Les "âges" du Christ

[Sylvie]

Antoine disait le 03 Fév 2006 15:45 page 1

Cette notion même "d'étapes de la déification" n'a aucun sens. L'orthodoxie ne connaît pas de "chemin initiatique" ponctué de degrés.

Comment comprendre alors l'échelle de Jean Climaque ? Dans le concret, lorsque nous montons dans une échelle, nous montons barreau après barreau pour atteindre le sommet.

Saint Jean Climaque dit que la 30 ième année du Dieu Sauveur représente le trentième échelon de cette échelle.

Extrait de saint Jean Climaque dans "COURTE MAIS NON MOINS PUISSANTE EXHORTATION RÉCAPITULANT TOUT CE QUI A ÉTÉ DÉVELOPPÉ DANS CE LIVRE", sur le site http://orthodoxie.club.fr/ecrits.htm

Courez donc, je vous en conjure; courez avec celui qui vous crie : Hâtons-nous de marcher jusqu'à ce qu'enfin nous arrivions tous à l'unité d'une même foi et d'une même connaissance du Fils de Dieu, à l'état de l'homme parfait, à la mesure a de l'âge et de la plénitude selon laquelle le Christ doit être formé en nous (Ep 5,13). Or ce fut, comme il paraît, à la trentième année de sa vie mortelle que ce Dieu Sauveur voulut être baptisé, nous le considérons donc comme étant sur le trentième échelon de cette échelle mystérieuse; car Dieu est amour. C'est à Lui seul qu'appartient, qu'appartenait et qu'appartiendra dans les siècles des siècles, toute gloire, tout domination, toute puissance, toute cause et tout principe de biens et de grâces. Amen.

Je suis rendue à lire au 22ième échelon, le fol orgueil. Tout au long de la lecture, il me semblait que pour atteindre l'autre échelon, il fallait avoir réussi à gravir le précédent, c'est-à-dire avoir réussi à extirper le défaut ou pratiquer la vertu de l'échelon précédent. Est-ce que quelqu'un pourrait m'expliquer ?

Madeleine

[Jean-Louis Palierne]

Les degrés de l’échelle spirituelle ne sont jamais des dignités, ils ne font l’objet d’aucun titre de possession.

Il existe une fameuse représentation iconographique de cette Échelle, où l’on voit qu’elle monte jusqu’aux cieux. Un certain nombre de moines montent. Un certain nombre de moines tombent parce que les démons les ont fait trébucher.

Personne n’y est jamais propriétaire.

[Sylvie]

Oui, j'ai vu l'Icône.

Jésus est au sommet de l'échelle qui attends les moines qui y montent.

J'interprète l'Icône ainsi ;

Jésus est visible en haut de l'Échelle pour nous encourager dans notre ascension et surtout nous servir de modèle. Pour être parfait comme le Père Céleste est parfait, nous devons regarder le Fils puisque qui voit le Fils voit aussi le Père.

Ceux qui sont plus près du sommet de l'échelle voient encore mieux Jésus, donc voient encore mieux les perfections qu'ils doivent développer en eux pour ressembler au Fils. Étant plus près de la Lumière, ils voient encore mieux leurs imperfections.

Bien sûr, nous ne pouvons pas atteindre cette perfection seulement par nos efforts. L'échelle est donnée par Dieu, les lumières par notre conscience ou par l'Église, l'Énergie Divine etc. Ce qui nous est demandé est de garder nos yeux fixés sur Jésus pour ne pas faire comme ces pauvres moines qui sont attirés par les séductions des démons. Il nous est demandé de faire l'effort de gravir les échelons.

Aussi, c'est vrai, que nous ne possédons pas l'échelon sur lequel nous sommes. N'importe quand nous pouvons tomber au plus bas de l'échelle. Et cela fait autant plus mal, que nous étions plus haut dans l'échelle.

Est-ce correcte ?

Madeleine

[Jean-Louis Palierne]

Oui, et il faut ajouter que les petits enfants sont près de Dieu.

[Sylvie]

J'ai fait un rapprochement entre l'échelle sur l'Icône et un paragraphe lu dans le livre Catéchèse Orthodoxe, Les fêtes et la vie de Jésus-Christ, Tome 1- L'incarnation, page 32.

L'Ancien : Écoute la lecture de L'Ancien Testament, faîte aux vêpres, la veille de la fête (Nativité de la très sainte Mère de Dieu le 8 septembre) : le songe de Jacob (Genèse 28, 10-17). Marie est l'échelle qui réunit le ciel et la terre, car éternelle le Fils de Dieu prend chair et vient demeurer parmi les hommes. C'est elle la Porte du ciel qui introduit, par le Christ, l'humanité tout entière dans la maison de Dieu.

En note de bas de page, c'est écrit que ce texte de la Genèse est lu aux grandes fêtes de la Mère de Dieu. En particulier pour la Nativité de la Vierge, l'Annonciation, la Dormition et l'Intercession (Pokrov. Voir Dieu est vivant, Paris, Cerf, 1979, p. 42-43.)

Madeleine