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Publié : mar. 06 sept. 2005 15:44
par romaric
Chère Anne geneviève,
Je n'ai jamais dit que la prière était incompatible avec la chimie de l'allopathie, mais seulement que je ne voyais pas ce qu'il y avait de plus compatible avec elle chez le médecin d'en bas de chez moi.
A partir du moment où nous ne sommes pas des théophores, notre nature déchue tout entière est malade: le père spirituel et les médecins servent à nous guérir, spirituellement et physiquement. Mais encore une fois, ni la médecine officielle ni les naturopathies ne sont en soi chrétiennes, ni anti-chrétiennes.
Je ne crois pas non plus que Dieu nous punisse par la maladie: Dieu n'a jamais puni personne, c'est l'homme lui même qui se punit en se coupant de Dieu.
Publié : mar. 06 sept. 2005 16:39
par Antoine
C'est donc votre expression "origine spirituelle" de la maladie qui demande à être explicitée.
Publié : mer. 07 sept. 2005 15:34
par romaric
Cher Antoine,
L'origine spirituelle de la maladie fait partie de la Tradition révélée par la Trinité Toute-Sainte: l'homme a été crée roi d'une Création qui ne connaissait ni le mal, ni la maladie, ni la mort. C'est seulement après la Chute que se développa la condition mortelle de l'homme, ainsi que la maladie.
Dès lors, toute maladie a une origine spirituelle double: la Chute d'une part, et d'autre part l'état spirituel de l'homme qu'elle frappe, soit comme une concéquence de ses péchés, soit comme une épreuve envoyée par Dieu, en vue du Salut.
Seigneur, sauve ton peuple et bénis ton héritage.
Publié : mer. 07 sept. 2005 18:44
par Antoine
Oui pour votre message sauf le final:
soit comme une concéquence de ses péchés, soit comme une épreuve envoyée par Dieu, en vue du Salut.
Ex: la tour de Siloe dans Luc 13,4
:"Ou ces dix huit personnes que la tour de Siloe a fait périr dans sa chute, croyez vous que leur dette fût plus grande que celle de tous les habitants de Jérusalem?"
Le fait que Dieu transcende notre maladie en épreuve-pour-notre-salut n'implique certainement pas que la maladie soit une épreuve envoyée par Dieu. Dieu ne cesse d'agir
malgré le mal, il transforme le mal en bien-pour-notre-salut et remplit la souffrance de sa présence mais il n'en est pas l'auteur. La présence du Christ aux enfers n'implique pas que le Christ ait créé les enfers. Le Christ descend dans la maladie comme il est descendu aux enfers. C'est cela qui justifie l'onction des malades. Sinon il ressemblerait au médecin qui vous empoisonne pour vous soigner: aucun sens. La maladie n'est pas une épreuve en voyée par Dieu. Elle est un forme de corruption, une des manifestations multiples de la mort qui touche la nature humaine depuis la chute. Elle est un mal qui frappe au hasard en toute injustice et toute absurdité et Dieu se manifeste à travers elle comme l'unique espérance de salut. La maladie absurde devient ainsi soit l' épreuve porteuse de sens soit la tentation du non sens. Et c'est à nous de nous déterminer face à elle. Il en était de même pour la loi concernant l'arbre de la connaissance. Mais la loi en elle même n'était ni épreuve, ni tentation: elle était était le mode existentiel voulu par Dieu pour l'homme.
La maladie n'est pas une conséquence privée de nos péchés personnels. Elle n'est pas une justice proportionnelle à nos fautes. Quand nous péchons nous ajoutons du mal au mal avec pour conséquences l'absurdité, le chaos, la maladie, la souffrance et la mort qui permet de pas éterniser ces maux. Elle n'est pas non plus une épreuve envoyée par Dieu pour notre salut. Elle est simplement notre mode existentiel déchu dans lequel Dieu ne nous abandonne pas et continue de travailler à notre déification. En cela elle n'a rien de spirituel.
Publié : jeu. 08 sept. 2005 14:04
par romaric
avoir une origine spirituelle et être spirituelle en soi même n'est, pardonnez-moi, pas la même chose.
si vous préférez, Dieu permet l'épreuve sans directement l'envoyer, comme Il permet le mal et le péché sans en être l'auteur.
Ceci étant, la lecture des Pères du désert, entre autre, vous prouverait qu'il n'y a rien d'absurde à employer la formule de maladie ou d'épreuve "envoyée" par Dieu.
A trop vouloir réagir contre la conception odieuse d'un Dieu qui punirait les hommes, on risque d'en arriver à corriger les Pères.
N'est-ce pas là un signe de ce modernisme contre lequel vous luttez à juste titre?
Publié : jeu. 08 sept. 2005 20:57
par Antoine
Il a chez les Pères des raccourcis qui demandent aussi à être explicités et des formules pour l'édification du peuple dont il faut extraire la forme pédagogique pour en retrouver le sens plénier.
La question théologique des épreuves est une question très importante. Nous l'avons déjà un peu abordée au sujet de la traduction de la sixième demande du notre Père mais insuffisamment.
Publié : jeu. 08 sept. 2005 21:22
par Jean-Louis Palierne
Notre nature déchue vit dans un monde cruel et souffre la mort pour toutes sortes de raisons.
Une question est de savoir si les malheurs qui s’abattent sur nous doivent être interprêtés comme des châtiments divins : Dieu laisserait la narure s’emporter contre les pécheurs. Il y a des gens qui ont dit cela à propos du tsunami sue les côtes de l’Océan Indien ou du cyclone en Louisiane. Le Seigneur nous a répondu à propos de l’écroulement d’une tour à Jérusalem : les victimes n’étaient pas forcément les pécheurs.
Une autre question est de savoir si une vie foi et de morale peut rendre la vie meilleure. Beaucoup de prétendus sages de notre temps enseignent qu’il existe des recettes pour avoir une personnalité plus épanouie, rayonnante de pensées positives, impressionnant son entourage. D’où l’importance du sourire de bpnté sur les photos de ces sages. Il y en a aussi qui enseignent des rectettes de santé naturelle pour retrouver un équilibre perdu.
Nul ne peut déchiffrer le secret des desseins de la Providence, qui peut se servir de nos péchés pour notre bien. Il ne nous est pas demandé de construire un monde meilleur, mais seulement de reconnaître que le Seigneur a vaincu la mort par la mort et qu’il est présent parmi nous : l’Église est son corps. Certains saints sont morts après avoir passé toute leur vie à lutter contre leurs passions, apparemment toujours vaincus, mais sans perdre l’espoir. D’autres ont connu dès ce monde d’épreuves les prémices du monde transfiguré à venir. Dieu seul déchiffre les secrets de notre cœur.
Publié : ven. 09 sept. 2005 10:57
par Jean Starynkévitch
Jean-Louis Palierne a écrit :Une question est de savoir si les malheurs qui s’abattent sur nous doivent être interprêtés comme des châtiments divins : Dieu laisserait la narure s’emporter contre les pécheurs. Il y a des gens qui ont dit cela à propos du tsunami sue les côtes de l’Océan Indien ou du cyclone en Louisiane. Le Seigneur nous a répondu à propos de l’écroulement d’une tour à Jérusalem : les victimes n’étaient pas forcément les pécheurs.
Sur ce thème-là, on peut le lire le texte suivant du Père Jean Breck "
Pourquoi le tsunami":
http://www.orthodoxpress.com/document.p ... 299&page=4
Publié : ven. 09 sept. 2005 21:07
par Jean-Louis Palierne
Merci pour la référence
Publié : lun. 12 sept. 2005 17:33
par Anne Geneviève
Oui, merci pour ce texte de Jean Breck.
Oui, Dieu est avec nous. Avec nous, assumant notre nature. Avec nous dans nos épreuves, avec nous dans la nuit, avec nous dans la maladie, avec nous dans la mort. Et même dans la quasi inconscience de l’agonie. Tout rétablir d’un coup de baguette magique aurait été nier notre liberté spirituelle. Alors que nous accompagner jusqu’au fond des enfers fait éclater la gangue qui pétrifiait nos cœurs et nous redonne la vie en vrai cadeau. Nous restons des demi primates dans un univers chaotique où la vie ressemble à un coupe-gorge, mais Dieu est avec nous. Nous devons dévorer la vie pour vivre dans nos corps et Il se donne en nourriture. Ah, si nous en étions conscients un peu plus d’une fraction de seconde !
Pauvre empereur Justinien qui craignait que l’espérance de vider l’enfer soit un encouragement au vice !
Le refus des hérésies, au fond, n’a qu’un sens : dès qu’on se fait une fausse image de Dieu, on ne peut plus voir qu’Il est avec nous et on se met à dérailler, ajoutant ainsi chaos et souffrance à ceux qui existent déjà.