La reception de J.-C. Larchet en France

Échangez vos idées librement ici

Modérateur : Auteurs

Répondre
Dragos
Messages : 19
Inscription : dim. 14 déc. 2003 18:19
Localisation : Jassy, Roumanie

La reception de J.-C. Larchet en France

Message par Dragos »

J'ecris pour la premiere fois sur ce forum. Je veux demander pardon pour ma maitrise de la langue francaise; je l'aime beaucoup, mais je ne suis pas qu'a la debut. C'est ne pas mon intention de maltraiter votre langue, non! Si vous voulez m'accepter comme ca, je suis bien interese de participer a vos discussions theologiques.

En fait, j'ai une premiere question, concernant la reception de les ecrits des Jean-Claude Larchet en France et, en general, dans les milieux orthodoxes francophones. Plus encore, je me pose la question si sa voix est ecoutee par les intellectuels non-orthodoxes. Que'est qu'on pense de sa "orthodoxie"? Est'il active comme intellectuel orthodoxe?

Le plus recent livre que j'avais lu c'etait "Saint Silouan de l'Athos". Je le fais meme une critique dans un journal theologique de mon pays.

Merci
mihaelaiacovache
Messages : 77
Inscription : lun. 15 sept. 2003 7:12
Localisation : Roumanie
Contact :

Message par mihaelaiacovache »

Cher Dragos,
Soyez le bienvenu ! N'aviez pas peur avec votre Francais. Avec la mienne j'espere que le forum est deja immunise et je crois que j'ai leve suffisamment le seuil de la douleur.
Et ,comme le dit notre frere en Christ et mon ami," demeurez toujours dans la joie; prions sans cesse"!
Je peux ajouter de la meme epitre: "Au reste,freres, que tout ce qui est vrai,tout ce qui est honorable,tout ce qui est juste,tout ce qui est pure,tout ce qui est aimable,tout ce qu'il merite l'aprobation,ce qui est vertueuxet digne de louage,soit l'objet de votre pensees".
Claude le Liseur
Messages : 4352
Inscription : mer. 18 juin 2003 15:13

Message par Claude le Liseur »

Cher Dragos,

Tout d'abord ne vous inquiétez pas de la qualité de votre français et soyez le bienvenu parmi nous.

Pour répondre à vos questions sur Jean-Claude Larchet, je ne pense pas qu'il ait beaucoup d'impact dans les milieux hétérodoxes. Il faut dire qu'il écrit des ouvrages d'un haut niveau scientifique qui ne sont pas ce que le public recherche de nos jours. Pour tout dire, si j'en juge parce que j'ai vu à Cluj l'été dernier, il est plus lu en traduction roumaine qu'en version française. Il est vrai que, dans les pays francophones, le public du livre religieux s'est considérablement réduit, même sans tenir compte du fait que nous sommes une petite minorité sur le plan numérique.

Il faut cependant remarquer que le principal éditeur de Jean-Claude Larchet n'est pas une maison d'édition orthodoxe (à vrai dire, à part les publications occasionnelles faites par des paroisses ou des monastères, nous n'avons qu'un seul éditeur orthodoxe: L'Âge d'Homme de notre frère Vladimir Dimitrijevic à Lausanne en Suisse), mais une maison d'édition catholique romaine très prestigieuse, à savoir les Editions du Cerf. Cette maison d'édition est liée à l'ordre des dominicains (Ordo Predicatorum) et elle maintient vaillamment et tant bien que mal certaines traditions scientifiques des Frères Prêcheurs. Connues pour assurer depuis soixante ans la publication de ce monument d'érudition qu'est la collection Sources chrétiennes, les Editions du Cerf ont parfois eu des difficultés avec certains milieux romains qui leur reprochaient leur ouverture d'esprit, puisqu'elles ont publiées aussi bien des livres liées à la théologie de la libération (catholiques romains d'extrême gauche en Amérique latine) que des auteurs orthodoxes, y compris assez fermes sur leurs positions dogmatiques et réticents envers l'oecuménisme (Léonide Ouspensky et sa Théologie de l'icône dans l'Eglise orthodoxe). Le fait que le docteur Larchet soit publié au Cerf peut être considéré comme l'indice que sa pensée suscite tout de même un certain intérêt dans des milieux hétérodoxes particulièrement cultivés.

Son impact dans les milieux orthodoxes augmente avec le temps, et je pense qu'il continuera à augmenter, parce qu'il bâtit une oeuvre qui n'est pas toujours facile à lire et qui prendra un certain temps à trouver ses lecteurs. Je crois cependant qu'il est le plus important théologien orthodoxe de langue française, du fait de la solidité de ses écrits. Il a une certaine reconnaissance de la part de la hiérarchie, puisqu'il représentait l'Eglise orthodoxe de Serbie à la rencontre orthodoxes - catholiques romains sur le ministère pétrinien organisée au Vatican au printemps 2003.

Il y a un aspect de son oeuvre qui suscite des critiques, en ce sens qu'on lui reproche de s'être trop focalisé sur la personne et l'oeuvre de saint Maxime le Confesseur au point d'en faire une sorte de référence absolue isolée du consensus patrum. Certains ont dénoncé le danger d'une sorte de néo-scholastique transplantée dans le contexte orthodoxe.
En outre, ses critiques sur les positions christologiques des monophysites sont assez difficiles à comprendre et peinent à convaincre un public orthodoxe qui, dans les pays de langue française, semble en majorité acquis aux accords d'union de 1990 et 1993 entre l'Eglise orthodoxe et les "Eglises orthodoxes orientales", que vous nommez plus joliment en roumain les "Eglises anciennes orientales", Bisericile Vechi-Orientale.

En fin de compte - opinion entièrement subjective -, il me semble que le livre du docteur Larchet qui a actuellement le plus d'impact reste sa Thérapeutique des maladies spirituelles. Ce livre est un véritable guide spirituel et j'ai connu au moins une famille orthodoxe qui le lisait et le relisait presque chaque soir.

De mon point de vue personnel, il est surtout l'auteur qui a eu le courage de présenter au public francophone le point de vue orthodoxe sur des questions particulièrement importantes et complètement occultées avant lui, comme la maladie, la procréation et l'eschatologie.

Bibliographie des livres de Jean-Claude Larchet

Thérapeutique des maladies spirituelles, 4ème édition, Le Cef, Paris 2000 (1ère édition, L'Ancre, Paris 1991)

Théologie de la maladie 3ème édition, Le Cerf, Paris 2001 (1ère édition 1991)

Thérapeutique des maladies mentales. L'expérience de l'Orient chrétien des premiers siècles, Le Cerf, Paris 1992

Introduction à Maxime le Confesseur, Questions à Thalassios, L'Ancre, Suresnes 1992

Introduction à Maxime le Confesseur, Ambigua, L'Ancre, Paris-Suresnes 1994

Introduction à Grégoire Palamas, Traités apodictiques sur la procession du Saint-Esprit, L'Ancre, Paris-Suresnes 1995

La Divinisation de l'homme selon saint Maxime le Confesseur, Le Cerf, Paris 1996

Ceci est mon corps. Le sens chrétien du corps selon les pères de l'Eglise, La Joie de lire, Genève 1996

"Lo spazio nell'arte rinascimentale e nell'iconografia ortodossa", dans le recueil In un'altra forma. Percorsi di iniziazione all'icona, Servitium et Interlogos, Sotto il Monte 1996.

Introduction à Maxime le Confesseur, Lettres, Le Cerf, Paris 1998.

Introduction à Maxime le Confesseur, Opuscules théologiques et polémiques, Le Cerf, Paris 1998.

Pour une éthique de la procréation. Eléments d'anthropologie patristique, Le Cerf, Paris 1998.

Maxime le Confesseur, médiateur entre l'Orient et l'Occident, Le Cerf, Paris 1998.

Dieu ne veut pas la souffrance des hommes, Le Cerf, Paris 1999.

Introduction à Maxime le Confesseur, Questions et difficultés, Le Cerf, Paris 1999.

Saint Silouane de l'Athos, Le Cerf, Paris 2001.

La vie après la mort selon la tradition orthodoxe, Le Cerf, Paris 2001. Sur le même sujet, je recommande aussi Hiérothée Vlachos, La vie après la mort, traduit du grec moderne par Jean-Louis Palierne, L'Âge d'Homme, Lausanne 2002.

Introdution à Joseph de Vatopaidi, L'Ancien Joseph l'Hésychaste, Le Cerf, Paris 2002.

Le chrétien devant la souffrance, la maladie et la mort, Le Cerf, Paris 2002.

Introduction à Joseph de Katounakia, L'Ancien Ephrem de Katounakia, L'Âge d'Homme, Lausanne 2003.

Saint Maxime le Confesseur (580-662), Le Cerf, Paris 2003.
Dragos
Messages : 19
Inscription : dim. 14 déc. 2003 18:19
Localisation : Jassy, Roumanie

Message par Dragos »

Cher L/C,

Je vous remercie pour votre reponse elaboree, ce sont beaucoup de choses que j'avais appris.

La situation des Editions du Cerf c'est interesante. Il fait bien la savoir.

La liason avec L'eglise serbe c'est une nouveaute pour moir. Pourqoi Serbie?

Ses ecrit sur la maladie et la sante spirituelles sont connues en Roumanie, oui. Une editore s'avait angaje, je le vais, de faire le traduction de ses ecrits spirituelles. La mieux connu livre s'est son "Theologie de la maladie".

Son contribution scientifique sur l'oeuvre de St. Maxim n'est pas tres connu, peutetre parsque nous avons eu notre specialiste, le theologien Pere D. Staniloae. Tout a fait, les contributions de Larchet son relativement recentes, et je crois que sa oeuvre scientifique serra mieux connue dans
le futur prochaine. Je ne savais pas de le derniere livre sur St. Maxim. Et-il reallement scientifique ou il s'addresse une auditoire plus large? (si vous le savez)
lecteur Claude a écrit :
En outre, ses critiques sur les positions christologiques des monophysites sont assez difficiles à comprendre et peinent à convaincre un public orthodoxe qui, dans les pays de langue française, semble en majorité acquis aux accords d'union de 1990 et 1993 entre l'Eglise orthodoxe et les "Eglises orthodoxes orientales", que vous nommez plus joliment en roumain les "Eglises anciennes orientales", Bisericile Vechi-Orientale.
Ses critiques sont addresses parmi les pages de ses publications, ou vous faites alussions aux autres "occasions publiques" aussi? Pourriez vous insister un peu sur ce point?

Merci de tout.
Claude le Liseur
Messages : 4352
Inscription : mer. 18 juin 2003 15:13

Message par Claude le Liseur »

Bonsoir Dragos,

Le docteur Larchet a critiqué la christologie des Eglises dites monophysites et les accords de Chambésy de 1990 et 1993 dans un long article qui ne représente malheureusement pas ce qu'il a écrit de plus lisible ou compréhensible: "La question christologique", in Le Messager orthodoxe n° 134, Paris 2000, pp. 3-103. A noter que c'est à ma connaissance la seule contribution de la théologie orthodoxe de langue française à ce débat.

Une théologienne arménienne, Gohar Haroutounian-Thomas, lui a répondu dans la même revue par un article assez confus qui revient surtout à dire que l'Eglise arménienne ne se sent solidaire ni de l'Eglise orthodoxe, ni des Eglises orientales: "Le dialogue entre l'Eglise orthodoxe et les Eglises orientales anciennes: l'Eglise Apostolique Arménienne", in Le Messager orthodoxe n° 137, Paris 2002, pp. 44-81.

Jean-Claude Larchet a répliqué à la réplique avec des arguments de bon sens (comment Mme Haroutounian peut-elle protester contre l'assimilation de la christologie arménienne à celle des autres Eglises non chalcédoniennes, alors que les représentants de l'Eglise apostolique arménienne à Chambésy avaient eux-mêmes accepté cette assimilation?): "A propos du statut de l'Eglise arménienne dans le cadre du dialogue entre l'Eglise orthodoxe et les Eglises non chalcédoniennes", in Le Messager orthodoxe, n° 138, Paris 2003, pp. 37-58.

Dans la même revue, le docteur Larchet avait écrit un article des plus intéressants quelques années auparavant: "La question du "Filioque"", in Le Messager orthodoxe, n° 129, Paris 1998, pp. 3-58.

J'avais été aussi assez étonné que le docteur Larchet soit le représentant de l'Eglise de Serbie à la réunion au Vatican. Un de mes amis serbes de Suisse m'a dit que cela tient sans doute à des raisons linguistiques, puisque les débats avaient lieu en français, allemand, italien et anglais, mais pas en serbo-croate ou en russe. (D'après une de mes connaissances qui faisaient partie de la délégation d'un patriarcat arabe, le français aurait curieusement été la langue la plus utilisée au cours des présentations et des discussions.) En tout état de cause et en dehors de ces hypothèses qui ne sont que des hypothèses, je ne suis pas en mesure de dire exactement pourquoi le patriarcat de Serbie avait choisi un théologien français pour le représenter.
Jean Béziat
Messages : 45
Inscription : jeu. 13 mai 2004 17:27
Localisation : Béarn

Message par Jean Béziat »

Le Dr. Larchet est oecuméniste et il publie des ouvrages sur saint Maxime qui sont ce qu'on peut trouver de plus anti-oecuméniste (cf. Relatio motionis, transcription de l'interrogatoire de ses deux procès, un monument !). La critique contre sa "focalisation" sur Maxime n'est donc rien d'autre qu'un prétexte hypocrite d'oecuménistes gênés aux entournures.
Je joins ma (mauvaise) traduction de la Relatio motionis telle qu'on la trouve chez Migne, avec quelques commentaires personnels:

Premier procès, vers 654 à Constantinople.
Un des griefs à charge contre Maxime concernait sa désapprobation, à Rome, du Typos proposé par l’empereur en vue de réconcilier Orthodoxes et Monophysites ; ce Typos proposait de ne pas parler de l’ énergie (ou activité) et de la volonté du Christ, en interdisant également de parler de Sa nature, sur laquelle pourtant avaient dogmatisé les Pères, de saint Irénée de Lyon (fin -IIe s.) à saint Léon Ier , pape de Rome (Chalcédoine, 451). L’empereur avait tenté de gagner la faveur du pape Martin 1er à travers le saint moine, réfugié à ses côtés, et lui avait envoyé, peu après 649, un certain Grégoire - qui allait devenir son accusateur au procès de 654. Grégoire s’exprima dans les termes suivants :
Notre très excellent Souverain, avec l’appui de Dieu et dans le souci de la paix des saintes Eglises de Dieu, a rédigé une prescription à l’intention du Pape divinement honoré, comme en offrande à saint Pierre lui-même, l’exhortant à conclure l’union avec le Patriarche de la ville de Constantinople : c’est par l’entremise de ma médiocrité qu’il a daigné lui envoyer cet ordre pieux. - Maxime : Gloire à Dieu qui t’a rendu digne d’un tel ministère ! Mais cependant, dis-moi, sous quelles conditions et par quel moyen Sa Sérénité divinement couronnée a-t-elle prescrit de conclure l’union ?- Grégoire : Par le Typos.
- Maxime : A mon avis, une telle élaboration n’est pas possible. Les Romains en effet ne supporteront pas que les paroles éclatantes des saints Pères soient unies aux paroles impures des hérétiques, et que la Vérité disparaisse en même temps sous le mensonge comme la lumière sous les ténèbres. Car si nous supprimons les paroles divinement enseignées, nous n’aurons plus rien de divin en nous.- Grégoire : Le Typos ne supprime pas les paroles sacrées, il les passe sous silence dans une économie de paix.- Maxime : Pour l’Ecriture divine, taire c’est détruire. Dieu en effet l’a déclaré par la bouche de David : Ce ne sont pas des mots, ce ne sont pas des paroles dont on peut taire la voix (Ps. ; 18, 4). S’il n’est permis ni de parler, ni d’entendre, pourquoi l’Ecriture témoigne-t-elle des paroles de Dieu et en témoigne-t-elle intégralement ?- Grégoire : Ne m’entraîne pas dans des forêts obscures ; je me contente, quant à moi, du Symbole sacré.- Maxime : Et comment peux-tu te contenter du Symbole sacré, toi qui adoptes le Typos ?- Grégoire : Qu’est-ce qui empêche d’adopter le Typos tout en récitant le Symbole ?
- Maxime : Je l’affirme sans le moindre doute : le Typos abolit totalement le Symbole.- Grégoire : Et de quelle façon, par le Seigneur ?- Maxime : Récite-moi le Symbole, et demande-toi comment le Typos l’abolit.
- Grégoire (récitant le Symbole) : Je crois en un seul Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, de toutes les choses visibles et invisibles…- Maxime : Arrête-toi un peu, et examine comme la foi des Pères de Nicée est élevée. Dieu en effet ne serait pas le Créateur s’il manquait de volonté et d’efficacité naturelles ; car c’est par Sa volonté, non par une quelconque nécessité, qu’Il a fait le ciel et la terre ; car elle est vraie, la parole de David : Tout ce qu’il a voulu, le Seigneur l’a fait, dans le ciel, sur la terre, dans la mer et dans tous les abîmes (Ps. ; 134, 6). Mais si, par économie, on met de côté et on détruit la foi salvifique, par une foi unique mais corrompue, on se sépare totalement de Dieu ; il n’y a pas d’unité divine dans ce genre d’économie. Car demain les Juifs impies diront : Faisons la paix entre nous par un compromis déterminé, et unissons-nous ; renonçons, nous à la circoncision, vous au baptême, et cessons de nous combattre plus longtemps les uns les autres. C’est là ce que les Ariens aussi s’étaient efforcés d’obtenir par le libelle donné à l’empereur Constantin, et où il était dit : Cessons de parler d’une ‘’même substance’’, et même de toute ‘’substance’’, et que les Eglises s’unissent. Nos divins Pères n’avaient point admis une telle chose ; ils avaient préféré subir la persécution et la mise à mort, plutôt que de passer sous silence le mot attribuable avec certitude à l’unique et supra-substantielle divinité du Père, du Fils et du Saint Esprit ; et ceci alors que Constantin le Grand favorisait et se mettait du côté de ceux qui proposaient de telles choses, comme l’ont relaté ceux qui, nombreux, ont transcrit avec soin les événements de cette époque ; aucun empereur n’a pu persuader les Pères théodidactes de s’accorder avec les hérétiques par des paroles de compromis : au contraire, ils usèrent de paroles claires et appropriées, annoncées ouvertement, en conformité avec la doctrine remise en question et qu’il appartient aux prêtres de chercher à définir à partir des dogmes salvifiques de l’Eglise catholique. (Relatio Motionis, 4 ; P. G. n° 90)
Nous voici donc, au VIIe s. avec le Typos, dans la même situation qu’au XXe s. avec Athénagoras, ‘’Vatican II’’ et la bulle Unitatis Redintegratio : cherchant à réunir toutes les églises chrétiennes sans distinction d’orthodoxie ou d’hétérodoxie, des textes sont proposés - pour ne pas dire imposés -, visant à faire table rase de toute parole divine s’opposant au rapprochement : la procession du Saint Esprit pose-t-elle problème ? Ce n’est pas grave : on propose un ‘’symbole de foi’’ où n’apparaît plus la moindre mention de procession. On se contente de confesser l’Esprit Saint, point c’est tout. Et pour donner un vernis de respectabilité à ce ‘’symbole’’ simplifié, on s’en va exhumer le vieux ‘’Symbole des Apôtres’’, antérieur aux hérésies arienne et macédonienne, et le tour est joué ! Inattaquable !…
Le VIme Concile Œcuménique, en 680, anathématisa le pape Honorius pour avoir, en 633, appuyé la proposition conduisant à la profession de foi monophysite du patriarche Sergios (Ekthesis, 638). Un pape hérétique : quel superbe pied de nez à la prétendue ‘’Infaillibilité’’ papale !…
A bon entendeur...
Jean
Antoine
Messages : 1782
Inscription : mer. 18 juin 2003 22:05

Message par Antoine »

Vous savez très bien qu'il y a dans les "patriarcats traditionnels " des fidèles orthodoxes qui ne sont pas oecuménistes. Si "oecuméniste " veut dire non VCO dans votre langage, alors J.Cl. Larcet est oecuméniste. Mais dans ce cas soyez assez aimable de fournir le lexique avec les messages.

Dans ma paroisse "oecuméniste" on récite toujours le symbole de Nicée et pas celui dit "des apôtres". Je n'ai encore vu dans aucune Eglise orthodoxe que l'on ait remplacé le symbole de Nicée par autre chose.

A bon entendeur...
Jean Béziat
Messages : 45
Inscription : jeu. 13 mai 2004 17:27
Localisation : Béarn

Symbole

Message par Jean Béziat »

Il ne suffit pas de confesser le symbole de Nicée pour être orthodoxe.
Jean
Antoine
Messages : 1782
Inscription : mer. 18 juin 2003 22:05

Message par Antoine »

Il ne suffit pas d'être VCO pour être orthodoxe
Jean Béziat
Messages : 45
Inscription : jeu. 13 mai 2004 17:27
Localisation : Béarn

VCO

Message par Jean Béziat »

Certes. Pour être orthodoxe, il suffit d'être chrétien, c'est-à-dire de suivre le bon Berger en toutes choses et de "garder le dépôt".
Jean
Claude le Liseur
Messages : 4352
Inscription : mer. 18 juin 2003 15:13

Message par Claude le Liseur »

Jean Béziat a écrit :Le Dr. Larchet est oecuméniste et il publie des ouvrages sur saint Maxime qui sont ce qu'on peut trouver de plus anti-oecuméniste (cf. Relatio motionis, transcription de l'interrogatoire de ses deux procès, un monument !). La critique contre sa "focalisation" sur Maxime n'est donc rien d'autre qu'un prétexte hypocrite d'oecuménistes gênés aux entournures.

Cette critique émane du docteur Jean Besse, qui n'est en rien un oecuméniste, qui est même très critique vis-à-vis de l'oecuménisme, et qui n'était pas "gêné aux entournures" pour écrire ceci (Le Messager orthodoxe n° 136, p. 88):

"On trouve dans ce parti pris l'une des manifestations de l'actuel courant rigoriste qui a fait, depuis le cardinal von Balthasar et les dominicains Dalmais et Garrigues, de Maxime de Chrysopolis (le saint confesseur), disciple de Sophrone et très marqué par la théologie romaine de son templs, l'étalon de la pensée chrétienne; l'intention première des initiateurs catholiques de ce courant était d'opposer saint Maxime à saint Grégoire Palamas (mis en gras par moi -NdL) ."

Evidemment, si mettre en garde contre une manoeuvre de Garrigues, dont la haine pour saint Grégoire Palamas est bien connue, c'est faire une manifestation "hypocrite" d'oecuménisme, alors nous n'avons pas la même perception des choses.
Répondre