Les prophètes parlent-ils de l'antichrist ?

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luzortodoxa
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Les prophètes parlent-ils de l'antichrist ?

Message par luzortodoxa »

Je fais des recherches et bien qu'ayant étudié le livre de Daniel avec ma petite cervelle je ne trouve pas de passage faisant référence à l'antichrist dans l'ancien testament, il est juste dit que les nations viendront contre Jerusalem et le messie mais je ne vois aucune trace d'antichrist. S'il vous plaît si vous savez, pouvez vous me donner des références précises? Merci.
O Seigneur, comme mes larmes coulent quand je vois ton sang faire de même.
Anne Geneviève
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Message par Anne Geneviève »

Le terme, à ma connaissance, n'apparaît pas dans l'Ancien Testament. Il n'est tiré que de l'Apocalypse de Jean, donc du NT. Mais Daniel n'est pas forcément la seule référence en ce domaine, il faudrait lire aussi les "petits prophètes" et tout ce qui concerne le "Jour de IHVH".
Mais attention à cette thématique, qui a beaucoup excité l'imaginaire collectif sans parler de rêves (ou de cauchemars) plus personnels. Le langage des textes de ce type (Ezechiel, Daniel dans l'A.T., Apocalypse, Pasteur d'Hermas...), tout en visions symboliques, n'est pas particulièrement aisé à déchiffrer sans projeter ses propres fantasmes. Je vous recommande de vous appuyer sur les commentaires qu'en ont fait les Pères et qui vous donneront ici comme ailleurs le fil d'or de la Tradition.
"Viens, Lumière sans crépuscule, viens, Esprit Saint qui veut sauver tous..."
luzortodoxa
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Message par luzortodoxa »

En ce qui concerne les Peres de l'eglise si vous pouviez me donner des références merci.
O Seigneur, comme mes larmes coulent quand je vois ton sang faire de même.
Renaud
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Message par Renaud »

Salut à tous ne serait-ce pas ce personnage

(Daniel 9.26-27)

Après les soixante-deux semaines, un Oint sera retranché, et il n'aura pas de successeur. Le peuple d'un chef qui viendra détruira la ville et le sanctuaire, et sa fin arrivera comme par une inondation; il est arrêté que les dévastations dureront jusqu'au terme de la guerre.
Il fera une solide alliance avec plusieurs pour une semaine, et durant la moitié de la semaine il fera cesser le sacrifice et l'offrande; le dévastateur commettra les choses les plus abominables, jusqu'à ce que la ruine et ce qui a été résolu fondent sur le dévastateur.


Texte auquel notre Seigneur fait mention dans un contexte d'apparition de faux christs : C'est pourquoi, lorsque vous verrez l'abomination de la désolation, dont a parlé le prophète Daniel, établie en lieu saint, -que celui qui lit fasse attention! (Matthieu 24-15).
luzortodoxa
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Message par luzortodoxa »

Mais en résumé c'est quoi l'abomination de la désolation? cela veut dire quoi? Parce que la destruction de la ville et du sanctuaire a été commise par les romains en l'an 70. Donc le chef d'un peuple c'est surement un chef romain, excusez moi pour mon ignorance historique, qui a détruit le sanctuaire et la ville de Jerusalem. C'est pour cela, si vous avez des écrits des pères j'aimerais en avoir les références, merci.
O Seigneur, comme mes larmes coulent quand je vois ton sang faire de même.
Anne Geneviève
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Message par Anne Geneviève »

A l’article antichrist, la Table pastorale de la Bible de Passelecq et Poswick propose uniquement des références du N.T. Les voici :
2 Th 2, 3-12 : C’est le passage où l’apôtre Paul parle de l’apostasie et de « l’Homme de l’impiété, le Fils de la perdition » qui se proclame lui-même dieu.
1 Jn 2, 18 ; 2, 22 ; 4, 3 : le terme antichrist y est employé ; ainsi qu’en 2, Jn, 7. Dans la première épître, Jean généralise le terme aux hérétiques issus de l’Eglise primitive qui niaient la divinité du Christ (Arius avant Arius, en somme) ou qui séparaient les deux natures en Christ (Nestorius avant Nestorius). Ces deux lettres de Jean parlent de l’antichrist comme d’un esprit répandu dans le monde et l’assimile aux faux prophètes annoncés par le Christ.
Il s’agit donc d’un élément de la Tradition non écrite de l’Eglise puisque Paul comme Jean commencent par « vous avez entendu dire… »
Erreur de ma part, ce n’était même pas dans l’Apocalypse où, semble-t-il, il aurait pour symbole les Bêtes ou le dragon.

Si je pousse plus loin, « le fils de perdition », c’est le terme employé par Jean l’évangéliste pour désigner Judas. Le terme perdition lui-même n’apparaît pas dans l’A.T.

Je viens de relire les prophéties du « jour du Seigneur » dans l’A.T. Toutes se rapportent à la venue du Christ, précédée de celle d’un peuple envahisseur (Rome). Même lorsque la vision plonge jusqu’à la fin des temps, l’antichrist n’est pas évoqué en tant que personnage précis. C’est plutôt, comme dans les textes de Jean, un esprit, une révolte collective, apostasie, hérésie, impossibilité de supporter Dieu, divinisation de l’homme contre Dieu.
Les traditions qui font de l’antichrist un personnage unique ne sont pas scripturaires. Elles s’appuient sur 2 Th 2 mais il est probable que, dans ce texte, il ne s’agit pas non plus d’un personnage unique mais d’un terme générique (l’Homme = l’humanité ; le Christ se désigne aussi comme Fils de l’Homme alors qu’il n’a pas de père humain !). Dans la littérature occidentale, je n’ai pas trouvé de références avant le moyen âge classique et encore, car les prophéties de Merlin n’en font pas une mention très claire. C’est à partir de l’expansion turque, de la chute de Constantinople et de l’avancée en Europe de l’empire ottoman que l’on voit surgir, dès le XVIe siècle, des prophéties isolées qui font mention de l’antichrist comme d’un personnage unique, un empereur faux prophète auto-divinisé, inversant dans sa vie tous les caractères du Christ et capable de miracles également fallacieux, issu d’un pays musulman, en général Arabie ou Irak. Mais ces « prophéties » n’ont jamais fait partie de la Tradition de l’Eglise, même pas de l’enseignement officiel de l’Eglise romaine, c’est un folklore plus ou moins alimenté par des agents politiques, en particulier ceux des Habsbourg.
Quant à l'abomination de la désolation, toutes les exégèses ont été lancées, des plus sobres aux plus délirantes, et je crois qu'il faut être très prudent en ce domaine, mais je vous promets de pousser la recherche.
"Viens, Lumière sans crépuscule, viens, Esprit Saint qui veut sauver tous..."
theodore
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Antichrist collectif ou personnel?

Message par theodore »

L'Antichrist ou Antéchrist ne serait-il pas plutôt perçu comme une entité maléfique collective par ceux qui l'évoquent, ne recouvrirait-il pas des données de comportements et de positions non pas seulement anti chrétiens mais bien hostiles à la personne même de Jésus comme Christ?
Un certain relativisme moral, une floraison de sectes diverses et variées(Scientologie , Raël, etc..., le réveil belliqueux de l'islam, toute cette conjonction de faits ne seraient-elles pas une cristallisation d'événements et de comportements que l'on pourrait considérer comme manifestations conjuguées de l'Antéchrist, une entité collective?
L'Apocalypse semblerait distinguer le(s) faux prophète(s) d'un Antéchrist infiniment supérieur en séduction et nocivité.
La Croix est la volonté prête à toutes les douleurs.
Saint Isaac de Nisibe dit le Syrien
Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

“Antéchrist” est une orthographe fautive qui s’est répandue dans le monde latin. Le texte grec de l’Apocalypse parle de l’”Antichrist”. D’ailleurs en grec le préfixe “ante-” n’existe pas. L'éAnti-christ" est donc un ennemi du Christ, non un précurseur.

Plusieurs textes de l’Ancien Testament (tous postérieurs au retour du peuple d’Istaël après l’exil à Babylone et la construction du Second Temple) parlent des persécutions à venir avant l’Avènement du Messie. Ils sont en fait survenus après le reniement du Christ (traduction en grec du mot “Messie”) par les Grands Prêtres et sa crucifixion. À l’issue de la Guerre juive, la répression romaine a été terrible, et le culte mosaïque a disparu. Les persécutions dureront jusqu'au Second Avènement, qui marquera la consommation des siècles.

Des expressions comme “l’abomination de la désolation” ou “le Fils de la Perdition” sont typiquement des sémitismes du grec des Septante et du Nouveau Testament.

Quand on lit ces textes apocalyptiques on peut parfois se dire que ce sont des imprécations rédigées, après l’événement, sous le truchement d’une prophétie. On peut aussi les considérer comme de véritables prophéties et deviner leur réalisation dans des événements précis. Mais ils nous livrent surtout une clé d’interprétation de l’Histoire au milieu de laquelle nous sommes plongés.

Satan est à l’œuvre en permanence. Les prophéties apocalyptiques nous apprennent qu’il est capable de susciter toutes sortes de faux prophètes, jusque sur le trône des Grands Prêtres, et d’inspirer un ou des Antichrists dont la domination est fort cruelle.

Il ne faut pas négliger le côté personnel de ces prophéties. Il ne s’agit pas seulement de courants d’opinion ou de mouvements de masses ou de groupes occultes. Il y a eu aussi, il y a et il y aura encore des personnages qui anticipent et préfigurent ce que sera la redoutable figure de l’Antichrist.

N’oublions pas qu’il viendra, le Jour du Seigneur, qui révélera tout ce qui est dans le cœur des hommes. Et il sera précédé de grandes tribulation. Mais ce n’est pas parce qu’il y aura un jour une réalité précise de l’Antichrist, de la Grande Tribulation, du Retour d’Israël vers le Messie et enfin du Jour du Seigneur Lui-même, ce n’est pas parce que nous sommes dans l’attente, dans l’ignorance du jour et de l’heure, que nous devons négliger tout ce qui se présente : nous devons aussi “traiter le courant”, lire les événements de l’actualité et y voir l’annonce, l’anticipation, des événements ultimes. “Ce n’est pas encore…”, mais “c’est déjà…”

Mais pour notre vie concrète, ce qui s’impose à nous, c’est d’écouter les leçons des paraboles du Seigneur, la Loi des Béatitudes. Nous n’avons pas à chercher à accélérer le cours de l’Histoire, à militer.
Jean-Louis Palierne
paliernejl@wanadoo.fr
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