Publié : ven. 01 août 2003 11:06
par Antoine
Date : 13.06 22h21
Ecrire à l'auteur :Catherine
Cher Antoine,
En effet, il doit y avoir un laxisme de langage ici, mais que je tiens pourtant de textes orthodoxes (plutôt modernes, il est vrai).
Cependant : quand ces textes parlent de péché originel, ils signifient clairement : soit le péché de nos premiers parents,
2. soit la barrière que forment les conséquences de ce péché à notre sanctification. Le baptême qui nous régénère lève cette barrière pour laisser entrer la grâce de l'Esprit saint.
Et c'est ainsi (2.) que j'ai compris notre purification lors du baptême et la purification de Marie lors de l'Annonciation, pas autrement. Certes, nous recevons les arrhes de l'Esprit, tandis qu'elle le recevait pleinement.
Je n'ai pas la moindre idée de ce que le péché originel signifie pour vous ni pour "ces pauvres catholiques" — pouvez-vous m'éclairer ? — , n'ayant jamais été catéchisée chez les papistes.
Je sais pertinemment que nous ne sommes absolument pas responsables de la faute de nos premiers-parents, et que nous n'en subissons que les conséquences.
Voici quelques textes (peut-être ont-ils subi l'influence de la terminologie papiste (?), mais leur contenu est orthodoxe :
DE L’ÉGLISE UNE, SAINTE, CATHOLIQUE ET APOSTOLIQUE
de saint Nectaire d’Egine
"L’Église est un corps organique; elle est visible; elle rassemble en un tout, tous ses membres, les saints comme les faibles. Les membres malades de l’Église ne cessen tjamais d’être des parties de son corps. Régénérés par les saints mystères et devenus enfants de son corps, ils ne peuvent plus êtres séparés d’elle, même s’ils sont sous le coup de sentences ecclésiastiques; car une fois délivrés du péché originel, il n’y a plus pour eux d’autre lieu que l’Église." "Ceux qui viennent du lieu du péché et entrent par la foi et les sacrements, dans le lieu de l’Église du Christ, ceux-là demeurent ses membres pour l’éternité; il est impossible et il leur est impossible de revenir au lieu du péché, ayant été régénérés par le baptême et lavés du péché originel."
"L’esprit purifié, le cœur réformé par le mystère du baptême divin, l’homme autrefois enténébré d’esprit et endurci de cœur, développe des vertus totalement nouvelles et court avec zèle et ardeur dans le stade de la vertu."
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EXPLICATION DU PSAUME 50
Mgr. Boulgaris
"Dieu très compatissant, si le péché est le plus grand malheur du monde, je suis donc l’homme le plus malheureux du monde, puisque je suis né avec le péché originel, auquel j’ai ajouté mes péchés volontaires."
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Hm Antoine
"Romanides écrit « l’Église Une, sainte, Catholique et Apostolique des Sept Conciles Œcuméniques enseigne que l’Incarnation du fils Unique et Verbe de Dieu, du saint Esprit et de Marie la Vierge est seule pure et immaculée, mais l’Église papale a innové en décrétant le “dogme” concernant “l’immaculée conception de la Mère de Dieu et toujours Vierge Marie”, dogme étranger à l’Église Primitive et fortement contesté en différentes occasions par de distingués théologiens romains ».
L’Église du Pape innove en disant que Marie « par privilège spécial et unique » a été exemptée du péché originel. Or, selon la Tradition, et donc, selon les Écritures, Marie est née avec le péché originel comme tout être humain. Elle est née avec le péché originel, mais la tradition orthodoxe nous enseigne qu’elle en a été purifiée de toute trace par la grâce du saint Esprit au moment où l’Archange lui a annoncé : « L’Esprit saint surviendra en toi et la Puissance du Très Haut te prendra sous son ombre » (Lc 1,35)."
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Extrait du calendrier grec de 1985 du Synode des Vrais Chrétiens
Orthodoxes
"Afin d'effacer complètement la dette de la transgression et de démolir la muraille du péché originel, Il est même monté sur la Croix et par son vénérable Sang versé, a racheté et libéré l'homme asservi à la domination du diable."
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SUR L’ÉDUCATION DES ENFANTS
l’évêque Irénée de Sibirsk
"Au petit enfant, Dieu a donné un ange gardien. Par le sacrement du baptême, Il a lavé l’âme de l’enfant du péché originel, et par le sacrement de la chrismation, il l’a pourvu de pouvoirs particuliers de grâce…"
Publié : ven. 01 août 2003 11:15
par Antoine
Date : 15.06 03h58
Ecrire à l'auteur :Antoine
En attendant je vous donne la réponse de Grégoire Palamas
POUR L’ANNONCIATION
DE NOTRE TOUTE IMMACULÉE SOUVERAINE
LA MÈRE DE DIEU
ET TOUJOURS-VIERGE MARIE.
(XIV, P. G. CLI, 165 D-1 77 C)
1. Le Prophète Psalmiste, dénombrant les formes de la création, et contemplant la sagesse de Dieu qui s’y révèle, tout saisi d’admiration pendant qu’il écrivait, s’écria : « que Tes œuvres sont magnifiques, Seigneur, Tu as tout créé dans la sagesse » (Ps. CIII, 24). Pour moi aujourd’hui, quelle parole sera à la hauteur de cette louange, si j’essaye d’aborder, autant que possible, dans ma prédication, la manifestation dans la chair du Verbe créateur de l’univers ? Et si les êtres sont pleins de merveilles, et le passage du non-être à l’être, un fait divin et digne de nombreuses louanges, il est un fait d’autant plus merveilleux, d’autant plus divin, et exigeant d’autant plus nos louanges: Dieu devient un des êtres, Dieu, ou pour mieux dire, le Dieu qui est véritablement ; en outre, Il devient notre nature, alors que celle-ci n’a pas pu, ou voulu, respecter les conditions auxquelles elle était venue à l’existence, au point d’être rejetée au plus profond de la terre : car il est grand et divin, ineffable et inconcevable, que notre nature soit déifiée, et que par elle nous soit donnée, par grâce, l’ascension vers le meilleur ; de sorte que pour les saints anges, pour les hommes, et même pour les prophètes, qui pourtant voyaient par l’Esprit, cela est resté véritablement inconnaissable, car il s’agit d’un mystère caché depuis l’éternité. Et ceci, non seulement avant qu’il s’accomplît. Oui, même réalisé, cet événement reste un mystère : non pas sa réalisation même, mais le mode de sa réalisation, objet de foi et non de connaissance, adoré mais inaccessible à une curiosité indiscrète, et objet de foi, d’adoration, par le seul intermédiaire de l’Esprit « car nul ne peut dire Jésus Seigneur, si ce n’est dans l’Esprit-Saint », et c’est dans l’Esprit que nous adorons et prions, dit l’Apôtre (I Cor. XII, 3).
2. Que ce mystère soit inintelligible non seulement pour les hommes, mais aussi pour les anges et même pour les archanges, la fête que nous célébrons aujourd’hui le montre clairement. Car l’archange a annoncé la conception à la Vierge ; et celle-ci, cherchant à connaître de quelle façon cela se produirait, et lui disant : « comment cela se fera-t-il? Car je ne connais point d’homme » l’archange ne put absolument pas lui en expliquer la manière, et cherche refuge, lui aussi, en Dieu, répondant : « l’Esprit-Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de Son ombre ». Si pareillement l’on avait demandé à Moïse : « comment l’homme est-il né de la terre ? comment, à partir de l’argile, furent formés les os, les nerfs, la chair ? comment les organes de la sensation peuvent-ils naître de l’insensible ? Bien plus, comment de la côte d’Adam un second être humain est-il né ? comment les os ont-ils été étendus, divisés unifiés et liés entre eux? comment, après les ossements, se sont formés les entrailles, les différentes humeurs, et tout le reste ? », si donc l’on avait demandé cela à Moïse, il aurait eu pour seule réponse: Dieu a pris la poussière de la terre et créé Adam, puis il a pris une côte de celui-ci pour façonner Eve. Qui était le Créateur, il l’a dit. Mais la façon dont cela se produisit, il ne l’a pas dite. De même, Gabriel dit que l’Esprit-Saint et la puissance du Très-Haut accompliraient sans semence l’enfantement ; mais « comment », il ne le dit pas. Car se souvenant ensuite d’Élisabeth et rappelant qu’elle conçut en dépit de sa vieillesse et de sa stérilité, il ne put rien ajouter, sinon que « rien ne sera impossible à Dieu)) ; comment donc aurait-il pu dire la manière dont elle, Marie, allait concevoir et enfanter dans la virginité? Pourtant, il y a plus, dans ce que dit l’archange à la Vierge, mais en des termes renfermant un plus grand mystère : car « l’Esprit-Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te couvrira de Son ombre ». Pour quelle raison? Parce que l’enfant ne devait pas être un prophète, ni simplement un homme comme Adam, mais allait être appelé Fils du Très-Haut, sauveur et libérateur du genre humain, et roi éternel. Car de même que des pierres tombant du sommet d’une montagne, et ne cessant de rouler jusqu’à son pied, sont reçues par de nombreuses crevasses, de même, nous détournant de l’ordre divin donné dans le paradis, et de la vie bienheureuse de ce temps, nous tombons, précipités jusqu’en enfer, où nous reçoivent de nombreux tourments. Et il existe non seulement les épines et les ronces sensibles que fait germer la terre, selon la malédiction prononcée contre le premier père (cf. Gen. III, 9), mais surtout les multiples épines des passions malignes, et les terribles ronces du péché que nous avons semées en nous. Notre genre humain n’eut pas non plus uniquement cette peine dont la première mère hérita par la malédiction prononcée contre elle, condamnée qu’elle fut à enfanter dans les peines, mais encore presque toute notre existence devint douleur et tristesse. Cependant lorsqu’en Son amour pour l’homme le Dieu qui nous avait modelés par les entrailles de Sa miséricorde inclina les cieux et vint parmi nous, Il a assumé d’une Vierge sainte notre nature pour la renouveler et la relever, ou, mieux encore, pour l’élever jusqu’aux hauteurs divines et célestes. Ce que voulant accomplir, ou plutôt, voulant mener à bien aujourd’hui sa décision d’avant les siècles, Il envoie l’archange Gabriel, comme dit l’évangéliste Luc, « à Nazareth, vers une vierge fiancée à un homme du nom de Joseph, de la maison de David, et le nom de la Vierge était Marie » (Lc. I, 26).
3. Dieu envoie donc l’archange vers une Vierge, et, celle-ci demeurant vierge, Il en fait Sa propre mère, à l’aide d’une seule parole. Or s’Il avait été conçu d’une semence, Il n’aurait pas été un homme nouveau, sans péché, et le sauveur de ceux qui pèchent; en effet, le mouvement de la chair vers la génération, n’étant pas soumis à l’intelligence que Dieu a placée en nous pour qu’elle nous dirige, n’est pas totalement exempt de péché; c’est pourquoi David a dit : « dans les iniquités j’ai été conçu, et dans les péchés ma mère m’a enfanté » (Ps. L, 7). Si donc la conception de Dieu s’était effectuée par une semence, Il n’aurait pas été un homme nouveau, ni le prince d’une vie nouvelle, entièrement régénérée. Car étant de l’ancienne frappe, et héritier de la chute, Il n’aurait pu porter en Lui la plénitude de la divinité intacte, et faire de Sa chair la source intarissable de la sanctification, pour laver par l’abondance de Sa puissance la souillure de nos premiers ancêtres, et combler tous leurs descendants de sanctification. Aussi n’est-ce pas un homme, ni un ange, mais le Seigneur Lui-même qui vint nous sauver, conçu et incarné dans le sein maternel de la Vierge et demeurant Dieu sans changement.
4. Or il fallait aussi que la Vierge fût le témoin de la conception sans semence, et l’auxiliaire dans l’accomplissement de l’économie divine. Quelles en furent les étapes ? La montée vers Bethléem, où l’enfantement est annoncé et glorifié par les anges célestes ; l’accès au temple, où Syméon et Anne attestent que le nouveau-né est Seigneur de la vie et de la mort ; la fuite en Egypte loin d’Hérode, le retour en Egypte commandé par un saint avertissement, et tout le reste, que je ne saurais aisément énumérer aujourd’hui. C’est pourquoi Joseph fut reçu comme fiancé, et l’ange « envoyé vers une Vierge fiancée à un homme du nom de Joseph ». Comprenez bien que tous deux étaient de la maison et de la famille de David. Oui, tous deux, la Vierge et Joseph, se rattachaient à la race de David. «Et le nom de la Vierge, est-il dit, était Marie », ce qui se traduit par Kyria, Dame Ce mot indique la dignité de la Vierge, la constance de sa virginité, l’absolue distinction de sa vie, sa rigoureuse persévérance en tout, et pour ainsi dire son caractère irréprochable. C’est en toute légitimité qu’elle est nommée Vierge, car elle avait les puissances de l’âme et les sensations du corps entièrement dépourvues de la moindre souillure, et c’était sa richesse : une richesse si unique, si ferme, pour ainsi dire seigneuriale, à jamais inviolable, telle la porte verrouillée qui garde le trésor amassé, telle livre scellé qui empêche le regard d’accéder aux écrits. En effet, il a été dit à propos de la Vierge:
«voici le livre scellé, et la porte restera fermée, et nul n’entrera jamais par elle » (cf. Is. XXIX, 11 et Ez. XLIV, 2).
5. Mais la Vierge est aussi Dame d’une autre façon, selon sa dignité : car elle est souveraine de l’univers elle qui a divinement conçu et enfanté, dans la virginité, le maître de l’univers. Or elle est Dame, encore, non seulement parce que libre de la servitude et participante de la Seigneurie divine, mais aussi comme source et racine de la liberté du genre humain, surtout depuis son enfantement indicible et qui prodigue la joie : car une femme mariée à un homme est dominée, plutôt que Dame, et surtout après son enfantement pénible et douloureux, selon la malédiction prononcée contre Eve : « tu enfanteras dans les douleurs tes enfants, et ton élan sera vers ton mari, et lui, il te dominera » (Gen. III, 16). Cette malédiction, la Vierge-Mère en a libéré le genre humain, en recevant à sa place la grâce et la bénédiction de l’ange. Car, est-il dit, l’ange entra et s’adressa à la Vierge : « réjouis-toi, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi, tu es bénie entre les femmes ». Ce n’est pas l’avenir que l’archange lui annonce en lui disant : « le Seigneur est avec toi », mais il déclare ce qu’il avait vu alors invisiblement s’accomplir. Comprenant qu’elle était le siège des grâces divines et humaines, et qu’elle était parée de tous les dons de l’Esprit divin, c’est à juste titre qu’il la proclama pleine de grâces. Réalisant par ailleurs qu’elle avait déjà reçu en elle Celui en qui se trouvent les trésors de toutes les grâces, et prévoyant sa grossesse sans douleurs et son enfantement exempt de souffrances, il lui enjoignit de se réjouir, et affirma à juste titre que seule elle était bénie et glorifiée parmi les femmes: oui, en raison de la surabondance de gloire de la Mère de Dieu, aucune femme n’est glorifiée à son égal, si glorifiée soit-elle.
6. Ce que voyant, la Vierge, dans la crainte que l’ange ne fût quelque séducteur habile à tromper des femmes imprudentes comme Eve, n’accueillit pas sans précautions sa salutation. Comme elle n’avait pas encore eu une connaissance exacte de cette union avec Dieu dont il parlait, elle fut troublée par ses paroles, est-il dit, et s’attachant pour ainsi dire sans lâcher prise à sa virginité, elle lui demanda ce que signifiait cette salutation. C’est pourquoi l’archange fit s’évanouir sur-le-champ la pieuse frayeur de la Vierge pleine de grâce en lui répondant : « ne crains point, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu »; quelle grâce? Celle qui n’était possible qu’à Celui qui seul peut l’impossible, et qui était réservée à toi seule avant les siècles. Car « voici, tu vas concevoir un fils dans tes entrailles ». « En entendant le mot de conception, dit-il, ne va surtout pas penser à la perte de ta virginité, ni te fâcher ou te troubler ». Oui, à peine eut-il dit «voici, tu concevras », à elle, la Vierge, qu’il lui suggérait que la conception était compatible avec la virginité : « voici, dit-il donc, tu concevras et enfanteras un fils »." Restant telle que tu es à présent, et gardant ta virginité incorruptible, tu seras enceinte et enfanteras le Fils du Très-Haut ». Et c’est ce qu’Isaïe prévit de nombreuses années auparavant, quand il prédisait : « voici, la vierge sera enceinte et enfantera un fils » (Is. VII, 14). Il ajoute : «je me suis approché de la prophétesse » (Is. VIII, 3). Comment le prophète s’est-il donc approché de la prophétesse? Comme l’archange, aujourd’hui, de Marie. Oui, ce qu’aujourd’hui celui-ci a vu, celui-là l’avait prévu et prédit. Quant au fait que « la prophétesse », c’est-à-dire la Vierge, avait en elle le don de Prophétie, Son cantique à Dieu dans l’Evangile le prouvera au premier venu (cf. Le. I, 46). Isaïe dit donc s’être approché de la prophétesse (et ceci par la puissance de l’Esprit qui voit tout par avance) : puis « elle conçut en son sein, et avant de subir la peine des douleurs, elle accoucha et enfanta un mâle ». Or à présent l’archange dit à Marie : « tu enfanteras un fils, et tu l’appelleras du nom de Jésus (ce qui se traduit par Sauveur), car il sera grand ». Isaïe dirait à nouveau : «merveilleux conseiller ! Dieu fort ! Maître, Prince de paix, Père du siècle à venir! » (Is. IX, 5). C’est ce que chante aujourd’hui l’archange, disant : « il sera grand, et on l’appellera Fils du Très-Haut ».
7. Mais pourquoi n’a-t-il pas dit : « Il est grand et Fils du Très-Haut », mais il sera, et on l’appellera ? Pour centrer son propos sur l’humanité du Christ, pour révéler en même temps qu’Il serait connu par tous les hommes, et proclamé tel par eux, selon ce que Paul a pu dire plus tard : « Dieu a été manifesté dans la chair, proclamé aux nations, cru dans le monde » (I Tim. III, 16). Mais l’ange dit encore : « le Seigneur Lui donnera le trône de David Son père, et II régnera sur la maison de Jacob à jamais, et Son règne n’aura pas de fin ». Oui, Celui dont le règne, étant éternel, n’a pas de limites, est Dieu Lui-même. Or Il a également David pour père, et pour cette raison Il est aussi un homme ; de sorte que cet enfant est à la fois Dieu et homme, Fils de l’homme et Fils de Dieu, recevant en tant qu’homme de Son Dieu et Père le règne sans succession, comme l’a vu et proclamé Daniel : « et je regardai, dit-il, jusqu’à ce que des trônes fussent placés et que l’Ancien des jours s’assît : et voici, comme un fils d’homme qui venait sur les nuées du ciel, s’avança jusqu’à l’Ancien des jours, et il lui fut donné honneur et puissance : et son règne est un règne éternel, et il ne sera pas abandonné à un autre roi » (Dan. VII, 9, 13-14).
8. Il siégera sur le trône de David, et règnera sur la maison de Jacob ; en effet, Jacob est le patriarche de tous ceux qui vénèrent Dieu, et David le premier à avoir régné en vénérant Dieu et en Lui plaisant, figurant le Christ qui unit les qualités de patriarche et de roi en une seule principauté céleste et éternelle. Or la Vierge pleine de grâce, quand elle entendit les paroles extraordinaires et divines que l’archange lui adressa, à savoir : « Le Seigneur est à toi », et « voici, tu concevras et tu auras un fils qui règnera éternelle-ment, le Fils du Très-Haut », répondit : « comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d’homme ! Car bien que tu sois venu m’apporter une nouvelle parfaitement spirituelle et totalement dépourvue de toute passion charnelle, tu me parles cepend9nt de conception en mon sein, d’enfantement, de mise au monde, et de tout ce qui suit la conception ; comment donc cela se fera-t-il ? Car, ajoute-t-elle, je ne connais point d’homme ». Et elle ne disait pas cela par manque de foi, mais parce qu’elle cherchait à apprendre comment cela pouvait se produire. C’est pourquoi l’archange lui répond : « l’Esprit-Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de Son ombre ; c’est pourquoi l’enfant sera saint et on l’appellera Fils de Dieu ». «Oui, tu es sainte toi-même, dit-il, et pleine de grâce, ô Vierge : je te le redis : l’Esprit-Saint viendra sur toi, pour un surplus de sanctification, préparant et préordonnant l’œuvre de Dieu en toi; et la puissance du Très-Haut te couvrira de Son ombre, à la fois pour te fortifier, et, en te couvrant de Son ombre, par Son contact avec toi, pour modeler l’humanité afin que celui qui naîtra soit Saint, Fils de Dieu, puissance de Dieu dans la forme de l’homme. Car voici, Elisabeth ta parente a passé toute sa vie dans la stérilité, mais aujourd’hui, dans sa vieillesse, par la volonté de Dieu, elle est paradoxalement enceinte, car ‘rien ne sera impossible à Dieu’ ». A ces mots, que répond la Vierge pleine de grâce, elle dont l’intelligence était divine et incomparable ? Une nouvelle fois, elle a recours à Dieu et concentre tous ses efforts vers Lui, dans la prière, disant à l’archange : « si l’Esprit-Saint comme tu le dis, doit venir sur moi, pour purifier encore ma nature, et me donner la force de recevoir le fruit salvateur, si la puissance du Très-Haut doit me couvrir de Son ombre pour former en moi selon l’humanité Celui qui a la forme de Dieu, et opérer en moi un enfantement sans semence, si l’enfant doit être saint et Fils de Dieu, Dieu et Roi éternel, — car rien ne sera impossible à Dieu, - « voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole ». Et l’ange la quitta, laissant en son sein le Créateur de l’univers uni à un corps; et en étant le serviteur de cette union en elle, il fut médiateur du salut dans le monde. Tout ceci, Isaïe encore une fois l’a clairement prédit, grâce à ce qu’il fut jugé digne de subir bienheureusement : car il n’a pas vu le séraphin se saisir directement du charbon dans l’autel céleste et intelligible du sacrifice ; oui, c’est avec une pincette que le séraphin l’a saisi, et qu’il en toucha les lèvres d’Isaïe, pour le purifier (Is. VI,6). Moïse, lui aussi, contempla la même grande vision que celle de la pincette, à savoir le buisson embrasé par le feu et ne se consumant pas (Ex. III, 2). Qui donc ignorerait que la Vierge est ce buisson et cette pincette, elle qui conçut le feu divin sans en être consumée, l’archange ayant été le serviteur de cette conception en unissant par elle au genre humain Celui qui porte le péché du monde, et en nous purifiant par cette indicible union? Aussi la Vierge est-elle, à elle seule, la limite entre la nature créée et l’incréée ; tous ceux qui connaissent Dieu sauront qu’elle a servi de lieu à Celui qu’aucun lieu ne peut contenir, et tous ceux qui louent Dieu la loueront après Dieu. Elle est la cause de tout ce qui l’a précédée, elle préside à tout ce qui la suit, elle est médiatrice de l’éternité. C’est elle le sujet des prophéties, le chef des Apôtres, le soutien des martyrs, le fondement des docteurs. Elle est la gloire de ce qui est sur la terre, la joie de ce qui est dans le ciel, l’ornement de toute la création. C’est elle le principe, la source et la racine de notre espérance céleste. Puissions-nous tous en obtenir la réalisation grâce à ses prières pour nous ; à la gloire de Celui qui fut engendré avant les siècles par le Père, et incarné d’elle dans les temps ultimes, Jésus-Christ notre sauveur. A Lui conviennent toute gloire, honneur et adoration, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.
Publié : ven. 01 août 2003 11:17
par Antoine
Luc
Le 20 juin 10h01
L’histoire de femmes diacres
L’implication des femmes dans l’apostolat de l’Église des premiers temps est un fait indiscutable. Nous ne pouvons que donner un bref aperçu qui montre comment l’action des femmes diacres s’insérait dans un cadre plus large.
Les femmes qui aidaient Paul
En raison du contexte sociologique de l’époque, l’Église primitive ne pouvait pas prendre immédiatement conscience de ce qu’avait de révolutionnaire le nouveau sacerdoce proposé par le Christ. Paul savait que le baptême du Christ avait abrogé en principe la distinction entre esclaves et hommes libres (Galates 3, 38) et, dans un texte, il en tire la conclusion logique que les esclaves devraient être libérés (1 Corinthiens 7, 21-23). Cependant le système social en place l’a poussé à accepter l’esclavage comme un mal nécessaire. De la même manière, les idées du temps faisaient qu’il lui était impossible de comprendre dans toutes ses dimensions l’égalité des hommes et des femmes en Christ à laquelle pourtant il croyait fermement (Galates 3, 28). Dans ce contexte, il est extrêmement significatif que déjà au temps de Paul des femmes exerçaient un ministère dans l’Église.
“ Je vous recommande Phœbé, notre sœur, servante (diakonos) de l’Église de Cenchrées. Elle a été une protectrice pour bien des gens et pour moi-même. “ (Romains 16, 1). Le mot diakonos appliqué à Phœbé n’a pas vraiment le sens d’une fonction ministérielle précise qu’il aura plus tard lorsqu’on parlera des femmes. Il a ici le sens général de “servante” qui est habituel dans le Nouveau Testament (cf. Éphésiens 6, 22).
“ Saluez Prisca et Aquilas mes collaborateurs en Jésus Christ “... “ Saluez Marie, qui s’est donné beaucoup de peine pour vous ”. De la même manière ” Saluez Tryphène et Tryphose, qui se sont donné de la peine dans le Seigneur. “ (Romains 16, 1-16). Paul se réfère ici à des tâches apostoliques.
“ Evodie et Syntyche qui ont lutté avec moi pour l’Évangile, en même temps que Clément et tous mes autres collaborateurs. “ (Philippiens 4,2). “Pour l’Évangile” indique certainement une participation à l’œuvre d’évangélisation.
Comparez aussi avec : “ Les apôtres, se donnant eux-mêmes sans répit à l’œuvre d’évangélisation comme il convient à leur ministère, ont pris avec eux des femmes, non comme épouses mais comme sœurs, pour participer à leur ministère auprès des femmes qui vivent dans leur foyer : par cette entremise, l’enseignement du Seigneur atteint le milieu des femmes sans éveiller la suspicion ”. Clément d’Alexandrie, Stromata 3, 6, §53.
Pline, dans une lettre à l’Empereur (111), mentionne qu’il a fait arrêter deux chrétiennes qui occupent une position officielle. “ D’autant qu’il me paraissait nécessaire d’obtenir la vérité de la part de ces deux femmes, qui sont appelées “ancillae” (= diakonous, diaconesses ?), même en leur appliquant la torture. “
Et voyez l’histoire de Thecla qui, par sa confession devant le juge à Antioche, convertit Tryphène et un groupe de femmes : “ Elle se rendit à la maison de Tryphène et resta là durant huit jours, l’instruisant de la Parole de Dieu, de sorte que la plupart de ses servantes se mirent à croire “ (Actes de Paul et Thecla, § 38-39).
Tout comme des femmes ont accompagné le Christ dans son ministère (Luc 8, 1-4), de même des femmes ont pris part à la constitution des premières communautés chrétiennes. Remplissaient-elles des tâches précises ?
Le rôle des femmes “prophètes”
Le prophète, selon le Nouveau Testament, n’est pas seulement quelqu’un qui est inspiré ; il ou elle était quelqu’un qui remplissait un rôle au sein de la communauté. Saint Paul place le prophète entre l’apôtre et celui qui enseigne : “ Dieu a établi dans l’Église premièrement des apôtres, deuxièmement des prophètes, troisièmement des hommes chargés de l’enseignement, vient ensuite le don des miracles... Tous sont-ils apôtres ? Tous prophètes ? Tous enseignent-ils ? ... (1 Corinthiens, 28-29). La Didachè (11-23) met le prophète en relation étroite avec l’apôtre missionnaire.
Philippe l’Evangéliste avait quatre filles qui “prophétisaient “ (Actes 21, 9).
“ Tout homme qui prie ou prophétise la tête voilée fait affront à son chef .[Paul joue sur le double sens du mot grec = chef et tête]. Mais toute femme qui prie ou prophétise tête voilée fait affront à son chef “ (1 Corinthiens 11, 4-5). Ici, la femme qui prophétise est mise sur le même plan que l’homme qui prophétise. Le mot prend le même sens pour l’un comme pour l’autre.
Le prophète avait une fonction dans l’assemblée liturgique. “ Laissez les prophètes rendre grâce comme ils veulent “ [= ils peuvent s’exprimer durant l’Eucharistie]. (Didachè 10, 7).
Le ministère des femmes “veuves”
Dans le Nouveau Testament, le mot “veuve” peut indiquer des personnes de catégories différentes mais qui ont un certain rapport. Les Actes des Apôtres (6, 1-2 ; 9, 39) nous informent que les “veuves” (= femmes âgées) étaient prises en charge par la communauté. Il s’agit simplement ici de veuves dans le sens ordinaire du terme. Mais dès l’Épître à Tite nous voyons ces veuves jouer un rôle particulier dans la communauté : “ Les femmes âgées doivent se comporter comme il sied à des personnes saintes : ni médisantes, ni adonnées aux excès du vin ; qu’elles apprennent ainsi aux jeunes femmes à aimer leur mari et leurs enfants ” (Tite, 2, 3-4). Ici l’état de veuvage semble supposer un appel à la perfection et un certain type de mission envers les jeunes femmes de la communauté. Cela devra plus tard se développer sous forme d’apostolat organisé.
Origène compare la Phœbé de l’Épître aux Romains aux veuves de l’Épître à Tite. (Commentaires sur Romains, 10, 17)
“ Honore les veuves, celles qui le sont réellement... Une vraie veuve est celle qui a mis son espérance en Dieu et persévère nuit et jour dans les supplications et les prières... Une femme ne sera inscrite au groupe des veuves que si elle est âgée d’au moins soixante ans et n’a eu qu’un mari. Il faut qu’elle soit connue pour ses bonnes œuvres : qu’elle ait élevé des enfants, exercé l’hospitalité, lavé les pieds des saints, assisté les affligés, qu’elle se soit appliquée à toute œuvre bonne.” (1 Timothée, 5, 3-10). Le point intéressant est l’enrôlement sur un registre et les conditions exigées, car il ressort clairement que nous avons affaire ici à certaines veuves qui forment une catégorie spéciale au sein de la communauté. Ceci est la première indication que nous avons là un ordre des veuves, semblable aux différents ordres de l’Église.
Ignace d’Antioche salue “ les vierges et l’ordre des veuves “ (Philippiens § 15).
Quoique le “diaconat” dans un sens large existât depuis le début, il apparaît clairement qu’au cours du deuxième siècle il y eut un “ordre des veuves” qui exerçaient cette fonction, d’une manière plutôt mal définie.
Femmes diacres
Dès les temps apostoliques, l’Église a connu des diaconesses. Le passage classique de 1Timothée l’exprime sans ambiguïté :
“ Les diacres doivent être dignes, n’avoir qu’une parole, ne pas s’adonner au vin ni rechercher des gains honteux.
Les femmes, pareillement, doivent être dignes, point médisantes, sobres, fidèles en toutes choses.
Que les diacres soient les maris d’une seule femme.” (1 Timothée 3, 8-12).
Le mot “diacre” est employé ici dans son sens technique. Il semble clair que “les femmes” en question soient différentes des épouses de diacres parce que leur description est parallèle à celles des diacres. Nous devons donc comprendre que l’on parle de “diaconesses”. Ceci indique qu’il s’agit d’un ministère qui fait partie du ministère ordonné lui-même. “ Jean Daniélou, The Ministry of Women in the Early Church, Faith Press, Leighton Buzzard 1974, p. 14.
Durant les premiers siècles, cependant, une confusion a régné tant au niveau pratique qu’à celui de la terminologie. En 517, le Synode d’Épaone parle de “ veuves qu’ils appellent diaconesses ”. On fait parfois référence aux diaconesses comme aux “veuves et diaconesses”. Il est probable, toutefois, que les deux rôles ont été quelque peu distincts.
Ce n’est qu’au cours du troisième siècle que l’Église a mis au point le rôle des diaconesses avec plus de précision, peut-être à cause de problèmes rencontrés avec les veuves moins bien organisées. Dans la Didascalie (3ème siècle) et dans les Constitutions Apostoliques (4ème siècle) sont définis les rôles différents des “veuves” et des “diaconesses”. Les Conciles ont fixé les conditions de leur ordination sacramentelle. Des rituels d’ordination furent élaborés.
Dans la partie orientale de l’Église, le diaconat féminin s’est développé jusqu’aux 8ème et 9ème siècles. Beaucoup de femmes diacres sont mentionnées par le calendrier de l’Église Orthodoxe comme des saintes à vénérer.
Le déclin ultime du diaconat féminin a été attribué à deux causes principales :
la crainte de “l’impureté rituelle” due aux menstruations féminines ; ainsi Balsamon et Blastares.
le déclin du baptême d’adultes. Celui-ci réduit la nécessité de recourir à des femmes diacres comme il est mentionné dans d’anciens rituels syriens.
Il a toujours existé une forte opposition aux femmes diacres dans les régions de l’Église où était parlé le latin : Italie, Afrique du Nord, Gaule et Bretagne. Les raisons principales sont a) l’influence du droit romain pour lequel aucune femme ne peut occuper une situation où elle exerce une autorité, et b) la crainte de l’impureté rituelle.
Au cours du Moyen Âge, peu de gens ont été au courant du rôle joué par le diaconat des femmes dans la primitive Église.
Pour plus d'information sur ce sujet , vous pouvez consulter le site suivant :
http://www.womenpriests.org
que je trouve intéresent même s'il s'agit d'un site catholique .
Dans l'espoir que les femmes ( symbole de l'Esprit-Saint selon l'expression de Paul Evdekimow ) retrouveront un jour leur dignité dans notre Eglise Orthodoxe qui est trop patriarcale , j'envoie mes salutations fraternelles à tous et à toutes !
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L'amour c'est ma réligion