Re: Ebionites
Publié : dim. 31 janv. 2010 21:03
Voilà quelques données (encore vont suivrent) sur les ébionites, et aussi une de leur dissidence les elkhasaïtes dont on parle plus haut.
Pour les elkhasaïtes il y a aussi ici et si le lien ne vous conduit pas à la bonne pages, il faut chercher avec ELCESAITES (c'est par ordre alphabétique)
Concernant les ébionites on voit que ceux-ci disent que le Christ a été pécheur jusqu’au moment de son baptême dans le Jourdain. A ce propos dans leur Evangile il est d’ailleurs écrit ceci : « Tu es mon fils bien-aimé, je t’ai engendré aujourd’hui » !!! au lieu de « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir. » Matth. 3: 17 , (Darby).Les sectes judéo-chrétiennes.
Les juifs ayant été, géographiquement et psychologiquement, les premiers adeptes de la foi nouvelle, il est tout naturel que le judaïsme n’ait pas, sans combat, abandonné ceux des ses principes qui pouvaient paraître conciliables avec la doctrine chrétienne.
A l’époque apostolique, il existait deux tendances dans le judéo-christianisme : l’une considérait que l’Evangile n’avait pas supprimé la Loi et qu’on devait, par exemple, conserver le rite de la circoncision ; l’autre, plus modérée, admettait, pour les Gentils convertis au christianisme, la possibilité de ne pas observer les prescriptions légales du mosaïsme.
Si l’on s’en tenait à la première opinion, on faisait du christianisme une sorte de secte juive ; dans le cas contraire, on créait deux catégories de chrétiens, les uns « intégraux », les autres judaïsants. Ce fut, du reste, ce qui se produisit dans les débuts : les prosélytes de la justice se soumettaient à toutes les prescriptions de la loi mosaïque, la circoncision se combinant avec une initiation dont le baptême semble avoir fait partie, tandis que les prosélytes de la porte, anciens païens, ne pouvaient pénétrer que dans la première enceinte du Temple et en passant par la « porte des Gentils » ; ce sont eux que les Actes de Apôtres dénomment « hommes pieux », « hommes craignant Dieu ».
En véritable précurseur de l’Eglise universelle, Paul l’ « apôtre des Gentils », s’opposait à ceux qui, « venus de Judée », disaient : « Si vous n’êtes circoncis selon la foi de Moïse, vous ne pouvez être sauvés. » Il fit prévaloir son point de vue à l’assemblé qui réunit à Jérusalem les apôtres et les anciens. Les « zélateurs de la foi », cependant, continuèrent leur agitation à Antioche et en Galatie ; pour eux, partisans attardés du judaïsme pharisaïque, la nation juive devait avoir encore un avenir de gloire sous le règne du Roi-Messie. Ce syncrétisme judéo-chrétien était un édifice trop fragile pour résister à la poussée triomphante de la nouvelle religion cosmopolite. Il se maintint encore, il est vrai, au IIe et au IIIe siècle, mais il devait bientôt disparaître, incapable qu’il était de résoudre le dilemme : juif ou chrétien.
On distingua, dans le judéo-christianisme, la tendance modérée et la tendance radicale. La première était représentée par les nazaréens, dont la doctrine se réclamait de l’apôtre Jacques. C’étaient des israélites fidèles, mais qui réussissaient à combiner la perfection évangélique avec l’observation minutieuse des commandements de l’ancienne Loi. La ruine de Jérusalem et la destruction du Temple (en l’an 70) n’abattirent pas leur nationalisme et leur rêve messianique. Leur centre était la ville sainte, où ils avaient un évêque ; le dernier disparut lors de la répression par les Romains de la révolte de Bar-Kochéba (135). Ils se servaient d’un Evangile écrit en araméen et dont le texte est malheureusement perdu.
Les nazaréens peuvent être considérés comme orthodoxes en ce sens qu’ils ne rejetaient rien des principes du christianisme. Mais l’autre tendance judéo-chrétienne, celle des ébionites, était nettement hérétique. L’origine de leur nom, sans doute dérivé de l’hébreu ébion (« pauvre »), n’a pas été éclaircie. Comme les « zélateurs de la foi », ils faisaient de la circoncision et des pratiques légales une condition nécessaire du salut. En outre, ils rejetaient la conception surnaturelle et la divinité du Christ qui, né naturellement de Joseph et de Marie, était devenu Fils de Dieu par son baptême dans le Jourdain. Ils se rapprochaient de la secte israélite des esséniens par leur continence alimentaire et leurs fréquentes ablutions.
Une variété curieuse de l’ébionisme est l’elcésaïsme, où se mêlent aux idées judéo-chrétiennes la gnose, la magie et l’astrologie. Son livre sacré, révélé par un ange et apporté du fond de l’Orient par le sage Elcésaï, enseignait que le Fils de Dieu, seigneur des anges, avait eu plusieurs avatars, d’Adam à Jésus. Le candidat à la secte devait réciter la formule suivante : « J’atteste le Ciel, l’eau, les esprits saints, les anges de la prière, l’huile, le sel et la terre, que dorénavant je m’abstiendrai de pécher, de forniquer, de voler, d’injurier, de désirer ou de haïr le prochain, de rompre les pactes et de me complaire aucun mal » Le néophyte était alors plongé tout habillé dans l’eau baptismale. Si l’elcésaïte retombait dans le péché, il pouvait s’en relever par un nouveau baptême, dit bain de réconciliation.
G. Welter "Histoire des sectes chrétiennes", Payot, 1950. p. 28, 29 et 30.
Pour les elkhasaïtes il y a aussi ici et si le lien ne vous conduit pas à la bonne pages, il faut chercher avec ELCESAITES (c'est par ordre alphabétique)