J-Gabriel a écrit :Comme on peut le remarquer dans le témoignage en haut, ceux qui se préparaient à mourir confessaient bien le Christ et ne rendaient pas culte à César.
L’Empire Perse attaché à la religion mazdéenne ; sous les souverains sassanides était un Etat théocratique au plein sens du terme et ainsi les chrétiens, à l’instar des mazdéens, ne bénéficiaient d’aucune protection - dans le cadre romain les chrétiens ont bénéficiés officiellement de la protection de l’Empire qu’à partir de saint Théodose II, qui a légiférer les édits, depuis saint Constantin à son grand-père saint Théodose 1er- et la persécution fut particulièrement violente sous le roi Sapor II (Châhpûhr II) , l’historien laïc Sozomène dans son Histoire ecclésiastique rapporte 16 mille martyrs ! Le même Sozomène raconte que les rois perses estimaient que les chrétiens (orthodoxe en l’occurrence) partageaient les sentiments de leur ennemi César. C’est pour cela que j’ai écrit plus haut « que c’est César qu’il visait à travers ces persécutions ».
Si maintenant quelque chose dans mon intervention vous porte à croire que j’ai blasphémé contre les saints martyrs de Perse, c’est que j’ai du mal formulé et je m'en excuse.
On peut voir sur le présent forum (ici:
viewtopic.php?f=7&t=1722 ) une icône récente peinte en Grèce et représentant le martyr saint Anastase le Persan (mémoire le 22 janvier).
Saint Anastase est un cas un peu particulier, car il a été martyrisé à l'époque où Chosroès II s'était emparé de la Palestine, et il ne fait pas partie de la cohorte inombrable des martyrs de la Perse proprement dite. Toutefois, c'était un Iranien, martyrisé parce qu'il avait quitté le mazdéisme pour embrasser la foi en Christ notre Sauveur.
En cela, il annonce aussi les martyrs qui périrent par l'Islam selon le scénario qui allait devenir classique conversion plus ou moins forcée à l'Islam - repentir et retour à la Foi - martyre sous l'accusation d'apostasie. Ce schéma, nous le retrouvons dans beaucoup de biographies de martyrs de la Turcocratie, et Paradjanov le montre à l'oeuvre à travers le personnage de Nodar Zakarachvili dans son film
La légende de la forteresse de Souram (ici:
viewtopic.php?f=1&t=2417 ). On sait que ce schéma est toujours valable de nos jours. L'ancien membre des Frères musulmans Anouar El-Sadate, héros douteux de l'Occident désinformé et désormais anti-chrétien, tenta de rétablir la peine de mort pour "apostasie de l'Islam" dans l'Egypte des années 1970. Les monarchies pétrolières du Golfe arabo-persique décapitent chaque année des musulmans qui ont embrassé le Christ, sans que cela soulève des protestations des protecteurs anglo-saxons des émirs du pétrole, Anglo-Saxons que l'on connaît pourtant, dans d'autres contextes, si prompts à mettre en avant leur
God et à parler de christianisme, de démocratie et de droits de l'Homme - surtout quand il s'agit de trouver un fallacieux prétexte pour massacrer des populations moins pourvues en dollars que la famille royale séoudienne. Nous avons déjà parlé sur le présent forum des mesures répressives que "notre ami le roi" Hassan II du Maroc prévoyait contre ceux qui voulaient quitter l'Islam (ici:
viewtopic.php?f=1&t=1710&p=10500 ). (Hassan II le bien mal nommé, puisque l'adjectif
hasan حسنveut dire bon en arabe, et que les sadiques traitements infligés aux frères Boureqat au bagne de Tazmamart ne semblent pas être l'indice d'une grande bonté de la part de celui qui les avait ordonnés -et ceci sans faire abstraction de ses mérites et de ses succès en tant que gouvernant.) Nous avons déjà eu l'occasion de constater comment la peine de mort pour apostasie avait réapparu en Afghanistan après que les Anglo-Saxons et leurs valets d'Europe continentale ont confié les destinées de ce pays aux Taliban, puis -lorsque les Taliban eurent cessé de donner entière satisfaction à leur maître - au fantoche Hamid Karzaï. On pourra au passage laisser les Neyrinck de service s'extasier sur la tolérance islamique (ici:
viewtopic.php?f=1&t=2413), et se demander comment les Occidentaux de cet acabit peuvent se pâmer d'admiration devant la solidité des convictions religieuses des musulmans sans se demander un seul instant pourquoi c'est la seule religion qui, à notre époque, en est à devoir demander l'application de la peine de mort contre ceux qui veulent la quitter. Si cette religion était aussi sûre d'elle-même, aurait-elle besoin de menacer de mort ceux qui veulent la quitter pour aller voir ailleurs?
Il est intéressant de rappeler au passage, à travers l'exemple de saint Anastase le Persan et d'autres chrétiens iraniens qui moururent martyrs par la main des mazdéens au temps des Sassanides, que, sur ce point, l'Islam n'a fait que reprendre la pratique du mazdéisme. Le mazdéisme, organisé en puissante théocratie, prévoyait la peine de mort pour le mazdéen qui quittait cette religion et ce fut la peine appliquée à saint Anastase le Persan. On a souvent évoqué l'influence des hérésies chrétiennes et du judaïsme sur les origines de l'Islam; il serait bon de ne pas oublier l'influence de la vieille civilisation perse - d'autant plus qu'un contigent ébionite (selon toute probabilité ceux que l'on appellerait plus tard les musulmans) combattait aux côtés de Chosroès II (persan Khousrô
خسر و) lors de la prise de Jérusalem en 614. Le Coran lui-même, dans sa rédaction actuelle, fait une discrète allusion à la conquête de la Palestine par les Sassanides (sourate XXX, versets 2-3). Les biographies officielles "islamiquement correctes" de Mahomet mentionnent une lettre envoyée à Chosroès Parviz, le roi des rois de Perse (cf. Philippe Aziz,
Mahomet, Ramsay, Paris 1997, page 301; Philippe Aziz - de son vrai nom Aziz Mahjoub - conclut pour sa part au caractère "totalement imaginaire" de la lettre qui aurait été en même temps envoyée au basileus Héraclius, l'empereur des Romains). On pourrait aussi se poser des questions sur la figure de Salman le Persan, compagnon de Mahomet dans les biographies officielles (mais que faisait un Persan dans le Hedjaz?), et quasi-divinisé chez les Alaouites de Syrie. Avouons que tous ces liens avec les Sassanides ou la Perse ne sont guère compréhensibles si l'on s'en tient aux idées reçues sur les origines de l'Islam.
Là encore, l'étude de l'ancien Empire perse sous la dynastie sassanide et du mazdéisme, Empire et religion qui furent pendant trois siècles les pires persécuteurs et les pires diviseurs des chrétiens, avant d'être la matrice d'autres persécutions à venir, est un sujet des plus instructifs.
Saint Anastase le Perse fut martyrisé par les madzéens le 22 janvier 628. Le 29 février suivant, Chosroès II, le responsable de tant de malheurs pour les chrétiens d'Orient, fut mis à mort dans son palais par son entourage révolté, alors même que l'armée d'Héraclius avait déjà libéré Ctésiphon.