Islam : çà continue de plus belle

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eliazar
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Islam : çà continue de plus belle

Message par eliazar »

Cette fois, c'est le pape de Rome qui s'em/mêle. D'après une dépêche de l'AFP qui vient de tomber hier (et dont le titre est déjà discrètement faux ! comme on verra en la lisant), Jean-Paul II aurait fait un petit synode œcuméniste, poussé aussi loin que la fameuse réunion d'Assise ... après laquelle la belle basilique ornée par Giotto a été frappée par un tremblement de terre!
Mais ils ont des yeux pour voir - et ils ne voient pas!

Voici le texte de l'AFP. Je ne vois pas de raison de le commenter, il se suffit amplement à soi-même:

ROME, 31 octobre 2003 (AFP) - Constitution de l'UE : toute influence religieuse doit être citée (Boubakeur)
Le président du Conseil français du culte musulman, Dalil Boubakeur, a dit vendredi à Rome souhaiter une référence à l'islam si les racines judéo-chrétiennes sont mentionnées dans la future Constitution européenne.
"Ne parler que des racines judéo-chrétiennes de l'Europe, qui compte 17 millions de musulmans en Europe occidentale, me semblerait un peu injuste", a déclaré M. Boubakeur dans un entretien avec l'AFP.
Le recteur de la mosquée de Paris a fait référence "aux sept à huit siècles d'occupation de l'Andalousie par l'islam et à l'apport scientifique, philosophique, culturel et artistique de l'islam partout en Europe".
"Si on tient à cette définition judéo-chrétienne, à ce moment-là, associons l'islam pour le moins", a-t-il expliqué.
Mais, soulignant qu'il est "citoyen d'un Etat laïque, la France, qui dans ses institutions ne fait pas mention du fait religieux", Dalil Boubakeur a expliqué être "mal à l'aise" avec l'idée "d'avoir des références religieuses au niveau de l'Europe quand la Nation n'en fait pas".
"Par souci d'objectivité, et pour simplement ne pas créer de surenchère, je dirais de parler des références spirituelles", a-t-il conseillé.
Le recteur Boubakeur a ainsi proposé une "simple référence à la spiritualité ou au monothéisme abrahamique", car les trois grandes religieux monothéistes appartiennent au prophète Abraham.
"Sinon, on risque de créer beaucoup plus de problèmes qu'on ne va en résoudre", a-t-il averti.
M. Boubakeur a participé jeudi à Rome a une réunion des ministres de l'Intérieur de l'Union européenne consacrée au "dialogue inter-religieux comme facteur de cohésion sociale en Europe et de paix en Méditerranée".
Les autres représentants des grandes religions invités à cette réunion étaient l'archevêque catholique de Tolède (Espagne), Mgr Antonio Canizares Llovera, l'évêque anglican de St Albans (Angleterre), Christopher Herbert, l'évêque orthodoxe d'Acaia (Grèce) Athanasios Chatzopoulos, et la vice-présidente du Conseil central des juifs d'Allemagne, Mme Charlotte Knobloch.
Ils ont été reçus en audience vendredi au Vatican par le pape Jean Paul II "

Fin de citation. Et "Bon appétit, Messieurs..." aurait dit Victor Hugo, alias Ruy Blas!

Espérons (pour les reliques de Pierre et de Paul) qu'il n'y aura pas de tremblement de terre au Vatican...
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Axel
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Message par Axel »

Et çà:

Islamisme : “Ce n’est pas à nous de plier…”

… C’est à la France de s’adapter. Quatre-vingt mille personnes selon la police, cent-vingt mille selon les organisateurs : l’UOIF mobilise avant l’entrée en vigueur de la loi sur la laïcité.

L’UOIF à l’aube du XXIe siècle, une dynamique en marche. Difficile de manquer le stand de l’Union des organisations islamiques de France lorsqu’on arrive au Bourget, où s’est tenu son congrès annuel à Pâques. La tente, vaste et spacieuse, est barrée par une large banderole qui affiche clairement les ambitions de l’association. Sur les murs de toile sont présentées les dernières avancées de l’islam en France : le Conseil français du culte musulman (CFCM) mis en place par Nicolas Sarkozy, et Averroès, le premier lycée privé musulman ouvert à Lille, en septembre 2003.
« La création du CFCM, peut-on lire, est une première dans l’Histoire de France. Avec le CFCM, l’islam s’installe officiellement en tant qu’une des religions de France et non plus comme une religion de l’étranger. N’en déplaise à ses détracteurs. » Sur le lycée Averroès : « D’autres projets sont en cours pour les années à venir dans plusieurs villes. Ces écoles privées musulmanes incarnent l’esprit et les valeurs de notre religion : l’ouverture, la tolérance, le bien-faire. »
Directement inspirée par la doctrine des Frères musulmans, l’UOIF est l’une des organisations musulmanes françaises les plus fondamentalistes. Et la plus active sur le terrain. Elle détient depuis 2003 une vice-présidence du CFCM et la présidence de onze des vingt-cinq conseils régionaux du culte musulman (CRCM). C’est la partie visible d’une vaste nébuleuse, en partie financée par des fonds saoudiens, qui travaille à l’implantation d’un islam “pur et dur” dans toute l’Europe : l’UOIF n’est qu’une filiale de l’Union des organisations islamiques en Europe (UOIE). Installée à Londres, dirigée par un Anglais d’origine irakienne, le cheikh Ahmed al-Rawi, l’UOIE est assistée d’un Conseil européen de la recherche et de la fatwa chargé « d’émettre des fatwas collectives qui répondent aux musulmans d’Europe et résolvent leurs problèmes, conformément aux règles et aux objectifs de la charia ». On lui doit le formidable développement en France de l’UOIF et de ses associations satellites, mais aussi l’ouverture, en 1990, à Château-Chinon, de l’Institut européen des sciences humaines, spécialisé dans la formation d’imams et l’enseignement de la langue arabe. Son directeur annonce la formation de trois cents étudiants depuis sa création.
Hommes et femmes pénètrent par deux portes différentes dans la salle de conférences située dans l’un des halls d’exposition. Plusieurs centaines de personnes sont assises face à la tribune. Beaucoup de jeunes. À droite les hommes, à gauche les femmes.
Toutes portent le voile, certaines le hidjab, qui dissimule entièrement leur visage et leurs mains. C’est ce public qui, l’année dernière, avait sifflé Nicolas Sarkozy sur l’affaire du voile. La loi sur les signes religieux à l’école est au cœur des débats. Barbe rasée court, costume cravate, le cheikh Ahmed al-Rawi a fait le voyage de Londres. Il intervient en arabe : « Le port du voile fait partie intégrante de la pratique de l’islam. L’objectif de toute association musulmane est de favoriser cette pratique. Nous ne pouvons pas dire à nos sœurs de quitter le voile. Cette loi encourage le racisme et l’exclusion des musulmans d’Europe. Nous utiliserons tous les moyens légaux pour leur permettre de retrouver leurs droits. Nous demandons aux pays européens de respecter les textes sur les droits de l’homme, qui permettent à chacun de pratiquer librement sa religion. »
Le député Verts Noël Mamère, invité d’une table ronde sur le thème des libertés religieuses, enfonce le clou : « Je considère que toutes les religions ne sont pas traitées de la même manière dans notre pays. La loi sur le voile ne fait que stigmatiser la deuxième religion de France. Elle prend le risque d’allumer le feu dans certaines parties de notre pays et de nous amener, en septembre, à une situation de conflit. »
Noura Jaballah, présidente de la Ligue française de la femme musulmane (LFFM), association satellite de l’UOIF, renchérit : « Oui, il y a une différence de traitement entre les religions. On voit la tolérance pour la petite croix et l’intolérance pour le petit foulard. Je crains que cette blessure cicatrise mal si les pouvoirs publics ne font rien. »
Saïda Kada, présidente de Femmes françaises et musulmanes engagées (FFEME) : « Cela fait quinze ans que l’on exclut en France, en toute impunité, que l’on détourne le droit. Une communauté est prise en otage. On a fait de l’islam un problème et de l’interdiction du foulard une solution au problème. On attend tous le mois de septembre. »
Claude Pernès, maire UDF de Rosny- sous-Bois (Seine-Saint-Denis), intervient prudemment : « Est-ce que, malgré tout, le voile n’est pas un frein à l’intégration ? (Sifflets dans la salle). J’essaie seulement d’être honnête avec vous. Si je me fais cette réflexion, imaginez ce que pense la majorité de mes concitoyens ! Pour moi, l’intégration, c’est l’école et le mariage. Est-ce que l’on ne doit se marier qu’entre musulmans ? »
Saïda Kada : « En tant que citoyenne française, je n’ai pas à me poser la question de l’intégration. On n’intègre pas des Françaises. » (Applaudissements)
Claude Pernès : « C’est parce que je n’ai pas de leçons à recevoir que je pose ces questions. Vous êtes dans une autre histoire, il faut que vous en preniez conscience ! »
Noël Mamère : « Non, l’histoire de l’islam et l’histoire de l’Europe se mélangent. »
Une voix chuchote derrière moi : « Oui, même Chirac a dit que l’Europe avait des racines musulmanes et chrétiennes ! »

« Il ne faut pas se leurrer, confie Abdelkader rencontré dans les allées du forum. Il y a bien un choc de civilisations. Le jour où les jeunes appliqueront le Coran à la lettre il y aura un vrai problème, car il y a dans le Coran des choses que le système occidental ne peut pas comprendre. Moi-même, j’ai quitté la banque dans laquelle je travaillais parce que l’on y pratiquait des choses interdites par le Coran. Une partie devra plier, et ce n’est pas à l’islam de le faire. Si l’autre côté ne plie pas, il y aura des tensions. Moi, je suis contre la violence, mais il y a des groupes de jeunes qui y sont prêts et qui s’y préparent. »
La visite de Dominique de Villepin au CFCM, le 5 avril, est aussi très commentée : le ministre de l’Intérieur a souhaité que la rentrée scolaire se déroule au mieux. Invités à se prononcer sur l’application de la loi sur les signes religieux, les présidents des CRCM proches de l’UOIF réagissent : « La décision qui a été prise a été prise sans nous, explique Kamel Kebtane, recteur de la grande mosquée de Lyon, président du CRCM de Rhône-Alpes. On nous demande aujourd’hui de jouer les pompiers de service. Il n’en est pas question ! Lors de la commission Stasi, de pseudo-spécialistes de l’islam se sont tous entendus pour “déshabiller” nos filles. Nous sommes respectueux de la loi, mais nous devons aussi l’être de l’islam. »
Cet islam est-il seulement soluble dans un pays de tradition chrétienne ? À cette question, Aïda, vingt-huit ans, répond froidement, le regard encadré par son voile blanc : « Pour vous, la France n’est que ce qu’elle représente par le passé. Prenez-la comme elle est aujourd’hui. Elle n’est plus chrétienne. » Son voisin ajoute : « La France est aujourd’hui un département de l’Europe. Demain, elle n’existera plus. Même au plus haut niveau on ne veut pas parler de christianisme dans la Constitution européenne. »
« Cette loi a fait réagir, poursuit Aïda. On va utiliser tous les moyens de droit pour la changer. On fait en ce moment un énorme travail dans les quartiers pour réveiller les jeunes, les amener à persévérer dans les études. On a mis en place des cours de soutien. Il faut encadrer la nouvelle génération pour qu’elle soit armée pour demain, pour qu’elle puisse défendre ses droits. Cela prendra du temps, peut-être des années, mais cela finira par porter ses fruits. »

Bertrand de Lesquen

Valeurs Actuelles n° 3516 paru le 16 Avril 2004

http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=36407
eliazar
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"Davanti alle porte spalancate..."

Message par eliazar »

CHRIST EST (néanmoins!) RESSUSCITÉ!

Merci, cher Axel, d'avoir cité ce texte "prophétique" :

"Cet islam est-il seulement soluble dans un pays de tradition chrétienne ? À cette question, Aïda, vingt-huit ans, répond froidement, le regard encadré par son voile blanc : « Pour vous, la France n’est que ce qu’elle représente par le passé. Prenez-la comme elle est aujourd’hui. Elle n’est plus chrétienne. » Son voisin ajoute : « La France est aujourd’hui un département de l’Europe. Demain, elle n’existera plus. Même au plus haut niveau on ne veut pas parler de christianisme dans la Constitution européenne. »

Je n'ai pas dit mieux, dans un autre fil, en cette semaine radieuse. La France en effet n'est plus chrétienne. Que Dieu protège son héritage! mais au moment actuel (et quelque soit le décompte statistique auquel je faisais allusion dans ce fil) la France est une nation apostate. Et cette intrépide cavalière de Mahomet prend de court le lamentable bégaiement chiraquien sur les doubles racines de l'Europe : elle annule froidement et lucidement la fausse racine, la racine inexistante, la racine qui n'existe plus que dans "le passé" : la Croix du CHRIST RESSUSCITÉ.

Demain, les Frères Musulmans invoqueront le Coran et exigeront qu'on enseigne à tous les "autres" Français que "le grand prophète Jésus" n'a même pas été crucifié du tout.

Et je devine ce que les Frères Maçons leur répliqueront alors !

Ma seule interrogation, devant le rappel cynique de ce que l'Europe "ne veut pas parler de christianisme" dans sa Constitution, concerne un point de détail : qui, des Frères Musulmans ou des Frères Franc-Maçons, a "enseigné" l'autre ? !

Et qui, du Pape de Rome dont je parlais en novembre 2003, et de la Franc-Maçonnerie, s'est précipité le premier pour ouvrir les portes de l'Europe toutes grandes à l'islamisation rampante.

Qui ne rampera plus très longtemps, je pense.

Pour une fois, le Frère Chirac aurait peut-être quelque chose d'intéressant à nous apprendre. Ou bien attendrait-il une nouvelle élection tromphale par 82 % des Français, avant d'ouvrir sa bouche d'ombre ?
Axel
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Message par Axel »

A noter que s'il n'est pas question d'introduire la notion d'héritage chrétien dans la Constitution Européenne malgré les demandres réitérées de plusieurs Etats membres (la Pologne, l'Espagne d'Aznar, l'Italie, l'Autriche, l'Irlande, le Portugal etc), du Saint-Siège et du Patriarcat de Moscou, la faute en revient à la République française et à la Belgique i.e à la maçonnerie française et belge. Il n'y a pas si longtemps de cela, le Grand Maître du Grand Orient de France, Alain Bauer, expliquait sur Europe 1 que si l'insertion de cette notion avait été rejeté, cela était dû au fait que les maçons faisaient leur travail et avaient ainsi conjurés le risque phantasmatique que l'Europe ne se convertisse en un Vatican élargit.
Dans le premier brouillon de la Constitution présenté par VGE, il était même fait mention de l'héritage grec et romain puis après un saut de 14 siècles chrétiens, on nous vantait les merveilles de l'Encyclopédie et des Lumières anti-chrétiennes.
La vérité est que du 4ème au 18ème siècle, le christianisme a été la force dominante et que, en dernière analyse, c'est ce dernier qui a le plus largement contribué à sculpter le visage de notre Europe n'en déplaise aux français et belges initiés aux augustes mystères de la confrérie.
Dernière modification par Axel le sam. 12 juin 2004 1:39, modifié 1 fois.
Axel
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Message par Axel »

Le miracle aura-t-il lieu? La République serait-t-elle en passe d’être vaincue dans la bataille pour l’âme de l’Europe?
Après le succès de la pétition, lancée par quelques euro-parlementaires, pour la reconnaissance de l’héritage chrétien de l’Europe dans la Constitution Européenne, et qui a dépassé récemment le million de signatures parmi les citoyens des pays membres, voila que sept Etats, coordonnés par le Vatican redoublent d’efforts, à l’occasion de la dernière conférence inter-gouvernementale avant le Conseil Européen des chefs d’Etat et de gouvernement, pour obtenir gain de cause sur la Constitution. Ce qui semblait, au prime abord, être un rêve chimérique vu l’opposition irréductible de la République rentre désormais dans le domaine du possible cf. les propos de Michel Barnier : «Avec Dieu, il ne faut jamais dire jamais».
Ma grande satisfaction vient de ce que les 2 pays orthodoxes de l’Union, la Grèce et Chypre, secondent l’effort des 7 malgré le rôle central joué par le Vatican en ce domaine.
On sait que le Patriarcat de Moscou soutient l’initiative (on se souvient de la mémorable lettre du Métropolite Cyrille à VGE. Le chanoine du Latran en prend plein les gencives!).
Espérons que la Roumanie et la Bulgarie, qui entrent en 2007, prennent rang parmi les défenseurs du christianisme et souhaitons que la République, sans doute le pays occidental le plus déchristianisé , voit sa délétère influence diluée dans les mêmes proportions que les médicaments homéopathiques!
Dans mon post Kasser du kto, transformé en Relations constructives avec les kto par le modérateur, c’est, entre autres, cela que j’appellais de mes vœux. Ce n’est pas de l’œcuménisme.
J’invite les liseurs à redoubler de prières et à signer la pétition pour faire échec aux méchants!
Et je donne ce conseil au Président de la République : plutôt que de chercher à bouter Dieu hors de l’Europe, il serait opportun de méditer, pendant qu’il en est encore temps, ces Paroles de NSJC qui a dit : « Sans Moi, vous ne pouvez rien faire ».
Pour signer la pétition:
http://www.libertepolitique.com/public/ ... ?signe=oui

Et l’article de Libé ici. J’ai cru comprendre que "laïc", sous la plume de ce respectable journaliste, prenait la signification de "laïciste" i.e une conception de la laïcité bien française, qui est en fait une sorte d'intégrisme anti-religieux, où la religion est vue comme un problème:

L'Europe laïque prête à céder devant le goupillon...

Sept pays revendiquent l'«héritage chrétien» dans la Constitution.

Par Jean QUATREMER

mardi 25 mai 2004 (Liberation - 06:00)

Bruxelles (UE) de notre correspondant




Dieu ne renonce jamais. Emmenés par le gouvernement polonais, pourtant dirigé par d'anciens communistes, six pays ont demandé, hier, que le préambule de la future Constitution de l'Union fasse explicitement référence à l'«héritage chrétien» de l'Europe. Pour la Pologne, l'Italie, le Portugal, la République tchèque, la Slovaquie, la Lituanie et Malte, le projet actuel ne rend pas justice à la place particulière qu'occupe le christianisme dans l'histoire de l'Europe en se contentant de faire référence à ses «héritages culturels, religieux et humanistes». Cette offensive de la dernière chance ¬ la première ayant échoué lors des travaux de la Convention qui a rédigé le projet de Constitution ¬ est ouvertement coordonnée par le Vatican qui en fait une question de principe. «L'unité des peuples européens, si elle veut durer, ne peut être seulement économique et politique, a déclaré le pape au lendemain de l'élargissement. L'âme de l'Europe reste encore unie aujourd'hui grâce aux valeurs humaines et chrétiennes qui lui sont communes.»

Baroque. La dernière réunion de la Conférence intergouvernementale (CIG), avant le Conseil européen des chefs d'Etat et de gouvernement des 17 et 18 juin qui doit se prononcer définitivement sur la Constitution, a donc été contrainte de discuter de la place de la religion dans la construction communautaire. Un débat un tantinet baroque alors que les questions de fond, comme le système de vote au sein du Conseil des ministres, l'extension du champ du vote à la majorité qualifiée, la composition de la Commission ou encore le nombre de députés européens accordé à chaque pays, n'ont toujours pas été réglées. Mais l'affaire a pris une telle importance dans les pays les plus imprégnés de catholicisme que la place de la chrétienté pourrait bien faire partie du compromis final qui sera soumis, par la présidence irlandaise de l'Union, aux chefs d'Etat et de gouvernement : un petit peu plus de religion contre un petit peu plus de majorité qualifiée... Pas très glorieux, mais Dieu en a vu d'autres.

Il est vrai que les laïcs sont clairement minoritaires chez les Vingt-Cinq : les Sept sont, en effet, soutenus par la très religieuse Irlande, que son statut de président en exercice contraint à la neutralité, par l'Espagne, la Slovénie, l'Autriche, Chypre ou encore la Grèce. La Grande-Bretagne de Tony Blair est plutôt agnostique sur la question et ne s'opposerait sans doute pas à un peu plus de religion, tout comme l'Allemagne. Le camp des laïcs se réduit en réalité à la France, à la Belgique et aux pays nordiques...

Et encore : le front laïc semble se lézarder. Michel Barnier, le chef de la diplomatie française, a admis, hier, que la place de la chrétienté était négociable : «Avec Dieu, il ne faut jamais dire jamais», a-t-il ironisé. Surtout, il a refusé de reprendre à son compte le mot de Jacques Chirac qui avait qualifié de «déraisonnables» les tentatives de changer un mot du préambule. Michel Barnier a simplement estimé qu'il serait «raisonnable de le garder» en l'état. Et d'ajouter, prudent : «C'est la position de la France. Aujourd'hui.»

Jusqu'au bout. Cette moindre fermeté est venue en écho des déclarations de Jean-Pierre Raffarin qui a reconnu, à Dublin, que la France n'était pas «hostile» à une référence au christianisme (lire ci-dessous). Seule la Belgique reste déterminée à combattre jusqu'au bout : elle se dit même prête à remettre en cause l'article 51 de la Constitution qui garantit le statut des Eglises si le camp chrétien ne cesse pas ses assauts. Autrement dit, Bruxelles menace d'attaquer l'Eglise là où ça fait mal, au portefeuille...
Lien : http://www.leforumcatholique.org ... ?num=42536
eliazar
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Message par eliazar »

Cher Axel (par pitié, ne prenez pas ce « cher Axel » pour une familiarité de mauvais goût : je suis aussi naïvement que chaleureusement sincère - c’est un problème de Niçois)

Je viens de vous lire avec attention.
C’est intéressant, certes.
Mais comme dirait Claude, le problème est de savoir si notre Forum doit vraiment s’occuper des questions d’actualité politique.

ET SURTOUT :
Dieu s’intéresse-t-il vraiment davantage à l’avenir de cette Europe cache-sexe de la haute banque internationale qu’à celui de la République Pour Ripoux (ex-RPR) ?
C’est l’âge, ou c’est l’air de la Côte d’Azur ?… Mais je ne crois pas plus à « l’âme de l’Europe » qu’à « l’âme de la République ».
Notre Dieu n’est pas le Dieu des cadavres, mais des vivants, dit l’Écriture.
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Irène
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Message par Irène »

De même j'ai été très contente du vote de la loi concernant le foulard à l'école (même si on l'appelle autrement), de même je souhaiterais vraiment qu'il soit fait mention de nos racines chrétiennes dans la constitution de l'Europe. Et ce n'est pas politique. Même si c'est déraisonnable, je l'espère.
Axel
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Message par Axel »

Chère Irène, vous avez écrit:
je souhaiterais vraiment qu'il soit fait mention de nos racines chrétiennes dans la constitution de l'Europe
Moi aussi! Pour ce faire, vous pouvez aider en priant et en signant la pétition ci-dessous:
http://www.libertepolitique.com/public/ ... ?signe=oui

Cher Eliazar, tu as écrit:
Mais comme dirait Claude, le problème est de savoir si notre Forum doit vraiment s’occuper des questions d’actualité politique
Dans ce cas, ne nous occupons pas non plus du foulard, de la Turquie dans l'UE et du référendum sur la réunification de l'île de Chypre.
Je te rappelle que le non des chypriotes a suscité un TE LAUDAMUS sous ta plume.
eliazar
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Message par eliazar »

Tu as vaincu, Galiléen !
D’accord : je la signe, ta pétition, espèce de militant !
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teddy6424
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Dialogue avec l'islam?Se garder des idées fausses.

Message par teddy6424 »

Il faut demander aux chrétiens d'Orient ce qu'ils pensent des relations avec l'islam, la famille de mon épouse est syro -libanaise, sa mère est originaire de Zahlé, petite ville de la Bekaa encore chrétienne à 95%, son père melkite orthodoxe d'un quartier chrétien de Damas où la présence chrétienne se réduit de jour en jour.

Je nourris des doutes quant à l'existence d'un islam réellement tolérant(malgré l'exception soufie), surtout les chrétiens d'Orient qui maîtrisent parfois bien mieux l'arabe classique que bien des musulmans et ont eut la curiosité de lire le Coran.
S'il existe des musulmans modérés, celà ne prouve en rien que l'islam soit, lui , modéré.
Un islam contenu(par des dictatures notamment), apathique ou débonnaire ne signifie en rien un islam tolérant et ouvert au dialogue.
Les églises d'Orient ont appris depuis la défaite de Yarmouk, en Syrie , et les mésinterprétations de Saint Jean Damascène, à appliquer la règle évangélique du "soyez doux comme les colombes et prudents comme les serpents".

Un dialogue est possible, à la seule condition que nous nous gardions de cette candeur qui fit qu'un Saint Jean Damascène livra bien naïvement aux armées de l'islam les clés de Damas.

Les chrétientés d'Orient ont sur ce sujet , des Balkans à l'Euphrate une expérience que n'ont pas, ou plus, celles de l'Occident.

La solution n'est , bien entendu , sûrement pas dans l'affontement violent des siècle passés, mais dans cette fermeté qu'impose un respect têtu.
La Croix est la volonté prête à toutes les douleurs.
Isaac le Syrien

Le silence est le mystère des siècles futurs.
Id.
Claude le Liseur
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Re: Dialogue avec l'islam?Se garder des idées fausses.

Message par Claude le Liseur »

teddy6424 a écrit :S'il existe des musulmans modérés, celà ne prouve en rien que l'islam soit, lui , modéré.
Un islam contenu(par des dictatures notamment), apathique ou débonnaire ne signifie en rien un islam tolérant et ouvert au dialogue.

Très juste. Les Occidentaux se sont systématiquement attaqués à tous les régimes du monde musulman qui manifestaient la moindre velléité de brider le pouvoir de la religion. Curieusement, les Occidentaux n'ont pas reproché à des régimes aussi incroyablement tyranniques que la monarchie séoudienne (on l'on décapite le musulman qui se convertit à une autre religion) leur absence de démocratie, mais quel usage ont-ils fait de l'arme de la démocratie quand il s'agissait de régimes tout aussi violents, mais qui commettaient le crime suprême de vouloir un peu laïciser leur pays! Deux poids, deux mesures.
eliazar
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Message par eliazar »

Quoi ? "Les Occidentaux se sont systématiquement attaqués à tous les régimes du monde musulman qui manifestaient la moindre velléité de brider le pouvoir de la religion" ??

Le gouvernement étasunien est une chose - les Occidentaux en sont une autre!

Le gouvernement étasunien a besoin de mettre la main sur toutes les matières premières, et surtout les énergétiques, pour pouvoir créer, étendre, et maintenir son Empire mondial - les Occidentaux sont la domesticité des maîtres de cet Empire déjà largement commencé - et même parfois ses valets d'armes (quand ils ne le sont pas, ils sont punis de diverses manières).

Certains pays occidentaux ont - au contraire des Étasuniens - soutenu ou aidé les régimes dictatoriaux les plus proches d'une relative laïcité, ceux qui tenaient à distance les risques de violence haineuse motivées par le discours islamiste-islamique.

Mais les Étasuniens les en ont punis avec raison, sous diverses formes ( du bombardement à l'uranium appauvri àla crise monétaire, ou au blocus commercial) : ils ont besoin d'un Islam ultra, parce qu'ils ont besoin d'un ennemi facile à dominer (technologiquement) et en même temps assez effrayant pour jeter par contre-coup les peuples des États-Unis dans leurs bras (ou sous leur botte, c'est selon). Et que cet ennemi est tout trouvé: l'Islam est parfiait dans le rôle du vilain terroriste. L'Islam (même les dictatures "amies des USA") n'a d'armes que celles que l'Occident lui vend, et n'aura plus en cas de résistance militaire (tout peut toujours arriver) ni pièces détachées ni munitions adaptées pour son aviation, son artillerie, ses blindés, etc. que celles que l'Occdent voudra bien lui fournir. Et l'Occident ne lui fournira plus rien, de peur d'être à nouveau puni comme l'a été la Yougoslavie. L'Islam ne présente donc en aucun cas un vrai danger pour la domination mondiale.

Les Etats-Unis ont donc tout intérêt à écraser et désarmer dans un premier temps les régimes arabes qui pourraient être capables ( mais l'auraient-ils vraiment été ?!) de soulever par leur exemple laïque les peuples arabes voisins. Pour cela il leur faut un prétexte à peu près valable. Ils y sont parvenus en flattant l'Islam le plus dur, en soutenant en sous-main (sans doute même en créant, comme pour l'UCK au Kosovo) des organisations islamistes (Frères Musulmans, etc.) qui leur étaient indispensables pour effrayer leur électorat trop pacifiste aux USA même (celui qui avait amené la fin de la guerre du Vietnam) et pour lui faire voter les crédits de guerre en augmentation délirante dont ils ont besoin.

Les "crises pétrolières" leur sont également d'excellentes armes à double tranchant : elles enrichissent des émirs "à leur botte" et leur permettent de se constituer des armées pharaoniques... mais qui ne pourraient jamais faire vraiment la guerre aux USA (s'ils étaient assez fous pour le tenter un jour) - et en même temps, elles appauvrissent les éventuels concurrents actuellement alliés (ceux de OTAN par exemple, et nous avec, bien sûr), et nous obligent à interrompre la modernisation de notre armement, à mettre fin à la recherche, à casser les services publics. Ainsi, l'Empire du Bien réussira à peu de frais à dresser peu à peu tous les peuples européens contre "l'empire du Mal", c'est à dire contre tous ces "sales bougnouls terroristes" - qui sont bien sûr responsables de tout.

De toute évidence, si ce petit jeu tournait mal, ce seront encore les nations européennes (affaiblies et en situation intérieure instable) qui seront en première ligne : à la fois sur le plan intérieur, avec une opposition "pro-musulmane" de plus en plus nombreuse statistiquement, de plus en plus violente aussi, armée sans doute d'ici peu, et en tout cas de mieux en mieux organisée - et sur le plan géo-stratégique, coincées qu'elles sont (pardon : que nous sommes) entre le Maghreb, la Turquie, l'Albanie, le nouveau Kosovo-UCK, et des états musulmans (comme la Tchétchénie ...et la suite à prévoir) de plus en plus détachés de l'ex-URSS.

De même que la finance étasunienne avait soutenu en douce la montée de l'hitlérisme jusqu'au moment où son encerclement et sa chute prévisible ont permis aux USA de "libérer l'Europe"... (après Stalingrad ! et avant que l'URSS n'y soit devenue trop prépondérante) et d'y installer sa puissance politico-industrielle, puis son "OTAN" - de même, Washington joue aujourd'hui avec la montée du péril islamique.

De l'autre côté de l'Océan, les USA ne courent aucun risque réel. Même si le "onze septembre" a vraiment été l'œuvre d'Al Qaïda (de nombreux analystes étasuniens en doutent), ce genre de "massacres" ne peut pas les affaiblir. Au contraire. 2 500 morts dans une nation de 300 millions d'habitants : cela n'est pas plus cher payé qu'une campagne de publicité pour la Guerre au Terrorisme Mondial - et cela convainc les peuples beaucoup plus sûrement qu'ils ont grand besoin du "parapluie américain" – à n’importe quel prix !

Par contre, l'Europe et probablement la Russie seraient à genoux à l'issue d'une troisième guerre mondiale, et le bon vieux Plan Marshall ferait alors figure d'argent de poche pour gamins à côté des super-bénéfices de cette reconstruction là. Cette fois, nous n'aurions plus aucune industrie lourde "indépendante" de Wall Street, ni aucune industrie pharmaceutique, ni aucune possibilité logistique moderne : tout serait entre les mains des consortiums "alliés". Beaucoup plus qu'après 1945.

Je ne crois pas que le plus dangereux problème pour l'Europe ni pour la chrétienté soit l'Islam : il n'est que le danger visible, la muleta pour affoler le taureau populaire. Le danger essentiel est celui qui tient la muleta dans une main, et l'épée dans l'autre : celui qui excite l'Islam d'une main, et détruit préventivement nos défenses chrétiennes de l'autre, notre foi et les derniers peuples qui la vivent encore, vaille que vaille, à l'Est de l'Occident, de la Russie à la Grèce.

Le Moyen-Orient, berceau du Christ, est déjà écrasé, virtuellement. Israël et les USA sont arrivés à en faire une poudrière, et un champ de bataille à la fois. L'orthodoxie, et tout le reste de la chrétienté , n'y sont plus présentes que dans quelques fragments de peuples en diaspora virtuelle. Pour ceux d'entre eux qui réussiront à se maintenir... La Serbie est balayée. La "sainte Russie" est financièrement et militairement à genoux : l'armée qui n'avait déjà pas pu garder son glacis en Afghanistan n'arrive même plus à maintenir une résistance réelle en Tchétchénie. Elle ne risquera pas de gêner la progression de l'Empire du Bien, en cas d'issue militaire généralisée. Et l'Europe de Chirac ets devenue fille de l'Islam autant que du Christianisme - pour un peu de temps : démographiquement, sa racine musulmane risque bien de devenir la plus importante des deux un jour prochain; en tout cas en France, pour commencer. Et dans les Balkans...

Je préfère ne pas parler de ce que signifiera l'entrée de la Turquie dans cette Europe! Et on voit bien que les rares politiciens qui se permettent encore de s'y opposer vraiment... sont ceux qui n'ont aucun autre moyen de se faire remarquer. Ceux qui tiennent les leviers ne font que manoeuvrer pour laisser à leurs peuples le temps de s'habituer... même quand (individuellement, à titre "privé") ils font encore un peu mine d'être chrétiens.

Je crois que nous devons beaucoup prier : pour que "quand ces choses arriveront", nous soyons "jugés dignes d'échapper à ce qui doit arriver".
< Demeurons dans la Joie. Prions sans cesse. Rendons grâce en tout... N'éteignons pas l'Esprit ! >
Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

C'est évidemment très facile de taper sur tout ce qui est français (et très à la mode depuis dix-huit mois), mais la République française est très loin d'être le pays le plus déchristianisé en Europe. A l'Est, la Bulgarie, la Serbie-Monténégro, la Tchéquie, l'Albanie ou l'Estonie, et à l'Ouest les Pays-Bas ou le Royaume-Uni font beaucoup mieux (ou pire).

Quand je voyais la présence d'un pays aussi athée que la Tchéquie dans cette glorieuse cohorte de pays réclamant une référence chrétienne dans le préambule de la Constitution européenne (en vous rappelant que j'ai rarement vu un préambule avoir des conséquences juridiques), je me disais bien que je ne devais pas avoir la même conception du christianisme que les "ex"-communistes polonais devenus les paladins de la Chrétienté.

Tous ceux qui avaient l'illusion que cette référence chrétienne aurait pu empêcher l'entrée de la Turquie "islamiste modérée" dans l'Union européenne apprendront sans doute avec intérêt que la même Pologne vient de se déclarer officiellement favorable à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne.

A mon avis, il n'y a que deux explications possibles à cette comédie:

1. Soit le but est de faire croire que c'est le Vatican qui mène le jeu dans l'Union européenne: n'oublions pas que le prosélytisme uniate soutenu par l'Etat en Ukraine a souvent recours à l'argument suivant: le Saint-Siège dirige la politique de Bruxelles et l'Ukraine doit renier l'Orthodoxie pour pouvoir accéder aux subventions dont les contribuables allemands, français ou néerlandais vont désormais enrichir la Pologne. Auquel cas le débat sur la référence au christianisme dans le préambule de la Constitution européenne n'est qu'un coup publicitaire en faveur des projets impérialistes de Jean-Paul II en Ukraine, et la virulence des communistes polonais dans ce combat n'a rien d'étonnant, puisque la guerre menée contre l'Orthodoxie en Ukraine est aussi un moyen indirect pour l'impérialisme polonais de reprendre pied dans les territoires ukrainiens dont il a été chassé au milieu du XVIIème siècle.
Ceux qui mettent en doute cette théorie feraient bien de lire l'entretien accordé à l'Osservatore romano (édition française du 17 juillet 2001) par Madame Kovalska, ambassadeur d'Ukraine auprès du Saint-Siège: ils verront comment le gouvernement ukrainien vit dans l'illusion que le Vatican est le chef d'orchestre de l'Union européenne.
"Jean-Paul II utilise deux leviers contre le monde orthodoxe: le pouvoir politique de certains Etats à majorité orthodoxe - car le Vatican, depuis Jean Monnet (dont la soeur fut la seule femme admise comme observateur à Vatican II), est un promoteur de la C.E.E. devenue Union Européenne; en second lieu, c'est le retour au "Compelle intrare" augustinien et scolastique, classique d'une certaine théologie catholique polonaise." (Jean Besse, in Le Messager orthodoxe, n° 136, p. 82.)
Soit dit au passage, l'activité diplomatique incessante du Vatican en faveur de la CEE devenue Union européenne depuis la belle époque des années 1950 où trois de ses fidèles serviteurs (Adenauer, DeGasperi et Schuman) mettaient sur pied la CECA explique peut-être le fait que les deux seuls pays en Europe à avoir refusé l'adhésion à l'Union européenne, la Norvège et la Suisse, sont de tradition protestante.
Une "Europe" sans la Suisse et avec la Turquie?

2. Je remarque aussi que, à l'exception de Malte, tous les Etats qui réclament une référence au christianisme dans le préambule de la Constitution de l'Union européenne ont amplement démontré au cours de l'hiver 2002-2003 qu'ils préféraient de loin le dollar à l'eucharistie. Et si cette agitation désordonnée ne faisait pas partie des représailles de Washington contre les trois félons (Allemagne, Belgique et France) qui ont refusé de participer à la ratonnade high-tech en Mésopotamie? Comme on sait que deux de ces garnements sont hostiles à toute référence à la religion dans la Constitution européenne, on aurait envoyé les bons élèves de la "jeune Europe" tant vantée par M. Rumsfeld, ainsi que les amis berlusconiens, leur donner une petite leçon, histoire de rappeler que la capitale de l'Europe reste plus que jamais de l'autre côté de l'Océan atlantique?
Auquel cas, les "ex"-communistes polonais confirmeraient bien leur efficacité dans le rôle de "petits fiancés de l'Amérique" qu'ils ont endossé depuis le début de l'année 2003.

Je reproduis ici le texte de la dépêche AFP à propos du soutien apporté par les paladins du christianisme au pays de l'"islamisme modéré "(Allah est-il modérément grand?):

Pologne

01.06.2004 | 12h12 AFP

La Pologne soutiendra l'adhésion de la Turquie à l'UE

Le président polonais Aleksander Kwasniewski a déclaré mardi que son pays, membre depuis un mois de l'Union européenne, soutiendrait les efforts de la Turquie en vue d'adhérer à l'UE, à l'occasion d'une visite en Pologne de son homologue turc La Pologne apportera son soutien politique pour parvenir à l'aboutissement des négociations" entre l'UE et la Turquie, a-t-il déclaré lors d'un point de presse à Varsovie avec le chef de l'Etat turc.

"Un grand travail est encore nécessaire, mais il offre une chance de voir le grand pays qu'est la Turquie rejoindre les structures de l'UE", a ajouté le président polonais.
L'UE doit évaluer en décembre prochain le processus de démocratisation en Turquie, pour d'éventuelles négociations d'entrée dans l'UE.
Varsovie et Ankara ont signé mardi un accord-cadre bilatéral de coopération politique et économique pour les deux prochaines années.
Le président turc achèvera mercredi sa visite officielle de deux jours en Pologne. Ces deux pays entretiennent de bonnes relations depuis 1993, date à laquelle a commencé un cycle de visites bilatérales au niveau présidentiel.
Après la visite de M. Kwasniewski en 2000 à Ankara, le président turc aurait dû venir à Varsovie l'an dernier, mais cette visite avait été reportée pour des "raisons de calendrier", selon des sources diplomatiques.
eliazar
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Message par eliazar »

Je voudrais ajouter à mon propos précédent (dans la rubrique des enfant pendus de Chypre) que la définition ou non des racines chrétiennes de l’Europe s’inscrit d’autant plus dans la ligne de mire d’un futur Empire Mondial Étasunien que pour y arriver, le gouvernement de Washington a besoin de diviser les grands groupes potentiels de nations dans leur propre raison d’être, si j’ose dire.

A titre d’exemple – et même avec son écrasante supériorité militaro-industrielle - Washington court le risque d’être finalement mis en échec par une coalition qui ne lui serait pas totalement inféodée. Le plus sûr pour les États-Unis est donc, pour l’éviter, de briser toute velléité d’homogénéité de pensée – entraînant de cette manière l’inévitable dissociation chez ses concurrents potentiels de toute notion d’intérêts communs (matériels ou militaires) entre nations qui ne s’entendraient plus sur l’essentiel.

C’est à dire sur leur propre identité !

Nous le voyons nettement avec les difficultés que soulève la pourtant bien timide homogénéité « islamique » de pays musulmans que Washington croyait tellement avoir mise à terre. Après deux guerres d’anéantissement en Irak, et l’élimination de ses propres forces ex-alliées, les Talibans d’Afghanistan, même les chiites d’Irak se sont finalement retournés contre l’occupation étasunienne, et se sont réconciliés pour cela avec les sunnites et les baassistes ! L’Empire Mondial Etasunien est pour le moment un géant aux pieds d’argile, sans cesse contraint à remplir à nouveau un tonneau des Danaïdes qui fuit de toutes parts.
En suggérant (par des voies évidemment non-dites) un impossible mariage de la carpe et du lapin en Europe, c’est à dire une « unité » de façade entre l’agresseur musulman et les peuples chrétiens régulièrement martyrisés depuis plus de mille ans par l’Islam, Washington s’assure contre toute indépendance concurrentielle possible d’un véritable bloc européen.

L’entrée de la Russie dans l’Europe ferait de celle-ci un quasi-équivalent des États-Unis : y compris le minuscule abcès tchétchène, entretenu savamment par la CIA et le Pentagone, et démesurément transformé en repoussoir absolu par nos media aux ordres, tout est fait sans arrêt pour empêcher les Européens de comprendre où est leur nation-sœur réelle, celle qui n’a jamais cessé au cours de l’Histoire d’être sa protection contre une hégémonie impériale allemande.

Par contre l’entrée de la Turquie est pour nous tous l’inoculation d’un véritable cancer, déjà à l’œuvre dans notre organisme avec la Bosnie, le Kosovo, l’Albanie et Chypre. Le XIXème siècle se préoccupait d’une poudrière des Balkans : grâce aux États-Unis, cette petite poudrière (qui avait tout de même allumé la mèche d’une première guerre mondiale) fera bientôt figure d’anecdote, comparée au cancer musulman qui risque demain de se généraliser de la Bretagne aux frontières de la Chine.

Les États-Unis ne sont pas seulement un géant aux pieds d’argile, ils sont également un monstrueux apprenti sorcier. Leur soif d’hégémonie mondiale est en train de ruiner notre civilisation : non seulement la chrétienne (qui est déjà bien malade) mais celle qui se dit encore un peu occidentale et dont les chefs d’états de plus en plus domestiqués prétendent défendre « les valeurs » - alors qu’ils ne peuvent même plus en défendre les intérêts ni l’identité fondamentale.

Alors, les prochaines élections européennes … ?!

"Veillez dans une prière de tous les instants pour être jugés dignes d'échapper à ce qui doit arriver" (Lc 21, 36)
pcc: Eliazar
teddy6424
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La Turquie dans l'UE et les intérêts Etats-Uniens

Message par teddy6424 »

Le dossier d'entrée de la Turquie dans l'UE ne serait-il pas à ce propos le plus redoutable "Cheval de Troie" que les Etats-Unis, via l'Otan notamment, aient pu trouver pour torpiller l'intégration et l'unité européenne?
Il est à ce titre paradoxal que le dossier d'intégration dans l'UE de la Roumanie et de la Bulgarie soient bien plus considérablement ralentis que celui de la Turquie(prévu pour 2010).
Quant aux arguments de ceux qui favorables à la Turquie dans l'Europe mais sont hostiles à celle de l'Ukraine(trop "grande", alors qu'elle est moins étendue et peuplée) sans parler de la Russie et de la Bélarus, n'est ce pas là une vaste pantalonnade?
Imagine-t-on le poids de la Turquie dans le parlement européen , plus grand que celui de l'Allemagne, d'un pays qui cotiserait alors à tous les postes, l'Otan, l'Union Européenne et la Conférence Islamique entre autres...

Je continue à penser que ce qui fonde l'Europe c'est avant tout un ensemble de peuples tributaires d'un substrat culturel gréco- latin d'abord , et chrétien (que ce substrat soit d'inspiration latine ou gréco-byzantine au départ) , enfin des valeurs laïques qui doivent beaucoup, contrairement à ce que pensent certains aux sources évangéliques (où est-il dit dans le Coran que l'on rende quoi que ce soit à César?).

Malgré la "révolution" kémaliste et les promesses de M. Erdogan, je doute que la Turquie offre des garanties suffisantes.
Partenaire oui , membre à par entière d'une Union qu'elle n' a guère contribué à bâtir et d'une Europe où elle entra par effraction il y a 5 siècles, je reste plus que sceptique quant aux bonnes résolutions de cet état prétendument laïque.
La Croix est la volonté prête à toutes les douleurs.
Isaac le Syrien

Le silence est le mystère des siècles futurs.
Id.
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