pourquoi la Création ?

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Sylvie
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Inscription : lun. 01 août 2005 2:50

Message par Sylvie »

Je m'excuse encore auprès des lecteurs de ce forum à cause de mes propos encore imprégnés de catholicisme. Je disais plus haut :
Dans Sa prescience Dieu voyait la Mère de Dieu et même si ce n'eut été qu'elle qui aurait été sauvée dans toute Sa création, cela aurait été suffisant pour Lui de vouloir créer.
Avec cette affirmation, j'avais provoqué un "froid dans le dos" à Michaela. Je m'en excuse encore. Par sa réaction j'ai pensé que ce ne devait pas être très orthodoxe. Je savais que je n'avais pas inventé cela et que c'était le fruit de mes lectures. J'ai cherché et réussi à trouver d'où me venait cette compréhension de la création telle que je la mentionnais dans mon premier message.

C'est dans le livre "Vie intérieure de Marie" de M. Olier, fondateur de la congrégation de Saint Sulpice. Ce livre a eu une approbation de l'archevêché catholique de Paris en 1875.

Nous pouvons avoir une partie de ce livre sur le site
http://www.jesusmarie.com/olier_vie_de_ ... marie.html

Quelques petits extraits pour vous donner une idée de sa doctrine.
CHAPITRE I. PRÉDESTINATION DE MARIE A LA DIGNITÉ AUGUSTE DE MÈRE DU VERRE INCARNÉ

Dieu le Père engendre son Fils en lui-même. Dans la contemplation de soi-même qui le ravit, il voit naître son Fils, comme un miroir, où il se trouve représenté substantiellement, comme l'enseigne l'Apôtre (Épitre aux Hébreux, I, 3). Ce miroir l'absorbe dans l'amour de lui-même; et en cet amour du Père et du Fils est produit le divin Esprit. Renfermé dans ce cercle éternel qui est sa vie et sa béatitude, il est vivant et bienheureux en lui-même, et il eût (2) pu vivre ainsi éternellement, sans se communiquer au dehors et sans se donner à nous. Mais de toute éternité, ayant eu dessein de nous manifester son amour par l'Incarnation de son divin Fils, il s'est premièrement pourvu d'une aide, la très-sainte Vierge Marie. Sans doute, lui-même eût formé de ses mains l'humanité de son Fils, ce chef-d'oeuvre admirable, comme il devait former les anges, s'il eût voulu l'envoyer au monde dans une chair immortelle et glorieuse; et dans cette génération temporelle, le Fils n'eût pas eu besoin de mère, non plus qu'Adam dans sa création. Mais, prévoyant notre péché (1) et voulant qu'il fût expié par la mort de son propre Fils, il résolut de l'envoyer au monde dans notre chair passible et mortelle, afin que, dans cette même chair, il endurât la mort en faveur des pécheurs. Pour l'engendrer donc de la sorte, Dieu le Père se choisit, avec beaucoup de convenance, la très-sainte Vierge comme aide ou comme épouse. Car Dieu le Père, qui seul peut envoyer la personne de son Fils, veut que dans le mystère de l'Incarnation Marie soit son Épouse, en ce sens que le Père, qui est le principe de la génération de son Verbe selon sa divinité, destine la sainte Vierge à devenir le principe de la génération du même Verbe selon l'humanité 1.

1. Bulla Pii Papoe IX, ad Concept. Immaculat. Virginis primordia, uno eodemque decreto, cum divinae Sapientiae Incarnatione fuerant praestituta.
M. Olier suppose ici que, si l'homme n'eût pas péché, le Verbe se serait incarné sans naître de la femme; et quelque extraordinaire que ce sentiment puisse paraître, il n'est contraire ni à l'Écriture ni aux saints docteurs.
Dans ce livre M. Olier pousse l'audace à attribuer en l'honneur de Marie, les paroles de l'Ecclésiastiques.
C'est ainsi qu l'on ne peut avoir difficulté d'entendre ces paroles de l'Écriture dîtes de la Sagesse Éternelle, appliquées pr l'église à la Très-Sainte Vierge et qui sont de grande consolation à ses serviteurs particuliers; J'ai été formée par le Très-Haut, j'ai été conçue avant toute créature, Dieu le Père m'ayant destinée pour sa compagne et son épouse, afin de produire ensuite avec moi tout ce qu'il devait créer. C'est moi qui ai fait naître, dans le ciel, une lumière, qui ne s'éteindra jamais; et semblable à une nuée j'ai couvert toute la terre. De toute éternité, étant présente aux yeux du Père, mon époux, je renfermais, dès lors, toutes les créatures, qui paraissaient maintenant dans le monde, étant comme une nuée féconde, qui contient dans la douceur de ses eaux, tous les fruits qui doivent naître par elle. J'ai habité dans les lieux les plus sublimes, dans le profond abîme de Dieu le Père; et mon trône est dans une colonne de nuée; le trône de ma grandeur est la toute puissance du Père, cette vertu constante et immobile, qui porte et qui soutient tout ce qui est créé. Étant assise dans ce trône et me voyant participate et revêtue de cette toute puissance, je disposais de toute la création.


C'est une chose inconcevable comment Dieu eut cette divine épouse présente à son, esprit avant la formation de toutes les créatures. Pour lui, il n'y a ni futur ni passé; tout. est présent à ses yeux, il voit distinctement toutes choses dans la lumière éternelle. De toute éternité, il y avait donc en Dieu un caractère, une figure qui représentait Jésus-Christ et sa mère, le Verbe incarné et tous ses membres; dès lors Marie était aussi présente aux yeux de Dieu que si déjà elle eût été formée, que si elle eût été 'effectivement au monde. Ce consentement célèbre de Marie, nécessaire à l'Incarnation, sur lequel reposait tout l'édifice de la religion qu'il préméditait, toutes les figures et les prophéties, toute l'économie du salut, il le prévoyait et le connaissait avant tous les temps. Il voyait déjà au fond de l'âme de la très-sainte Vierge, remplie de foi, de sagesse, de soumission, quels seraient sa pensée et son sentiment, sachant la force et la vertu de la grâce dont il devait la remplir. Connaissant donc sa volonté et la disposition de son coeur, et tirant déjà d'elle son consentement, qu'il voyait aussi réellement que quand elle le confirma à l'ange, il réglait là-dessus, de toute éternité, le saint mystère de l'Incarnation.

Il en usait de même dans la vocation de tous ses enfants adoptifs, qui sont les membres de Jésus-Christ, l'achèvement de ce grand mystère, et desquels Marie, mère du Verbe selon la chair, devait être véritablement la mère selon l'esprit. Si, dans le (8 ) dessein de Dieu, l'épouse devait être donnée à l'époux, comme une aide semblable à lui, ce n'était pas seulement pour qu'elle contribuât à la naissance des enfants; mais encore pour qu'elle concourût par sa sollicitude maternelle, par sa tendresse et sa bonté, par la sagesse de ses conseils, à leur éducation et à leur établissement. Sans doute, en nous prédestinant à devenir les membres de son Fils, Dieu le Père nous a appelés, selon le décret de sa volonté et par un pur effet de sa grâce, qu'il nous a donnée en Jésus-Christ, avant tous les siècles: nous ayant déjà comme créés en lui, et ayant préparé les oeuvres saintes qu'il désirait que nous fissions pour sa gloire (1). Mais en appelant ainsi chacun de nous, en lui préparant, dès l'éternité, la mesure des moyens intérieurs et extérieurs de sanctification qu'il lui donne dans le temps, Dieu tenait sa sainte épouse présente à son esprit. Il voyait ce qui lui eût agréé, ce qu'elle aurait désiré pour chacun, si elle eût été au monde, et il agissait selon les intentions, selon les désirs et les prières de Marie qu'il prévoyait.

1. C'est par appropriation, et en traduisant les paroles de saint Paul, Épître aux Éphésiens, que M. Olier attribue au Père notre vocation à la grâce, bien que ce don de Dieu soit l'œuvre commune des trois divines personnes. « Béni soit Dieu, Père de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui nous a choisis en lui avant le commencement du monde, pour que nous fussions saints et immaculés en sa présence dans la charité. » (Chap I, 3-6.)
Vous le voyez; cette grâce incomparable d'appartenir à Jésus, d'être du nombre des enfants de Dieu, vous le devez à Marie non seulement parce qu'elle a consenti à l'Incarnation du Verbe, sans laquelle vous n'auriez eu ce bonheur; mis encore parce qu'elle a aggréé le choix que Dieu avait fait de vous, préférablement à tant d'autres créatures possibles, qu'il eu pu former, et qu'Il a laissées dans le néant. Considérez que si le choix de Dieu est tombé sur vous, par le pur motif de son amour privilégié et tout gratuit de sa part; la ratification que Marie en a faîte, n'a eu aussi pour cause unique, que ce même amour, que Dieu a fait passer en elle.


Je n'ai pas trouvée la citation exacte qui affirmait que même si Marie seule devait être sauvée, cela valait la peine que le monde ai été créé. C'est difficile à trouver dans un livre de 436 pages. Il faut tour relire et moi aussi j'ai des "froids dans le dos." Cette re-lecture me décourage et ne fait que m'embrouiller.

Il y a dans ce livre les assises pour bien expliquer les dogmes de l'Immaculée Conception, l'Assomption et peut-être un futur dogme de Marie Médiatrice de Toutes Grâces.


Sylvie-Madeleine
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