ORDINATION D’HOMOSEXUELS : SOMMET ANGLICAN EXTRAORDINAIRE EN
Publié : sam. 09 août 2003 21:58
Je voudrais revenir sur un thème qui avait déjà fait l’objet d’un échange intéressant au mois de juin de cette même année : le problème des homosexuels (chrétiens) mariés ou ordonnés.
L’Agence Française de Presse, peu prévenue en matière de doctrines ecclésiales (toutes tendances confondues, comme on dit) vient de publier coup sur coup plusieurs dépêches autour de l’ordination d’un évêque épiscopalien pour le New Hampshire (USA ), Gene Robinson, , 56 ans, premier évêque ouvertement homosexuel au sein de cette branche américaine de l’église anglicane.
En juin de cette année, Claude avait signalé à cette occasion que « le chanoine Gene Robinson, qui se déclare ouvertement homosexuel et, père de deux filles adultes, partage sa vie depuis 13 ans "avec son partenaire Mark Andrew" selon les données biographiques officielles figurant sur le site Internet du diocèse. Le chanoine Robinson avait mis fin au mariage avec son épouse par une cérémonie religieuse dans l'église où ils s'étaient unis, cérémonie au cours de laquelle ils s'étaient mutuellement déliés de leurs engagements, puis avaient communié ensemble. »
Avant sa consécration, le pasteur Robinson devait toutefois obtenir le consentement de la Convention Générale des Évêques et des Représentants des Diocèses de son église, et certains avaient carrément menacé de faire scission au cas où un vote majoritaire conclurait à l’ordination – notamment la très importante église anglicane du Nigeria. L'église anglicane est donc menacée d'un schisme après l'ordination de ce premier évêque homosexuel aux États-Unis ; elle viendrait en conséquence de convoquer d'urgence un sommet extraordinaire pour octobre 2003.
Coïncidence ? Un salon de l’homosexualité, "Rainbow attitude", se tiendra pour la première fois à Paris les 18 et 19 octobre, au Parc des Expositions de la porte de Versailles. Les intérêts économiques soulevés en France par le tourisme sexuel spécial y auront toute leur place, mais je vais y revenir.
Je rappelle en tout cas (s’agissait-il d’une manœuvre préalable ?) que l'évêque anglican du New Westminster (Colombie britannique), Mgr Michael Ingham, avait déjà pris le 15 juin 2002 la décision d'autoriser la bénédiction religieuse des unions de couples de lesbiennes et d'homosexuels - cette décision de principe ayant même été concrétisée par l'envoi aux paroisses de son diocèse, en mai 2003, du texte d'un "Rite pour la célébration d'alliances homosexuelles et lesbiennes" (une distinction aussi inutile démontrant l’évidente intention épiscopale d’enfoncer le clou), texte accompagné d'une lettre expliquant qu’il ne s’agissait pas d’une cérémonie de mariage, mais d’une « bénédiction d'engagements permanents et fidèles entre personnes du même sexe afin qu'elles puissent recevoir le soutien de l'Église dans leur vie de couple, sous le regard de Dieu".
Il me semble (mais je peux me tromper) que la première bénédiction d’une union homosexuelle ait été célébrée le 28 mai 2003, à Vancouver (Canada) ; immédiatement, la Chambre des évêques anglicans du Canada avait déclaré vouloir s'abstenir de tout jugement – ce qui était de toute évidence un pas de plus dans cette démarche qui a tous les caractères d’un plan concerté.
Battant le fer pendant qu’il était chaud, c’est quelques jours après que les épiscopaliens du New Hampshire ont élu (le 7 juin 2003) comme évêque coadjuteur le chanoine Gene Robinson, qui se déclare depuis longtemps (au moins depuis ses déclarations explosives de 1990) ouvertement homosexuel : dans ce contexte, on peut valablement se demander si cette ordination ne dépasse pas les frontières de la simple provocation (ce qui resterait du domaine d’un certain folklore publicitaire) pour atteindre au stade d’une déclaration de principe de caractère théologique – qui risque de poser question, à l’avenir, bien au-delà des chrétiens protestants.
Le lecteur Claude nous avait rappelé que dans le cas du pasteur homosexuel Doucé, mystérieusement assassiné en 1990, c’était déjà une bourse du "Conseil oecuménique des Églises" qui lui avait permis de se consacrer de 1974 à 1976 aux problèmes des minorités sexuelles à Amsterdam.
De retour en France, il avait fondé en octobre 1976 le « Centre du Christ Libérateur » (pas moinss !), dans un but clairement proclamé : « pour apporter une aide immédiate et un message chrétien aux minorités sexuelles, principalement aux lesbiennes, homosexuels, transsexuels, travestis, pédophiles, sado-masochistes".
Cofondateur de l'International Gay Association, président du secrétariat international des Groupes chrétiens gais d'Europe, directeur de la revue « Ilia » (Il libère, il aime), animateur de la librairie « Autres cultures », son engagement semble avoir été un peu trop loin au gré de ses "protecteurs", et en 1982 le frère Doucé fut exclu de la Grande Loge de France, en attendant d’être radié de l'Annuaire de la Fédération Protestante de France deux ans plus tard et de disparaître carrément de la circulation le 19 juillet 1990. Au moment même où notre futur évêque Robeson faisait éclater outre-Atlantique un autre scandale prémonitoire.
Le corps du pasteur Doucé avait été retrouvé quelques semaines plus tard en forêt de Rambouillet, et certains parlèrent à l’époque d’une possible implication des services français… des intérêts politiques auraient-ils été concernés ? Je ne crois pas en tout cas que le ou les assassins aient jamais été retrouvés, ni même sérieusement recherchés.
Pour revenir à la récente ordination de l’évêque épiscopalien, elle revêt toutes les caractéristiques d’une brèche ouverte dans la tradition séculaire des églises réformées, une brèche au moins aussi importante que l’ordination d’évêques femmes.
En effet, le 5 août 2003, les évêques de l'Église épiscopalienne, branche américaine de l'Église anglicane, viennent de confirmer officiellement à Minneapolis la nomination sans précédent du premier évêque ouvertement homosexuel au sein de leur Église.
A la suite d'un débat public, les évêques ont donc approuvé par 62 voix contre 45 la nomination du pasteur Gene Robinson dans le diocèse du New Hampshire. Ce vote, obtenu malgré une très forte opposition du haut clergé, fait redouter à cette église des risques de schisme, un groupe de 24 évêques que l’AFP décrit comme « conservateurs » ayant notamment menacé de quitter leur église si le révérend homosexuel devenait évêque. Lors d'un vote préliminaire, les évêques et un collège de laïcs de l'église épiscopalienne américaine avaient déjà confirmé la veille, et à une majorité des deux tiers, la nomination de Gene Robinson à la tête de son diocèse.
Après la confirmation du nouvel évêque américain, l’archevêque primat de Canterbury Mgr Rowan Williams semble s’être borné à prévoir des "jours difficiles" pour la communauté anglicane. Mais on connaît l’art de l’understatement, qui est au Royaume Uni un sport national aussi répandu que le cricket. Peut-on suspecter quelque lien mystérieux entre cette mise en garde évasive du chef spirituel de l'Église anglicane et ce qui semble être un signal pudique de « désengagement de l’anglicanisme » au sein de la famille royale anglaise : un de ses membres et non des moindres viendrait même de pousser le bouchon jusqu’à se faire admettre comme catéchumène dans l’Église Orthodoxe … Que peuvent bien en penser les mânes du roi-fondateur de l’Église Anglicane, Henry VIII – plus connu pour son hétérosexualité opiniâtrement confirmée, quant à lui ?
"J'ai déjà dit qu'il nous fallait, en tant qu'Église, être très attentifs quand nous prenons dans notre partie du monde des décisions qui ont des conséquences ailleurs sur l'Église", a ajouté l'archevêque de Canterbury. En Grande-Bretagne, par exemple, un prêtre homosexuel dont la nomination à la tête d'un diocèse londonien avait provoqué une grave polémique au sein de l'Église anglicane avait finalement renoncé début juillet à être intronisé évêque.
Mais il est de plus en plus admis que la contre-société homosexuelle mondiale représente des enjeux financiers (et politiques) en rapide croissance, depuis le succès du « forcing » auquel elle s’est adonnée avec ses initiatives à grand spectacle – et depuis l’élection de l’actuel maire de Paris.
Le site Internet de l'Office de Tourisme de la Ville de Paris propose depuis peu un lien pour l'accueil gay à Paris.
« Maison de la France », chargée de la promotion à l'étranger, a fait récemment de gros efforts de marketing pour attirer les gays américains en France. Les pays d'origine de cette clientèle sont très divers, selon le SNEG, mais il y a "énormément de Belges, d'Allemands, de Hollandais", et aussi des Italiens, Australiens et Américains.
Le tourisme gay représente une part de marché importante aux États-Unis ; il est donc en pleine expansion en France où il commence à s'organiser. Toujours selon l’AFP, la destination « France » (il faut naturellement lire : « Paris ») serait aujourd'hui très prisée. Selon le SNEG (Syndicat national des entreprises gaies), Paris est devenu, après l'Euro Pride de juin 1997, "une destination gay qui compte en Europe, en concurrence avec Amsterdam" et au même titre que New York, Montréal ou Sydney (Australie), ou l’île grecque de Santorin – elle-même née de l’explosion catastrophique d’un volcan sous-marin (je ne l’inventerais pas !) …
Selon Rémy Calmon, représentant du syndicat interprofessionnel, Paris dispose, outre son attrait de base, d'une offre spécialisée variée, "100% homosexuelle" ou "gay friendly". On y compte une centaine de restaurants, plus de 90 bars, 17 discothèques, sans compter 15 saunas, 14 sex-clubs et nombre d'autres lieux - notamment dans le quartier du Marais, au centre de la capitale.
"La notion de fête est souvent associée aussi à Paris aux lieux gays, dont certains, comme la discothèque The Queen, sont très prisés d'une clientèle hétérosexuelle", dit-il. Ce que confirme le guide Petit Futé, qui vient de rééditer son titre "Paris gay et lesbien".
Si la communauté gay est estimée à 4 millions de personnes en France, on ne dispose pas de chiffres ou d'études sur leur impact économique, même si leur pouvoir d'achat est connu pour être élevé. Aux États-Unis, où existe une Association internationale du voyage gay et lesbien (IGLTA), comptant 1.400 membres, cette population représenterait 10% du marché du tourisme.
Des agences de voyages se sont donc spécialisées. C'est le cas d'Eurogays, située dans le Marais, qui aurait réalisé en 2002 un volume d'affaires de plus de 2,5 millions d'euros : « Il est appréciable de pouvoir demander une chambre avec lit double sans être regardé de travers », souligne le responsable.
Hors-Série, basé à Lille et signalée par un autocollant arc-en-ciel, emblème gay, commercialise sa production au travers de 13 agences en France à l'enseigne du très généraliste réseau toulousain Afat : Association Française des Agences de Tourisme - qui jouit sans doute, lui aussi, d'un appui personnel du nouveau maire de Toulouse. Le chiffre d'affaires visé serait de 100.000 à 150.000 euros par agence.
Lafayette Voyage, filiale des Galeries Lafayette, possède aussi une agence très active dans le Marais.
Et OK Tours, près des Halles, compte une clientèle gay à 60%. Malgré la baisse générale de chiffre d’affaire liée à la canicule, "Juillet a été excellentissime", se félicite une commerciale qui vient de vendre un voyage pour deux au Guatemala et au Mexique, à 7.000 euros. Des chiffres qui font rêver les professionnels, ajoute l’AFP qui s’y connaît.
Je crois vraiment qu’il serait utile que notre Forum apporte enfin un peu de clarté doctrinale, patristique, dans ce problème qui confine à de véritables ordinations « catégorielles » ; notre époque avancerait-elle avec ses bottes de sept lieues vers de futures ordinations d’évêques pédophiles pour les pédophiles ? sadomasos pour les sadomasos ? etc.
En réponse à ma demande « N’y a-t-il pas de canon conciliaire concernant l’ordination de prêtres et/ ou d’évêques dont l’homosexualité n’est pas dissimulée, en tout cas est connue de celui ou ceux qui les ordonne », Antoine avait conclu provisoirement cette discussion (qu’il avait animée avec Claude, Catherine et moi, entre autres) par : « Sur les canons que vous demandez je vous répondrai bientôt à moins que lecteur Claude ne s'en charge. »
Si je me permets de le rappeler à l’un, à l’autre ou à tout autre lecteur bien informé, c’est que l’actualité insiste de plus en plus sur ce sujet. Et je ne crois pas que ce soit simplement par souci d’être « dans le vent »… malgré la jolie boutade de Gustave Thibon.
Éliazar
L’Agence Française de Presse, peu prévenue en matière de doctrines ecclésiales (toutes tendances confondues, comme on dit) vient de publier coup sur coup plusieurs dépêches autour de l’ordination d’un évêque épiscopalien pour le New Hampshire (USA ), Gene Robinson, , 56 ans, premier évêque ouvertement homosexuel au sein de cette branche américaine de l’église anglicane.
En juin de cette année, Claude avait signalé à cette occasion que « le chanoine Gene Robinson, qui se déclare ouvertement homosexuel et, père de deux filles adultes, partage sa vie depuis 13 ans "avec son partenaire Mark Andrew" selon les données biographiques officielles figurant sur le site Internet du diocèse. Le chanoine Robinson avait mis fin au mariage avec son épouse par une cérémonie religieuse dans l'église où ils s'étaient unis, cérémonie au cours de laquelle ils s'étaient mutuellement déliés de leurs engagements, puis avaient communié ensemble. »
Avant sa consécration, le pasteur Robinson devait toutefois obtenir le consentement de la Convention Générale des Évêques et des Représentants des Diocèses de son église, et certains avaient carrément menacé de faire scission au cas où un vote majoritaire conclurait à l’ordination – notamment la très importante église anglicane du Nigeria. L'église anglicane est donc menacée d'un schisme après l'ordination de ce premier évêque homosexuel aux États-Unis ; elle viendrait en conséquence de convoquer d'urgence un sommet extraordinaire pour octobre 2003.
Coïncidence ? Un salon de l’homosexualité, "Rainbow attitude", se tiendra pour la première fois à Paris les 18 et 19 octobre, au Parc des Expositions de la porte de Versailles. Les intérêts économiques soulevés en France par le tourisme sexuel spécial y auront toute leur place, mais je vais y revenir.
Je rappelle en tout cas (s’agissait-il d’une manœuvre préalable ?) que l'évêque anglican du New Westminster (Colombie britannique), Mgr Michael Ingham, avait déjà pris le 15 juin 2002 la décision d'autoriser la bénédiction religieuse des unions de couples de lesbiennes et d'homosexuels - cette décision de principe ayant même été concrétisée par l'envoi aux paroisses de son diocèse, en mai 2003, du texte d'un "Rite pour la célébration d'alliances homosexuelles et lesbiennes" (une distinction aussi inutile démontrant l’évidente intention épiscopale d’enfoncer le clou), texte accompagné d'une lettre expliquant qu’il ne s’agissait pas d’une cérémonie de mariage, mais d’une « bénédiction d'engagements permanents et fidèles entre personnes du même sexe afin qu'elles puissent recevoir le soutien de l'Église dans leur vie de couple, sous le regard de Dieu".
Il me semble (mais je peux me tromper) que la première bénédiction d’une union homosexuelle ait été célébrée le 28 mai 2003, à Vancouver (Canada) ; immédiatement, la Chambre des évêques anglicans du Canada avait déclaré vouloir s'abstenir de tout jugement – ce qui était de toute évidence un pas de plus dans cette démarche qui a tous les caractères d’un plan concerté.
Battant le fer pendant qu’il était chaud, c’est quelques jours après que les épiscopaliens du New Hampshire ont élu (le 7 juin 2003) comme évêque coadjuteur le chanoine Gene Robinson, qui se déclare depuis longtemps (au moins depuis ses déclarations explosives de 1990) ouvertement homosexuel : dans ce contexte, on peut valablement se demander si cette ordination ne dépasse pas les frontières de la simple provocation (ce qui resterait du domaine d’un certain folklore publicitaire) pour atteindre au stade d’une déclaration de principe de caractère théologique – qui risque de poser question, à l’avenir, bien au-delà des chrétiens protestants.
Le lecteur Claude nous avait rappelé que dans le cas du pasteur homosexuel Doucé, mystérieusement assassiné en 1990, c’était déjà une bourse du "Conseil oecuménique des Églises" qui lui avait permis de se consacrer de 1974 à 1976 aux problèmes des minorités sexuelles à Amsterdam.
De retour en France, il avait fondé en octobre 1976 le « Centre du Christ Libérateur » (pas moinss !), dans un but clairement proclamé : « pour apporter une aide immédiate et un message chrétien aux minorités sexuelles, principalement aux lesbiennes, homosexuels, transsexuels, travestis, pédophiles, sado-masochistes".
Cofondateur de l'International Gay Association, président du secrétariat international des Groupes chrétiens gais d'Europe, directeur de la revue « Ilia » (Il libère, il aime), animateur de la librairie « Autres cultures », son engagement semble avoir été un peu trop loin au gré de ses "protecteurs", et en 1982 le frère Doucé fut exclu de la Grande Loge de France, en attendant d’être radié de l'Annuaire de la Fédération Protestante de France deux ans plus tard et de disparaître carrément de la circulation le 19 juillet 1990. Au moment même où notre futur évêque Robeson faisait éclater outre-Atlantique un autre scandale prémonitoire.
Le corps du pasteur Doucé avait été retrouvé quelques semaines plus tard en forêt de Rambouillet, et certains parlèrent à l’époque d’une possible implication des services français… des intérêts politiques auraient-ils été concernés ? Je ne crois pas en tout cas que le ou les assassins aient jamais été retrouvés, ni même sérieusement recherchés.
Pour revenir à la récente ordination de l’évêque épiscopalien, elle revêt toutes les caractéristiques d’une brèche ouverte dans la tradition séculaire des églises réformées, une brèche au moins aussi importante que l’ordination d’évêques femmes.
En effet, le 5 août 2003, les évêques de l'Église épiscopalienne, branche américaine de l'Église anglicane, viennent de confirmer officiellement à Minneapolis la nomination sans précédent du premier évêque ouvertement homosexuel au sein de leur Église.
A la suite d'un débat public, les évêques ont donc approuvé par 62 voix contre 45 la nomination du pasteur Gene Robinson dans le diocèse du New Hampshire. Ce vote, obtenu malgré une très forte opposition du haut clergé, fait redouter à cette église des risques de schisme, un groupe de 24 évêques que l’AFP décrit comme « conservateurs » ayant notamment menacé de quitter leur église si le révérend homosexuel devenait évêque. Lors d'un vote préliminaire, les évêques et un collège de laïcs de l'église épiscopalienne américaine avaient déjà confirmé la veille, et à une majorité des deux tiers, la nomination de Gene Robinson à la tête de son diocèse.
Après la confirmation du nouvel évêque américain, l’archevêque primat de Canterbury Mgr Rowan Williams semble s’être borné à prévoir des "jours difficiles" pour la communauté anglicane. Mais on connaît l’art de l’understatement, qui est au Royaume Uni un sport national aussi répandu que le cricket. Peut-on suspecter quelque lien mystérieux entre cette mise en garde évasive du chef spirituel de l'Église anglicane et ce qui semble être un signal pudique de « désengagement de l’anglicanisme » au sein de la famille royale anglaise : un de ses membres et non des moindres viendrait même de pousser le bouchon jusqu’à se faire admettre comme catéchumène dans l’Église Orthodoxe … Que peuvent bien en penser les mânes du roi-fondateur de l’Église Anglicane, Henry VIII – plus connu pour son hétérosexualité opiniâtrement confirmée, quant à lui ?
"J'ai déjà dit qu'il nous fallait, en tant qu'Église, être très attentifs quand nous prenons dans notre partie du monde des décisions qui ont des conséquences ailleurs sur l'Église", a ajouté l'archevêque de Canterbury. En Grande-Bretagne, par exemple, un prêtre homosexuel dont la nomination à la tête d'un diocèse londonien avait provoqué une grave polémique au sein de l'Église anglicane avait finalement renoncé début juillet à être intronisé évêque.
Mais il est de plus en plus admis que la contre-société homosexuelle mondiale représente des enjeux financiers (et politiques) en rapide croissance, depuis le succès du « forcing » auquel elle s’est adonnée avec ses initiatives à grand spectacle – et depuis l’élection de l’actuel maire de Paris.
Le site Internet de l'Office de Tourisme de la Ville de Paris propose depuis peu un lien pour l'accueil gay à Paris.
« Maison de la France », chargée de la promotion à l'étranger, a fait récemment de gros efforts de marketing pour attirer les gays américains en France. Les pays d'origine de cette clientèle sont très divers, selon le SNEG, mais il y a "énormément de Belges, d'Allemands, de Hollandais", et aussi des Italiens, Australiens et Américains.
Le tourisme gay représente une part de marché importante aux États-Unis ; il est donc en pleine expansion en France où il commence à s'organiser. Toujours selon l’AFP, la destination « France » (il faut naturellement lire : « Paris ») serait aujourd'hui très prisée. Selon le SNEG (Syndicat national des entreprises gaies), Paris est devenu, après l'Euro Pride de juin 1997, "une destination gay qui compte en Europe, en concurrence avec Amsterdam" et au même titre que New York, Montréal ou Sydney (Australie), ou l’île grecque de Santorin – elle-même née de l’explosion catastrophique d’un volcan sous-marin (je ne l’inventerais pas !) …
Selon Rémy Calmon, représentant du syndicat interprofessionnel, Paris dispose, outre son attrait de base, d'une offre spécialisée variée, "100% homosexuelle" ou "gay friendly". On y compte une centaine de restaurants, plus de 90 bars, 17 discothèques, sans compter 15 saunas, 14 sex-clubs et nombre d'autres lieux - notamment dans le quartier du Marais, au centre de la capitale.
"La notion de fête est souvent associée aussi à Paris aux lieux gays, dont certains, comme la discothèque The Queen, sont très prisés d'une clientèle hétérosexuelle", dit-il. Ce que confirme le guide Petit Futé, qui vient de rééditer son titre "Paris gay et lesbien".
Si la communauté gay est estimée à 4 millions de personnes en France, on ne dispose pas de chiffres ou d'études sur leur impact économique, même si leur pouvoir d'achat est connu pour être élevé. Aux États-Unis, où existe une Association internationale du voyage gay et lesbien (IGLTA), comptant 1.400 membres, cette population représenterait 10% du marché du tourisme.
Des agences de voyages se sont donc spécialisées. C'est le cas d'Eurogays, située dans le Marais, qui aurait réalisé en 2002 un volume d'affaires de plus de 2,5 millions d'euros : « Il est appréciable de pouvoir demander une chambre avec lit double sans être regardé de travers », souligne le responsable.
Hors-Série, basé à Lille et signalée par un autocollant arc-en-ciel, emblème gay, commercialise sa production au travers de 13 agences en France à l'enseigne du très généraliste réseau toulousain Afat : Association Française des Agences de Tourisme - qui jouit sans doute, lui aussi, d'un appui personnel du nouveau maire de Toulouse. Le chiffre d'affaires visé serait de 100.000 à 150.000 euros par agence.
Lafayette Voyage, filiale des Galeries Lafayette, possède aussi une agence très active dans le Marais.
Et OK Tours, près des Halles, compte une clientèle gay à 60%. Malgré la baisse générale de chiffre d’affaire liée à la canicule, "Juillet a été excellentissime", se félicite une commerciale qui vient de vendre un voyage pour deux au Guatemala et au Mexique, à 7.000 euros. Des chiffres qui font rêver les professionnels, ajoute l’AFP qui s’y connaît.
Je crois vraiment qu’il serait utile que notre Forum apporte enfin un peu de clarté doctrinale, patristique, dans ce problème qui confine à de véritables ordinations « catégorielles » ; notre époque avancerait-elle avec ses bottes de sept lieues vers de futures ordinations d’évêques pédophiles pour les pédophiles ? sadomasos pour les sadomasos ? etc.
En réponse à ma demande « N’y a-t-il pas de canon conciliaire concernant l’ordination de prêtres et/ ou d’évêques dont l’homosexualité n’est pas dissimulée, en tout cas est connue de celui ou ceux qui les ordonne », Antoine avait conclu provisoirement cette discussion (qu’il avait animée avec Claude, Catherine et moi, entre autres) par : « Sur les canons que vous demandez je vous répondrai bientôt à moins que lecteur Claude ne s'en charge. »
Si je me permets de le rappeler à l’un, à l’autre ou à tout autre lecteur bien informé, c’est que l’actualité insiste de plus en plus sur ce sujet. Et je ne crois pas que ce soit simplement par souci d’être « dans le vent »… malgré la jolie boutade de Gustave Thibon.
Éliazar