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Du père Basile Sakkas

Publié : mar. 28 oct. 2003 0:08
par Catherine
Puisque Antoine a mis un écrit du père Basile sur le Forum (Qui se sépara de l'autre ?), je suis amenée à dire ce que je sais de ce grand théologien orthodoxe de notre temps, en guise de présentation.
Les écrits du père Basile Sakkas, prêtre grec VCO résidant en Suisse, sont connus et cités par tous les orthodoxes dignes de ce nom en Europe et même aux États-Unis. Ils sont de la plus stricte orthodoxie et d'une simplicité remarquable, accessibles à tous.
Le père Basile était le premier en France à découvrir l'hétérodoxie de l'ÉCOF, et les incohérences de l'ÉRHF.
Loin de son pays natal, il était à la recherche de l'orthodoxie véritable en Europe occidentale sans la trouver. C'est lui qui a dit cette phrase mémorable :
"Si l'orthodoxie se trouve chez les Papous, allons chez les Papous, même si ça nous coûte".
Qu'est-ce que cela veut dire ? Eh bien, tout simplement qu'il faut être complètement libre de nos attaches nationales, culturelles, familiales et autres quand nous cherchons l'orthodoxie, et même s'il faut aller très loin, la vérité doit être notre seul critère. Dès que l'on s'arrête à des considérations contingentes, on perd de vue l'absolu de notre quête.
Seul un Grec a pu dire cela.
C'est la démarche inverse que l'on trouve le plus souvent chez les Russes, hélas, et chez d'autres peuples slaves aussi, qui pensent que c'est leur identité nationale qui détermine leur orthodoxie.
Les occidentaux ont aussi tendance à privilégier soit une nation, soit une ou des personne(s) qui leur ont fait connaître l'orthodoxie et se laissent influencer par des considérations affectives ou intellectuelles, héritées souvent de leur ancienne fausse religion où l'émotionnel ou le cérébral tenaient lieu du spirituel quasi inexistant.
Le père Basile, qui ne croyait plus à l'orthodoxie de l'Église officielle de son pays natal, la Grèce, était prêt à aller n'importe où pour trouver l'orthodoxie, parce que ce n'est pas la grécité qui importait pour lui.
Finalement, c'est quand-même en Grèce qu'il a trouvé l'Église des VCO et il était celui qui a fait connaître l'existence des "matthéistes" en Europe occidentale au début des années 1970.

Publié : mar. 28 oct. 2003 0:45
par Claude le Liseur
A ma connaissance, le père Basile Sakkas, qui travaillait dans l'administration du CERN à Genève, a fini son ministère infatigable au service de l'Orthodoxie comme catéchiste au Centre orthodoxe du Patriarcat oecuménique à Chambésy du temps de l'inoubliable métropolite Damascène (Papandreou) de Suisse, aujourd'hui métropolite d'Andrinople. Me trompè-je?

Pour le reste, je ne peux que souscrire à l'éloge que vous faites de ses oeuvres, à la fois d'une grande profondeur théologique et accessibles à tous. Il y a longtemps, vers 1973-75 (je n'étais pas encore né!), il publia à Genève une importante revue orthodoxe, La Foi transmise.

Publié : mar. 28 oct. 2003 1:01
par Catherine
Je ne sais pas du tout ce qu'il est devenu. Tout est possible. Je sais qu'au moment de mon baptême (1980), ma marraine grecque, qui vivait à Genève et le connaissait bien, parlait de lui en termes mystérieux, et regrettait qu'il n'écrivait plus. D'autres disaient : "il ne répond plus aux lettres que nous lui écrivons".

Publié : mar. 28 oct. 2003 8:14
par Antoine
Merci de tous ces renseignements sur le Père Basile Sakkas.
Quels sont ses écrits disponibles en Français? Je n'ai rien trouvé d'autre que le texte puisé dans la revue du Père Cassien.

Père Basile

Publié : mar. 28 oct. 2003 9:51
par Catherine
J'ignore si ses écrits ont jamais fait partie d'un recueil — si non, c'est un travail qui devrait se faire impérativement ! —, mais il a toujours écrit autant en français qu'en grec, et toujours en français dans sa revue "La Foi transmise". Je n'en possède que quelques numéros, mais ils doivent être trouvables quelque part. (Je peux me renseigner auprès de ses premiers "disciples").
Le père Cassien a publié de lui, en plus de "Qui se sépara de l'autre ?", plusieurs autres articles dans son bulletin "Orthodoxie".
Et il est constamment cité par tous ceux qui cherchent un appui de leur foi vraie orthodoxe en face de diverses cacodoxies. C'est lui qui a donné le ton de la résistance anti-œcuméniste en France et Ambroise Fontrier (+ 1991) était un des premiers à s'associer à son combat, mais "ne voulait pas aller chez les Papous" et seul Père Cassien a fait le pas de passer chez les "matthéistes" de Grèce (en 1974). Il s'y est fait baptiser, et est entré au monastère, avant d'être ordonné (malgré lui) diacre puis prêtre par eux.
Voici les titres de deux articles de père Basile et un extrait d'une de ses lettres, que je trouve dans "Orthodoxie" : Au sujet de l'autosuggestion (n° 7), Beauté cachée et voilée (n°s 31-32) et C'est dans la faiblesse… (n° 27).

Publié : mar. 28 oct. 2003 10:06
par Antoine
Voilà un bon travail à faire: scanner les textes du Père Basile et les mettre à dispo sur internet. (Notre site en préparation...)
C'est un système d'édition qui n'est pas cher et il n'y a pas l'excuse des faibles moyens.

P. Sakkas

Publié : mar. 28 oct. 2003 14:08
par eliazar
Merci, Katherine !
Et merci aussi pour avoir cité le P. Ambroise (Fontrier), qui était Grec comme son nom ne le laisserait pas supposer ! Il descendait d’un porte-drapeau français égaré en Anatolie après la première fuite honteuse de Napoléon (à l’époque encore Bonaparte) lorsqu’il avait abandonné ses soldats devant l’ennemi en août 1799, après l’échec du siège de St Jean d’Acre.

Les Fontrier grecs et orthodoxes avaient conservé de cet ancêtre quelques souvenirs, dont son drapeau régimentaire de la campagne d’Égypte, qu’il avait réussi à cacher dans la débâcle qui suivit l’assassinat de Kléber au Caire. C’est lui qui sauva la vie du futur père Ambroise, encore enfant. Lors de l’exode dramatique des Grecs chassés par Mustapaha Kémal, pendant l’hiver 1922, les exilés grecs du village des Fontrier parvinrent en effet à traverser des villages turcs férocement excités contre les Grecs sans être jamais inquiétés, et purent rejoindre le port d’embarquement de Smyrne sans un seul mort : leur cortège avait marché tout le long de cette interminable route derrière leur vieux prêtre arborant ce drapeau français historique – pendant que le gouvernement d’Atatürk était en pleines négociations avec les Alliés !

J’ai eu la joie de connaître le P. Ambroise. C’était un homme doux, silencieux et profondément spirituel, mais dont un sourire blagueur éclairait parfois le visage de manière inattendue. Il a été très bon pour moi, et je lui garde une profonde reconnaissance. C’est après un long entretien avec lui que j’ai commencé à envisager de rejoindre les VCO du boulevard de Sébastopol (ce que je ne fis d'ailleurs qu'après sa mort); j’étais encore melkite lorsque je suis allé pour la première fois le rencontrer; ce jour-là, il était accompagné par le père Patrick (Ranson) qui portait un enfant dans ses bras : c’était sa fille, celle qui fut tuée quelques années plus tard avec lui dans un accident de la route en Grèce.

Le P. Ambroise a beaucoup fait pour que soit créée une véritable Église Orthodoxe de France. Mais c’était un homme simple, qui était un peu ébloui par les qualités intellectuelles des jeunes universitaires qui lui avaient demandé de devenir leur père spirituel. Et il s’est trop laissé emporter par leur désir impétueux de faire tout, tout de suite. C’est leur impatience bouillonnante qui a été cause de cette course à l’épiscopat à cause de quoi le boulevard Blanqui dévia vers les florinéens.

Le premier évêque grec qu’ils avaient contacté (je me demande si ce n’était pas l’évêque André, du reste ?) n’avait pas accepté de consacrer d’emblée le futur Photios (Terestchenko) : c’était une lettre personnelle du P. Ambroise qui l’en avait dissuadé. Le P. Ambroise admirait beaucoup son jeune disciple, mais ne le jugeait pas encore mûr pour une telle charge – et il avait raison.
Pourtant, quand Photios réussit à trouver un évêque VCO consécrateur, le P. Ambroise eut la faiblesse de considérer que c’était la volonté de Dieu, et s'inclina. C’était un vieux moine très humble…

Écrits du père Basile

Publié : mar. 28 oct. 2003 18:18
par Catherine
Antoine,
Voici 7 autres écrits parus dans "Foi transmise" (d'après le style, certainement tous du Père Basile Sakkas) et repris dans "Orthodoxie" :

N° 14 : ORTHODOXIE ET EXCLUSIVITÉ DE LA RÉVÉLATION DIVINE

N° 26 : JÉSUS CHRIST LE SAUVEUR PERSONNEL ET INDIVIDUEL DE CHACUN DE NOUS
L’AMOUR VÉRITABLE

N° 29 : LA PREUVE DE NOTRE FOI
LE COUCHER À L’OCCIDENT

N° 51 : L’OBÉISSANCE ENVERS LA HIÉRARCHIE SELON LES CANONS

N°s 63, 64, 65, 66, 69, 71, 74 : LE CALENDRIER DE L’ÉGLISE

Et j'en ai trouvé un en traduction anglaise sur un site roumain que nous a communiqué Axel (Avons-nous le même Dieu que les non-chrétiens ?), mais je suis sûre que je l'ai déjà lu en français quelque part, donc je ne vais pas le retraduire.

Je n'ai pas de scanner.

Publié : mar. 28 oct. 2003 18:44
par Claude le Liseur
La version française de l'article du père Basile Sakkas, "Avons-nous le même Dieu que les juifs et les musulmans?", est parue dans le n° 41-42 de La Lumière du Thabor, Editions L'Âge d'Homme, Lausanne 1994, pp. 175-180.

Publié : mar. 28 oct. 2003 18:49
par Catherine
Cher Éliazar, vous dites :
Le premier évêque grec qu’ils avaient contacté (je me demande si ce n’était pas l’évêque André, du reste ?) n’avait pas accepté de consacrer d’emblée le futur Photios (Terestchenko) : c’était une lettre personnelle du P. Ambroise qui l’en avait dissuadé. Le P. Ambroise admirait beaucoup son jeune disciple, mais ne le jugeait pas encore mûr pour une telle charge – et il avait raison.
Pourtant, quand Photios réussit à trouver un évêque VCO consécrateur, le P. Ambroise eut la faiblesse de considérer que c’était la volonté de Dieu, et s'inclina.
Si vous pensez qu'il pouvait s'agir de l'ex-archevêque "matthéiste" André d'Athènes, successeur de Mgr Matthieu de bienheureuse mémoire, cela ne pouvait pas être possible : les florinéens de France ne pouvaient pas demander aux "matthéistes" grecs de consacrer un des leurs, puisqu'ils n'ont JAMAIS été en communion avec eux.
Les florinéens veulent faire croire depuis toujours que rien ne les sépare de nous, mais malheureusement, ils ont beau avoir plein de gens bien intentionnés parmi leurs membres, tout le groupe de Sébastopol est issu de l'épiscopat non-canonique d'un prêtre défroqué par Mgr Matthieu, et c'est une chose que la hiérarchie florinéenne cache soigneusement aux fidèles.
Du reste, nous avons dénoncé aussi sur ce Forum leurs incohérences.

Mais où se cache le père Basile Sakkas ?

Publié : dim. 02 nov. 2003 22:15
par Catherine
J'ai eu un coup de fil à l'instant d'un de nos fidèles à qui j'ai demandé ce que devenait le père Basile.
Il est toujours VCO et habite à Athènes, mais il vit très retiré du monde, et n'écrit plus.
Il n'a jamais été en communion avec Constantinople, donc je pense, cher lecteur Claude, que vous avez dû le confondre avec qn d'autre.
Apparemment, il était sorti de sa retraite une dernière fois entre 1995 et 1998, lorsqu'il s'est senti amené à défendre les VCO de Chypre qui ont été attaqués injustement. Ce dernier écrit de lui a paru en grec, édité par l'Institut Saint Épiphane à Chypre.
Les florinéens en ont publié une traduction tronquée dans leur revue "La Lumière du Thabor", après avoir supprimé la défense de Mgr Matthieu que cet écrit contenait également dans l'original grec.
Si quelqu'un peut me trouver cette traduction, la scanner et me l'envoyer, ma reconnaissance le poursuivra jusqu'au tombeau et même au-delà.

Publié : dim. 02 nov. 2003 22:55
par Claude le Liseur
Dans ce cas-là, j'ai été mal informé par un clerc de l'Eglise russe hors frontières qui m'avait affirmé qu'à sa connaissance, le père Sakkas avait passé ses dernières années de présence à Genève en oeuvrant au sein du patriarcat de Constantinople.

Publié : lun. 03 nov. 2003 19:39
par Catherine
Et voilà comment se répandent les fausses rumeurs.
Il est vrai que le père Basile avait mystérieusement "disparu de la circulation", mais cela m'aurait bien étonnée que ce fervent défenseur des VCO se mette au service de leurs adversaires.
Certes, les conversions existent dans tous les sens, et même la duplicité totale dans une seule personne, chose que je n'aurais jamais pu croire, si je n'en avais pas été témoin.
Un soi-disant VCO anglais, autrefois en communion avec les "matthéistes", a écrit un beau livre contre la franc-maçonnerie et il s'est avéré qu'il était lui-même franc-maçon. Actuellement, il se trouve dans un groupe VCO schismatique et écrit des articles contre les "matthéistes". Je ne sais pas si ce groupe est au courant qu'il est franc-maçon. Mais peut-être cela ne les dérange-t-il pas.
Je connaissais aussi un prélat, autrefois en communion avec les "matthéistes", qui a écrit un livret contre la magie et il faisait lui-même de la magie.
Cette sorte de duplicité est un grand mystère pour moi.
Je me demande où est le cœur des gens de cette sorte. Pour ou contre ce qu'ils font, pour ou contre ce qu'ils écrivent ? Comment s'arrangent-ils avec leur conscience ? J'en frissonne de crainte.
Et comment vont-ils terminer leur parcours… ? Que Dieu leur donne le repentir.
Enfin, je suis contente de savoir que le père Basile n'a pas quitté les VCO. Cela aurait été tout de même étonnant, après toute une vie à leur service !

Publié : mer. 05 nov. 2003 0:13
par Claude le Liseur
Comment, Catherine, ainsi, VM est un FM?

Cela expliquerait ces passages incessants des matthéistes aux floriniens, des floriniens à Souzdal, et de Souzdal à Callinique...

Publié : mer. 05 nov. 2003 9:22
par Catherine
Eh oui, lecteur Claude, hélas. Et dire qu'il a écrit des choses si belles, si convaincantes en faveur des VCO !!!
Avez-vous vu son article "théologique" relativement récent en défense des icônes représentant Dieu le Père ?
Il l'a écrit pour étayer l'assertion selon laquelle ceux qui ont fait le schisme de 1995 au sein des "matthéistes", se sont séparés de nous pour des raisons théologiques, parce que Mgr André était iconoclaste.
De même que père Cassien, bien sûr, et les autres théologiens qui avaient pris position contre la représentation de Dieu le Père et d'autres icônes décadentes !
Père Cassien iconoclaste ! On aura tout vu.
Mais les controverses concernant ces icônes ne leur étaient qu'un prétexte pour briser l'unité des "matthéistes".
On pense que l'évêque qui a fomenté le complot contre Mgr André était lui-même probablement FM.