C.O.E (World Council of Churches)
Publié : jeu. 26 août 2004 14:20
Merci Antoine pour cette pulication, et votre commentaire auquel j'adhère totalement.
Cependant, est-on bien sur, et cela est dans le fil aussi de ma question sur l'actualité des encycliques, qu'aujourd'hui de telles position sont encore tenues ?
Pour le Patriarcat de Moscou, en effet, cela semble posé.
Mais Constantinople ?
[Note du modérateur: ce début de message répond à un texte publié dans la rubrique "Mariage, vie de couple, sexualité"]
Que penser de la participation de l'Eglise Orthodoxe à au mouvement des hérétiques oecuménistes ?
Ce texte, par exemple de COE, trouvé sur leur site:
Les voix orthodoxes sont entendues mais pas toujours comprises
Par Olivier Schopfer (*)
Un prêtre tout en noir déambule lentement devant les murs éclatants de blancheur d'un monastère, sous un ciel bleu roi. Telle est l'image "carte postale" que beaucoup de chrétiens occidentaux ont du monde orthodoxe. La réalité est beaucoup plus riche et variée. Les chrétiens orientaux représentent une importante part de la chrétienté, présente dans des contextes très variés, souvent aux marges du "monde chrétien", et donc en contact étroit avec d'autres religions notamment l'Islam.
Le Grand Schisme de 1054 a marqué la rupture entre la chrétienté occidentale et la chrétienté orientale, qui se désignera elle même comme "orthodoxe", c'est à dire "ayant conservé la juste manière de glorifier Dieu". Les raisons de cette séparation sont théologiques, mais surtout politiques, notamment la réaction à l'importance croissante du pouvoir temporel du pape.
L'histoire récente a laissé des traces profondes au sein des Eglises orientales. Beaucoup d'orthodoxes se sont retrouvés en diaspora en Occident, tandis que d'autres ont subi l'ère communiste, avec son cortège de vexations. En raison de ces parcours différents, un orthodoxe parisien n'aura pas nécessairement les mêmes références que son coreligionnaire moscovite! De plus, les Eglises d'Europe de l'Est sont dans des situations très diverses selon les pays. Certaines sont très proches de l'Etat, d'autres pas du tout. Le monde orthodoxe est loin d'être aussi uni qu'il peut paraître.
Les Eglises orthodoxes ont été parties prenantes du mouvement oecuménique dès ses débuts. Elles se sont également rapprochées de l'Eglise catholique romaine. Elles ont pourtant souvent été mal comprises, au point de se sentir mises à part et systématiquement minorisées.
Ces incompréhensions ont créé des tensions, qui ont été jusqu'à conduire certaines Eglises orthodoxes à envisager de se retirer du Conseil Oecuménique des Eglises (COE). Pour tenter d'y remédier, une commission spéciale a été créée qui, au terme d'un travail approfondi, a publié un ensemble de recommandations visant à mieux respecter les différentes sensibilités. Ces recommandations portent notamment sur la manière de prendre des décisions, la manière de célébrer ensemble, ou encore les différentes façons pour une Eglise de se rattacher au COE.
La réunion plénière de la commission de Foi et constitution du COE, qui se tient à Kuala Lumpur du 28 juillet au 6 août, est une bonne occasion de faire le point.
Des voix qui se font entendre
A la question "les voix orthodoxes sont-elles aujourd'hui entendues, notamment ici, au sein de Foi et constitution?", nos interlocuteurs ont répondu unanimement par l'affirmative, et s'accordent à voir une évolution frappante en terme de nombre de prises de paroles. Ils l'attribuent principalement aux travaux de la commission spéciale, qui ont donné confiance aux Eglises orthodoxes, en particulier sur le fait qu'elles ne risquaient plus d'être liées contre leur gré par des décisions prises par les organes du COE dans lesquelles elles auraient été minoritaires. En effet le modèle de prise de décision qui devrait s'appliquer dès l'Assemblée du COE à Porto Alegre en 2006, est basé sur la recherche d'un consensus, plutôt que sur un système majoritaire qui fait toujours des perdants.
"Pour la première fois, dans mon expérience, les voix orthodoxes sont très constructives, et largement prises en considération, notamment dans la discussion sur le baptême ou celle sur l'ecclésiologie", nous a déclaré le métropolite Gennadios de Sassima, du patriarcat oecuménique de Constantinople, qui est vice-modérateur de la commission Foi et constitution. "Lors d'une réunion préparatoire, j'ai prié les orthodoxes de prendre une part plus active aux débats, et ils l'ont fait" a-t-il ajouté.
Le père Heikki Huttunen, qui est prêtre orthodoxe dans une paroisse en Finlande, est plus réservé: "Nous nous écoutons les uns les autres, c'est certain. Mais je ne suis pas sûr que nous nous comprenions." "Cela soulève une question de méthode" dans le travail de Foi et constitution, ajoute-t-il, en remarquant que les interventions orthodoxes sont souvent dans une position défensive, plutôt que d'avoir l'initiative d'une expression créative. "Nous devons sortir d'une approche quasi juridique du travail théologique" et "bâtir des ponts entre le langage canonique et la réalité spirituelle des gens."
Quand l'éthique et les modes de vie font problème
Durant les plénières, plusieurs interventions de délégués orthodoxes ont fortement mis l'accent sur les questions que posent pour eux l'évolution des modes de vie, en particulier la reconnaissance croissante de l'homosexualité en Occident. Ainsi le métropolite Bishoy de Damiette, représentant l'Eglise orthodoxe copte, qui a pris la parole dans le cadre de la discussion sur "la nature et la mission de l'Eglise", pour dire notamment: "Selon les Ecritures, saint Paul a averti que l'homosexualité était un grand péché. Il s'ensuit que le verset 'Accueillez-vous les uns les autres (Rm 15.78, ce verset servait de thème à la conférence NDR)' n'est pas applicable à des homosexuels qui ne se repentiraient pas."
Cet avis est loin d'être partagé par tous les orthodoxes présents. Pour les uns, avant de prononcer des paroles définitives, il faut commencer par admettre que l'homosexualité est une réalité, qu'elle existe au quotidien. Les autres se déclarent surpris que cette question émerge à ce moment de la discussion, plutôt que dans le débat sur la "nature humaine" (anthropologie théologique).
Le père Huttunen souhaite ardemment que ce sujet ne devienne pas un "status confessionis", une position de principe sur laquelle aucune discussion n'est possible. A son avis, l'enjeu n'est pas de maintenir la "pureté de l'Eglise", mais de prendre la Bible au sérieux, ce qui pose toute la question de son interprétation aujourd'hui.
"Cela ne peut se faire qu'en revisitant toujours à nouveau notre lecture de la Bible, a la manière dont l'ont fait les Pères de l'Eglise", nous a dit Anastasia Vassiliadou, une jeune théologienne orthodoxe grecque. "Ils ont interprété la Bible pour leur temps et nous devons faire de même. On peut figer les Pères de l'Eglise en une 'nouvelle Bible', mais on peut aussi lire l'esprit des Pères". Et elle conclut: "Il ne faut pas oublier le but de l'Eglise: sauver le peuple et le monde. C'est l'essentiel. L'Eglise est là pour le salut du monde, pas pour son propre salut!"
Célébrer ensemble
La tradition liturgique orthodoxe est riche de symboles qui peuvent paraître étranges aux chrétiens occidentaux. A l'inverse les pratiques cultuelles de certaines Eglises, notamment celles issues de la Réforme, sont si loin des habitudes orientales qu'un orthodoxe peut avoir de la peine à s'y sentir à l'aise. Parmi les recommandations de la commission spéciale, l'une concerne les célébrations en commun, et propose notamment que l'on laisse plus de place, dans les rassemblements oecuméniques, a des offices proprement confessionnels, auxquels les membres d'autres traditions seraient invités: Une occasion de se plonger dans d'autres traditions, de les découvrir de l'intérieur.
Les participants orthodoxes à la rencontre de Foi et constitution ont vivement regretté l'absence de tels offices durant cette session, même s'ils ont reconnu et apprécié l'effort fait pour préparer des recueillements interconfessionnels, rassemblant des éléments tirés de différentes traditions.
Autres religions, un dialogue nécessaire
La plupart des Eglise orthodoxes vivent dans des contextes multi-religieux. Plusieurs d'entre elles sont minoritaires dans des pays à majorité non chrétienne, par exemple en Egypte (coptes) ou ailleurs au Moyen Orient. Cela les rend particulièrement sensibles à la nécessité de développer un dialogue avec les autres religions. Pour Anastasia Vassiliadou, "le dialogue interreligieux ne vise pas seulement à entretenir de bonnes relations avec d'autres religions: il a un impact direct sur notre foi." Elle estime par conséquent qu'il faut intégrer la question interreligieuse dans les différentes études de Foi et constitution. La définition de l'activité missionnaire de l'Eglise doit également être repensée.
Exigence de précisions
Quel est l'apport spécifique des Eglises orthodoxes au mouvement oecuménique?
Pour le métropolite Gennadios, les orthodoxes ont depuis bien des années contribué à nourrir la réflexion théologique de Foi et constitution. Ils ont notamment apporté toute leur réflexion sur le rôle du Saint Esprit.
"Les orthodoxes apportent une exigence, ils demandent de préciser les notions, d'aller au bout des choses", ajoute le père Huttunen.
L'apport de l'Eglise orthodoxe russe s'inscrit dans cette perspective. Ainsi l'évêque Hilarion, évêque de Vienne et de l'Autriche, l'un des représentants de cette Eglise, a-t-il insisté sur le fait qu'il "faut prendre plus au sérieux la tragédie de la division entre chrétiens". Il a également relevé de nouvelles divisions, non pas entre les Eglises, mais au sein même des Eglises, entre les courants traditionnels et les courants libéraux.
Les conclusions de la commission spéciale initiée à la demande des orthodoxes comptent au nombre des apports de l'orthodoxie au mouvement oecuménique. Elles proposent un réel changement, qui devrait permettre au COE d'être encore plus oecuménique.
Enfin, conclut Anastasia Vassiliadou, "ils apportent la richesse de leur tradition. Comme les autres, il faut qu'ils participent pleinement au mouvement oecuménique. Qu'ils y apportent et qu'ils en tirent quelque chose. Qu'ils mettent le mouvement oecuménique au défi de ne pas choisir la voie de la facilité, mais de prendre les choses honnêtement et avec sérieux."
* Olivier Schopfer est un pasteur réformé Suisse. Il travaille comme responsable web au Conseil Oecuménique des Eglises, dans le cadre de l'équipe d'information au public.
Cependant, est-on bien sur, et cela est dans le fil aussi de ma question sur l'actualité des encycliques, qu'aujourd'hui de telles position sont encore tenues ?
Pour le Patriarcat de Moscou, en effet, cela semble posé.
Mais Constantinople ?
[Note du modérateur: ce début de message répond à un texte publié dans la rubrique "Mariage, vie de couple, sexualité"]
Que penser de la participation de l'Eglise Orthodoxe à au mouvement des hérétiques oecuménistes ?
Ce texte, par exemple de COE, trouvé sur leur site:
Les voix orthodoxes sont entendues mais pas toujours comprises
Par Olivier Schopfer (*)
Un prêtre tout en noir déambule lentement devant les murs éclatants de blancheur d'un monastère, sous un ciel bleu roi. Telle est l'image "carte postale" que beaucoup de chrétiens occidentaux ont du monde orthodoxe. La réalité est beaucoup plus riche et variée. Les chrétiens orientaux représentent une importante part de la chrétienté, présente dans des contextes très variés, souvent aux marges du "monde chrétien", et donc en contact étroit avec d'autres religions notamment l'Islam.
Le Grand Schisme de 1054 a marqué la rupture entre la chrétienté occidentale et la chrétienté orientale, qui se désignera elle même comme "orthodoxe", c'est à dire "ayant conservé la juste manière de glorifier Dieu". Les raisons de cette séparation sont théologiques, mais surtout politiques, notamment la réaction à l'importance croissante du pouvoir temporel du pape.
L'histoire récente a laissé des traces profondes au sein des Eglises orientales. Beaucoup d'orthodoxes se sont retrouvés en diaspora en Occident, tandis que d'autres ont subi l'ère communiste, avec son cortège de vexations. En raison de ces parcours différents, un orthodoxe parisien n'aura pas nécessairement les mêmes références que son coreligionnaire moscovite! De plus, les Eglises d'Europe de l'Est sont dans des situations très diverses selon les pays. Certaines sont très proches de l'Etat, d'autres pas du tout. Le monde orthodoxe est loin d'être aussi uni qu'il peut paraître.
Les Eglises orthodoxes ont été parties prenantes du mouvement oecuménique dès ses débuts. Elles se sont également rapprochées de l'Eglise catholique romaine. Elles ont pourtant souvent été mal comprises, au point de se sentir mises à part et systématiquement minorisées.
Ces incompréhensions ont créé des tensions, qui ont été jusqu'à conduire certaines Eglises orthodoxes à envisager de se retirer du Conseil Oecuménique des Eglises (COE). Pour tenter d'y remédier, une commission spéciale a été créée qui, au terme d'un travail approfondi, a publié un ensemble de recommandations visant à mieux respecter les différentes sensibilités. Ces recommandations portent notamment sur la manière de prendre des décisions, la manière de célébrer ensemble, ou encore les différentes façons pour une Eglise de se rattacher au COE.
La réunion plénière de la commission de Foi et constitution du COE, qui se tient à Kuala Lumpur du 28 juillet au 6 août, est une bonne occasion de faire le point.
Des voix qui se font entendre
A la question "les voix orthodoxes sont-elles aujourd'hui entendues, notamment ici, au sein de Foi et constitution?", nos interlocuteurs ont répondu unanimement par l'affirmative, et s'accordent à voir une évolution frappante en terme de nombre de prises de paroles. Ils l'attribuent principalement aux travaux de la commission spéciale, qui ont donné confiance aux Eglises orthodoxes, en particulier sur le fait qu'elles ne risquaient plus d'être liées contre leur gré par des décisions prises par les organes du COE dans lesquelles elles auraient été minoritaires. En effet le modèle de prise de décision qui devrait s'appliquer dès l'Assemblée du COE à Porto Alegre en 2006, est basé sur la recherche d'un consensus, plutôt que sur un système majoritaire qui fait toujours des perdants.
"Pour la première fois, dans mon expérience, les voix orthodoxes sont très constructives, et largement prises en considération, notamment dans la discussion sur le baptême ou celle sur l'ecclésiologie", nous a déclaré le métropolite Gennadios de Sassima, du patriarcat oecuménique de Constantinople, qui est vice-modérateur de la commission Foi et constitution. "Lors d'une réunion préparatoire, j'ai prié les orthodoxes de prendre une part plus active aux débats, et ils l'ont fait" a-t-il ajouté.
Le père Heikki Huttunen, qui est prêtre orthodoxe dans une paroisse en Finlande, est plus réservé: "Nous nous écoutons les uns les autres, c'est certain. Mais je ne suis pas sûr que nous nous comprenions." "Cela soulève une question de méthode" dans le travail de Foi et constitution, ajoute-t-il, en remarquant que les interventions orthodoxes sont souvent dans une position défensive, plutôt que d'avoir l'initiative d'une expression créative. "Nous devons sortir d'une approche quasi juridique du travail théologique" et "bâtir des ponts entre le langage canonique et la réalité spirituelle des gens."
Quand l'éthique et les modes de vie font problème
Durant les plénières, plusieurs interventions de délégués orthodoxes ont fortement mis l'accent sur les questions que posent pour eux l'évolution des modes de vie, en particulier la reconnaissance croissante de l'homosexualité en Occident. Ainsi le métropolite Bishoy de Damiette, représentant l'Eglise orthodoxe copte, qui a pris la parole dans le cadre de la discussion sur "la nature et la mission de l'Eglise", pour dire notamment: "Selon les Ecritures, saint Paul a averti que l'homosexualité était un grand péché. Il s'ensuit que le verset 'Accueillez-vous les uns les autres (Rm 15.78, ce verset servait de thème à la conférence NDR)' n'est pas applicable à des homosexuels qui ne se repentiraient pas."
Cet avis est loin d'être partagé par tous les orthodoxes présents. Pour les uns, avant de prononcer des paroles définitives, il faut commencer par admettre que l'homosexualité est une réalité, qu'elle existe au quotidien. Les autres se déclarent surpris que cette question émerge à ce moment de la discussion, plutôt que dans le débat sur la "nature humaine" (anthropologie théologique).
Le père Huttunen souhaite ardemment que ce sujet ne devienne pas un "status confessionis", une position de principe sur laquelle aucune discussion n'est possible. A son avis, l'enjeu n'est pas de maintenir la "pureté de l'Eglise", mais de prendre la Bible au sérieux, ce qui pose toute la question de son interprétation aujourd'hui.
"Cela ne peut se faire qu'en revisitant toujours à nouveau notre lecture de la Bible, a la manière dont l'ont fait les Pères de l'Eglise", nous a dit Anastasia Vassiliadou, une jeune théologienne orthodoxe grecque. "Ils ont interprété la Bible pour leur temps et nous devons faire de même. On peut figer les Pères de l'Eglise en une 'nouvelle Bible', mais on peut aussi lire l'esprit des Pères". Et elle conclut: "Il ne faut pas oublier le but de l'Eglise: sauver le peuple et le monde. C'est l'essentiel. L'Eglise est là pour le salut du monde, pas pour son propre salut!"
Célébrer ensemble
La tradition liturgique orthodoxe est riche de symboles qui peuvent paraître étranges aux chrétiens occidentaux. A l'inverse les pratiques cultuelles de certaines Eglises, notamment celles issues de la Réforme, sont si loin des habitudes orientales qu'un orthodoxe peut avoir de la peine à s'y sentir à l'aise. Parmi les recommandations de la commission spéciale, l'une concerne les célébrations en commun, et propose notamment que l'on laisse plus de place, dans les rassemblements oecuméniques, a des offices proprement confessionnels, auxquels les membres d'autres traditions seraient invités: Une occasion de se plonger dans d'autres traditions, de les découvrir de l'intérieur.
Les participants orthodoxes à la rencontre de Foi et constitution ont vivement regretté l'absence de tels offices durant cette session, même s'ils ont reconnu et apprécié l'effort fait pour préparer des recueillements interconfessionnels, rassemblant des éléments tirés de différentes traditions.
Autres religions, un dialogue nécessaire
La plupart des Eglise orthodoxes vivent dans des contextes multi-religieux. Plusieurs d'entre elles sont minoritaires dans des pays à majorité non chrétienne, par exemple en Egypte (coptes) ou ailleurs au Moyen Orient. Cela les rend particulièrement sensibles à la nécessité de développer un dialogue avec les autres religions. Pour Anastasia Vassiliadou, "le dialogue interreligieux ne vise pas seulement à entretenir de bonnes relations avec d'autres religions: il a un impact direct sur notre foi." Elle estime par conséquent qu'il faut intégrer la question interreligieuse dans les différentes études de Foi et constitution. La définition de l'activité missionnaire de l'Eglise doit également être repensée.
Exigence de précisions
Quel est l'apport spécifique des Eglises orthodoxes au mouvement oecuménique?
Pour le métropolite Gennadios, les orthodoxes ont depuis bien des années contribué à nourrir la réflexion théologique de Foi et constitution. Ils ont notamment apporté toute leur réflexion sur le rôle du Saint Esprit.
"Les orthodoxes apportent une exigence, ils demandent de préciser les notions, d'aller au bout des choses", ajoute le père Huttunen.
L'apport de l'Eglise orthodoxe russe s'inscrit dans cette perspective. Ainsi l'évêque Hilarion, évêque de Vienne et de l'Autriche, l'un des représentants de cette Eglise, a-t-il insisté sur le fait qu'il "faut prendre plus au sérieux la tragédie de la division entre chrétiens". Il a également relevé de nouvelles divisions, non pas entre les Eglises, mais au sein même des Eglises, entre les courants traditionnels et les courants libéraux.
Les conclusions de la commission spéciale initiée à la demande des orthodoxes comptent au nombre des apports de l'orthodoxie au mouvement oecuménique. Elles proposent un réel changement, qui devrait permettre au COE d'être encore plus oecuménique.
Enfin, conclut Anastasia Vassiliadou, "ils apportent la richesse de leur tradition. Comme les autres, il faut qu'ils participent pleinement au mouvement oecuménique. Qu'ils y apportent et qu'ils en tirent quelque chose. Qu'ils mettent le mouvement oecuménique au défi de ne pas choisir la voie de la facilité, mais de prendre les choses honnêtement et avec sérieux."
* Olivier Schopfer est un pasteur réformé Suisse. Il travaille comme responsable web au Conseil Oecuménique des Eglises, dans le cadre de l'équipe d'information au public.