Re: lectures : l'homme qui a gagné le combat spirituel
Publié : ven. 20 août 2010 0:08
Concernant la Philosophie,à une place le Synodicon nous prévient :PierreTibur a écrit :Concernant celui que je suis en train de lire, ce qui est frappant pour le néophyte que je suis, c'est cette idée qui est littéralement martelée tout au long du livre : point de philosophie en Orthodoxie, tout repose sur la tradition des pères, est alimenté par la lecture des Livres Saints, et toute connaissance, tout concept repose sur l'expérience, y compris ce que l'Église dit sur la Trinité et les relations entre les hypostases.
Voyons aussi avec cette note, la pensée des Pères sur la Philosophie :A ceux qui approfondissent les sciences païennes et ne contentent pas de les étudier à titre de culture générale, mais suivent pour de bon les vaines doctrines des penseurs païens et les tiennent pour vraies ; qui s'appuient sur elles, comme si elles avaient de la solidité, au point d'y amener autrui, ouvertement ou en secret, et de les enseigner sans hésitation –anathème !
"Synodicon de l'Orthodoxie" traduction en français, Jean Gouillard, Le synodikon de l'Orthodoxie, dans Travaux et Mémoires 2 , p.1-316, 1967.
Comme on l'a vu plus haut le Synodicon est clair: il n'est pas interdit de lire la Philosophie, tant que c'est pour enrichir sa culture générale. Par exemple le père Romanides précise :Les Pères appelaient la philosophie, au mieux, une «sagesse du dehors, capable d'orner «l'homme extérieur» seulement –notre moi superficiel, non de renouveler «l'homme intérieur» à l'image du Christ. Ils voyaient aussi dans l'application de cette philosophie profane à la Révélation, la source de toutes les hérésies. L'idée qu'elle puisse être conçue comme source de progrès spirituel et d'illumination leur eût paru plus qu'un paradoxe, puisque les luttes christologiques antiariennes et antinestoriennes furent dirigées contre l'application des catégories philosophiques à la Sainte Trinité. Voir notamment les réfutations d'Eunome par saint Grégoire de Nysse et saint Basile.
(Note: ) 20. De l'introduction du père Patric Ranson dans Nicolas Cabasilas, La Mère de Dieu (Traduction Jean-Louis Palierne)
PS: On peut retrouver une partie de l'article " Le Christ la Vie du Monde" du père J. Romanides (il manque encore un peu jusqu'à la fin, qui sera prête bientôt) sur ce blog : http://avvakoum.blogspot.com/2009/12/le ... -pere.htmlLa tradition patristique a été amenée à se servir du langage philosophique de son temps afin de se faire comprendre et de lutter contre les hérésies déformant la tradition de l’Eglise. Ce qui ne signifie pourtant pas qu’on utilisa la philosophie pour comprendre les enseignements du Christ.
Père J. Romanides Le Christ la Vie du Monde, extrait du chapitre C (article parue dans la revue "Lumière du Thabor" 24 et 25 (Sébastopol).