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Publié : sam. 02 juil. 2005 20:12
par Jean-Serge
paraclésis a écrit :j'ai plus haut signaler les fautes graves, meurtre, apostasie, adultère peut-être, fautes publiques venant blesser la communauté; existe dans nos canons des fautes interdisant l'accès à la prêtrise, sans pour autant tomber dans les distinctions que seuls les jésuites pourraient trier !
Il est assez rare que les gens tuent, apostasient, commettent l'adulère ou la fornication (peut-être) ou autres... A ce rythme là je ne crois pas qu'on verrait beaucoup de gens se confesser...

Pourquoi ce peut-être après l'adultère?

Je ne suis pas non plus très d'accord avec "fautes publiques venant blesser la communauté". Cet aspect collectif est certes indéniable mais il me semble très secondaire quand je lis le canon de préparation à la communion. On y vois "j'ai souillé mon baptême, j'ai fait ci et ça"... Il y a un aspect collectiviste que je comprends (lEglise est un corps) mais qui m'inquiète un peu...

Je reviendrais ultérieurement dessus, je me déconnecte pour me préparer pour demain (prière de préparation à la confession, à la communion etc etc)...

Publié : sam. 02 juil. 2005 22:25
par paraclésis
Le "peut-être" est précautionneux, en raison du paraître, des dires et des faits qui sont parfois à trier. Pour le dire crument, la preuve du meurtre c'est le cadavre, celle de l'apostasie est publique, quant à l'adultère, sauf aveu euh, prudence.
Les prières et office d'avant la communion ont un rôle non ? De prise de conscience, de repentir, de perception de notre indignité, d'acèse.
Elles sont préparatoires à la communion, pas à la confession.

En outre il y a un danger, à penser qu'il existe ce qui doit être fait et qu'après on est en règle, c'est un légalisme qui peut être dangereux.

"Nul n'est digne de s'approcher..."voila les paroles que la Liturgie met dans les lèvres du prêtre.

Publié : dim. 03 juil. 2005 18:59
par Jean-Serge
paraclésis a écrit : "Nul n'est digne de s'approcher..."voila les paroles que la Liturgie met dans les lèvres du prêtre.
Raison de plus à mon avis de fréquenter la confession avec assiduité... Je vois une dérive à la catholique version moderne où on communie en se basant sur sa bonne conscience! Mais qu'il est facile d'avoir la conscience en paix!

Rythme à discerner

Publié : dim. 03 juil. 2005 19:51
par paraclésis
Si par assiduité, vous entendez à un rythme variable pour chaque personne, et encore pour chaque personne pouvant varier selon les périodes, le tout tranquillement discerné avec un confesseur régulier,là nous sommes d'accord.
Si cette assiduité devient un rythme que l'on pense devoir suggérer fortement voire imposer, voire encore pire être une exigence avant chaque communion, alors là nos pratiques s'agencent différemment, ce qui en soi ne pose pas de problème, à chacun sa libre responsabilité.
Belle semaine !

Publié : dim. 10 juil. 2005 20:17
par Anne Geneviève
Jean Serge a écrit :
Mais qu'il est facile d'avoir la conscience en paix!
Non, ce n'est pas si facile et les scrupules et l'angoisse sont aussi dévastateurs et peut-être plus fréquents que la désinvolture que vous redoutez, Jean-Serge.

Culpabilisation

Publié : dim. 17 juil. 2005 9:58
par paraclésis
En effet, les scrupules, les culpabilisations, autoculpabilisations sont légions et particulièrement chez ceux d'entre nous qui ont baigné dans des usages catholiques (rien de tel chez les ancines protestants, me semble-t-il)
Bien souvent des orthodoxes récents s'interrogent et demandent avec l'espoir (heureusement souvent déçu) qu'il existe une règle bonne et valable pour tous en toutes circonstances. C'est long, et cela demande pédagogie et douceur de les faire entrer dans une liberté qui est bien distincte du laxisme.
Ceci est d'autant plus délicat à transmettre que bien souvent nous nous trouvons en présence de prêtres qui n'ont pas grandi dans l'orthodoxie et donc qui sont parfois inexpérimentés.

Publié : lun. 18 juil. 2005 21:39
par Jean-Louis Palierne
Je crois que Paraclèsis touche là un point extrêmement important : nous sommes très marqués par la mentalité occidentale, et nous avons beaucoup de mal à assimiler ce que les Grecs appellent le “phronèma” orthodoxe, c’est-à-dire la manière de pensée, de voir les choses et de discerner les gestes. Nous avons tout autant de mal à pratiquer le fameux ‘bioma”, l’attitude et le comportement qui sont naturels aux orthodoxes de souche. D’où un certain nombre de commentaires que nous avons d’autant plus de mal à supporter qu’ils sont souvent exprimés par des personnes pas très bien placées pour donner des leçons…

Mais il ne faut pas méconnaître que beaucoup de nos réactions sont le fruit des errances de l’esprit occidental. Ce que les orthodoxes ont du mal à percevoir, c’est aussi que l’esprit occidental n’est pas une deuxième moitié de l’esprit humain, qui aurait par nature une incapacité spirituelle définitive, mais qu’il est le résultat d’une douloureuse blessure, d’un désiquilibre très difficile à compenser, d’un orgueil rationaliste redoutablement bloqué etc.

D’où les nombreux problèmes que ces “nouveaux convertis posent aux communautés orthodoxes, qui n’imaginaient même pas que leur orthodoxie pourrait un jour intéresser les indigènes.

D’où aussi ce besoin de se démettre de sa liberté, de l’aliéner en recherchant des directives bien nettes, une logique binaire du vrai et du faux.

récit et question

Publié : mar. 19 juil. 2005 1:03
par paraclésis
Lors d'un voyage autour de la Volga, un groupe de pélerins orthodoxes comptait plusieurs prêtres. Ce voyage longuement et bien préparé, faisait visiter des hauts lieux orthodoxes, monastères, batiment églises ayant résisté aux soviets, bien sur un détour pour St Séraphim de Sarov, nombreux molybdènes pour les martyrs anonymes ayant creusés le canal empruntés par le bateau. Les divines liturgies furent nombreuses à bord et à terre. Les laics communièrent, ils se confessèrent aussi, à leur rythme, les russes souvent, les frenchies moins souvent.
Un prêtre interrogé(malicieusement, je l'avoue) rapporte qu'il n'a pas vu durant ce voyage beaucoup de pretres se confesser.
Ma question : ceux qui se confessent à chaque communion, pensent-ils que le pretre auquel il se confesse, se confesse lui-même avant chaque concélébration ?

autre récit

Publié : mar. 19 juil. 2005 1:15
par paraclésis
Un récent orthodoxe, assistait parmi de vieilles dames grecques à une divine Liturgie. Au moment de la communion, seul de son rang (c'était dans une église qui comporte des sièges) il s'en va communier. A son retour il passe devant un brochette de dames qui s'étaient abstenu, l'une d'elle avec un doux sourire lui dit : 'Axios! Le communiant, grecophile compris le terme.
Des décades après, ce souvenir lui permet d'être attentif à la manière dont il se prépare à la communion, et l'empêche de juger si l'un ou l'autre communie trop ou pas assez souvent.
Puissions nous regarder chacun de nos frères qui communie (avec ou sans confession) avec la douceur de cette vieille femme et nous contenter de penser : 'Axios !

Publié : sam. 23 juil. 2005 21:50
par cathaga
A propos de la communion, de quand date l'usage de communier à jeun et y a-t-il des canons là-dessus ?

Communion fréquente

Publié : dim. 24 juil. 2005 10:52
par eliazar
Pour les canons, je laisse la parole à de plus instruits que moi.

Mais pour l'origine, il me semble évident qu'elle remonte à l'admonestation bien connue de saint Paul:

"...Quand donc vous vous réunissez ensemble, ce n'est pas la cène dominicale : car lorsqu'onmange, chacun a pris par avance son propre souper, et l'un a faim tandis que l'autre s'enivre. N'avez-vous donc pas des maisons pour manger et pour boire? Ou bien méprisez-vous l'assemblée de Dieu..." (1 Cor. 11, 20-22)

Peut-être est-ce même ce genre d'abus qui a amené l'Église à fixer au matin la commémoration de la Cène dominicale ? Je ne sais rien là-dessus non plus, mais la Cène historique n'avait pourtant pas eu lieu tôt dans la matinée.

Et du temps des premiers chrétiens, on sait que la Cène dominicale avait lieu dans la nuit, puisque dans les Actes (je crois) on trouve mention d'un des participants qui s'était endormi - assis sur une fenêtre - pendant le prône surabondant de Paul, justement! et qui était tombé du troisième étage... Il s'appelait Eutychius, et lorsque Paul l'eut ressuscité, il communia et ensuite "conversa longtemps, jusqu'à l'aube"... (Actes 20, 9-12)