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Modérateur : Auteurs

Axel
Messages : 106
Inscription : jeu. 25 sept. 2003 23:28

Une question

Message par Axel »

Bonsoir à tous 8)
Comment vous allez bien?
Sur l'ancien Forum j'avais collé le texte suivant:
RÉCIT
de MAKRENA MIECZYSLAWSKA
ABBESSE DES BASILIENNES DE MINSK
ou
HISTOIRE D'UNE PERSÉCUTION DE SEPT ANS
SOUFFERTE POUR LA FOI PAR ELLE ET SES RELIGIEUSES
Edité à PARIS, Librairie de GAUME Frères, 4 Rue Cassette, 1846


D'aucuns m'ont doctement répondu qu'il s'agissait d'un hoax malheureusement je n'ai pas gardé leurs messages.
Quelqu'un qui aurait il gardé ce fil???????
Ou sinon je crois qu'il s'agissait de Lecteur Claude et d'Antoine. Peut-être aussi Eliazar. Pourriez vous s'il vous plait publier de nouveau vos réponses afin que cette calomnie qui a de nouveau été publié, cette fois sur Le forum catholique cesse enfin?'

Que Dieu vous bénisse tous!

Axel
Claude le Liseur
Messages : 4368
Inscription : mer. 18 juin 2003 15:13

Message par Claude le Liseur »

Tout d'abord, permettez-moi de vous faire part de ma grande satisfaction de vous voir réapparaître sur ce forum, étant donné que vous étiez un des grands contributeurs du précédent forum.

J'avais en effet apporté la réplique à ce bouteillon sur la pseudo-abesse uniate Macrine et je vous reproduis ici la vérité sur cette affaire.

Texte in Protodiacre Germain Ivanoff-Trinadtzaty, L'Eglise russe face à l'Occident, OEIL, Paris 1991, note 50 page 171.

"On ne peut pas ne pas citer à ce propos l'extraordinaire imposture de Macrine Métchislavskaya qui, le 10 septembre 1845, fit une apparition remarquée à Paris où elle devint l'objet de tous les soins de la part des émigrés polonais. Elle se disait abbesse d'un monastère basilien de Minsk. On sait qu'en 1839 eut lieu un important mouvement de retour d'uniates vers l'Orthodoxie, et ce passage massif d'un million et demi d'uniates aux "schismatiques" irritait autant qu'il inquiétait le monde catholique. Macrine se disait miraculeusement rescapée des sanglantes persécutions dont tout son monastère avait été victime et décrivait avec force détails les tortures subies par nombre de ses moniales. Macrine devint un "fait de société" et un puissant instrument anti-russe entre les mains habiles des Polonais. Macrine sillonne la France. Chacune de ses interventions est un triomphe. Le cardinal-archevêque de Bonnald (de Lyon) envoie son équipage l'accueillir aux portes de la ville. Le 1er novembre 1845 elle est à Rome où le secrétaire d'Etat du Vatican s'exclame: "C'est une sainte. On peut en attendre beaucoup pour la Pologne." Le 5 novembre elle est reçue par le pape. L'émotion gagne les milieux politiques et différenst parlements européens mettent à l'ordre du jour la préoccupante question des persécutions religieuses en Russie. Toutefois, les récits de Macrine semblaient tellement extravagants. qu'une commission fut nommée pour enquêter sur les faits rapportés. On en ignore encore les conclusions. En hommage à sa confession de foi, un monastère fut même fondé spécialement pour elle à Rome, mais rapidement on se rendit compte de sa totale incompétence à diriger un monastère. Elle s'éteignit le 11 février 1869 après vingt-quatre années de mystification. Un jésuite polonais, le père Urban, mena dans les années 1930 une enquête approfondie sur Macrine; le constat est sévère; tout, jusqu'à son nom, était pure invention. De son vrain nom Vyncheva, elle était veuve et travaillait comme cuisinière chez les soeurs bernardines de Vilno. Elle n'était ni abbesse, ni même moniale... Mais la vérité sur cette affaire n'intéressait plus personne: la mission impartie à Macrine (déstabiliser la Russie orthodoxe) était honorablement accomplie et c'était la seule chose qui comptât. Le parallèle avec les "Fausses Décrétales" et les "Fausses Donations" est saisissant... "On ne peut éviter pareille aventure, car ce n'est plus qu'à l'aide de mensonges qu'est menée la lutte", disait Nicolas Ier le 25 octobre / 6 novembre 1845.
Le père Lescoeur, dans sa monumentale étude en 2 tomes L'Eglise catholique en Pologne sous le gouvernement russe, Paris, Plon 1876 (515 + 611 pages) écrit à ce propos: "C'est par la soeur Iréna Makryna Mieczyslawska, vénérable abbesse des basiliennes de Minsk échappée heureusement aux mains des bourreaux, que le détail des tortures infligées par Siémaszko et ses complices aux religieuses fidèles a pu être connu de l'Europe... Ce récit eut un retentissement tel que la diplomatie moscovite s'en émut." (Tome I, page 184). Et l'auteur renvoie au texte de référence Martyre de soeur Iréna Makryna Mieczyslawska et de ses compagnons en Pologne, Paris, Gaume frères, 1846."
Axel
Messages : 106
Inscription : jeu. 25 sept. 2003 23:28

Message par Axel »

Cher Lecteur Claude,

Je vous remercie chaudement pour votre bon accueil.

J'essaierai d'être plus présent à l'avenir et de prendre en compte ce qui est dit dans un esprit d'humilité et de recherche de la Vérité.

Bien à vous

Axel
Stephanopoulos
Messages : 269
Inscription : ven. 05 mars 2004 12:14
Localisation : Vaud, Suisse

Message par Stephanopoulos »

C'est marrant, mais j'avais moi aussi remarqué ce texte publié par Axel et le forum catho avant lui. J'avait fait un copié-collé partiel, à l'époque, afin de le soumettre au jugement de l'Higoumène Wade.

Je vous fait grâce de publier cet exemple de manipulation comme seul le Vatican sait le faire. Je publierai par contre la réponse du Père Wade en complément de celle de Claude :

"Cher Stéphane,

Merci pour ce document. A la première lecture, on est frappé par le
caractère extrêmement tendancieux du récit. Ensuite, on voit qu'il y a un
"filtre" polonais, virulent et anti-orthodoxe. Les papistes sont polonaises
dans cette histoire, et même les noms russes ou biélorusses sont écrits avec l'orthographe polonaise.

A cette époque, l'utilisation du bras séculier n'était malheureusement pas
chose rare, et il est évident que nous ne pouvons pas l'approuver, de quelle côté qu'elle vînt. Si ici nous avons un example de déportation de
religieuses papistes par le bras séculier de l'Empereur de Russie, il y a
énormément de récits semblables ou bien pires de persécution des Orthodoxes par les papistes qui n'hésitaient pas d'utiliser le bras séculier polonais en Pologne orientale ou en Volhynie en Ukraine sous le gouvernement polonais.

L'incompatibilité des Polonais et des Russes est légendaire, et le principe
de cujus regio illius religio faisait que le déplacement de frontières
produisait de telles histoires. Souvent les communautés religeuses étaient des bastions de la culture du pouvoir. Devrait-on raconter les terribles dévastations infligées sur les Orthodoxes partout en Russie durant le 17ème siècle durant les invasions polonaises, dirigées par les jésuites ? - ou bien les 2000 églises en bois et 150 monastères orthodoxes brûlées et rasés en Transylvanie en 1700 par le Général Bukow de l'Austro-Hongrie ?

A part la déportation, la religieuse polonaise uniate ne dit rien sur la
période de détention. Il est très difficile de la croire quand elle dit que
l'évêque ex-uniate devenu Orthodoxe "blasphémait" Saint Basile. Elle ment quand elle dit que les uniates "observaient le 'règle' de Saint Basile à la lettre". Les uniates (par exemple par leur culte de la réserve eucharistique, inconnu à Saint Basile) étaient fortement latinisés, et
ensuite Saint Basile n'a pas fait de règle de vie monastique en soi, plutôt une série de canons monastiques pour de différentes circonstances. N'allez pas me dire que les uniates en Biélorussie vivaient la vie monastique de Cappadoce au 4ème siècle !!

Donc, je ne donne pas beaucoup de crédibilité au récit du conflit avec l'évêque revenu à l'Orthodoxie. (L'injustice de l'installation de l'uniatisme par les Polonais du Grand-Duché de Lithuanie serait, en revanche, un sujet intéressant de comparaison !). Je peux bien croire que l'autorité impériale russe ait ordonné la déportation de ces religieuses polonaises uniates, et que les conditions de cette expulsion aient été rudes. Aujourd'hui, on ne pourrait pas admettre de telles méthodes. Néanmoins, en général les autorités papistes ont pratiqué une intolérance bien plus violente.

Je crois que cet exemple dit davantage sur les méthodes et attitudes d'une
époque révolue plutôt que sur l'Orthodoxe ou le papisme. Illa tempora,
illae mores, et on devrait mieux faire aujourd'hui.

En Christ,

higoumène André"
Stephanopoulos
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