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Bonjour,

Je m'interroge au sujet d'une pratique observée à travers différents supports médiatiques: la bénédiction en Russie (particulièrement en Russie du Sud, pour ne pas dire "Caucase Nord" si vous voyez ce que je veux dire...) de matériels de guerre. Je ne parle pas de navires pour lesquels il existe un ensemble de traditions particulières bien partagées à travers le monde, mais d'avions de combat et de chars d'assaut.
Si bénir des hommes qui vont risquer leur vie ne me pose instinctivement (dans le sens ou je n'ai aucune connaissance dogmatique sérieuse sur le sujet) aucun problème, je serais un peu plus dubitatif concernant la bénédiction sur un aérodrome d'un Su-25 (avion d'assaut à basse altitude) chargé de 5 tonnes de bombes au napalm ou à fragmentation...

Quel sens donner àce type de pratique?
Est-ce conforme à la Tradition? Ou est ce une "déviance" issue de l'Orthodoxie nationaliste "académique, piétiste et autoritaire du XIXe siècle"?

Au fur et à mesure que les sciences et les techniques ont progressé, l'Eglise a complété l'Euchologe pour créer des offices de bénédiction des nouveaux produits du génie et du travail de l'homme: centrales électriques, imprimeries, etc., offices qui ont été traduits en français par le père Denis Guillaume dans le Grand Euchologe.

Il existe ainsi des rituels pour la bénédiction des aéronefs et des voitures, qui ont complété le rituel séculaire pour la bénédiction des navires. (Il est très fréquent, en Grèce et en Roumanie, de faire bénir sa voiture.) Je suppose que ce sont ces bénédictions que l'on a utilisées pour des avions de combat et des chars d'assaut, pour lesquels il n'existe pas de rituel à ma connaissance.

Si l'on bénit depuis toujours les bateaux, qu'ils soient de la marine marchande ou de la marine de guerre, je ne vois pas pourquoi on ferait de différences pour les avions et les chars. A vrai dire, on peut aussi supposer que l'on espère, en bénissant des avions de guerre, que l'on n'aura jamais à s'en servir autrement que comme moyens d'aller d'un point à un autre...

La bénédiction des armes et drapeaux existe ou existait dans l'Eglise catholique... Pour les épées, elles devaient rester sur l'autel le temps de la messe. A mon avis, l'origine de cela vient du fait qu'à une époque, l'Etat ou celui qui combattait se voulait aussi le défenseur de l'Eglise. De là le fait que l'adoubement des chevaliers ait été considéré comme un sacrement en Occident ou presque à ce titre...

Ce que dit le lecteur Claude me fait penser à cet épisode de Don Camillo, où le village areçu un tracteur soviétique qui se refuse à démarrer. Peppone se résoud à appeler Don Camillo pour bénir le véhicule qui alors consent à fonctionner...

Le christ a-t-il béni le centurion ou lui a-t-il demandé de renoncé à son métier?