Certes, la priorité des matthéistes est de travailler au salut de leur âme et d'aider les autres à le trouver.
Qu'ils n'offrent pas de publications théologiques est faux, mais ils préfèrent éditer des valeurs sûres et surtout de la théologie pratique, dont les fidèles ont besoin en premier lieu, que de publier des élucubrations intellectuelles non inspirées, qui ne servent pas directement le but de la vie chrétienne.
"La connaissance enfle" — dit l'Apôtre et notre but primordial est de "nous humilier sous la Main puissante du Seigneur", puisque "Dieu résiste aux orgueilleux et Il fait grâce aux humbles" (je pense que toutes ces citations sont du même Apôtre).
Il y a déjà pratiquement tout ce qui est utile au salut de l'âme dans l'immense littérature ascétique parue ailleurs.
Ce qui se publie chez nous sert aussi cette fin-là, la seule prioritaire pour un orthodoxe.
Pour la mise en français des textes, je crois avoir bien expliqué le problème (???).
Mais cela soulève un sujet, que j'ai envie de traiter depuis longtemps, sans savoir ni par où commencer, ni comment l'exposer sans blesser les consciences fragiles des néo-calendaristes. Merci de m'en avoir donné l'occasion, le "prétexte". Je tâcherai de ne blesser personne.
Vous dites bien souvent que nous avons la même foi, les mêmes dogmes, que le calendrier ne devrait pas nous séparer etc.… et je sais que vous avez raison, mais aussi que la position des matthéistes est pourtant parfaitement correcte et vraie.
Notre Église est régie par un tout autre esprit que celui (ou ceux) qui règne(nt) dans vos patriarcats.
Si nous sommes à l'opposé exact de ce que déplore abba Pambo dans sa prophétie (et que j'ai mis en gras pour cette raison), vous, dans vos patriarcats, en êtes assez proches, me semble-t-il.
Vous (pas vous personnellement, Antoine, mais vous autres nouveau-calendaristes dans l'ensemble) vous occupez davantage de l'exactitude astronomique, linguistique, littérale, scientifique, artistique et que sais-je… ou plutôt vous vous en préoccupez un peu trop à notre gré, tandis que (ou parce que ?) le sens et l'esprit véritables de la sainte Tradition ne vous sont pas toujours clairs.
Et j'ai cité plusieurs fois saint Maxime au sujet des mots et de leur sens, mais je ne sais pas si je me suis fait comprendre.
Un bon exemple de ce que je veux dire serait peut-être celui de notre litige autour du terme "péché originel".
Nous usons bien de ce terme (d'ailleurs vous n'avez pas lu, je crois, ma dernière information à ce sujet, — mon post du 4 août dans la rubrique "Sacerdoce des femmes" — que pourtant vous m'aviez demandée expressément) sans que personne pense le moins du monde à des erreurs kto que vous aviez évoquées.
Chez nous, tout le monde a une notion ORTHODOXE du sens de ce terme et l'unité spirituelle de nos fidèles est tellement forte grâce à l'Esprit saint que des mots comme "substantiel" dans Notre Père, ou d'autres termes imprécis ou impropres dans les textes liturgiques ne choquent ni ne trompent personne.
La Grâce révèle le vrai sens des Écritures, et souvent même le texte à quelqu'un qui ne les a jamais lues.
Cela ne veut pas dire qu'une certaine exactitude ne soit pas préférable et nous y tendons aussi, mais sans impatience et sans prétention perfectionniste.
Nous avons corrigé déjà — avec plus ou moins de bonheur — un grand nombre de termes impropres qui risquaient de défigurer carrément la Vérité et induire les fidèles en erreurs dogmatiques.
Mais la Promesse du Christ : "L'Esprit saint vous enseignera toutes choses" est une réalité puissante et sensible dans notre Église.
Aucun de nous n'est infaillible, mais tendant à l'humilité, étant attentif aux souffles de l'Esprit et demandant conseil, en toute obéissance, à un père spirituel sûr, fiable et expérimenté, on finit par trouver que l'on peut progresser dans la compréhension théologique utilement, sans trop s'attarder à chercher des termes parfaitement propres et exacts à chaque notion, ce qui nous ferait détourner du vrai travail du chrétien, qui sont la prière et la purification de nos péchés en vue du salut.
Je ne trouve donc absolument pas utile pour notre cause que je fasse un commentaire qui ne soit pas inspiré et où je risque de dire un tas de grosses bêtises.
Certes, nos publications ne paraissent pas aux "Sources chrétiennes" ou dans d'autres éditions prestigieuses (nous n'en avons pas les moyens), mais tout le monde peut trouver, sur le site des matthéistes :
http://perso.club-internet.fr/orthodoxie/, notre bulletin "Orthodoxie", des trésors patristiques et autres que nous avons publiés virtuellement et aussi sous forme de livres, confectionnés, selon nos moyens limités, de manière artisanale (la couture et la reliure sont entièrement faites par nos soins) : ils sont vraiment utiles à l'âme chrétienne, même si certains les dédaignent à cause de leur apparence extérieure, qui laisse à désirer.
Mais le Christ, le Roi de l'Univers, n'est-Il pas né dans une pauvre grotte ?
Il y en a eu pourtant qui Lui avaient rendu hommage comme au Dieu tout-puissant.
Vous dites à propos du provisoire:
Ce n'est pas un problème spécifique aux matthéistes mais à l'évolution de la langue. Une traduction est toujours provisoire ou alors il faut fixer la langue, en faire une langue liturgique (comme le slavon ) et garder ainsi dans l'ignorance les fidèles qui ne comprennent plus rien.
C'est une question semblable, mais je n'y ai pas trouvé de réponse.
Je sais seulement que les matthéistes grecs ne sont pas en faveur de traduire systématiquement en grec moderne tout ce qui a été écrit dans le grec du NT.
Mais, dans certaines paroisses matthéistes de Grèce, on apprend le grec liturgique aux enfants, car en effet, les fidèles commencent à ne plus le comprendre.
Je pense que c'est une bonne solution. Si l'on veut, on peut.
Pour le français, c'est une toute autre question, comme je l'ai expliqué, je crois.
À ce propos connaissez-vous l’analyse qu’en a faite Carmignac ?
Non, et je ne sais même pas qui c'est, mais je l'attends de pied ferme.
Excusez-moi, j'ai déjà trop bavardé.