Antoine a écrit :La notion de "évêque vicaire "ou "évêque auxiliaire" ne sont pas des dénominations eccésiologiques orthodoxes. La chienlit continue donc. Que Marc soit français, russe, roumain ou sénégalais cela ne change rien à la situation. Qu'il parle le français c'est essentiel. Sa nationalité d'origine est indifférente: <<Dans l'Eglise il n'y a ni juif, ni grec ...>>
Il est urgent de revenir à une ecclésiologie territoriale canonique.
Non, je crois que c'est très important! Quand on pense à la situation des années 1960-70 où, par exemple, seule l'Eglise russe hors frontières osait recevoir des Italiens dans l'Orthodoxie, le fait qu'une Eglise locale décide, dans le respect de sa propre organisation canonique, de consacrer évêque un converti français est quand même le signe d'une heureuse évolution. On ne peut que se réjouir de penser qu'il y aura désormais un Français parmi les évêques orthodoxes en France. Croire que la nationalité d'origine est indifférente, c'est oublier le monde dans lequel nous vivons: sinon, pourquoi le Vatican se serait-il donné tant de peine pour empêcher l'accession à l'épiscopat de convertis? C'est précisément parce que le nouvel évêque est Français que cela montre qu'il n'y "ni Juif ni Grec" et que l'Orthodoxie n'est pas qu'un folklore d'importation étrangère. On peut supposer que quelqu'un qui a eu une démarche spirituelle de conversion sera capable de comprendre d'autres convertis et de rappeler la primauté du spirituel. C'est aussi un démenti à une ecclésiologie justement critiquée par Jean-Louis sur ce forum et aux billevesées sur le "territoire canonique" du "patriarcat de Rome"...
Quant à dire que l'existence d'évêques auxiliaires ou vicaires n'est pas orthodoxe, cela voudrait dire que toute l'organisation de l'Eglise de Roumanie n'est pas orthodoxe, vu que beaucoup de diocèses ont un évêque auxiliaire qui porte le titre d'une autre ville que celle où réside l'évêque titulaire (comme Mgr Silouane avait le titre de Marseille).
Dans l'organisation qui est celle de l'Eglise de Roumanie, chaque métropole regroupe plusieurs diocèses; certains des évêques diocésains portent le titre honorifique d'archevêque; certains évêques diocésains sont assistés par un évêque auxiliaire. Il existe une grande confusion dans l'Orthodoxie à propos des titres d'archevêque et de métropolite: en Grèce, tous les évêques portent le titre de métropolite, alors qu'ils ne sont pas à la tête de vraies métropoles, l'ensemble de la Grèce continentale constituant en fait une seule métropole, tandis que le primat porte le titre d'archevêque d'Athènes. En Russie et en Roumanie, au contraire, le titre de métropolite est plus prestigieux que celui d'archevêque.
Je voudrais cependant ajouter, en complément au message de Georges, que l'élévation de Mgr Marc (Alric) à l'épiscopat a eu un précédent plus glorieux que le cas de l'évêque Germain aujourd'hui déposé. Le 12 septembre 1968, dans le cadre du patriarcat de Moscou, on avait consacré comme évêque un converti français venu du romano-catholicisme, Mgr Pierre (L'Huillier). Mgr Pierre, canoniste renommé, a été transféré en 1979 au service de l'Eglise orthodoxe en Amérique (OCA) avec le titre d'évêque de Brooklyn puis d'archevêque de New York. Même si cela fait plus de 25 ans que Mgr Pierre a quitté l'Europe, il ne faudrait pas oublier que c'est un évêque français qui préside aux destinées des paroisses de l'OCA dans les Etats de New York et du New Jersey. Dommage pour nous, tant mieux pour les Etasuniens...