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À PROPOS DU PÈRE BASILE SAKKAS

Publié : mar. 22 juin 2004 5:30
par GIORGOS
Chers Frères,
J'ai vu que certains de vous solicitaient information sur le P. Basile, et il me semble, comme à plusieurs de vous, qu il eut en lui un rétirement misterieux, comme vous l'avez dit.
Mais pour éclairer un point que je crois très important, il ne fût pas ordonné prêtre VCO commo on l'affirme. Il fût ordonne prêtre par Saint John de Shangaï et San Francisco (Maximovitch), et il ne pourrait (alors) être contre l'EORHF, Eglise où il derivait son sacerdoce.
Je ne sais après, mais j'ai (photocopiés) les anciens numéros de LA FOI TRASMISE et n'avait dans sa publication autre chose qu'eloges pour les hiérarques russes, Jean, Vitaly, Philarète, Antoine de Gèneve...
Bien à vous,
Dans le Christ,
GIORGOS

Publié : mer. 29 juin 2005 22:36
par romaric
Cher Giorgios,
Il est vrai que le père Basile a d'abord été memebre de l'ERHF. Mais, comme chacun sait, après la mort du saint métropolite Philarète, son successeur Monseigneur Vitaly, pourtant farouche adversaire de l'oecuménisme, céda aux pression d'autres évêques tel que Mgr Ambroise, oecuméniste notoire bien que membre de l'ERHF, et autorisa les concélébrations avec des prêtres de juridictions oecuménistes. Il adouci également l'anathème qu'avait prononcé son prédécesseur contre cette hérésie.
Le père Basilequitta l'ERHF pour cette raison. C'est d'ailleur pour la même raison que les VCO "Sébastopol", quittèrent l'ERHF pour cette raison, et non à cause d'une quelconque "mitromanie" des français de la Fraternité Saint Grégoire Palamas.

Publié : jeu. 30 juin 2005 7:40
par christian
Romaric a écrit
céda aux pression d'autres évêques tel que Mgr Ambroise, oecuméniste notoire bien que membre de l'ERHF, et autorisa les concélébrations avec des prêtres de juridictions oecuménistes
J'aimerai bien que Romaric complète ses propos. Il est facile d'écrire "oecuméniste notoire" mais il s'agirait de donner les faits, les éléments qui permettent de l'expliciter.
Alors Romaric, quels sont les faits, les éléments qui vous permettent de dire "oecuméniste notoire". Etant paroissien de la paroisse de Mgr Ambroise, je n'ai jamais, mais alors jamais eu l'impression de me trouver avec un recteur oecuméniste.
Il s'agirait aussi que vous expliquiez ce que vous entendez par oecuméniste!

Publié : jeu. 30 juin 2005 13:39
par Claude le Liseur
romaric a écrit :Cher Giorgios,
Il est vrai que le père Basile a d'abord été memebre de l'ERHF. Mais, comme chacun sait, après la mort du saint métropolite Philarète, son successeur Monseigneur Vitaly, pourtant farouche adversaire de l'oecuménisme, céda aux pression d'autres évêques tel que Mgr Ambroise, oecuméniste notoire bien que membre de l'ERHF, et autorisa les concélébrations avec des prêtres de juridictions oecuménistes. Il adouci également l'anathème qu'avait prononcé son prédécesseur contre cette hérésie.
Le père Basilequitta l'ERHF pour cette raison. C'est d'ailleur pour la même raison que les VCO "Sébastopol", quittèrent l'ERHF pour cette raison, et non à cause d'une quelconque "mitromanie" des français de la Fraternité Saint Grégoire Palamas.
Cher Romaric,
Je suis étonné de votre présentation des choses. En effet, les événements qui ont conduit les vieux-calendéristes du boulevard de Sébastopol à se séparer de l'ERHF alors présidée par le métropoolite Vitaly (Oustinov) se sont déroulés en 1986-87, alors que l'actuel évêque Ambroise (Cantacuzène) était simple prêtre de paroisse à Vevey. Il ne fut consacré évêque qu'en 1993. Je suis donc étonné de l'influence que vous lui prêtez.
En outre, à ma connaissance, ce n'est pas l'ERHF qui avait pris la décision de cesser les concélébrations avec le patriarcat oecuménique de Constantinople, mais bien plutôt le patriarche Athénagoras qui, en 1965 ou 1966, avait interdit les concélébrations avec le clergé de l'Eglise russe en exil, non pas pour des raisons liées à l'oecuménisme, mais parce que le patriarche de Constantinople cherchait à tout prix à se rapprocher avec le patriarcat de Moscou pour pouvoir organiser un concile général de toute l'Orthodoxie. Ce n'est d'ailleurs pas par hasard qu'à cette époque (1966) le patriarcat oecuménique retira sa protection à l'Archevêché russe de la rue Daru en lui recommandant de retourner sous la juridiction du patriarcat de Moscou. (La rue Daru ne suivit pas cette recommandation et s'attribua pendant quelques années le statut jusque-là inconnu d'Eglise "indépendante" avant de retourner dans la juridiction de Constantinople.)
La défense donnée par le patriarche Athénagoras visait avant tout le métropolite Emilien de Calabre, représentant du patriarcat de Constantinople auprès du conseil oecuménique des Eglises à Genève, qui concélébrait souvent avec le clergé russe hors frontières de Genève.

Même surprise

Publié : jeu. 30 juin 2005 14:03
par Jean-Serge
Je suis aussi surpris que le Lecteur Claude car en lisant les revues La Lumière du Thabor, j'ai lu que la cause de la rupture de la Fraternité Saint Grégoire Palamas avec l'ERHF fut le côté un rien phylétiste du Métropolite Vitaly et non l'oecuménisme... Je pense Romaric que vous trouverez aisément ces numéros; ils sont tous disponibles à la Bibliothèque Georges Pompidou...

Par ailleurs, je veux bien qu'on use du terme "oecuméniste notoire" mais encore faudrait-il que ce soit notoire. Pour ma part, je n'ai rien entendu à ce sujet sur l'évêque de Genève.

Enfin, pour que les choses soient dites clairement, l'ERHF n'a à mon avis jamais refusé de concélebrer avec les autres églises orthodoxes y compris néo-calendéristes et oecuménistes.

Exemple :

- le cas évoqué par le lecteur Claude
- une concélébration entre le Patriarche de Roumanie et le Métropolite Antoine de Kiev
-une concélébration entre le Métropolite Anastase et le Patriarche d'Alexandrie

En cherchant bien, on trouvera un nombre non négligeable de concélébrations même avec des Eglises n'étant pas officiellement en communion avec l'ERHF.

Mais si l'oecuménisme a été la cause de la rupture ERHF - Fraternité Saint Grégoire Palamas, comment expliquer que cette fraternité soient demeurée au sein de l'ERHF alors même que celle-ci était en communion avec l'Eglise serbe, qui pouvait être taxée d'oecuménisme car membre du COE?

Publié : lun. 04 juil. 2005 10:46
par romaric
Bonjour à tous,
Je dois vous présenter mes excuses: j'ai fait un lapsus en ce qui concerne l'évêque Ambroise, et ne voudrait surtout pas avoir l'air de médire d'un évêque que je ne connais pas. Il s'agissait en fait d'ANTOINE, le prédessesseur d'Ambroise. J'ai également pu faire quelques erreurs chronologiques, mais l'essentiel de mon propos reste vérifiable.
En ce qui concerne les autres remarques qui m'ont été faites, je maintient ce qui j'ai dit: il est vrai que c'est la Patriarcat de Constantinople qui a céssé de célébrer avec l'ERHF, mais c'était bien avant que celle-ci adopte une position claire vis-à vis de l'oeucuménisme.
Et pour éclairer mon propos sur le père Basile, je peux vous raconter l'histoire en détails: alors à l'ERHF, le père Basile a porté plainte auprès du synode contre Mgr Antoine de Genève (et pas Mgr Ambroise, excusez-moi encore pour le lapsus), à cause de nombreuse concélébrations que celui-ci autorisait avec des juridictions qui tombaient sous l'anathème du Métropolite Philarète et ses affiramtions selon les quelles les membres du COE était encore orthodoxes. On lui a fait entendre que l'on ne tiendrait pas compte de sa plainte.
Il porte alors plainte devant les matthéistes, alors en communion avec l'ERHF: ceux-ci, plutôt que de faire une enquête poussée, rompent tout lien avec l'ERHF.
Père Basile se tourne alors vers l'Eglise VCO de Chypre dont l'évêque (son nom m'échappe malheuresement) écrit à Mgr Antoine pour lui demander s'il pense que le Patriarcat de Constantinople possède la grâce: sur la réponse affirmative de ce dernier, l'Eglise de Chypre rompt avec l'ERHF et le Père Basile est incardiné chez eux (l'Eglise de Chypre a une succession matthéiste).
C'est cette position de l'évêque Antoine que l'on peut appeller oecuménisme notoire, du moins du point de vue VCO qui était celui du père Basile (et accessoirement le mien): si l'oecuménisme est une hérésie, les églises dont les hiérarques sont oecuménistes ne sont plus porteuses de la grâce sacrtamentelle: l'interdiction de concélébration n'est donc pas seulement disciplinaire mais ecclésiologique: un prêtre ou un évêque ne peut célébrer avec un non prêtre ou un non évêque.
Quant aux VCO Sébastopol que je connais bien pour en faire partie, ce n'est pas que pour des raisons de phylétisme qu'ils ont quitté l'ERHF mais bien aussi pour des raisons de foi: les numéros 14 15 et 16 de la lumière du Thabor le montrent. On lit dans le n 16 la raison du départ des paroisses francaises:
"en 1983, d'une façon très sévère, l'ERHF a jeté un anathème contre l'oecuménisme qui était une condamnation terrible pour toutes les Eglises orthodoxes et tous les évêques qui sont membres du COE; incapable d'assumer son acte, l'ERHF a transgréssé elle-même son anathème, et a affirmé qu'il n'était pas fondé, sans pour autant le lever".
Il s'agit donc d'un motif de foi, et non du seul phylétisme de l'ERHF.

Publié : lun. 04 juil. 2005 15:59
par Jean-Louis Palierne
Cette façon de raisonner est typique de la méthode de “l'ipso facto” contre laquelle je m’insurge. Cette méthode consiste à dire que si l’évêque X affirme une hérésie, il est “ipso facto” non-évêque. Et par conséquent quiconque reste en communion avec l’ex-évêque X est lui-même hérétique et donc re-”ipso facto” excommunié. etc… Cette méthode est associative et multiplicative.

Dieu merci, cette méthode si typique de l’esprit occidental est étrangère à l’Orthodoxie. Si l’évêque X a commis une faute, si grave soit-elle, c’est un évêque fautif. C’est au synode provincial des évêques auquel il appartient qu'il revient de le juger et de le déposer. Encore l’évêque X a-t-il le droit d’appel (sauf erreur de ma part c’est le Droit canon qui a inventé la notion de droit d’appel).

Il faudrait d’ailleurs savoir si l’œcuménisme doit être considéré comme une hérésie. L’hérésie c’est bien autre chose. Les Pères dénonçaient les hérésies qui touchaient aux dogmes fondamentaux de la foi en Dieu et dans notre salut, c’est-à-dire dans ce que nous appelons maintenant la Triadologie et de la Sotériologie. Ils ont sanctionné quelques hérésiarques, ainsi que certains évêques qui méprisaient la discipline ecclésiastique, mais ils restaient fort soucieux de maintenir l'unité de l'Église en limitant les sanctions les plus graves aux fauteurs de troubles obstinés

L’œcuménisme est un triste épisode de l’histoire de l’Église où les limites disciplinaires de la concélébration ont été transgressées au nom du confusionnisme doctrinal. Cet épisode, maintenant terminé, ne pourra être définitivement clos que le jour où l’Église rappelera au respect des normes et sanctionnera les coupables, ou le souvenir des coupables. De là à parler d’hérésies, il y a un grand pas à franchir.

Bien d’autres tristes épisodes ont marqué le deuxième millénaire de l’histoire de l’Église, comme l’enseignement académique des séminaires d’inspiration latine, l’adoption de textes statutaires de type administratif et de structures anti-canoniques, l’ethnophylétisme, l’anti-monachisme, l'enseignement doctrinal fondé sur l'analyse textuelles de l'Écriture isolée, etc. Ce sont diverses formes du modernisme.

C’est la grandeur de l’ERHF d’avoir dénoncé ces dérives. Je pense surtout aux Épîtres d’affliction du métropolite Anastase. Mais en ajoutant des Anethèmes à la liste traditionnelle des Anathèmes conciliaires du Dimanche de l’Orthodoxie (et ces Anathèmes ne visent que l'œcuménisme, et non les diverses formes du modernisme), l’ERHF a oublié qu’elle n’était qu’une assemblée d’évêques en exil, hors de leur territoire canonique, et au mieux se réclamant d’une Église locale, ce qui ne donne aucune force canonique aux Anathèmes.

Publié : lun. 04 juil. 2005 16:24
par Jean-Serge
Jean-Louis Palierne a écrit : C’est la grandeur de l’ERHF d’avoir dénoncé ces dérives. Je pense surtout aux Épîtres d’affliction du métropolite Anastase. Mais en ajoutant des Anethèmes à la liste traditionnelle des Anathèmes œcuméniques du Dimanche de l’Orthodoxie (et ces Anathèmes ne visent que l'œcuménisme, et non les diverses formes du modernisme), l’ERHF a oublié qu’elle n’était qu’une assemblée d’évêques en exil, hors de leur territoire canonique, et au mieux se réclamant d’une Église locale, ce qui ne donne aucune force canonique aux Anathèmes.
Sauf erreur de ma part les Sorrowful Epistles, que vous semblez traduire par Epitres de l'Affliction sont l'oeuvre du Saint Métropolite Philarète de New York.

Pour ce qui est des anathèmes contre l'oecuménisme, l'ERHF n'avait pas oublié qu'elle était en exil et ne représentait pas toute l'Eglise. Mais étant donné l'imposibilité de réunir un concile et étant donné qu'elle représentait la seule partie libre de l'Eglise (communisme et turcocratie ailleurs) elle avait pris l'initiative de formuler ces anathèmes.

L'anathème est très précis et concerne très nettement la théorie des branches qui contredit le "je crois en une Eglise sainte apostolique et catholique". Cette théorie est indubitablement hérétique. Mais d'autres formes d'oecuménisme mériterait un examen plus attentif auquel je ne me suis pas livré pour savoir s'ils relèvent de l'hérésie également.


J'apprécie la réflexion sur l'ipso facto. Je veux bien qu'on respecte les procédures canoniques et qu'on en appelle au synode. Pendant l'entre-deux, il est à mon avis tout à fait canonique de ne pas commémorer l'évêque "inculpé". En effet, c'est ainsi que je comprends le :


Canon 15 du Concile Prime Second (861)
15. Du schisme des métropolitains d'avec leurs patriarches.

Les décisions prises à propos des prêtres et des évêques s'appliquent encore plus à propos des patriarches. C'est pourquoi, si un prêtre ou un évêque ou un métropolitain osait se séparer de la communion de son patriarche et ne commémorait pas son nom, comme cela fut établi et fixé, pendant la divine célébration des mystères, et si, avant qu'un synode d'évêques ne le cite à son tribunal et ne le condamne définitivement, il provoquait un schisme, celui-là le saint synode a décidé qu'il soit complètement dépouillé de toute dignité sacerdotale, dés qu'il sera convaincu d'avoir commis cette iniquité.

Ces décisions ont été prises et confirmées contre ceux qui sous le prétexte de quelqu'accusation se séparent des supérieurs hiérarchiques et provoquent des schismes et déchirent l'unité de l'Église. Car ceux qui pour la raison d'une hérésie condamnée par les saints synodes ou par les Pères, s'écartent de la communion de leur supérieur hiérarchique, à condition que celui-ci prêche publiquement l'hérésie et l'enseigne tête découverte du haut de l'ambon à l'église, ceux-là, non seulement ils ne seront pas sujets à la peine canonique, en se défendant de communier avec le prétendu évêque avant l'instruction de sa cause par un tribunal d'évêques, mais même ils auront les honneurs dus aux défenseurs de l'orthodoxie; car ils ne condamnèrent pas des évêques, mais des faux évêques et des faux docteurs et ils ne déchirèrent pas l'unité de l'Église par des schismes, mais au contraire ils s'efforcèrent de préserver l'Église de schismes et de divisions.
http://membres.lycos.fr/orthodoxievco/

Mais ensuite, si le Synode refuse d'étudier la chose, ou encore de sanctionner le fautif, que fait-on? Car il ne faut pas sombrer dans la naïveté et penser que le copinage n'existe pas au sein des synodes... Le Métropolite E aurait beau déclaré que l'Eglise est séparée en branches, je doute de pouvoir obtenir sa condamnation à Constantinople où des évêques ont déclaré qu'au fond tous les baptêmes devaient être reconnus. Dans une telle situation (tous pourris pour simplifier à l'extrême), la solution n'est-elle pas le changement de juridiction ou le schisme?

Publié : lun. 04 juil. 2005 16:27
par romaric
Cher Jean-Louis,
Je ne souhaite pas rentrer dans la polémique éculée : les VCO et les plus traditionalistes des membres de l'ERHF ont bien entendu une ecclésiologie très différente de celle de la plupart des eglises patriarcales.
Les arguments des deux partis sont connus et Dieu a déjà jugé.
Je voulait simplement expliqué quelle avait été la démarche du Père Basile, et je me doute bien que beaucoup pensent qu'il a eu tort de quitter son évêque pour un groupe qu'ils considèrent comme dépourvu de grâce.

Publié : lun. 04 juil. 2005 16:45
par samuel
"Les arguments des deux partis sont connus et Dieu a déjà jugé. "

Ce qui veut dire ?

Par ailleurs, en réponse à la question de Jean-Serge de savoir si face à l'abscence de condamnation d'évêques selon lui hérétiques ne faut-il pas choisir le schisme, Jean-Serge pourquoi n'avez vous pas choisi le schisme, puisque vous semblez convaincu de l'hérésie des Patriarcats, dont le votre ?

Publié : lun. 04 juil. 2005 16:55
par romaric
Cher Samuel,

"Dieu a déjà jugé" signifie bien sûr que si l'un des deux parti est en tort (ce qui est forcément le cas) Dieu sait déjà duquel il s'agit (et je veux bien admettre que, n'étant pas infaillible, ce soit moi qui ait tort puisqu'il se peut que les Eglises officielles aient raison et que je soit dans le schisme et l'hérésie).

Publié : lun. 04 juil. 2005 17:01
par samuel
Cher Romaric,

Toute la différence entre un florinien et un mathéiste aparait dans votre réponse "irénique"!

Merci d'avoir mis de l'eau dans votre vin.

Publié : lun. 04 juil. 2005 17:21
par Jean-Serge
J'aimerais bien savoir où j'ai dit que mon Patriarcat était hérétique et où j'ai dit que les Patriarcats étaient tous hérétiques... Trouvant l'ambiance trop oecuméniste, j'ai opté pour une des solutions que j'évoquais, changer de juridiction et donc de paroisse et "boycotter" les endroits "oecuménistes".

Mis à part cela, je ne n'ai à ce jour entamé aucune procédure pour demander une déposition de prêtre ou d'évêque... Et donc je ne suis guère confronté à un cas de soutien d'un synode à un membre du clergé professant l'hérésie. Je doute fort que dans ma juridiction actuelle, le cas se présente...

En revanche, je ne peux qu'inviter les personnes qui se trouveraient dans une telle circonstance de faire cette démarche en masse, le peuple orthodoxe étant gardien de la foi... Ainsi lors des prochaines vêpres orthodoxes à Notre Dame, il serait intéressant d'écrire en masse à l'Evêque Innocent de Chersonèse si son diacre profère un "Prions pour André archevêque de Paris"...

Publié : lun. 04 juil. 2005 18:02
par Jean-Louis Palierne
Si l’on parle de canonicité, les canons nous proposent l’exemple de l’Église de Chypre en exil, à cause de l’invasion de leur île par les Arabes. Une grande majorité des fidèles et du clergé s’étant enfuie, l’Église de Chypre (autocéphale) ne pouvait plus fonctionner, mais le patriarcat de Constantinople leur accorda une metropole en Bythynie; où ils purent recouvrer leur vie canonique d’Église de Chypre en exil, tout en devenant une métropole locale. Le Patriarche œcuménique n’eut pas la même générosité lorsque “l’Administration provisoire de l’Église russe” dut s’enfuir de Crimée dans un bateau et arriva en rade de Constantinople. Plus tard le Patriarche de Serbie offrit aux Russes de constituer une Église en exil tout en administrant la métropole de Karlovac. C’est ainsi que naquit canoniquement l’ERHF. Mais après l’invasion allemande en Serbie et durant la très cruelle oppression qui s’ensuivit, l’ERHF déplaça son siège à Münich, puis après la fin de la guerre, à New-York. On était loin des canons !

Quant aux canons du concile Prime-Second, ils autorisent, et même recommandent et louent ceux qui rompent la communion d’avec les hérétiques, mais pas ceux qui construisent une nouvelle Église, érigeant autel contre autel, tant que les Conciles provinciaux et éventuellement supérieurs en appel n’auront pas déposé un évêque. Là est toute la différence, comme dans le cas de saint Maxime qui, loin de construire autre chose accepta, au péril de sa vie, d’aller en présence de ces hiérarques qu'il accusait d'être dans l’erreur, pour discuter avec eux. Dans les Actes de son martyre, il les appelle “Messeigneurs”, et accepte de baiser après eux l’Évangile qu’ils avaient souillé de leurs lèvres. C'était donc à titre personnel qu'il les condamnait.

Celà dit, je ne méconnais pas que ceux qui agissent ainsi, en se séparant prématurément de ceux qu’ils accusent (c’est donc en vertu d'une mauvaise ecclésioilogie), le font par zèle pour la Vérité. Mais la méthode utilisée est fausse.

Publié : lun. 04 juil. 2005 18:59
par Jean-Serge
Jean-Louis Palierne a écrit : Quant aux canons du concile Prime-Second, ils autorisent, et même recommandent et louent ceux qui rompent la communion d’avec les hérétiques, mais pas ceux qui construisent une nouvelle Église, érigeant autel contre autel, tant que les Conciles provinciaux et éventuellement supérieurs en appel n’auront pas déposé un évêque.
Je veux bien mais si l'évêque n'est pas déposé? S'il a le soutien du Synode. On se prend le retour de bâton (pardon de crosse) en pleine face?

Il suffit de voir le cas de la Géorgie. Participation au COE. Insurrection dans des monastères qui menacent de rompre la communion avec le Patriarche. Sous la pression le Synode décide du retrait du COE mais parallèlement défroque les moines rebelles pour incitation au schisme. Les moines rebellent rejoignent alors l'HOCNA. On voit là la fourberie du Synode, qui a subitement découvert les "limites" de l'oecuménisme, alors qu'auparavant il y participait avec joie. J'ai vu les cassettes des interventions du Patriarche et d'autre prêtres.

Ce que prévoit les Canons du Concile de Prime Second n'est valable que si le Synode fonctionne de façon indépendante sans copinage et autres coups de pouce suspect aux amis. Autrement, on aura beau se plaindre auprès du Synode, on finira au pire défroqué et exclu... et au final au sein de l'Orthodoxie alternative et au mieux on recevra une lettre gentille nous invitant à nous calmer. L'autre solution et de se taire et d'avaler les couleuvres indigestes.