Demande de prière pour la réunion préconciliaire de Chambésy

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Claude le Liseur
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Demande de prière pour la réunion préconciliaire de Chambésy

Message par Claude le Liseur »

On nous demande de diffuser cette demande de prière semble-t-il préparée par la Fraternité orthodoxe en Europe occidentale et l'ACER-MJO.

Révérends Pères,
Chers Frères et Soeurs,



Du 6 au 13 juin se tiendra à Chambésy (près de Genève en Suisse) une consultation panorthodoxe, en préparation du Saint et Grand Concile de l'Église orthodoxe. Pendant ces jours, plusieurs délégués des Églises autocéphales prieront, réfléchiront et travailleront ensemble sur la question brûlante de l’organisation de la présence orthodoxe en Occident. Cette rencontre revêt une grande importance pour notre Église dont le témoignage est trop souvent mis à mal par des divisions.

Pour soutenir ce cheminement, efforçons-nous durant cette période (seuls, en famille, en communauté) de prier le Seigneur pour qu'Il accorde la confiance et l'humilité à chacun des délégués, et l'unité, la paix et la concorde à l’ensemble de la consultation.

« Eh bien, moi, je vous dis : Demandez, et il vous sera donné !» (Lc XI, 9)





A Pan-Orthodox consultation will take place in Chambésy (near Geneva , Switzerland ) from the 6th to the 13th of June, in preparation for the Great and Holy Council of the Orthodox Church. During this time, several delegates from the autocephalous Churches will pray, think and work together on the burning question of the organization of Orthodoxy in the West. This meeting is of great importance for our Church whose witnessing is only too often undermined by divisions.

To support this process, let us try (those alone, those in families or in communities) to pray the Lord in the ensuing days that He grants trust and humility to each one of the delegates, and unity, peace and concord to the entire consultation.



“And I tell you: Ask and it will be given to you” (Luke XI, 9).





Από τις 6 έως τις 13 Ιουνίου 2009 θα πραγματοποιηθεί στο Σαμπεζύ (κοντά στη Γενεύη της Ελβετίας) πανορθόδοξη διάσκεψη για την προετοιμασία της Αγίας και Μεγάλης Συνόδου της Ορθοδόξου Εκκλησίας. Κατά τη διάρκεια των ημερών αυτών, πολλοί αντιπρόσωποι των αυτοκεφάλων Εκκλησιών θα προσευχηθούν, θα συσκεφθούν και θα εργασθούν μαζί για το καυτό θέμα της οργάνωσης της ορθοδόξου παρουσίας στη Δύση. Η συνάντηση αυτή έχει μεγάλη σημασία για την Εκκλησία μας, της οποίας η μαρτυρία πολύ συχνά υποφέρει από διαιρέσεις.

Για να υποστηρίξουμε αυτήν την πορεία, ας προσπαθήσουμε κατά τη διάρκεια αυτής της περιόδου (μόνοι, με την οικογένειά μας, με την εκκλησιαστική μας κοινότητα) να προσευχηθούμε στον Κύριο να χορηγήσει την αμοιβαία εμπιστοσύνη και την ταπείνωση στον κάθε αντιπρόσωπο, την ενότητα, την ειρήνη και την ομόνοια στο σύνολο της διάσκεψης.

« Καγώ υμίν λέγω, αιτείτε και δοθήσεται υμίν » (λκ 11,9)





أيها الإخوة و الأخوات
إبتداء من 6 حزيران و لغاية 13 منه سوف تنعقد في شانبيزي قرب جنيف في سويسرا اللجنة الأرثوذكسية الإستشارية التحضيرية للمجمع المقدس الأرثوذكسي الكبير. خلال هذه الأيام سوف يتوافد ممثلي الكنائس الأرثوذكسية المحلية للصلاة و التفكير و العمل سوية حول موضوع ساخن و هو موضوع الترتيب الكنسي للوجود الأرثوذكسي في الغرب. من اجل دعم هذا السعي، لنحاول في هذه الفترة < إنفراديا، في العائلة أو ضمن الجماعة> أن نصلي للرب لكي يمنح الثقة و التواضع لكل من ممثلي الكنائس، و الوحدة، و السلام و الوئام لكل العمل الإستشاري المنعقد في جنيف. "و أنا أقول لكم أسالوا تعطوا" لوقا 11،9









ACER-MJO (Action chrétienne des étudiants russes- Mouvement de jeunesse orthodoxe)



et



Fraternité orthodoxe en Europe occidentale
Fourmi_un
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Inscription : mar. 19 août 2008 22:00

Message par Fourmi_un »

Puisque cette délicate question est abordée ici, je me permets de poster ce texte de Saint Justin de Celije (Popovitch) à ce sujet.
Pardonnez-moi, mais j’en ai malheureusement perdu la provenance.

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SUPPLIQUE
ADRESSEE AU SAINT SYNODE
DE L’EGLISE ORTHODOXE SERBE
par le père Justin POPOVITCH


Le Père Justin POPOVITCH, théologien de renom, moine et père spirituel, le P. Justin Popovitch est né au ciel le 7 avril 1979, au monastère de Celije, près de Valjevo, à 80 km de Belgrade, où il était assigné à résidence depuis 1948. Fête de l’Annonciation selon le calendrier julien que suit l’Eglise serbe, le jour de sa naissance au Ciel était aussi celui de son anniversaire : il venait d’avoir quatre-vingt cinq ans. Son rayonnement qui fit sa renommée, s’étendait bien au delà des frontières de son pays. Il laisse une œuvre théologique importante et avait pris, il y a quelques années, des positions courageuses à l’égard du patriarcat de Constantinople. Nous publions ci-après, in extenso, le texte de la supplique qu’il adressa au Saint-Synode de l’Eglise serbe pour la défense des Eglises locales et de la sainte tradition ecclésiologique et canonique de l’Eglise Orthodoxe. Nous voulons, en effet, lui rendre hommage, et il nous semble que la meilleure manière est de publier ce texte admirable.

À Son Eminence Monseigneur JOVAN, Evêque de Chabatz-Vallevo CHABATZ
À l’attention du Saint-Synode de l’Eglise orthodoxe serbe.

Récemment s’est tenue à Chambésy, près de Genève, la "Première Conférence préconciliaire" (21-28/11/76). J’ai lu et examiné les Actes et les Décisions de cette Conférence publiés dans l’édition du "Secrétariat pour la préparation du grand et saint Concile de l’Eglise orthodoxe" à Genève. Selon ma conscience et en ma qualité de membre de la sainte Eglise orthodoxe œcuménique, bien qu’étant le plus humble parmi ses serviteurs, je ressens l’impérieuse nécessité évangélique d’adresser cette supplique à votre Eminence et, par votre intermédiaire, au Saint-Synode de l’Eglise orthodoxe serbe, pour vous faire part de mes tristes observations, de mes douloureuses constatations et de mon anxiété au sujet des préparatifs en vue de ce concile. Je prie votre Eminence et les vénérables Pères du Saint-Synode de m’écouter avec le zèle évangélique et de considérer l’anxiété qu’éveille ce concile dans une conscience orthodoxe qui n’est aujourd’hui, grâce à Dieu, ni unique ni isolée au sein du monde orthodoxe. Il ressort des Actes et des Décisions de cette "Première Conférence préconciliaire orthodoxe" - ainsi nommée et tenue, je ne sais pourquoi, à Genève, où il n’y a pas plus de quelques centaines de fidèles orthodoxes -, que celle-ci a préparé et défini une nouvelle liste des thèmes pour le futur "Grand Concile" de l’Eglise Orthodoxe. Il ne s’agit plus de ce que l’on avait nommé les "Conférences panorthodoxes" telles que celle de Rhodes et celles qui l’ont suivie ; il ne s’agit pas non plus d’un "prosynode" dont il a été question jusqu’à récemment, mais il s’agit de la "Première Conférence préconciliaire" qui amorce une étape précédant immédiatement la réunion de ce Concile œcuménique. En outre, cette Conférence n’a plus travaillé sur les bases de la "liste des thèmes" définie par la première Conférence panorthodoxe de Rhodes (1961) et utilisée jusqu’en 1971, mais elle a effectué une "révision" de cette liste et a convenu d’une nouvelle "liste des thèmes" pour le Concile. Il semble toutefois que cette liste non plus n’est pas définitive, mais qu’elle sera probablement modifiée et complétée. La Conférence a également révisé la "méthodologie" en vigueur jusqu’ici de l’élaboration et des préparatifs définitifs des thèmes pour ce Concile : elle a raccourci tout le "processus", à cause de la hâte évidente de certains qui désirent tenir ce Concile le plus rapidement possible. Car, suivant la déclaration expresse du métropolite Méliton, qui a présidé cette Conférence, le patriarcat de Constantinople et d’autres encore sont pressés de "convoquer" et de tenir ce Concile : ce Concile doit être de "courte durée", il doit s’occuper uniquement d’un "nombre limité de thèmes" et, de plus, suivant les paroles mêmes de Méliton : "le Concile doit approfondir les problèmes brûlants qui empêchent le bon fonctionnement de tout un réseau de systèmes des Eglises locales qui devrait fonctionner comme une Eglise orthodoxe unique" (Actes, page 55). Ce qui nous incite à poser la question : que signifie tout cela, pourquoi cette hâte et où mène-t-elle ?
La question des préparatifs et de la convocation du nouveau "Concile œcuménique" de l’Eglise orthodoxe n’est ni une question nouvelle, ni une question récente dans ce siècle de l’histoire de l’Eglise. Cette question a déjà été posée à l’époque du malheureux patriarche de Constantinople Meletie Metaksakis, un moderniste vaniteux et un réformateur bien connu et le créateur d’un schisme au sein de l’Orthodoxie - lors du soi-disant "Congrès panorthodoxe" de Constantinople en 1923. Il avait été alors proposé que le Concile se tienne à Nis en 1925 ; mais Nis ne se trouve pas sur le "territoire du patriarcat œcuménique" et le Concile n’a pas eu lieu, probablement pour cette raison. Il semble que Constantinople se soit approprié, en général, tous les monopoles : la "Pan-orthodoxie", les "Congrès", les "Conférences", les "Pro-synodes" et les "Conciles". Plus tard, en 1930, s’est réunie au monastère de Vatopède la "Commission préparatoire des Eglises orthodoxes". Elle a défini une "liste des thèmes" du futur pro-synode orthodoxe qui aurait dû aboutir par la suite à la convocation du Concile œcuménique. Après la seconde guerre mondiale, on a vu le patriarche de Constantinople Athënagoras et ses "Conférences panorthodoxes" de Rhodes (encore une fois exclusivement sur le territoire du patriarcat de Constantinople). La première de celles-ci, en 1961, a incité les préparatifs d’un "Concile panorthodoxe", qui devait être précédé d’un "prosynode", et elle a confirmé la "liste des thèmes" pour le pro-synode, déjà connue et préparée à l’avance par les Constantinopolitains : huit grands chapitres, environ quarante thèmes principaux et deux fois plus de paragraphes et de sous-paragraphes. Après la deuxième et la troisième Conférence de Rhodes (1963 et 1964) a eu lieu, en 1966, la "Conférence de Belgrade". Elle avait été appelée tout d’abord "Quatrième Conférence panorthodoxe" (Glasnik SPC - Bulletin de l’Eglise orthodoxe serbe, n° 10, 1966 - et même les documents en grec ont été publiés sous ce nom). Elle a été ensuite dégradée par le patriarcat de Constantinople au niveau de "Commission inter-orthodoxe", tandis que la réunion suivante, tenue sur le "territoire de Constantinople" (dans le "Centre orthodoxe du patriarcat œcuménique" de Chambésy, Genève) en 1968, a été proclamée "Quatrième Conférence panorthodoxe". Au cours de cette Quatrième Conférence, ses organisateurs, impatients de toute évidence, se sont hâtés de raccourcir le chemin jusqu’au Concile, de l’énorme liste de Rhodes (qui était pourtant leur création et non une création étrangère), ils ont extrait et retenu uniquement les "six premiers thèmes" et ont décidé d’une nouvelle "procédure" de travail. À cette occasion, un nouveau corps a été créé, la "Commission préparatoire inter-orthodoxe". Elle doit "coordonner" l’étude des thèmes. Un secrétariat pour la préparation du Concile a également été créé : en fait, un évêque de Constantinople a été désigné, avec pour siège le Centre de Genève cité ci-dessus, tandis que des propositions en vue d’affecter d’autres membres orthodoxes dans ce "Secrétariat" ont été rejetés. Selon le vœu de Constantinople, cette "Commission préparatoire" et ce "Secrétariat" se sont réunis au mois de juin 1971 dans ce même Centre de Genève. Au cours de cette réunion, ont été examinés et adaptés les rapports présentés sur ces six thèmes en question, qui ont été ensuite publiés en plusieurs langues et ont fait l’objet - de même que tout le travail effectué auparavant pour la préparation du Concile - d’une critique sans merci des théologiens orthodoxes. Les critiques de ces théologiens orthodoxes (parmi lesquelles se trouve également ma proposition adressée en son temps par l’intermédiaire de Votre Eminence et avec votre soutien, au Saint-Synode de l’Eglise orthodoxe serbe, et soutenue par de nombreux théologiens orthodoxes, publiée en plusieurs lieux et en plusieurs langues dans le monde orthodoxe - ont probablement fait que la décision de cette "Commission préparatoire" de Genève concernant la "Première Conférence préconciliaire de 1972", qui aurait dû effectuer une "révision" de la liste de Rhodes, n’a pas été réalisée dans les délais prévus, mais avec un retard important. Et voilà, cette "Première Conférence préconciliaire" n’a eu lieu qu’en novembre 1976, encore une fois, cela va de soi, sur le "territoire constantinopolitain" dans le Centre de Chambésy, près de Genève. Ainsi qu’il apparaît des Actes et des Décisions publiés récemment, que j’ai étudiés, cette Conférence a "révisé" la liste de Rhodes de la façon suivante : les délégations participant par l’intermédiaire de commissions ont retenu uniquement dix thèmes pour le Concile (dont trois seulement des six thèmes primitivement choisis !), tandis qu’environ trente autres thèmes, proposés de façon différente, ont été adressés à certaines Eglises pour une étude spécifique, en tant que "problématique de l’Eglise orthodoxe" (en réalité complètement étrangère à l’Orthodoxie), ces thèmes pouvant devenir par la suite l’objet d’un "examen orthodoxe" et éventuellement introduits dans la liste. Comme nous l’avons dit, cette Conférence a modifié le "processus" et la méthodologie de l’étude des thèmes et des préparatifs pour le Concile ; les organisateurs constantinopolitains et certains autres - je le répète -, ont insisté pour qu’il soit convoqué "le plus rapidement possible". Il est évident pour tout Orthodoxe que cette "Première Conférence préconciliaire" n’a apporté rien de neuf, ni d’essentiel, mais qu’elle "induit" de nombreuses âmes et consciences orthodoxes dans les labyrinthes de plus en plus compliqués où les entraînent certains ambitieux, lesquels, semble-t-il, préparent, depuis 1923, le Concile œcuménique auquel aujourd’hui on travaille avec hâte.
Toute cette "problématique" actuelle au sujet des thèmes pour le futur Concile, l’incertitude et le changement dans leur choix, leur définition, leur "catégorisation" artificielle, une nouvelle modification et une nouvelle "rédaction" à plusieurs reprises - cela n’indique pour toute conscience véritablement orthodoxe qu’une seule chose : à savoir qu’à l’instant présent, il n’existe aucun thème effectif, ni impératif nécessitant la convocation et la réunion d’un nouveau Concile œcuménique de l’Eglise orthodoxe. Si même il existe un thème méritant de faire l’objet de la convocation et de la réunion d’un Concile œcuménique, les organisateurs de toutes ces "conférences" et les rédacteurs de ces "listes" récentes et plus anciennes n’en sont absolument pas conscients. Car, s’il en était autrement, comment expliquer que depuis la réunion de Constantinople en 1923, en passant par la réunion de Rhodes en 1961 jusqu’à celle de Genève en 1976, la "thématique" et la "problématique" de ce futur Concile aient été constamment modifiés : on modifie leur nombre, l’ordre du jour, le contenu et même le critère de la "liste des thèmes" qui doivent faire l’objet de l’étude d’un corps ecclésiastique aussi important et aussi exceptionnel que furent et que doivent être tous les saints Conciles œcuméniques de l’Eglise orthodoxe ? En fait, tout ceci met à jour et démontre non seulement une simple inconstance, mais aussi une incapacité évidente et une méconnaissance de l’Orthodoxie de la part de ceux qui, en ce moment, dans une telle situation et de cette façon, imposent leur "Concile" aux Eglises orthodoxes, leur ignorance et leur incapacité de ressentir et de comprendre ce qu’a signifié et ce que signifie toujours un Concile œcuménique proprement dit pour l’Eglise orthodoxe et pour la communauté, de ses fidèles en Christ. Car, s’ils ressentaient et s’ils comprenaient ceci, ils sauraient avant tout que dans l’histoire et dans la vie de l’Eglise orthodoxe, jamais aucun Concile - et surtout pas un événement pentecostaire et aussi exceptionnel qu’est un Concile œcuménique - n’a recherché artificiellement et inventé des thèmes pour son étude et ses réunions ; qu’il n’a jamais convoqué aussi ostensiblement des "conférences", des "congrès", des "pro-synodes" et d’autres réunions artificielles complètement étrangères et inconnues à la tradition œcuménique de l’Orthodoxie et, en fait, copiées des organisations occidentales étrangères à l’Eglise du Christ.
La réalité historique est claire : les saints Conciles inspirés par Dieu avaient toujours pour objet un seul ou tout au plus deux ou trois problèmes d’une actualité brûlante posés par les grandes hérésies et par les schismes qui déformaient la vraie foi, déchiraient l’Eglise et mettaient sérieusement en péril le salut des âmes humaines, le salut du peuple orthodoxe de Dieu et de toute la Création Divine. C’est pourquoi les Conciles œcuméniques avaient toujours un caractère christologique, sotériologique, ecclésiologique, ce qui signifie que leur thème central - leur message unique, évangélique, leur message suprême, a toujours été : Jésus-Christ Dieu incarné et notre salut par Lui, notre déification par Lui. Oui, oui, oui, Lui, - Le Fils Unique de Dieu, Consubstantiel au Père, incarné, Lui - tout entier dans le Corps de l’Eglise, Lui - la Tête Eternelle du Corps de l’Eglise, pour le salut et pour la déification de l’homme, Lui - tout entier dans l’Eglise par la grâce du Saint-Esprit et de la vraie Foi en Lui, de la Foi orthodoxe. C’est là la thématique véritablement orthodoxe, apostolique et patristique, la thématique immortelle de l’Eglise du Dieu incarné pour tous les temps - passé, présent et futur. Elle, elle seule peut faire l’objet d’un éventuel futur Concile œcuménique de l’Eglise orthodoxe, et nullement une "liste des thèmes" scolastico-protestante, qui n’a aucun rapport essentiel avec l’expérience spirituelle et la vie spirituelle de l’Orthodoxie apostolique à travers les siècles, mais qui constitue une série de théories anémiques humanistes. La communion éternelle de l’Eglise orthodoxe et de tous ses Conciles œcuméniques consiste dans la Personne Universelle du Dieu incarné, le Seigneur Jésus-Christ. Aujourd’hui encore, il faut nous présenter devant le ciel et la terre à partir de ce thème central, universel de l’Orthodoxie et de cette réalité, de ce mystère et de cette vérité unique du Dieu incarné, sur lesquels repose et vit l’Eglise orthodoxe du Christ et tous ses Conciles œcuméniques, et toute sa réalité, historique - et non pas à partir de thèmes scolastico-protestants et humanistiques qui présentent les "délégués" et les "délégations" ecclésiastiques de Constantinople et de Moscou qui, en ce moment pénible et critique de l’histoire, sont les "meneurs et les représentants" de l’Eglise orthodoxe dans le monde.
Dans les Actes de la dernière "Conférence pré-conciliaire" de Genève, comme dans ceux des réunions similaires antérieures, il apparaît clairement que la "délégation ecclésiastique" de Constantinople ne se différencie pas essentiellement de celle de Moscou, en ce qui concerne la problématique et les thèmes qu’elles proposent respectivement pour l’activité du futur Concile. Elles ont les mêmes thèmes, presque le même langage, la même mentalité, des ambitions semblables. Mais, cela n’étonne pas, car, en fait, qui "présentent-elles", quelle est l’Eglise et quel est le peuple de Dieu qu’elles représentent en ce moment, l’une et l’autre ? La hiérarchie constantinopolitaine, à presque toutes ces réunions "panorthodoxes" est composée surtout de métropolites et d’évêques titulaires, donc de pasteurs sans ouailles et sans responsabilité pastorale effective devant Dieu et devant les fidèles ; qui représente-t-elle au futur Concile ? Parmi les représentants officiels du patriarche œcuménique de Constantinople, on ne trouve ni les hiérarques des villes grecques où vit un troupeau de fidèles orthodoxes, ni les hiérarques des éparchies grecques d’Europe et d’Amérique, sans parler des autres évêques orthodoxes : Russes, Américains, Japonais, Noirs, qui guident de nombreux fidèles orthodoxes et des théologiens orthodoxes confirmés. D’autre part, la délégation actuelle du patriarcat de Moscou représente-t-elle réellement la sainte et grande Eglise russe martyre et ses millions de martyrs et de croyants connus de Dieu seul ? D’après ce que ces "délégations" déclarent et soutiennent lorsqu’elles sortent d’Union Soviétique pour se présenter devant le monde, elles ne sont pas les messagers et elles n’expriment pas la véritable position de l’Eglise orthodoxe russe et de ses fidèles ouailles orthodoxes, car le plus souvent ces "délégations" obéissent à César plutôt qu’à Dieu. Cependant que l’Evangile et le commandement nous enseignent : "On doit obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes" (Actes des Apôtres, 5, 29).
Par ailleurs, cette "représentation" et cette "députation" des Eglises orthodoxes aux réunions panorthodoxes de Rhodes et de Genève est-elle vraiment juste et conforme à l’Orthodoxie ? Les initiateurs constantinopolitains de ce principe de "représentation" des Eglises orthodoxes au Concile - et ceux qui acceptent un tel principe de "représentation" - principe conforme à leur théorie de "système de l’autocéphalie et de l’autonomie" des Eglises locales, ont oublié qu’un tel principe est, en fait, contraire à la tradition conciliaire de l’Orthodoxie. Ce principe de "représentation" a malheureusement été accepté par les autres représentants orthodoxes - certains en silence, d’autres malgré de vaines protestations, ont accepté une telle "représentation", oubliant ainsi que l’Eglise orthodoxe de par sa nature et de par sa composition dogmatiquement inchangée est épiscopale et épiscopo-centrique. Car l’évêque et l’ensemble des fidèles groupés autour de lui sont l’expression et la manifestation de l’Eglise en tant que Corps du Christ, notamment dans la Sainte Liturgie ; l’Eglise est apostolique et œcuménique à travers les évêques qui sont à la tête des communautés ecclésiastiques vivantes - épiscopats. Cependant, les autres formes de l’organisation ecclésiastique de l’Eglise orthodoxe - formes créées au cours de l’histoire, donc formes provisoires : la métropolie, l’archi-épiscopat, le patriarcat, la pentarchie, l’autocéphalie, l’autonomie et autres - dans la mesure où elles ont existé et où il en existera - n’ont pas et ne peuvent pas avoir l’importance et le pouvoir décisif dans le système conciliaire de l’Eglise orthodoxe. De surcroît, elles peuvent être un empêchement au bon fonctionnement de la communauté conciliaire si elles repoussent et refoulent le caractère et la structure épiscopale de l’Eglise et des Eglises. Sans aucun doute, c’est là la principale différence entre l’Orthodoxie et l’ecclésiologie papale. S’il en est ainsi, comment alors pourront être "représentées " par le principe des "délégations", c’est-à-dire par un même nombre de "délégués" l’Eglise tchèque et l’Eglise roumaine, par exemple ? Ou même : l’Eglise russe et l’Eglise de Constantinople ? Quels fidèles représentent les uns et quels fidèles représentent les autres ? Ces derniers temps, le patriarcat de Constantinople a désigné un grand nombre d’évêques et de métropolites, principalement titulaires et fictifs. Ce sont probablement des préparatifs pour assurer par le grand nombre de titulaires au futur "Concile œcuménique» la majorité des voix pour les ambitions néo-papistes du patriarcat de Constantinople. D’autre part, les Eglises zélées dans leur mission apostolique, telle que la Métropolie américaine, l’Eglise russe hors-frontières, l’Eglise japonaise et d’autres, n’auront pas un seul représentant !
Est-ce là l’esprit œcuménique de l’Orthodoxie, et que sera ce Concile œcuménique de l’Eglise orthodoxe du Christ ? Déjà au cours de cette conférence de Genève, le métropolite Ignace de Laodicée, représentant le patriarcat d’Antioche, a constaté avec douleur : “Je ressens une inquiétude, car on porte atteinte à l’expérience œcuménique (...) qui constitue le fondement de l’Eglise orthodoxe”.
Cependant, Constantinople et certains autres ont hâte de convoquer un tel Concile, et c’est surtout sur leur incitation et sur leur insistance que cette "Première Conférence pré-conciliaire" de Genève décide : que le "Concile soit convoqué le plus rapidement possible", qu’il soit "de courte durée" et "qu’il prenne en considération un nombre limité de thèmes". Les dix thèmes votés sont alors cités. Les quatre premiers de ces thèmes sont : la diaspora, la question de l’autocéphalie et la manière de la proclamer, l’autonomie et sa proclamation, et les diptyques, c’est-à-dire l’ordre dans les Eglises orthodoxes. En vertu de l’unité évangélique, il convient de remarquer que la conduite du métropolite Méliton qui présidait cette "Conférence préconciliaire" a été despotique et non œcuménique. Ceci ressort de chaque page des Actes publiés de cette Conférence. Il y est dit clairement et de façon péremptoire : “Ce saint et grand Concile de l’Eglise orthodoxe ne doit pas être considéré comme l’unique concile qui exclurait la convocation d’autres saints et grands Conciles” (Actes, pp. 18, 20, 50, 55, 60). Sur tout cela et à cause de tout cela, une conscience qui veille dans l’Evangile se pose une question brûlante : que veut-on, en fait, avec ce Concile convoqué à la hâte et ainsi "mis en scène" ?
Vénérables Pères ! Je ne peux me libérer de l’impression et de la conviction que tout cela montre le seul et unique désir du patriarcat de Constantinople : par une telle conception et une telle conduite faire en sorte qu’il s’impose aujourd’hui aux Eglises orthodoxes et en général au monde orthodoxe et à toute la Diaspora orthodoxe, et qu’il sanctionne sa domination néo-papiste par un "Concile œcuménique". C’est pourquoi, parmi les dix sujets choisis pour le Concile, les quatre premiers sont justement ceux qui dévoilent le désir de Constantinople de soumettre à sa domination toute la Diaspora orthodoxe - et ceci veut dire le monde entier - et de se réserver le droit exclusif d’accorder l’autocéphalie et l’autonomie à toutes les Eglises orthodoxes du monde en général, leur accordant du même coup l’ordre et le rang de leur choix (c’est là justement la question des Diptyques, qui ne signifie pas seulement "l’ordre de citation au cours de la liturgie", mais également l’ordre des Eglises dans les Conciles, etc.)
Les destinées de l’Eglise ne sont plus et ne peuvent plus être entre les mains d’un empereur et d’un patriarche de Byzance, pas plus d’ailleurs qu’entre celles d’un quelconque puissant de ce monde, même pas entre les mains d’une "pentarchie" ou d’une" autocéphalie" rigidement comprise. Par la volonté de Dieu, l’Eglise s’est ramifiée en un grand nombre d’Eglises de Dieu locales, avec des millions de fidèles et nombreux sont ceux qui, de nos jours, ont scellé de leur sang leur appartenance apostolique et leur fidélité à l’Agneau. A l’horizon se dessine la naissance de nouvelles Eglises locales, qu’aucune "super-Eglise" de type papal ne peut priver de leur liberté dans, le Seigneur (canon 8, 3ème Concile œcuménique) car ce serait une attaque contre l’essence même de l’Eglise. Sans toutes ces Eglises locales, il est impensable de résoudre quelque problème ecclésiastique que ce soit ayant une importance œcuménique, et encore moins les problèmes qui les concernent directement, c’est à dire les problèmes de la Diaspora. La lutte séculaire de l’Orthodoxie contre l’absolutisme romain a été une lutte pour cette liberté de l’Eglise locale en tant que catholique et œcuménique, totale et universelle. Allons-nous aujourd’hui emprunter la voie de la Rome déchue ou celle d’une "deuxième" ou "troisième" Rome ? Constantinople qui, au cours des siècles passés, en la personne de ses saints et grands hiérarques, de son clergé et de son peuple, s’est opposé énergiquement à la tutelle et à l’absolutisme du pape de Rome, veut-elle aujourd’hui ignorer les traditions œcuméniques de l’Orthodoxie, et les remplacer par des "ersatz" néo-papistes de la "deuxième", de la "troisième" ou de je ne sais quelle Rome ?
Vénérables Pères, nous tous, Orthodoxes, nous ressentons et comprenons l’importance et la signification de la Diaspora orthodoxe pour l’ensemble de l’Eglise orthodoxe et pour chacune des Eglises orthodoxes, en particulier. Cette question peut-elle être résolue comme le veut Constantinople, sans consulter et sans y faire participer le peuple croyant orthodoxe, la hiérarchie, les pasteurs et les théologiens de cette même Diaspora qui s’accroît de jour en jour ? Il n’y a pas de doute, le problème de la Diaspora orthodoxe constitue pour l’Eglise une question exceptionnellement importante, une question qui pour la première fois de l’histoire remonte à la surface avec une force telle et une intensité telle, qu’il serait vraiment indispensable de convoquer à ce sujet un concile proprement œcuménique, de convoquer tous les évêques, mais vraiment tous les évêques de toutes les Eglises orthodoxes. La deuxième question que, suivant notre sentiment et notre avis, pourrait et devrait discuter aujourd’hui un concile véritablement œcuménique de l’Eglise orthodoxe, est le problème de l’œcuménisme". Ce serait, en fait, un problème ecclésiologique, c’est à dire le problème de l’Eglise en tant qu’organisme - seul et unique organisme du Dieu incarné - qui est mis en doute par le syncrétisme œcuménique. Cela est également par rapport avec le problème de l’Homme auquel le nihilisme des idéologies contemporaines - et particulièrement des idéologies athées, creuse une tombe sans salut. Ces deux problèmes ne peuvent être résolus équitablement et conformément à l’Orthodoxie qu’à l’aide de l’enseignement inspiré par Dieu, à la manière des véritables conciles œcuméniques d’antan. Je laisse pour l’instant de côté cette question, pour ne pas encombrer ma présente supplique d’un nouveau problème et pour ne pas l’allonger davantage.
Cependant, bien que le problème de la Diaspora soit très important et très douloureux pour l’actualité orthodoxe, les conditions existent-elles pour apporter au Concile une solution juste, orthodoxe et conforme aux enseignements des Pères de l’Eglise ? Toutes les Eglises orthodoxes sont-elles en mesure d’être représentées et d’être réellement présentes - librement et sans aucun empêchement - au Concile œcuménique ?
Les représentants de certaines Eglises, notamment de celles qui se trouvent sous la domination de régimes qui combattent Dieu, sont-ils vraiment libres de définir et de défendre les positions orthodoxes ? Une Eglise qui renonce à ses martyrs peut-elle être un témoin fidèle de la Croix du Golgotha et peut-elle être le porte-parole de l’esprit et de la connaissance œcuménique de l’Eglise du Christ ? Avant que n’ait lieu le Concile, il convient de poser la question si la conscience de millions de néo-martyrs blanchis par le sang de l’Agneau pourra s’y exprimer ? La réalité historique en témoigne : chaque fois que l’Eglise était sur la croix, chacun de ses membres était appelé à témoigner de la Vérité et non à discuter des problèmes imaginaires ou de chercher de fausses solutions aux problèmes réels "pêchant en eau trouble", en vue de réaliser certaines ambitions. Ne faudrait-il pas réfléchir à ce fait : tant que l’Eglise était persécutée, il n’y eut point de concile œcuménique, ce qui ne veut pas dire que l’Eglise de Dieu n’agissait pas et ne vivait pas de manière œcuménique. Ce fut même sa période la plus fertile et la plus riche en moisson. Plus tard, lorsqu’eut lieu le Premier Concile œcuménique, alors se réunirent les martyrs et les évêques, montrant leurs plaies et leurs cicatrices, éprouvés par le feu du martyre, et ils purent témoigner librement du Christ - leur Seigneur et leur Dieu. Leur esprit soufflera-t-il cette fois-ci, autrement dit, de tels évêques contemporains pourront-ils avoir la parole au Concile prévu, pour que le Concile réfléchisse vraiment dans l’Esprit-Saint et parle et décide en Dieu, ou bien la parole appartiendra-t-elle à ceux qui ne sont pas libres des forces de ce monde et de ce siècle ? Prenons en exemple un groupe d’évêques de l’Eglise russe hors-frontières qui, malgré toutes leurs faiblesses humaines, portent sur eux les plaies de leur Seigneur et les plaies de l’Eglise russe se cachant dans le silence devant les persécutions égales à celles de Dioclétien : ils sont à l’avance exclus de toute participation au Concile par Moscou et par Constantinople et, de ce fait, ils sont condamnés au silence. Ou bien les évêques de Russie et d’autres pays officiellement athées, qui non seulement ne pourront pas participer librement au Concile, ne pourront pas y prendre la parole ni décider librement, mais dont certains ne pourront même pas venir au Concile. Et ne parlons pas des possibilités qu’eux-mêmes et leurs Eglises ont pour se préparer convenablement à un événement aussi grand et aussi important. Cela indique clairement qu’à ce Concile la conscience martyrisée de l’Eglise sera interdite de parole, que la présence de son entité ecclésiastique sera interdite, comme a été interdite la présence d’un porte-parole et d’un témoin exceptionnel lors de l’Assemblée de Nairobi (je pense à Soljenitsyne).
À un moment où le Seigneur Jésus-Christ et la Foi en Lui sont crucifiés sur une croix plus terrible que toutes les précédentes, laissons de côtés la question de savoir à quel point il est normal et moral que ses disciples cherchent à déterminer lequel sera le premier parmi eux ; au moment où Satan convoite non seulement le corps, mais aussi l’âme de l’homme et du monde, où l’homme est menacé d’autodestruction que les disciples du Christ se préoccupent des mêmes problèmes, et cela de la même manière que les idéologies anti-chrétiennes contemporaines, celles qui vendent le Pain de Vie pour un plat de lentilles ?
Etant donné les faits mentionnés ci-dessus et douloureusement conscient de ces faits et de la situation de l’Eglise orthodoxe contemporaine et de l’état du monde en général - qui ne s’est pas essentiellement modifié depuis que j’ai adressé ma précédente Supplique au Saint-Synode (en mai 1971), ma conscience m’ordonne de m’adresser encore une fois à vous, de vous présenter cette supplique pour exposer mon anxiété filiale au Saint Synode de l’Eglise serbe martyre : Que notre Eglise serbe s’abstienne de participer aux préparatifs pour le soi-disant "Concile œcuménique", et surtout qu’elle s’abstienne d’y participer. Car, si un tel concile avait lieu - ce qu’à Dieu ne plaise - on n’en peut attendre que le schisme et l’hérésie et la perte d’âmes innombrables.
"Mieux vaut voir régner dans notre Ville le turban des Turcs que la mitre latine"
Lucas Notraras
Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

On nous a demandé de republier le texte d'hier avec la version russe de la demande et les sites internet des associations.
Nous le faisons bien volontiers à titre d'information.

Chers Frères et Soeurs,

Du 6 au 13 juin se tiendra à Chambésy (près de Genève en Suisse) une consultation panorthodoxe, en préparation du Saint et Grand Concile de l'Église orthodoxe. Pendant ces jours, plusieurs délégués des Églises autocéphales prieront, réfléchiront et travailleront ensemble sur la question brûlante de l’organisation de la présence orthodoxe en Occident. Cette rencontre revêt une grande importance pour notre Église dont le témoignage est trop souvent mis à mal par des divisions.
Pour soutenir ce cheminement, efforçons-nous durant cette période (seuls, en famille, en communauté) de prier le Seigneur pour qu'Il accorde la confiance et l'humilité à chacun des délégués, et l'unité, la paix et la concorde à l’ensemble de la consultation.
« Eh bien, moi, je vous dis : Demandez, et il vous sera donné !» (Lc XI, 9)


A Pan-Orthodox consultation will take place in Chambésy (near Geneva, Switzerland) from the 6th to the 13th of June, in preparation for the Great and Holy Council of the Orthodox Church. During this time, several delegates from the autocephalous Churches will pray, think and work together on the burning question of the organization of Orthodoxy in the West. This meeting is of great importance for our Church whose witnessing is only too often undermined by divisions.
To support this process, let us try (those alone, those in families or in communities) to pray the Lord in the ensuing days that He grants trust and humility to each one of the delegates, and unity, peace and concord to the entire consultation.

“And I tell you: Ask and it will be given to you” (Luke XI, 9).


С 6-го по 13-ое в Шамбези (рядом с Женевой в Швейцарии) состоится Всеправославное предсоборное совещание по подготовке Великого Освященного Собора Православной Церкви. В течение этих дней многие представители автокефальных Церквей будут совместно молиться, размышлять и работать над горячим вопросом обустройства православного присутствия на Западе. Эта встреча имеет большое значение для нашей Церкви, чье свидетельство слишком часто страдает от разделений.

В поддержку этих усилий будем в течение этого периода возносить Господу посильные молитвы (личные, семейные, общинные), прося Его даровать братское доверье и смирение каждому из делегатов, а собранию в целом единство, мир и согласие.

«И Я скажу вам: просите, и дано будет вам; ищите, и найдете; стучите, и отворят вам.» (Лука 11, 9)



Από τις 6 έως τις 13 Ιουνίου 2009 θα πραγματοποιηθεί στο Σαμπεζύ (κοντά στη Γενεύη της Ελβετίας) πανορθόδοξη διάσκεψη για την προετοιμασία της Αγίας και Μεγάλης Συνόδου της Ορθοδόξου Εκκλησίας. Κατά τη διάρκεια των ημερών αυτών, πολλοί αντιπρόσωποι των αυτοκεφάλων Εκκλησιών θα προσευχηθούν, θα συσκεφθούν και θα εργασθούν μαζί για το καυτό θέμα της οργάνωσης της ορθοδόξου παρουσίας στη Δύση. Η συνάντηση αυτή έχει μεγάλη σημασία για την Εκκλησία μας, της οποίας η μαρτυρία πολύ συχνά υποφέρει από διαιρέσεις.
Για να υποστηρίξουμε αυτήν την πορεία, ας προσπαθήσουμε κατά τη διάρκεια αυτής της περιόδου (μόνοι, με την οικογένειά μας, με την εκκλησιαστική μας κοινότητα) να προσευχηθούμε στον Κύριο να χορηγήσει την αμοιβαία εμπιστοσύνη και την ταπείνωση στον κάθε αντιπρόσωπο, την ενότητα, την ειρήνη και την ομόνοια στο σύνολο της διάσκεψης.
« Καγώ υμίν λέγω, αιτείτε και δοθήσεται υμίν » (λκ 11,9)


أيها الإخوة و الأخوات
إبتداء من 6 حزيران و لغاية 13 منه سوف تنعقد في شانبيزي قرب جنيف في سويسرا اللجنة الأرثوذكسية الإستشارية التحضيرية للمجمع المقدس الأرثوذكسي الكبير. خلال هذه الأيام سوف يتوافد ممثلي الكنائس الأرثوذكسية المحلية للصلاة و التفكير و العمل سوية حول موضوع ساخن و هو موضوع الترتيب الكنسي للوجود الأرثوذكسي في الغرب. من اجل دعم هذا السعي، لنحاول في هذه الفترة < إنفراديا، في العائلة أو ضمن الجماعة> أن نصلي للرب لكي يمنح الثقة و التواضع لكل من ممثلي الكنائس، و الوحدة، و السلام و الوئام لكل العمل الإستشاري المنعقد في جنيف. "و أنا أقول لكم أسالوا تعطوا" لوقا 11،9




ACER-MJO (Action chrétienne des étudiants russes- Mouvement de jeunesse orthodoxe)

http://www.acer-mjo.org/html/acer.html


et

Fraternité orthodoxe en Europe occidentale


http://www.fraterniteorthodoxe.org/
J-Gabriel
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Message par J-Gabriel »

Merci au pseudo Fourmi_un pour le texte du vénérable st. Justin Popovic. Vous avez bien fait de le diffuser, à mon avis. Je fais remarquer que l’on peut retrouver cette lettre dans une publication du père Patric d’éternel mémoire, d’une collection sur les dogmes de l’Eglise : "La persécution des moines du Mont Athos par le Patriarcat de Constantinople" p. 107-110. La lettre publié dans la revue est moins complète mais dispose d’un paragraphe inexistant dans le texte tapé par Fourmi_un. Je me propose de le taper/recopier ainsi on pourra comparer.


Bon, la bonne nouvelle, c’est qu’un nouveau Concile Œcuménique (remarquez : appelé "saint" avant l’heure !), s’il y a lieu, doit ratifier tous les Saints Conciles précédents…
J-Gabriel
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Message par J-Gabriel »

Voilà le texte je que mentionnais dans le message précedent:
Examinons l’idée de convoquer un « Grand Concile de l’Eglise Orthodoxe » et voyons ce que le vénéré Archimandrite Justin (Popovitch) écrivait à ce sujet. Nous citons sa lettre du 7 mai 1977, adressée au Conseil des Evêques de l’Eglise orthodoxe de Serbie. Le Père Justin révèle le caractère prématuré d’un tel concile, ainsi que la sélection particulière des thèmes qui révèle bien les prétentions papistes du Patriarche Œcuménique. Voici ce qu’il écrit :

« La question de la préparation et de la convocation d’un Concile Œcuménique de l’Eglise orthodoxe n’est pas nouvelle. Cette question fut déjà soulevée par le tristement célèbre Patriarche Mélétios (Météxakis), auteur d’un schisme au sein de l’orthodoxie, résultat du soi-disant "Congrès pan-orthodoxe" tenu à Constantinople en 1923.
« Aucun concile de l’histoire de l’Eglise Orthodoxe, de ces conciles qui sont si pleins de grâce et guidés par le Saint Esprit qu’on les appelle œcuméniques, n’a été convoqué de manière si insidieuse, avec des thèmes de discussion préparés à l’avance. Aucun congrès, aucune conférence, aucun concile monté artificiellement ne l’a été par une convocation aussi pernicieuse. Ce type de rassemblement est absolument étranger à la tradition catholique orthodoxe (sobornost). Il ne fait que copier les modèles des organisations occidentales, qui sont complètement étrangères à l’Eglise du Christ. Sur ces questions la réalité historique est claire. Les saints Conciles de nos saints Pères étaient convoqués par Dieu et ne l’étaient que pour discuter une, deux ou tout au plus trois questions ; ces questions étaient toutes suscitées par les hérésies et les schismes qui déformaient la foi orthodoxe, divisaient l’Eglise et présentaient un danger sérieux pour le salut du peuple orthodoxe et de toute la création divine. Les Conciles œcuméniques orthodoxe ont donc toujours eu un caractère christologique, sotériologique et ecclésiologique. C’est-à-dire que leur thème principale, leur message central était toujours centré sur le Dieu-Homme Jésus-Christ, sur notre salut en Lui, et sur notre déification en Lui ».


A propos des délégués de Moscou et de Constantinople présents à la première réunion pré-conciliaire en 1987, faite en vue de discuter du « Concile Œcuménique » à venir, le Père Justin écrit :

« Qui représentent-ils, quelle Eglise et quel peuple de Dieu ? La hiérarchie de Constantinople présente à cette réunion est constituée principalement de métropolites et évêques in partibus. Ce sont des pasteurs sans troupeau qui n’ont aucune responsabilité concrète devant Dieu et devant leur troupeau vivant. Qui cette hiérarchie représente-t-elle, et qui représentera-t-elle lors du Concile à venir ? Le Patriarche de Constantinople a créé récemment un grand nombre de sièges épiscopaux et métropolitains ; ces sièges ne servent qu’à forger des titres et, en fait, sont parfaitement fictifs, puisque les communautés qui se trouvaient à ces endroits n’existent plus. Tout cela, n’en doutons pas, ne fait que préparer le "Concile Œcuménique" à venir où, grâce à une majorité constituée de ces délégués purement nominaux, le nombre des voix suffira pour soutenir les ambitions néo-papistes du Patriarche Œcuménique.

« Tout cela reflète les désirs cachés des personnalités bien connues du Patriarcat de Constantinople, qui cherchent à manipuler toutes les Eglises orthodoxes autocéphales et l’Eglise Orthodoxe en général, afin d’acquérir la "primauté d’honneur" au sens où ces personnalités l’entendent. Les quatre premiers thèmes de discussion, parmi les dix qu’on proposera au Concile, illustrent clairement cette tentative de Constantinople visant à se soumettre toute la diaspora orthodoxe, c’est-à-dire le monde entier. Par eux, les hiérarques de Constantinople visent aussi à obtenir le droit de rendre autocéphales et indépendantes toutes les Eglises du monde, aujourd’hui et à l’avenir, ainsi que le droit d’instaurer un ordre hiérarchique selon leur gré –tel est, en effet, le véritable enjeu de la question des "diptyques" : il ne s’agit pas simplement de savoir "l’ordre de commémoration" (des patriarches) durant la liturgie", mais bien de déterminer le rang et la hiérarchie des Eglises lors des Conciles, etc.

« Je respecte les valeurs séculaires dont a hérité ce Patriarcat, c’est-à-dire, la Grande Eglise du Christ à Constantinople. Je me prosterne aussi devant sa croix qui n’est pas facile à porter, mais qui, par nature, est la Croix de toute l’Eglise. Selon les paroles de l’Apôtre Paul, quand un seul membre souffre, c’est tout le corps qui souffre. Je respecte aussi l’ordre canonique et la première place (en honneur) de Constantinople parmi les Eglises orthodoxes, égales en honneur et en droit. Il serait, par contre, contraire à l’esprit de l’Evangile d’autoriser Constantinople, à cause des difficultés où elle se trouve engagée, à précipiter tout le monde orthodoxe dans un gouffre, ainsi que cela est déjà arrivé lors du pseudo-concile de Florence. S’il était possible de transformer en lois les définitions dogmatiques et canoniques qui n’ont de sens que d’un point de vue historique, étant destinées à donner à l’Eglise des ailes qui lui permettent de s’envoler, alors elles seraient transformées en chaînes immobilisant sa présence transfigurante dans le monde. Soyons honnêtes ; l’attitude des représentants de Constantinople au cours des dix dernières années reflète le même malaise et la même maladie spirituelle qui, au XVème siècle, conduisit l’Eglise à la trahison et à la honte. L’attitude adoptée sous le joug turc constitue-t-elle un exemple à suivre pour tous les temps ? En fait, le joug turc est pour l’orthodoxie aussi dangereux que le joug imposé par le Concile de Florence. La situation est, aujourd’hui, encore plus grave. A l’époque, Constantinople était une communauté fervente d plusieurs millions de fidèles, capables de surmonter rapidement la crise de leur Eglise, de fuir le contrôle étranger et la tentation de trahir la Foi et le Royaume des Cieux pour un royaume terrestre. Aujourd’hui, Constantinople a des diocèses sans fidèles, des évêques qui n’ont personne à garder –et qui voudraient tenir entre leurs mains le sort de toute l’Eglise ! Il ne doit pas, il ne peut pas y avoir de nouveau Concile de Florence aujourd’hui.

« La lutte séculaire de l’orthodoxie contre l’absolutisme du catholicisme romain fut une lutte pour la liberté des Eglises locales, des Eglises qui étaient catholiques, conciliaires, pleines et entières. Devrons-nous maintenant suivre la Rome qui est tombée, ou bien une "seconde" ou une "troisième" Rome toute semblable ? Se peut-il que Constantinople, après avoir durant des siècles résisté victorieusement à la suprématie papale et à l’absolutisme romain, grâce au courage de ses saints hiérarques, de son clergé et de ses fidèles, en vienne maintenant à ignorer la tradition conciliaire de l’orthodoxie et à la remplacer par je ne sais quelle "seconde", "troisième" ou toute autre forme de Rome ?


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Anne Geneviève
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Message par Anne Geneviève »

Avant d'être œcuméniques, les conciles furent d'abord impériaux, je veux dire par là convoqués par l'empereur et tous les conciles impériaux ne furent pas orthodoxes, tant s'en faut ! La volonté explicite de Constantin, en convoquant Nicée I, c'était de définir "la foi de l'empire" et comme la querelle autour d'Arius avait lieu en grec, il s'est abstenu de convoquer les évêques d'occident (au sens de l'empire) ainsi que ceux qui résidaient au delà des frontières.

On y a sans doute explicité la foi mais dans le même temps, on a oublié que le Christ avait demandé de proclamer la bonne nouvelle jusqu'au bout, à l'ultime bout du cosmos.

Historiquement, le processus a toujours été le même, en trois temps :
1. Une hérésie pointe son nez, une question devient urgente à résoudre.
2. Le concile se réunit et proclame, s'il est saint et orthodoxe, la moins mauvaise formulation du mystère en langue humaine.
3. La querelle jusqu'ici contenue explose et dure jusqu'à ce qu'un consensus se fasse sur la formule orthodoxe et que... une nouvelle querelle reparte, ouverte par cette reconnaissance même, dans l'exploration de ses conséquences.

Penser que le prochain concile œcuménique serait une splendide architecture qui réglerait les questions liées à l'ecclésiologie et donc à l'action de l'Esprit Saint dans le monde par un consensus pacifique et serein... c'est peut être être serin, justement ! Sommes nous prêts à assumer un bordel monstre post-conciliaire dans le contexte de déchristianisation et d'islamisation actuel ?

En ce qui me concerne, je n'en suis pas sûre, je serre plutôt les fesses et tant pis pour ceux que ça choque.
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J-Gabriel
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lacune ?

Message par J-Gabriel »

Anne Geneviève a écrit :...comme la querelle autour d'Arius avait lieu en grec, il s'est abstenu de convoquer les évêques d'occident (au sens de l'empire) ...
Bonjour Anne Geneviève,
vous voulez dire par là que les évêques d'occident, à l'époque du 1er Saint Concile Oecuménique, ignoraient la langue grec ?
Anne Geneviève
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Message par Anne Geneviève »

Nicée I date de 325. Il y avait eu une "répétition générale" en 314, en Arles, concile convoqué également par l'empereur Constantin, pour régler une question disciplinaire -- sans doute pas dogmatique mais il faudrait approfondir -- concernant un évêque d'Illyrie.

Ce que je veux dire, c'est que Constantin cherchait d'abord la paix civile dans l'empire à travers ces conciles. En forçant le trait, on pourrait dire qu'il fut comme l'âne qui porte les reliques sans en avoir pleine conscience. Ce que nous montrent les convocations de 314 : uniquement des évêques d'occident, et de 325 : uniquement des évêques d'orient, c'est surtout que Constantin, même devenu seul empereur, gardait les structures héritées de Dioclétien et, en particulier, le gouvernement autonome des deux empires, orient et occident.

Je ne suis pas sûre qu'il ait vraiment compris la réalité spirituelle de l'Eglise. A preuve : après Nicée, il a reçu le baptême des mains d'évêques ariens.

Quant aux langues que parlaient et comprenaient les évêques d'occident en 325, il y avait sans nul doute le latin, lla plupart devait aussi parler grec et l'on doit y ajouter probablement le gaulois. mais c'est très hypothétique, aucun document ne le précise.
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1er point

Message par J-Gabriel »

Anne Geneviève a écrit :Nicée I date de 325. Il y avait eu une "répétition générale" en 314, en Arles, concile convoqué également par l'empereur Constantin, pour régler une question disciplinaire -- sans doute pas dogmatique mais il faudrait approfondir -- concernant un évêque d'Illyrie.
Je ne suis pas en accord avec ce terme de répétition général, cela laisse supposer trop de choses surtout sur ce fil.
Arius fut ordonné diacre en 308 et prêtre 2 ans après, c’est alors qu’il commença avec son hérésie. Comment voulez-vous que l’on prépare en Concile en 314 en vue de combattre une épidémie spirituelle qui commençait juste à rayonner au même moment dans un quartier (Baucalis) d’Alexandrie ? A première vu, le seul lien que je vois avec le concile de 314 et le Saint Concile Œcuménique de 325 est le canon lié à la date officielle de la Pâque.

Comme écrit à une place : les Conciles Œcuméniques "portent principalement sur une question dogmatique, une grande hérésie menaçant la foi apostolique. C’est par ce trait essentiel qu’ils se distinguent des conciles locaux, qui ne traitent que des questions disciplinaires " ainsi que vous l’avez noté plus haut.

Le concile au mois d’août 314 en Arles était surtout une confirmation du concile local tenu à Rome en 313.

Pour cadrer remontons un peu en arrière : par la décision du Concile de Cirthe (l’actuel Constantine, Algérie) en 305, Cécilien fut élu évêque de Carthage ce qui déplu à Donat et ses partisans, parce qu’ils soupçonnaient un des 3 évêques qui avaient consacré Cécilien, d’être un lapsi. Donc à partir de ce Concile l’ambitieux Donat forma son Eglise (ça toujours été son but, vraisemblablement, de fonder une église d’Afrique autonome) qu’il dirigea en face de l’Eglise, une sorte de contre-Eglise, dans laquelle il s’appliqua à lui donner de nouvelles bases doctrinales, notamment celle du re-baptême ( ?). En effet, selon Donat, comme Novatien plus tôt, il fallait re-baptiser les chrétiens qui avaient renié le Christ en sacrifiant aux dieux pendant les persécutions. (On ne peut recevoir un deuxième baptême, ça serait nier la valeur du premier … orthodoxement parlant bien sûr). Mais Donat ira plus loin que Novatien : il fixera que tous sont pécheur et donc non chrétien et qu’il fallait baptiser tous ceux qui ne l’avaient pas été par son propre clergé une fois celui-ci organisé.
« Le succès du donatisme lui vint de la puissante organisation qu’il reçut dès l’origine.
– 1. Celle-ci avait pour fondement une doctrine, peu compliquée mais précise et tranchante, propre aussi à séduire les simples. On peut la ramener à deux points : a) l’Eglise est une société de saints et les pécheurs en sont exclus ; b) les sacrements n’ont de valeur que s’ils sont reçus des ministres de cette Eglise sainte.
-2. Une hiérarchie donatiste complète fut établie partout par Donat le Grand, dans l’Afrique latine, en face de la hiérarchie catholique, et cet épiscopat compta plus de 300 membres.
-3. Enfin, des bandes de zélateurs, voués à la continence, disait-on, mais farouches redresseurs de torts, toujours en quête de coups de mains, mirent, dès la fin du règne de Constantin, au service de la cause donatiste, leurs gourdins et leur fanatisme, et on les vit commettre tous les crimes en poussant leur cri de guerre : « Deo laudes ! » On les appela les circoncellions, parce qu’on les voyait sans cesse rôder « circum cellas » (autour des chaumières).


Fulbert Cayré Patrologie et histoire de la théologie t. I. Desclée et Cie
PS : on peut très bien lire romaine à la place de latine, et orthodoxe ou de l’Eglise Une... à la place de catholique ! J-G
En 313, l’année de l’Edit de Milan (février-mars), en Numidie le donatisme était déjà bien implanté, mais saint Constantin le Grand choisira l’évêque légitime en la personne de Cécilien. Apprenant cela, Donat envoya une supplique à l’empereur pour lui demander de trancher entre les 2 clergés. Constantin étant à peine chrétien commanda à l’évêque Miltiade (311-janvier 314.), (sauf erreur, le terme de pape ne viendra que quelques dizaines d’années plus tard) de régler l’affaire au plus vite. On assembla donc un Concile à Rome le 2 octobre 313, formé de 15 évêques italiens, 3 évêques des Gaules, 10 Africains partisans de Cécilien, 10 partisans de Donat. Les arguments des donatistes ne tenir pas la route et on confirma Cécilien. L’Eglise s’était prononcée mais Donat résista et dénonça, en écrivant à l’empereur, une injustice dans la sentence et il demanda d'être entendu aussi par des évêques de la Gaule. Constantin convoqua donc le concile d’Arles en précisant que celui-ci devait juste et équitable, mais n’y assista pas (Je n’ai rien trouvé qui en donnait la preuve). Que l’empereur aie été à cette période en Arles ça je ne le nie pas, d’ailleurs en l’honneur du triomphe de saint Constantin à Rome et au Pont Milvius (29 octobre 312) la ville de Cirthe(Cirta) prit le nom de Constantine, Arles aussi mais ne le conservera pas, aussi il semble que le pseudo Eliazar écrit à quelque part que Arles fut une capitale impérial. Le concile d’Arles condamna expressément le donatisme puisque son 8ème canon interdit le rebaptême. On sait que la seule arme de l’Eglise c’est l’excommunication, pour un croyant elle redoutable, mais Donat ne désarma pas et ses partisans se révoltèrent brisant même quelques statues de l’empereur et c’est seulement en 317 que Constantin se décida à intervenir personnellement et sévir par les armes. Malgré tout cela le donatisme se conservera jusqu’au 5ème siècle ; Julien l’Apostat la stimulera et s’en servit contre les chrétiens vers 362. Le donatisme tombera de lui-même miné par les scandales.

Voilà déjà pour un premier point.
Anne Geneviève
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Message par Anne Geneviève »

Bien entendu, Arles n'avait rien à voir avec Arius ! ce n'est pas en ce sens que je parlais de "répétition générale" mais dans le fait qu'un empereur convoque un concile dans les limites administratives de l'empire pour trancher sur les questions de discipline, de légitimité ou de foi comme si l'empire et l'Eglise étaient superposables, interchangeables.

Plus tard, sur ce modèle constantinien, ses successeurs convoqueront des conciles à leur botte et l'empire fut aussi souvent hérétique qu'orthodoxe, n'en déplaise à Romanides.

Ce modèle impérial me pose question depuis longtemps. Il a porté de bons fruits en permettant de préciser le credo mais aussi des fruits plus dangereux à long terme : c'est aussi la racine lointaine de l'ethnophylétisme puisque tout ce qui était d'Eglise mais en dehors de l'empire fut laissé de côté dans le débat théologique.
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J-Gabriel
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Parenthèse

Message par J-Gabriel »

A propos du donatisme, c’est là une occasion de parler d’un saint qui est mentionné au 4 juin du calendrier ecclésiastique :
toute l’histoire du schisme de Donat est connue non seulement par Eusèbe de Césarée, mais également par saint Optat de Milève ; par un ouvrage de 7 livres, publié vers 366, dans lesquels le saint réfute les doctrines, rapporte les faits avec, selon des historiens, une précision rare pour l’époque.
Malgré l’éditeur, voici déjà un lien concernant cet ouvrage : http://www.editionsducerf.fr/html/fiche ... n_aut=5127
Et, à qui le souhaite, pour mieux connaître ce saint, voici un autre lien (à page choisie : 267 du livre !) : http://www.archive.org/stream/MN41561uc ... 7/mode/2up
J-Gabriel
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Constantin

Message par J-Gabriel »

Anne Geneviève a écrit :Plus tard, sur ce modèle constantinien, ses successeurs convoqueront des conciles à leur botte et l'empire fut aussi souvent hérétique qu'orthodoxe, n'en déplaise à Romanides.
"Mon royaume n'est pas de ce monde", répondit Jésus à Pilate (cf. Jn 18:36). Après avoir entendue ces paroles ; comment pouvons nous concevoir un empire chrétien sur terre ? Si l’empereur est orthodoxe est-ce que ça fait de cela un empire chrétien ? Si l’empereur est hérétique est-ce que cela changera les convictions spirituelles du chrétien-orthodoxe ? Je ne le pense pas.
Ce n’est pas un empereur qui unit l’Eglise, ni même un Patriarche. Donc que peut bien vouloir dire ce "à leur botte" ? Un empereur quel qu’il soit obéi avant tout à des intentions politiques, sinon il ne peut être empereur, et ce n’est donc pas étonnant si untel vient s’immiscer dans un concile.
Regardons avec le père Guetté, qui cite Eusèbe, en quoi consiste cette immiscions sous Constantin (le père Guettée tente lui de prouver que ce n’est pas le Pape qui préside ou convoque un concile, déclaré Saint et Œcuménique ensuite) :
« Au signal qui fut donné pour annoncer l’empereur, tous se levèrent. Alors l’empereur s’avança jusqu’au milieu de l’assemblée […] Etant arrivé à l’endroit où se trouvaient les premiers sièges, il s’assit sur le premier du milieu, mais seulement après que les évêques lui eurent fait signe de s’asseoir. »
(De la Papauté, éd. L’Age d’Homme, p.98)

Même page en parlant de l’empereur, le père Guetté ajoute :
Sans doute qu’il n’avait pas le droit ecclésiastique de convoquer le concile ; mais si l’intervention directe des empereurs dans la convocation des conciles des premiers siècles ne prouve pas qu’ils eussent des droits ecclésiastiques, elle prouve du moins que l’Eglise ne possédait pas alors de pouvoir central qui pût convoquer tous les évêques.

Encore une information qui nous intéresse, page suivante le père Guettée commente :
[…], et que l’assemblé fut présidée ecclésiastiquement par les évêques des plus grands sièges, comme Alexandrie, Antioche et Césarée de Palestine, sous la présidence civile de l’empereur lui-même.
Vu que l’on parle de modèle constantinien ; Est-ce que maintenant peut-on affirmer qu’il y a eu une emprise de l’empereur sur les décrets du premiers Saint Concile Œcuménique ? A voir les canons qui en sont issus, en peux en douter fortement vu qu’il n’était qu’un chrétien approximatif (référence au mess. du 27 sep). Le père Guetté lui fait cette remarque :
Il est certain que Constantin ne s’attribua point de droits ecclésiastiques ; qu’il ne présida le concile que pour assurer la liberté de discussion ; qu’il laissa les décisions au jugement épiscopal.
(ibid. p.101
Ce qui résume bien la politique de Constantin qui fut basée sur 2 grandes idées : l’unité et l’ordre. Jamais il n’a imposé un christianisme, et même jusqu’à sa fin jamais l’empire romain n’a connu d’absolutisme religieux. Avec l’Edit de Milan, l’Empereur accordait le culte aux chrétiens au même titre que les autres (Mithra, Astro., dieux égyptiens, etc.) il établissait l’égalité entre le christianisme et le paganisme. C’est seulement en 380 avec saint Théodose Ier le Grand que le christianisme fut déclaré religion d’état ! Donc quand surviendront les grands troubles liés à l’arianisme dans l’empire, il fut normal que Constantin, selon sa politique, convoque un concile.
Un exemple caractéristique qui illustre bien l’intelligence du saint Empereur est l’arc de triomphe qu’il fit élevé en 313 pour commémorer sa victoire sur lequel il fit inscrire ceci :
IMP • CAES • FL • CONSTANTINO • MAXIMO • P • F • AVGUSTO • S • P • Q • R • QVOD • INSTINCTV • DIVINITATIS • MENTIS • MAGNITVDINE • CVM • EXERCITV • SVO • TAM • DE • TYRANNO • QVAM • DE • OMNI • EIVS • FACTIONE • VNO • TEMPORE • IVSTIS • REM-PUBLICAM • VLTVS • EST • ARMIS • ARCVM • TRIVMPHIS • INSIGNEM • DICAVIT.
. instinctu divinitatis, par (je ne parle pas latin) ou sous l’inspiration de la divinité. On comprend bien qu’avec cette formule, saint Constantin ne heurtait ni le sentiment des chrétiens ni des païens ! Aussi quand saint il fait construire(330) en lieu et place de Byzance, sa ville Constantinople, il y fait aussi édifier ou restaurer des temples païens.
J-Gabriel
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petite ballade anagogique...

Message par J-Gabriel »

Voici une représentation iconographique du 1er Saint Concile Œcuménique.

Image

Elle est très riche en détails significatifs. Elle est peinte sur un mur de l’exonarthex dans l’église du monastère de Secu (lire : Sèkou) en Roumanie (NT).
Anne Geneviève
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Message par Anne Geneviève »

J'ai vraiment l'impression de ne pas écrire en français.

Je n'ai pas dit que Constantin avait mis son grain de sel dans les débats eux-mêmes. Ses successeurs, par contre, ne s'en priveront pas !

Le problème tient au mode de convocation des évêques. Le but de Constantin était d'obtenir un consensus, peu importait lequel, afin d'éviter les désordres dans l'empire. Donc, puisque les disputes avaient lieu surtout dans l'empire d'orient, il a convoqué les évêques de cette juridiction civile. Furent laissés de côté tous les évêques des pays extérieurs à l'empire et tous les évêques de l'empire d'occident. S'ils étaient venus, le contenu n'aurait sans doute pas changé mais l'ethnophylétisme aurait été sapé à la base.

Pour que vous ne m'accusiez pas de faire un raccourci osé, je vais préciser. En faisant cette convocation restreinte, Constantin qui était effectivement un chrétien chancelant a introduit volens nolens un christianisme à deux vitesses. Il y avait les évêques de l'intérieur, auxquels on demande leur avis et ceux de l'extérieur dont on n'a rien à faire. Dans les royaumes extérieurs, on n'a pas tardé à faire la même chose, réunir des conciles locaux restreints aux frontières si un problème se posait. Y compris des questions dogmatiques. C'est tout le drame de la séparation avec les Eglises non chalcédoniennes pour lesquelles la réaction vis à vis de l'empire a beaucoup pesé.
"Viens, Lumière sans crépuscule, viens, Esprit Saint qui veut sauver tous..."
J-Gabriel
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Message par J-Gabriel »

Anne Geneviève a écrit :J'ai vraiment l'impression de ne pas écrire en français.

Je n'ai pas dit que Constantin avait mis son grain de sel dans les débats eux-mêmes. Ses successeurs, par contre, ne s'en priveront pas !

Le problème tient au mode de convocation des évêques. Le but de Constantin était d'obtenir un consensus, peu importait lequel, afin d'éviter les désordres dans l'empire. Donc, puisque les disputes avaient lieu surtout dans l'empire d'orient, il a convoqué les évêques de cette juridiction civile. Furent laissés de côté tous les évêques des pays extérieurs à l'empire et tous les évêques de l'empire d'occident. S'ils étaient venus, le contenu n'aurait sans doute pas changé mais l'ethnophylétisme aurait été sapé à la base.

Pour que vous ne m'accusiez pas de faire un raccourci osé, je vais préciser. En faisant cette convocation restreinte, Constantin qui était effectivement un chrétien chancelant a introduit volens nolens un christianisme à deux vitesses. Il y avait les évêques de l'intérieur, auxquels on demande leur avis et ceux de l'extérieur dont on n'a rien à faire. Dans les royaumes extérieurs, on n'a pas tardé à faire la même chose, réunir des conciles locaux restreints aux frontières si un problème se posait. Y compris des questions dogmatiques. C'est tout le drame de la séparation avec les Eglises non chalcédoniennes pour lesquelles la réaction vis à vis de l'empire a beaucoup pesé.
Oh, ne vous tirez pas les cheveux Anne Geneviève, c’est moi qui a de la peine à écrire et qui fait long pour divulguer des éléments.
Je prépare un post au plus vite notamment sur le nombre d’évêques d’Occident présent au Saint 1er Concile. En attend, comme j’ai de la peine à accepter cette histoire "d’évêque abandonnés", je nous laisse apprécier un extrait d’un post de J-L Palierne de bienheureuse mémoire, dans : viewtopic.php?t=1877&postdays=0&postorder=asc&start=0
Lun 15 Mai 2006 18:08, Jean-Louis Palierne a écrit : Les très vives discussions qui ont opposées des fractions et des factions dans l’Église sur les questions christologiques, sotériologiques et triadologiques n’étaient pas des querelles de pouvoir. Il y était avant tout question du culte véritable que nous devons rendre à Dieu. Bien sûr elles ont opposé des hommes avec toutes leurs faiblesses. Mais par la grâce de Dieu la vérité a vaincu les erreurs. La triarchie initiale des patriarcats a été instituée avant la pression impériale. Le patriarcat de Constantinople a été créé lorsque Constantin créa une ville pratiquement artificielle pour gouverner l'Empire. Son patriarche était l'interlocuteur de l'empereur, le porte-parole de l'Église. C'est surtout l'Empire ottoman qui a accéléré la hiérarchisation de l'Église.

C’est pour obéir à sa nature profonde que l’Église s’est structurée en synodes provinciaux. C’est pour répondre à son devoir que l’Église a créé des structures supra-provinciales, car il ne serait pas possible de réunir un concile œcuménique annuel, ni même décennal ! C’est par une juste appréciation des réalités de l’histoire profane que l’Église a investi un petit nombre de “patriarcats” de fonctions permanentes de conciliation, d’appel, de confirmation des élections métropolitaines et des découpages provinciaux, et je dois en oublier. De nos jours, malgré l’extraordinaire développement des techniques de transport et de télécommunication, nous voyons bien que les structures internationales, non seulement mondiales, mais même européennes, restent très au-dessous de leurs tâches. Devons-nous donc reprocher aux structures d’Église leurs imperfections ?
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