Ainsi, ami, voici comment je te conseille de lire la Bible : prie d’abord Dieu d’ouvrir ton esprit afin que tu comprennes l’Écriture. Ce que tu comprends, essaie de l’appliquer, ce que tu ne comprends pas, ne t’en préoccupe pas. C’est le conseil des saints pères. La sainte Écriture ne doit pas être lue pour enrichir nos connaissances mais pour le salut de nos âmes. La recherche de l’incompréhensible est liée à l’orgueil.
Staretz Jean de Valamo
Sur la manière de lire les textes sacrés
Modérateur : Auteurs
Katherine merci de cette citation. Ce conseil de Jean n'aura jamais été autant d'actualité qu'en ces temps où la bible quitte son statut de livre sacré pour celui de livre d'études. Et "Sacer" en latin, c'est la ligne infranchissable que l'on traçait autour de l'oracle.
Juste une remarque cependant.
Jean écrit:
L'incompréhensible n'est pas ce que l'on ne comprend pas encore, mais ce qu'on ne comprendra jamais, ce qui n'est pas accessible par la compréhension, par la rationalité.
Toute la foi est truffée d'incompréhensible. L'incarnation est incompréhensible. Toute la vie mystérique de l'Eglise est incompréhensible. L'amour de Dieu est incompréhensible. La Trinité est incompréhensible.
L'incompréhensible n'est pas objet de science mais de participation.
Cette sentance de Jean ne vise donc pas ce qui est accessible à la raison. Elle n'est pas une condamnation de l'astro-physicien, du philosophe,du médecin ou de l'exégète.
Il y a un obscurantisme qui consiste à condamner ce qui est science et art, comme il y a un obscurantisme scientiste qui fait de la science la finalité de l'existence du monde.
La Bible est bien un texte qui s'expérimente et son universalité réside dans le fait que l'expérience que l'on en fait se fond dans celle des Pères.
La bible est le texte dans lequel le logos se révèle pour notre divinisation par participation à la divine Trinité.
Dans la rubrique "qui peut m'aider à lire la Genèse " j'ai mentionné le livre du Père Jean Breck "La puissance de la parole, une herméneutique orthodoxe"ed du Cerf.
Ce livre est très important pour tout orthodoxe qui aborde un texte révélé, que ce soit dans la bible , la liturgie, un texte des Pères, ou même la "lecture" d'une icône puisqu'une icône s'écrit.
Voici un extrait de son avant propos:
La Parole de Dieu exprimée sous la forme de la Sainte Ecriture et des formules traditionnelles de Credo possède un pouvoir intrinsèque par lequel elle communique la grâce divine et la vérité.
Les essais réunis ici ont été écrits pour expliquer et souligner l’importance de cette « puissance de la Parole »comme le moyen par lequel les événements salvateurs du passé sont « actualisés » dans chaque moment présent de la vie et de l’expérience de l’Eglise. Ce « pouvoir actualisant », pour devenir opérant, doit toutefois être perçu et compris à la fois par l’esprit et par le coeur.
Comme la grâce sacramentelle, les opérations du Verbe divin dépendent d’une synergie, ou coopération, entre l’initiative divine et la réceptivité humaine. Cet acte de réceptivité est essentiellement un acte de perception, connu dans la tradition patristique comme la theôria, une vision spirituelle ou contemplation de la divine Présence et de la divine économie, révélée dans le cadre de l’histoire du salut.
Dans une perspective orthodoxe, l’interprétation tout comme la confession de la Parole de Dieu sont enracinées dans cette « perception théorique » du pouvoir salvateur de la Parole. Dans l’orthodoxie contemporaine toutefois, la qualité dynamique de la Parole, la « puissance de l’Evangile pour le salut », a été largement obscurcie par une négligence générale des études bibliques et un défaut de perception de la doctrine, de la liturgie et de l’iconographie comme véhicules de la révéla-tion biblique. L’un des devoirs les plus urgents de l’Eglise aujourd’hui est de retrouver la vision patristique de la qualité dynamique de la Parole, comme instrument par lequel Dieu Se découvre et Se communique.
Juste une remarque cependant.
Jean écrit:
Qu'on ne se méprenne pas. Il dit bien l'incompréhensible.La recherche de l’incompréhensible est liée à l’orgueil.
L'incompréhensible n'est pas ce que l'on ne comprend pas encore, mais ce qu'on ne comprendra jamais, ce qui n'est pas accessible par la compréhension, par la rationalité.
Toute la foi est truffée d'incompréhensible. L'incarnation est incompréhensible. Toute la vie mystérique de l'Eglise est incompréhensible. L'amour de Dieu est incompréhensible. La Trinité est incompréhensible.
L'incompréhensible n'est pas objet de science mais de participation.
Cette sentance de Jean ne vise donc pas ce qui est accessible à la raison. Elle n'est pas une condamnation de l'astro-physicien, du philosophe,du médecin ou de l'exégète.
Il y a un obscurantisme qui consiste à condamner ce qui est science et art, comme il y a un obscurantisme scientiste qui fait de la science la finalité de l'existence du monde.
La Bible est bien un texte qui s'expérimente et son universalité réside dans le fait que l'expérience que l'on en fait se fond dans celle des Pères.
La bible est le texte dans lequel le logos se révèle pour notre divinisation par participation à la divine Trinité.
Dans la rubrique "qui peut m'aider à lire la Genèse " j'ai mentionné le livre du Père Jean Breck "La puissance de la parole, une herméneutique orthodoxe"ed du Cerf.
Ce livre est très important pour tout orthodoxe qui aborde un texte révélé, que ce soit dans la bible , la liturgie, un texte des Pères, ou même la "lecture" d'une icône puisqu'une icône s'écrit.
Voici un extrait de son avant propos:
La Parole de Dieu exprimée sous la forme de la Sainte Ecriture et des formules traditionnelles de Credo possède un pouvoir intrinsèque par lequel elle communique la grâce divine et la vérité.
Les essais réunis ici ont été écrits pour expliquer et souligner l’importance de cette « puissance de la Parole »comme le moyen par lequel les événements salvateurs du passé sont « actualisés » dans chaque moment présent de la vie et de l’expérience de l’Eglise. Ce « pouvoir actualisant », pour devenir opérant, doit toutefois être perçu et compris à la fois par l’esprit et par le coeur.
Comme la grâce sacramentelle, les opérations du Verbe divin dépendent d’une synergie, ou coopération, entre l’initiative divine et la réceptivité humaine. Cet acte de réceptivité est essentiellement un acte de perception, connu dans la tradition patristique comme la theôria, une vision spirituelle ou contemplation de la divine Présence et de la divine économie, révélée dans le cadre de l’histoire du salut.
Dans une perspective orthodoxe, l’interprétation tout comme la confession de la Parole de Dieu sont enracinées dans cette « perception théorique » du pouvoir salvateur de la Parole. Dans l’orthodoxie contemporaine toutefois, la qualité dynamique de la Parole, la « puissance de l’Evangile pour le salut », a été largement obscurcie par une négligence générale des études bibliques et un défaut de perception de la doctrine, de la liturgie et de l’iconographie comme véhicules de la révéla-tion biblique. L’un des devoirs les plus urgents de l’Eglise aujourd’hui est de retrouver la vision patristique de la qualité dynamique de la Parole, comme instrument par lequel Dieu Se découvre et Se communique.