1848: toujours d'actualité ?

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Glicherie
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1848: toujours d'actualité ?

Message par Glicherie »

Voilà une sainte lecture que vous avez probablement tous déjà faite, mais à laquelle je vous invite de nouveau, avec ce débat: 1848, l'encyclique est elle toujours d'actualité ? Percevez vous les menaces hérétiques contre la Sainte Foi Orthodoxe ? Recevez vous le papisme comme une hérésie ?


Lettre encyclique de l’Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique à tous les chrétiens orthodoxes
(1848)

À TOUS NOS CHERS ET TRÈS-AIMÉS FRÈRES EN L'ESPRIT-SAINT VNÉRABLES ÉVÊQUES DE TOUS PAYS,
À LEUR PIEUX CLERGÉ ET À TOUS LES ORTHODOXES,
ENFANTS FIDÈLES DE L'ÉGLISE UNE, SAINTE, CATHOLIQUE ET APOSTOLIQUE,
FRATERNEL SALUT EN L'ESPRIT-SAINT ET BÉNÉDICTION DIVINE !

Article 1
II importerait que le saint et divin enseignement évangélique de notre rédemption soit par tous pareillement prêché dans son intégrité et reçu avec foi, jusqu'à la fin des temps, dans cette pureté dans laquelle notre Sauveur, qui s'est volontairement « abaissé » prenant « l'apparence d'un serviteur », et est descendu du sein de Dieu le Père, l'a révélé à ses divins et saints disciples ; pureté dans laquelle ces témoins oculaires ont annoncé, telles des trompettes sonores, cet en-seignement à l'univers entier, car « leur voie s'est répandue sur la terre entière et leurs paroles ont coulé jusqu'aux confins de l'univers » ; il importerait enfin que cet enseignement soit prêché dans la forme immuable qu'ont reçue les très grands et nombreux Pères de l'Église Catholique universelle qui nous l'ont transmis lors des Conciles et dans leurs écrits.

Mais l'esprit malin, ennemi traditionnel du salut de l'homme, comme jadis dans l'Éden, prenant le masque d'un conseiller bienveillant a amené l'homme à transgresser le commandement manifeste de Dieu ; de même dans cet Éden spirituel qu'est l'Église de Dieu, continue-t-il à abuser les hommes en leur suggérant des pensées malignes et impies et, se servant d'eux comme d'instruments, il distille le poison de l'hérésie dans les flots purs de la doctrine orthodoxe, et de ces coupes couvertes en apparence d'or évangélique, il étanche la soif d'une foule de personnes. Il l'étanche à ceux qui, par simplicité, mènent une vie inconséquente et ne s'attachent pas d'autant plus fermement au message reçu (Hébr. 2 :1) ni à ce que leurs pères leur ont appris (Deut. 32 :7), conformément à l'Évangile et à tous les anciens Pères, ceux qui ne considèrent pas suffisantes pour le salut de leur âme les paroles écrites et non écrites du Seigneur et les témoignages de t'Église, mais, courant après les nouveautés impies comme s'il s'agissait de nouveaux atours, reçoivent la doctrine évangélique sous une forme totalement altérée.

Article 2
Et c'est ainsi qu'apparurent des hérésies variées et monstrueuses que, dès son berceau» l'Église catholique s'étant revêtue de toutes les armes de Dieu et s'armant du glaive de l'Esprit qui est la parole de Dieu (Eph. 6 :17) dut combattre et vaincre. Elle les a toutes vaincues jusqu'à présent, elle les surmontera toujours avec gloire dans les siècles et elle apparaîtra, après chacune de ses victoires, chaque fois plus lumineuse et plus puissante.

Article 3
Or, parmi les hérésies, certaines ont complètement disparu, d'autres tendent à disparaître ou ont perdu de leur vigueur, d'autres encore fleurissent avec plus ou moins de bonheur jusqu'au moment de leur chute définitive : certaines, enfin, réapparaissent afin de parcourir à nouveau leur cycle complet de la naissance à l'extinction. Misérables spéculations de misérables humains, elles tombent inévitablement un jour, même s'il leur arrive de durer mille ans, car elles sont, en même temps que leurs promoteurs, foudroyées par l'anathème des sept Conciles Œcuméniques. Seule l'Orthodoxie de l'Église Catholique et Apostolique inspirée par la parole vivante de Dieu, demeurera éternellement selon la promesse infaillible du Seigneur : Les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre elle (Mat. 16 :18). C'est-à-dire que, selon l'explication des Pères, quoi que les bouches des impies et des hérétiques puissent répandre — horreur et interdictions ou bien paroles doucereuses ou persuasives, — elles ne l’emporteront pas sur la doctrine paisible et sainte de l'Orthodoxie. Mais pourquoi cependant les méchants réussissent-ils tout ce qu'ils entreprennent (Jér. 12 :1), et les impies se glorifîent-ils et s'élèvent-ils comme les cèdres du Liban(Ps. 36 :35), pourquoi induisent-ils en tentation ceux qui servent paisiblement Dieu ? La raison en est impénétrable et la sainte Église prie quotidiennement que cette écharde dans la chair, cet ange de Satan, s'éloigne d'elle, mais elle entend sans cesse la voix du Seigneur lui dire : Ma grâce te suffît ; c'est dans l'infirmité que Ma force s'accomplit : c'est pour-quoi elle préfère se glorifier de ses faiblesses, afin qu'habite en elle la puissance du Christ (2 Cor. 11 :9) et que ceux qui sont éprouvés puissent se révéler (Héb. 2 :1).

Article 4
Parmi les hérésies qui se sont répandues, selon les desseins que Dieu seul connaît, sur la plus grande partie de l'Univers, émergeait jadis l'arianisme. De nos jours c'est le papisme. Mais ce dernier, de même que le premier qui a com-plètement disparu (et bien qu'il soit encore vigoureux), ne tiendra pas, il passera et s'effacera et une voix forte venue du ciel dira de lui : il a été précipité (Apoc. 12 : 10).

[/i]Article 5[/i]
La doctrine nouvelle voulant que « l'Esprit-Saint procède du Père et du Fils » est inventée contrairement à la parole claire et formelle de notre Seigneur : qui procède du Père (Jn 15 :26) et contrairement à la confession de toute l'Église catholique confirmée par les sept Conciles Œcuméniques dans ces paroles : et qui procède du Père (Symbole de la Foi) ;
1. — Cette doctrine transgresse le témoignage confirmé par l'Évangile de l'émanation d'un seul principe {enikin) mais diversement {eteroeidi) des hypostases divines de la Sainte Trinité.
2. — Elle implique des rapports hétérogènes et inégaux entre ces hypostases de même puissance et dignes d'une même adoration en les confondant ou les mêlant.
3. — Elle présente comme imparfaite, obscure et non satisfaisante la confession adoptée jusqu'alors par l'Église Une, Sainte, Catholique et Apostolique.
4. — Elle rabaisse les saints Pères du Premier Concile Œcuménique et du Second de Constantinople, en impliquant que ceux-ci auraient exposé de manière imparfaite renseignement relatif au Fils et au Saint-Esprit en passant sous silence une si importante particularité des deux hypostases divines, alors qu'il était néces-saire d'exposer tous les attributs divins pour lutter contre les ariens et les macédo-niens.
5. — Elle offense les Pères des Troisième, Quatrième, Cinquième, Sixième et Septième Conciles Œcuméniques qui ont proclamé devant tout l'Univers le divin Symbole de la Foi, parfait et complet en tout point, et qui ont, pour eux-mêmes et pour tous les autres, interdit sous peine d'anathèmes irrévocables, toute addition ou soustraction, toute modification ou transposition, ne fût-ce que d'un iota ; alors qu'il a fallu (selon la doctrine catholique romaine) rectifier et compléter ce Symbole et altérer ainsi tout renseignement théologique des Pères Œcuméni-ques, puisque un nouvel attribut disrinctif serait apparu à l'intérieur des trois hy-postases de la Sainte Trinité.
6. — Elle s'est tout d'abord glissée dans les Églises d'Occident comme un loup déguisé en agneau. Nous voulons dire par là qu'elle ne s'est pas manifestée sous le nom de « procession » {tis ekporeuseos) selon le terme grec utilisé dans l'Évangile et le Symbole mais d'« envoi » {tis apostolis) ainsi que l'expliquait à Maxime le Confesseur le pape Martin pour se justifier auprès de lui et ainsi que l'avait fait Anastase, bibliothécaire de Jean VIII.
7. — Avec une audace grossière et inconcevable jusqu'alors, elle a touché au Symbole même de notre foi et altéré ce dépôt commun du christianisme.
8. - Elle a introduit des troubles considérables dans la vie paisible de l'Église en divisant les nations.
9. - Elle a été publiquement réprouvée à sa première apparition par deux papes d'éternelle mémoire, Léon III et Jean VIII ; ce dernier, dans sa lettre au bienheureux Photius, a même traité de complices de Judas ceux qui, les premiers, l'avaient introduite dans le Symbole.
10. - Elle a été condamnée par plusieurs saints Conciles des quatre patriarches orientaux.
11. — Elle a été frappée d'anathème en tant qu'innovation et addition au Symbole lors du (prétendu) Huitième Concile Œcuménique, tenu à Constantinople dans le but de réconcilier les Églises d'Orient et d'Occident.
12. —À peine avait-elle fait son apparition dans les Églises d'Occident qu'elle engendra immédiatement les pires engeances ou introduisit à sa suite peu à peu d'autres innovations qui, la plupart du temps, contredisaient les préceptes de notre Seigneur clairement exprimés dans les Évangiles et que ces mêmes Églises observaient jusqu'alors scrupuleusement ; ainsi en était-il, par exemple, de l'aspersion au lieu de l'immersion, de la privation du Saint Calice pour les fidèles et de la communion sous la seule espèce du pain, de l'utilisation d'hosties azymes au lieu de pain levé, de l'omission de l'invocation du Saint Esprit lors de la Liturgie. Innovations qui transgressaient les antiques rites apostoliques de l'Église catholique comme, par exemple, de ne pas oindre du Saint Chrême les petits enfants après le baptême et de ne pas leur accorder la Communion, d'interdire le Sacerdoce aux hommes mariés, de reconnaître dans le pape une personne infaillible et le vicaire du Christ, etc. Ainsi cette doctrine a détruit tout l'antique rituel des Apôtres, elle a aboli la quasi-totalité des sacrements et des institutions ecclésiales que conservait l'antique, sainte et orthodoxe Église romaine qui était alors le membre le plus digne de l'Église Sainte, Catholique et Apostolique.
13. — Elle a amené les théologiens occidentaux, ses défenseurs, faute de trouver des appuis dans les Ecritures ou chez les Pères, à recourir à d'innombrables sophismes ; non seulement à des exégèses erronées des Ecritures que l'on ne saurait trouver chez aucun des Pères de la Sainte Église Catholique, mais encore en l'altération des textes sacrés et intangibles des divins Pères d'Orient et d'Occident;
14. - Elle a paru étrange, inouïe et blasphématoire à d'autres communautés chrétiennes qui, avant son apparition, avaient été, pour de justes raisons, excommuniées depuis des siècles de l'Église Catholique.
15. - Elle n'a pas encore pu alléguer, malgré les efforts de ses défenseurs, la moindre preuve tant soit peu convaincante et fondée tirée des Saintes Écritures ou des Pères contre une seule des preuves que nous produisons.
Dans sa nature et dans son essence même une telle doctrine présente tous les symptômes d'un enseignement hétérodoxe. Et attendu que tout enseignement erroné concernant le dogme de l'Église Catholique sur la Sainte Trinité, sur l'origine des hypostases divines, de même que sur la procession du Saint Esprit est et doit s'appeler hérésie, de même, ceux qui adoptent un tel enseignement, sont et s'appellent hérétiques selon la décision même de saint Damase, pape de Rome : « Celui qui pense sainement sur le Père, mais a une opinion erronée sur le Saint Esprit, est un hérétique » {Confession de la Foi Catholique, envoyée par le pape Damase à l'évêque de Thessalonique Paulin).

Pour toutes ces raisons, l'Église Une, Sainte, Catholique et Apostolique, suivant en cela les saints Pères d'Orient et d'Occident, annonce aujourd'hui conciliairement, de même qu'elle le fît jadis du temps de nos Pères, que cette innovation doctrinale faisant procéder l'Esprit Saint du Père et du Fils est par son essence même une hérésie, et que ses partisans, quels qu'ils soient, des héréti-ques selon la décision formufée en Concile par le saint pape Damase. Les com-munautés qu'ils forment sont des communautés hérétiques et toute communion spirituelle ou religieuse des enfants orthodoxes de l'Église catholique avec eux est illicite, principalement en vertu du canon sept du Troisième Concile Œcuménique.

Article 6
Cette hérésie avec, comme nous l'avons dit, une foule d'autres innovations qui lui sont liées apparut vers le milieu du 7ème siècle. D'abord inconnue et anonyme, elle se propagea secrètement et sous différentes formes dans les diocèses de l'Occident européen durant quatre ou cinq siècles et finit par l'emporter sur l'orthodoxie de ces pays grâce à l'incurie des pasteurs d'alors et de la protection des autorités civiles. Peu à peu elle égara non seulement les Eglises jusque-là orthodoxes d'Espagne, mais encore celles de Germanie, de Gaule et même d'Italie dont l'Orthodoxie rayonnait jadis dans le monde entier. Nos saints Pères, tels Athanase le Grand et le divin Basile, communiquaient fréquemment avec certaines d'entre elles ; leur union et leur relation avec nous permirent de conserver intacte la doctrine de l'Église Catholique et Apostolique Jusqu'au Septième Concile Œcuménique. Lorsque, par la convoitise de l'ennemi de tout bien, les nouveautés relatives à la doctrine saine et orthodoxe sur le Très-Saint-Esprit (contre lequel le blasphème selon la parole du Seigneur ne sera point pardonné aux hommes ni dans ce siècle, ni dans le siècle à venir (Mat. 12 :31-32), les nouveautés successives touchant aux mystères divins, tout spécialement au sacrement du salutaire Baptême, à la sainteté de la Communion et du Sacerdoce, lorsque toutes ces inepties venant les unes après les autres conquirent l'antique siège de Rome lui-même, cette hérésie, ayant acquis une célébrité certaine au sein de l'Église, se revêtit du vocable caractéristique de « papisme ».

En effet, si au début, parmi les évêques de Rome, appelés papes, certains, tels Léon III et Jean VIII (que nous avons déjà mentionnés) se sont bien élevés contre l'innovation et l'ont condamnée à la face de l'Univers entier (l'un par ses fameuses tables d'argent, l'autre par sa lettre au bienheureux Photius lors du (prétendu) Huitième Concile Œcuménique et par sa lettre à Sphendopulchre au sujet de Méthode, évêque de Moravie), la plupart de leurs successeurs furent séduits par les prérogatives, contraires aux canons des Conciles, que cette hérésie leur fournissait pour dominer les Églises de Dieu, er ils y trouvèrent de grands avantages humains et de grands bénéfices. Ayant inventé la monarchie au sein de l'Église conciliaire, le monopole quant à la répartition des dons du Saint Esprit, ils ont non seulement altéré le culte antique qui existait auparavant chez eux, s'étant par de telles innovations retranchés du reste de l’antique société anthentiquement chrétienne, mais encore ils ont tenté, non sans subterfuges honteux ainsi que nous l'apprend une Histoire véridique, d'entraîner dans leur apostasie contre l'Orthodoxie les quatre autres patriarcats et d'assujettir ainsi l'Église catholique aux volontés et aux ordres d'un homme.

Article 7
Nos prédécesseurs et Pères d'éternelle mémoire, voyant l'antique doctrine évangélique foulée aux pieds et la tunique sans couture du Christ déchirée par des mains impies, mus par un amour paternel et fraternel pleuraient la perte de tant de chrétiens pour qui le Christ était mort. Mais cela ne les empêchait aucunement de déployer beaucoup d'effort et de zèle, conciliairement et à titre individuel, afin d'unir à nouveau, autant que faire se pouvait, ce qui avait été séparé, tout en préservant la doctrine orthodoxe de l'Église sainte et catholique : tels d'habiles chirurgiens, ils essayaient d'un commun effort de guérir le membre souffrant, tout en supportant quantité d'afflictions, d'outrages et de persécutions, avec pour unique souci d'éviter que le corps du Christ ne fût divisé, que ne fussent foulées les règles des saints et divins Conciles. Mais, comme le témoigne l'histoire, l'Occident s'obstina dans son erreur. Et nos Pères de glorieuse mémoire purent se convaincre de la justesse des paroles de notre Père parmi les saints Basile le Grand qui, de sa propre expérience disait des évêques d'Occident, et tout spécialement du pape de son époque : « Ils ne connaissent pas la vérité et ne désirent pas la connaître ; ils entrent en lutte contre ceux qui la leur font connaître et consolident par eux-mêmes l'hérésie » (à Eusèbe, évêque de Samosaie — Lettre 239) ; et ainsi, après une première admonestation puis une seconde, constatant leur obstination dans l'erreur, ils secouèrent la poussière de leurs chaussures et, les désavouant, les « livrèrent » à leur « esprit inepte » (attendu que « la guerre est préférable à une paix qui nous sépare de Dieu » ainsi que l'écrivait notre Père parmi les saints Grégoire au sujet des ariens). Depuis lors, il n'y a plus aucune communion spirituelle entre eux et nous, car ils ont, de leurs propres mains, creusé l'abîme profond qui les sépare de l'Orthodoxie.
Jean-Serge
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Belle lecture

Message par Jean-Serge »

Beau texte en vérité.... La situation n'ayant que peu changé depuis je ne vois pas pourquoi il ne serait plus d'actualité...

Une question d'ordre pratique : les choses ayant le plus de valeur étant la Bible, la Tradition, les écrits des Pères et les 7 1er Conciles, quelle valeur accorde-t-on à une encyclique d'un point de vue "légal"?
Priidite, poklonimsja i pripadem ko Hristu.
Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

Les sources de la Révélation sont la Tradition, l’Écriture sainte, les décisions des Conciles œcuméniques et les écrits des Pères. L’Église orthodoxe a produit une énorme quantité de textes tout au long de son histoire, et ils ne sont pas seulement dogmatiques, mais aussi canoniques et liturgiques. Et quand les évêques veulent s’exprimer, ils rédigent des textes, de préférences synodaux. Ces textes portent des noms très variables, analogue à la catégorie “Encyclique” de l’Église catholique (en fait “encyclique” est un mot grec qui signifie “circulaire”). Toutefois pratiquement tout ce dont nous avons besoin se trouve dans les écrits de l’époque patristique : dogmatiques, liturgiques et canoniques. Il faut aussi se souvenir que "Père de l'Église" n'est pas une profession, c'est un titre que l'Église donne a posteriori à certains écrivains dont elle a "reçu" les œuvres, mais qui parfois ont dû durant leur vie soutenir un long combat, parfois jusqu'au martyre, tel saint Maxime le Confesseur.
Jean-Louis Palierne
paliernejl@wanadoo.fr
Antoine
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Inscription : mer. 18 juin 2003 22:05

Message par Antoine »

Glicherie, l'encyclopédie rédigée lors du concile de Constantinople d’aout 1895 montre que sur le fond l'Orthodoxie n'a rien changé de ses positions. Le ton employé de nos jours est sans doute plus "diplomatique " pour ne pas dire édulcoré, mais le "Document de l'Assemblée extraordinaire jubilaire de l'Église orthodoxe russe sur le dialogue oecuménique " publié en aout 2000 (dont vous trouverez certains extraits à la rubrique "Mariage, vie de couple sexualité... ") reprend le même grief des innovations dogmatiques et canoniques romaines contraires à la foi de l'Eglise et qui rendent le catholicisme romain coupable de schisme et d'hérésie.
Ces textes sont toujours d'actualité et le resteront tant que Rome n'aura pas renoncé à ses erreurs.


TEXTE

A nos très saints et très aimés de Dieu frères en Christ les Métropolites et les Evêques, à leur clergé saint et vénérable et à tous les laïcs pieux et orthodoxes du saint trône apostolique et patriarcal de Constantinople.
"Souvenez-vous de vos conducteurs qui vous ont annoncé la parole de Dieu; considérez quelle a été la fin de leur vie et imitez leur foi. Jésus-Christ est le même hier, aujourd'hui et pour l'éternité." Hebr.I3,7.

1.- Toute âme pieuse et orthodoxe animée d'un zèle sincère pour la Gloire de Dieu ressent une tristesse et une douleur profonde de voir que l'ennemi du Bien, celui qui, dès l'origine, par jalousie du salut de• l'homme,
fut meurtrier, ne cesse jamais de semer l'ivraie dans le champ du Seigneur pour y étouffer le bon grain. C'est lui qui fut, dès les premiers temps, l'auteur de ces hérésies, semblables à de l'ivraie qui sont apparues dans l'Eglise de Dieu et qui toujours nuisent au salut de l'humanité en Christ. C'est avec justice que ces hérésies, comme de mauvaises herbes ou des membres gangrenés ont été ôtées et séparées du Corps sain qu'est l'Eglise Orthodoxe universelle du Christ.
Ainsi en ces derniers temps le Malin a égaré, en Occident, loin de l'Eglise Orthodoxe du Christ des nations entières pour avoir inspiré aux évêques de Rome des pensées d'une arrogance folle et des innovations contraires aux Canons de l'Eglise et à l'Evangile. Mais il a fallu encore que les papes de Rome aient cherché, par des tentatives d'union, déterminées mais sans jugement, à plier à leur fantaisie et à soumettre à leurs erreurs l'Eglise Catholique du Christ qui poursuit sa marche, inébranlable, dans l'orthodoxie de la foi transmise par les Pères Saints.
2°- Ainsi S.S. e pape de Rome Léon XIII, pour son jubilé épiscopal, a publié au mois de Juin de l'an de grâce I895 une lettre encyclique adressée aux chefs d'Etat et aux nations du monde entier où il invite en particulier n otre Eglise Orthodoxe, Catholique et Apostolique à s'unir au trône papal. Il y soutient
que la seule voie pour atteindre à une telle union est que l'Eglise Orthodoxe le reconnaisse comme souverain pontife, comme la plus haute autorité en matière spirituelle et temporelle, comme unique représentant du Christ sur la terre et comme dispensateur de toute grâce.
3°- Sans aucun doute, le cœur de tout chrétien doit être rempli du désir de l'union des Eglises; et le monde orthodoxe tout particulièrement, inspiré du véritable esprit de piété et considérant le dessein divin de l'établissement de l'Eglise par le Dieu-Homme, notre Sauveur Jésus-Christ, souhaite vivement l'unité des églises dans la foi une de la doctrine apostolique transmise par les Pères "Jésus-Christ lui-même étant la pierre d'angle."
C'est pourquoi notre Eglise, dans ses offices, prie chaque jour le Seigneur de rassembler les dispersés et de réunir ceux qui sont égarés hors du chemin de vérité, de la seule voie conduisant au salut de tous, le Fils Unique et Verbe de Dieu, Notre Seigneur Jésus-Christ. C'est dans cette espérance que notre Eglise orthodoxe du Christ est toujours prête à accueillir toute proposition d'union à la condition expresse que l'Evêque de Rome abandonne définitivement et totalement toutes les nombreuses et diverses innovations contraires à l'Evangile que de sa seule autorité il a imposé à son église et qui ont provoqué la triste division des Eglises d'Orient et d'Occident; ainsi qu'il revienne à l'enseignement fondamental des sept saints conciles œcuméniques dont l'autorité est universelle et perpétuelle dans l'Eglise du Christ parce qu'ils y ont été assemblés dans l'Esprit Saint, en présence des représentants de toutes les saintes Eglises de Dieu, pour affirmer la règle de la foi orthodoxe contre les hérétiques.
C'est ce que l'Eglise Orthodoxe, par ses actes et ses lettres encycliques, n'a cessé de demander à l'Eglise papale, lui donnant à entendre clairement et fermement que toute discussion sur l'union serait vaine et vide tant que cette église persévérerait dans ses innovations et aussi tant que l'Eglise orthodoxe serait fidèle aux traditions divines et apostoliques du Christianisme que l'Occident suivait lui aussi à l'époque où il était uni dans un même esprit avec les Eglises Orthodoxe d'Orient.

On voit donc pourquoi, jusqu'à maintenant, nous avons préféré le silence et le refus de prendre en considération l'encyclique papale estimant inutile de parler à ceux qui n'ont pas les oreilles pour entendre. Mais puisque récemment nous avons vu avec étonnement et inquiétude la papauté abandonner la méthode de la discussion et de la persuasion pour prendre aux pièges les fidèles orthodoxes les plus simples et en-voyer des ouvriers de mensonge déguisés en apôtres du Christ, revêtus des habits et des ornements des prêtres orthodoxes, dans le but de faire, par toutes sortes de ruses, des prosélytes, nous avons cru de notre devoir sacré de publier cette lettre patriarcale et synodale pour la sauvegarde de la foi et de la piété orthodoxe, nous rappelant que "si l'observance des canons véridiques est un devoir pour tout homme de bien, elle l'est davantage encore pour ceux que la Providence a jugé dignes de gouverner les affaires des autres." (St. Photios, epist.3)

4°- Comme nous l'avons déjà proclamé, l'Eglise Orthodoxe du Christ, Une, Sainte, Catholique et Apostolique, souhaite vivement la réunion sainte, dans une même foi, des Eglises qui se sont séparées d'elle; mais sans cette unité dans la foi, l'union des églises est quelque chose d'impossible.
Puisqu'une telle unité, de l'aveu même du pape, n'existe pas entre les orthodoxes et les catholiques, on ne comprend pas comment S.S. Léon XIII peut affirmer que l'union véritable peut être réalisée et soutenir sans contradiction, comme il l'a fait dans son encyclique précédente du 30 Novembre I894, qu'une fois l'union réalisée, chaque église pourra conserver ses propres définitions dogmatiques et canoniques même si elles diffèrent de celles de l'Eglise de Rome. N'y a-t-il pas une contradiction manifeste, si dans une même église. quand l'un confesse que le Saint-Esprit procède du Père, l'autre croit qu'il procède du Père et du Fils; quand l'un baptise par la triple immersion, l'autre asperge; quand l'un utilise le pain levé pour la sainte eucharistie, l'autre du pain sans levain; quand l'un donne aux fidèles le calice et le pain, l'autre le pain seulement et ainsi de suite.
Le sens même d'une telle contradiction nous est obscur : le pape agit-il pas esprit - de respect des traditions évangéliques et les reconnaît-il ainsi, fût-ce indirectement, par le - biais d'une concession ? Ou agit-il pour d'autres motifs ?

5°- Quoiqu'il en soit, si l'on veut réaliser concrètement le pieux désir de l'union des Eglises, il faut poser un principe et un fondement commun qui ne saurait être plus solide que l'enseignement de l'Evangile et des sept Conciles Œcuméniques. Revenant à l'enseignement qui était commun aux Eglises d'Orient et d'Occident jusqu'au schisme, il faut rechercher avec un désir sincère de vérité quelle était la foi de l'Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique, qui formait alors en Orient et en Occident un seul corps, afin de garder cette foi intacte et inaltérée. Celui qui préfère la gloire de Dieu à sa propre gloire n'a-t-il pas le devoir absolu et sacré de corriger avec piété ce qui a pu être ajouté et retranché à la foi et ne doit-il pas songer qu'il devra répondre devant le juste tribunal du Christ d'avoir, avec arrogance, perpétué la déformation de la vérité? Nous ne parlons absolument pas ici des différences d'usage dans les saints offices ou dans la musique religieuse, ou dans les vêtements liturgiques, toutes choses qui ont toujours existé et qui ne portent pas atteinte à la substance et à l'unité de la foi; mais il s'agit ici des divergences fondamentales qui engagent le divin dépôt de la foi et les canons transmis par Dieu pour le gouvernement des Eglises. En effet saint Photios nous dit que "lorsque les divergences ne sont pas de foi et ne contredisent pas des règles universellement admises dans l'Eglise, les rites et les usages peuvent varier parmi les peuples et sont laissés au jugement de ceux qui ont le discernement pour apprécier leur justesse et leur conformité aux canons."
6.- Dans cette perspective, pour la cause sainte de l'union, l'Eglise •orthodoxe et universelle du Christ en Orient est prête à accepter de tout cœur tout ce que les Eglises d'Orient et d'Occident confessaient unanimement avant le neuvième siècle, si tant est qu'elle ait modifié ou abandonné quoi que - ce soit par la suite. Si les Occidentaux parviennent à prouver en se fondant sur l'enseignement des Pères saints et des Conciles divinement rassemblés avant le neuvième siècle que l'Eglise de Rome, alors orthodoxe, qui avait juridiction sur l'Occident, lisait avant cette date le Credo avec l'addition du FILIOQUE, utilisait le pain azyme, acceptait la doctrine du feu purgatoire. aspergeait au lieu de baptiser, croyait à l'immaculée conception de la Toujours-Vierge Marie, au pouvoir temporel, à l'infaillibilité et à l'absolutisme de l'évêque de Rome -nous n'avons plus rien à répondre. Mais si, au contraire, il est prouvé comme le reconnaissent certains Latins qui ont. l'amour de la vérité, que l'Église orthodoxe et universelle du Christ garde les doctrines transmises et confessées depuis l'origine, que l'Orient et l'Occident pro fessaient ensemble, jusqu'à ce que l'Église d'Occident les pervertisse par ses innovations diverses, il est clair même pour un enfant que le moyen le plus simple pour réaliser l'union est le retour de l'Église occidentale à son ancienne situation doctrinale et canonique, -car la foi ne saurait changer selon le temps et les circonstances, elle -demeure la même, toujours et partout, comme l'écrit l'Apôtre: "Il y a un seul corps et un seul esprit, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, et parmi tous et en tous." Eph.4,5.

7.- Ainsi l'Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique des sept Conciles Œcuméniques confesse et enseigne fidèlement à l'Evangile que le Saint-Esprit procède du Père, mais en Occident, à partir du IXe siècle, on falsifia le saint credo rédigé et consacré par les Conciles Œcuméniques et on répandit arbitrairement l'idée que le Saint-Esprit procédait aussi du Fils (FILIOQUE). Et certainement le Pape Léon XIII n'est pas sans savoir que son prédécesseur et homonyme, le pape orthodoxe Léon III, le confesseur de l'orthodoxie, fit condamner synodalement en 809 l'addition du FILIOQUE comme contraire à l'Evangile et parfaitement illégitime; et qu'ensuite il fit graver sur deux plaques d'argent, en grec et en latin, le saint Credo de Nicée-Constantinople dans son intégralité et sans altération, ajoutant seulement cette inscription: "Moi Léon, j'ai posé ces plaques par amour et pour la sauvegarde de la foi orthodoxe." Le pape ne peut pas ignorer non plus qu'au cours du Xe siècle ou au début du XIe, cette addition illégitime et contraire à l'Evangile fut insérée dans le Credo à Rome et que, l'Eglise romaine, en persistant uns ses innovations, et en refusant de revenir au dogme des Conciles Œcuméniques, est nécessairement la seule responsable du schisme aux yeux de l'Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique du Christ qui garde ce qu'elle a reçu des Pères et conserve en toutes choses le dépôt de la foi dans son intégralité selon l'injonction de l'Apôtre: "Garde le bon dépôt, par le Saint-Esprit qui habite en nous", "évite les discours vides et profanes et les disputes de la fausse science dont font profession quelques uns qui se sont ainsi détournés de la foi." 2Tim.1,14 ITim.6,20.

8°- L'Eglise, Une, Sainte, Catholique et Apostolique des sept premiers Conciles Œcuméniques baptisait par triple immersion et le pape Pélage dit que la triple immersion est un "commandement du Seigneur". Au XIIIe siècle le baptême par immersion prévalait encore en Occident et les saints fonts baptismaux qui ont été conservés dans les églises les plus anciennes d'Italie l'attestent de manière éloquente. Mais plus tard la papauté admit de son propre chef l'aspersion et voulut s'y tenir, ce qui élargit encore le fossé qu'elle avait creusé. Mais nous orthodoxes, fidèles à la tradition apostolique et à la pratique de l'Eglise des sept Conciles Œcuméniques, "nous tenons bon, selon le mot de saint Basile, et nous luttons pour la confession commune, en gardant précieusement le trésor de la foi droite légué par nos Pères."

9.- L'Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique, des sept Conciles Œcuméniques, suivant l'exemple même de Notre Sauveur, a célébré la sainte et divine eucharistie pendant près de mille ans en Occident comme en Orient avec du pain levé, comme l'attestent eux-mêmes les ,théologiens occidentaux aimant la vérité. Mais la papauté, à partir du XIe siècle, a fait aussi une innovation au sacrement saint et divin de l'Eucharistie en y introduisant du pain sans levain.

IO.- L'Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique des sept saints Conciles Œcuméniques a toujours affirmé • que les saints dons sont consacrés après la prière d'invocation au Saint-Esprit par la bénédiction du prêtre, comme les anciens rituels de Rome et des Gaules peuvent en témoigner. Néanmoins la papauté a là encore innové en affirmant d'une façon arbitraire que la consécration des dons précieux se produisait lorsqu'on prononçait les paroles du Seigneur: "Prenez et mangez, ceci est mon corps" et "Buvez-en tous ceci est mon sang."

11.- L'Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique des sept Conciles Œcuméniques, fidèle au commande-ment du Seigneur "Buvez-en tous" fait communier également les fidèles au saint calice, alors que la papauté, depuis le XIe siècle, a innové en privant les laïcs du saint calice; elle a ainsi transgressé le commandement même du Seigneur et contrevenu à la pratique universelle de l'Eglise et aux nombreuses interdictions formelles des évêques anciens de Rome.
12.- L'Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique des sept Conciles Œcuméniques, marchant sur les traces des Apôtres, de la Tradition et de la Sainte Ecriture, prie et invoque la miséricorde de Dieu pour le pardon et le repos de ceux qui se sont endormis dans le Seigneur. Mais la papauté, à partir du XIle siècle, a inventé et donné comme privilège particulier au pape, une multitude d'innovations, le feu purgatoire, la surabondance des vertus des saints et leur distribution à ceux qui en ont besoin etc…, soutenant encore qu'il existe une pleine récompense pour les Justes avant la Résurrection universelle et le Jugement Dernier.
13.- L'Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique des sept Conciles Œcuméniques enseigne que l'Incarnation surnaturelle du Fils et Verbe de Dieu, Son Incarnation du Saint-Esprit et de Marie la Vierge est SEULE pure et immaculée. Mais la papauté - il y a à peine quarante ans- a introduit une . autre innovation et produit un nouveau dogme, celui de l’immaculée conception de la Mère de Dieu et Toujours Vierge Marie, inconnu dans l'Eglise ancienne et combattu même par la suite par de nombreux théologiens de
la papauté.
I4.- Le pape a passé sous silence 'dans son Encyclique ces différences considérables et fondamentales en matière de foi qui séparent les deux Eglises et dont l'Occident fut pourtant l'inventeur; et il nous présente la question de la primauté du Souverain Pontife pour la principale et même pour la seule cause de la division; il nous renvoie aux sources afin que nous nous livrions à une recherche diligente et que nous déterminions ce que nos pères confessaient et ce que les premiers temps du christianisme nous ont légué. Or, si nous consultons les Pères et les Conciles Œcuméniques de l'Eglise durant les neuf premiers siècles, nous sommes certains que l'évêque de Rome n'a jamais été considéré comme l'autorité suprême et le chef infaillible de l'Eglise, mais que chaque évêque était, à la tête de sa propre église, soumis uniquement aux ordonnances synodales et aux décisions de l'Eglise universelle, qui, elle seule, est infaillible. L'évêque de Rome ne faisait en aucune manière exception à cette règle, comme le montre l'histoire de l'Eglise. Seul Notre Seigneur Jésus-Christ est le maître éternel et le Prince immortel de l'Eglise, car "il est la tête du corps de l'Eglise"Col. 1,18, et qu'Il a dit à Ses divins disciples et apôtres lors de son Ascension dans les cieux: "Voici, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde."
Dans l8 Sainte Ecriture, l'apôtre Pierre -dont les papistes font le fondateur de l'Eglise de Rome en se fondant sur les Pseudo-Clémentines, lettres apocryphes du deuxième siècle- lors du Concile Apostolique de Jérusalem parle en égal avec les autres Apôtres; ailleurs, il est sévèrement réprimandé par l'Apôtre Paul, comme en témoigne 1'épitre aux Galates, 2,II.
En outre les papistes savent très bien eux-mêmes que durant les premiers siècles, le passage de l'Evangile auquel se réfère le Pape: "Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise", est interprété d'une façon toute autre par la Tradition et par l'unanimité des Pères saints. La pierre d'angle sur laquelle le Seigneur a bâti Son Eglise et contre laquelle les portes de l'enfer ne prévaudront pas, c'est métaphoriquement la véritable confession de Pierre, selon laquelle le Seigneur "est le Christ, le Fils du Dieu Vivant." Sur cette confession et sur cette foi repose, inébranlable, l'enseignement salutaire de la prédication évangélique transmise par les Apôtres et leurs successeurs. C'est manifestement ce passage ainsi interprété que l'Apôtre Paul, ravi aux cieux, avait en vue lorsqu'il déclara sous l'inspiration divine: "Selon la grâce que Dieu m'a donnée, j'ai posé le fondement comme un habile architecte, mais un autre bâtit dessus. Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui est en place, à savoir Jésus-Christ."
Dans un autre sens, l'Apôtre Paul dit, dans l'Epitre aux Ephésiens, que les Prophètes et les Apôtres sont ensemble le fondement de l'édification des fidèles dans le Christ, c'est-à-dire les membres du Corps du Christ qu'est l'Eglise: "Ainsi donc vous n'êtes plus des étrangers, ni des gens du dehors, mais vous êtes des citoyens des saints et membres de la famille de Dieu. Vous êtes établis sur le fondement des Apôtres et des Prophètes, Jésus-Christ étant la pierre d'angle." Eph. 2,I9.
Tel étant donc l'enseignement divinement inspiré des Apôtres en ce qui concerne le fondement et le chef de l'Eglise de Dieu, les saints Pères qui s'en tenaient fermement aux traditions apostoliques ne pouvaient imaginer une primauté absolue de l'Apôtre Pierre et des Evêques de Rome; ils ne pouvaient pas donner de ce texte évangélique une autre interprétation, inconnue de l'Eglise, différente de celle qui est véridique et juste. Ils ne pouvaient non plus inventer de leur propre autorité une doctrine nouvelle accordant des privilèges excessifs à l'évêque de Rome comme successeur prétendu de saint Pierre; surtout si l'on sait que l'Eglise de Rome a été fondée non par Pierre -dont le ministère apostolique à Rome est inconnu-mais par Paul, l'Apôtre des Gentils ravi aux cieux dont l'apostolat à Rome nous est parfaitement connu par ses disciples.

15.- Les divins Pères, honorant l'évêque de Rome au seul titre d'évêque de la capitale de l'Empire, lui ont donné une primauté d'honneur, le considérant comme premier parmi les égaux. Ils ont aussi attribué cette primauté à l'évêque de Constantinople, quand cette ville devint capitale de l'Empire romain,' comme en témoigne le vint-huitième me canon du Concile Œcuménique de Chalcédoine, qui dit entre autres: "Nous décidons et décrétons les mêmes choses en ce qui concerne les prérogatives de la très sainte Eglise de Constantinople, la Nouvelle Rome. Les Pères ont à juste titre accordé cette prérogative au trône de l'ancienne Rome parce qu'elle était la capitale impériale. De même, mus par la même considération, les cent cinquante évêques très pieux, ont conféré une prérogative égale au trône de la Nouvelle Rome." Ce canon démontre donc que l'évêque de Rome est égal à l'évêque de Constantinople et à ceux des autres églises : aucun canon, aucun écrit des Pères de l'Eglise ne contient la moindre allusion à une éventuelle primauté de l'Evêque de Rome sur l'Eglise universelle, à une juridiction infaillible sur les évêques des autres églises indépendantes et autonomes ou encore à une succession particulière de l'Apôtre Pierre comme vicaire de Jésus-Christ sur la terre.

I6.- A l'époque des sept Conciles Œcuméniques, chaque Eglise autocéphale d'Orient et d'Occident était totalement indépendante et s'administrait elle-

même. Comme les évêques des Eglises autocéphales d'Orient, les Eglises d'Afrique, d'Espagne, des Gaules, de Germanie et de Grande-Bretagne dirigeaient elles-mêmes, en des conciles locaux, leurs propres affaires; l'évêque de Rome n'avait aucun droit d'intervenir et lui-même, comme les autres, était soumis avec obéissance aux décisions des synodes. Mais, pour les questions importantes nécessitant la sanction de l'Eglise universelle , on réunissait un Concile Œcuménique qui seul était et demeure l'instance suprême dans l'Eglise universelle. Telle était l'ancienne constitution de l'Eglise Universelle. Les évêques étaient indépendants les uns des autres et chacun entièrement libre à l'intérieur de sa juridiction, mais, ils devaient se conformer aux décrets des synodes où, tous, ils étaient égaux.
De plus, aucun d'eux n'a jamais prétendu à un pouvoir monarchique sur l'Eglise entière; si parfois certains évêques de Rome ambitieux ont exprimé des revendications excessives et ont aspiré à un absolutisme inconnu de l'Eglise, ils ont été blâmés par tous. L'affirmation de Léon XIII, selon laquelle avant Photios le Grand, le nom du trône de Rome était saint pour tous les peuples du monde chrétien, que l'Orient et l'Occident étaient absolument soumis à l'évêque de Rome comme successeur légitime de saint Pierre et comme vicaire de Jésus-Christ sur la terre, cette affirmation est donc une erreur manifeste.

I7.- Pendant les neuf siècles des Conciles Œcuméniques, l'Eglise Orthodoxe d'Orient n'a jamais reconnu certaines prétentions excessives à la primauté avancées par les évêques de Rome ni ne s'est jamais soumise à ces derniers, comme l'histoire de l'Eglise en apporte le témoignage évident. L'indépendance de l'Orient à l'égard de l'Occident est clairement montrée parla lettre très significative de Basile le Grand à Eusèbe le saint évêque de Samosate: "Lorsqu'on fait appel à des gens à l'esprit hautain, ils n'en deviennent que plus méprisants. Si le Seigneur a pitié de nous, de quelle autre aide avons-nous. besoin? Mais si la colère de Dieu est sur nous, quelle aide les Occidentaux arrogants pourront-ils nous apporter ? Les hommes qui ne connaissent pas la Vérité ne peuvent supporter de l'apprendre; leurs fausses suspicions les remplissent de préjugés et ils se conduisent aujourd'hui de la même façon que jadis pour Marcellus."
Le vénéré Photios, le saint hiérarque et luminaire de Constantinople, défendit. cette indépendance dans la seconde moitié du IXe siècle et pressentant que bientôt l'Occident ne respecterait plus les constitutions apostoliques et se séparerait de l'Orient orthodoxe, il s'efforça d'abord d'éviter pacifiquement ce danger. Alors l'évêque de Rome, Ni colas 1°, se mêla, au mépris des canons, des affaires de l'Orient et sortant des limites de son autorité, voulut soumettre l'Eglise de Constantinople. C'est ainsi qu'il amena les Eglises au bord du schisme douloureux.
Voilà comment les germes de l'absolutisme papale, semés grâce aux Pseudo-Clémentines, furent cultivés, à l'époque précisément de Nicolas 10, grâce aux pseudo-décrets isidoriens, mélanges de fausses décisions impériales et de lettres controuvrées des anciens évêques de Rome, qui visent à faire croire, au mépris de la vérité historique et de la constitution de l'Eglise,. que dans les premiers temps du Christianisme, on accordait aux évêques de Rome une autorité sans limites sur l'Eglise universelle.

I8.- Nous rappelons ces faits avec une tristesse dans notre cœur d'autant plus grande que la Papauté aujourd'hui, tout en reconnaissant que ces décrets outranciers étaient des faux, rédigés de propos délibéré, refuse pourtant de revenir aux canons et aux règles des Conciles Œcuméniques.
Elle a même, à la fin du XIX° siècle, accru encore le fossé qui sépare la papauté de l'Eglise orthodoxe, en proclamant que l'évêque de Rome est infaillible. L'Eglise du Christ en Orient, orthodoxe et catholique, ne reconnait personne infaillible sur cette terre, à l'exception du Fils et Verbe de Dieu qui s'est incarné d'une façon ineffable. L'Apôtre Pierre lui-même, dont le Pape se prétend le successeur, a renié trois fois le Christ et a été deux fois vivement réprimandé par l'Apôtre Paul pour ne pas avoir suivi correctement la voie de la vérité évangélique. Gal.2,11.
Au IV° siècle le pape Libère souscrivit une confession arienne et au V° siècle Zosime approuva une confession hérétique niant les suites du premier péché. Au VI° siècle le pape Vigil fut condamné par le Cinquième Concile Œcuménique pour ses fausses opinions. Quant à Honorius. au VII° siècle, tombé dans l'hérésie monothélite, il fut condamné comme hérétique par le Sixième Concile Œcuménique et les papes qui lui ont succédé ont reconnu et accepté cette condamnation.
I9.- Tous ces faits furent reconnus des peuples d'Occident, au fur et à mesure que la culture se répandait, et ils commencèrent à protester contre ces innovations et à exiger -comme ce fut le cas au XV° siècle au Concile de Bâle et celui de Constance- le retour à la constitution ecclésiastique des premiers siècles à laquelle, par la grâce de Dieu, les Eglises orthodoxes d'Orient et du Nord, qui seules forment à présent l'Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique du Christ, la colonne et le fondement de la vérité, sont et resteront fidèles.
La même protestation contre la papauté fut élevée
au XVII° siècle par les .savants théologiens gallicans et au XVIII° siècle par les évêques allemands. En notre siècle de science et de critique, la conscience chrétienne s'est dressée contre le nouveau dogme de l'infaillibilité pontificale et ce sont encore les théologiens allemands qui ont protesté en I870. Il en a résulté la formation de la communauté religieuse indépendante des Vieux Catholiques qui ont désavoué la papauté et en demeurent séparés.
20.- C'est donc en vain que l'évêque de Rome nous renvoie aux sources pour que nous y cherchions attentivement ce que croyaient nos Pères d'autrefois et ce qu'est l'héritage des origines du Christianisme. C'est précisément dans ces sources que nous, les orthodoxes, nous puisons les doctrines anciennes et divinement transmises que nous gardons précieusement jusqu'à aujourd'hui; nous n'y voyons nulle part les innovations que l'Occident a introduites tardivement, en des temps d'indigence spirituelle, et que la papauté a adoptées et conserve jusqu'à présent.
Ainsi l'Eglise Orthodoxe d'Orient se glorifie justement dans le Christ d'être l'Eglise des sept Conciles Œcuméniques et des neuf premiers siècles du Christianisme et donc d'être l'Eglise du Christ, Une, Sainte, Catholique et Apostolique, "la colonne et le fondement de la vérité." Quant à l'Eglise Romaine moderne, elle est l'église des innovations, de la falsification des écrits des Pères de l'Eglise, de l'interprétation erronée de la Sainte Ecriture et des décisions des saints Conciles. Ce pourquoi elle a été condamnée et le demeure tant qu'elle persiste dans son erreur, car, comme le disait saint Grégoire le Théologien, "une guerre louable vaut mieux qu'une paix qui sépare de Dieu."

2I.- Telles sont, en résumé, les graves et arbitraires innovations sur la foi et la constitution canonique de l'Eglise que la papauté a introduites et que l'Encyclique de Léon XIII passe volontairement sous silence. Ces innovations qui touchent à des points fondamentaux de la foi et de l'administration de l'Eglise et qui sont manifestement contraires à la situation ecclésiale des neuf premiers siècles, rendent impossible l'union tant désirée des Eglises. Toute âme pieuse et orthodoxe est remplie d'une douleur inexprimable en voyant la papauté persister avec orgueil dans ses erreurs, alors qu'en revenant à sa situation antérieure, celle de l'époque des Sept Conciles Œcuméniques, celle de l'Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique du Christ, elle contribuerait à la réalisation de l'union.

22.- Qu'allons-nous répondre à ce que le pontife romain écrit aux glorieux peuples des Slaves? Personne n'a jamais nié que c'est par la vertu et l'œuvre apostolique de saint Cyrille et de saint Méthode que la grâce du salut est venue à plusieurs peuples slaves : l'histoire témoigne qu'au temps de Photios le Grand, ces Apôtres grecs des Slaves, ces amis intimes de ce divin Père, partis de Thessalonique pour convertir les Slaves, étaient envoyés non par Rome mais par Constantinople, ville où ils s'étaient formés et avaient été moines, au Monastère de saint Polychrone. Ces faits contredisent absolument l'affirmation contenue dans l'Encyclique du Pontife Romain au sujet des relations amicales et de la profonde sympathie qui auraient existé entre les tribus slaves et les évêques de Rome. Même si S.S. le Pape Léon XIII l'ignore, l'histoire nous apprend avec certitude que les saints Apôtres des Slaves ont rencontré une vive opposition dans leur œuvre et même des excommunications venant des Papes et qu'ils furent plus cruellement persécutés par les évêques franks partisans du Pape que par les Païens de ces
régions. S.S. le Pape sait très certainement qu'après la mort de saint Méthode, deux cents de ses plus remarquables disciples, à la suite de nombreuse luttes suscitées par l'opposition papale, furent chasses de Moravie et conduits par la force des armes hors de ce pays, pour se disperser en Bulgarie et ailleurs. Il sait sans doute aussi qu'après l'expulsion du clergé slave le plus savant, le rite oriental et l'emploi de la langue slave, alors .en usage dans la liturgie, furent supprimés et que peu à peu tout vestige d'orthodoxie disparut de ces provinces, tout cela avec la bénédiction et la coopération honteuse des évêques de Rome, peu soucieux de la sainteté et de la dignité épiscopale.
Pourtant, malgré ces traitements arrogants, les Eglises Orthodoxes Slaves, les filles bien-aimées de l'Orient orthodoxe, et en particulier la grande et glorieuse Eglise de Russie, ont été protégées et sauvegardées par la grâce de Dieu; elles ont gardé et garderont jusqu'à la fin des temps la foi orthodoxe et la liberté qui se trouve dans le Christ.
C'est donc en vain que l'Encyclique papale promet aux Eglises slaves prospérité et grandeur, puisque, par la volonté de Dieu, elles jouissent déjà de ces bénédictions s et se glorifient dans le Christ de leur fidélité à l'orthodoxie de leurs Pères.

23.- Tels sont les faits, ils sont prouvés indubitablement par l'histoire de l'Eglise; et c'est guidés par le souci d'accomplir tout notre devoir que nous nous adressons maintenant aux peuples d'Occident qui avec crédulité, par ignorance de la véritable et impartiale histoire de l'Eglise, se sont laissés entraîner loin de nous et ont adhéré aux innovations anti-évangéliques et illégitimes de la Papauté schismatique et délaissé l'Eglise Orthodoxe du Christ, Une, Sainte, Catholique et Apostolique, qui est "l'Eglise du Dieu Vivant, la colonne et le fondement de la vérité", dans laquelle leurs glorieux ancêtres ont brillé par leur piété et l'orthodoxie de leur foi et dont ils ont été les membres fidèles et précieux pendant neuf siècles, suivant avec obéissance ses décisions et marchant sur les traces des Pères et des Conciles Œcuméniques.

24.- Peuples amis du Christ des glorieux pays d'Occident : d'une part nous nous réjouissons de voir que vous avez un zèle réel pour le Christ et que vous êtes guidés par cette juste conviction "que sans la foi du Christ on ne peut plaire à Dieu;" Hebr.11,6 mais d'autre part il est évident pour tout homme de bon sens que la foi salutaire dans le Christ doit être en tout point conforme à l'Ecriture Sainte et aux Traditions Apostoliques, sur lesquelles reposent l'enseignement des Pères divins et celui des sept Conciles Œcuméniques divinement assemblés. Il est tout aussi manifeste que l'Eglise universelle qui seule garde en son sein, intégralement et sans changement, la foi une, le divin dépôt prêché et transmis par les Pères théophores guidés par le Saint-Esprit, est une et identique pour l'éternité et non multiple et changeante au gré des temps. Car les vérités évangéliques ne sont pas susceptibles de modification ou de progrès selon les époques, comme le sont les divers systèmes philosophiques : "Jésus Christ est le même hier, aujourd'hui et pour l'éternité." Hebr.I3,I8.
C'est ce qu'affirmait au V° siècle le très saint Vincent, nourri du lait de la piété reçue des Pères au monastère de Lérins en Gaule, lorsqu'il caractérisait, avec grande sagesse et orthodoxie, le véritable caractère de la foi et de l'Eglise : "Dans l'Eglise Catholique, nous devons surtout nous soucier de conserver ce qui a été cru par tout, en tout temps et par tous. Car cela seul peut être dit vraiment et justement catholique, dans toute la force et la signification de ce mot, qui veut dire "qui comprend tout universellement". Et il en sera ainsi, si nous suivons l'universalité, l'antiquité et le consentement de tous."
Mais, comme nous l'avons dit, l'Eglise Occidentale, depuis le X° siècle et jusqu'à nos jours, a introduit du fait de la Papauté, des doctrines nouvelles, étrangères et hérétiques et s'est ainsi trouvée séparée et éloignée de la véritable et orthodoxe Eglise du Christ. Combien donc, il vous est nécessaire de revenir et de retourner aux doctrines anciennes et inaltérées de l'Eglise afin d'obtenir le salut en Christ que vous désirez tant, vous le comprendrez facilement en lisant avec attention le commandement donné par l'Apôtre Paul qui fut ravi aux cieux, écrivant aux Thessaloniciens : "Frères, demeurez fermes et retenez les instructions que vous avez reçues, soit par notre parole, soit par notre lettre" 2Thes.2.15. Le même Apôtre saint dit aussi aux Galates: "Je m'étonne que vous vous détourniez si promptement de Celui qui vous a appelés par la grâce du Christ pour passer à un autre évangile. Non pas qu'il y ait un autre Evangile, mais il y a des gens qui vous troublent et qui veulent renverser l'Evangile du Christ" Gal.I,6. Evitez cependant ces pervertisseurs de la vérité évangélique : "Eloignez-vous d'eux, car de tels hommes ne servent point ;le Christ Notre Seigneur, mais leur propre ventre; et, par des paroles douces et flatteuses, ils séduisent les cœurs des simples." Dom.16,I8.
Revenez donc maintenant dans le sein de l'Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique de Dieu, qui comprend toutes les saintes Eglises plantées par Dieu comme de riches vignes dans l'ensemble du monde orthodoxe et qui sont inséparablement unies les unes aux autres par la même. foi salvatrice en Christ, dans la paix et dans l'Esprit Saint, afin que le Nom tout honorable et magnifique de Notre Dieu et Sauveur Jésus-Christ, qui a souffert pour le salut du monde, soit aussi glorifié parmi vous.
25.- Quant à nous qui, par la grâce et la volonté miséricordieuse de Dieu, sommes les membres précieux du Corps du Christ, c'est-à-dire de Son Eglise Une, Sainte, Catholique. et Apostolique, gardons fermement la piété de nos Pères telle qu'elle nous a été transmise depuis les temps apostoliques. Méfions-nous des faux-apôtres déguisés en brebis qui tentent de séduire les plus simples d'entre les nôtres par de fausses promesses, autorisant tout pour obtenir l'union à la seule condition toutefois qu'ils reconnaissent le pape de Rome comme chef suprême et infaillible et souverain absolu de l'Eglise universelle, comme seul représentant du Christ sur la terre et source de toute grâce. Nous, au contraire, qui avons été par la grâce et la bonté de Dieu, établis évêques, pasteurs et docteurs des Saintes Eglises de Dieu, "veillons sur nous-mêmes et sur tout le troupeau dont l'Esprit Saint nous a institués les surveillants pour paître l'Eglise de Dieu qu'Il s'est acquise par Son propre Sang" Act.20,28, et conscients que nous devrons en rendre compte, "exhortons-nous réciproque-ment les uns les autres" IThes.5, l l . "Et que le Dieu de toute grâce, qui nous a appelés dans le Christ Jésus à Sa gloire éternelle, nous rende parfaits, forts et inébranlables" IPet.5,10 et qu'Il fasse que tous ceux qui errent loin du troupeau un, saint, catholique et orthodoxe de ses brebis raisonnables, soient illuminés de la lumière de Sa grâce et de la connaissance de la Vérité.

A Lui la gloire et le règne aux siècles des siècles. Amen:
Fait dans le Palais Patriarcal de Constantinople, au Mois d'Août de l'an de grâce I895
ANTHIME de Constantinople, frère bien-aimé et intercesseur dans le Christ Notre Dieu.
NICODEME de Cyzique, frère bien-aimé
PHILOTHEE de Nicomédie
JEROME de Nicée
NATHANAEL de Pruse
BASILE de Smyrne
STEPHANE de Philadelphie
ATHANASE de Lemnos
BESSARION de Durazzo
DOROTHEE de Belgrade
NICODEME d'Elasson
SOPHRONIOS de Carpathe et Cassus
DENYS d'Eleuthéropolis
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