L'histoire et les papes.

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Stephanopoulos
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L'histoire et les papes.

Message par Stephanopoulos »

On trouve parfois des choses étonnantes sur le net! Par exemple ce texte sur les papes rédigé par un prêtre issu de l'Eglise Romaine (le Père Claude Ducroq) et membre de l'Eglise Sainte Marie, une comunauté (dont j'ignorais l'existence) visiblement séparée de la papauté. Voici le lien : http://eglise.st.marie.chez.tiscali.fr/egmarie.html .

"Trop de fidèles ignorent encore l'histoire du passé de l'Eglise Catholique. Or cette connaissance permet de se faire un jugement équitable sur la relativité de ses pouvoirs et de mieux comprendre le sens et l'histoire de la fondation de l'Eglise Sainte Marie.

l'Eglise est une institution, qui comme toutes les autres, a son rôle à jouer dans la vie des hommes, elle ne doit pas cependant s'arroger des pouvoirs absolus qui ne sont pas les siens ni prendre la place du maître…Celle du Christ Jésus.

Nous voudrions la voir plus humaine, plus humble, plus accueillante, moins prisonnière de principes qu'elle ne suit pas toujours elle-même, plus vraie dans son approche de la condition humaine et donc plus juste et plus compatissante.

Bref, nous voudrions la voir meilleure, parce qu'elle représente le seul, qui soit capable de toucher nos cœurs : Jésus, Christ, Dieu fait homme …

La période la plus sombre et la plus contestée de l'Eglise doit nous permettre de mieux saisir la relativité de l'institution ecclésiastique par rapport à l'Evangile.

Le domaine souverain reste notre conscience.

* C'est elle qu'il faut instruire par le savoir.
* C'est elle qui est primordiale avant tout,
*

Car c'est le prix de notre liberté…

+

C'est en 1964 à Mont Saint Aignan sur la hauteur de Rouen en Seine Maritime que l'Eglise Sainte Marie a été fondée sous l'égide de Mgr Maurice Cantor. Des dizaines de milliers de familles chrétiennes attachées à la foi catholique traditionnelle et sensibles à une pastorale plus évangélique, lui apportèrent son fidèle et admirable soutien.

En effet, de plus en plus de chrétiens constatent un décalage profond entre les lois de l'Eglise et leurs réalités quotidiennes. De telle sorte que certaines lois ecclésiastiques ne sont pas appliquées parce qu'elles ne sont pas difficilement applicables. Elles ne tiennent pas compte de la condition humaine.

Nombres de prescriptions de l'Eglise passent au-dessus de la tête des fidèles. Elles s'adressent plutôt à des anges. Résultat, chacun agit selon ses possibilités et sa conscience.

L'Encyclique du pape Paul VI " Humanae Vitae " sur le contrôle des naissances a été une illustration significative de cette réaction par son accueil mitigé auprès des fidèles !

Mais il y a un autre problème aussi important ; c'est celui de constater la grande ignorance des fidèles concernant l'histoire de leur Eglise. Ils ne savent rien de son passé… ou si peu !

Et dès que l'on veut les instruire et leur ouvrir les yeux sur ce passé pour mieux la comprendre et saisir la part culturelle de son cheminement, tout de suite, certains considèrent cela comme une provocation, sinon comme un acte de lèse-majesté !

Comment osez-vous remuer son passé, nous dit-on !

Mais tout simplement pour mieux le connaître !

Cette connaissance est primordiale. Elle nous permet de relativiser l'absolu de certaines de ses lois et de les situer à leur vraie place par rapport à l'essentiel de sa mission Evangélique !

L'académicien Alain Peyrefitte nous explique la justification de cette attitude.

" L'Eglise, qui n'est pas romaine pour rien, a toujours essayé de résoudre ses crises par la rigidité juridique chaque fois que surgit un problème grave, elle ne réagit pas par des moyens spirituels ou moraux, mais par un surcroît de réglementation. " (Le mal français. Plon).

La justesse de cette analyse trouve malheureusement sa confirmation dans l'histoire de l'Eglise Romaine qui nous donne matière à réflexion.

L'Eglise n'est pas Dieu ! Elle est la servante des hommes et la messagère d'une bonne nouvelle, celle de l'Evangile avant toute autre mission !

Connaître l'histoire de l'Eglise ne peut être que bénéfique. Elle est composée d'hommes, fragiles et pécheurs. Chacun le sait, elle ne fait pas exception à la loi. Mais l'important, c'est la personne du Christ Jésus, Dieu fait homme, qui est sauveur et rédempteur ; l'important, c'est son message, son enseignement que l'Eglise doit transmettre fidèlement.

Le Christianisme des premiers siècles était un élément étranger au sein de la culture grecque et romaine. Pour la religion Juive, qu'un homme puisse se déclarer Dieu, était un scandale et méritait la mort. C'est ce qui se produisit !

L'élite du peuple juif, dépositaire de la révélation divine, ne put admettre la sagesse de Dieu qu'il considéra comme une folie: celle de l'incarnation !

Cependant cette nouvelle religion de l'amour infini de Dieu en Jésus Christ, se développa assez rapidement, non sans subir de nombreuses et cruelles persécutions de la part du pouvoir Romain.

Au 4ème siècle, déclarée religion de l'empire, l'empereur Constantin quitta Rome et s'établit à Constantinople. Ce fut à l'origine d'une scission importante au sein de l'église catholique, c'est-à-dire universelle.

Progressivement une rivalité s'établit entre l'ancienne capitale Rome et la nouvelle Constantinople. A la mort de l'empereur la scission ne fit que s'aggraver.

Les problèmes politiques et religieux, l'influence de la culture orientale, la pratique de la langue grecque pour l'orient, latine pour l'occident, ne firent que mieux différencier et opposer les églises qui devinrent : l'une Occidentale et Romaine, l'autre Orientale et Orthodoxe.

Le schisme, c'est-à-dire la séparation des deux grandes églises devint effectif au XIIème siècle.

Les causes sont multiples. Les deux Eglises rivales s'excommunièrent mutuellement, se firent ensuite la guerre, sans la moindre aménité, avec toute la cruauté de l'époque, mais toujours au nom de Dieu !

Elles se livrèrent aux excès aberrants d'un fanatisme cruel, irréductible et destructeur.

L'Eglise Romaine, persécutée qu'elle était au temps des catacombes, devint persécutrice lorsqu'elle fut élevée au rang de religion d'état.

Ce constat est le même pour toutes les Eglises. Les hommes d'Eglises restent toujours des hommes !

Une caste cléricale privilégiée s'empara progressivement du pouvoir dans l'Eglise qu'elle considéra comme un bien personnel, comme un domaine qu'il fallait exploiter.

Elle devint par la force des choses, impitoyable à l'égard de toute opposition intellectuelle, de toute manifestation de liberté de conscience ou d'indépendance.

Pour cela elle institua l'inquisition, du latin : quaerere qui veut dire chercher, dépister ! Bien sûr, pour la sacraliser, on lui donna le nom de "Sainte Inquisition ".

Ce système de coercition fut mis en place par le pape Gratien qui se référait à un texte falsifié du pape Grégoire le Grand. Celui-ci prétendait sans vergogne que c'était le devoir de l'Eglise que de contraindre les hommes au bien et que par conséquent il était normal de les torturer ou de les mettre à mort pour sauver leurs âmes des peines de l'enfer !

Les Espagnols qui envahirent le Pérou, massacrèrent les Incas. Mais ils prenaient soin, avant de faire mourir leurs prisonniers avec un garrot, de les baptiser pour qu'ils puissent quand même aller au ciel ! ! !

Quelle délicatesse ! Remarquons là, le poids des agissements culturels de l'époque ! Comme quoi, il est nécessaire d'avoir son propre jugement en toutes choses et de pas tout prendre pour du pain bénit !

C'est ainsi que le pape Innocent III ordonna de traiter comme hérétique quiconque se distinguerait, en quoi que soit, du genre de vie habituel de la grande masse !

La conviction erronée et entretenue selon laquelle le pape ne pouvait pas se tromper a pu amener la chrétienté à se laisser imposer en silence ce code inhumain qui était la négation de toute justice et de toute charité chrétienne.

La longue série des ordonnances papales sur la sainte inquisition augmentèrent en dureté et en cruauté.

Cependant, il faut dire qu'au XIème siècle et dans la première moitié du XIIème, les voix les plus autorisées de l'Eglise, Saint Bernard en tête, ont protesté contre la persécution et l'exécution des hérétiques.

Ils rappelaient que le Christ avait interdit expressément l'usage de la violence.

Cette procédure scandaleuse ne pouvait que susciter la haine contre l'Eglise. Le prêtre, messager de paix, devenait un bourreau.

Cependant, sur la longue série de papes depuis Lucien III , pas un seul n'a essayé d'imposer des limites au pouvoir arbitraire et illimité des inquisiteurs.

Aucun, même des hommes bienveillants et d'un caractère doux, comme Honoré, Grégoire X, Célestin V , n'a entrepris de réagir contre cette monstrueuse inquisition.

Nous voyons là, l'importance de l'idéologie sur le comportement. Tous étaient persuadés de bien faire ! Ils étaient de bonne foi ! Tout pour la gloire de Dieu !

Et cependant, les plaintes s'élevaient de toutes parts, contre ces moines fanatiques et avides qui se servaient de leur fonction et de leur pouvoir pour extorquer de l'argent et s'enrichir honteusement.

Rien n'y fit !

La papauté tirait un trop large profit de toutes ces spoliations ! Il n'était plus question de morale, mais de profit.

C'est pourquoi le pape Alexandre IV donna aux dominicains la faculté de s'absoudre mutuellement pour les irrégularités qu'ils seraient amenés à commettre dans l'exercice de leurs fonctions.

Le pape Innocent IV augmenta les pouvoirs des inquisiteurs et les leva de toutes sanctions spirituelles dans l'exercice de leur mission.

Il ordonna l'emploi de la torture qu'approuvèrent les papes Alexandre IV, Clément IV, Calixte III.

Ce fut le pape, qui en 1229 fit signer au jeune Roi Louis IX, alors âgé de 14 ans, cette loi cruelle de faire brûler les hérétiques, y compris les enfants.

Ce fut Rome qui obligea l'empereur Frédéric II à imposer la peine du bûcher, la confiscation des biens, et la suppression légale de toute procédure contre les hérétiques, leurs défenseurs et leur amis.

On se souvient de cette boutade de l'Abbé de Citeaux, Arnaud Almaric, légat du pape lors de la prise de Béziers le 22 juillet 1209 et qui fit plus de 30.000 victimes, femmes et enfants : " Tuez-les tous, Dieu y reconnaîtra les siens ! ".

Nul doute, que ce légat était de bonne foi, convaincu de faire son devoir pour la gloire de Dieu !

Il était tout simplement victime des idéologies culturelles et religieuses de son temps et quelque peu cruel !
D'où la nécessité absolue d'exercer son jugement en tous temps et de prendre ses distances à l'égard de tout ce qui peut paraître comme allant de soi !

Mais la réflexion, l'indépendance du jugement, ne sont pas monnaie courante ! L'esprit grégaire a un tel pouvoir !

Faire comme tout le monde ! Ne pas se singulariser ! Combien de fois n'a-t-on pas entendu cela !
On imagine mal aujourd'hui la terreur qui se répandit dans la chrétienté.
Les dominicains, "Les chiens du Seigneur" comme les appelait le peuple, furent les Maîtres de ce ravage spirituel. Ils parcouraient les villes et les campagnes dans le but de découvrir les ennemis de la foi catholique et romaine."


Malgré quelques flous et imprécisions, qui laissent entrevoir des inexactitudes concernant le schisme entre l'Eglise ortodoxe et celle du pape, ce texte et intéressant!
Stephanopoulos
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Message par Stephanopoulos »

Voici la suite intéressante de ce texte:


" COMMENT PROCEDAIENT-ILS ?

Les autorités locales étaient prévenues de l'arrivée des inquisiteurs dominicains. La population était rassemblée sur la place du marché à une heure déterminée.

L'inquisiteur prononçait alors un sermon et annonçait qu'il recevrait chaque habitant afin que chacun puisse lui rapporter fidèlement tout ce qu'il avait vu et entendu dire, et de dénoncer ceux qu'il suspectait d'hérésie ou ceux qui avaient pu entrer en contact avec les hérétiques.

Ceux qui étaient absents ce jour-là, étaient automatiquement suspectés et arrêtés.

Nous avons connu ces méthodes sous l'occupation Nazie.

Tout témoignage était reçu et les accusateurs n'avaient jamais à fournir la preuve de leurs dires.

C'était la porte ouverte à toutes les vengeances, aux calomnies, à la délation ou à la cupidité ! Car le dénonciateur recevait sa part de bien des condamnés, le reste allait tout simplement à l'Eglise !

Nombre d'inquisiteurs s'enrichirent ainsi honteusement, sans parler de l'Eglise qui s'empara du patrimoine de ces malheureux qui voyaient tous leurs biens confisqués !

Le pape Grégoire IX encourageait les enfants à dénoncer leurs parents, les maris leurs femmes et les femmes leurs maris.

Les accusés ignoraient totalement les griefs formulés contre eux.

Ils ne connaissaient même pas leurs accusateurs. Ils devaient à leur tour dénoncer tous ceux qu'ils considéraient comme suspects.

Les noms des témoins à charge étaient toujours gardés secrets ! Douce peine d'être seulement condamné à porter une croix jaune. Hitler ne fera que reprendre la pratique de l'inquisition romaine. Cette condamnation était prononcée à vie. Ainsi le malheureux qui avait été dépossédé de tous ses biens, n'avait plus aucun droit civique. Il était littéralement retranché, exclu de la société.

Si par hasard, le condamné persistait à proclamer son innocence, il était alors soumis à la torture. Rares sont ceux qui n'avouaient pas tout et n'importe quoi dans ces conditions.

Selon le droit Canon…astucieux au possible, la torture ne devait être appliquée qu'une seule fois, par chef d'accusation.

Si les accusés se rétractaient, ils étaient remis entre les mains du bourreau, non pas pour recommencer la torture, (ce qui était interdit ) mais seulement pour la continuer ce qui n'est pas la même chose ! ! !

Certains pourraient nous dire, pour comprendre et justifier ce saint zèle, qu'il faut se remettre dans la mentalité et les pratiques de l'époque, qu'il ne faut pas juger ces méthodes avec notre sensibilité moderne ! Autres temps, autres mœurs ! Peut-on tout expliquer ou tout justifier avec des arguments de ce genre ?

Les Nazis, pendant la guerre, ne firent pas autre chose. Mais c'est vrai aussi, qu'ils n'étaient pas les disciples du Christ, non plus !

Le Roi Philippe le Bel portait ce jugement sur les inquisiteurs de son temps :

" Sous l'apparence de la piété ; Ils ont osé des choses impies et inhumaines ; Sous prétexte de défendre la foi catholique, ils ont commis les pires des forfaits ".

Le clergé en effet, y trouvait un large profit puisque les biens des condamnés passaient dans le trésor pontifical ! Il faut dire qu'à cette époque, la cupidité des papes était sans bornes !

C'est ainsi que le pape Benoît IX fut élu pape à l'âge de 14 ans ! Il fut maintenu par sa famille sur le trône pontifical à prix d'or.

C'est elle qui gouvernait l'Eglise. Il vendit sa place pour une forte somme d'argent à son parrain qui prit le nom de Grégoire VI.

Un autre pape fut élu aussi jeune, à 16 ans, ce fut Jean XII, un des papes les plus dépravés de l'histoire.

A cette époque, la papauté était entre les mains d'une femme, Marosie, épouse de Théophylacte, fonctionnaire d'une place très importante de la cour pontificale.

Elle s'ingéra directement dans les affaires romaines et sut tellement intriguer qu'elle dirigea la papauté pendant quarante ans.

Elle fit monter sur le trône pontifical son fils Jean XI qu'elle avait eu du pape Sergius III en 931

On appelle cette période très sombre de la papauté " L'âge de fer ". En l'espace de huit années, Neuf papes se succédèrent à Rome et tombèrent sous l'influence néfaste d'une femme appelée "Marosie." Quant au pape Alexandre Borgia, que tout le monde connaît, il établit ses bâtards aux places les plus avantageuses et prestigieuses de la papauté.

Il est inutile d'aller plus avant dans cette liste de personnages qui illustrèrent à leur manière et en leur temps leur sinistre passage sur le trône de saint Pierre.

Plus proche de nous et de notre histoire de France, les guerres de religion entre protestants et catholiques furent les derniers spasmes d'un fanatisme aberrant et atroce.

C'est ainsi que sur une population de seize millions d'habitants en France, quatre millions de personnes moururent entre 1562 et 1598, victimes des guerres de religions.

Le 22 août 1572, le cardinal de Lorraine incita la Reine Catherine de Médicis à organiser la chasse aux protestants à Paris. Des milliers périrent ce jour-là et les mois suivants ; 8.000 à Paris et 400 à Rouen : la Saint Barthélemy fut un carnage. A Meaux, à Orléans, à Saumur, la boucherie fut horrible.

Le pape Pie V écrivait en mars 1569 à Catherine de Médicis cette exhortation à poursuivre l'œuvre entreprise.

" Ce n'est que par l'extermination entière des hérétiques que le Roi pourra rendre à ce royaume l'ancien culte de la religion catholique. Si votre majesté continue à combattre ouvertement et ardemment les ennemis de la religion catholique, jusqu'à ce qu'ils soient tous massacrés, qu'elle soit assurée que le secours divin ne lui manquera jamais ! ".

Voltaire avait bien raison de dire : " Le fanatisme est un monstre qui ose se dire le fils de la religion ".

Ce fut dans ce même état d'esprit que le 15 février 1849, il y a à peine 150 ans, le pape Pie IX écrivait de la ville de Gaète où il s'était réfugié, chassé de Rome par les libéraux, les jacobins et les carbonari :

" Bien-aimés frères, les républicains appartiennent tous à la race perverse, ils veulent détruire la religion, c'est nous au contraire qui devons les détruire. Voyez les paysans dévoués et dites-leur qu'au premier signal, ils accourent au Saint rendez-vous.

Chacun devra sans pitié plonger son poignard dans la poitrine des ennemis de la religion et faire disparaître jusqu'au dernier de ses ennemis, sans excepter les petits enfants, pour se soustraire à la vengeance qu'ils ne manqueraient pas d'exercer un jour contre la société ".

On croit rêver ! Et pourtant ce document fait partie des pièces consignées au procès du moine Rossi, rédigé et publié par le tribunal ordinaire de Foligno le 27 avril 1849.

Ce ne fut qu'en 1870 que l'inquisition fut abolie dans les états pontificaux par l'instauration de la République Italienne.

L'historien John Locke, dans sa lettre sur la tolérance, écrivait en 1658 ces quelques lignes significatives :

" Le christianisme des trois premiers siècles était une religion douce, bénigne, patiente qui n'inspirait pas à s'élever sur les trônes par voie de rébellion, mais celui qui fut annoncé aux fidèles du XVIème siècle n'était plus cela, c'était une religion sanguinaire, meurtrière, accoutumée au carnage depuis cinq ou six cents ans.

Elle avait contracté une longue habitude de se maintenir et de s'agrandir en faisant passer au fil de l'épée tout ce quI lui résistait.

Les bûchers, les bourreaux, le tribunal effroyable de l'inquisition, les croisades, les bulles qui excitaient les sujets à se rebeller, les prédications séditieuses, les conspirations qu'elle entretenait contre ceux qui ne se soumettaient pas à elle ".
Stephanopoulos
Monique
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Message par Monique »

Merci Stephanopoulos pour ces textes sur l'histoire des papes


Voici une lettre que j'ai trouvé sur le site Voxdei:

Extrait de la lettre datée de 1550 et signée des cardinaux, figurant au répertoire de la Bibliothèque Nationale de France, où l'on peut la consulter. Repris en 1911 dans la revue "Truth".

"De tous les conseils réservés à Ta Sainteté, nous avons gardé les plus essentiels jusqu'au dernier moment.

Concernant la lecture de la Bible, nous devons tenir nos yeux grands ouverts et intervenir avec toute notre puissance. Il faut donner aussi peu que possible l'autorisation de lire l'Évangile, surtout dans les langues modernes et dans les pays soumis à notre juridiction.

Ce qui en général est lu pendant la messe, devra suffire et personne ne devra être autorisé à en lire davantage. Tes intérêts prospéreront aussi longtemps que le peuple se contentera du peu qu'on lui offre, mais dès que le public demande d'avantage, tes intérêts sont en danger. C'est le livre qui peut, plus qu'aucun autre provoquer contre nous des révoltes et des tempêtes qui nous perdront presque. Certainement, si quelqu'un étudie sérieusement la Bible et la compare avec ce qui se passe dans nos Églises, il trouvera bien la vérité et verra bien les choses qui y sont le plus souvent encore nettement opposées.

Et si le peuple reconnaît toutes ces choses, il nous mettra constamment au défi jusqu'à ce que tout soit dévoilé; alors, nous serons l'objet des railleries et de la haine. Il est indispensable de dérober la Bible, qui est la Parole de Dieu écrite, aux regards des peuples, mais avec beaucoup de précautions pour éviter tout tumulte."


(Truth/ BNF - Toutes nos sources) ajoutée le 2005-04-13

http://www.voxdei.org/afficher_info.php?id=13212.82

Je n'ai pas réussi à retrouver cette lettre sur le site de la BNF, la suite du texte est peut-être aussi très intéressante
Jean-Marc
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mise en garde

Message par Jean-Marc »

Je pense que le site dont est extrait ce passage est un site fondamentaliste protestant. Je ne suis pas tellement étonné que Monique n'arrive pas à le retrouver sur le site de la BNF. Je ne crois absolument pas à son authenticité. Que des orthodoxes soient antipapistes, je n'y vois aucun inconvénient même si je ne partage pas cette position. Les écrits ecclesiastiques du premier millénaire cités dans un autre fil constituent matière à discussion et à controverse intelligente. Mais par pitié, n'ajoutez pas foi aux vaticinations des sectes protestantes : leur haine du pape cache aussi une haine de l'épiscopat, de l'Eucharistie et des sacrements.
Monique
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Message par Monique »

La haine des fondamentalistes pour le pape, l'épiscopat, l'Eucharistie et des sacrements ne prouve pas que ce texte soit faux ;
Au début du 20ème siècle mes parents catholiques n’avaient pas le droit de lire la Bible et les Evangiles parce qu’ils étaient à l’index.
Sainte Thérèse d’Avila n’avait pas le droit de lire les psaumes dans sa langue malgré sa demande.
Les protestants étaient obligés de cacher leurs bibles, car tout détenteur de bible était dénoncé à l’inquisition.

La haine des catholiques pour la Bible a duré plusieurs siècles.

Quant à ma difficulté à retrouver le texte sur la BNF, cela est certainement dû à mon incompétence à m’y retrouver dans leur site.
Stephanopoulos
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Message par Stephanopoulos »

En tout cas, il est certain que le pape Sixte V (1585-1590) a fait publié une édition de la Bible en recommandant sa lecture par une bulle, et que Pie VII a condamné cette lecture!

De toute manière, les recherches historiques faites par l'évêque Strossmayer et l'archiprêtre Guetée, tous les deux issus de l'Eglise romaine, suffisent à démontrer que l'Eglise du pape est hérétique!
De plus, ce que dit le Père Claude Ducroq que j'ai publé plus haut, est rigoureusement exacte!
Stephanopoulos
Emmanuel
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Message par Emmanuel »

Le texte date vraiment du XVI ème siècle, sauf que c’est un extrait d’une satire anti-catholique de Pier Paolo Vergerio, réformiste Italien de l’époque, et non une lettre émanant de hiérarques catholiques.

Tout ce que j’ai trouvé sur le site de la BNF est un scan de la couverture d’une traduction française :
gallica.bnf.fr/document?O=oai:bnf.fr:gallica/NUMM-65495

Quelle qu’ait pu être l’attitude des autorités catholiques vis-à-vis de la lecture de la bible et de sa traduction, je ne peux que partager les réserves de Jean-Marc quant au site évangélique voxdei où l’on trouve nombre d’aberrations.

Les orthodoxes ont ils besoin de tels procédés pour justifier leur réserves envers la papauté ? Je ne pense pas.
Monique
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Message par Monique »

Emmanuel a écrit:
Les orthodoxes ont ils besoin de tels procédés pour justifier leur réserves envers la papauté ? Je ne pense pas
La référence à ce site n'engage que moi et non les orthodoxes en général.
Et je suis contente que vous ayez trouvé la référence de ce texte et que ce soit une satire.
Antoine
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Inscription : mer. 18 juin 2003 22:05

Message par Antoine »

Monique a écrit :Extrait de la lettre datée de 1550 et signée des cardinaux
Monique, le texte que vous avez cité n'a aucune signature. "Les cardinaux" n'est pas une façon coutumière de signer un texte.
Aucun nom n'est mentionné , ni même celui d'une assemblée quelconque.
L'étude de documents demande un minimum d'authentification.

Sur ce sujet de la lecture de la Bible, nous avons un inscrit spécialiste de l'histoire russe qui pourrait nous décrire comment cela se passait également en Russie. J'espère qu'il se reconnaîtra et nous répondra.
Jean-Marc a écrit :Les écrits ecclesiastiques du premier millénaire cités dans un autre fil constituent matière à discussion et à controverse intelligente.
Jean Marc quand vous citez un fil, pensez à en citer le titre pour les lecteurs ultérieurs. Un "autre fil" n'est pas une référence qui permette une recherche aisée.
Dernière modification par Antoine le mer. 13 avr. 2005 21:48, modifié 3 fois.
Claude le Liseur
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Inscription : mer. 18 juin 2003 15:13

Message par Claude le Liseur »

Pourtant, il est exact que la Papauté a réussi à interdire jusqu'en 1848 (l'année du printemps des peuples) la circulation du Nouveau Testament en italien. Après l'unification italienne, tout l'effort missionnaire des Vaudois du Piémont (Chiesa evangelica valdese) a d'ailleurs porté sur la distribution de Bibles en italien.

Et puis, voici une anecdote significative.

Mgr Paul (de Ballester) (1927-1984), le premier évêque orthodoxe espagnol depuis le schisme de 1054, avait commencé son cheminement vers l'Orthodoxie par la découverte dans la bibliothèque d'un monastère d'un ancien décret pontifical ordonnant de prêcher et de croire que saint Pierre avait exercé une autorité monarchique sur les autres Apôtres , chose qu'il n'était vraiment possible d'enseigner qu'à un peuple privé de la lecture de la Bible.
"En découvrant, encore religieux catholique, dans la célèbre Collectio judiciorum de novis erroribus, qui ab initio duodecim seculi in Ecclesia proscripti sunt de l'évêque de Tulle Charles du Plessis d'Argentré (+ 1740), un décret d'Innocent X obligeant à croire que saint Paul avait constamment exercé son apostolat sous l'autorité monarchique de saint Pierre, le jeune franciscain comprit qu'on avait entrepris en Occident une véritable campagne de diffamation théologique de l'enseignement orthodoxe en ce qui concerne la primauté d'honneur de l'apôtre Pierre, avec le double but, d'une part de fonder en quelque sorte une justification théologique du césaropapisme, et d'autre part de diminuer la position des patriarches orientaux face aux exigeances de leur collègue romain." (Jean Besse, Un précurseur: Wladimir Guettée, Editions du monastère orthodoxe de l'Archange Michel, Lavardac 1992, pp. 24 s.; cf. aussi hiéromoine Paul, Ma conversion à l'Orthodoxie, en grec, Athènes 1954.)
Comme la liberté religieuse n'avait pas encore été rétablie en Espagne (elle ne le fut qu'en 1969 sous la pression du pape Paul VI Montini), Mgr Paul dut fuir en Grèce, et ce n'est qu'au Mexique qu'il put exercer son ministère jusqu'à son assassinat sur les marches de sa cathédrale en 1984.

Evidemment, l'affirmation contenue dans le décret d'Innocent X ne pouvait être prêchée et présentée en vérité de foi que si le peuple était maintenu dans l'ignorance de la Bible; car, en fait d'autorité monarchique exercée par saint Pierre sur saint Paul, voici ce que nous apprend l'Ecriture:
"Mais lors du voyage de Céphas (=Pierre, NdL) à Antioche, je lui ai tenu tête ouvertement, parce qu'il était dans son tort. En effet, avant l'arrivée de quelques personnes de l'entourage de Jacques, il s'attablait avec les païens, mais quand ils arrivèrent, intimidé par les circoncis, il s'esquiva et se tint à l'écart; les autres Juifs adoptèrent son attitude hypocrite au point que Barnabé lui-même se laissa gagner. Mais, quand je vis qu'ils ne marchaient pas droit vers la vérité de l'Evangile, je dis à Céphas, devant tout le monde: "Puisque toi, tout Juif que tu es, tu consens à vivre à la mode païenne en non juive, comment peux-tu forcer les païens à faire le juif?"" (Gal II:11-15).

On ne peut pas récire l'Histoire (qu'on m'excuse cette affirmation qui relève sans doute de la brutalité dont ce forum serait coutumier).
C'est un fait incontestable que la Papauté d'autrefois a tout fait pour empêcher la circulation de la Bible en langue vulgaire, afin d'empêcher le peuple de se poser des questions. De même qu'elle avait été très bien servie dans ses prétentions par l'ignorance du grec au Moyen Âge. Je note d'ailleurs avec intérêt que les groupes catholiques intégristes du type Chiré ne diffusent pratiquement que des Bibles traduites à partir de la Vulgate latine; s'ils ont fini par se résigner à ce qu'on lise la Bible dans la langue du peuple, ils semblent ne pas accepter qu'il puisse s'agir d'une Bible traduite à partir du texte original.

L'historien luthérien Pierre Chaunu rappelait que si les Anglais et les Allemands ont appris à lire dans la Bible, le peuple français, lui, a appris à lire dans les manuels de civilité. J'ajouterai cum grano salis que ce qui vaut pour les Anglais et les Allemands vaut aussi pour les communautés protestantes francophones du type Genève, Vaud, Neuchâtel, Jura bernois, pays de Montbéliard, Montagne protestante de Haute-Loire ou Ban de la Roche...

Non, on ne peut pas récrire l'Histoire. La première Bible en français (Serrières 1535), nous la devons à la communauté pauvre et persécutée des Vaudois du Piémont, qui financèrent de leurs maigres biens la publication du travail de Pierre-Robert Olivétan, le cousin de Calvin.
Dernière modification par Claude le Liseur le mer. 13 avr. 2005 23:09, modifié 6 fois.
GIORGOS
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LA VRAIE HISTOIRE...

Message par GIORGOS »

L’archevêque Strossmayer a été un des plus fermes adversaires de la définition de l’infaillibilité papal. Du même les prélats uniates (et le patriarche uniate Grégoire II Youssef) et, semble t’il le célèbre cardinal Newman et le patriarche chaldéen Joseph VII, MAIS ILS SONT TOUS SOUMIS. La véritable raison de l’opposition de ces prélats en était l’opportunité de la définition, vu que dans ses diocèses (au sens large) ils avaient plus d’orthodoxes, « orientaux » ou anglicans que de fidèles du Vatican.
Ainsi le patriarche melchite Grégoire II qui a voté contre le dogme a manifesté que la déclaration du dogme papiste en était un tort vis-à-vis des relations avec la population orthodoxe.
Le pape Pie IX a été contrariée au moment de la votation par l’opposition minoritaire qu’osait se manifester comme tel, et provoquait la réaction de la volonté tyrannique du prélat, et ainsi il n’a pas manqué de le montrer de la manière plus insolite, comme on verra.
Au courant de la présentation des témoignages pour le procès de canonisation de Pie IX, le 17 septembre de 1956 le patriarche uniate melchite Maximos IV adresse au Vatican une lettre racontant l’épisode comme un élément d’appréciation contraire au « concert des éloges que de tous côtés on discerne a sa mémoire » « au moment où l’on vante partout les vertus de ce grand Pontife ». Le texte du récit c’est le suivante :
« On sait qu’au Concile du Vatican le Patriarche Grégoire faisait partie de la minorité qui, sans dénier au Pape l’infaillibilité de son enseignement ex cathedra, estimait qu’il était inopportun de la définir. Cette attitude de Grégoire, qui ne l’a d’ailleurs pas empêché d’accepter la définition du dogme, avait déplu au Pape Pie IX. Et lorsque le Patriarche Grégoire a eu ensuite une audience avec le Souverain Pontife et que, selon l’usage de l’époque, il s’était baissé pour baisser la mule, Pie IX aurait posé son pied sur la nuque du Patriarche en lui disant : ‘Gregorio, testa dura’. Cet outrage a profondément offusqué le Patriarche Grégoire qui, depuis 1870, n’est jamais revenu à Rome et a réduit la correspondance au strict minimum. » Ce n’est qu’en 1893 que, répondant aux invitations du pape Léon XIII, que le patriarche uniate a revenu à Rome.
C’est ainsi que la démarche des uniates a bloqué le procès de la canonisation de Pie IX. (*)
Par ailleurs, l’archevêque Strossmayer, bien connu par son opposition au nouveau « dogme », dans le même sens que les autres prélats, c'est-à-dire qu’ils savaient très bien que la notion d’infaillibilité du pape n’avait aucun appui dans la Tradition ancienne, qu’elle éloignait toujours plus les Latins des Orthodoxes, et qu’elle abolissait le plus mince souvenir de la liberté spirituelle, il n’était pas d’accord avec la proclamation par les remous politiques qu’elle déclencherait. En effet, dans l’année 1870, l’orgueil du prince du Vatican qui disait « La Tradition c’est Moi » ainsi que la puissance politique et militaire des Etats du Pape s’effondreraient face aux Armées du «Risorgimento» Italien.
Toutefois et au respect de fameux discours, il semble que n’a été jamais prononcé, et que l’exposition faite par Strossmayer dans quelque session du concile vaticane n’est pas le même que a été publiée plus tard. Le discours exprime bien la pensée de Mgr. Strossmayer, mais le texte a été apparemment remanié par un moine espagnol défroqué devenu éditeur protestant que vivait en Buenos Aires au fin du siècle XIX. Ainsi le discours, de fameux qu'en était on trouve aujourd'hui être fumeux…
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(*) Tout cela et beacoup plus, on peut le lire dans la révue LE LIEN, du patriarchat grec-melkite catholique, nº2, 1986.
Dernière modification par GIORGOS le jeu. 14 avr. 2005 18:29, modifié 2 fois.
Giorgos
SEÑOR JESUCRISTO, HIJO DE DIOS, TEN PIEDAD DE MÍ PECADOR.
Emmanuel
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Message par Emmanuel »

Merci pour ces informations, autrement plus consistantes.
Antoine
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Message par Antoine »

Le pape est-il successeur de St Pierre?
Le pape est-il infaillible?

DISCOURS DE L’ÉVÊQUE STROSSMAYER
AU CONCILE DU VATICAN I
en 1870 (1)

Nous avons mis l'intégralité du Discours de L'évêque Strossmayer sur le forum à la rubrique:" Le pape successeur de Pierre?" Page 3 message d'Antoine Posté le: Mer 04 Aoû 2004 18:44
Monique
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Message par Monique »

Je fais amende honorable, je suis allée trop vite ; la lettre que j’ai cité devait être un pamphlet contre l’interdiction de l’église catholique de lire la Bible.

Sur le site Encyclopédie Wilkipédia j’ai trouvé un fax simile de l’index créé en 1559 par la Sacrée Congrégation de l’Inquisition romaine et universelle de l'église catholique romaine où les bibles en langues vulgaires sont interdites :

"Biblia omnia vulgari idiomate,Germanico, Gallico, Hyfpanico, Italico, Anglico, fiue Fládri"
http://www.aloha.net/~mikesch/ILP-1559.htm
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