Prier pour nos ennemis et pour ceux de l’Église ?

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eliazar
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Prier pour nos ennemis et pour ceux de l’Église ?

Message par eliazar »

Pouvoir torturer, violer, assassiner, incendier – mais en sachant de quel côté sont ses plus sûrs alliés : ce serait donc aussi pouvoir compter sur leur silence, après la tuerie ?

Une dépêche me parvient cette nuit de Washington ; elle est datée du 13 novembre – et provient du S.U.C. (Serbian Unity Congress). Elle me rappelle, en filigrane, tous nos frères et nos sœurs martyrs, les centaines de milliers de réfugiés, les innocents persécutés, privés depuis tant d’années de l’espoir de retrouver leur foyer ni même la tombe de leurs martyrs – et à qui "Justice" ne sera plus jamais rendue.

« Le 19 octobre 2003, l’ex-Président de Bosnie Alija Izetbegovitch est mort à Sarajevo à l’âge de 78 ans.
« Madame Florence Hartmann, porte-parole du Tribunal Criminel International pour l’ex-Yougoslavie (I.C.T.Y.) a informé les médias que l’ex-Président Alija Izetbegovitch était suspect de crimes de guerre et faisait l’objet d’une enquête par les procureurs des Nations Unies au moment de sa mort, et qu’aucun acte d’accusation n’avait été publié contre Izbetbegovitch… La mort du suspect met donc fin aux recherches.
« L’Associated Press ajoute qu’aucun détail n’a été fourni sur le genre de crimes concernés par l’enquête concernant Izetbegovitch. »

Un autre « suspect » bien connu de nos frères et sœurs victimes de tortures, de viols, d’assassinats, d’incendie de leurs maisons, de dynamitage de leurs églises par les forces musulmanes de Bosnie et de Croatie, l’ex-Président de Croatie Franjo Tudjman, est tranquillement mort dans son lit avant qu’une interminable enquête, aux conclusions toujours repoussées d’année en année, puisse aboutir à un quelconque acte d’accusation.
Tous leurs crimes resteront donc « supposés »… tant qu’aucune enquête n’aura abouti à la mise en accusation de leurs bourreaux.
Il nous restera donc à jamais impossible de parler de leurs crimes sans être accusé de diffamation. J’ai beau savoir que l’ex-Chancelier de l’Empire Allemand Adolf Hitler n’a jamais fait l’objet d’aucune enquête, et donc d’aucun acte d’accusation, il n’en reste pas moins possible de dire à haute voix qu’il a été un bourreau – mais je ne crois pas que nous pourrions impunément en faire autant de MM. Tudjman, Izetbegovitch et consorts.

Certes, M. Adolf Hitler a été l’ennemi des États-Unis d’Amérique (ou plutôt, les États-Unis d’Amérique lui ont déclaré la guerre, assez tardivement du reste - et pour la forme ils ont même déféré devant les tribunaux d’outre-Atlantique quelques-uns de ceux qui avaient eu partie liée avec lui et son régime, comme la puissante famille Bush) mais je ne pense pas que la différence entre lui et MM. Tudjman, Izetbegovitch et consorts (qui ont été leurs hommes de main) soit vraiment celle-ci.
Monsieur Adolf Hitler, ex-Chancelier de l’Empire Allemand, ne s’est pas contenté de faire torturer, violer, déporter et assassiner des chrétiens orthodoxes ( en Yougoslavie comme dans d’autres pays), mais quoiqu’il se soit (comme les États-Unis) allié lui aussi aux forces musulmanes partout où il en a trouvé – comme tout spécialement en Croatie et en Bosnie – il a également fait torturer, déporter et assassiner des syndicalistes, des communistes, des homosexuels, des maquisards, des Roms et des Juifs. Cette maladresse lui a été fatale... Si les six premières catégories de victimes n’ont jamais eu la chance d’avoir une nation bien à eux pour défendre leur mémoire, et demander compte de leurs souffrances - l’État d’Israël, lui, a pu se charger de ne pas laisser oublier les siennes. Et M. Hitler peut être désigné comme bourreau et criminel contre l'humanité.

Instruits par l’expérience passée de leurs communautés (hier alliées de M. Adolf Hitler, ex- Chancelier de l’Empire Allemand), messieurs Tudjman, Izetbegovitch et consorts ont été plus habiles. Ils se sont dès le début de la curée mis en contact avec les services secrets allemand et étasunien (à moins que ce soit le contraire) et ont entre autres chargé un officier général, brillant élève d’un institut de formation militaire étasunien, de diriger la campagne d’extermination, de viols, d’incendies, de tortures et de déportation de nos frères orthodoxes de Croatie et de Bosnie. Enfin... de ceux d'entre eux qui avaient survécu aux précédentes exterminations de nos frères orthodoxes de Croatie et de Bosnie - par leurs communautés musulmanes, entre autres, et sous la protection de MM. Hitler et Mussolini…
Grâce à cette précaution, ni le général bourreau ni les chefs d’État qui l’ont employé ne courent aucun risque d’être jugés un jour. C'est un peu comme si l'interdiction de citer devant le Tribunal International aucun membre de l'armée des États-Unis étendait son ombre protectrice sur ses hommes de main. Ils auront eu plus de chance, tout compte fait, que les harkis de l'armée française...

A nous, les juges du Tribunal Criminel International pour l’ex-Yougoslavie ne nous laissent donc plus que le droit de nous souvenir - et de prier pour nos ennemis, et ceux de l’Église du Christ crucifié …

Notre espoir c’est le Père, notre refuge le Fils, notre protection le Saint Esprit. Trinité sainte, gloire à toi !
Que retentissent nos accents de victoire en ton honneur, invincible Reine, toi qui nous sauves des périls du combat, Mère de Dieu, Vierge Souveraine ! Vers toi montent nos louanges, nos chants d’action de grâce. De ton bras puissant, dresse autour de nous le plus solide des remparts, sauve-nous de tout danger, hâte-toi de secourir les fidèles qui te chantent : réjouis-toi, Épouse inépousée !

Illumine nos yeux, ô Christ notre Dieu, que dans la mort nous ne nous endormions pas, que l’adversaire ne dise : Je l’emporte sur eux.
Que Dieu se lève et que ses ennemis se dispersent, que ses adversaires fuient devant Sa face ! Comme se dissipe la fumée, qu’ils se dispersent comme fond la cire en face du feu, qu’ainsi périssent les démons en face de ceux qui aiment Dieu et, se marquant du signe de la Croix, disent avec allégresse : Réjouis-toi, vénérable et vivifiante Croix du Seigneur, toi qui chasses les démons par la puissance de Celui qui sur toi fut crucifié, notre Seigneur Jésus-Christ ; descendu aux enfers, il a vaincu la puissance du démon et t’a donnée à nous, précieuse Croix, afin de repousser tout ennemi.
Dieu, Seigneur des Puissances et artisan de toute la création, qui dans l’immensité de ton incomparable miséricorde as envoyé ton Fils unique, notre Seigneur Jésus Christ pour le salut du genre humain, et qui par sa précieuse Croix as déchiré la cédule de nos fautes et triomphé par elle des principautés et des puissances des ténèbres, toi, Seigneur ami des amis, accepte ces prières de reconnaissance et de demande de la part des pécheurs que nous sommes ; Protège-nous contre toute chute funeste et ténébreuse et contre tous ceux qui cherchent à nous nuire, nos ennemis visibles et invisibles.
Seigneur, souviens-toi aussi de ceux qui t’appellent durant la nuit : écoute leur clameur et prends-les en pitié, écrase sous leurs pieds les invisibles ennemis.
Que les pécheurs disparaissent de la terre, les impies, qu’il n’en soit jamais plus !
Car notre prière s’oppose sans cesse à leurs désirs, tandis que leurs princes sont culbutés dans l’abîme.
Vers toi, Seigneur, nous avons crié, nous avons dit : Tu es notre espérance, notre part d’héritage sur la terre des vivants. Sois attentif à notre prière, car nous sommes au comble de la détresse. Délivre-nous de ceux qui nous poursuivent, car ils sont plus forts que nous.

Louez le Seigneur, tous les peuples, fêtez-le, toutes les nations ! O Dieu, par ton Nom, sauve-nous ! Fais-nous justice, dans ta puissance !
Quand le pauvre crie vers lui, Dieu l’écoute, et de toutes ses angoisses il le sauve.
Il campe, l’Ange du Seigneur, autour de ses fidèles, qu’il délivre.
Des cœurs brisés le Seigneur est proche, il sauve les esprits humiliés. Nombreuses sont les tribulations des justes, mais le Seigneur les délivre de tout mal. Le Seigneur garde tous leurs os, pas un ne sera brisé. Misérable sera la mort du pécheur, les ennemis du juste seront châtiés.
Entoure-nous de tes saints Anges comme d’un rempart afin que, gardés par leur renfort et sous leur conduite, nous parvenions à l’unité de la foi et à la connaissance de ta gloire inaccessible, car tu es béni dans les siècles des siècles. Amen.

Dieu est avec nous, sachez-le, tous les peuples, et soumettez-vous à lui, car Dieu est avec nous.

Toi, l’invincible rempart, la forteresse du salut, nous te prions, Vierge Mère de Dieu : dissipe les complots de nos adversaires, transforme en joie la tristesse de ton peuple et protège-le, garde notre pays et fais revenir à toi les nations, fortifie les fidèles et prie pour la paix du monde, car tu es notre espoir, ô Mère de Dieu !

Sauve ton peuple, Seigneur, accorde à tes fidèle victoire sur les ennemis et sauvegarde par ta Croix les nations qui t’appartiennent, et bénis ton héritage.
Osant représenter les célestes armée, nous te chantons, éternelle Trinité, malgré l’indignité de nos voix : Saint, saint, saint es-tu, notre Dieu ; par les prières de tous les saints Martyrs, aie pitié de nous !
Lève-toi, Seigneur notre Dieu, et dresse ta main, ne laisse pas dans l’oubli les malheureux jusqu’à la fin !
Car il n’est pas de saint comme le Seigneur, il n’est pas de juste comme notre Dieu, nul n’est saint en dehors de Toi.
Ceux qui le haïssent, il les paiera de retour, le Seigneur purifiera la terre de son peuple.

Fais reposer parmi les Saints, ô Christ, l’âme de tes serviteurs, en un lieu d’où sont absents la peine, la tristesse et les gémissements, mais où se trouve la Vie éternelle !
En tout l’univers tes Martyrs ont orné l’Église de leur sang ; revêtue de pourpre et de lin fin, par leur bouche elle te chante, ô Christ notre Dieu. A ce peuple qui est tien manifeste ta compassion, donne la paix à ceux qui veillent sur notre peuple, accorde à nos âmes la grâce du salut.
Roi céleste, affermis la Foi des chrétiens orthodoxes, apaise les nations, donne la paix au monde, place parmi les Justes nos pères et nos frères défunts, toi qui es bon et ami des hommes.
Par les prières de tous les saints et de la Mère de Dieu, donne-nous ta paix et prends pitié de nous, ô toi le seul compatissant !
A ceux qui nous haïssent et qui nous font du tort, pardonne, Seigneur.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint Esprit – Maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen
Que le Nom du Seigneur soit béni dès maintenant et jusque dans les siècles…
< Demeurons dans la Joie. Prions sans cesse. Rendons grâce en tout... N'éteignons pas l'Esprit ! >
Claude le Liseur
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Re: Prier pour nos ennemis et pour ceux de l&#8217;Églis

Message par Claude le Liseur »

eliazar a écrit :
Enfin... de ceux d'entre eux qui avaient survécu aux précédentes exterminations de nos frères orthodoxes de Croatie et de Bosnie - par leurs communautés musulmanes, entre autres, et sous la protection de MM. Hitler et Mussolini…

Dans son livre Le génocide occulté, Marco Aurelio Rivelli raconte un fait intéressant: le gouvernement de Mussolini a été tellement horrifié par ce que faisaient les Croates qu'il a étendu sa zone d'occupation en Dalmatie (naturellement, les Croates ne pouvaient pas agir là où il y avait l'armée italienne) pour sauver les populations orthodoxes. Rivelli note que c'est un des très rares cas dans l'histoire où un gouvernement s'est fâché avec ses alliés pour venir au secours de ses ennemis: les massacres dans l'Etat indépendant de Croatie devaient donc être particulièrement sanglants pour avoir provoqué une pareille réaction.
Après la chute du fascisme (25 juillet 1943) et la capitulation de l'Italie (8 septembre 1943), les Croates se sont largement vengés sur la minorité italienne de Dalmatie et d'Istrie.
eliazar
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Message par eliazar »

« ... les massacres dans l'État indépendant de Croatie devaient donc être particulièrement sanglants pour avoir provoqué une pareille réaction. »
Non, l'Italie fasciste ne s'est pas emparée de la Dalmatie à la suite d'une réaction humanitaire devant les horreurs d'Ante Pavelitch;
cela s'est passé à l'envers, chronologiquement. Pavelitch n'a obtenu les mains libres sur la Croatie dès avril 1941 qu'à condition de "restituer" à l'Italie la "terra irredenta" de Dalmatie.
Mais : Oui, en effet, les atrocités croates n'ont pas attendu Franjo Tudjman pour s'abattre sur les Serbes orthodoxes. Et sur les Juifs!
L’écrivain communiste Curzio Malaparte, alors correspondant de guerre d’un journal italien, avait écrit un billet dans lequel il relatait son entretien avec Pavelitch, au cours duquel des Oustachis de sa garde personnelle étaient venus lui apporter en hommage, de la part d’un de leurs chefs (devant le journaliste italien qui l’interviewait !) une bourriche d’huîtres - ou de quelque chose de visqueux qui y ressemblait.
Tout fier, le grand dictateur Ante Pavelitch l’avait montrée à Malaparte comme preuve du dévouement de ses hommes. Elle était pleine à ras bords d’yeux arrachés à des Serbes prisonniers. Je pense que cela avait fait mauvaise impression, en Italie !

On ne peut oublier qu'à leur création, les commandos oustachis avaient été hébergés, entraînés, armés, soutenus par le régime mussolinien. Et ce n’était pas la faute de Mussolini si ces hommes de main avaient finalement tourné dans la sienne au dernier moment - pour se mettre avec Hitler vainqueur dès avant le 17 avril 1941 !
Ce qui n'a jamais varié, par contre, c'est que les premiers groupes formés dans la clandestinité dans les camps italiens d’entraînement … l’avaient été sur la recommandation du Vatican !!! Dont un service, dirigé par un prélat oustachi, a fait passer en Amérique du Sud (avec fausse identité et vrai passeport du Vatican) tous les oustachis qui étaient parvenus à se réfugier en Italie, au moment de la défaite allemande.
Pavelitch lui-même en a bénéficié : réfugié en Italie, puis installé en Argentine, il échappera à toute arrestation et mourra en paix à Madrid en 1959.
Et le nonce du pape, envoyé pour visiter le camp d’extermination de Jasenovac, avait tout de même demandé au Vatican de faire tenir une lettre officielle de félicitations au prêtre-aumônier des Oustachis qui dirigeait ce camp – un prêtre catholique croate spécialisé dans les conversions forcées d’orthodoxes, qu’il envoyait ensuite dans un autre camp avec ordre de les faire exécuter tout de même.

Est-ce à cause de ces « légères compromissions » que Jean-Paul 2 n’a osé béatifier que Stepinac – et pas Pavelitch ? Dieu seul doit le savoir…

En tout cas, un des premiers soucis de Franjo Tudjman, une fois arrivé au pouvoir à Zagreb, a été de déclarer qu’il était fier que sa femme « ne soit ni Serbe ni Juive », de remettre en honneur l’uniforme des oustachis dans la police de son État unilatéralement indépendant, et enfin de reprendre officiellement le drapeau et la monnaie nationale institués par Ante Pavelitch – dont en sa qualité d’historien révisionniste il avait tellement minimisé les atrocités que la Ligue des Communistes de Croatie avait été contrainte de l’exclure en 1967.
Devenu « dissident toléré », il avait finalement été « déchargé » de toutes ses fonctions officielles par Tito, penaud. Condamné à deux ans de prison en 1972 pour nationalisme, il n’en effectua que neuf mois. Condamné à trois ans de prison en février 1981 pour la publication d’un ouvrage outrageusement révisionniste, il n’avait purgé que la moitié de sa peine – parce que son père avait été membre du Conseil Antifasciste de Libération du peuple yougoslave, que Tito lui-même était Croate, que Franjo s’était engagé dans les rangs des partisans à 19 ans et que son frère aîné y avait été tué au printemps de 1943, etc
Au moins, cela, et sa totale compromission avec les milieux de la Mafia, je peux me permettre de le rappeler : cela figure déjà dans de multiples publications françaises – et du reste ne lui aurait jamais été reproché par aucun Tribunal International ! Allons donc : les amis de nos amis sont nos amis…
Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

Eliazar, je t'ai retrouvé le passage du livre de Rivelli (p. 117):

"Branko Miljus a écrit que "L'armée italienne a étendu sa zone d'occupation (...) en vue de protéger les persécutés." Le fait est que dans les régions où s'installaient les Italiens, les persécutions à caractère religieux et les "conversions" cessaient. On put ainsi rouvrir la basilique orthodoxe de Knin. Le premier office y fut célébré le 28 août 1941. Prenant la parole devant une dense foule de fidèles, l'officiant remercia "les soldats de la grande Italie de tout ce qu'ils ont fait en faveur de notre communauté"."

Tu noteras que cette extension de la zone d'occupation est bien postérieure au début des massacres et que Knin se situait hors des territoires annexés par l'Italie, mais dans la zone d'influence laissée aux Italiens par les Allemands au sein de "l'Etat indépendant de Croatie". Maintenant, le passage le plus intéressant:

"Cette ingérence mécontentait non seulement les oustachis, ce qui allait de soi, mais aussi les autorités religieuses catholiques. L'évêque de Mostar écrivait ainsi à Stepinac:

(...) Les Italiens sont revenus et ont repris en leurs mains l'autorité civile et militaire. Les églises schismatiques ont repris vie et les prêtres orthodoxes, qui s'étaient d'abord cachés, ont réapparu librement. Les Italiens se montrent favorables aux Serbes, sévères à l'égard des catholiques (...)

Stepinac réagit immédiatement par une lettre de protestation (écrite en italien) adressée au "Cavaliere Raffaello Casertano", ambassadeur d'Italie à Zagreb:

(...) que cet état de choses ait un caractère religieux et non seulement politique et national, est évident. Il faut noter, en outre, cette circonstance que le peuple italien est éminemment catholique et qu'il a la chance d'avoir dans sa capitale le Vicaire du Christ, chef de l'église catholique, circonstance qui rend d'autant plus délicat tout scandale commis par des gens appartenant au noble peuple italien, lorsque ces derniers offensent le droit du peuple résidant dans les territoires croates occupés et annexés. C'est ainsi que dans les territoires croates annexés à l'Italie, on observe une continuelle décadence de la vie religieuse, et même une certaine tendance au passage du catholicisme vers le schisme. La faute et la responsabilité devant Dieu et devant l'Histoire sera celle de l'Italie catholique si cette région la plus catholique de la Croatie doit cesser de l'être à l'avenir. Ce caractère religieux du problème dont je parle m'impose le devoir religieux de vous dire clairement et ouvertement ce qui précède, étant moi-même responsable du bien religieux de la Croatie (...)"

Quel style!
eliazar
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Prier pour ses ennemis

Message par eliazar »

Cher Claude, merci de ces précisions.
La « subliminale » lettre de Stepinac fait mieux comprendre qu’il soit devenu saint officiel pour les foules qui adulent le Souverain du Vatican.
Si le « saint siège » s’était abaissé à essayer de justifier l’attitude des hiérarques de son Église pendant la seconde guerre mondiale, c’est une lettre qui mériterait d’y figurer dans le chapitre des preuves de son attitude « résistante » : oser « réprimander » un ambassadeur du Fascio, quel sacré héroïsme… de la part du bras droit papiste d’Ante Pavelitch, couvert de surcroît par son adopton enthousiaste du salut nazi !

Une si belle exhortation me fait doublement regretter d’avoir détruit (par un clic malheureux, dans un de mes premiers « naufrages informatiques », dans les années ’90) mon fichier « guerres de Yougoslavie » - où j’avais enregistré le texte de la lettre de félicitations du Vatican à « Fra Diavolo », le fameux Franciscain qui dirigea le camp d’extermination de Jasenovac.
Si l’un des participants de ce Forum pouvait en retrouver une copie, il me rendrait un grand service. Car le livre blanc publié après la Libération par l’association des rescapés de Jasenovac a été mis au pilon quelques semaines seulement après sa parution : le gouvernement Tito avait reçu un fort encouragement à ce faire, sous forme de protestation du Vatican !!!

Au fond, si je raisonnais à la manière vaticane, je pourrais m’étonner que Fra Diavolo (comme les Serbes du camp l’avaient surnommé) n’eut pas été canonisé dans la foulée, lui aussi ! Sa manière un peu fortement persuasive de mener les nouveaux arrivants serbes devant une fosse ouverte avant de leur proposer d’abjurer l’orthodoxie et de devenir catholiques romains s’ils voulaient ne pas être abattus – puis une fois l’abjuration dûment enregistrée (le miracle est que plusieurs familles entières l’aient tout de même refusée !), de les faire embarquer dans un camion oustachi , les emmener hors du camp… et les faire abattre un peu plus loin … c’était digne des campagnes de « conversion au christianisme » organisées par Charlemagne dans sa guerre contre les Saxons !
Ce n'était pas sa faute, à ce bon Franciscain, s'il ne trouvait plus de païens à convertir, en Croatie ! Esprit missionnaire oblige, il était bien obligé de convertir... les chrétiens ? Non ?
mihaelaiacovache
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Dieu et la justice

Message par mihaelaiacovache »

Pour moi , la souffrance provoque par l'injustice ,est l'une des preuves les plus dures meme pour le chrétien .Nous savons que Jésus Christ nous a dit: "Aimez vos ennemis,bénissez ceux qui vous maudissent,faites du bien a ceux qui vous haissent,et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent.Alors vous serez fils de votre Pere qui est dans les cieux.." .J'ai lus plusieurs fois la "parabole du juge inique",parce que a la fin on dit:"Je vous dis,il leur fera promptement justice.Mais ,quand le fils de l'homme viendra,trouvera-t-il la foi sur terre?".Meme les "ames de ceux qui avait été égorge a cause de la parole de Dieu et du témoignage rendu..crierent d'une voix forte :jusque a quand, Maitre saint et véritable,tardes -Tu a faire justice et a venger notre sang ..".Le désire de voire la justice accomplie est permanent.Je pense souvent a les gémissements et les cries qui s'eleve vers le ciel.Oh ,mon pauvre Dieu! La Liturgies ,les prieres ,comme celle récité par Eliazar, les prieres ou "l'esprit lui -meme intercede par des soupires inexprimable" ,les prieres de repentance, de remerciements, sont la seule musique ,dans le vacarme faite par les cris ,les malédictions ,les explosions ,les feux d'armes .
Je ne me souviens pas si les Saint Pere parlent de la justice ,mais j'ai trouve mentionne le mot 117 fois dans L'Ancien Testament et seulement 16 fois dans Le Nouveau Testament. A fur et a mesure que la société évolue et les tribunals se multiplient l'injustice est plus grande.Mais nous sommes ancres par la croix a Jésus Christ qui "ne faillira pas ,ni ne s'esquivera ,jusqu'a ce qu'il ait établi le droit sur la terre ".Notre histoire a commensee avec la plus grande injustice qu'un tribunal a pu faire.
eliazar
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Prier pour ses ennemis et ceux de l'Église du Christ

Message par eliazar »

Bonjour, Michaela !
Vous avez raison, l’injustice est insupportable. Même moi qui ai traversé toutes les horreurs du XXème siècle sans jamais en être témoin dans ma chair, qui n’ai pas été envoyé à la guerre (même si j’ai assisté dans mon enfance à l’agonie de mon père, puis de mon parrain, tous les deux morts des suites de celle de 1914-1918, et pour ce dernier : les poumons rongés par les gaz pendant des années atroces), moi qui n’ai pas été déporté, etc… je ne me suis pas encore remis de tout ce qui a été fait aux êtres sans défense par les puissants et les riches. En mon nom, au nom de mon pays... de ce pays pour lequel ils étaient morts en croyant que leur souffrance mettrait fin à toutes les guerres!!

Un grand écrivain français un peu oublié aujourd’hui, Anatole France, a écrit au lendemain de la première guerre mondiale : « On croit donner sa vie pour la Patrie – et on meurt pour des industriels ! »… Cet homme qui avait beaucoup de succès, dont les livres se vendaient dans le monde entier, qui gagnait beaucoup d’argent et n’avait jamais dû travailler de ses mains, a été l’un des premiers hommes célèbres à adhérer au parti communiste français – pour protester à la face du monde contre la boucherie qui venait de se terminer et dont les hommes de sa génération avaient juré que ce serait la dernière des dernières ! Hélas, nous avons vu tellement plus ignoble et plus meurtrier depuis… et ils ont traversé cet enfer "pour rien".

Mais de toutes les ignominies, Mihaela, l’ignominie la plus insupportable reste pour moi celle des hommes qui osent « représenter le Christ » sur la terre, s’instituer eux-mêmes Son « vicaire » (c’est à dire « celui qui le remplace » ! ! ) et qui vont dans des avions de super luxe jusqu'au Chili pour soutenir et embrasser un bourreau comme Pinochet et donner à son peuple martyr le commandement de ne pas se révolter contre lui - ou qui canonisent un Stepinac, et favorisent le retour de l’oustachisme au pouvoir en Croatie - et à nouveau, le massacre des Serbes orthodoxes...

Là, le comble de l’ignominie est accompli, et « l’abomination de l’abomination est où elle ne doit pas être »… Ce ne sont pas seulement les peuples chrétiens martyrisés qui sont insultés et reniés, et sur le propre sol de leur pays encore baigné de leur sang – mais ils le sont au Nom du Christ pour qui ils ont été torturés! Il y a de quoi devenir fou ! C’est le Christ Lui-même qui est insulté et c'est « Son Vicaire » qui ose cracher sur Lui - pendant qu’Il souffre dans Ses membres les plus chers, les élus de Son cœur.

Une des plus grandes douleurs de notre époque de crépuscule de la Foi, c'est de voir tant de millions d’hommes, de femmes, d’enfants abandonner et oublier le Christ que leurs ancêtres avaient reçu avec émerveillement, depuis deux mille ans bientôt, et qu'ils ont servi avec amour – et eux, maintenant, les voir vivre comme des porcs grossiers et contents d’eux-mêmes, en jouissant de leur confort et de toutes les richesses de la terre - payées avec la souffrance et la mort des innocents que leur « civilisation » sacrifie à chaque minute à travers le monde…
Mais parfois je me demande, comme dans un grand vertige spirituel : « Comment pourrais-je ne pas comprendre qu’ils abandonnent le Christ ? A quoi peuvent-ils encore croire, quand ils voient mettre un Stépinac au même rang que les Saints amis du Christ ? Et le pape de Rome célébrer des fêtes aussi grandioses en l’honneur des assassins de leurs pères et de leurs frères ?! Et des Premiers Ministres chrétiens aller participer à Rome à ces célébrations ! » Malheur à celui par qui le scandale arrive, a dit le Maître Lui-même.

Et après tout cela, je dois bien reprendre mon komvoloï – et prier pour eux comme pour moi. C’est comme cela. Je ne peux pas me refuser à faire ce que m’a demandé Celui que j’aime…
Priez pour moi, le pécheur…
Eliazar
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La souffrence du Dieu

Message par mihaelaiacovache »

Oui ,Eliazar,
Le plus monstreux crime est le crime fait "au nom de Dieu",sans tenir compte de l'appartenence religieuse du celui qui le fait.Mais tuer et s'emparer de le nom de Jesu Christ ,c'est comme Le cricifier mille fois.Il a pleure pour la cite ,il a pleure pour son ami et Ses larmes nous les ressentons dans nos coeur.Que le nom du Seignuer soit benit!
Irène
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Message par Irène »

Quand on se retrouve dans l'Ossuaire de Verdun, ou sur la route menant à Verdun et où certains villages totalement disparus sont remplacés par une borne ; quand on visite les différents cimetières d'El Alamein ; bref, quand on concrétise toutes les horreurs qui ont pu coûter la vie à des milliers et même des millions de personnes, on est écrasé par la colère, par l'incompréhension. Les exemples sont malheureusement innombrables hier et aujourd'hui, mais je préfère parler du passé pour éviter toute polémique. Vous parliez d'un Stepinac ou d'un Palevitch ... Et je me souviens de la phrase de Catherine :"haïr le pêché, aimer le pêcheur". Qui, qui vraiment peut sincèrement parvenir à ce résultat ? Le pardon, le véritable pardon devant certains crimes me paraît être le fait de Saints. Je dois avouer que seule l'idée - qu'au delà de cette imparfaite ou pire, inexistente, justice humaine - de la Justice Divine peut m'apaiser.
Je présume que cela n'est pas suffisant.
eliazar
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PRIER POUR SES ENNEMIS

Message par eliazar »

Non, hélas, cela ne NOUS est pas « suffisant ». Il m’est plus facile de parler du haut de mes 76 ans et après avoir traversé toutes ces guerres sans jamais avoir à les faire ni à les subir – ni même, à revêtir l'uniforme ... et cela, par un véritable miracle : la pitié ressentie, à la lecture de mon dossier militaire, par un scribe anonyme pour ce qui allait tomber sur la tête d’un gamin anti-militariste de 18 ans lorsqu’il serait incorporé dans l’Armée.

Est-ce grâce à cet âge de relative « sagesse », soit à cause de ma secrète reconnaissance pour cet homme quasi inconnu qui m’a probablement sauvé la vie - soit tout simplement par la grâce de Dieu qui transforme les hommes, peu à peu, comme les gouttes d’eau finissent par édifier des stalagmites ? Mais je commence à pouvoir, par éclairs, ressentir une commisération capable d’englober tous les morts, les bourreaux comme les victimes. Cependant, ce n’est pas encore permanent, et cela ne vient que par vagues, par secousses inattendues qui me soulèvent au-dessus du pauvre type que je suis. J’arrive dans ces moments inattendus à « comprendre » que Dieu nous aime TOUS ! Mais comme dans le conte de la Petite Marchande d’Allumettes d’Andersen, l’allumette s’éteint et je retombe dans la nuit, et le froid.

Il y a pourtant déjà une chose que j’ai fini par deviner : c’est que lorsque je me réfugiais dans l’attente de la Justice, la Vraie … ce n’était pas innocent. C’était dans le secret espoir qu’elle, enfin, punirait les coupables.
Alors, je me suis vraiment débarrassé du mot « justice », même au Divin. Complètement : un mot que je ne prononce plus. Je n’espère plus qu’en la Miséricorde. Tout au fond de mon âme, j’espère que Dieu n’est pas Juste. Qu’Il ne peut pas se résoudre à l’être. Pas plus en tout cas qu’une Mère qui aime tous ses enfants et leur trouve à tous une excuse.

Ce qui réveille encore ma colère (parfois jusqu’à la rage, je l'avoue tête basse), c’est de voir ceux qui s’arrogent le droit de parler de Dieu – ou même à Sa place - et qui canonisent le bourreau à la face des victimes. Dieu veuille qu’à leur place, je n’eusse jamais accepté de tomber si bas ! Mais je ne vois que trop bien que les hommes sont capables de tout.
Dieu, que c’est long…
Antoine
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Message par Antoine »

quand on concrétise toutes les horreurs qui ont pu coûter la vie à des milliers et même des millions de personnes, on est écrasé par la colère, par l'incompréhension
Irène, dans "L'école de la prière" , Antoine Bloom écrit ceci:

[...]Une autre image, très rare celle-là, est l’image de la mère de Dieu, seule, cette fois, sans la présence visible du Christ, je pense en particulier à certaine icône russe du XVIIe siècle. On se trouve en présence d’une paysanne russe, sans voile, dont les bandeaux encadrent un visage plutôt carré. Elle a de grands yeux qui fixent, non ce qui s’offre à son regard, mais l’infini ou des profondeurs insondables. En regardant plus attentivement, on aperçoit deux mains, deux mains dont la place singulière est un défi à l’anatomie; elles sont là non comme les éléments d’une oeuvre réaliste, mais pour traduire ce que ni le visage, ni les mains, ni les yeux ne pourraient exprimer sans cesser d’exprimer quelque chose de plus important. Ce sont les mains de l’angoisse. Enfin, dans le coin de l’icône, presque invisibles, se détachant en jaune pâle sur un fond jaune pâle, une colline et une croix nue. Cette Vierge est la Mère contemplant le crucifiement et la mort de son fils unique.
Lorsque nous nous tournons dans la prière vers la mère de Dieu, nous devrions être conscients, plus souvent que nous ne le sommes, que toute prière à la mère de Dieu signifie : « Mère, j’ai tué ton Fils! Si tu me pardonnes, je puis être pardonné. Si tu retiens ton pardon, rien ne peut me sauver de la damnation. » Et il est vraiment surprenant que la mère de Dieu, dans tout ce que l’Evangile nous révèle, nous ait fait comprendre, en nous donnant l’audace de lui adresser cette prière, que nous ne pouvons rien lui dire d’autre.[...] (p150-151 collection livre de Vie au Seuil)

Le pardon que nous lui demandons pour nous a quelque chose d'universel parce qu'il est greffé sur la croix; il englobe la demande de pardon que les bourreaux ne font pas. C'est dans notre propre metanoïa et notre propre repentir que s'exerce notre consubstantialité avec le bourreau.

Peut-être Olia saura-t-elle nous donner une référence de site affichant cette icône.
Antoine
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Message par Antoine »

Irène nous dit:
Je dois avouer que seule l'idée[...] de la Justice Divine peut m'apaiser.
Attention: la justice Divine n'est pas une "justice" dans la mesure où elle est inséparable du pardon infini et où le Bien infini ne peut vouloir un mal quelconque. Au crime le Christ répond par la croix, en guise de lutte contre le bourreau il s'offre en victime.
La justice de Dieu n'est pas une balance et St Isaac le Syrien écrira que "le péché est une goutte d'eau dans l'océan de la miséricorde de Dieu." Il n'y a donc plus qu'à apprendre à nager...

Les Pères affirment que le mal est une maladie dont l'évangile est le seul remède. Ci-dessous une piste balisée par G. de Nysse.


Saint Grégoire de Nysse
Instruction catéchétique, 29-30
(trad. DDB 1978 alt. Tournay)


Si le don que Dieu a fait au monde en lui envoyant son Fils est si bon, si digne de Dieu, pourquoi donc a-t-il si longtemps différé son bienfait ? Oui, pourquoi, alors que le mal dans le monde en était encore à ses débuts, Dieu n'a-t-il pas coupé court a son développement ultérieur ? A cette objection, il y a lieu de répondre brièvement que c'est la Sagesse, la prévoyance de Dieu, l'Être bon par nature, qui a fait différer le bienfait. En effet, comme pour les maladies physiques les médecins attendent que le mal, d'abord caché à l'intérieur du corps, se manifeste au-dehors de manière à lui appliquer le traitement qu'il faut quand il est à découvert, ainsi, une fois que la maladie du péché se fut abattue sur la race humaine, le Médecin de l'univers attendit que ne restât dissimulée aucune forme de perversité.

Voilà pourquoi ce n'est pas aussitôt après la jalousie de Caïn et le meurtre d'Abel son frère que Dieu a appliqué son traitement au monde... C'est lorsque le vice fut arrivé à son comble et qu'il n'y eut plus aucune perversité qui n'eût été osée par les hommes, que Dieu se mit à soigner la maladie, non plus à son début, mais dans son plein développement. Ainsi le traitement divin a-t-il pu s'étendre à toute l'infirmité humaine ...

Mais alors pourquoi donc la grâce de l'évangile ne s'est-elle pas répandue tout de suite sur tous les hommes ? Certes, l'appel divin s'adresse également à tous, sans distinction de condition, d'âge ni de race... Mais celui qui a la libre disposition de toutes choses entre ses mains a poussé jusqu'à l'extrême le respect de l’homme. Il a permis que nous ayons chacun notre domaine propre dont nous sommes le seul maître : c’est la volonté, la faculté qui ignore l'esclavage, qui reste libre, fondée sur l'autonomie de la raison. La foi est donc à la libre disposition de ceux qui reçoivent l'annonce de l’évangile.
eliazar
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Prier pour ses ennemis et ceux de l'Église ?

Message par eliazar »

« En regardant plus attentivement, on aperçoit deux mains, deux mains dont la place singulière est un défi à l’anatomie; elles sont là non comme les éléments d’une oeuvre réaliste, mais pour traduire ce que ni le visage, ni les mains, ni les yeux ne pourraient exprimer sans cesser d’exprimer quelque chose de plus important. Ce sont les mains de l’angoisse. Enfin, dans le coin de l’icône, presque invisibles, se détachant en jaune pâle sur un fond jaune pâle, une colline et une croix nue. Cette Vierge est la Mère contemplant le crucifiement et la mort de son fils unique »

L’icône dont parle Antoine Bloom m’évoque une autre « icône » - celle de la si controversée apparition de la Mère de Dieu sur la montagne de La Salette, le 12 septembre 1846.
Les deux enfants vachers ont vu une Dame, assise sur un rocher, qui avait l’air d’une maman paysanne que ses enfants ont battue et qui s’est sauvée dans la montagne, ont-ils dit ensuite. Elle avait le visage caché dans ses deux mains, et des larmes coulaient sans arrêt . Un écrivain célèbre, Léon Bloy, a consacré à cette époque un livre remarquable, et maintenant introuvable à « Celle Qui Pleure ».

Discuter le texte du message que la Dame a confié à la jeune Mélanie et à son compagnon Maximin, en provençal d’abord, puis en français ensuite (qu’ils ne connaissaient ni l’un ni l’autre), cela excéderait sans doute les limites de ce site. Mais j’ai continué, même après être devenu orthodoxe, à être persuadé que cette apparition a bien été de la Mère de Dieu – malgré certains phrases qui semblent à première vue « ne pas coller ».
Et cette « icône » (malheureusement, photo d’une statue - placée dans la montagne à l’endroit de l’apparition, mais dont le Christ n'est pas absent, cette fois, puisque la Dame porte une grande chaîne, comme celle des prêtres orthodoxes, avec le Crucifix) va pour moi bien au-delà des controverses et des réticences du Vatican. Qui a du reste interdit de répandre et de commenter le texte principal du message de la Dame.

Quand au texte de Grégoire de Nysse : « Mais alors pourquoi donc la grâce de l'évangile ne s'est-elle pas répandue tout de suite sur tous les hommes ? Certes, l'appel divin s'adresse également à tous, sans distinction de condition, d'âge ni de race... Mais celui qui a la libre disposition de toutes choses entre ses mains a poussé jusqu'à l'extrême le respect de l’homme. Il a permis que nous ayons chacun notre domaine propre dont nous sommes le seul maître : c’est la volonté, la faculté qui ignore l'esclavage, qui reste libre, fondée sur l'autonomie de la raison. La foi est donc à la libre disposition de ceux qui reçoivent l'annonce de l’évangile. » … il continue à me poser une autre question, à laquelle je n’ai pas encore trouvé la réponse absolue dont j’aurais besoin.

Si l’appel divin s’adresse également à tous sans distinction, qu’en est-il de ceux qui naissent dans un pays où l’évangile n’est pas annoncé, dans une famille musulmane, bouddhiste, animiste, etc. – bref, qui n’ont pas pu « recevoir l’annonce de l’Évangile » ?

J’ai lu, jadis, l’histoire d’un jeune homme hindou à qui le Christ était apparu, avait parlé, et qui avait été poussé à descendre de sa montagne perdue pour aller trouver le seul chrétien de cette région éloignée, un pasteur anglais protestant, et lui demander le Baptême. Converti, il était devenu lui-même pasteur.
Là aussi, j’ai vu un parallèle subtil avec cette phrase du message de la Salette, où la Mère de Dieu parle du pape Pie IX, disant : « Que le Vicaire de mon Fils …/… ne sorte plus de Rome après 1859 …». Terminologie papiste qui empêche la plupart des orthodoxes, en France, de croire que ce soit la Mère de Dieu qui ait parlé ainsi.
Quelqu’un peut-il répondre à ces deux problèmes ?

« Soyez dans la joie. Priez sans cesse ».Eliazar
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