Les structures fondamentales de l'Église

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Stephanopoulos
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Message par Stephanopoulos »

Cher Antoine,

Vous disiez ceci plus haut : " Si elle continue de se revendiquer face aux autorités romaines comme une simple Eglise de populations d'immigrés elle renonce alors à sa catholicité et à son identité même d'Eglise.
Elle doit donc s'enraciner canoniquement sur le territoire faute de faillir à sa missionarité
", et je me suis rappelé l'incident qu'il y a eu entre le Patriarche de Moscou et le Pape de Rome, lorsque ce dernier a voulu créer quatre diocèses en Russie après avoir signé un accord lors de sa visite en Grèce comme quoi il ne ferait plus de prosélytisme! Si mes souvenirs sont bons, ou si j'ai bien compris, le Patriarche a fait prendre connaissance au Pape de son geste inamical et a préciser que la Russie est un territoire canoniquement orthodoxe. Ce à quoi le Pape avait répondu (en gros) qu'il y a des catholiques romains en Russie qui ont besoin de structure etc...
Ces événements montrent qu'il n'est pas si simple pour une orthodoxie de souche occidentale de s'enraciner canoniquement en Occident, et de revendiquer les territoires de l'Ouest de Europe comme en réalité canoniquements orthodoxes et non catholiques romains!

Je ne sais pas si je m'éloingne du sujet, mais j'ai cru comprendre que l'Institut Saint Serge est en partie financée par le Vatican, ce qui rend les choses encore plus complexes.
Stephanopoulos
Antoine
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Message par Antoine »

Cher Stéphanopoulos,XB!

Ah si seulement les premiers chrétiens avaient eu la chance d'avoir des évêques diplomates! Que de persécutions leur auraient été épargnées. Ils auraient assisté au culte de l'empereur sans y participer, juste en étant présent, témoignant de l'amour du frère. Ils auraient assisté aux cérémonies polythéistes sans y participer, juste en étant présents témoignant de l'amour du frère et ainsi ils auraient pu continuer leur pratiques spécifiques. D'autant plus qu'en matière de religion les romains étaient très tolérants;ils n'hésitaient pas eux à incorporer dans leurs croyances les divinités des autres peuples.
Mais voilà au lieu de pratiquer cet amour du frère dans le respect de la croyance de l'autre ils ont refusé ce qui leur apparaissait de l'apostasie déclarant que seuls ils avaient la Vérité. N'est ce pas odieux? Ce mépris de l'empire ne méritait-il pas d'être réprimé? Avec un tantinet de diplomatie ils auraient tellement pu s'épargner de sévices absurdes rançon de leur seul orgueil démesuré et nous on ne serait pas emmerdé à lire des stichères écrits à leur gloire inutile...
Ah si seulement ils avaient eu des évêques diplomates!
Stephanopoulos
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Message par Stephanopoulos »

Cher Antoine,

Je vous reçois 5 sur 5!

Et vous remercie de m'ouvrir les yeux! :oops: (honte à moi!)

Il est vrai que nous n'avons rien à perdre, et que moi aussi je l'espère de tout mon être l'Eglise Orthodoxe d'Occident!
Stephanopoulos
Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

Claude, Merci pour ces mises au point. Mais je tenais ce que j'ai écrit d'un phanariote. Je vais le re-questionner.
Jean-Louis Palierne
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Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

Antoine,

Je suis absolument convaincu que toutes les Églises ethniques actuelles sont dans une situation a-canonique à cause de l'ethno-phylétisme. Le patriarcat de Constantinople a d’autres problèmes. Mais de là à parler d’apostasie générale il y a toude même un pas, et même beaucoup de pas à faire. Je reste persuadé que l’Église orthodoxe est la seule vraie Église. Elle est bien malade. Elle l’a déjà été dans le passé. Elle est en ce monde, et participe de notre nature déchue.

L’etbophylétisme est un grave problème. Le modernisme en est un autre. L’œcuménisme en est un troisième. Beaucoup de fidèles qui ont pris conscience du mal de l’œcuménisme n’ont pas encore pris conscience du mal du modernisme.

Cherchons à approfondir l’Orthodoxie dans la voie des Pères.

Pour qu’on puisse parler d’apostasie, il faudrait que quelqu’un renie sa foi dans la Trinité consubstantielle et dans le Christ vrai Dieu et vrai et homme et notre unique Sauveur. Nous sommes encore loin de l’apostasie générale. Dieu merci.
Jean-Louis Palierne
paliernejl@wanadoo.fr
Antoine
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Message par Antoine »

Je reste persuadé que l’Église orthodoxe est la seule vraie Église.
Je suis très heureux de lire ceci et regrette que nos évêques ne le disent pas publiquement ainsi que certains prêtres qui refusent même de le déclarer surtout quand on le leur demande expressément . Vous même il y a quelques temps écriviez (sauf à vous avoir mal compris)qu'on ne pouvait mettre de frontière à l'Eglise et la limiter ainsi à la seule orthodoxie.

Il y a bien des formes d'apostasie dont l'apostasie ecclésiologique. Si l'Eglise est le corps du Christ dîtes-moi quelle personne de la Trinité on n'apostasie pas quand on relativise ses canons, sa dogmatique, sa sacramentalité, son unicité, sa catholicité, son apostolicité. Peut-on admettre que ces qualificatifs qui en constituent la Sainteté soient à ce point dénués de sens qu'on les attribue sans vergogne à des communautés chrétiennes extérieures à l'Eglise, laissant croire ainsi au fidèle qu'il trouvera le salut n'importe où? Ou bien êtes vous en train de nous dire que oui l'Eglise orthodoxe est la seule Eglise mais qu'on ne peut pas pour autant affirmer qu'il n'y a pas de grâce sacramentelle ailleurs? Il y aurait d'un côté le Révélé et de l'autre différentes expressions de ce même révélé qui expliqueraient les différentes eglises? N'y a-t-il pas une seule Eglise dépositaire de la grâce et dont s'est retranché le catholicisme romain renonçant ainsi à l'unique Eglise du Christ? Ce renoncement n'est-il pas une apostasie au profit de la puissance papale? Et toute compromission avec cette communauté n'est-elle pas une prise de participation à cette apostasie?
Puisque nous sommes en période pascale interrogeons nous sur la Résurrection: Le catholicisme romain fête-t-il la même chose que nous? Le dogme de l'Immaculée conception ne rend-il pas inutile l'incarnation, Ne vide-t-il pas de son sens la passion? Ne prive-t-il pas le Christ d'une partie de son humanité semblable à la nôtre? Et de ce fait la Résurrection du Christ ne devient-elle pas SArésurrection sans portée universelle? Alors que faisons-nous, nous orthodoxes, quand par l'intermédiaire de l'Eglise de St Jean le Théologien d'Issy les moulineaux, nous participons à la procession pascale des catholiques romains, allumant avec eux leur feu rituel? Nous faisons n'importe quoi! Une sentimentalité a-dogmatique qui s'invente de nouveaux symboles , le tout sous la bénédiction de la hiérarchie! Et les fidèles diront:"c'était génial avec les ktos, un moment fort! (c'est l'expression consacrée)

L'ethno philétisme est effectivement une situation a-canonique, mais il serait assez simple de montrer au moins une volonté commune de dépasser cet héritage. L'anarchie compétitive dans la création de paroisses ne va pas dans ce sens. L'archevêque Serges nous expliquait lors d'une viste à Bois salair pour une réunion de la Frat qu'il n'y avait justement pas cette volonté commune; que les évêques auraient bien voulu mais que les Eglises mères s'y opposaient; et ainsi la plupart des réunions se déroulaient entre lui et Monseigneur Jérémie. Cet ethno philétisme n'est plus seulement un héritage malheureux: il est bien entretenu et fait l'affaire de tous les patriarcats.

Vous êtes très axé sur la lutte contre le "modernisme" qui mériterait sans aucun doute sur le forum d'être plus spécifiquement et clairement identifié que vous ne le faites. Votre dernière liste d'exemples (communion dans la main, petite fille dans le sanctuaite etc...) n'est pas très convaincante. Pour vous suivre il nous faudrait une dénonciation plus ciblée avec des exemples précis et vous devriez ouvrir une rubrique.

L'oecuménisme est réellement une pan-hérésie. Et Axel et Stephanopoulos, pour ne citer que les plus récents messages, ont bien raison de pousser un coup de gueule.
L'oecuménisme bafoue la piété orthodoxe. Depuis 1920 qu'avons nous récolté de tous ces "dialogues" et autres compromissions? Le catholicisme romain a-t-il renoncé à une seule de ses hérésies? En revanche nous avons récolté les oustachis, le Kosovo, le renouveau de l'uniatisme, les schismes internes et un foutoire dans le calendrier qui nous divise jusque dans notre liturgie. Bravo, applaudissons-nous! Et pour couronner le tout un magnifique "je vous emmerde "de Jean Paul II avec sa béatification de Stépinac et sa clarification sur le terme "Eglises soeurs". On peut donc dejà avouer que sur le plan diplomatique l'oecuménisme est un échec complet et qu'il vaudrait mieux ne pas trop se vanter en ce domaine.
La foi ne se bâtit pas sur la compromission ou la diplomatie mais sur le sang des martyrs et sur celui de la croix.
J'invite tous les évêques orthodoxes et leurs prêtres, diacres et sous diacres à venir répéter sur ce forum votre proclamation:
Je reste persuadé que l’Église orthodoxe est la seule vraie Église.
"Le Christ est réssuscité"! Pendant combien de temps encore pourrons nous le dire si nous remplaçons l'Esprit par la "diplomatie"? C'est par la pentecôte que nous proclamons la Résurrection et la pentecôte est l'évènement fondateur de l'Eglise!
L'oecuménisme, lui, est une anti-pentecôte et à ce titre je persiste à dire qu'il est bien un combat contre l'Esprit, une véritable apostasie.
eliazar
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Message par eliazar »

CHRIST EST RESSUSCITÉ !

Antoine et Jean-Louis rappellent sans relâche que l'Église Orthodoxe est la seule Église du Christ.

Ce qui sous-entend un autre rappel, en corollaire : que toute autre Église n'est qu'une Église des hommes.

Et qu'une Église créée par l'homme (après la Pentecôte, c'est à dire en toute connaissance de cause) exprime un mouvement d'éloignement progressif - ou immédiat : peu importe, le résultat ultime étant le même - de l'Église fondée par le Dieu Un-et-Trine.

Et surtout : que le seul fait de créer une Église séparée (ou encore : séparer une Église existante) de la seule Église créée par Dieu le Verbe (Un-et-Trine sans dissociation ni distinction aucune de l'une de Ses hypostases) ne peut plus avoir qu'un sens (pour un entendement de chrétien, et après la Pentecôte) : qu'à l'image de toute Église créée par un homme (par exemple l'Islam), ou fondée sur des raisonnements d'hommes ayant décidé à un moment de l'histoire de s'écarter de l'Église-Corps mystique du Christ, comme l'Église kto romaine et ses multiples dérivés (au cours des siècles qui ont suivi sa chute dans l'hérésie filioquiste) n'est finalement qu'une Église de Satan - en puissance ou en acte.

Si ces propositions peuvent être considérées comme justes (avec au besoin quelque rectification ou meilleure expression d'un de leurs points), alors il est inéluctable que tout "dialogue" avec ce que les Œcuménistes d'origine orthodoxe considèrent comme "les autres Églises" est en sa finalité un dialogue avec Satan - quelque soit la motivation humaine invoquée pour justifier un tel essai de dialogue.

Et nous savons depuis le jardin d'Eden que pour dialoguer avec Satan comme pour partager son brouet... il faut une longue cuiller, comme dit le proverbe populaire.

*

A cet endroit, me revient naturellement en mémoire la réflexion de Jean-Louis Palierne :
« L’Église orthodoxe est la seule vraie Église. Elle est bien malade. Elle l’a déjà été dans le passé. Elle est en ce monde, et participe de notre nature déchue.
L’ethnophylétisme est un grave problème. Le modernisme en est un autre. L’œcuménisme en est un troisième. Beaucoup de fidèles qui ont pris conscience du mal de l’œcuménisme n’ont pas encore pris conscience du mal du modernisme.
Cherchons à approfondir l’Orthodoxie dans la voie des Pères.
Pour qu’on puisse parler d’apostasie, il faudrait que quelqu’un renie sa foi dans la Trinité consubstantielle et dans le Christ vrai Dieu et vrai homme, et notre unique Sauveur. Nous sommes encore loin de l’apostasie générale. Dieu merci »

Dieu en soit loué, en effet !

Cependant, l’Église Orthodoxe étant dans le monde, chacun de ses membres y est plongé dès sa naissance, antérieurement même à son Baptême. Et si je mesure le rapport entre mon entrée dans l’Église de Dieu par le Baptême et ma situation de Baptisé « non encore retiré » de ce monde, alors je suis bien forcé de relativiser dramatiquement la conclusion de cette réflexion paliernienne.

Dieu veuille que nous fussions durablement, en tant que membres de l’Église Orthodoxe, loin de l’apostasie générale. Mais il me suffit d’abaisser mon regard (même un peu myope) sur le petit bout de la péninsule occidentale de notre continent (le « pré carré » de nos livres d’histoire) pour constater une évidence : l’apostasie y est quantativement quasi générale, désormais.

S’il nous arrive de poser la question de la foi en la Trinité consubstantielle et en le Christ vrai Dieu et vrai homme, et notre unique Sauveur à un catholique romain, il ne pourra qu’y reconnaître une consonance dont il se souvient vaguement, et il répondra de bonne foi que oui, il partage bien cette foi.

Mais si nous poussons la conversation plus avant, nous apprendrons qu’il n’est « pas d’accord » avec tel commandement - et encore moins avec tel conseil - de l’Évangile. Un Évangile que la plupart du temps il n’a que vaguement lu, si même il l’a lu…

Et si c’est de moins en moins répandu chez eux… sommes-nous certains que tous nos frères orthodoxes l’ont vraiment lu ?… En entier ? Et qu’ils sont eux, bien vraiment « d’accord » avec tous les commandements, et tous les conseils du Christ ?
Ce seul petit test suffirait déjà pour étendre catastrophiquement le champ de cette apostasie qui est en train de se généraliser – si j’accepte volontiers, bien sûr (et de toute mon âme), le soupir d’espoir que représente la conclusion de Jean-Louis.

Et je n’ose même pas envisager de poser une telle question en-dehors du cercle déjà restreint des kto romains de notre héritage occidental. Certes, il n’est probablement pas nécessaire de la poser à un protestant : s’il l’est vraiment, il a généralement lu l’Écriture en entier, et de manière absolue, au moins l’Évangile. Les Évangiles. Et si nous poussons la conversation, et qu’il exprime un doute, ou une gêne sur tell ou tel autre « conseil », ce ne sera dans l’immense majorité des cas que l’indice d’une crise plus ou moins passagère de sa conscience. Pas un refus catégorique. Mais en dehors des protestants (si nombreux soient-ils, ils ne représentent ici qu’une bien petite minorité du peuple considéré dans son ensemble), il y a une majorité d’occidentaux – si vaste qu’on peut presque parler des grains de sable du désert – qui ne répondrait déjà plus que par un haussement d’épaules, n’est-ce pas ?

Alors, en y mêlant les orthodoxes véritables (qui ne sont hélas déjà plus une foule unanime, et en marche - comme nous aimerions tant le croire) et même les protestants, confondus, combien d’âmes vivant en ce monde sommes-nous encore à CROIRE DANS le Christ VRAI DIEU ET vrai homme ?

Et à y ajouter indissolublement la foi EN LA TRINITÉ CONSUBSTANTIELLE ? Surtout en nous souvenant que tout protestant est à considérer a priori comme filioquiste… ?

« En reste-t-il encore dix » … pour cent ? En reste-t-il encore UN pour cent ?

Pour moi, si j’accepte de toute mon âme la conclusion de Palierne, c’est à titre de cri du cœur.
Ou de cri de supplication – comme on voudra.
Au même titre que les demandes de marchand de tapis de notre père Abraham, cramponné aux basque des Trois en marche vers Sodome.

Mais pas à titre de réalité statistique – « pas gaïre » comme on dit chez moi.

*

Et pourtant : EN VÉRITÉ IL EST RESSUSCITÉ !
< Demeurons dans la Joie. Prions sans cesse. Rendons grâce en tout... N'éteignons pas l'Esprit ! >
Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

Jean-Louis Palierne a écrit :En fait j'ai beaucoup collaboré avec le père Grigorios pour la rédaction de sa thèse (et de celles de quelques autres grecs et serbes...). C'est une de mes spécialités connues sur le marché parisien. Mais ma question ne portait pas sur le texte qui réglemente les élections épiscopales, mais je me demandais comment cela fonctionne en pratique. Y a-t-il beaucoup de candidats, et de candidats sérieux ? Y a-t-il des élections réellement disputées (je connais au moins un candidat évincé). Y a-t-il des conflits de tendances ?

J'ai l'habitude de me méfier du seul usage des textes juridiques pour décrire une situation complexe.
Cher Jean-Louis Palierne, j'ai pu très brièvement poser certaines de ces questions à un archimandrite chypriote qui sert dans la représentation du patriarcat oecuménique de Constantinople auprès du World Council of Churches à Genève. Il m'a assuré que les élections épiscopales à Chypre se passent conformément à la charte et qu'il n'y a jamais d'élections tacites (pour reprendre un terme du vocabulaire politique suisse romand dont je ne sais pas s'il est connu en France: des élections où il n'y a pas plus de candidats que de sièges à pourvoir).
Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

Intéressant. Je note. En fait je crois qu'il y eu au moins certaines élections très disputées, avec propagande électorale etc.

Je note l'excellent terme "élection tacite". Je trouverai bien une occasion de le resservir.
Jean-Louis Palierne
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Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

Jean-Louis Palierne a écrit : Je note l'excellent terme "élection tacite". Je trouverai bien une occasion de le resservir.
"La question de savoir combien de candidats le parti présente dépend à la fois de la loi et du contexte politique. La loi interdit en Suisse aux partis de présenter plus de candidats qu'il n'y a de sièges à pourvoir (art. 22 LDP). En cette matière, il existe souvent des accords implicites entre les partis dominants, qui se reconnaissent mutuellement un certain "droit" à une représentation. De tels accords peuvent conférer à un système majoritaire des effets de proportionnelle.

Dans la plupart des cantons, le gouvernement, élu à la majoritaire, est formé par une coalition regoupant les plus importants partis. C'est ce que l'on appelle la "proportionnelle de fait".

Si le nombre total des candidats présentés par tous les partis ne dépasse pas le nombre des sièges à pourvoir, on est en présence d'une élection tacite. Il n'y a, dans cette hypothèse, pas de scrutin et l'autorité compétente proclame tous les candidats élus (art. 45 LDP). Seul un accord implicite de tous les partis rend possible une élection tacite. Le Tribunal fédéral estime qu'en principe, l'élection tacite n'est pas contraire au droit de vote des citoyens (ATF 112 Ia 233 Moser-Ehinger = JT 1988 I 285).

L'art. 50 al. 5 Cst. GE précise que lors des élections générales des magistrats du pouvoir judiciaire ou des tribunaux de Prud'hommes (juridiction du travail), le Conseil d'Etat proclame tous les magistrats élus sans scrutin si leur nombre ne dépasse pas celui des sièges à pourvoir."

(Andreas Auer / Giorgio Malinverni / Michel Hottelier, Droit constitutionnel suisse, Volume I, 2e édition, Stämpfli, Berne 2006, §§ 672-674 pp. 228 s.)
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