Sondages sur les religions en Russie
Publié : jeu. 16 avr. 2015 19:18
Un site Internet qui présente des statistiques sur les religions présentes sur le territoire de la Fédération de Russie à partir de sondages effectués en 2012:
http://sreda.org/arena
Je ne garantis pas la véracité absolue des résultats, mais c'est ce que j'ai trouvé de mieux sur le sujet.
L'estimation est à peu près la suivante:
Chrétiens orthodoxes et vieux-croyants 43% dont 41% se déclarant membres du patriarcat de Moscou
Sans religion 25%
Athées 13%
Musulmans moins de 6,9% (mais le sondage ne donne pas de statistiques pour la Tchétchénie)
Chrétiens hétérodoxes 5,6%
Païens 1,2%
Les proportions annoncées pour les bouddhistes et les juifs sont très faibles, avec néanmoins trois fortes concentrations de bouddhistes qui correspondent d'ailleurs aux zones traditionnelles de peuplement bouddhiste en Russie: 61,8% de bouddhistes au sein de la population de la république de Touva, 37,6% en Kalmoukie (seule région d'Europe à majorité bouddhiste) et 19,8% en Bouriatie. En dehors de Touva et de la Bouriatie limitrophes de la Mongolie, l'Extrême-Orient russe ne semble pas spécifiquement bouddhiste (on tombe à 6,25% en Transbaïkalie et à moins de 1% plus à l'Est). Un article daté du 6 juillet 2014 donne un chiffre de 715'000 bouddhistes en Russie, soit, en effet, moins de 0,5% de la population ( http://sreda.org/ru/arena-news/715-tysy ... eto-vazhno ).
Le total des religions indiquées dans le sondage n'atteint pas 100%.
Le pourcentage de païens semble élevé en comparaison de celui des bouddhistes. Les proportions annoncées de 13% en Iakoutie et dans la république de l'Altaï et de 8% à Touva correspondent sans doute à la persistance du chamanisme traditionnel. En revanche, les proportions annoncées de 1% à Moscou et à Saint-Pétersbourg correspondent peut-être à un néo-paganisme reconstitué qui a eu plus de succès en Europe orientale qu'en Europe occidentale.
La proportion de musulmans semble sous-évaluée, à la moitié du pourcentage qui figurait dans les estimations des années 1990.
De même, le pourcentage d'orthodoxes semble surévalué, en particulier en comparaison avec les statistiques des baptêmes à la fin de la période soviétique. On peut voir dans ce pourcentage étonnant la combinaison de trois facteurs: nombre élevé de conversions depuis le rétablissement de la liberté religieuse en 1987-1988 jusqu'à ce jour; sous-évaluation de la population orthodoxe à l'époque soviétique; surévaluation sur la base des réponses au sondage, un grand nombre de ceux qui se disent orthodoxes étant en fait simplement de culture orthodoxe (mais non baptisés). Ce qui, en revanche, ne prête pas flanc à la critique, c'est la répartition des orthodoxes selon ce sondage. En effet, on y lit les traces de l'époque soviétique, où les églises encore en service étaient concentrées au centre et au sud-ouest de la Russie et où il n'en avait pratiquement plus en Sibérie. Le sondage, pour imparfait qu'il soit, traduit cette réalité lorsqu'il estime la proportion de fidèles du patriarcat de Moscou à 78,4% dans l'oblast de Tambov et à 21,6% dans l'oblast de Sakhaline, à l'extrémité orientale de la vaste Fédération. Les personnes qui se déclarent fidèles du patriarcat de Moscou représenteraient la majorité absolue de la population à Moscou et à Saint-Pétersbourg (50,3% dans ce dernier cas!), mais les proportions les plus élevées seraient atteintes dans des régions au sud de Moscou, comme Riazan, Koursk, Voronège. On peut supposer que les bons pourcentages relevés dans certaines régions périphériques (68,6% en Mordovie; 54,7% en Tchouvachie; 47,8% dans le Mari-El; 31,6% en Khakassie; 30,2% en République des Komis; 22,7% en République de l'Altaï) sont un hommage à l'activité missionnaire de l'Orthodoxie russe avant 1917, activité qui fut particulièrement intense auprès des Tchouvaches, des Komis et des peuples de l'Altaï. On notera que la proportion d'orthodoxes est insignifiante dans la bouddhiste république de Touva et dans le Daghestan musulman.
A noter que si le sondage donne des chiffres très bas pour les Vieux-Croyants (qui n'atteindraient les 2% que dans l'oblast de Smolensk), on trouve des pourcentages curieux d'orthodoxes qui n'appartiendraient pas au patriarcat de Moscou sans être pour autant Vieux-Croyants: 1,5% sur l'ensemble de la Fédération, mais par exemple 8% dans l'oblast d'Ivanovo, 6% dans celui d'Irkoutsk. S'agit-il de fidèles dissidents de l'Eglise orthodoxe russe (catacombistes, fidèles proches des vieux-calendéristes grecs) ou, au moins dans une grande proportion, de gens qui n'ont pas compris la question du sondage ou de gens qui se sentent de culture orthodoxe mais ne sont pas baptisés?
En 2013, cela donnait les estimations suivantes en valeur absolue (http://sreda.org/ru/arena-news/atlas-re ... nfografika ):
- 58'800'000 fidèles du patriarcat de Moscou, 2'100'000 orthodoxes hors patriarcat de Moscou et hors Vieux-Croyants (ce qui semble beaucoup) et 400'000 Vieux-Croyants (ce qui, dans ce dernier cas, semble très peu: ils étaient quelque 15 millions en 1917) ;
- 9'400'000 musulmans (ce qui semble peu par rapport aux 20 millions parfois avancés);
- 140'000 catholiques romains, 300'000 protestants, et 5'900'000 "autres chrétiens";
- 1'700'000 païens, animistes, chamanistes;
- 700'000 bouddhistes;
- 140'000 Juifs.
http://sreda.org/arena
Je ne garantis pas la véracité absolue des résultats, mais c'est ce que j'ai trouvé de mieux sur le sujet.
L'estimation est à peu près la suivante:
Chrétiens orthodoxes et vieux-croyants 43% dont 41% se déclarant membres du patriarcat de Moscou
Sans religion 25%
Athées 13%
Musulmans moins de 6,9% (mais le sondage ne donne pas de statistiques pour la Tchétchénie)
Chrétiens hétérodoxes 5,6%
Païens 1,2%
Les proportions annoncées pour les bouddhistes et les juifs sont très faibles, avec néanmoins trois fortes concentrations de bouddhistes qui correspondent d'ailleurs aux zones traditionnelles de peuplement bouddhiste en Russie: 61,8% de bouddhistes au sein de la population de la république de Touva, 37,6% en Kalmoukie (seule région d'Europe à majorité bouddhiste) et 19,8% en Bouriatie. En dehors de Touva et de la Bouriatie limitrophes de la Mongolie, l'Extrême-Orient russe ne semble pas spécifiquement bouddhiste (on tombe à 6,25% en Transbaïkalie et à moins de 1% plus à l'Est). Un article daté du 6 juillet 2014 donne un chiffre de 715'000 bouddhistes en Russie, soit, en effet, moins de 0,5% de la population ( http://sreda.org/ru/arena-news/715-tysy ... eto-vazhno ).
Le total des religions indiquées dans le sondage n'atteint pas 100%.
Le pourcentage de païens semble élevé en comparaison de celui des bouddhistes. Les proportions annoncées de 13% en Iakoutie et dans la république de l'Altaï et de 8% à Touva correspondent sans doute à la persistance du chamanisme traditionnel. En revanche, les proportions annoncées de 1% à Moscou et à Saint-Pétersbourg correspondent peut-être à un néo-paganisme reconstitué qui a eu plus de succès en Europe orientale qu'en Europe occidentale.
La proportion de musulmans semble sous-évaluée, à la moitié du pourcentage qui figurait dans les estimations des années 1990.
De même, le pourcentage d'orthodoxes semble surévalué, en particulier en comparaison avec les statistiques des baptêmes à la fin de la période soviétique. On peut voir dans ce pourcentage étonnant la combinaison de trois facteurs: nombre élevé de conversions depuis le rétablissement de la liberté religieuse en 1987-1988 jusqu'à ce jour; sous-évaluation de la population orthodoxe à l'époque soviétique; surévaluation sur la base des réponses au sondage, un grand nombre de ceux qui se disent orthodoxes étant en fait simplement de culture orthodoxe (mais non baptisés). Ce qui, en revanche, ne prête pas flanc à la critique, c'est la répartition des orthodoxes selon ce sondage. En effet, on y lit les traces de l'époque soviétique, où les églises encore en service étaient concentrées au centre et au sud-ouest de la Russie et où il n'en avait pratiquement plus en Sibérie. Le sondage, pour imparfait qu'il soit, traduit cette réalité lorsqu'il estime la proportion de fidèles du patriarcat de Moscou à 78,4% dans l'oblast de Tambov et à 21,6% dans l'oblast de Sakhaline, à l'extrémité orientale de la vaste Fédération. Les personnes qui se déclarent fidèles du patriarcat de Moscou représenteraient la majorité absolue de la population à Moscou et à Saint-Pétersbourg (50,3% dans ce dernier cas!), mais les proportions les plus élevées seraient atteintes dans des régions au sud de Moscou, comme Riazan, Koursk, Voronège. On peut supposer que les bons pourcentages relevés dans certaines régions périphériques (68,6% en Mordovie; 54,7% en Tchouvachie; 47,8% dans le Mari-El; 31,6% en Khakassie; 30,2% en République des Komis; 22,7% en République de l'Altaï) sont un hommage à l'activité missionnaire de l'Orthodoxie russe avant 1917, activité qui fut particulièrement intense auprès des Tchouvaches, des Komis et des peuples de l'Altaï. On notera que la proportion d'orthodoxes est insignifiante dans la bouddhiste république de Touva et dans le Daghestan musulman.
A noter que si le sondage donne des chiffres très bas pour les Vieux-Croyants (qui n'atteindraient les 2% que dans l'oblast de Smolensk), on trouve des pourcentages curieux d'orthodoxes qui n'appartiendraient pas au patriarcat de Moscou sans être pour autant Vieux-Croyants: 1,5% sur l'ensemble de la Fédération, mais par exemple 8% dans l'oblast d'Ivanovo, 6% dans celui d'Irkoutsk. S'agit-il de fidèles dissidents de l'Eglise orthodoxe russe (catacombistes, fidèles proches des vieux-calendéristes grecs) ou, au moins dans une grande proportion, de gens qui n'ont pas compris la question du sondage ou de gens qui se sentent de culture orthodoxe mais ne sont pas baptisés?
En 2013, cela donnait les estimations suivantes en valeur absolue (http://sreda.org/ru/arena-news/atlas-re ... nfografika ):
- 58'800'000 fidèles du patriarcat de Moscou, 2'100'000 orthodoxes hors patriarcat de Moscou et hors Vieux-Croyants (ce qui semble beaucoup) et 400'000 Vieux-Croyants (ce qui, dans ce dernier cas, semble très peu: ils étaient quelque 15 millions en 1917) ;
- 9'400'000 musulmans (ce qui semble peu par rapport aux 20 millions parfois avancés);
- 140'000 catholiques romains, 300'000 protestants, et 5'900'000 "autres chrétiens";
- 1'700'000 païens, animistes, chamanistes;
- 700'000 bouddhistes;
- 140'000 Juifs.