primauté du Pape reconnue ?

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GIORGOS
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Message par GIORGOS »

Je n’ai pu trouver le document en espagnol ou en français.
En revanche il est bien en anglais et en ligne dans
http://orthodoxeurope.org/page/14/130.aspx#2
sous le titre de Ecclesiological and Canonical Consequences of the Sacramental Nature of the Church. Ecclesial Communion, Conciliarity and Authority. Ravenna, 13 October 2007

Le document n’est pas si douce comme nous le veulent faire croire les media dociles au Vatican ou pour mieux le dire opposés à la Orthodoxie… très sûrement pour des raisons géopolitiques...
Pour ceux que le lisent et qui pourraient le traduire en français sur le Forum, je vous en prie...
Giorgos
SEÑOR JESUCRISTO, HIJO DE DIOS, TEN PIEDAD DE MÍ PECADOR.
Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

Le paragraphe 41 de ce document est particulièrement révélateur:

41. Both sides agree that this canonical taxis was recognised by all in the era of the undivided Church. Further, they agree that Rome, as the Church that “presides in love” according to the phrase of St Ignatius of Antioch (To the Romans, Prologue), occupied the first place in the taxis, and that the bishop of Rome was therefore the protos among the patriarchs. They disagree, however, on the interpretation of the historical evidence from this era regarding the prerogatives of the bishop of Rome as protos, a matter that was already understood in different ways in the first millennium.

Ma traduction (j'ai traduit à partir du texte anglais fourni par le patriarcat de Moscou sur Internet, mais j'ai rétabli entre parenthèses l'écriture correcte des termes techniques grecs utilisés):

41. Les deux parties sont d'accord sur le fait que la taxis canonique
(τάξης, NdT) était reconnue par tous du temps de l'Eglise indivise. En outre, elles sont d'accord sur le fait que Rome, en tant que l'Eglise "présidant dans l'amour" selon la formule de saint Ignace d'Antioche (Aux Romains, Prologue), occupait la première place dans la taxis, et que l'évêque de Rome était par conséquent le protos (πρώτος, NdL) parmi les patriarches. Toutefois, les deux parties sont en désaccord quant à l'interprétation des témoignages historiques de cette époque relatifs aux prérogatives de l'évêque de Rome en tant que protos, sujet qui était déjà compris de différentes manières au premier millénaire.

On conviendra qu'il faut une singulière mauvaise foi aux media occidentaux pour présenter comme une déclaration de soumission à la Papauté ce texte où les deux parties conviennent surtout qu'elles ne sont pas d'accord. Une fois de plus, l'incroyable parti pris du monde médiatique en faveur du Vatican confirme la stature mondaine prise par le Pape en tant que ministre des Cultes de la super-religion mondiale et mondialiste qui se met en place sous nos yeux. Ainsi se trouvent confirmées les prédictions de Dostoïevski et du hiéromoine Séraphin [Eugene Rose, 1934-1982] à cet égard.
La plupart des formulations d'un paragraphe comme celui que je viens de citer auraient pu être écrites au IXe siècle, quand Nicolas Ier faisait valoir pour la première fois les prétentions papales à la prépotence et que saint Photios le Grand y résistait. On voit surtout le peu de progrès faits sur la question en bientôt douze siècles.
Toutefois, le seul paragraphe que je viens de traduire, issu d'un document qui a été signé par des théologiens qui ne représentaient même pas la totalité des Eglises orthodoxes locales (les patriarcats de Moscou et de Bulgarie n'étaient pas représentés, et les Eglises d'Amérique et du Japon n'étaient même pas invitées), contient déjà des expressions qui ne correspondent pas au vocabulaire orthodoxe traditionnel et qui montrent bien la confusion introduite par l'irruption dans l'Eglise du vocabulaire lié à l'idéologie oecuméniste. On notera en particulier l'expression passe-partout d'"Eglise indivise", qui est en contradiction claire, nette et incontestable avec ce que nous récitons à chaque liturgie au Credo lorsque nous confessons l'Eglise une, sainte, catholique-conciliaire et apostolique. En effet, l'Eglise est indivise, aujourd'hui comme elle l'était au premier jour. Le fait que de nombreuses confessions hétérodoxes s'en soient séparées ne change rien à ce caractère. La formulation retenue par ce texte, où l'on évoque une "Eglise indivise" pour le seul premier millénaire - comme si, d'ailleurs, la séparation des Eglises nestoriennes et monophysites n'avait pas eu lieu - est issue de la "théorie des branches" protestante et n'appartient pas au vocabulaire orthodoxe - ou catholique romain - traditionnel. Cette formulation est d'autant plus inutile qu'on pouvait tout aussi bien écrire "avant le schisme" ou " au premier millénaire".

Je reste toutefois abasourdi par le temps et les moyens dépensés pour aboutir à pareille collection de tautologies et à un document qui aurait pu être rédigé, pour l'essentiel, dans les mêmes termes il y a des siècles. Mais ce qui a changé, par rapport aux siècles précédents, c'est que les esprits sont de plus en plus brouillés et que l'une des parties aux discussions bénéficie d'une caisse de résonance sans précédent qui lui est curieusement fournie par des milieux non chrétiens ou non religieux.

Pour le reste, il est plus que probable que ce texte connaîtra le même sort que la déclaration de Balamand de 1993, c'est-à-dire qu'il sera enterré dans les Eglises locales décidées à demeurer dans la foi orthodoxe et qu'il sera exalté dans certaines Eglises locales où on est prêt à l'union à tout prix avec le Vatican, à vrai dire plus par hostilité aux "Grecs" et aux "Russes" que par amour de la Papauté. Quoiqu'il en soit, ce document produira sans doute des effets néfastes en renforçant la confusion que les monastères de l'Athos dénonçait dans leur déclaration du 30 décembre 2006 et en détournant de l'Orthodoxie des âmes qu'elle aurait autrement attirées et qui se laisseront persuader que, les orthodoxes ayant fait leur soumission au Vatican, il vaut mieux chercher ailleurs. On peut donc supposer qu'une fois de plus, les théologiens et les hiérarques orthodoxes qui signent à la légère des textes dont ils ne peuvent plus ignorer quelle utilisation désastreuse en sera faite à des fins de propagande, auront en fait, en croyant faire une fleur au Vatican, contribué au progrès d'autres religions en Europe occidentale. Combien se retrouveront dans l'Islam ou le pentecôtisme qui auraient pu trouver une "maison fondée sur le roc" (Lc 6, 48) au sein de l'Orthodoxie si celle-ci avait eu le courage de s'assumer elle-même!
Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

A noter que le site orthodoxie.com http://www.orthodoxie.com/2007/11/bloc- ... .html#more vient de publier une remarquable analyse du document de Ravenne par le professeur Jean-François Colosimo, qui enseigne à l'Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge de Paris. Voici ce texte qui confirme l'écart extraordinaire entre le contenu du document (réaffirmation par les orthodoxes de ce qu'ils ont dit) et son importance réelle (texte signé par une commission de théologiens où ne sont même pas représentées toutes les Eglises orthodoxes locales et qui ne sera pas plus reçu que les documents précédents du type Balamand) et l'exploitation qui en est faite par la presse proche du Vatican (c'est-à-dire, curieusement, toute la presse en Europe occidentale; la religion catholique romaine étant perçue comme un plus grand facteur de sécularisation que la religion orthodoxe, il est devenu systématique que tous les media d'orientation séculariste, maçonnique ou mondialiste prennent parti pour le Vatican chaque fois que celui-ci leur apparaît comme un instrument pour frapper l'Orthodoxie):

"RAVENNE EXPLIQUÉE AUX ORTHODOXES QUI SE POSENT DES QUESTIONS

Présentation

« L’Église orthodoxe reconnaît la primauté du pape ». Ce titre quelque peu sensationnaliste que l’on a aperçu dans la presse française d’inspiration catholique ou proche du Vatican n’a pas manqué d’émouvoir, réjouissant les uns et alarmant les autres. Il n’en ressort que plus faux lorsqu’on le mesure à la réalité dont il est censé rendre compte, à savoir le document publié par la commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe à l’issue de sa Xe Assemblée plénière qui s’est tenue du 8 au 14 octobre 2007 à Ravenne, en Italie.

En effet, c’est plutôt le contraire qu’il faut en retirer : si l’orthodoxie reconnaît, comme elle l’a toujours reconnue, la primauté de l’évêque de Rome telle que l’Église l’a vécue, selon elle, au cours du premier millénaire, elle ne reconnaît pas, et continue de ne pas reconnaître, le statut, le sens et l’exercice que le catholicisme lui a conférés, toujours selon elle, au deuxième millénaire sous le terme générique de « papauté ». En d’autres termes, du point de vue orthodoxe, c’est la rectitude de la foi qui légitime la primauté et non pas la primauté qui détermine la rectitude de la foi.

Des articles plus dépassionnés n’ont pas manqué de souligner ce hiatus sur lequel se clôt le document de Ravenne : « Autrement dit, les conditions sont encore loin d'être réunies pour un accord global » a pu écrire, avec beaucoup de justesse, Henri Tincq dans Le Monde du 11 novembre 2007.

Pour autant, l’enthousiasme de l’opinion catholique n’est pas feint. Il correspond d’abord à la satisfaction de l’attente, longtemps déçue, d’un geste œcuménique fort de la part des orthodoxes, à même de marquer la fin de la glaciation survenue après la chute du Mur de Berlin. Il relève ensuite de la compréhension générale que se font les catholiques de la communion, dont le critère ultime s’avère pour eux la personne du pape. Cet enthousiasme n’en participe pas moins d’un préjugé discutable : le différend avec l’orthodoxie ne serait que disciplinaire, limité à la question de l’autorité qui, elle-même, renverrait à la structure et à l’organisation de l’Église en tant qu’institution. Or peu de théologiens orthodoxes, à l’évidence, se contenteraient d’une telle description qu’ils jugeraient par trop minimaliste, obérant des questions aussi essentielles que, par exemple, la conception de la grâce.

Quant au sentiment orthodoxe sur cet évènement, il apparaît mêlé. Les franges les plus militantes ont naturellement tendance à y voir une confirmation de leur propre vision ou engagement : les anti-œcuméniques en agitant le spectre du concile d’union de Ferrare- Florence, les pro- œcuméniques en saluant une avancée forcément « décisive » à leurs yeux. Ces réactions, minoritaires, n’entament guère l’indifférence plus générale que, sans surprise, de tels travaux finissent par inspirer que ce soit par ignorance, volontaire comme involontaire, ou que ce soit par lassitude face à des annonces répétées et restées sans effet.

L’évènement dans l’évènement a toutefois été, dès le début des travaux, le retrait de la délégation du patriarcat de Moscou qui a rendu le patriarcat de Constantinople, et non pas Rome, responsable de cette rupture. L’affaire est initialement interne à l’orthodoxie, donc. Cependant, elle n’a pu aller sans affecter, in fine, l’ensemble de la démarche, dans son caractère œcuménique même. La rupture et les perspectives consécutives à la rupture ont suscité, on s’en doute, de nombreux commentaires contradictoires.

C’est que le texte de Ravenne doit aussi être lu en contexte. Comme l’a souligné, là encore à raison, Henri Tincq : « Ce document n'engage pour le moment que les théologiens experts des deux confessions. D'autres obstacles politiques freinent la réconciliation ». C’est à l’éclaircissement de ces dimensions problématiques qu’est consacré le présent essai. Pour ce faire, on se contentera d’offrir à la lecture le conflit des interprétations dans la suite des représentations où il s’est donné à lire, en gageant que la récapitulation des personnages, lieux, faits, paroles, procurera un premier axe de lisibilité.

A. Qu’est— ce que la commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe ?

1. Qui représente-t-elle ?
C’est une commission bilatérale et non pas multilatérale. Elle comprend les catholiques romains et les orthodoxes chalcédoniens, mais elle n’inclut pas les préchalcédoniens et les protestants. Elle ne représente donc pas l’ensemble des chrétiens, mais les deux univers impliqués dans le schisme que l’on date par commodité de 1054. La commission compte 60 membres à parité entre orthodoxes et catholiques, nommés par leurs hiérarchies. Elle comprend des Cardinaux, des évêques, des prêtres et des laïcs. Elle est placée sous l’égide d’une coprésidence catholique et orthodoxe, en l’espèce le cardinal Walter Kasper, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, et le métropolite Jean (Zizioulas) de Pergame, du patriarcat de Constantinople, et bénéficie, sur le même modèle, d’un double secrétariat.

On doit cependant noter que, bien que son objet soit le débat théologique, le caractère officiel de la commission fait qu’elle puisse apparaître comme représentative d’enjeux plus institutionnels que théologiques.
Exemple : les écoles de théologie qui ont été le creuset du renouveau de l’orthodoxie au XXe siècle (Saint-Serge, Paris ; Saint Vladimir, New York) se trouvent de facto pénalisées puisque relevant de la « Diaspora » et donc omises en tant que telles, hors statut personnel ou particulier de tel ou de tel autre intervenant.
Exemple : suite à la session de Baltimore, en 2000, le père Waclaw Hryniewicz, directeur de l'Institut oecuménique de l'Université catholique de Lublin, a pu déclarer que des points d'accord jugés acceptables par les théologiens catholiques n’en ont pas moins été décrétés inacceptables par ceux qui « représentaient officiellement l'Église catholique ».

2). Que peut- elle décider ?
Rien, au sens où c’est une instance de consultation, et non pas de décision. Les résultats de ses travaux seront, si complétés, soumis aux diverses hiérarchies en cause qui en disposeront alors selon leur gré, étant entendu qu’elles auront de surcroît, en cas d’accord, à en assurer la réception auprès de leurs fidèles et donc, pour l’orthodoxie, à les soumettre au consentement du Peuple de Dieu.

Exemple : des quatre documents communs publiés jusqu’ici (Munich, 1982 ; Bari, 1987 ; Valamo, 1988 ; Balamand 1993) aucun n’a été, pour l’heure, approuvé par l’une ou l’autre des autorités en présence.
Exemple : le document commun de Balamand (1993) condamnant l’uniatisme n’a pas empêché la rupture du dialogue en 2000 en raison des accusations de prosélytisme portée par les Églises orthodoxes de l’Est à l’encontre du Vatican.

3). Quel premier bilan peut-on en tirer ?
Mitigé. Il s’agit d’un organe de dialogue récent, institué en 1979 par Jean-Paul II et Dimitrios I, dont la première session s’est tenue l’année suivante, en 1980, à Patmos. Les travaux devaient avoir lieu tous les deux ans, mais se sont vite compliqués de problèmes ecclésiastiques et politiques opposant les deux parties ou divisant en son sein l’une ou l’autre partie, qui ont gêné la lisibilité, si ce n’est la pertinence de la démarche.

Exemple : les travaux ont été interrompus après l’échec de la huitième session, tenue à Baltimore, en 2000, sur l’uniatisme, et n’ont repris que six ans plus tard.
Exemple : lors de la session de Belgrade, en 2006, est réapparu un projet de document élaboré à Moscou, en 1990, mais qui avait été éludé jusque-là, et dont l’étude a été poursuivie à Ravenne.

B. Que faut-il comprendre du document de Ravenne ?

1. Que dit le texte ?
Le document final, tiré de la session de Ravenne, et daté du 13 octobre 2007, s'intitule : « Conséquences ecclésiologiques et canoniques de la nature sacramentelle de l'Église. Communion ecclésiale, conciliarité et autorité dans l'Église ». Chacun des termes impliqués dans le titre fait l’objet d’une étude historico- théologique dont il n’y a pas lieu, ici, de discuter le détail puisque le texte, dans son ensemble, est clairement défini en préambule comme « ne pouvant être assimilé à un enseignement d’Église ». De surcroît, la seule note du texte, afférente au paragraphe 4, stipule que l’utilisation du terme « Église » ainsi que des expressions connexes ne saurait en rien « diminuer » la « compréhension de soi » par l’Église orthodoxe et la « conscience de soi » de l’Église catholique qui les font se concevoir chacune comme « la seule Église du Christ ».

En fait le texte s’attache, en 46 paragraphes assez concis, à déterminer le sens de la primauté, le rôle du Protos, du « premier » au sein de la tradition indivise du premier millénaire et ce, aux niveaux local, régional universel. C’est seulement au paragraphe 41 que les deux parties « concordent sur le fait que Rome, en tant qu'Église qui "préside à la charité" occupait « la première place » dans l'ordre canonique. Or, disons- le tout net, il n’y a là rien de nouveau si l’on ne confond pas cette primauté avec ce qu’elle est devenue, à savoir la papauté.

Le texte d’ailleurs ne tarde à préciser : « Néanmoins, (catholiques et orthodoxes) ne sont pas d'accord sur l'interprétation des témoignages historiques de cette époque concernant les prérogatives de l'évêque de Rome en tant que Protos, une question qui avait déjà été différemment interprétée dès le premier millénaire ». Et afin de lever la moindre ambiguïté, le paragraphe 45, pré-conclusif, explicite : « La question du rôle de l’Église de Rome dans la communion de toutes les Églises réclame une étude approfondie [...] Comment pourraient être compris et vécus l’enseignement des premier et deuxième conciles du Vatican sur la primauté universelle à la lumière de la pratique ecclésiale du premier millénaire ? Ce sont là des questions cruciales [...] ». On ne saurait mieux dire.

2. Qu’en a dit la partie catholique ?
Tout en exprimant sa très grande satisfaction de disposer, pour la première fois, d’un texte de référence sur une compréhension commune aux orthodoxes et aux catholiques de la primauté, le cardinal Walter Kasper a néanmoins noté : « Nous n'avons pas traité des privilèges de l'Évêque de Rome, mais seulement fixé la procédure à venir. Ce document est donc un modeste premier pas porteur d'espérance, dont on ne doit pas exagérer la portée ». Il a par ailleurs ajouté, que l’examen de la problématique du second millénaire, tout particulièrement du concile Vatican I, qui a dogmatisé l’infaillibilité pontificale et la juridiction universelle, représentera « une démarche délicate, un cheminement très long et difficile ».

3. Qu’en ont dit les parties orthodoxes ?
Il faut ici, à l’évidence, distinguer la position du patriarcat de Constantinople de celle du patriarcat de Moscou, tout en notant que les autres Églises orthodoxes se sont, dans l’ensemble, abstenues de tout commentaire significatif quant à l’évènement ou au texte lui- même.

Du côté de Constantinople, le métropolite Jean (Zizioulas) de Pergame, par ailleurs coprésident de la commission pour la partie orthodoxe, a déclaré que les résultats de la session étaient «définitivement positifs», et même « si importants qu’ils ont rejeté dans l’ombre le retrait de la délégation russe », en ce que « pour la première fois, le terme primus a été utilisé dans le sens qu’il avait dans le tradition du premier millénaire, toujours dans un contexte synodal ».

Du côté de Moscou, l'évêque Hilarion (Alfeyev), de Vienne et d'Autriche, représentant du Patriarcat auprès de la Communauté européenne, et chef de la délégation russe à Ravenne, après avoir renouvelé l’attachement de son Église au dialogue œcuménique avec Rome et attribué la responsabilité de son retrait « uniquement » à Constantinople, n’en a pas moins critiqué le texte de Ravenne, jugeant qu’il comportait, on le verra, des articles inacceptables pour l’ecclésiologie orthodoxe telle que la comprend et la définit le patriarcat de Moscou.

Cette divergence théologique, apparue sur fond de polémiques canoniques, complique donc, nécessairement, le tableau œcuménique, chacun de ces points réclamant un éclaircissement propre.

C. Que s’est-il passé à Ravenne entre Constantinople et Moscou?

1) Pourquoi la délégation russe est-elle partie ?
A leur arrivée à Ravenne, les délégués du Patriarcat de Moscou ont constaté que la partie orthodoxe comportait une délégation officielle de l’Église apostolique orthodoxe d’Estonie (EAOK), placée sous le patriarcat de Constantinople avec le statut d’autonomie, mais que Moscou précisément ne reconnaît pas comme telle, et qui n’avait pas participé, en conséquence, aux sessions précédentes de Baltimore en 2000 et de Belgrade en 2006.

On ne peut refaire ici, dans le détail, l’historique de cette querelle dont la clé tient en deux dates : 1917 et l’avènement de l’URSS, 1989 et son effondrement. Pour mémoire, le patriarcat de Constantinople considère avoir « réactivé » en 1996 l’autonomie qu’il avait accordée à l’Église d’Estonie en 1923, à la faveur de l’indépendance de l’État estonien, et qui a perduré jusqu’en 1945 et l’annexion soviétique. Le patriarcat de Moscou considère que la présence orthodoxe en Estonie, née de l’extension de l’État et de la population russe au XVIIIe siècle, et qui est demeurée sous l’Église russe jusqu’en 1923, bénéficie du statut d’Église autonome qu’il lui a accordée en 1920 et qui a été restaurée de facto, sous forme diocésaine en 1941, et confirmée en 1993. Le conflit s’est soldé, en 1996, par une rupture de communion entre les deux sièges qui a trouvé sa résolution dans les accords dits de « Zurich », signés la même année, et entérinant un statu quo pourtant contraire à l’ecclésiologie orthodoxe puisque supposant la co-existence de deux juridictions sur un même territoire.

On passera ici sur les arguties canoniques ainsi que sur les reconstructions idéologiques et les réductions symboliques que l’on trouve de part et d’autre de la querelle (dont inévitablement les grandes questions du Droit, de l’identité, de la liberté que les deux camps se renvoient).

On retiendra, par souci de complétude, que les facteurs culturels, politiques et géopolitiques pèsent d’autant plus sur ce débat qu’ils en demeurent le non - dit, si ce n’est l’impensé. À savoir : a) l’imbroglio local que représentent les vagues successives de russification par l’impérialisme russe (1710-1917), d’estonisation par le nationalisme autoritaire puis dictatorial estonien (1920-1940), de soviétisation par le totalitarisme soviétique (1941-1991), de désoviétisation mais aussi de dérussification par le néonationalisme estonien (1991-aujourd’hui) ; b) l’enjeu international que représente cette zone tampon dans le processus d’isolement de la Russie par rattachement à l’Union européenne ou à l’OTAN des pays frontaliers relevant traditionnellement de sa sphère d’influence (pays baltes, Ukraine, Géorgie) que mènent les États - unis depuis 1989 (et le risque d’instrumentalisation qui s’ensuit pour les deux patriarcats, par le Kremlin bien sûr, mais aussi par la Maison-Blanche).

On observera enfin que la signature des accords de Zurich n’a pas empêché, sur place, la poursuite d’une lutte de positionnement où la prévalence institutionnelle, appuyée par le gouvernement, des Constantinopolitains se confronte à la prépondérance sociologique, fondée sur le nombre, des Moscovites, l’ensemble ne constituant jamais qu’une minorité sur fond de luthérianisme et de sécularisme dominants.

Pour revenir à Ravenne, les déclarations des uns et des autres invitent à la reconstitution suivante : l’évêque Hilarion a récusé la présence, ex officio, d’une délégation de l’EAOK, en arguant qu’accepter cet état de fait reviendrait à acter une reconnaissance de facto, mais non sans proposer que les membres de ladite délégation soient assimilés à la représentation de Constantinople. Le métropolite Jean a répondu à cette objection en proposant que et la présence de l’EAOK et le déni de reconnaissance de Moscou soient portés comme tels dans la déclaration finale. L’évêque Hilarion a décliné cette proposition en soulignant que Moscou, pour sa part, n’imposait pas la présence d’Églises qui ne sont pas unanimement considérées comme autocéphales (OCA, Amérique) ou autonomes (Japon). La partie catholique a jugé qu’il s’agissait d’une affaire intra- orthodoxe. En l’absence de solution, la délégation russe s’est retirée.

2) Comment a été interprété ce retrait ?
Du point de vue de Constantinople, l’absence de Moscou, on l’a dit, ne saurait entacher la légitimité du document de Ravenne dont les conclusions, ont été approuvées, souligne Jean de Pergame par « l’ensemble des autres délégations orthodoxes présentes »

Du point de vue de Moscou, au contraire, et selon les mots de l’évêque Hilarion, « l'absence de la plus grande Église orthodoxe dans le dialogue, celle dont le nombre des membres excède le nombre global des membres de toutes les autres Églises orthodoxes, en met en doute le caractère légitime ».

Sur le critère du nombre, Constantinople a répondu, par la bouche de Jean de Pergame, « qu’une déclaration si rude doit être comprise comme une expression d’autoritarisme dont le but est de montrer l’influence de l’Église de Moscou [...], mais tout ce à quoi Moscou est arrivé, c’est à s’isoler puisque les autres Églises orthodoxes ne l’ont pas suivie et sont au contraire restées fidèles à Constantinople ».

Ce à quoi Moscou a rétorqué, toujours par la bouche de l’évêque Hilarion que de tels « commentaires ainsi que le texte final [...] peuvent donner l'impression que le patriarcat de Constantinople a délibérément poussé le Patriarcat de Moscou à quitter le dialogue, pour pouvoir prendre des décisions qui auraient été impossibles avec la participation du Patriarcat de Moscou ».

Du point de vue catholique, on a insisté sur le caractère forcément interne à l’orthodoxie du débat sur la question territoriale de l’Estonie et on a voulu considérer, au moins dans un premier temps, tout en faisant état de « tristesse, souci, regret », que l’absence du patriarcat de Moscou ne pouvait minorer l’importance du document. Dans un deuxième temps, toutefois, le cardinal Kasper a à nouveau noté, comme il l’avait fait précédemment « la difficulté permanente pour le dialogue international catholique -orthodoxe » que représenterait un désaccord sans solution entre Constantinople et Moscou, et n’a pas hésité à réitérer sa proposition ...de médiation( !) entre les deux patriarcats. Le père Federico Lombardi, le porte- parole du Vatican, a souligné la crainte que l’on éprouve, du côté catholique, à déboucher sur une impasse en déclarant combien il espérait « que de telles difficultés intra- orthodoxes ne porteront pas préjudice au dialogue ». Autant dire que Rome n’envisage pas une absence durable, voire définitive de Moscou. Or, dans le même temps, réduire la querelle à la simple question de l’Estonie ne semble guère plus possible. À rebours du tableau quelque peu psychodramatique qui a pu en être brossé, il se pourrait bien la dispute de Ravenne, laisse voir une crise plus importante qu’attendue, plus structurelle que conjoncturelle.

D. Quel débat plus profond cache cette polémique ?

1) En quoi la rupture de Ravenne accomplit- elle la crise de Belgrade ?
La session précédente, la IXe en titre, à Belgrade, en 2006, avait vu poindre les prodromes de la crise. L’évêque Hilarion avait alors contesté le parallélisme supposé par le document de travail entre la « communion avec Rome » en Occident et la « communion avec Constantinople » en Orient comme condition et/ou critère d’ecclésialité, de catholicité, de conciliarité. Son objection était de principe, reposant aussi bien sur le rejet d’un modèle unique de structuration que sur l’affirmation de la complétude de l'Église Orthodoxe. Déjà opposé à l'évêque Hilarion, le métropolite Jean de Pergame avait insisté sur la nécessité de maintenir la mention de Constantinople symétriquement à celle Rome, et avait proposé d’amender la comparaison en la restreignant : la communion avec l’un ou l’autre siège demeurait le critère « bien que cela fût compris différemment ». Hilarion avait refusé le compromis. Le cardinal Kasper avait soumis la motion au vote et qui avait recueilli une forte majorité y compris orthodoxe. L'évêque Hilarion avait dénoncé la méthode du scrutin démocratique pour résoudre des problèmes dogmatiques et avait réclamé l’adoption du consensus. Le cardinal Kasper avait pris note de la protestation et promis un réexamen de la question controversée.

Selon les sources russes, le comité de rédaction aurait proposé, en février 2007, une formulation acceptable pour Moscou qui ne mentionnait plus la « communion avec le siège de Constantinople ». À la veille de Ravenne, l'évêque Hilarion avait réaffirmé que « toutes les Églises orthodoxes reconnaissent la primauté d'honneur du patriarche de Constantinople, mais nous ne pouvons pas en accepter l'interprétation élargie que Constantinople cherche à en faire. Les participants orthodoxes ne sont pas autorisés à "inventer" un modèle ecclésiologique afin que le patriarche de Constantinople puisse occuper une place équivalente à celle que le pape occupe dans l'Église de Rome ». Il avait prévenu que « la question ne saurait souffrir compromis ».

2. Quelle vraie fracture révèle Ravenne ?
Le retrait de la délégation russe, à Ravenne, a permis, à l’évidence, que la première mouture de la formule disputée soit (ré) intégrée dans le document final puisque le paragraphe 39 commente ainsi l’activité conciliaire de l’Occident et de l’Orient chrétiens après le schisme : « les deux Églises continuaient à convoquer des conciles dans les moments de crise grave. À ces conciles participaient les évêques des Églises locales qui se trouvaient en communion avec le siège de Rome, et de façon similaire, même si cela était compris d'une manière différente, les évêques des Églises locales qui se trouvaient en communion avec le siège de Constantinople ».

C’est précisément la vision que dénonce, au nom de Moscou, l’évêque Hilarion : « le critère de catholicité dans l'Église orthodoxe a toujours consisté dans la communion eucharistique et canonique des Églises locales entre elles, et non pas dans la seule communion avec le siège de Constantinople ».

Et c’est précisément la vision qu’endosse, au nom de Constantinople, le métropolite Jean : « Dans l’Église d’Orient, bien que ce ne soit pas en termes de pouvoir, mais d’initiative et de coordination, la primauté revient à Constantinople ».
En d’autres termes, c’est bien la conception même de la primauté qui s’est trouvée être discutée, à Ravenne, entre Constantinople et Moscou.

De quelques interrogations conclusives
On ne peut qu’énumérer quelques- unes des questions que suscite nécessairement la contemplation de ce clivage :

— comment deux parties s’uniraient lorsque l’une se désunit ?

— quelle primauté peuvent accorder, hypothétiquement, Constantinople et Moscou à Rome si elles ne réussissent pas à s’accorder, entre elles, pratiquement, sur le sens de la primauté ?

— quel est le poids des différences théologiques réelles et des opportunismes dans le différend entre ces deux patriarcats et ceux qui les incarnent ?

— peut-on prétendre servir l’unité pan–orthodoxe et ne pas tout faire pour en assurer la manifestation ?

— peut-on se sentir investi d’une sorte de devoir et de capacité historique envers le plérôme orthodoxe sans susciter autour de soi une logique de concertation ?

— qui, dans le monde orthodoxe, pourrait aujourd’hui surprendre en prenant sur lui d’assumer une diaconie de l’unité qui passerait, dans le respect de la tradition et de la taxis, par l’épreuve de vérité consistant dans les révisions et les aménagements canoniques que les bouleversements du XXe siècle ont rendus urgentissimes ?


— la poursuite de la commission est-elle envisageable sans la participation du patriarcat de Moscou et cette participation est-elle envisageable sans une minoration, même relative, du document de Ravenne ? Et si cette minoration a lieu, de quelle valeur alors apparaîtra la commission ?

— le modèle de dialogue que représente Ravenne, typique d’un œcuménisme institutionnel, fait-il encore sens ?

— y a-t-il grand sens à agiter une espérance œcuménique abstraite (« la primauté ») alors qu’une rencontre entre le pape de Rome et le patriarche de Moscou demeure pure hypothèse et que toute rencontre entre le patriarche de Constantinople et de Moscou apparaît difficultueuse ?

-est-il sérieux et fraternel de toujours minimiser, face au monde catholique, le sentiment pourtant prégnant de différence qu’éprouvent les orthodoxes et que le patriarche Bartholomée n’avait pas hésité, dans un de ses discours américains, à qualifier d’ « ontologique » ?

— s’il serait déplacé d’accuser Rome de double jeu dans cette affaire, le Vatican peut-il s’empêcher pour autant de mettre à profit, sur le plan tactique, la division que lui présentent les orthodoxes ?

— Rome a-t-elle vraiment renoncé à la stratégie de l’union par « appartements » ?

Ces questions reviennent au fond à une seule : comment une entreprise œcuménique finit- elle par déboucher sur une fracture intra -confessionnelle ? Nul doute qu’il y a là à un mystère à méditer. Mais s’étonnera-t-on que, in fine, le Saint–Esprit se révèle une fois de plus le champion de l’antisystème ?

Jean- François Colosimo "

Je noterais toutefois cum grano salis deux points complémentaires qui n'infirment d'ailleurs en aucune manière la pertinence de l'analyse du professeur Colosimo.

1. En premier lieu, les conséquences spirituelles de ce type de documents, à la fois inutiles et nuisibles, sont très graves. En effet, il suffit d'aller sur n'importe quel forum catholique pour se rendre compte que, le public catholique n'ayant pas lu le document et n'ayant aucune connaissance de la position des orthodoxes ou des sujets de divergence entre les deux Eglises, la plupart des catholiques de bonne foi sont persuadés que les orthodoxes ont reconnu à Ravenne la primauté du pape tels qu'eux l'entendent, c'est-à-dire comme pouvoir de juridiction universelle et non comme service. Il ne faut pas oublier que ces milieux se sont eux-mêmes autosuggestionnés dans l'idée que seuls des obstacles culturels et politiques séparaient les orthodoxes de la soumission à la Papauté. Il serait fastidieux d'établir un catalogue de ces idées reçues, circulant sans aucun examen critique dans les milieux catholiques depuis des siècles, et maintenant véhiculées par l'Internet francophone. On indiquera par exemple l'idée persistante, encore reprise l'année dernière par un aigle de la théologie catholique belge, que ce serait le césaropapisme qui ferait obstacle à la soumission au Vatican, alors que le moindre connaissance du sujet montre qu'en terre orthodoxe, c'est précisément le pouvoir politique qui a toujours poussé à la relativisation de la foi et à l'union avec la Papauté, au temps de Michel VIII Paléologue comme au temps de Constantin XI Dragasès, au temps du prince-régent Paul de Yougoslavie comme au temps de Ferdinand Ier de Roumanie et de leurs odieux Concordats combattus par le patriarche Gabriel de Serbie, respectivement par le métropolite Nicolas de Transylvanie.
Il est vrai aussi que des milieux qui ont pris l'habitude de relativiser la vie spirituelle par rapport à des questions d'organisation administrative ont de la peine à comprendre l'importance du Filioque, de la question de la grâce ou de la distinction entre essence et énergies. Ni le fait que l'Eglise orthodoxe est un tout organique que l'on ne peut pas effilocher.
Ainsi, la constation faite par les monastères de l'Athos dans leur déclaration du 30 décembre 2006 reste plus que jamais d'actualité. Ce type de document ambigü et équivoque, habilement exploité par les media occidentaux avec la complicité des hiérarchies ecclésiastiques orthodoxes qui tiennent souvent un double discours à cet égard, entretient des personnes de bonne foi, sceptiques à l'égard du Vatican et qui auraient pu se tourner vers l'Orthodoxie, seul espoir réel du christianisme, dans l'idée qu'il n'y a aucune différence entre l'Orthodoxie et les autres confessions chrétiennes qui souffrent d'un discrédit de plus en plus grand en Europe occidentale. En s'assimilant de la sorte à ceux qui furent souvent ses plus grands persécuteurs, l'Orthodoxie ne se rend pas compte qu'elle se discrédite elle-même aux yeux du public d'Europe occidentale.
Les conséquence sont encore plus graves lorsque l'on tourne son regard, non plus vers l'Eglise catholique romaine, mais vers les mouvances intégristes ou (prétendument) traditionalistes ou "traditionnelles" qui entretiennent des relations fort compliquées d'amour-haine avec le Vatican. On sait que, dans ces milieux, on a volontiers tendance à mettre l'accent sur le politique plutôt que sur le religieux, sur le royaume de ce monde plutôt que sur le royaume des cieux. J'ai déjà pu lire, émanant de cette mouvance, des déclarations triomphalistes et empathiques où l'accord de Ravenne sert de point de départ à des rêves qui verraient les orthodoxes se transformer en phalanges du catholicisme intégriste pour le combat (terrestre, bien entendu) contre l'Islam et contre la démocratie libérale. Il est tout de même surprenant de voir les mêmes milieux qui appelaient voici quelques années à la "guerre juste" contre les Serbes orthodoxes ou fournissaient des volontaires à l'armée croate envisager maintenant de voir les orthodoxes se faire tuer au service de leurs nouveaux objectifs politico-militaires.

2. En second lieu, mais c'est peut-être là le plus grave, les circonstances qui entourent la signature du document de Ravenne montrent bien que, plus on parle d'union de l'Orthodoxie avec d'autres confessions chrétiennes, en attendant d'autres religions non chrétiennes, puisque la logique de l'idéologie politique qui sous-tend l'oecuménisme est de ne pas s'arrêter en si bon chemin, plus c'est l'Orthodoxie elle-même qui se divise. On ne mentionnera pas le fait, déjà relevé par notre plus grand théologien francophone, le docteur Jean-Claude Larchet, que les successives relativisations de la foi entraînées par ces réunions, ces déclarations communes, cette machine oecuméniste, ont abouti à l'apparition, à peu près partout, de schismes et de dissidences. On relèvera aussi que ces "dialogues" avec le Vatican sont surtout l'occasion pour les Eglises locales de ne pas dialoguer entre elles, que chaque réunion est une occasion pour le patriarcat oecuménique de Constantinople et pour le patriarcat de Moscou d'afficher leurs divergences, et que les patriarcats de Serbie et de Bulgarie, dont l'influence est malheureusement limitée puisqu'ils correspondent à des populations extrêmement déchristianisées, apparaissent de plus en plus comme les témoins gênants de la Tradition dans ce contexte de discussion à tout-va où tout est sans cesse remis en question.

Enfin, il reste la question que personne ne semble se poser: la réunion du saint et grand Concile panorthodoxe, que le métropolite Damascène de Suisse espérait organiser pour... 1997, ne devrait-elle pas être un objectif plus important que des réunions du type de celle de Ravenne?
GIORGOS
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Message par GIORGOS »

A propos de la propension de certains orthodoxes (clergé en tous ses rangs et laïcs, confondus) de se considérer eux mêmes, sans doute de manière désintéressé, comme des chrétiens de seconde zone, Glicherie publiait en le déplorant, et avec cause !,

cet entretien "édifiant" de Carol Saba sur l'AEOF et "l'Orthodoxie française", je surligne ce qui m'interpelle:


ENTRETIEN :
Carol Saba, porte-parole de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France
« L’orthodoxie est une réalité française »

Les orthodoxes de France ont fêté ce week-end les 40 ans du Comité interépiscopal orthodoxe, ancêtre de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France
En quoi cette création était-elle importante ?
CAROL SABA : La création de ce comité soulignait la prise de conscience des évêques orthodoxes quant à la nécessité de dialoguer avec les autorités françaises et avec les autres confessions chrétiennes. Mais il y avait eu auparavant toute une prise de conscience de l’orthodoxie française ! La présence orthodoxe en France date du XIX e siècle, mais il s’agissait surtout d’églises d’ambassade. À partir du XX e siècle, après la révolution russe, les événements en Asie mineure puis au Proche-Orient, la France a connu une forte immigration orthodoxe. La présence orthodoxe en France relevait alors de l’« Église du souvenir». L’évolution sociologique a fait que ces communautés sont restées.
Ces communautés ont alors pris conscience de former une Église locale ?
Oui, mais le problème était qu’elles se trouvaient sur le territoire canonique de l’Église de Rome. En fait, on ne peut parler d’Église locale que dans la perspective de l’unité des Églises. Dans les années 1990, les Églises orthodoxes ont donc décidé que, d’une façon transitoire et intérimaire, elles organiseraient des assemblées épiscopales, dont la France était le modèle. Le Comité inter épiscopal est donc devenu l’Assemblée des évêques orthodoxes de France (AEOF).
(…)
RECUEILLI PAR
NICOLAS SENÈZE
Et Glicherie d'ajouter:
Si je comprend bien, on ne peut avoir d'Eglise locale en France tant que la réunion a Rome n'a pas eu lieu ???
Et les Orthodoxes qui pratiquent comme dans leur pays d'où ils ont émigrés sont dans "l'Eglise du souvenir", c'est à dire une église désuète et passéiste ????

En quoi consiste donc l'Eglise française ? quelle différence a part la langue ??? En quoi est elle moderne ? Par sa compromission à l'autorité romaine ? sa désunion flagrante en multiples diocèses qui peinent à cacher derrière des communiqués sirupeux leurs conflits et leurs divergences ? Eclairez ma lanterne s'il vous plaît, car la plaidoirie de Maître Saba pour l'Orthodoxie française me laisse pantois...
Quelques jours après, »l’Agence Zénith, le monde vu de Rome » (c.à.d., le Vatican), publie ce nouvelle que, (bien que allant dans le même sens de l’entretien de Carol Saba), si c’est vrai c’est beaucoup plus scandaleux, de par l’action d’un très important métropolite du Patriarcat de Moscou dans Espagne (les soulignés sont miens):


ZF07112202 - 22-11-2007
Permalink: http://www.zenit.org/article-16691?l=french
Inauguration en Espagne de la première église orthodoxe du patriarcat de Moscou
ROME, Jeudi 22 novembre 2007 (ZENIT.org) – La première église orthodoxe du patriarcat de Moscou en Espagne a été inaugurée et bénie le 11 novembre dernier, a rapporté le père Emilio Benedett, prêtre de la compagnie de Jésus, à ZENIT.

L’Eglise, érigée au milieu des pins, dans un quartier périphérique d’Altea, près d’Alicante, reflète un style particulièrement épuré de l’architecture russe : la construction est en bois, du bois qui provient de la chaîne de montagnes de l’Oural, et décorée de mosaïques à l’extérieur, avec de belles icônes », a expliqué le père Benedett.

Dans l’abside, orientée vers l’est, « se détache une belle mosaïque polychrome représentant un Jésus Christ bénissant, que l’on voit très bien de la route qui va d’Altea à Calpe » a-t-il ajouté. L’édifice est coiffé de cinq coupoles recouvertes de feuilles d’or et surmontée de croix byzantines, d’une brillance qui les rend encore plus visibles.
A l’intérieur, Les fresques réalisées dans la coupole sont dues à des artistes venus de Moscou. Elles représentent une série d’anges disposés autour du Christ « en majesté » ou Pantocrator. « Notre attention, souligne le père Benedett, est attirée par une grande iconostase ornée d’or et montée sur bois montrant de superbes icônes provenant de l’école iconographique de Moscou et représentant, dans un style purement orthodoxe, Jésus Christ, Marie et un grand nombre de saints pères de l’Eglise orientale ».

La liturgie était célébrée principalement par le métropolite Kirill de Smolensk et Kaliningrad, actuellement responsable du Département des relations extérieures de l’Eglise orthodoxe russe.

Avant de commencer la célébration liturgique, le métropolite a salué l’évêque d’Orihuela-Alicante, Mgr Rafael Palmero Ramos, présent dans l’assemblée, par ces paroles : « Etant donné que nous sommes dans ce diocèse dont vous avez la charge, je vous demande de bien vouloir procéder à la bénédiction de cette église ».

« En disant cela, il avait voulu être explicite, et faire comprendre que Mgr Palmero est l’évêque du lieu et qu’en tant que successeur des apôtres, il préside la communauté chrétienne de l’Eglise d’Orihuela-Alicante », a expliqué le père Benedett.

L’évêque était entouré du vicaire général de son diocèse et du curé de la paroisse d’Altea. Etaient également présents à la cérémonie l’ambassadeur russe à Madrid, Alexander Kuznetsov, et le maire de la ville.

Le chœur polyphonique, venu de Moscou pour l’occasion, a interprété « de manière magistrale quelques très beaux chants de la belle et expressive liturgie orthodoxe russe », a commenté le père Benedett.

L’auditoire, qui remplissait l’église, et le parvis à l’extérieur, est resté debout durant toute la liturgie, comme il est d’usage chez les orthodoxes, montrant une attitude recueillie et très respectueuse. La cérémonie a duré plus de deux heures.

Dans son homélie, le métropolite Kirill a notamment souligné que la communauté, en puisant dans les magnifiques trésors de spiritualité qui caractérisent l’Eglise orthodoxe, devait voir en cette église un symbole de foi et d’amour en Jésus Christ.

Il a mis l’accent sur la nécessité de travailler « avec nos frères catholiques, sans intentions de prosélytisme, pour répandre avec eux les valeurs chrétiennes dans ce monde qui en a tant besoin ».
Il serait bon de savoir si le Patriarcat de Moscou a publié quelque démenti sur cette nouvelle, ou bien quelle a été sa réaction, et dans le cas s’il accepte le comportement du Métropolite Kirill.

Il serait bon de savoir quel est le rôle que le Patriarcat de Moscou réserve pour l’Eglise Russe Hors Frontières, étant que, a ce que nous savons, Espagne est bien hors des frontières de Russie.

A ce qu’il semble, aurait eu des remous dans le sein des autres Eglises Orthodoxes présentes en Espagne, particulièrement dans la diocèse serbe.
Et alors a quoi de bon des déclarations, du retirement des commissions, etc., etc., etc.…
Giorgos
SEÑOR JESUCRISTO, HIJO DE DIOS, TEN PIEDAD DE MÍ PECADOR.
Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

GIORGOS a écrit :A propos de la propension de certains orthodoxes (clergé en tous ses rangs et laïcs, confondus) de se considérer eux mêmes, sans doute de manière désintéressé, comme des chrétiens de seconde zone, Glicherie publiait en le déplorant, et avec cause !,

cet entretien "édifiant" de Carol Saba sur l'AEOF et "l'Orthodoxie française", je surligne ce qui m'interpelle:


ENTRETIEN :
Carol Saba, porte-parole de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France
« L’orthodoxie est une réalité française »

Les orthodoxes de France ont fêté ce week-end les 40 ans du Comité interépiscopal orthodoxe, ancêtre de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France
En quoi cette création était-elle importante ?
CAROL SABA : La création de ce comité soulignait la prise de conscience des évêques orthodoxes quant à la nécessité de dialoguer avec les autorités françaises et avec les autres confessions chrétiennes. Mais il y avait eu auparavant toute une prise de conscience de l’orthodoxie française ! La présence orthodoxe en France date du XIX e siècle, mais il s’agissait surtout d’églises d’ambassade. À partir du XX e siècle, après la révolution russe, les événements en Asie mineure puis au Proche-Orient, la France a connu une forte immigration orthodoxe. La présence orthodoxe en France relevait alors de l’« Église du souvenir». L’évolution sociologique a fait que ces communautés sont restées.
Ces communautés ont alors pris conscience de former une Église locale ?
Oui, mais le problème était qu’elles se trouvaient sur le territoire canonique de l’Église de Rome. En fait, on ne peut parler d’Église locale que dans la perspective de l’unité des Églises. Dans les années 1990, les Églises orthodoxes ont donc décidé que, d’une façon transitoire et intérimaire, elles organiseraient des assemblées épiscopales, dont la France était le modèle. Le Comité inter épiscopal est donc devenu l’Assemblée des évêques orthodoxes de France (AEOF).
(…)
RECUEILLI PAR
NICOLAS SENÈZE
Et Glicherie d'ajouter:
Si je comprend bien, on ne peut avoir d'Eglise locale en France tant que la réunion a Rome n'a pas eu lieu ???
Et les Orthodoxes qui pratiquent comme dans leur pays d'où ils ont émigrés sont dans "l'Eglise du souvenir", c'est à dire une église désuète et passéiste ????

En quoi consiste donc l'Eglise française ? quelle différence a part la langue ??? En quoi est elle moderne ? Par sa compromission à l'autorité romaine ? sa désunion flagrante en multiples diocèses qui peinent à cacher derrière des communiqués sirupeux leurs conflits et leurs divergences ? Eclairez ma lanterne s'il vous plaît, car la plaidoirie de Maître Saba pour l'Orthodoxie française me laisse pantois...
Quelques jours après, »l’Agence Zénith, le monde vu de Rome » (c.à.d., le Vatican), publie ce nouvelle que, (bien que allant dans le même sens de l’entretien de Carol Saba), si c’est vrai c’est beaucoup plus scandaleux, de par l’action d’un très important métropolite du Patriarcat de Moscou dans Espagne (les soulignés sont miens):


ZF07112202 - 22-11-2007
Permalink: http://www.zenit.org/article-16691?l=french
Inauguration en Espagne de la première église orthodoxe du patriarcat de Moscou
ROME, Jeudi 22 novembre 2007 (ZENIT.org) – La première église orthodoxe du patriarcat de Moscou en Espagne a été inaugurée et bénie le 11 novembre dernier, a rapporté le père Emilio Benedett, prêtre de la compagnie de Jésus, à ZENIT.

L’Eglise, érigée au milieu des pins, dans un quartier périphérique d’Altea, près d’Alicante, reflète un style particulièrement épuré de l’architecture russe : la construction est en bois, du bois qui provient de la chaîne de montagnes de l’Oural, et décorée de mosaïques à l’extérieur, avec de belles icônes », a expliqué le père Benedett.

Dans l’abside, orientée vers l’est, « se détache une belle mosaïque polychrome représentant un Jésus Christ bénissant, que l’on voit très bien de la route qui va d’Altea à Calpe » a-t-il ajouté. L’édifice est coiffé de cinq coupoles recouvertes de feuilles d’or et surmontée de croix byzantines, d’une brillance qui les rend encore plus visibles.
A l’intérieur, Les fresques réalisées dans la coupole sont dues à des artistes venus de Moscou. Elles représentent une série d’anges disposés autour du Christ « en majesté » ou Pantocrator. « Notre attention, souligne le père Benedett, est attirée par une grande iconostase ornée d’or et montée sur bois montrant de superbes icônes provenant de l’école iconographique de Moscou et représentant, dans un style purement orthodoxe, Jésus Christ, Marie et un grand nombre de saints pères de l’Eglise orientale ».

La liturgie était célébrée principalement par le métropolite Kirill de Smolensk et Kaliningrad, actuellement responsable du Département des relations extérieures de l’Eglise orthodoxe russe.

Avant de commencer la célébration liturgique, le métropolite a salué l’évêque d’Orihuela-Alicante, Mgr Rafael Palmero Ramos, présent dans l’assemblée, par ces paroles : « Etant donné que nous sommes dans ce diocèse dont vous avez la charge, je vous demande de bien vouloir procéder à la bénédiction de cette église ».

« En disant cela, il avait voulu être explicite, et faire comprendre que Mgr Palmero est l’évêque du lieu et qu’en tant que successeur des apôtres, il préside la communauté chrétienne de l’Eglise d’Orihuela-Alicante », a expliqué le père Benedett.

L’évêque était entouré du vicaire général de son diocèse et du curé de la paroisse d’Altea. Etaient également présents à la cérémonie l’ambassadeur russe à Madrid, Alexander Kuznetsov, et le maire de la ville.

Le chœur polyphonique, venu de Moscou pour l’occasion, a interprété « de manière magistrale quelques très beaux chants de la belle et expressive liturgie orthodoxe russe », a commenté le père Benedett.

L’auditoire, qui remplissait l’église, et le parvis à l’extérieur, est resté debout durant toute la liturgie, comme il est d’usage chez les orthodoxes, montrant une attitude recueillie et très respectueuse. La cérémonie a duré plus de deux heures.

Dans son homélie, le métropolite Kirill a notamment souligné que la communauté, en puisant dans les magnifiques trésors de spiritualité qui caractérisent l’Eglise orthodoxe, devait voir en cette église un symbole de foi et d’amour en Jésus Christ.

Il a mis l’accent sur la nécessité de travailler « avec nos frères catholiques, sans intentions de prosélytisme, pour répandre avec eux les valeurs chrétiennes dans ce monde qui en a tant besoin ».
Il serait bon de savoir si le Patriarcat de Moscou a publié quelque démenti sur cette nouvelle, ou bien quelle a été sa réaction, et dans le cas s’il accepte le comportement du Métropolite Kirill.

Il serait bon de savoir quel est le rôle que le Patriarcat de Moscou réserve pour l’Eglise Russe Hors Frontières, étant que, a ce que nous savons, Espagne est bien hors des frontières de Russie.

A ce qu’il semble, aurait eu des remous dans le sein des autres Eglises Orthodoxes présentes en Espagne, particulièrement dans la diocèse serbe.
Et alors a quoi de bon des déclarations, du retirement des commissions, etc., etc., etc.…

Confirmation sur orthodoxie.com http://www.orthodoxie.com/2007/12/le-pa ... .html#more :

L'Église orthodoxe russe ne reconnaîtra jamais le statut actuel des diocèses catholiques en Russie, a déclaré le président du Département des relations extérieures de l’Église russe Mgr Cyrille, métropolite de Smolensk et de Kaliningrad.
« Nous n'accepterons jamais et nous contesterons constamment la présence sur le territoire de la Russie des diocèses ordinaires de l'Église catholique. Pour nous cela est une provocation contre notre idée commune de l’attachement au principe territorial de l’organisation de l’Église » a dit Mgr Cyrille lors du colloque international sur l'Eglise locale et le territoire canonique tenu du 30 novembre au 2 décembre 2007 à Moscou.
En 2002 le Vatican a pris la décision d’élever le niveau des structures de l'Eglise catholique existant sur le territoire de la Russie en les transformant d'administrations apostoliques en diocèses, ce qui a provoqué de vives protestations de la part de l'Église orthodoxe russe.

« Nous considérons que cela a été une erreur, qui a porté un préjudice réel au dialogue orthodoxe-catholique et éloigne la possibilité d’atteindre de nos objectifs communs » a dit Mgr Cyrille, commentant les évènements de 2002.
Il a appelé illégitimes les arguments des adversaires du Patriarcat de Moscou, affirmant que l'Église russe en Europe occidentale a aussi des diocèses organisés selon le même principe que les diocèses catholiques en Russie.
« Les diocèses du Patriarcat de Moscou dans la diaspora ne sont pas ordinaires. Ils ne sont pas liés à la juridiction locale. Ils sont créés pour s'occuper pastoralement des fidèles dans la diaspora, et ils n'ont pas de frontières strictement définies. Ils sont en quelque sorte des diocèses extraordinaires et nous soulignons cela constamment dans le dialogue avec les catholiques », - a remarqué le représentant de l'Église russe(1).
« Si dans le droit canon de l'Eglise orthodoxe existait une notion d’administration apostolique, les diocèses du Patriarcat de Moscou en Europe s'appelleraient ainsi. Mais nous avons seulement une notion de diocèse, (...)», - a rajouté Mgr Cyrille.
« Le conflit actuel vient du fait que nous n’arrivons pas du tout à comprendre pourquoi il a fallu changer le terme absolument approprié (d’administration apostolique NdT) par un autre absolument inapproprié (de diocèse) » a-t-il souligné.
Le métropolite a ajouté que le statut des diocèses catholiques en Russie « devrait être modifié et ramené à l’ancien statut d’administrations apostoliques ».
Il a également noté qu'à des représentants du Patriarcat de Moscou ils étaient souvent demandés pourquoi ils accusent seulement l'Église catholique, pour la violation du territoire canonique, alors que les protestants ont plus de paroisses en Russie, en comparaison avec les catholiques.
« Toutefois, nous ne partageons pas avec ces communautés la source commune de notre organisation de l'Eglise à savoir la tradition canonique de l'ancienne Église indivise, alors que nous avons des choses à nous dire avec nos frères catholiques » a dit le hiérarque.
Selon lui, le principe territorial devrait être « décisif pour la définition de la notion de juridiction épiscopale. Un évêque est lié au territoire et c'est notre principe commun. Sur ce principe est fondée l’idée de la juridiction territoriale. Douter de l'importance fondamentale de cette idée signifie s'opposer à notre tradition ecclésiale commune » a également souligné Mgr Cyrille.

Source : Interfax.ru

(1) Ce principe a été appliqué par Mgr Cyrille lors de l'inauguration en Espagne de la première église du Patriarcat de Moscou, ainsi qu'il est rapporté par l'agence d'informations catholique Zénit:

"«Avant de commencer la célébration liturgique, le métropolite Cyrille a salué l'évêque d'Orihuela-Alicante, Mgr Rafael Palmero Ramos, présent dans l'assemblée, par ces paroles : « Etant donné que nous sommes dans ce diocèse dont vous avez la charge, je vous demande de bien vouloir procéder à la bénédiction de cette église ».
« En disant cela, il avait voulu être explicite, et faire comprendre que Mgr Palmero est l'évêque du lieu et qu'en tant que successeur des apôtres, il préside la communauté chrétienne de l'Eglise d'Orihuela-Alicante », a expliqué le père Benedett ».


Mon commentaire:
C'est évidemment la continuation du système du "Yalta ecclésiastique" au nom duquel, dans les années 1960, les patriarcats de Constantinople et de Moscou interdisaient toute conversion à l'Orthodoxie en Italie - avant de se retrouver fort marris quand le Vatican ne leur rendit pas la pareille en rétablissant l'Eglise uniate en Ukraine. Je m'amuse de voir que le directeur du Département des relations extérieures du patriarcat de Moscou semble persister dans l'illusion du donnant-donnant avec les catholiques. Sans même tenir compte du fait - qui ne semble guère intéresser le patriarcat en l'occurrence - qu'il s'agit d'une trahison en matière de foi, avec toutes les conséquences spirituelles que cela implique, c'est même une politique peu judicieuse sur le plan humain, car le Vatican sait bien qu'il peut persister dans cette politique consistant à recevoir des concessions sans jamais en faire de son côté.
On notera toutefois au passage que cette ecclésiologie de la "disapora", qu'on essaie de nous justifier par tous les moyens, est tout simplement... du judaïsme.
On est tout de même loin de l'époque où le patriarcat de Moscou avait un monastère bénédictin francophone à Paris et une paroisse de rit ambrosien à Milan. Les mentalités se soviétisent, semble-t-il, en cinquante ans. De notre côté, cela ne change rien: il y a longtemps que les francophones qui rejoignent l'Orthodoxie ne sont en pratique reçus que dans les diocèses d'origine grecque ou serbe - paléohimérologites, patriarcat de Constantinople ou patriarcat de Serbie - ou dans l'OCA s'ils vivent au Québec.
Rien de tout cela ne me surprend, dans la mesure où je ne m'attends bien sûr pas à ce que Mgr Cyrille de Smolensk chausse les bottes de saint Athanase d'Alexandrie, de saint Photios le Grand ou de saint Marc d'Ephèse. Ou qu'il ait les mêmes réserves sur le catholicisme romain que saint Alexandre Nevski. Pas plus que je ne compte sur le "Département des relations extérieures" pour illustrer les "valeurs chrétiennes" dont le métropolite Cyrille se gargarise dans chaque discours. La première valeur chrétienne, c'est la charité; et la première charité que je dois à mon frère, c'est la vérité. Où est la Vérité dans toutes ces manifestations foklorico-politco-diplomatiques?
Au passage, l'intérêt politique du moment justifie les écarts théologiques les plus surprenants: quand Mgr Cyrille de Smolensk nous apprend que l'évêque catholique romain d'Alicante est "successeur des apôtres", il semble oublier que le ministère des Apôtres s'est éteint avec eux, il semble confondre les fonctions d'apôtre et d'évêque, il semble oublier qu'un seul apôtre fut aussi évêque et que ce n'était en tout cas pas à Alicante... Nous voyons aussi l'apogée du cléricalisme qui est en train de mener à grande vitesse à leur ruine les Eglises historiques: puisque Monseigneur porte la soutane, il a le droit de modifier au passage les données théologiques fondamentales. Un peu comme ce prêtre orthodoxe "francophone" d'Île-de-France qui expliquait sur Internet, dans des messages surtout remarquables par leurs fautes d'orthographe, que son statut de prêtre lui donnait le droit d'insulter les gens comme bon lui semblait et d'aller à l'encontre des canons sur le mariage, puisque son sacerdoce le mettait semble-t-il au dessus des lois de son propre patriarcat. Comme si sa soutane impressionnait quiconque en région parisienne...
Ce qui me paraît plus surprenant, c'est l'attitude de tel ou tel clerc de l'Eglise russe hors frontières qui fait le grand écart pour multiplier sur Internet à la fois les proclamations incendiaires contre le Vatican et les éloges de la politique du Département des relations extérieures. Car enfin, il est extraordinaire de dénoncer le document de Ravenne, inutile mais sans concessions de fond, comme "the Ravenna betrayal" ("la trahison de Ravenne"), ce qui n'entraînera sans doute guère de conséquences pour notre prêtre imprécateur puisque le patriarcat de Moscou ne l'a pas signé, de s'en prendre au modernisme et au philopapisme du patriarcat de Roumanie - non pas parce que le patriarcat de Roumanie serait moderniste et philopapiste, mais parce qu'il a installé des évêques en Bessarabie - en allant jusqu'à raconter au passage que les fidèles ukrainiens de Roumanie se voient imposer le nouveau calendrier et la liturgie en langue roumaine, comme s'il n'y avait pas des dizaines de paroisses ukrainiennes en Roumanie qui relèvent, au sein du patriarcat de Roumanie, du vicariat ukrainien de Sighet, avec liturgie en slavon et ancien calendrier, et en même temps de passer comme chat sur braise sur des déclarations aussi choquantes que celles du métropolite de Smolensk lors de son déplacement à Alicante...
Nectari
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Message par Nectari »

Giorgios demande l’opinion des orthodoxes espagnols qui sont dans le Patriarcat de la Serbie. Je ne peux parler pour eux. Pour tant, c’est uniquement l’opinion d’un orthodoxe, et bien sûr, ne pas le meilleur.
Pas de surprise pour les paroles de Mgr. Kyrill. Elles sont bien réglées avec la politique de PM. A Orthodoxie.com, nouvelle du 6 décembre, on peut lire que le même Mgr Kyrill demande que l’organisation de l’Église de Rome, « que le statut des diocèses catholiques en Russie devrait être modifié et ramené à l’ancien statut d’administrations apostoliques, pas organisé come Diocèse ».
Tout c’est une question canonique, mais ici c’est present la reconaissance de la canonicité des diocèses romains. La canonicité a sa source dans la succession apostolique.
Il a dit aussi : « Les diocèses du Patriarcat de Moscou dans la diaspora ne sont pas ordinaires. Ils ne sont pas liés à la juridiction locale. Ils sont créés pour s'occuper pastoralement des fidèles dans la diaspora, et ils n'ont pas de frontières strictement définies. Ils sont en quelque sorte des diocèses extraordinaires et nous soulignons cela constamment dans le dialogue avec les catholiques »
Possiblement Mr Kyrill, pense que Rome, aura beaucoup de respect pour ce que lui demande pour la Russie, que les nouveaux diocèses de l’Église romaine, tournent à nouveau à être d’administrations apostoliques. À mon avis, il se trompe deux fois: la réponse de Rome c’est non, elle a les USA derrière ; il à fait la renonciation à évangéliser l’Occident.
Avec ce voyage, Mgr. Kyrill nous a montré une face qui n’est pas orthodoxe : le phylétisme. Pour son geste, sa politesse avec l’évêque romain, à mon avis, on peut faire la traduction suivante : nous sommes ici uniquement pour les nôtres émigrés; nous ne sommes pas missionnaires, nous avons tous les respects pour votre organisation canonique, alors respectez la nôtre en Russie. Nous sommes l’Église de la Russie et des Russes, vous des Occidentaux. Avec ce dialogue, quelque fois appelé œcuménique, les occidentaux sont la monnaie d'échange.
Au fond, dans les paroles de Mgr. Kyrill, c’est présent une reconnaissance de la canonicité et de la succession apostolique dans l’Église romaine, tout à fait, bien exprimée par son invitation à l’évêque d’Orihuela- Alicante, par ces paroles d’invitation a l’évêque romain à faire la bénédiction. Le même évêque qui à interdit de célébrer et renvoyé une paroisse orthodoxe qui célèbre, à une chapelle privée, propriété d’une corporation et avec son accord. La chapelle n’est pas de l’évêché d’Orihuela- Alicante. La paroisse orthodoxe, si je me souviens bien, est roumaine. L’invitation à l’évêque romain c’est un exemple de solidarité inter-orthodoxe !
Il se trompe, non pas uniquement au niveau canonique, traditionnel. L’Église romaine, et spécialement l’espagnole n'a de respect pour personne. On connait un évêque romain, qui a placé dans son territoire, je ne dis pas diocèse, un prêtre uniate, et un prêtre de rite romain, mais qui parle le russe, pour ressembler les russes, ukrainiens, bulgares, serbes… tous les slavons. Ils se présentent, sans problème, come orthodoxes. Certainement, il y a des ukrainiens uniates dans son territoire, mais pas touts les ukrainiens sont uniates. C’est possible la même forme d’agir en d’autres lieux de l’Espagne. Cette forme d’agir c’est expliqué par la Conférence des évêques romains de l’Espagne dans son site d’internet, dans un document on parle de comme ont d’être reçus les émigrés de l’est, pour les assimiler aux romains.
D’autre façon, les prêtres que je connais, disent que l’Église Orthodoxe en Espagne se bâtira avec l’Église du PM et l’Église de la Roumanie. Que le Dieu-Homme nous aide! Que la Vierge prie pour nous!
Les russes que vous connaissez, quelques-uns sont arrivés après la révolution, d’autres après la IIème guerre mondiale, aujourd’hui ils sont encore bien formés dans l’orthodoxie. C’est qui sont arrivés chez nous les dernières années, russes, bulgares, serbes, ils ne sont pas des orthodoxes qui connaissent bien leur foi. 75 années d’athéisme c’est bien présent. Quelqu’uns sont à l’Église pour écouter le slavon, pour se réunir avec autres russes, ou serbes, ou bulgares. Ils connaissent très bien les costumes, mais pas le Symbole de la Foi.
Si n’ont pas une Église «slavonne », mais si près il y a une église orthodoxe roumaine, ils n’iront pas : « L’église roumaine n’est pas une église russe ! » Les roumains agissent de la même façon.
Ça c’est le vrai probleme de l’orthpdoxie en Espagne. Comprendre le probleme et cesser de faire le phyletisme et declarations comme Ravenne, des reunions oecumeniques, des prières interconfessionelles: hier à le temple protestant, aujourd’hui a l’églse catholique, à demain a la paroisse orthodoxe… Être missionaires, temoins de la foi, c’est, aujourd’hui, le futur de l’orthodoxie en Espagne.
Je ne connais pas, au présent, l’opinion de personne sur l’acte et les paroles de Mgr. Kyrill, mais si le prêtre de nôtre paroisse les connais, bien sûr qu’il à l’homélie de dimanche, aura bien présents les paroles de St. Justin Popovic sur le phylétisme et la papauté. Et nous dira que nous ne pouvons pas, tous seules, améliorer l’orthodoxie, que avec l’aide du Dieu-Homme et son Saint Esprit, pour les prières de la Mère du Fils du Père, avoir la grâce d’être, un peu, meilleurs orthodoxes et témoins du Dieu-Home.
Je connais un orthodoxe français qui explique son entrée à l’orthodoxie, de la forme suivant. Le jour avant d’être baptisé, il dit: « À demain je serai dans l’Église d’Orient. Le hiéromoine qui l’aide, le répond: Il y à seulement Une Église Indivise ! À demain il n’y à pas de baptême! Tu attendras une année d’en plus pour entré à l’Orthodoxie ! » Dans ces paroles il n’ya pas, de phylétisme, de politique, de diplomatie… il y à, seulement, orthodoxie.
Une dernière chose, quelqu’un connais un bon commentaire sur las canons de l’Église, en français ?
Nectari
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Message par Nectari »

Orthodoxie.com: 8 dèc. 2007

Le 7 décembre, le métropolite Cyrille de Smolensk (Patriarcat de Moscou) a rencontré au Vatican le pape Benoît XVI. «Les relations bilatérales entre l'Eglise orthodoxe russe et l'Eglise catholique romaine, ainsi que le dialogue catholique-orthodoxe en général furent les principaux sujets de la rencontre.»
Ça c'est le dernier acte du "tour" diplomatique, politique, après Orihuela-Alicate, du Mgr. Kyrille.
Glicherie
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Message par Glicherie »

voilà ce que l'on peut lire aujourd'hui sur orthodoxie.com!!!
Décidement, l'Eglise Russe continue sa real politik ecclesiastique...
On est heureux d'apprendre que l'avenir de l'Eglise Orthodoxe en France sera déterminé ...par les catholiques!!!
Au passage, on jette à la poubelle la lettre du Patriarche Alexis. Edifiant.
quant à la citation du père Vsevolod Tchaplin qui affirme que l'Eglise traditionnelle en occident est l'Eglise Catholique...je reste sans voix.


Déclarations de Mgr Cyrille de Smolensk sur l’Eglise locale en Europe occidentaleSur le forum de l’Acer-mjo, Daniel Struve propose un complément des récentes déclarations du métropolite Cyrille de Smolensk, lors du colloque tenu à Moscou il y a peu, sur l’Eglise locale et le territoire canonique par la traduction d’un article de Blagovest-info.

Extraits : « Il a aussi rappelé que la hiérarchie de l’Eglise orthodoxe de Russie subit des « critiques sévères » de la part de certains groupes ecclésiaux qui lui reprochent « de ne pas avoir créé, en réponse à la création de diocèses catholiques en Russie, un diocèse orthodoxe en Italie en nommant un évêque de Rome ». Mgr Cyrille a aussi affirmé que cette idée était activement développée également en Europe occidentale même et en particulier en France, dans les milieux « de gauche extrême » par des « théologiens libéraux », qui, de leur côté, « critiquent eux aussi le Patriarcat de Moscou, en lui reprochant de ne pas s’engager d’une manière suffisamment active derrière l’idée d’une église orthodoxe locale en Occident ».
Cependant l’Eglise orthodoxe de Russie insiste sur le caractère inviolable du principe territorial de la juridiction épiscopale, ce qui permet au président du DREE de formuler le vœu que «mettant en œuvre ce principe, nous saurons établir d’abord des relations de partenariat et de plus grande confiance, puis de collaboration, et, nous l’espérons, de communion fraternelle dans l’eucharistie.»

Répondant à la question de Blagovest-info concernant sa position au sujet de la fameuse lettre du patriarche Alexis sur la possibilité de créer une Eglise orthodoxe en Europe, le métropolite Cyrille a déclaré ce qui suit : « Cette idée a été formulée à un moment où le conflit avec Rome était à son apogée, notamment en liaison avec la création de diocèses en Russie. Il ne convient en aucun cas de réexaminer la lettre du patriarche, mais il faut réfléchir très sérieusement à l’avenir de l’orthodoxie en Europe occidentale en prenant en compte nos relations avec l’église catholique. En m’exprimant ainsi j’insiste sur la nécessité de liquider les diocèses catholiques en Russie. Si des pas dans la bonne direction sont accomplis par l’Eglise catholique et que ces structures soient liquidées ou réformées en administratures apostoliques, alors sera créé un préalable favorable pour que nous puissions aussi réfléchir conjointement avec les catholiques au sujet de l’avenir de l’orthodoxie en Europe occidentale. »Enfin, est aussi traduit un commentaire, à la même agence, du père Vsevolod Tchaplin, vice-président du Département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou, sur ces déclarations : «La création d’une église locale dans les pays d’Europe où l’église traditionnelle est l’église catholique, s’éloigne radicalement de la perspective que peut créer un plus grand respect mutuel des églises catholique et orthodoxe pour le territoire canonique de l’une et de l’autre.»
Anne Geneviève
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Message par Anne Geneviève »

Le premier qui veut me renvoyer dans l'eglise catho dont j'ai claqué la porte à 17 ans et en sachant pourquoi risque de recevoir une giroflée à 5 pétales...
La politique ecclésiastique est décidément aussi nauséeuse que la politique tout court.
Et Dieu, dans tout ça ?
"Viens, Lumière sans crépuscule, viens, Esprit Saint qui veut sauver tous..."
hilaire
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Message par hilaire »

l'abus de vodka est dangereux pour la santé ! ! !

«La création d’une église locale dans les pays d’Europe où l’église traditionnelle est l’église catholique, s’éloigne radicalement de la perspective que peut créer un plus grand respect mutuel des églises catholique et orthodoxe pour le territoire canonique de l’une et de l’autre.»

si l'on remplace dans la citation "catholique" par "hérétique", ce qui permet de resituer le problème de manière moins faux-cul on se rend compte de l'énormité du propos.

c'est complètement stupide tout de même de considérer la question de l'orthodoxie à l'aune de la métrique et de la géographie en faisant totalement abstraction de la Foi !
Anne Geneviève
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Message par Anne Geneviève »

Ce n'est pas seulement stupide, c'est spirituellement criminel.
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Glicherie
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Message par Glicherie »

Extrait du bloc note de JF Colossimo sur Orthodoxie.com:

« Le Vatican a publié vendredi une note doctrinale qui souligne le devoir pour tous les croyants d'évangéliser les non-catholiques, y compris les membres d'autres religions chrétiennes, en évitant cependant toute pression indue», annonce l’AFP. Du rejet du relativisme au rejet du pluralisme, ce document, qui ambitionne de « mettre un terme à la confusion », et qui réfute la notion d’ « ingérence » pour y substituer celle de « don », porte indubitablement la marque de Benoît XVI. C’est d’ailleurs son successeur à la tête de la congrégation pour la doctrine de la foi - l'ex-Saint Office -, le cardinal William Joseph Levada qui en a assuré la publication. L’exégèse qu’il en a donnée lors de la présentation à la presse a le mérite de la clarté. Morceau choisi du document : «L'évangélisation a lieu aussi dans les pays où vivent des chrétiens non catholiques, surtout les pays de vieille tradition et d'anciennes cultures chrétiennes», elle exige en conséquence «un véritable respect pour leur tradition et pour leur richesse spirituelle et un sincère esprit de coopération», mais «si un chrétien non catholique pour des raisons de conscience et dans la conviction de la vérité catholique», demande à le devenir, «il faudra respecter sa requête œuvre de l'Esprit Saint». Commentaire de Levada : si « L'Eglise catholique est en Russie pour offrir une pastorale aux catholiques de ce pays et non pour faire du prosélytisme », néanmoins « des Russes veulent rencontrer l'Eglise catholique, et à l'ouest l'Eglise orthodoxe russe a aussi ses communautés et agit de même ». On aura là de quoi méditer à Moscou ; l’attaque est claire : Rome nie la conception du « territoire canonique » (le monopole de juridiction) que le patriarcat lui oppose dans l'ancien bloc soviétique, et surtout passe outre les accusations de prosélytisme que lui adressent les orthodoxes depuis la chute du Mur de Berlin

Voilà la réponse romaine prévisible! Une claque.
Alors, on continue avec les territoires canoniques, les églises soeurs et tout le pipeau oecuméniste ????
Stephanopoulos
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Message par Stephanopoulos »

Etant donné que ce fil de discussion aborde les sujets concerant le territoire canonique et l'"évangélisation" catholique romaine en Russie, je voudrais publier un article (traduit de l'italien vers le français) qui décrit, au moyen de faits concrets, les pratiques missionnaires des papistes. Aussi, j'ai mis en gras un passage qui m'a paru intéressant.

Je n'ai pas fini de traduire cet article, il manque une partie du chapitre 3 et la conclusion. J'espère pouvoir terminer l'entière traduction de cet article cette semaine. Je ne suis pas aussi doué en langue que Claude; il se peut donc que certains passages soient inélégants!


LE PROSELYTISME CATHOLIQUE DANS LA POPULATION ORTHODOXE EN RUSSIE

INFORMATION GENERALE

1. Concept de prosélytisme

Le problème du prosélytisme catholique dans le territoire canonique
de l'Église Orthodoxe Russe est l' un des plus sérieux obstacles à
l'amélioration des relations entre les deux Églises. Le
prosélytisme, poursuivi par les catholiques entre la population
traditionnellement orthodoxe en Russie et dans les autres pays de la
Comunnauté d'États Indépendants, dévalorise l'aptitude de l'Église
Catholique Romaine vers l'Église Orthodoxe comme son "Église soeur"
déclarée du Vatican II. Les représentants du Vatican et les
hiérarches catholiques qui oeuvrent en Russie ont souvent affirmé
leurs sentiments "fraternels" envers les orthodoxes. La situation réelle,
toutefois, indique le contraire.

Le problème du prosélytisme est agravé du fait qui la partie
catholique nie son existence même, en se référant à ses
interprétation du terme du "prosélytisme" comme racolage de
personnes d'une comunnauté chrétienne à autre par des moyens
"malhonnêtes" (par exemple, la corruption). En même temps, elle fait
allusion à la prédication de l'évangile aux personnes "pas croyants
et non-baptisés" qui se joignent aux églises catholiques en exerçant
leur liberté de choisir une religion qui leur aille bien. La partie
catholique souvent pose cette question : "Il serait mieux si ces
personnes restaient athées plutôt que devenir catholiques?"

En poursuivant précisément la prédication et la mission en
Russie, sans s'occuper tout à fait de son troupeau traditionnelle
(polonais, de lituani, d'allemands), la partie catholique se réfère
souvent à la "nature missionaire de l'Église" et au comandement du
Seigneur de prêcher l'évangile : "Allez donc et assemblez toutes
les nations, en les baptisant au nom du Père et du Fils et de
l'Esprit saint" (Mt 28,19). Ceci est ce qui Père Bernardo Antonini,
une figure bien connue de l'Église Catholique en Russie, a écrit
dans son article intitulé "Ce que je pense du prosélytisme".

Il propose "d'aller à la recherche de la délicate limite entre prédication, mission et prosélytisme", en affirmant le droit de l'Église "de prêcher partout où il est possible" (à Svet Evangelia (la Lumière de l'Évangile), journal des catholiques russes (qui di seguito SE), n. 37,.2000). C'est sur la de base de ces point de vues que les catholiques rejettent la notion même de territoire canonique.

Des telles point de vues, assez populaires entre le clergé catholique
russe, peuvent produire beaucoup de sérieuses objections.

D'abord, le clergé catholique qui, comme nous le verrons plus loin
vient en grande partie de l'étranger, ne vient pas prêcher dans quelque
obscur "territoire missionaire", ni à un peuple païen ou irreligieux. Ce clergé vient dans un pays qui possède un millénaire de culture chrétienne imprégnée de tradition orthodoxe. Par conséquent, le fait même de mener une mission catholique ici, parmis la population locale qui n'est pas sans aucune relation historique ou culturelle avec l'Église Catholique, et la présence de missionaires catholiques dans la terre russe provoque la question parfaitement légitime : les catholiques croient-ils que l'Église Orthodoxe soit une Église? Si oui, leur activité est menée en violation des mots de Saint Paul : "J'ai procuré l'accomplissement de l'Evangile du Christ, tenant de la sorte à l'honneur de limiter cet apostolat aux régions où l'on avait pas invoqué le nom du Christ, pour ne point bâtir sur des fondations posées par autrui" (Rm 15,20).


En deuxième lieu, cela fait depuis longtemps que l'objet évident
de la mission catholique en Russie et dans les autres pays de la CSI
est la population traditionnellement orthodoxe. Ces personnes ont
été arrachées par la force à leurs racines orthodoxes dans les
décennies du régime antithéiste, mais ils ne peuvent pas être
défini comme non-croyants ou athées. Beaucoup d'entre eux se sont
trouvés à un carrefour, en recherche spirituelle, mais comme nous
pouvons le voir dans la pratique, la plupart d'entre eux reviennent à la foi de ses
pères et trouve son sentier spirituel dans l'Orthodoxie. Il est
impensable de nier les profonds liens spirituels, culturels et
historiques dans notre peuple avec l'Orthodoxie. Cela nous
désoriente le fait que des catholiques, qui appartiennent eux-mêmes à
une Église dans laquelle la notion de tradition est une des notions
fondamentales, doivent douter de la nature traditionnelle de
l'Orthodoxie pour la Russie.
Pour beaucoup d'entre eux, la Russie est un champ missionaire
d'"évangelisation" de la population locale. En d' autres termes,
l'aptitude de l'Église Catholique Romaine vers la Russie diffère
bien peu de ceux des membres des diverses sectes qui cherchent à
"Christianiser" l'espace post- soviétique et de construire
un "marché religieux" dans lequel les organisations religieuses
agissent comme des concurrents en bataille pour la "clientèle". La conséquence de cette logique est claire : celui qui est plus grand et puissant, celui qui a été le premier à s'approprier un "secteur de
marché" particulier, est dans le juste.

L'Église Orthodoxe Russe n'a pas de la peur de la compétition avec
l'Église Catholique Romaine. Nous n'avons pas les craintes que certains
nous attribuent : "Les orthodoxes craignent que le travail pastorale
puisse finir pour vider leurs églises" (Interview de l'Archevêque
T. Kondrusiewicz à "Avvenire, 18 Mars 2000 '). Le Cardinal Walter
Kasper, président du Conseil Pontifical pour la Promotion de
l'Unité des Chrétiens, a été même plus âpre : "L'Église
Orthodoxe Russe sent sa faiblesse pastorale et évangelique, et donc elle
a de la peur de la présence catholique, qui est bien plus efficace au
niveau pastoral, même si numériquement plus petite" (Civiltà Cattolica, 16 Mars 2002).

Comment est-ce-que cette "efficacité" de la pastorale catholique
s'exprime concrètement ? - Dans une vie chrétienne de leur troupeau
plus elevée que le troupeau orthodoxe ? Au contraire, on
peut se déclarer avec une confiance suffisante que les succès des
catholiques en Russie ont été indirectement conditionnés de
l'influence de l'Orthodoxie sur la vie des russes. En effet, malgré
les plus sévères persécutions comme jamais il n'y en a eu contre l'Église, c'est
sous l'influence de l'Orthodoxie, que ce soit dans le passé ou dans le
présent, que notre peuple a maintenu l'intérêt en la foi,
la révérence pour le sacré et une profonde sensibilité à la
prédication de Christ. C'est cette prédisposition de notre
peuple, consommé du désir de la foi dans les années de l'athéisme
d'état, plutôt que de l'efficacité du "niveau pastoral" catholique en
Russie, qui rend compte de ce succès relatif, et pas seulement de celui des
catholiques, mais de n'importe quel prédication de Christ.
Aujourd'hui, les missionaires occidentaux exploitent de fait ce
terrain bien fertilisé par l'Ortodoxie qui est l'âme russe,
considérable pour sa credulité et ouverture à la Parole de Dieu et à sa
spéciale sensibilité à tout ce qui concerne la foi.
Malheureusement, aucune chose de ce genre arrive en Occident, le
territoire de la responsabilité pastorale historique de l'Église
Catholique Romaine. Ni l'efficacité ni la "modernisation" ne sont ici
d'aucune aide. l'Occident croît en mode toujours plus séculaire et athée.
On devrait remarquer pour l' amour de la justice qui notre position
rencontre compréhension et soutien entre les représentants de
l'Église Catholique Romaine dans beaucoup de pays, sauf,
malheuresement, les catholiques russes et les hiérarchies du Vatican.

L'Église Orthodoxe Russe ne désire pas être en rapports de
rivalité et de compétition avec l'Église Catholique. Elle croit que
ce type de rapports n’est ni fraternel ni chrétien. Nous appelons
la partie catholique au dialogue et à la coopération, au respect mutuel
et à l'observation des intérêts les uns des autres. Cela devrait
s’exprimer surtout dans la reconnaissance que chacune des deux parties
ont certains territoires traditionnels de responsabilité pastorale
qui se rivalisent. Malheureusement, notre appel diffère radicalement de la position prise du Cardinal W. Kasper lorsque il déclare : "Il est devenu clair que le débat sur le principe
du territoire canonique et du prosélytisme cache des argumentations
de nature fondamentalement idéologique", pendant que l'Église
Orthodoxe Russe "défend pas seulement une réalité qui n'est
plus existante, mais aussi les relations entre Église et peuple qui
sont théologiquement problématiques" (Ibid.). Il accuse l'Église Orthodoxe Russe d'"héresie ecclesiologica", qui consiste dans la "faillite de reconnaître l’aspect missionaire de l'Église Catholique à l’avantage d'une conception du prosélytisme illégitimement
étendue dans son signifié". L'articule du cardinal ne réussit pas
à donner une seule preuve à l'appui ces dures déclarations. Néanmoins, nous croyons qu’il est nécessaire d'exposer des argumentations qui les réfutent.

La notion de territoire canonique n'est pas une invention de l'Église
Russe, développée pour quelque raison idéologique. Elle est une
conséquence de la tradition canonique de la Primitiva Église
Indivise. Il y a une ancienne règle dans les Églises soit de
l'Orient que de l'Occident : "une ville - un évêque".
Ceci signifie qu'un territoire confié au soin d'un évêque ne peut
pas être gouverné par un autre évêque légitime. Ce principe a été
observé jusqu'aujourd'hui soit dans l'Église Orthodoxe que dans
l'Église Catholique.
Une exception est constituée d'une diaspora confessionnelle, pour ainsi dire, des orthodoxes qui vivent dans un territoire où les évêques
catholiques ont historiquement exercé leur juridiction, et vice-versa.
La charge pastorale de telle diaspora de la part de ses évêques
et du clergé n'a jamais fait soulever des objections de la part des
évêques locaux. Un vif exemple en Russie est le status de
l'Église Catholique avant la révolution de 1917, et dans Europe
occidentale le status de diverses jurisditions d'Églises orthodoxes
locales, celle de l'Église Orthodoxe Russe incluse.

Malheureusement, ce principe n'a pas été toujours observé dans
l'histoire des relations entre Orient et Occident. L'exemple plus de
frappant est l'ère des croisades, dans lequel fut établi en
Orient une hiérarchie catholique parallèle, qui considérait la mission
comme leur devoir la mission dans la population locale, de même que la
conversion des orthodoxes au Catholicisme. Vatican II, en ayant
décrit l'Église Orthodoxe comme "Église soeur", a reconnu le fait
que les Églises Orthodoxes ont un territoire dans lequel ils mènent
leur ministère salvifique, c’est-à-dire, qui ont ce qu'aujourd'hui nous
décrivons comme territoire canonique.

Le Vatican n'aurait pas dû défier le principe de territoire
canonique parce que les orthodoxes, en se référant à lui dans
ses relations avec les catholiques, continuent de cette manière à
croire que les structures ecclésiastiques catholiques sont liées
aux règles canoniques de l'Église Primitive, les Eglises partagées des deux côtés.
C’est cette confiance qui provoque une réaction tant négative de l'Église Russe à la fondation des quatre nouveaux diocèses catholiques en Russie. Et contrairement à
sa réaction aux actions semblables de divers groupes sectaires qui
ne sont pas associés à la conscience orthodoxe avec la tradition
ecclésiastique, les orthodoxes perçoivent les actions de Rome comme
un retour à l'ecclesiologia des croisades, et un rejet factuel de l’
héritage de Vatican II, donc un refus de l'ère du dialogue et de la
coopération.

Les mots du Cardinal Kasper sur les "relations entre Église et peuple
qui sont théologiquement problématiques", et qui soutient que
l'Église Orthodoxe Russe prêche, indiquent son manque de
connaissance des réalités ecclésiastiques, historiques et
culturelles de la Russie. En particulier, la signification de la formation
de l’état que l'Orthodoxie a eu pour la Russie.
Dans l'histoire russe, l'Église Orthodoxe a eu un grand nombre de
fois un rôle salvifique pour notre peuple. Un des exemples le plus
fort est la soi-disante Période des Troubles au debut du XVIIème
siècle, lorsque la structure d'état de la Russie fut en fait
détruite par l’attaque des envahisseurs polonais. L'Église Orthodoxe
fut la force qui inspira le peuple à se battre pour l'indépendance,
et qui l’ aida à restaurer l'état russe. Si on devait suivre la
logique du Cardinal Kasper, le lien historique entre le Catholicisme
et la Pologne, par exemple, cela ne devrait pas susciter en lui,
"théologiquement", de petites préoccupations.

Les accusations d'"héresie ecclesiologique" faites par le cardinal contre
l'église russe suscitent de la stupeur et de l'indignation. La notion
d'héresie présuppose une contradiction à l'enseignement chrétien
présenté dans la Sainte Tradition de l'Église. En lançant de
semblables accusations, on devrait au moins prendre le soin de les
prouver. Malheureusement, il n'y a rien de cela dans le
sus-mentionné article du cardinal, chose qui donne à ce texe le ton
d'une déclaration politique.

En revenant au thème de la "liberté de choix" pratiqué par quelques
russes pour opter pour la foi catholique, on devrait mentionner que le
problème du prosélytisme n'est pas dans le fait qui quelqu'un
préfère le Catholicisme ou qu’il devient catholique - après tout, c’est le
droit de l'individu - mais dans le fait que la mission catholique
pousse ceux qui sont hésitants vers cette option.
La question du prosélytisme n'appartient ni à la jurisprudence
séculaire ni à le terrain des droits humains, mais à l'étique inter-
chrétienne et inter-ecclesiale. L'activité missionaire des catholiques en Russie est une violation manifeste de cette étique. Et se manifeste de façon spécialement vive dans
l'activité des ordres religieux catholiques.

Nous verrons plus loin de que beaucoup d'ordres religieux
catholiques qui oeuvrent en Russie montrent la mission jusque dans
leurs noms : les "Fils Missionaires du Coeur Immaculé de la
Vierge Marie (Claretiani)," Soeurs Missionaires du Divin Amour ","
Femmes Missionaires de la Sainte Famille ", et... d’autres ordres,
comme les verbistes (J’ignore qui ils sont), ont été établis depuis le début comme
missionaires. La mission, pas la charge pastorale du
troupeau traditionnellement catholique, est le devoir principal de ces
ordres religieux.

Apparemment, les autres structures catholiques en Russie sont aussi calculés
dans l’esprit d’un"espace de croissance" , au frais des convertis au Catholicisme.
Il est plutôt evident que dans la Fédération Russe d'aujourd'hui, les catholiques sont en plus petit nombre que ce qu’ils étaient dans l'Empire Russe avant la
révolution 1917. Pourtant, si en ce temps-là il y avait 150 paroisses
catholiques dans le pays, aujourd'hui il y en a plus de 200. Si
avant la révolution il y avait deux diocèses catholiques, Mogolev et
Tiraspol, aujourd'hui, dans la Fédération Russe contemporaine, il
y en a quatre ! Que vise toutes ces structures ?
Apparemment, à un renforcement qui résulte de l'activité
missionaire, qui est le centre de toute l'oeuvre catholique en Russie.

Quant au nombre réel de fidèles catholiques dans la Russie
d'aujourd'hui, il y a une discordance entre les chiffres fournis des
divers représentants officiels de l'Église Catholique Romaine.
L’attaché de presse du Vatican J. navarro- Valls dans ses déclarations
fournit le chiffre de 1.3 millions. Ce chiffre est contredit par la
référence de l'Archevêque T. Kondrusiewicz à 500.000 ou 600.000
catholiques en Russie. À vrai dire, récemment, en février 2002,
il a mentionné 65.000 catholiques dans la seule Moscou (dans la
conférence presse qui annonçait la fondation des diocèses catholiques en Russie). La source de ces chiffres sont entièrement obscures. Même si le nombre des catholiques incluait tous les étrangers chrétiens qui vivent à Moscou, ils seraient difficilement autant. Pas plus que 1.000 personnes en tout se rassemblent aux offices de Noël et de Pâques en langue russe dans les majeures églises catholiques de la capitale, l'église de Immaculée
Conception et Saint Louis. Encore moins de personnes vont aux messes
servies dans d’autres langues. Il est impossible nier ce fait. Non moins
eloquents sont les desseins de l'Église Catholique d'ériger
à Pskov une église haute 42 mètres, c’est-à-dire la hauteur d’un
édifice de 13 étages, considéré qu'il y a seulement environ100
catholiques dans la région de Pskov.

2. La recherche de "vocations" catholiques en Russie

Une des principales priorités dans le travail de l'Église Catholique
Romaine en Russie est la formation d'un clergé catholique local, et
probablement de clergé et de religieuses pour l'Europe Occidentale.
Des novices russes sont déjà apparus dans quelques monastères en
Occident. Dans sa rencontre avec les évêques catholiques de l'ex-union
Soviétique le 9 février de 2001, Jean Paul II a souligné
l'importance de former, à partir de la population locale, un clergé
qui soit capable "de comprendre à fond la mentalité de la grande
nation à laquelle il appartient". l'Archevêque T. Kondrusiewicz, en
critiquant les lois russes comme empêchants l'activité d'un
clergé en visite, a dit, "l'Église Catholique est extrêmement
intéressée d' avoir un clergé russe, et pas étranger, qui
prend soin des catholiques en Russie, et fera pour elle tout
le possible" (SE, N. 11,.2001). Selon l'agence de presse catholique
Zénith, dans le rapport du 13 février 2002, l'évêque catholique
Jerzy Mazur de la Siberia Orientale prépare les ébauches d'un
"programme pastoral" pour la formation d'un clergé pleinement local.

Des buts semblables sont visés par le Séminaire Maggiore Maria Regina degli
Apostoli. Ce dernier a été ouvert à Moscou en 1992 et transféré à Saint
Petersbourg en 1995. il y avait deux séminaires à Saint Petersbourg
et à Saratov avant la révolution, mais le nombre des catholiques
russes à ce moment là par rapport à aujourd'hui est incommensurable.
Dans la Russie d'aujourd'hui, en ajoutant la susmentionnée école théologique
à Saint Petersbourg, il y a des pre- séminaires à Astrakhan et à
Novosibirsk, et le Collège Théologique pour laïque San Tommaso
d'Aquino à Moscou, qui a des succursales à Saint Petersbourg, à
Saratov et à Kaliningrad.

En ce qui concerne la composition des étudiants dans ces
institutions, il y a ici "prosélytisme en action". Il suffit de regarder la
liste des seminaristes : les "vocations" sont vraiment locales, mais il
n'y a presque pas de noms polonais ou lituaniens. Ceci n'est pas
entièrement caché par les même éducateurs catholiques en Russie.
L'article de E. Spiridonova intitulé "mainteneant, le latin est démodé"
publiée en SE (N. 14,.2001), dit, "une famille sur deux, qui ont donné un étudiant au séminaire, ne se considère pas croyant". Le Père Bernardo Antonini dit pratiquement la même chose du Collège San Tommaso d'Aquino : "Dans notre collège de théologie, de
philosophie et d'histoire, ouvert le 9 novembre 1991, 20 à
30 pour cent des étudiants inscrits chaque ans est orthodoxe. Il y
a même des protestants. La succursale du collège à Kaliningrad a
été fréquentée par 89 étudiants orthodoxes et 28 étudiants
catholiques la première année ".

Le centre des jésuites russes à Meudon, en France, a publié un
Cathéchisme de l'Église Catholique en russe. Pendant sa
présentation en Vatican, l'Archevêque T. Kondrusiewicz a dit, "De
fait, la terminologie théologique et religieuse de la langue russe
a commencé à se former seulement ces dernières années, spécialement
grâce au travail du Collège et du Séminaire. Je crois que le
Cathéchisme sera utile non seulement aux catholiques, mais même aux
orthodoxes et aux autres chrétiens, tant en Russie que dans les
autres pays de l'ex-urss "(SE, N. 6,.1997). Pouvons-nous imaginer
d'entendre des semblables déclarations d'un hiérarque de l' Église
Orthodoxe Russe en Occident ? Certes, l'Archevêque Kondrusiewicz ne
doit pas être nécessairement un fin connaisseur de la tradition
théologique russe, mais il devrait au moins être au courant de son
existence.

De là, surgit la question : quand et où l'Église Orthodoxe Russe
a-t-il fondé ses séminaires dans le territoire de pays
traditionnellement catholiques ? (l'Institut théologique Saint Serge
à Paris a émergé en tant qu' institution éducative pour venir à l'encontre des necessités des émigrés russes, non pour éveiller des "vocations" locales.)

Une des principales et plus dérangeantes caractéristiques de
l'activité catholique, est son emphasee sur le travail avec les
enfants et les adolescents, surtout dans les hôpitaux, dans les
écoles secondaires et dans les orphelinats.
Sous prétexte de soigner des orphelins et des enfants sans domicile, les
catholiques (surtout les représentants d'ordres religieux féminins)
cultivent une nouvelle génération de catholiques russes qui prennent
leur place !
N'importe quel "liberté de choix" est ici totalement hors de question.
Les missionaires catholiques déclarent ouvertement que leur but est
d'influencer les adultes à travers les enfants. Si les soeurs
catholiques sont vraiment intéressées du sort des orphelins, pourquoi
alors ne pas travailler ensemble avec l'Église Orthodoxe Russe, en
soutenant ses efforts dans ce secteur ?

Passons aux exemples d'activités prosélytes des catholiques,
dont l'absence est répétitivement affirmée par les hiérarques
catholiques russes. L'exemple le plus choquant est celui rapporté par le
diocèse de Novosibirsk de l'Église Orthodoxe Russe. Durant l'été
1996, a été ouvert un orphelinat catholique à Novosibirsk
équipé pour 50 enfants, dont ces derniers furent "inscris" au début
de l'automne de la même année. Les premiers trois enfants étaient les
frères Belyaikin : Evgeni, Dmitri et Vitali (de 14.,11 et 8 ans).
Avant celà, ils étaient à l'Orphelinat N. 1 de Novosibirsk.
La Fraternité Orthodoxe de Saint Alexandre Nevski prenait du soin de la
spirituallité des enfants de cet orphelinat. Les missionaires de la
fraternité parlaient avec les enfants, les préparaient pour les
sacraments, ils les amenaient dans une église orthodoxe et à
l'école du dimanche. Les frères Belyaikin furent baptisés au
printemps 1996 ; ils commencèrent à aller en église, à se
confesser et à recevoir la communion. Rapidement, toutefois, Evgeni, Dmitri
et Vitali furent transférés de cet orphelinat vers l'orphelinat catholique
pour des raisons inconnues. Lorsque les enfants furent amenés là,
leurs parrains, membres de la Fraternité Orthodoxe de Saint Alexandre
Nevski, commencèrent à leur rendre visite, à prier avec eux, à leur apporter
des livres religieux, du pain bénit et de l'eau bénite. Presque immédiatement
les orthodoxes ont ressenti une attitude suspecte et malveillante
de la part du personnel catholique de l'orphelinat qui, rapidement, est
devenu manifestement hostile. En faisant allusion au fait que
les parrains n'étaient pas légalement apparentés aux enfants, ils
commencèrent à empêcher leurs visites. Le directeur de
l'orphelinat, un prêtre italien de nom Ubaldo Orlandelli, menaça
téléphoniquement le parrain des enfants, pendant qu'une garde de
l'orphelinat promit de le punir physiquement s'il revenait.
Ils insultèrent même la grang-mère des enfants. Ils enlèvèrent aux
enfants les livres orthodoxes, et commencèrent à empêcher de toute les
façon possible leur nourriture spirituelle venant de l'Église
Orthodoxe. Après l'ouverture de l'orphelinat, les catholiques
soulignèrent répétitivement que cette oeuvre de charité ne s'occuperait pas d'éducation religieuse. C'est peut-être pour cette raison que le personnel catholique a décidé de "désaccoutumer" les enfants de
leur foi orthodoxe.

Il y a eu le cas d'un voyage organisé par des catholiques pour des enfants
"non croyants" de la région de Smolensk en visite en Pologne. Ils
furent amenés à s'occuper d'une fonction sacrée dans une église catholique et à
"distribuer" des hosties consacrées sans leur expliquer que celle-ci était
la communion catholique.

Les catholiques ont travaillé avec les enfants dans l'école moyenne
N. 84 à Volgograd. Là, effectivement, il n'y a pas de catholique et la
plupart des enfants sont orthodoxes. Cette activité d'enseignement n'a
pas été tout à fait accomplie en contacte avec l'évêque local
orthodoxe, mais en contraste avec sa position et avec une
apparante tendance en faveur de l'Église Catholique Romaine.

Il y a centre pour jeune catholique à Elista. Dans le même lieu, en
Kalmykia, les catholiques ont organisé des vacances pour enfants de
diverses confessions au camp estival de Beriozka.

Les Soeurs de la Mère de Dieu de l'Immaculée Conception ont
organisé à Orenburg un théatre pour des jeunes, qui s'exhibe sur la
scène du local théatre pour burattini, avec le même objectif de
convertir les jeunes au Catholicisme.

Au village de Vershina, dans la région autonome de l'ust-Ordynski,
avec sa population ethniquement et confessionnellement mixte, et en
absence d'une église orthodoxe, la paroisse catholique locale a organisé
des cathéchismes et des messes pour enfants de l'école primaire.
Au village voisin de Dunday, les catholiques ont organisé des leçons
d'études religieuses pour les enfants de l'école moyenne (SE, N. 11,.2001).
Curieusement, parmi eux il n'y a pas un seul catholique. Peut-on imaginer
un prêtre orthodoxe russe donner l'enseignement à des
garçons catholiques d'une école moyenne en Italie ?

La paroisse catholique à yuzhno- Sakhalinsk a travaillé dans
l' orphelinat (SI, N. 13,.2001) dans lequel les enfants étaient en
majorité orthodoxes.

L'orphelinat de Raduga à petropavlovsk- Kamchatsky "est pris en
charge" par la locale paroisse catholique de Sainta Teresa. Le directeur
de Raduga a donné son consentement à l'Évêque Mazur de visiter
l'orphelinat. Pendant cette visite, une soeur catholique du nom de
Fabiana Patshonsay, une Soeur Missionaire de la Sacrée Famille, "a
parlé aux enfants de l'Annonciation et les a enseignés à prier"
(SI, N. 14,.2001). Cette soeur enseigne aussi au Centro Catechistico
d'Irkutsk et de Khabarovsk, et écrit des livres de teste. C'est elle qui a
exprimé l'idée d'influencer les adultes à travers les
enfants. Il est superflu faire encore remarquer que cette oeuvre a
été accomplie sur des enfants de famille orthodoxe.

Au petit village de Listvyanka près de Irkutsk, se trouve un Centre Spirituel
Catholique dédié à Jean Paul II, appelé "Edinenie" (unité).
Les servante de l'Esprit Saint (Ancelle dello Spirito Santo) y travaillent.
Voici ce que disent leurs assistés : "ce sont généralement des enfant petits
baptisés dans l'Église Orthodoxe ou loins de n'importe quel
confession" (SI, N. 36-37, 2001).

À Ulan- Ude, le cathéchisme est organisé entre les enfants et les jeunes,
par des Soeurs de Saint Dominique qui prêchent dans le sanatorium des
enfants et dans l' hospice des personnes âgées; elles dirigent des
manifestations festives et travaillent avec les fils de familles en
difficulté (SI, N. 38-39, 2001). La majeure partie de ces enfants sont
orthodoxes.

Il y a suffisament de preuves que le clergé, les religieux et les laïques
catholiques mènent leur oeuvre missionaire à Moscou parmi des
enfants financièrement dépendant des orphelinats qui appartiennent aux
organisations caritatives non lucratives de Mère Teresa et des
Oratoires de Don Bosco, qui oeuvrent pour la protection sociale des
jeunes et des indigent. Dans ces cas comme dans les autres, on oeuvre
essentiellement avec des enfants baptisés dans l'Église Orthodoxe,
c'est-à-dire des membres à part entière de l'Église Orthodoxe.

3. L'activité des ordres religieux

Comme déjà mentionné, l'oeuvre "caritative" la plus active
a été menée par des représentants d'ordres religieux catholiques.
C'est leur activité qui colle, plus que toutes autres, à la
définition du prosélytisme. Le nombre des catholiques en Russie
aujourd'hui n'est pas à ce point grand pour qu'elle demande la création d'autant
de monastères. Toute leur vie consacrée dans ce pays est aujourd'hui
répandue artificiellement à travers les efforts des moines
étrangers. En même temps, comme nous le savons par l'histoire de
l'Église, le monachisme a toujours été une conséquence des
aspirations spirituelles des croyants eux-mêmes, c'est-à-dire, émergé
au milieu d'elles de façon naturelle. Ceci n'est toutefois pas le cas
dans la Russie d'aujourd'hui. Les comunnautés religieuses
catholiques ont été organisées par des étrangers en visite, dans
l'espoir de convertir un nombre croissant d' orthodoxes ou de russes
"non croyants".

Les Verbistes (Societas Verbini Divini - SVD - Compagnie du Verbe de
Dieu). Il s'agit d'un ordre missionaire fondé en 1875 par Arnold Janssen
aux les Pays Bas. Par conséquent, les paroisses qu'ils ont à
Tambov, à Vologda, à Blagoveschensk, à Novosibirsk et à Irkutsk
sont missionaires. Les verbistes enseignent au Grang Séminaire
catholique, autre fait qui indique leur effort de dresser des
"vocations locales". À Moscou, ils travaillent avec des enfants et
avec des jeunes.

La plus célèbre verbiste en Russie est l'évêque catholique Mazur
de la Siberia Orientale. Né en 1953 en Pologne, il est devenu
novice verbiste en 1972 déjà. Il a passé sa licence dans un
séminaire du même ordre religieux. De 1980 à 1982 le futur évêque a
étudié la missiologie à l'Université Gregorienne (Università Gregoriana) à Rome.
A partir du 18 mai 1999 il est l'administrateur apostolique de la Siberie occidentale.
Par décret papal du 10 novembre 2000, il a été aussi nommé
administrateur apostolique de la prefecture de Karafuto, qui était le nom de
l'île de Sakhalin pendant l'occupation japonaise. Ceci est un
evident manque de respect pour l'integrité territoriale de la Fédération Russe.

Etant donné la formation missionaire et les aspirations du même Évêque
Mazur, le clergé de sa juridiction a été impliqué dans une
activité missionaire à grande échelle en Siberie Orientale et dans
l'Extrême Orient. La plupart des comptes rendus sur le prosélytisme
catholique continuent à arriver précisément de ces contrées. Par
exemple, en 2000, les fidèles orthodoxes en Kamchatka ont été
bouleversés par les déclarations provocatrices faites par le Rev. Jaroslaw
Wiszniewski, du staff de l'Évêque Mazur, à la TV local.
Il a affirmé en particulier qu' "on ne sait pas avec exactitude où a été baptisée La Russie
- dans l'Orthodoxie ou dans le Catholicisme". Le nom de ce prêtre catholique est lié a l'
incident ouvertement prosélyte au Kamchatka : en mars 2000,
la population du mini-district d'un quart de km2 à petropavlovsk- Kamchatsky
a fait une appel à l'Évêque Ignace de Petropavlovsk et de Kamchatka.
Dans leur lettres ils ont dit que deux femmes rendaient visite aux habitants de ce district dans leur maison,
à nom de l' Église Catholique et du Rev. Jaroslav Wiszniewski, en
offrant des livres catholiques gratuits et en mettant des prières
catholiques écrites à la main, en particulier la "Prière de Saint François", dans les boîtes aux lettres.

Pendant son voyage en Pologne en 2001, l'Évêque Mazur a parlé de la
possibilité de l'arrivée de nouveaux prêtres et de bonnes soeurs en
Siberia Occidentale. L'Archevêque de Bielystok, qui est le
responsable de la Commission pour les Missions de la Conférence
Episcopale Polonaise, a concédé l'envoi de deux prêtres de son
diocèse en Siberie orientale en 2001. Une assistante de la Mère
Supérieure des Soeurs Albertine a parlé de la possibilité que des
soeurs de sa congrégation aillent en Siberie pour un travail
missionaire. Quelques Soeurs Carmelites Déchaussées ont projeté d'aller à Usolye en Siberia ranger un sanctuaire de Saint Raphaël Kalinowski dans la même année 2001 (SI, N. 11,.2001).
Dernière modification par Stephanopoulos le lun. 17 déc. 2007 22:04, modifié 7 fois.
Stephanopoulos
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Message par Stephanopoulos »

Voici la version italienne complète :

(Nota del traduttore: il testo che segue è una traduzione non ufficiale
dall'inglese del documento preparato dal Dipartimento delle Relazioni con
l'Estero del Patriarcato di Mosca, presente sul Sito Internet della Chiesa
Ortodossa Russa, in versione inglese all'indirizzo http://www.russian-orthodox-church.org.ru/ne207011.htm, e in versione russa all'indirizzo http://www.russian-orthodoxchurch.org.ru nr207011.htm)

Ma traduction du texte ci-dessus (qui vaut ce qu'elle vaut comme le reste!) :
(Note du traducteur : le texte qui suit est une traduction non officielle de l'anglais du document préparé par le Département des Relations avec l'Etranger du Patriarcat de Moscou, présent sur le Site Internet de l'Église Orthodoxe Russe, en version anglaise à l'adresse http://www.russian-orthodox-church.org.ru/ne207011.htm et en version russe à l'adresse http://www.russian-orthodox-church.org.ru/nr207011.htm)

IL PROSELITISMO CATTOLICO

TRA LA POPOLAZIONE ORTODOSSA IN RUSSIA

INFORMAZIONE GENERALE


1. Concetto di proselitismo

Il problema del proselitismo cattolico nel territorio canonico della Chiesa
Ortodossa Russa è uno dei più seri ostacoli al miglioramento delle relazioni
tra le due Chiese. Il proselitismo, portato avanti dai cattolici tra la
popolazione tradizionalmente ortodossa in Russia e negli altri paesi della
Comunità di Stati Indipendenti, svaluta l'attitudine della Chiesa Cattolica
Romana verso la Chiesa Ortodossa come sua "Chiesa sorella" dichiarata dal
Vaticano II. I rappresentanti del Vaticano e i gerarchi cattolici che
operano in Russia hanno spesso affermato i loro sentimenti "fraterni" verso
gli ortodossi. La situazione reale, tuttavia, indica il contrario.

Il problema del proselitismo è aggravato dal fatto che la parte cattolica
nega la sua stessa esistenza, riferendosi alla propria interpretazione del
termine "proselitismo" come adescamento di persone da una comunità cristiana
a un'altra attraverso mezzi "disonesti" (per esempio, la corruzione). Allo
stesso tempo, essa allude alla predicazione del vangelo alle persone "non
credenti e nonbattezzate" che giungono alle chiese cattoliche esercitando la
loro libertà di scegliere una religione che vada loro bene. La parte
cattolica spesso pone questa domanda: "Sarebbe meglio se queste persone
rimanessero atee piuttosto che diventare cattoliche?"

Portando avanti precisamente la predicazione e la missione in Russia, senza
curarsi affatto del proprio gregge tradizionale (polacchi, lituani,
tedeschi), la parte cattolica si riferisce spesso alla "natura missionaria
della Chiesa" e al comandamento del Signore di predicare il vangelo: "Andate
dunque e ammaestrate tutte le nazioni, battezzandole nel nome del Padre e
del Figlio e dello Spirito santo" (Mt 28,19). Questo è ciò che Padre
Bernardo Antonini, una figura ben nota della Chiesa Cattolica in Russia, ha
scritto nel suo articolo intitolato "Che cosa ne penso del proselitismo".
Egli propone "di andare alla ricerca della delicata linea di confine tra
predicazione, missione e proselitismo", affermando il diritto della Chiesa
"di predicare dovunque possibile" (Svet Evangelia (La Luce del Vangelo),
giornale dei cattolici russi (qui di seguito SE), n. 37, 2000). E' sulla
base di queste vedute che i cattolici rigettano la nozione stessa di
territorio canonico.

Tali vedute, assai popolari tra il clero cattolico russo, possono produrre
molte serie obiezioni.

Dapprima, il clero cattolico, che come vedremo più avanti viene in maggior
parte dall'estero, non deve predicare in qualche oscuro "territorio
missionario", né a un popolo pagano o irreligioso. Questo clero viene in un
paese con una millenaria cultura cristiana impregnata di tradizione
ortodossa. Pertanto, il fatto stesso di condurre una missione cattolica qui,
tra la popolazione locale che non ha alcuna relazione storica o culturale
con la Chiesa Cattolica, e la presenza di missionari cattolici nella terra
russa provoca la domanda perfettamente legittima: i cattolici credono che la
Chiesa Ortodossa sia una Chiesa? Se sì, la loro attività è condotta in
violazione delle parole di San Paolo: "Mi sono fatto un punto di onore di
non annunziare il vangelo se non dove ancora non era giunto il nome di
Cristo, per non costruire su un fondamento altrui" (Rm 15,20).

In secondo luogo, è da lungo tempo evidente chel'oggetto della missione
cattolica in Russia e negli altri paesi della CSI è la popolazione
tradizionalmente ortodossa. Queste persone sono state strappate con la forza
dalle loro radici ortodosse nei decenni del regime antiteista, ma non
possono essere definite non credenti o atee. Molte di loro si sono trovate a
un bivio, in ricerca spirituale, ma come possiamo vedere dalla pratica, la
maggior parte di loro ritorna alla fede dei propri padri e trova il proprio
sentiero spirituale nell'Ortodossia. E' impensabile negare i profondi legami
spirituali, culturali e storici nel nostro popolo con l'Ortodossia. Ci
disorienta il fatto che i cattolici, che appartengono essi stessi a una
Chiesa in cui la nozione di tradizione è una delle nozioni fondamentali,
debbano dubitare della natura tradizionale dell'Ortodossia per la Russia.
Per molti di loro, la Russia è un campo missionario di "evangelizzazione"
della popolazione locale. In altre parole, l'attitudine della Chiesa
Cattolica Romana verso la Russia differisce ben poco da quella dei membri di
varie sette che cercano di "cristianizzare" lo spazio post-sovietico e di
costruirvi un "mercato religioso" in cui le organizzazioni religiose
agiscono come concorrenti in lotta per la "clientela". La logica che ne
consegue è chiara: chi è più grande e potente, chi è stato il primo ad
appropriarsi di un particolare "settore di mercato", è nel giusto.

La Chiesa Ortodossa Russa non ha paura della competizione con la Chiesa
Cattolica Romana. Noi non abbiamo le paure che alcuni ci attribuiscono: "Gli
ortodossi temono che il lavoro pastorale possa finire per svuotare le loro
chiese" (Intervista dell'Arcivescovo T. Kondrusiewicz ad Avvenire, 18 marzo
2000'). Il Cardinale Walter Kasper, presidente del Pontificio Consiglio per
la Promozione dell'Unità dei Cristiani, è stato anche più aspro: "La Chiesa
Ortodossa Russa sente la propria debolezza pastorale ed evangelica, e perciò
ha paura della presenza cattolica, che è ben più efficace a livello
pastorale, anche se numericamente più piccola" (Civiltà Cattolica, 16 Marzo
2002).

Com'è che questa "efficacia" della pastorale cattolica si esprime
concretamente? - In una vita cristiana del loro gregge più elevata di quella
del gregge ortodosso? Al contrario, si può dichiarare con sufficiente
confidenza che i successi dei cattolici in Russia sono stati indirettamente
condizionati dall'influenza dell'Ortodossia sulla vita dei russi. Infatti,
nonostante le più severe persecuzioni mai avute contro la Chiesa, è sotto l'
influenza dell'Ortodossia, sia nel passato che nel presente, che il nostro
popolo ha mantenuto l'interesse nella fede, la riverenza per il sacro e una
profonda sensibilità alla predicazione di Cristo. E' questa predisposizione
del nostro popolo, consumato dal desiderio della fede negli anni dell'
ateismo di stato, piuttosto che l'efficacia del "livello pastorale"
cattolico in Russia, che rende conto del relativo successo non solo di
quella cattolica, ma di qualsiasi predicazione di Cristo. Oggi, i missionari
occidentali sfruttano di fatto quel terreno buono fertilizzato dall'
Ortodossia che è l'anima russa, notevole per la sua credulità e apertura
alla Parola di Dio e alla sua speciale sensibilità a tutto ciò che concerne
la fede. Sfortunatamente, nessuna cosa del genere sta accadendo in
Occidente, il territorio della responsabilità pastorale storica della Chiesa
Cattolica Romana. Né l'efficacia né l'"aggiornamento" sono qui di aiuto. L'
Occidente sta crescendo in modo sempre più secolare e ateo. Si dovrebbe
notare per amore di giustizia che la nostra posizione incontra comprensione
e sostegno tra i rappresentanti della Chiesa Cattolica Romana in molti
paesi, eccetto, purtroppo, che tra i cattolici russi e le gerarchie del Vaticano.

La Chiesa Ortodossa Russa non desidera essere in rapporti di rivalità e di
competizione con la Chiesa Cattolica. Essa crede che questo tipo di rapporti
non sia fraterno né cristiano. Noi chiamiamo la parte cattolica al dialogo e
alla cooperazione, al mutuo rispetto e all'osservazione degli interessi gli
uni degli altri. Ciò si dovrebbe esprimere soprattutto nel riconoscimento
che ciascuna delle due parti ha certi territori tradizionali di
responsabilità pastorale che le competono. Sfortunatamente, il nostro
richiamo differisce radicalmente dalla posizione presa dal Cardinale W.
Kasper quando dichiara: "E' divenuto chiaro che il dibattito sul principio
del territorio canonico e del proselitismo nasconde argomentazioni di natura
basilarmente ideologica", mentre la Chiesa Ortodossa Russa "difende non solo
una realtà che non è più esistente, ma anche relazioni tra Chiesa e popolo
che sono teologicamente problematiche" (Ibid.). Egli accusa la Chiesa
Ortodossa Russa di "eresia ecclesiologica", che consiste nel "fallimento di
riconoscere l'aspetto missionario della Chiesa Cattolica a vantaggio di una
concezione del proselitismo indebitamente estesa nel suo significato". L'
articolo del cardinale non riesce a dare una singola prova a sostegno di
queste dure dichiarazioni. Nondimeno, noi crediamo che sia necessario
esporre argomentazioni che le confutino.

La nozione di territorio canonico non è un'invenzione della Chiesa Russa,
sviluppata per qualche ragione ideologica. Essa è una conseguenza della
tradizione canonica della Primitiva Chiesa Indivisa. C'è un'antica regola
nelle Chiese sia dell'Oriente che dell'Occidente: "una città - un vescovo".
Questo significa che un territorio affidato alla cura di un vescovo non può
essere governato da un altro vescovo legittimo. Questo principio è stato
osservato fino a oggi sia nella Chiesa Ortodossa che nella Chiesa Cattolica.
Un'eccezione è costituita da una diaspora confessionale, vale a dire, gli
ortodossi che vivono in un territorio dove i vescovi cattolici hanno
storicamente esercitato la loro giurisdizione, e vice versa. La cura
pastorale di tale diaspora da parte dei propri vescovi e clero non ha mai
fatto sollevare obiezioni da parte dei vescovi locali. Un vivido esempio in
Russia è lo status della Chiesa Cattolica prima della rivoluzione del 1917,
e nell'Europa occidentale lo status di varie giurisdizioni di Chiese
ortodosse locali, inclusa quella della Chiesa Ortodossa Russa.

Sfortunatamente, questo principio non è stato sempre osservato nella storia
delle relazioni tra Oriente e Occidente. L'esempio più vivido è l'era delle
crociate, in cui fu stabilita in Oriente una gerarchia cattolica parallela,
che considerava come proprio dovere la missione tra la popolazione locale,
inclusa la conversione degli ortodossi al Cattolicesimo. Il Vaticano II,
avendo descritto la Chiesa Ortodossa come "Chiesa sorella", ha riconosciuto
il fatto che le Chiese Ortodosse hanno un territorio in cui conducono il
proprio ministero salvifico, vale a dire, che hanno ciò che oggi noi
descriviamo come territorio canonico.

Il Vaticano non avrebbe dovuto sfidare il principio di territorio canonico
anche perché gli ortodossi, riferendosi a esso nelle proprie relazioni con i
cattolici, continuano in tal modo a credere che le strutture ecclesiastiche
cattoliche siano vincolate dalle norme canoniche della Chiesa Primitiva,
condivise da entrambe le Chiese. E' questa fiducia che provoca una reazione
tanto negativa della Chiesa Russa alla fondazione delle quattro nuove
diocesi cattoliche in Russia, e a differenza della sua reazione ad azioni
simili di vari gruppi settari che non sono associati nella consapevolezza
ortodossa con la tradizione ecclesiastica. Gli ortodossi percepiscono le
azioni di Roma come un arretramento all'ecclesiologia delle crociate, e un
rigetto fattuale del retaggio del Vaticano II, quindi un rifiuto dell'era
del dialogo e della cooperazione.

Le parole del Cardinale Kasper sulle "relazioni tra Chiesa e popolo che sono
teologicamente problematiche", e che sostiene che la Chiesa Ortodossa Russa
predichi, indicano la sua mancanza di conoscenza delle realtà
ecclesiastiche, storiche e culturali della Russia. In particolare, il
significato di formazione statale che l'Ortodossia ha avuto per la Russia.
Nella storia russa, la Chiesa Ortodossa ha avuto un gran numero di volte un
ruolo salvifico per il nostro popolo. Uno degli esempi più vividi è il
cosiddetto Periodo dei Torbidi all'inizio del XVII secolo, quando la
struttura statale della Russia fu di fatto distrutta dall'attacco degli
invasori polacchi. La Chiesa Ortodossa fu la forza che ispirò il popolo alla
lotta per l'indipendenza, e che aiutò a restaurare lo stato russo. Se si
dovesse seguire la logica del Cardinale Kasper, il legame storico tra il
Cattolicesimo e la Polonia, per esempio, dovrebbe suscitare in lui
"teologicamente" non minori preoccupazioni.

Le accuse di "eresia ecclesiologica" fatte dal cardinale contro la chiesa
russa suscitano stupore e indignazione. La nozione di eresia presuppone una
contraddizione all'insegnamento cristiano presentato nella Santa Tradizione
della Chiesa. Lanciando simili accuse, si dovrebbe almeno avere cura di
comprovarle. Sfortunatamente, non c'è nulla del genere nel summenzionato
articolo del cardinale, cosa che dà a questo testo il tono di una
dichiarazione politica.

Ritornando al tema della "libertà di scelta" esercitata da alcuni russi di
optare per la fede cattolica, si dovrebbe menzionare che il problema del
proselitismo non sta nel fatto che qualcuno preferisce il Cattolicesimo o
diventa cattolico - dopo tutto, è diritto dell'individuo - ma nel fatto che
la missione cattolica spinge coloro che sono esitanti verso questa opzione.
La questione del proselitismo non appartiene né alla giurisprudenza secolare
né all'area dei diritti umani, ma all'etica inter-cristiana e
inter-ecclesiale. L'attività missionaria dei cattolici in Russia è una
palese violazione di quest'etica. E si manifesta in modo specialmente vivido
nell'attività degli ordini religiosi cattolici.

Vedremo più oltre che molti ordini religiosi cattolici che operano in Russia
mostrano la missione persino nei loro nomi: "Figli Missionari del Cuore
Immacolato della Beata Vergine Maria (Claretiani), "Sorelle Missionarie del
Divino Amore", "Donne Missionarie della Sacra Famiglia", etc. Altri ordini,
come i verbisti, sono stati stabiliti fin dal principio come missionari. E'
la missione, non la cura pastorale del gregge tradizionalmente cattolico, il
compito principale di questi ordini religiosi.

Apparentemente, altre strutture cattoliche in Russia sono altresì calcolate
con uno "spazio di crescita" in mente, a spese dei convertiti al
Cattolicesimo. E' piuttosto evidente che nella Federazione Russa di oggi i
cattolici sono in numero molto minore di quanto fossero nell'Impero Russo
prima della rivoluzione del 1917. Eppure, se a quel tempo c'erano 150
parrocchie cattoliche nel paese, oggi ce ne sono oltre 200. Se prima della
rivoluzione c'erano due diocesi cattoliche, Mogolev e Tiraspol, oggi, nella
Federazione Russa contemporanea, ce ne sono quattro! A cosa mirano tutte
queste strutture? Apparentemente, a un rafforzamento che risulti dall'
attività missionaria, che è il centro di tutta l'opera cattolica in Russia.

Quanto al reale numero di fedeli cattolici nella Russia di oggi, c'è una
discrepanza tra le cifre fornite dai vari rappresentanti ufficiali della
Chiesa Cattolica Romana. L'addetto stampa vaticano J. Navarro-Valls nelle
sue dichiarazioni fornisce la cifra di 1,3 milioni. Questa cifra è
contraddetta dal riferimento dell'Arcivescovo T. Kondrusiewicz a 500.000 o
600.000 cattolici in Russia. A dire il vero, di recente, nel febbraio 2002,
ha menzionato 65.000 cattolici nella sola Mosca (nella conferenza stampa che
annunciava la fondazione delle diocesi cattoliche in Russia). E' del tutto
oscura la fonte di questa cifra. Anche se il numero dei cattolici includesse
tutti gli stranieri cristiani che vivono a Mosca, difficilmente sarebbero
così tanti. Non più di 1.000 persone in tutto si raduna alle funzioni
natalizie e pasquali in lingua russa nelle maggiori chiese cattoliche della
capitale, la chiesa dell'Immacolata Concezione e San Luigi. Ancor meno
persone vanno alle messe servite in altre lingue. E' impossibile negare
questo fatto. Non meno eloquenti sono i piani della Chiesa Cattolica di
erigere a Pskov una chiesa alta 42 metri, vale a dire, alta quanto un
edificio di 13 piani, considerato che vi sono solo circa 100 cattolici nella
regione di Pskov.

2. La ricerca di "vocazioni" cattoliche in Russia

Una delle principali priorità nel lavoro della Chiesa Cattolica Romana in
Russia è l'addestramento di un clero cattolico locale, e probabilmente di
clero e religiosi per l'Europa Occidentale. Sono già apparsi novizi russi in
alcuni monasteri in Occidente. Al suo incontro con i vescovi cattolici dell'
ex-Unione Sovietica il 9 febbraio del 2001, Giovanni Paolo II ha
sottolineato l'importanza di formare, a partire dalla popolazione locale, un
clero che sia capace di "comprendere a fondo la mentalità della grande
nazione a cui appartiene". L'Arcivescovo T. Kondrusiewicz, criticando le
leggi russe come impedimenti all'attività di un clero in visita, ha detto,
"La Chiesa Cattolica è estremamente interessata ad avere clero russo, e non
straniero, che si prenda cura dei cattolici in Russia, e farà per esso tutto
il possibile" (SE, N. 11, 2001). Secondo l'agenzia di stampa cattolica
Zenit, nel rapporto del 13 febbraio 2002, il vescovo cattolico Jerzy Mazur
della Siberia Orientale sta preparando le bozze di un "programma pastorale"
per la formazione di un clero pienamente locale.

Scopi simili sono serviti dal Seminario Maggiore Maria Regina degli
Apostoli. Questo è stato aperto a Mosca nel 1992 e trasferito a San
Pietroburgo nel 1995. Vi erano due seminari a San Pietroburgo e a Saratov
prima della rivoluzione, ma il numero dei cattolici russi a quel tempo e
oggi è incommensurabile. Nella Russia di oggi, in aggiunta alla
summenzionata scuola teologica a San Pietroburgo, vi sono pre-seminari ad
Astrakhan e Novosibirsk, e il Collegio Teologico per laici San Tommaso d'
Aquino a Mosca, che ha succursali a San Pietroburgo, Saratov e Kaliningrad.

Per quanto riguarda la composizione degli studenti in queste istituzioni, c'
è qui "proselitismo in azione". Basti guardare la lista dei seminaristi: le
"vocazioni" sono davvero locali, ma non vi sono quasi nomi polacchi o
lituani. Questo non è del tutto celato dagli stessi educatori cattolici in
Russia. L'articolo di E. Spiridonova intitolato "Il latino è ora fuori moda"
pubblicato in SE (N. 14, 2001), dice, "Una famiglia su due, di quelle che
hanno dato uno studente al seminario, si considera non credente". Padre
Bernardo Antonini dice praticamente lo stesso del Collegio San Tommaso d'
Aquino: "Nel nostro collegio di teologia, filosofia e storia, che ha aperto
il 9 novembre 1991, dal 20 al 30 per cento degli studenti iscritti ogni anno
è ortodosso. Ci sono anche protestanti. La succursale del collegio a
Kaliningrad è stata frequentata da 89 studenti ortodossi e 28 studenti
cattolici nel primo anno".

Il centro dei gesuiti russi a Meudon, in Francia, ha pubblicato un
Catechismo della Chiesa Cattolica in russo. Durante la sua presentazione in
Vaticano, l'Arcivescovo T. Kondrusiewicz ha detto, "Di fatto, la
terminologia teologica e religiosa della lingua russa ha iniziato a formarsi
solo negli ultimi pochi anni, specialmente grazie al lavoro del Collegio e
del Seminario. Io credo che il Catechismo sarà utile non solo ai cattolici ,
ma anche agli ortodossi e agli altri cristiani, sia in Russia che negli
altri paesi dell'ex-URSS" (SE, N. 6, 1997). Ci si può immaginare di udire
simili dichiarazioni da un gerarca della Chiesa Ortodossa Russa in
Occidente? Certamente, l'Arcivescovo Kondrusiewicz non deve essere
necessariamente un fine conoscitore della tradizione teologica russa, ma
dovrebbe quanto meno essere al corrente della sua esistenza.

Da qui nasce la domanda: quando e dove la Chiesa Ortodossa Russa ha fondato
i propri seminari nel territorio di paesi tradizionalmente cattolici? (L'
Istituto teologico San Sergio a Parigi è emerso come istituzione educativa
per venire in contro alle necessità degli emigrati russi, non per
risvegliare "vocazioni" locali.)

Una delle principali e più disturbanti caratteristiche dell'attività
cattolica è la sua enfasi sul lavoro con i bambini e gli adolescenti,
soprattutto negli ospedali, nelle scuole secondarie e negli orfanotrofi.
Sotto il pretesto della cura degli orfani e dei bambini senza casa, i
cattolici (soprattutto rappresentanti di ordini religiosi femminili)
coltivano una nuova generazione di cattolici russi che prenda il loro posto!
Qualsiasi "libertà di scelta" è qui totalmente fuori questione. I missionari
cattolici dichiarano apertamente che la loro mira è di influenzare gli
adulti attraverso i bambini. Se le suore cattoliche sono davvero interessate
al fato degli orfani, perché allora non lavorare assieme alla Chiesa
Ortodossa Russa, sostenendo i suoi sforzi in quest'area?

Passiamo agli esempi di attività proselitistiche cattoliche, la cui assenza
è ripetutamente affermata dai gerarchi cattolici russi. L'esempio più
scioccante è quello riportato dalla diocesi di Novosibirsk della Chiesa
Ortodossa Russa. Nell'estate del 1996, è stato aperto un orfanotrofio
cattolico a Novosibirsk, attrezzato per 50 bambini, le cui "iscrizioni" sono
iniziate nell'autunno dello stesso anno. I primi tre bambini sono stati i fr
atelli Belyaikin di nome Evgenij, Dmitrij e Vitalij (di 14, 11 e 8 anni).
Prima di quel momento, essi erano nell'Orfanotrofio N. 1 di Novosibirsk. La
Fraternità Ortodossa di Sant'Alessandro Nevskij si prendeva cura spirituale
dei bambini di quell'orfanotrofio. I missionari della fraternità parlavano
con i bambini, li preparavano per i sacramenti, li portavano in una chiesa
ortodossa e alla scuola domenicale. I fratelli Belyaikin furono battezzati
nella primavera del 1996; iniziarono ad andare in chiesa, a fare la
confessione e a ricevere la comunione. Presto, tuttavia, Evgenij, Dmitrij e
Vitalij furono trasferiti da questo orfanotrofio a quello cattolico per
qualche ragione ignota. Quando i bambini furono portati là, i loro padrini,
membri della Fraternità Ortodossa di Sant'Alessandro Nevskij, iniziarono a
far loro visita, a pregare con loro, a portare loro libri religiosi, pane
benedetto e acqua santa. Quasi immediatamente gli ortodossi incontrarono un'
attitudine sospettosa e malevola da parte del personale cattolico dell'
orfanotrofio, che presto divenne palesemente ostile. Alludendo al fatto che
i padrini non erano legalmente imparentati con i bambini, iniziarono a
impedire le loro visite. Il direttore dell'orfanotrofio, un prete italiano
di nome Ubaldo Orlandelli, minacciò telefonicamente il padrino dei bambini,
mentre una guardia dell'orfanotrofio promise di punirlo fisicamente se fosse
tornato. Insultarono anche la nonna dei bambini. Tolsero ai bambini i libri
ortodossi, e iniziarono a impedire in ogni modo possibile il loro nutrimento
spirituale da parte della Chiesa Ortodossa. Dopo l'apertura dell'
orfanotrofio, i cattolici sottolinearono ripetutamente che quest'opera di
carità non si sarebbe occupata di educazione religiosa. Forse per questa
ragione il personale cattolico decise di "disabituare" i bambini dalla loro
fede ortodossa.

C'è stato un caso di un viaggio organizzato dai cattolici per bambini "non
credenti" della regione di Smolensk in visita in Polonia. Furono portati a
una funzione sacra in una chiesa cattolica e "serviti" di ostie consacrate
senza spiegare loro che questa era la comunione cattolica.

I cattolici hanno lavorato con i bambini nella scuola media N. 84 a
Volgograd. Là effettivamente non ci sono cattolici, e la maggior parte dei
bambini è ortodossa. Questa attività di insegnamento non è stata affatto
compiuta in contatto con il locale vescovo ortodosso, ma in contrasto con la
sua posizione e con un'apparente tendenza a favore della Chiesa Cattolica
Romana.

C'è un centro giovanile cattolico a Elista. Nello stesso luogo, in Kalmykia,
i cattolici hanno organizzato vacanze per bambini di varie confessioni nel
campo estivo Beriozka.

Le Sorelle della Madre di Dio dell'Immacolata Concezione hanno organizzato a
Orenburg un teatro per giovani, che si esibisce sul palcoscenico del locale
teatro per burattini, con lo stesso scopo di convertire i giovani al
Cattolicesimo.

Al villaggio di Vershina, nella regione autonoma dell'Ust-Ordynskij, con la
sua popolazione etnicamente e confessionalmente mista, e in assenza di una
chiesa ortodossa, la parrocchia cattolica locale ha condotto catechismi e
messe per bambini della scuola primaria. Al vicino villaggio di Dunday, i
cattolici hanno condotto lezioni di studi religiosi per bambini di scuola
media (SE, N. 11, 2001). Incidentalmente, tra questi non c'è un singolo
cattolico. Ci si può immaginare un prete ortodosso russo che insegni a
ragazzi cattolici di una scuola media in Italia?

La parrocchia cattolica a Yuzhno-Sakhalinsk ha lavorato in orfanotrofi (SE,
N. 13, 2001) in cui i bambini erano in maggioranza ortodossi.

L'orfanotrofio di Raduga a Petropavlovsk-Kamchatsky "è preso in cura" dalla
locale parrocchia cattolica di Santa Teresa. Il direttore di Raduga ha dato
il suo consenso al Vescovo Mazur di visitare l'orfanotrofio. Durante quella
visita, una suora cattolica di nome Fabiana Patshonsay, una Sorella
Missionaria della Sacra Famiglia, "ha parlato ai bambini dell'Annunciazione
e ha insegnato loro a pregare" (SE, N. 14, 2001). Questa sorella insegna
anche al Centro Catechistico di Irkutsk e Khabarovsk, e scrive libri di
testo. E' stata lei a esprimere l'idea di influenzare gli adulti attraverso
i bambini. E' superfluo fare ancora notare che quest'opera è stata compiuta
su bambini di famiglia ortodossa.

Al paesino di Listvyanka vicino a Irkutsk, c'è un Centro Spirituale
Cattolico dedicato a Giovanni Paolo II, chiamato "Edinenie" (unità). Vi
lavorano le Ancelle dello Spirito Santo. Questo è quello che dicono dei loro
assistiti: "Sono per lo più bambini piccoli battezzati nella Chiesa
Ortodossa o lontani da qualsiasi confessione" (SE, N. 36-37, 2001).

A Ulan-Ude, il catechismo è condotto tra i bambini e i giovani dalle Sorelle
di San Domenico, che predicano nel sanatorio dei bambini e nel ricovero
degli anziani, conducono eventi festivi e lavorano con figli di famiglie in
difficoltà (SE, N. 38-39, 2001). La maggior parte di questi bambini è
ortodossa.

Vi sono ampie prove che clero, religiosi e laici cattolici conducono la loro
opera missionaria a Mosca tra bambini finanziariamente dipendenti in
orfanotrofi che appartengono alle organizzazioni caritatevoli non lucrative
di Madre Teresa e degli Oratori di Don Bosco, che operano per la protezione
sociale di giovani e indigenti. In questi casi come in altri, si opera
fondamentalmente con bambini battezzati nella Chiesa Ortodossa, vale a dire,
membri a pieno titolo della Chiesa Ortodossa.

3. L'attività degli ordini religiosi

Come già menzionato prima, la più attiva opera "caritativa" è stata condotta
da rappresentanti degli ordini religiosi cattolici. E' la loro attività che
ricade più di tutte sotto la definizione del proselitismo. Il numero di
cattolici nella Russia di oggi non è così grande da richiedere la creazione
di tanti monasteri. Tutta la loro vita consacrata in questo paese è oggi
diffusa artificialmente attraverso gli sforzi di monaci stranieri. Allo
stesso tempo, come sappiamo dalla storia della Chiesa, il monachesimo è
sempre stato un risultato delle aspirazioni spirituali dei credenti stessi,
vale a dire, è emerso in mezzo a loro in modo naturale. Questo non è il
caso, tuttavia, nella Russia di oggi. Le comunità religiose cattoliche sono
state organizzate da stranieri in visita, nella speranza di convertire un
crescente numero di ortodossi o di russi "non credenti".

I Verbisti (Societas Verbi Divini - SVD - Compagnia del Verbo di Dio).
Questo è un ordine missionario fondato nel 1875 da Arnold Janssen nei Paesi
Bassi. Di conseguenza, le parrocchie che hanno a Tambov, Vologda,
Blagoveschensk, Novosibirsk e Irkutsk sono missionarie. I verbisti insegnano
al Seminario Maggiore cattolico, altra cosa che indica il loro sforzo di
addestrare "vocazioni locali". A Mosca lavorano con bambini e con giovani.

Il più famoso verbista in Russia è il vescovo cattolico Mazur della Siberia
Orientale. Nato nel 1953 in Polonia, è diventato novizio verbista già nel
1972. Si è laureato in un seminario dello stesso ordine. Dal 1980 al 1982 il
futuro vescovo ha studiato missiologia all'Università Gregoriana a Roma. Dal
18 maggio 1999 è l'amministratore apostolico della Siberia occidentale. Per
decreto papale del 10 novembre 2000, è stato altresì nominato amministratore
apostolico della prefettura di Karafuto, il nome dell'isola di Sakhalin
durante l'occupazione giapponese. Questa è un'evidente mancanza di rispetto
per l'integrità territoriale della Federazione Russa.

Dato l'addestramento missionario e le aspirazioni dello stesso Vescovo
Mazur, il clero della sua giurisdizione è stato coinvolto in un'attività
missionaria in larga scala in Siberia Oientale e nell'Estremo Oriente. La
maggior parte dei resoconti sul proselitismo cattolico continuano a giungere
precisamente da queste aree. Per esempio, nel 2000, i fedeli ortodossi in
Kamchatka sono stati sconvolti dalle dichiarazioni provocatorie fatte dal
Rev. Jaroslaw Wiszniewski, dello staff del Vescovo Mazur, alla TV locale.
Egli ha affermato in particolare che "non si sa con esattezza dove sia stata
battezzata la Russia - nell'Ortodossia o nel Cattolicesimo". Il nome di
questo prete cattolico è associato con il seguente incidente di aperto
proselitismo in Kamchatka. Nel marzo 2000, la popolazione del Microdistretto
del Quarto Chilometro a Petropavlovsk-Kamchatsky ha fatto un appello al
Vescovo Ignazio di Petropavlovsk e Kamchatka. Nella loro lettera hanno detto
che due donne visitavano gli abitanti di quel distretto nelle loro case, a
nome della Chiesa Cattolica e del Rev. Jaroslav Wiszniewski, offrendo libri
cattolici gratuiti e mettendo preghiere cattoliche scritte a mano, in
particolare la Preghiera di San Francesco, nelle cassette delle poste.

Durante il suo viaggio in Polonia nel 2001, il Vescovo Mazur ha discusso la
possibilità dell'arrivo di nuovi preti e suore dalla Siberia Occidentale in
Polonia. L'Arcivescovo di Bielystok, che è il responsabile della Commissione
per le Missioni della Conferenza Episcopale Polacca, ha concesso l'invio di
due preti dalla sua diocesi in Siberia orientale nel 2001. Un'assistente
della Madre Generale delle Suore Albertine ha parlato della possibilità che
suore della sua congregazione vadano in Siberia per il lavoro missionario.
Alcune Suore Carmelitane Scalze hanno progettato di andare a Usolye in
Siberia a sistemare un santuario di San Raphael Kalinowski nello stesso anno
2001 (SE, N. 11, 2001).

Dalla diocesi di Irkutsk della Chiesa Ortodossa Russa è giunto un rapporto
che dice che durante una riunione della Conferenza dei Vescovi Cattolici in
Russia, il Vescovo Mazur ha pubblicizzato i piani della sua opera
missionaria. Egli ha dichiarato che il numero potenziale dei cattolici nella
regione di Irkutsk ammontava al 20% della popolazione regionale e includeva
persone di nazionalità polacca, tedesca, bielorussa e ucraina (che, secondo
il censo del 1989, comprendono in totale circa il 4% della popolazione
regionale) e i membri delle loro famiglie. In aggiunta, il Vescovo Mazur ha
dichiarato che stimava che in 10 anni si tempo il numero di cattolici nella
Regione di Irkutsk avrebbe raggiunto i 200.000. E' perfettamente chiaro a
spese di chi e con quali mezzi stava cercando di far crescere il suo gregge.

I rapporti che vengono dalla diocesi di Irkutsk della Chiesa Ortodossa Russa
indicano che di recente i capi della comunità cattolica hanno iniziato a
sottolineare l'"universalità" del Cattolicesimo in tutti i modi possibili,
così che la popolazione locale possa non considerarla come la religione
etnica dei discendenti di polacchi e tedeschi. A questo fine, è stato
raccomandato che il clero e i laici cattolici evitino di usare parole come
"ksendz", "kostel", etc., e che usino le loro versioni russe. Per la stessa
ragione i rappresentanti delle strutture cattoliche hanno iniziato a
prendere le distanze in pubblico dalla società culturale polacca Ognivo,
anche se le loro azioni congiunte sono di fatto continuate.

I Domenicani (OP - Ordo Praedicatorum). Nel 2000, avevano solo una "casa" a
San Pietroburgo. Quella di Mosca era stata chiusa nel 1998 per mancanza di
fratelli. Solo il Rev. Aleksander Chmielnicki era rimasto nella capitale.

L'obiettivo principale dello sforzo missionario dei domenicani in Russia è l
'intellighentsia russa. Così è sia a Mosca che a San Pietroburgo. In futuro,
i domenicani progettano di portare la loro "predicazione" al di là della
loro parrocchia in molte "istituzioni accademiche". Il Fratello Krzysztof
Buyak, membro della comunità di San Pietroburgo, ne scrive apertamente nel
giornale ecumenico francese Chretiennes en Marche (N. 66, 2000). La comunità
di San Pietroburgo è guidata da un americano di nome Frank Soothman,
attraverso il quale giunge alla comunità aiuto finanziario dagli USA
(Ibid.).

Il domenicano K. Buyak non nasconde che la maggioranza della loro "comunità
di catecumeni" è fatta di "non battezzati", come pure di "battezzati nella
Chiesa Ortodossa senza preparazione e persone che necessitano di una più
approfondita istruzione cristiana". Per gran delizia dei domenicani, questa
comunità è cresciuta rapidamente (Ibid.). Forse con l'aiuto di queste
persone i domenicani inizieranno a mettere in pratica il loro piano di
organizzare il pre-noviziato per quanti entreranno nell'ordine da tutta la
Russia. Essi sperano che la sola "casa" del loro vicariato in Russia diventi
il più grande centro del loro ordine in Russia. Intanto, si aspettano
assistenza dai loro fratelli di altre province perché "la presenza dell'
ordine in Russia possa essere sviluppata". E ci si aspetta presto questo
aiuto nella persona di nuovi monaci dalla Polonia (Ibid.).

I Gesuiti (SJ - Societas Jesu). Sono loro a controllare il lavoro del
Collegio San Tommaso d'Aquino. Dal 2001, il collegio è diretto da Octavio
Vilches Landin, un gesuita dal Messico. Il suo predecessore, Stanislaw
Opiela, capo dei gesuiti russi, è stato bandito dalla Russia nel 2000.

C'erano 71 studenti nella struttura centrale del Collegio San Tommaso d'
Aquino nell'anno accademico 2000-2001. La succursale a Novosibirsk è più
modesta. Vi sono solo 26 studenti. La presenza generale dei gesuiti a
Novosibirsk, tuttavia, è considerevole. Basti dire che il vescovo cattolico
Joseph Werth della Siberia Occidentale è egli stesso un gesuita. Vi è a
Novosibirsk un noviziato gesuita, dove sono addestrati 8 giovani novizi da
Russia, Ucraina e Bielorussia (altri giovani gesuiti, i cosiddetti
"scolastici," studiano in centri gesuiti all'estero). In aggiunta, c'è in
città il centro religioso gesuita Inigo. Sono loro a controllare lo studio
televisivo della neo-istituita Diocesi Cattolica di Preobrazhensk. I gesuiti
cercano anche di "alimentare" l'Università di Stato di Novosibirsk.

L'Istituto della Beata Vergine Maria ("le ancelle inglesi"). La società
osserva la costituzione gesuita; il suo scopo dichiarato è di "difendere e
rafforzare la fede". Le sorelle dalla Slovacchia hanno operato Tyumen,
Tobolsk, Salekhard. Sono attive a "educare e istruire" bambini e giovani
(SE, N. 14, 2001).

Le Carmelitane della Santa Resurrezione. Il Vescovo Joseph Werth ha
consacrato un convento per le sorelle di quest'ordine il 28 aprile 2001, a
Novosibirsk (SE, N. 20, 2001).

La Congregazione di Santa Elisabetta d'Ungheria. Le sorelle di questa
congregazione hanno il proprio convento a Novosibirsk e gestiscono un'
orfanotrofio.

LaCongregazione del Santissimo Redentore (Redentoristi). Le loro attività
sono condotte a Kemerovo, Orsk, Orenburg, operando con i giovani. Monaci
dalla Polonia organizzano forum giovanili sotto lo slogan "Costruire ponti".

Le Sorelle Missionarie del Santissimo Sacramento. Quattro sorelle di quest'
ordine giunte dal Messico operano a Saratov. Insegnano spagnolo e italiano
alla succursale locale del Collegio San Tommaso d'Aquino. Operano anche con
bambini e giovani.

Le Sorelle Missionarie della Sacra Famiglia (MSF - Missionariae Sacrae
Familiae). Soni impegnate in attività missionarie tra gli orfani in Siberia
Occidentale e in Estremo Oriente.

I Figli Missionari del Cuore Immacolato della Beata Vergine Maria
(Claretiani) (CMF - Congregatio Missionariorum Filiorum Immaculati Cordis
BMV). Operano a San Pietroburgo, Murmansk, Krasnoyarsk e Aginsk.

Le Sorelle Orioniste - ramo femminile della Congregazione di Don Calabria
(PSDP - Congregatio Pauperum Servorum a Divina Providentia - Povere serve
della Divina Provvidenza). Sono attive nel lavoro con i bambini degli
orfanotrofi. Esercitano "giurisdizione" sulla casa di riposo per editori,
già campo dei pionieri di Rodnichok, presso Mosca. Operano anche a Smolensk.

I Salesiani (SDB - Salesiani di Don Bosco - Societas Sancti Francisci
Salesii - Società di San Francesco di Sales). C'è un Centro Salesiano per l'
addestramento vocazionale deigiovani a Gatchina. Il motto salesiano è "Dove
ci sono i giovani ci sono i SDB". I membri dell'ordine sono attivi nell'
opera missionaria in Yakutia.

Le Sorelle di Madre Teresa di Calcutta (CSMC - Congregatio Sororum
Missionarium Caritatis). Anche il nome completo della loro congregazione
religiosa contiene la parola "missionarie". Operano a Mosca e a Perm. Queste
sorelle gestiscono un orfanotrofio in Via Chechulinskaya a Mosca, dove
portano bambini senza casa e li convertono al cattolicesimo.

Le Sorelle di San Domenico. Operano a Tambov e a Ulan-Ude. Il loro scopo
principale è la "catechizzazione" di bambini e giovani. Esse predicano nei
sanatori per bambini, in case per invalidi, e organizzano campi estivi
chiamati Vacanze con Dio per bambini di famiglie a basso reddito.

Le Ancelle dello Spirito Santo. In aggiunta al summenzionato centro
cattolico Edinenie per i bambini della regione di Irkutsk, le sorelle
gestiscono il reparto pediatrico della Clinica Regionale di Irkutsk (SE, No.
36-37, 2001).

Le Ancelle di Gesù nell'Eucaristia. Sono attive in modo speciale nella città
di Marks, nella Regione di Saratov.

L'Istituto Secolare Schenstatt delle Sorelle di Maria. Le sorelle credono
che la Russia abbia un urgente bisogno di sviluppare l'apostolato cattolico
tra i laici. Sono impegnate in questo "sviluppo" a Mosca, San Pietroburgo e
Kaliningrad.

I Francescani. Uno dei più attivi rami dell'Ordine francescano operante in
Russia è l'OFMConv - Ordo Fratrum Minorum Conventualium - l'Ordine dei Frati
Minori Conventuali. Il 13 maggio 2001, una custodia generale di quest'ordine
(ovvero un'unità amministrativa autonoma che riunisce diverso conventi con
un capitolo che rende direttamente conto al ministro generale dell'ordine) è
stata aperta con una cerimonia solenne a Mosca. La custodia include i
seguenti conventi francescani in Russia: San Francesco a Mosca, Sant'Antonio
da Padova a San Pietroburgo, la Madonna degli Angeli a Kaluga.

Presente all'inaugurazione della custodia generale era il padre generale
della Provincia dell'ordine a Varsavia, Gregory Bartosik. Nel suo messaggio
al ministro generale che chiedeva di istituire una custodia, si legge in
particolare: "Nel 1993, su invito di Sua Eminenza l'Arcivescovo Taddeuzs
Kondrusiewicz, due padri francescani della Provincia della Madre Immacolata
di Dio, dell'Ordine dei Frati Minori Conventuali sono giunti a Mosca per
condividere la causa della rinascita del cristianesimo in questa terra che
ha brama di Dio. Da quel giorno il numero di frati che lavora in Russia è
cresciuto; nuove vocazioni sono apparse tra i giovani locali; sono emersi
conventi a pieno titolo

che danno il loro contributo alla vita della Chiesa locale... Alla fine del
1993, l'arcivescovo affidò ai francescani la cura pastorale delle parrocchie
di Tula e Kaluga, che in breve tempo si sono trasformate in dinamici centri
pastorali". (SE, N. 21, 2001).

Un convento e un centro francescano sonostati fondati a Mosca nel 1994. Il 1
febbraio 1995, ebbe qui inizio una postulantura, o corso di noviziato per la
preparazione di nuovi frati. L'11 febbraio, fu fondata nel convento una casa
editrice francescana per iniziare la "cooperazione con i rappresentanti dell
'intellighentsia russa" (Ibid.). I frati francescani di Mosca "conducono
opera pastorale tra i giovani, danno guida spirituale, visitano i malati e i
prigionieri." (Ibid.)

Nel 1995, un convento dedicato a Sant'Antonio da Padova è stato fondato a
San Pietroburgo. Si tratta di un centro per la formazione religiosa di
seminaristi francescani in Russia e di altre nazioni dell'ex-URSS.

Assieme agli ordini religiosi, movimenti laicali cattolici di orientamento
missionario hanno operato in Russia. Tra di loro i Focolarini, Comunione e
Liberazione, e i Neo-Catecumenali. L'opera di questi ultimi è stata la più
oltraggiosa di tutte. I rappresentanti del cammino neo-catecumenale
predicano apertamente un tipo di "intercomunione", invitando gli ortodossi a
ricevere la comunione nelle chiese cattoliche. Questo è proselitismo anche
secondo lo standard cattolico, ovvero un incitamento al passaggio di persone
da una Chiesa all'altra.

4. Conclusione

Gli esempi summenzionati riflettono solo una piccola parte dello sforzo
proselitistico dei cattolici in Russia. Gli ortodossi osservano con stupore
e amarezza i rappresentanti della Chiesa che solo di recente si è definita
nostra "sorella" entrare nelle schiere dei "nuovi illuminatori della Rus"
assieme ai membri delle sette.

Una prova che il Vaticano intende estendere la missione cattolica in Russia
è la sua recente decisione di elevare lo status delle sue strutture
ecclesiastiche in Russia, da amministrazioni apostoliche a diocesi, e
formarle in una "provincia ecclesistica" guidata da un "metropolita". Se
questo sviluppo deve essere valutato nei termini della tradizione canonica
ortodossa, si può dichiarare che Roma ha dichiarato l'esistenza di una
Chiesa Cattolica Russa nel senso di una chiesa per i russi, quali che siano
le loro radici etniche e culturali. Questo passo mostra che Roma, agendo
unilateralmente e e senza alcun dialogo con la Chiesa Ortodossa, ha cambiato
fondamentalmente la natura della presenza cattolica in Russia. Con l'
istituzione di diocesi, la Chiesa Cattolica in Russia ha cessato di essere
una struttura pastorale per minoranze etniche legate alla tradizione
cattolico-romana, e ha dichiarato se stessa come chiesa locale il cui dovere
e responsabilità è la missione verso tutti i popoli che vivono in Russia.
Questo passo di Roma non ha solo allontanato le prospettive di risoluzione
del problema del proselitismo, ma ha pure creato un sistema di competizione,
e perciò di scontro con la Chiesa Ortodossa in una testimonianza cristiana
così importante per l'intera società russa. Tutto ciò ha certamente
indebolito l'integrità ed efficacia di questa testimonianza, e così ha
operato contro la cristianizzazione e l'integrazione delle persone nella
Chiesa.

Questa è la precisa ragione per cui la politica del Vaticano verso la Russia
è percepita dalla maggioranza dei nostri concittadini come un programma
capace di infliggere seri danni alla vita spirituale del popolo russo.

25 giugno 2002

Mosca
Stephanopoulos
Pascal-Yannick
Messages : 74
Inscription : ven. 28 juil. 2006 20:03

Message par Pascal-Yannick »

Est-ce de la naivete ou de l'amnesie de la part des heriarques orthodoxes?L'histoire nous montre que tout rapprochement avec Rome,sur le plan theologique,s'est le plus souvent avere desastreux pour le leg evangelique dont est depositaire l'Orthodoxie.Sont-ils conscients des consequences de leurs actes?
C'est vraiment dommage de constater ce renoncement de l'Orthodoxie a defendre la foi droite.
Sans rentrer dans de vaines polemiques, en toile de fond de toutes ces compromissions ecclesisatique se cache la recherche de pouvoir et d'appui aupres de l'Occident.La recherche de pouvoir se ressent par les courbettes aupres des instances de l'UE des deux mega patriarcats qui parfois y sont en face coude a coude,en RUSSIE l'alliance forte entre Eglise et Etat cf http://www.orthodoxie.com/2007/12/le-pa ... .html#more prends parfois des allures inquietantes.Quand on attend de l'Occident des aides strategiques cf http://www.orthodoxie.com/2007/12/le-pa ... .html#more il faut bien faire des concessions.
Voila la reflexion que m'inspire ces revirements de position.
Et la Vérité vous rendra libre
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