Statistiques religieuses italiennes 2012
Publié : jeu. 06 août 2015 12:34
Sur le site du CESNUR de Turin, fondé et animé par Massimo Introvigne, un article en anglais actualise les statistiques sur les minorités religieuses en Italie http://www.cesnur.org/2013/swe-plz.htm .
Comme je l'ai maintes fois souligné sur le présent forum, l'Italie (qui, elle, a une identité et une civilisation et souhaite les conserver) n'a pas pratiqué la politique de préférence islamique qui a été la règle en France et en Suisse, de telle sorte qu'il est possible d'immigrer en Italie en n'étant pas musulman. Par ailleurs, elle a pratiqué, depuis une vingtaine d'années, une politique d'immigration de travailleurs, de telle sorte qu'il est possible de venir en Italie en tant que travailleur, et non pas seulement au titre du regroupement familial. En d'autres termes, vous pouvez vous installer en Italie parce que vous êtes un maçon roumain ou une infirmière ukrainienne en quête d'un emploi que les Italiens ne sont plus forcément capables ou désireux de remplir et pas seulement, comme dans d'autres pays "européens", parce que vous êtes la quatrième épouse du cousin polygame d'un individu déjà résidant dans le pays d'accueil. (S'agissant de certains pays situés au nord de l'Italie, l'adjectif "européen" ne peut d'ores et déjà être utilisé qu'entre guillemets.) Et oui, en Italie, en tant qu'immigrant, vous pouvez même envisager de gagner votre vie comme chauffeur de camion, employée de maison, couvreur, aide-soignante ou que sais-je ; on ne vous condamnera pas d'emblée au "statut" de récipiendaire de l'aide sociale. (Mais il semble que, dans certains pays "européens", il soit plus honorable de percevoir l'aide sociale que d'exercer un travail manuel.)
Plutôt que de privilégier à tout prix une immigration culturellement et linguistiquement différente, l'Italie a, dans la mesure du possible, privilégié une immigration culturellement et linguistiquement proche, ce qui explique la présence de 997'000 citoyens roumains sur son sol en 2013. Certes, le pourcentage d'orthodoxes dans cette diaspora est plus faible qu'en Roumanie même, en raison d'un mouvement relativement important de conversions à l'idéologie des Témoins de Jéhovah parmi les Roumains d'Italie, mais cette population roumaine doit à elle seule représenter quelque 700'000 chrétiens orthodoxes.
On ne sera donc pas étonné de constater qu'il y a avait en Italie en 2013, d'après le CESNUR, 1'404'700 chrétiens orthodoxes (à comparer avec quelque 800'000 en Allemagne et moins de 100'000 en France et en Suisse) pour 1'475'000 musulmans (au moins 6 millions en France, 1 million en Suisse), ce qui marque déjà un mépris moins marqué pour l'Europe centrale et orientale et une préférence moins grande pour le Dar-al-Islam.
On peut bien entendu partir du principe que la grande majorité de cette immigration orthodoxe est composée de gens venus améliorer leur situation financière en occupant pendant quelques années un emploi mieux rémunéré en Italie que dans leur pays et qui repartiront après avoir accumulé des économies (là encore, contrairement à d'autres). Toutefois, la véritable révélation de l'enquête du CESNUR, c'est que le nombre des citoyens italiens de confession orthodoxe s'élève déjà à 110'000, soit plus que le nombre total des orthodoxes en France ou en Suisse, étrangers et nationaux confondus. Certes, je suppose que la grande majorité des Italiens de confession orthodoxe sont des naturalisés issus d'une immigration récente; mais il ne faut pas oublier les convertis, autrement plus nombreux qu'en Allemagne par exemple, dans un mouvement de retour à l'Orthodoxie de certains Italiens qui a commencé avec les événements de Montaner dans les années 1960. Parmi les citoyens italiens, les orthodoxes (110'000) sont déjà plus nombreux que les Juifs (36'000), alors que la communauté juive d'Italie est historiquement et traditionnellement la mieux intégrée d'Europe et celle qui joue le plus grand rôle dans la culture nationale. (Il n'y a que 7'600 étrangers de religion juive en Italie.) Plaise à Dieu que cette communauté orthodoxe qui renaît en Italie ait un destin aussi admirable que la communauté juive de ce même pays.
En conclusion, même si l'écrasante majorité des immigrants orthodoxes présents en Italie repartiront vers leur pays d'origine et que les plus tièdes se dissoudront dans la majorité sociologique catholique romaine, les chiffres actuels laissent supposer que le nombre de ceux qui resteront en Italie tout en gardant la foi, augmenté des convertis italiens, devrait être suffisant pour assurer à l'Italie, sur la longue durée et non seulement sur le temps d'une génération d'immigrants, le statut de premier ou deuxième pays orthodoxe en Europe occidentale.
Comme je l'ai maintes fois souligné sur le présent forum, l'Italie (qui, elle, a une identité et une civilisation et souhaite les conserver) n'a pas pratiqué la politique de préférence islamique qui a été la règle en France et en Suisse, de telle sorte qu'il est possible d'immigrer en Italie en n'étant pas musulman. Par ailleurs, elle a pratiqué, depuis une vingtaine d'années, une politique d'immigration de travailleurs, de telle sorte qu'il est possible de venir en Italie en tant que travailleur, et non pas seulement au titre du regroupement familial. En d'autres termes, vous pouvez vous installer en Italie parce que vous êtes un maçon roumain ou une infirmière ukrainienne en quête d'un emploi que les Italiens ne sont plus forcément capables ou désireux de remplir et pas seulement, comme dans d'autres pays "européens", parce que vous êtes la quatrième épouse du cousin polygame d'un individu déjà résidant dans le pays d'accueil. (S'agissant de certains pays situés au nord de l'Italie, l'adjectif "européen" ne peut d'ores et déjà être utilisé qu'entre guillemets.) Et oui, en Italie, en tant qu'immigrant, vous pouvez même envisager de gagner votre vie comme chauffeur de camion, employée de maison, couvreur, aide-soignante ou que sais-je ; on ne vous condamnera pas d'emblée au "statut" de récipiendaire de l'aide sociale. (Mais il semble que, dans certains pays "européens", il soit plus honorable de percevoir l'aide sociale que d'exercer un travail manuel.)
Plutôt que de privilégier à tout prix une immigration culturellement et linguistiquement différente, l'Italie a, dans la mesure du possible, privilégié une immigration culturellement et linguistiquement proche, ce qui explique la présence de 997'000 citoyens roumains sur son sol en 2013. Certes, le pourcentage d'orthodoxes dans cette diaspora est plus faible qu'en Roumanie même, en raison d'un mouvement relativement important de conversions à l'idéologie des Témoins de Jéhovah parmi les Roumains d'Italie, mais cette population roumaine doit à elle seule représenter quelque 700'000 chrétiens orthodoxes.
On ne sera donc pas étonné de constater qu'il y a avait en Italie en 2013, d'après le CESNUR, 1'404'700 chrétiens orthodoxes (à comparer avec quelque 800'000 en Allemagne et moins de 100'000 en France et en Suisse) pour 1'475'000 musulmans (au moins 6 millions en France, 1 million en Suisse), ce qui marque déjà un mépris moins marqué pour l'Europe centrale et orientale et une préférence moins grande pour le Dar-al-Islam.
On peut bien entendu partir du principe que la grande majorité de cette immigration orthodoxe est composée de gens venus améliorer leur situation financière en occupant pendant quelques années un emploi mieux rémunéré en Italie que dans leur pays et qui repartiront après avoir accumulé des économies (là encore, contrairement à d'autres). Toutefois, la véritable révélation de l'enquête du CESNUR, c'est que le nombre des citoyens italiens de confession orthodoxe s'élève déjà à 110'000, soit plus que le nombre total des orthodoxes en France ou en Suisse, étrangers et nationaux confondus. Certes, je suppose que la grande majorité des Italiens de confession orthodoxe sont des naturalisés issus d'une immigration récente; mais il ne faut pas oublier les convertis, autrement plus nombreux qu'en Allemagne par exemple, dans un mouvement de retour à l'Orthodoxie de certains Italiens qui a commencé avec les événements de Montaner dans les années 1960. Parmi les citoyens italiens, les orthodoxes (110'000) sont déjà plus nombreux que les Juifs (36'000), alors que la communauté juive d'Italie est historiquement et traditionnellement la mieux intégrée d'Europe et celle qui joue le plus grand rôle dans la culture nationale. (Il n'y a que 7'600 étrangers de religion juive en Italie.) Plaise à Dieu que cette communauté orthodoxe qui renaît en Italie ait un destin aussi admirable que la communauté juive de ce même pays.
En conclusion, même si l'écrasante majorité des immigrants orthodoxes présents en Italie repartiront vers leur pays d'origine et que les plus tièdes se dissoudront dans la majorité sociologique catholique romaine, les chiffres actuels laissent supposer que le nombre de ceux qui resteront en Italie tout en gardant la foi, augmenté des convertis italiens, devrait être suffisant pour assurer à l'Italie, sur la longue durée et non seulement sur le temps d'une génération d'immigrants, le statut de premier ou deuxième pays orthodoxe en Europe occidentale.