adam a écrit :
l'ECOF, est-ce bien "Eglise Catholique Orthodoxe Française"? Si tel est le cas, comment se fait-il que la paroisse Sainte-Irénée du boulevard Blanqui ne soit pas, comme vous dites, en communion avec l'Eglise orthodoxe.
Parce que, dans un pays comme la France, les termes «orthodoxe» ou «catholique» ne sont pas des termes protégés par la loi et que n'importe qui peut s'intituler «orthodoxe» ou «catholique», d'où les répertoires savoureux que publiait le RP Vignot. Notez que, même dans un pays comme la Suisse qui ne connaît pas, sauf à Genève, la séparation des Églises et de l'État, on a bien les catholiques romains (
römisch-katholische Kirche) et les catholiques chrétiens (
christkatholische Kirche). Et le cas de l'ECOF est différent de celui des innombrables Églises parallèles, en ce qu'elle a été en communion avec l'Église orthodoxe jusqu'en 1993, et qu'elle ne l'est plus depuis cette date. Ajoutons que si l'ECOF semble avoir toujours considéré que son acronyme voulait dire «Église catholique orthodoxe de France», le patriarcat de Roumanie, dont elle dépendait de 1972 à 1993, lui avait demander d'adopter la dénomination plus justifiée de «Évêché catholique orthodoxe de France».
adam a écrit :En effet, j'avais cru comprendre par diverses lectures que contrairement à l'Eglise de Rome, en orthodoxie il n'y a pas d'Eglise mais des Eglises orthodoxes.
Êtes-vous sûr que vous n'avez pas confondu avec le protestantisme ? Il n'y a qu'une seule Église orthodoxe qui fonctionne selon les mêmes principes de synodalité et de conciliarité depuis le temps des Apôtres.
Ce qui est vrai, en revanche, c'est qu'il y a des dissidences qui se sont séparées de l'Église orthodoxe en raison de réformes liturgiques mal préparées et mal acceptées: les Vieux-Croyants de Russie, qui ont refusé la correction des textes liturgiques russes au XVIIe siècle (il s'agissait alors de rapprocher les traductions slavonnes des originaux grecs), et les Vieux-Calendéristes de Chypre, de Grèce, de Roumanie et de Bulgarie, qui ont refusé le passage au nouveau calendrier liturgique en 1924 (en 1968 pour la Bulgarie). Vous avez fort peu de chances de rencontrer des Vieux-Croyants en France; en revanche vous pourrez rencontrer des Vieux-Calendéristes. La situation des Vieux-Calendéristes par rapport à l'Église orthodoxe est la même que celle des lefebvristes par rapport à l'Église catholique romaine: personne ne peut dire qu'ils ne sont pas orthodoxes (ou que les lefebvristes ne sont pas catholiques romains), mais il n'y a plus de communion.
Mais dire que, dans l'Orthodoxie, il n'y a pas d'Église, mais des Églises, en raison de l'existence des deux dissidences des Vieux-Croyants et des Vieux-Calendéristes, reviendrait à dire que, dans le catholicisme romain, il n'y a pas d'Église, mais des Églises, à cause de l'existence de dissidences comme les lefebvristes ou les sédévacantistes. Et bien sûr, les Vieux-Calendéristes n'ont pas non plus adopté la théorie des branches ou les idées protestantes selon lesquelles il n'y aurait pas d'Église visible, par exemple.