Chypre & uniatisme: tu quoque, fili mihi?

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Jean-Mi
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Chypre & uniatisme: tu quoque, fili mihi?

Message par Jean-Mi »

la gangrène semble ne pas vouloir s'arrêter. Sur l'Athos, la nouvelle ci-dessous doit faire se déchirer nombre d'âmes, de douleur de voir encore la "Tunique sans coûture" souillée par ceux qui en ont reçu la garde, nos évêques.. Que de miel camouflant du fiel dans les textes pondus par cette rencontre où nous n'avons rien à f.. Tout est sur pied d'égalité, toute la folie inventée par ce monde pour ne pas accepter Dieu tel qu'Il S'est donné à nous, en Sa kénose sublime. On veut un dieu qu'on se fabrique à son idée. Et nous, Orthodoxes, on contresigne de telles folies.

encore heureux que la véritable "Lumière du Thabor" reparaît, enfin des bonnes nouvelles des Pères.

(les mises en gras dans le texte sont de moi, pas de l'auteur original, à qui appartient l'article)


Chypre : Le coeur de Nicosie bat au rythme de la rencontre internationale des religieux pour la paix
http://www.catho.be/index.php?id=155&id_news=841

19 Novembre 2008

DEPECHES CATHOBEL - INTERNATIONAL - Chypre


A Chypre, depuis deux jours, sont réunis près de 400 représentants des mondes religieux, politiques et culturels pour la rencontre "Une civilisation de la paix : religions et cultures en dialogue", organisée par la Communauté de Sant'Egidio et l'Eglise orthodoxe de Chypre. Des gestes de réconciliation importants ont été posés.

Pour la première fois, le Patriarche orthodoxe de Chypre, Chrysostomos II a participé à une eucharistie catholique dans l'église Sainte-Croix. Le lendemain, des cardinaux catholiques, Poupard, Hummes, Sepe, ont été accueillis pour la première fois dans une divine liturgie orthodoxe.

Dans cette île divisée depuis 1974, une délégation de chefs religieux a été reçue par le médiateur grec-chypriote et une autre reçue le 18 novembre par le médiateur turc-chypriote : Une délégation a également traversé la ligne verte, le mur qui sépare les deux parties de l'île pour rendre visite à une mosquée et une église arménienne en ruine dans la partie turque.

Mardi, à 14h, Andrea Riccardi, fondateur de Sant'Egidio, a donné une conférence de presse pour un premier bilan de la rencontre. Elle fut suivie d'une conférence de presse d'Ingrid Betancourt, présente à la rencontre, qui est intervenue le matin lors d'une table ronde sur l'Amérique latine. Devant une salle comble, elle a appelé à la construction d'une Amérique latine en paix, qui soit un seul espace territoriale, à l'image de l'Europe. Parfois émue, Ingrid Betancourt a rappelé que c'est une discipline spirituelle et la prière qui l'ont aidée à traverser ces années de détention dans la forêt colombienne. Ces conférences de presse peuvent être suivies en direct sur internet à l'adresse : ht tp : //ww w.santegidio.o rg/index.php?&idLng=1063&pageID=140&pv=1&res=1
Le soir, la rencontre s'est terminée par le traditionnel Appel à la paix lancé depuis le coeur de la vieille ville de Nicosie, sur la place de l'Archevêché.

Appel final de la rencontre des religions et des cultures pour la paix

 « Il n'y a pas de haine, de conflit, de mur, qui puisse résister à la prière, à l'amour patient qui se fait dialogue, au pardon », ont déclaré les représentants des « Religions pour la paix » dans leur message publié au terme de leur assemblée à Chypre. « Il y a trop de souffrance », répètent-ils, pour stimuler à la prière, à la compassion et à l'action pour soulager les souffrances de ce monde.
Les leaders religieux ont remis l'appel à des enfants de différentes nationalités. Les enfants, au nom de toutes les générations, le transmettent aux ambassadeurs et aux autorités, qui représentent les nations du monde entier.

APPEL

Hommes et femmes de religions et cultures différentes, nous nous sommes réunis à Chypre, sur cette île belle et blessée, pour prier, dialoguer, faire grandir une civilisation de paix, dont le monde a besoin pour ne pas devenir inhumain. Ces journées ont été des journées de paix, pleines de confiance que la paix est possible.

Nous vivons un passage difficile de l'histoire. La crise économique qui étrangle le monde ébranle beaucoup de nos certitudes. Beaucoup regardent l'avenir avec pessimisme. Les pays les plus riches donnent la priorité à la tutelle de leurs citoyens. Mais cette crise coûtera cher au grand monde des pauvres. Nous pensons avec inquiétude aux millions de pauvres nouveaux et anciens qui sont victimes d'un marché qui croit être tout-puissant.

En effet, ceux qui souffrent dans notre monde à cause de la guerre, de la pauvreté, de la violence sont bien trop nombreux. On ne peut pas être heureux dans un monde tant éprouvé par la souffrance. On ne peut pas vivre sans compassion. Nous sentons la douleur des peuples otages de la guerre, de ceux qui sont obligés de quitter leur maison à cause de la haine ethnique ou des nationalismes, de ceux qui sont victimes d'un enlèvement ou qui ont disparu. Ceux qui souffrent sont bien trop nombreux.

L'heure n'est pas au pessimisme. Mais il est temps d'écouter la souffrance qui accable tant d'hommes et de femmes et travailler pour fonder un nouvel ordre mondial de paix. La recherche de la justice, le dialogue, le respect des plus faibles sont les instrument pour construire ce nouvel ordre. Mais pour faire cela il y a besoin de plus d'esprit et de plus grande humanité! Un monde sans esprit devient vite inhumain.

Nos traditions religieuses, différentes les unes des autres disent d'une voix forte qu'un monde sans esprit ne sera jamais humain: elles crient que la guerre ne pourra pas piétiner l'esprit et l'humanité; elles demandent la paix. Elles veulent la paix, elles la demandent, elles l'implorent de Dieu dans la prière. Les religions savent que parler de guerre au nom de Dieu est une absurdité et un blasphème. Elles sont convaincues qu'une humanité meilleure ne pourra naître ni de la violence ni du terrorisme. Elles ne croient pas au pessimisme de l'affrontement inévitable entre les religions et les civilisations. Elles espèrent et elles prient pour que les peuples et les hommes construisent entre eux une communauté fondée sur la paix.

Aucun homme, aucun peuple, aucune communauté n'est une île. L'autre, l'amitié, le pardon  et l'aide d'autrui sont indispensables. Nous avons un destin global commun: ou nous vivrons ensemble en paix ou nous périrons ensemble. La guerre n'est jamais inévitable et elle endeuille aussi le coeur du vainqueur.

Il n'y a pas de haine, de conflit, de mur, qui puisse résister à la prière à l'amour patient qui se fait dialogue, au pardon. Le dialogue n'affaiblit pas, au contraire il fortifie. C'est la vraie alternative à la violence. Rien n'est perdu avec le dialogue. Tout peut devenir possible. C'est pour cela que, ici à Chypre, nous prions pour que toute injustice, toute guerre, tout mal soient effacés le plus tôt possible et que les peuples puissent redevenir des frères, à partir de cette île, jusqu'au Moyen Orient à l'Afrique, à l'Amérique Latine et au monde entier. (...)

ctb/cp/zenit
Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

Mon cher Jean-Mi, n'entrez pas non plus dans le jeu de ces officines de propagande. Je vous cite un seul passage de la dépêche de l'agence que vous citez:
Pour la première fois, le Patriarche orthodoxe de Chypre, Chrysostomos II a participé à une eucharistie catholique dans l'église Sainte-Croix. Le lendemain, des cardinaux catholiques, Poupard, Hummes, Sepe, ont été accueillis pour la première fois dans une divine liturgie orthodoxe.
Vous voyez, le seul fait de parler de "patriarche" alors que le titre du primat de Chypre est "archevêque", et ce depuis l'an 431, en dit long sur le sérieux de ces gens. Au fond, l'archevêque de Chypre, les orthodoxes en général, ne sont à leurs yeux que des instruments - même pas des êtres humains, de simples instruments - il ne leur vient pas à l'esprit de prendre le moindre renseignement sur le statut ou l'organisation de leurs interlocuteurs. Certes, être réduit à l'état de chose peut être rageant, mais enfin, il faut aussi voir le niveau abyssal de ces agences de désinformation. Et tout le reste baigne dans la même approximation, le même à peu près: on se doute bien que l'archevêque de Chypre n'a pas concélébré avec les catholiques romains, ni que les cardinaux catholiques romains ont concélébré avec les orthodoxes - le voudraient-ils d'ailleurs qu'ils en seraient incapables, ne connaissant pas le rit de l'autre partie. Alors, pourquoi ce terme de "participer" au lieu de "assister"?
Bien, mais les ficelles sont un peu grosses. Vous devez comprendre que ces agences relèvent d'un système purement humain, dans lequel Christos Yannaras voyait à juste titre le prototype des totalitarismes, dans le jeu duquel nous ne devons absolument pas entrer. Opposons la simple vérité à leur désinformation - je vous dis, ne serait-ce que mentionner que le primat de Chypre est un "archevêque" et non un "patriarche" -, mais, surtout, sachons aussi que nous ne devons pas accorder à ces dépêches plus d'importance qu'aux communiqués triomphaux du premier plan quinquennal sous le régime communiste ou aux rodomontades d'un Colin Powell annonçant que la France serait "châtiée" pour avoir refusé de participer à la ratonnade high-tech que son pays organisait en Irak - ledit Colin Powell et ses clones n'ayant d'ailleurs même pas réussi à "châtier" un peuple qui se battait avec des fusils de chasse contre leur industrie du meurtre de masse.
Tout ceci pour vous dire que la jactance de ces divers impérialismes, fussent-ils à masque religieux, ne doit quand même pas vous plonger dans la morosité.
Anne Geneviève
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Message par Anne Geneviève »

J'ajouterai un tout petit grain de sel...
En effet, ceux qui souffrent dans notre monde à cause de la guerre, de la pauvreté, de la violence sont bien trop nombreux. On ne peut pas être heureux dans un monde tant éprouvé par la souffrance. On ne peut pas vivre sans compassion. Nous sentons la douleur des peuples otages de la guerre, de ceux qui sont obligés de quitter leur maison à cause de la haine ethnique ou des nationalismes, de ceux qui sont victimes d'un enlèvement ou qui ont disparu. Ceux qui souffrent sont bien trop nombreux.
Et ceux qui souffrent de maladie, d'amour blessé, de voir leurs enfants soumis à des tentations si puissantes qu'ils en tremblent ? Et celles qui souffrent d'avoir cru les idéologues et d'avoir avorté ? Et ceux qui souffrent parce qu'ils ont le sens de leur responsabilité envers leurs salariés ? Et ceux qui souffrent de ne pas connaître Dieu, de ne pas pouvoir croire ? Je pourrais allonger la liste à l'infini. S'il n'y a pas d'homme qui vive et qui ne pèche pas, il n'y en a pas non plus qui ne goûte pas la souffrance d'une manière ou d'une autre.
Alors quoi ? Il y aurait des souffrances nobles et d'autres méprisables ?
"Viens, Lumière sans crépuscule, viens, Esprit Saint qui veut sauver tous..."
Jean-Mi
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Message par Jean-Mi »

lecteur Claude a écrit :Mon cher Jean-Mi, n'entrez pas non plus dans le jeu de ces officines de propagande.
je vous rassure, je ne prend pas les officines du vatican ni les agences de presse pour paroles d'évangile!
simplement, l'archevêque en question semble - au dire des nouvelles venant de son diocèse - être très en ligne avec "Barty" et très peu avec l'Église.
Et c'est ça surtout qui m'afflige. J'ai des amis chypriotes - y compris dans le clergé - et savoir qu'ils n'ont pas gagné au change lors de "l'élection" du nouvel évêque, comme les Roumains en quelque sorte, cela me cause beaucoup de peine.

Parlant d'uniatisme, je signale la traduction en anglais
UNIA: The Face and the Disguise
By Protopresbyter George D. Metallinos
former Dean of the Athens University School of Theology
Published by "Apostoliki Diakonia" (Apostolic Ministry)
An organization of the Church of Greece
http://www.oodegr.com/english/biblia/unia1/perieh.htm

à moins que quelqu'un d'autre ne s'y mette avant moi, le secrétariat d'OODE m'a demandé de m'atteler l'an prochain à une version FR, qui devra être révisée à Athènes lors de mon retour en Grèce. C'est pas pour demain matin donc, j'ai déjà 2 bouquins à traduire pour iera moni Grigoriou et pas assez de mes 24 heures quotidiennes pour tout faire.

je ne connais pas beaucoup d'ouvrages en français traitant de manière "pointue" du problème de l'uniatisme.
Par contre, et il est symptomatique que ça n'ai pas eu plus d'écho que ça, en 2005, un groupe de "tradis" Orthodoxes à Moscou a réclamé de son patriarche qu'il lance un "contre-uniatisme". Le terme utilisé ne me plaît pas, mais l'idée est brillante : puisque l'Europe est déchristianisée, qu'il n'y a plus de patriarche ni de métropolites et évêques légitimes sur les sièges épiscopaux (les Orientaux se déclarant non pas diocèses mais "extensions de diocèses orientaux pour desservir les besoins de la pseudo diaspora"), les territoires ici sont des champs en friche et tout est à refaire de zéro.
http://stmaterne.blogspot.com/2006/06/c ... an_09.html

j'ai été hier à l'église pour la fête de la Panagia, et une dame voulait me parler des livres liturgiques en français que je trimbale avec moi, un peu paumée qu'elle était (bien que d'origine Grecque) avec son livre liturgique en grec. Elle a parlé d'un peu de tout, et aussi de la catéchèse "chorépiscopale" qu'ils avaient reçue la veille. Hallucinant de voir qu'en 2008, on ose encore raconter tant d'inepties sur l'Europe Chrétienne, et donner des détails sans intérêt comme explication de "pas d'union avec les cathos." On se situe au niveau de la longueur de la barbe, et j'exagère à peine. Tout ce qui est sotériologique est évacué. Le fait, capital, que l'Europe était bel et bien Orthodoxe avant les Carolingiens, pfff, inconnu au bataillon, circulez, ya rien à voir!
Le peuple ici aussi a faim, les bergers devraient retourner suivre des cours de cuisine.

Kyrie eleison

ma chère Anne-Geneviève, j'admire le fait que vous réagissiez sur le restant de la dépêche. J'ai pas eu le courage de lire jusqu'au bout, dégoûté par la participation impie, blasphématoire, d'un de nos bergers à un simulacre religieux. Mais votre remarque est splendide. Un jeune ami Grec, tourné catho' parce que son évêque lui avait répondu que pour avoir une liturgie en français "il n'avait qu'à aller chez les catholiques" et il l'a pris au mot, cependant, après 2 ans d'émerveillement de "toutes ces richesses spirituelles", il commence à découvrir le fond. La vénération de certaines formes de souffrances, leur exaltation même, ça l'amène au bord du doute (merci de prier pour lui, que le doute devienne gouffre et appel au retour dans l'Arche). Oui, la souffrance a des degrés divers de reconnaissance chez ces gens-là. C'est normal, dans un melting-pot religieux bien maçonnique comme il faut, on doit trouver des communs dénominateurs, il faut beaucoup évacuer pour y parvenir.
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