais pères avec des entrailles de père.

Même Paul, qui n’a jamais eu de petits enfants, sait dire : « Comme une mère choie ses enfants qu’elle nourrit, ainsi, dans notre tendresse pour vous, nous aurions voulu vous livrer non seulement l’Évangile de Dieu, mais nos vies mêmes, parce que vous nous étiez devenus chers ». Et Paul serait meilleur que Dieu ?

On nous l’a fait, jadis, ce coup-là : « Dieu est un juge impitoyable ».

Et puis, un jour, le Fils nous a dit : « Le Père a remis tout jugement entre mes mains ».

Et ce jour-là, nous avons su qu’on nous avait fait une caricature du Père.
Antoine
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Message par Antoine »

Eliazar
Oui tu as raison, sentance est une mauvaise expression, merci de l'avoir souligné .
Cette "sentance" ne vient pas de dieu lui même qui n'a pas créé la mort . C'est une conséquence et encore même pas une conséquence car la mort est déjà contenue dans la désobéissance. La désobéissance sent la mort. La mort n'est pas une sentance de Dieu mais de la désobéissance elle même. Il n'ya de Vie qu'en Dieu et tout éloignement de Dieu éloigne donc de la Vie.
Je suis d'accord avec ton message.

D'un autre côté, cette mort est là aussi pour ne pas éterniser le péché disent certains Pères.

L'expression "je ne demande qu'à être instruit" n'était pas ironique. Si je suis passé à côté d'écrits patristiques qui traitent de l'Echec de Dieu, il me faut combler cette lacune pour que je puisse réaccorder un certain nombre de choses.
eliazar
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Création de l'homme et Vive Flamme

Message par eliazar »

Moi non plus, je n’ironisais pas. Juste un sourire entre amis. En reprenant ta phrase pour broder un autre thème autour. A l’envers.

Une fugue en miroir. Quoi que nous fassions de notre intelligence – ou de notre culture – nous ne pourrons jamais expliquer Dieu. Encore moins l’analyser. Nous ne pouvons qu’improviser des broderies en L’attendant.

La théologie pour théologiens, c’est la tapisserie de Pénélope. En attendant le retour d’Ulysse. Les Pères ont raison, qui ont connu mieux que nous cette interminable attente du Bien-Aimé (nous devrions l’appeler plutôt le Bien-Aimant, du reste) : « Si tu es théologien, tu pries. Et si tu pries, tu es théologien ».

Le reste est mime de jongleries – des balles invisibles qu’on fait semblant de rattraper au vol, en attendant interminablement le lever du rideau.

¡ O llama de amor viva
que tiernamente hieres
de mi alma en el màs profundo centro!
Pues ya no eres esquiva,
acaba ya si quieres,
rompe la tela de este dulce encuentro.

¡ oh cauterio suave!
¡ oh regalada llaga!
¡ oh mano blanda! ¡ oh toque delicado,
que a vida eterna sabe
y toda deuda paga !
Matando, muerte en vida la has trocado.

¡ Oh làmparas de fuego
en cuyos resplandores
las profundas cavernas del sentido,
que estaba oscuro y ciego,
con extraños primores
calor y luz dan junto a su querido!

¡ Cuàn manso y amoroso
recuerdas en mi seno,
donde secretamente solo moras;
y en tu aspirar sabroso,
de bien y gloria lleno,
cuàn delicadamente me enamoras!
eliazar
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Création de l'Homme

Message par eliazar »

Cette traduction de la Vive Flamme de saint Jean de la Croix n’est pas celle qu’admirait tant Paul Valéry : du P. Cyprien de la Nativité de la Vierge (1605-1680).

A la réflexion, j’ai pensé que celle qu’en avait donné le P. Lucien-Marie de Saint-Joseph, en 1943 - même si elle est moins succulente -collait plus humblement encore à l’original castillan:


O flamme vive d’amour
Qui navres avec tendresse
De mon âme le centre le plus secret
N’ayant plus nulle rigueur
Achève si tu le veux
Brise la toile de ce rencontre heureux.

O cautère délectable O caressante blessure
O flatteuse main, ô touche délicate
Qui sens la vie éternelle
Et qui payes toute dette
En tuant, de la mort tu as fait la vie.

O flambeaux de feu, ô vous
Dans les splendeurs éclatantes
De qui, les profondes cavernes du sens
Obscur jadis et aveugle,
En d’étranges excellences,
Chaleur et lumière donnent à l’Ami.

Combien doux et amoureux
T’éveilles-tu dans mon sein
Où dans le secret tu fais seul ton séjour.
En ton souffle savoureux
Riche de gloire et de bien
Combien délicatement tu m’énamoures !
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