Comment contempler l'icône?
Quatre Icônes ornent mon bureau , un Christ bénissant, une Theotokos, un Saint-Georges terrassant le Dragon et un Saint-Ephrem(je suis syriaque).
Il ne s'agit, bien entendu, pas de simples ornements mais bien d'objets de culte en soutien de la prière solitaire.
Mais il m'arrive parfois de regarder pendant de longues minutes, sans parler, dans les yeux de "mon" Christ bénissant comme si je m'adressait en silence à un confident.
Est-ce une manière bien chrétienne de s'adresser à l'Icône(j'ai toujours peur d'une dérive ésotérique, Dieu merci je n'éprouve pas d'hallucinations , seulement un apaisement)?
On parle volontiers de technique de réalisation de l'icône mais pas assez de la manière dont on utilise ce support spirituel.
Un ami protestant (calviniste, donc tendance dure ) me dit(amicalement tout même) que c'est du paganisme, qu'il faut lire la Bible et rien d'autre.
Comment contempler ou "lire" l'Icône?
Modérateur : Auteurs
Comment contempler ou "lire" l'Icône?
La Croix est la volonté prête à toutes les douleurs.
Saint Isaac de Nisibe dit le Syrien
Saint Isaac de Nisibe dit le Syrien
Merci cher Théodore pour cette nouvelle discussion.
1- J'ai un problème de lecture de l'Icône de St-Georges.
Lorsque j'avais lu un récit KTO de la vie de ce saint, il me paraissait plus mythologique que réel à cause de sa chasse aux dragons.
2- Pensez-vous que c'est l'Icône qui nous choisit ?
Lorsque je fais ma tournée de vénération des Icônes dans la paroisse, mon attention est attirée par certaines. Je demande qui elle représente et ensuite je cherche sur Internet, la vie du saint représenté. Toujours, je vois dans sa vie une difficulté à laquelle je suis confrontée. Alors je la prie de m'aider et je l'ajoute dans ma liste des saints pour une litanie.
Qu'en pensez-vous ?
Sylvie
1- J'ai un problème de lecture de l'Icône de St-Georges.
Lorsque j'avais lu un récit KTO de la vie de ce saint, il me paraissait plus mythologique que réel à cause de sa chasse aux dragons.
2- Pensez-vous que c'est l'Icône qui nous choisit ?
Lorsque je fais ma tournée de vénération des Icônes dans la paroisse, mon attention est attirée par certaines. Je demande qui elle représente et ensuite je cherche sur Internet, la vie du saint représenté. Toujours, je vois dans sa vie une difficulté à laquelle je suis confrontée. Alors je la prie de m'aider et je l'ajoute dans ma liste des saints pour une litanie.
Qu'en pensez-vous ?
Sylvie
Je suis d'accord avec vous en ce qui concerne ce Saint-Georges* , très présent chez les chrétiens de Syrie(cela tient sans doute d'un fétichisme et la couleur verte du dragon y est peut-être pour quelque chose , une façon de se rassurer).
En revanche les icônes du Christ ou de la Théotokos , les icônes des Saints dont les regards semblent nous sonder me parlent bien davantage.
L'icône représentant pour nous bien plus qu'une simple oeuvre d'art religieux(comme les vitraux des cathédrales gothiques si peu contemplés par les fidèles ou les vierges de l'art flamand).
L'icône est finalement d'abord une écriture avant d'être peinte et avant tout cela une prière.
* Saint-Georges: je la perçois en définitive plutôt comme un symbole de la lutte du Saint contre tout ce qui l'amène à chuter, le Malin ou la Tentation, une lutte intérieure.
En revanche les icônes du Christ ou de la Théotokos , les icônes des Saints dont les regards semblent nous sonder me parlent bien davantage.
L'icône représentant pour nous bien plus qu'une simple oeuvre d'art religieux(comme les vitraux des cathédrales gothiques si peu contemplés par les fidèles ou les vierges de l'art flamand).
L'icône est finalement d'abord une écriture avant d'être peinte et avant tout cela une prière.
* Saint-Georges: je la perçois en définitive plutôt comme un symbole de la lutte du Saint contre tout ce qui l'amène à chuter, le Malin ou la Tentation, une lutte intérieure.
La Croix est la volonté prête à toutes les douleurs.
Saint Isaac de Nisibe dit le Syrien
Saint Isaac de Nisibe dit le Syrien
-
- Messages : 1041
- Inscription : lun. 30 mai 2005 19:41
- Localisation : IdF
- Contact :
Chers Théodore et Sylvie,
L’icône est une porte ouverte sur la présence de celui ou celle qu’elle représente et c’est avec lui, ou elle, que s’établit une relation de personne à personne, une communion vivante. Les usages de vénération liturgique sont une chose mais rien ne peut ni ne doit enfermer ou limiter la prière personnelle.
Comment avoir peur d’être idolâtre en regardant le Christ à travers l’icône ? Ce serait idolâtre si vous projetiez sur l’image peinte une fausse représentation de Dieu, si vous mettiez sous le mot Christ un produit de votre imaginaire. Mais si votre prière de silence s’adresse bien à Lui, l’icône est parfaitement à sa place et dans son rôle.
Si vous vénériez l’icône dans les règles de l’art à l’église en ayant peur de la contempler et d’y rencontrer la présence du Christ, alors oui, cela confinerait à l’idolâtrie. Et surtout à l’idiotie, d’ailleurs.
Il est normal aussi que la relation avec les saints soit « personnalisée » et que eux, qui ont franchi le chemin sur lequel nous peinons, prennent l’initiative. Et puis, là encore, c’est une relation vivante, personnelle. Des saints peuvent devenir des amis, amis exigeants s’il en est, mais avec toute la fidélité et l’attention que l’amitié suppose. Mais ce n’est pas l’icône qui choisit, ce n’est pas le morceau de bois peint, c’est le saint représenté par l’icône.
Puis-je, à tous deux, vous suggérer de lire saint Jean Damascène ?
En ce qui concerne saint Georges et le dragon : bien entendu, c’est la légende de Persée christianisée. Sur le plan historique, tout ce que l’on sait de saint Georges, c’est qu’il fut martyr. Mais cette christianisation de la légende antique a du sens, elle est porteuse d’un enseignement spirituel sous forme de parabole. Le Christ lui-même a enseigné par paraboles, c’est donc une faculté humaine qui a été assumée et sauvée.
Méditez sur le sens de ce dragon vaincu, de la princesse délivrée. Demandez vous pourquoi cette parabole et l’icône qui s’en inspire font de saint Georges un cavalier alors que l’archange Michel, lui, combat comme un fantassin.
L’icône est une porte ouverte sur la présence de celui ou celle qu’elle représente et c’est avec lui, ou elle, que s’établit une relation de personne à personne, une communion vivante. Les usages de vénération liturgique sont une chose mais rien ne peut ni ne doit enfermer ou limiter la prière personnelle.
Comment avoir peur d’être idolâtre en regardant le Christ à travers l’icône ? Ce serait idolâtre si vous projetiez sur l’image peinte une fausse représentation de Dieu, si vous mettiez sous le mot Christ un produit de votre imaginaire. Mais si votre prière de silence s’adresse bien à Lui, l’icône est parfaitement à sa place et dans son rôle.
Si vous vénériez l’icône dans les règles de l’art à l’église en ayant peur de la contempler et d’y rencontrer la présence du Christ, alors oui, cela confinerait à l’idolâtrie. Et surtout à l’idiotie, d’ailleurs.
Il est normal aussi que la relation avec les saints soit « personnalisée » et que eux, qui ont franchi le chemin sur lequel nous peinons, prennent l’initiative. Et puis, là encore, c’est une relation vivante, personnelle. Des saints peuvent devenir des amis, amis exigeants s’il en est, mais avec toute la fidélité et l’attention que l’amitié suppose. Mais ce n’est pas l’icône qui choisit, ce n’est pas le morceau de bois peint, c’est le saint représenté par l’icône.
Puis-je, à tous deux, vous suggérer de lire saint Jean Damascène ?
En ce qui concerne saint Georges et le dragon : bien entendu, c’est la légende de Persée christianisée. Sur le plan historique, tout ce que l’on sait de saint Georges, c’est qu’il fut martyr. Mais cette christianisation de la légende antique a du sens, elle est porteuse d’un enseignement spirituel sous forme de parabole. Le Christ lui-même a enseigné par paraboles, c’est donc une faculté humaine qui a été assumée et sauvée.
Méditez sur le sens de ce dragon vaincu, de la princesse délivrée. Demandez vous pourquoi cette parabole et l’icône qui s’en inspire font de saint Georges un cavalier alors que l’archange Michel, lui, combat comme un fantassin.
"Viens, Lumière sans crépuscule, viens, Esprit Saint qui veut sauver tous..."