La Passion du Christ, victoire sur la mort ou satisfaction ?
Modérateur : Auteurs
Bonsoir Jean-Louis,
Pas du tout d’accord ! Il n’y a pas lieu de traduire ! Pourquoi voulez-vous traduire ce que même l’église latine a conservé jusqu’il y a peu ? Essayez de faire des Kyrielles avec « Accorde-nous ta grâce ! » Récitez : « Gospodi pomilouï » ça marche à fond ! Mais pas « Accorde-nous ta grâce ! » Trop de tête, pas assez de corps. Même si cette signification est très bonne, je lui préfère pour mon usage privé : « Prends bien soin de nous (ou de moi) !» qui me permet de demander à mon Seigneur, Créateur et Sauveur à la fois la nourriture, la boisson et le médicament. Mais non ! Pas de traduction ! Pas besoin ! C’est la disposition du cœur, la posture et l’élan de l’être qui compte le plus dans la prière. C’est celle de l’icône de la Résurrection c’est celle d’Adam qui tend la main, celle du bon larron cloué à la croix tourné vers le Roi de Gloire. Relisez l’histoire drôle de Tolstoï sur les insulaires qui demandaient qu’on leur apprenne à prier.
Nous rêvons tous de ces traductions enfin fiables, justes, irréfutables, définitives, et c’est une tension légitime et nécessaire qui nous anime, particulièrement nous Orthodoxes, contre les déformations et les hérésies dominantes.
Mais ne nous y trompons pas : même sans être obsédé par les glissements possibles entre traduction, tradition, transmission et trahison – ce qui n’est pas notre problématique ici –, il y faudra toujours ajouter quelque note en bas de page, quelque commentaire pour expliciter, justifier, nuancer, et nous aurons, que nous soyons apologète, prêtre, catéchète, enseignant dans quelque cadre institutionnel ou simple fidèle, toujours à retraduire, c’est inévitable.
Notre foi, d’ailleurs, ne s’origine-t-elle pas dans la traduction : celle des Septante d’abord puis celle des Pères avec leurs différentes lectures littérale et allégorique, morale de l’Ecriture ? J’aurai même l’audace de poser la question : Notre Seigneur Jésus Christ n’est-il pas le premier « traducteur », celui de l’Amour ineffable et incompréhensible de Dieu pour les hommes ?
Mais assez de mots ! Quand on prie tous les mots ne servent qu’à se taire si j’ose dire, du moins à faire taire le mental. Avant, oui ! Après, oui ! Pendant, non ! Voilà pourquoi ni le slavon (longtemps pratiqué par moi dans trois chœurs parisiens) ni l’arabe (occasionnellement écouté) ni le grec ( désormais langue de ma paroisse méridionale, ne m’ont jamais gêné. L’on mélange toutes les préoccupations : il y a un temps pour tout ! C’est dans la Bible ! Et puis quand on arrive à l’église il y a lieu de « Déposer tous les soucis du monde » et même dans le secret de sa chambre.
Bien amicalement. Merci pour tout ce que vous écrivez Jean Louis et aussi pour la fermeté de votre foi.
maxime le minime
Pas du tout d’accord ! Il n’y a pas lieu de traduire ! Pourquoi voulez-vous traduire ce que même l’église latine a conservé jusqu’il y a peu ? Essayez de faire des Kyrielles avec « Accorde-nous ta grâce ! » Récitez : « Gospodi pomilouï » ça marche à fond ! Mais pas « Accorde-nous ta grâce ! » Trop de tête, pas assez de corps. Même si cette signification est très bonne, je lui préfère pour mon usage privé : « Prends bien soin de nous (ou de moi) !» qui me permet de demander à mon Seigneur, Créateur et Sauveur à la fois la nourriture, la boisson et le médicament. Mais non ! Pas de traduction ! Pas besoin ! C’est la disposition du cœur, la posture et l’élan de l’être qui compte le plus dans la prière. C’est celle de l’icône de la Résurrection c’est celle d’Adam qui tend la main, celle du bon larron cloué à la croix tourné vers le Roi de Gloire. Relisez l’histoire drôle de Tolstoï sur les insulaires qui demandaient qu’on leur apprenne à prier.
Nous rêvons tous de ces traductions enfin fiables, justes, irréfutables, définitives, et c’est une tension légitime et nécessaire qui nous anime, particulièrement nous Orthodoxes, contre les déformations et les hérésies dominantes.
Mais ne nous y trompons pas : même sans être obsédé par les glissements possibles entre traduction, tradition, transmission et trahison – ce qui n’est pas notre problématique ici –, il y faudra toujours ajouter quelque note en bas de page, quelque commentaire pour expliciter, justifier, nuancer, et nous aurons, que nous soyons apologète, prêtre, catéchète, enseignant dans quelque cadre institutionnel ou simple fidèle, toujours à retraduire, c’est inévitable.
Notre foi, d’ailleurs, ne s’origine-t-elle pas dans la traduction : celle des Septante d’abord puis celle des Pères avec leurs différentes lectures littérale et allégorique, morale de l’Ecriture ? J’aurai même l’audace de poser la question : Notre Seigneur Jésus Christ n’est-il pas le premier « traducteur », celui de l’Amour ineffable et incompréhensible de Dieu pour les hommes ?
Mais assez de mots ! Quand on prie tous les mots ne servent qu’à se taire si j’ose dire, du moins à faire taire le mental. Avant, oui ! Après, oui ! Pendant, non ! Voilà pourquoi ni le slavon (longtemps pratiqué par moi dans trois chœurs parisiens) ni l’arabe (occasionnellement écouté) ni le grec ( désormais langue de ma paroisse méridionale, ne m’ont jamais gêné. L’on mélange toutes les préoccupations : il y a un temps pour tout ! C’est dans la Bible ! Et puis quand on arrive à l’église il y a lieu de « Déposer tous les soucis du monde » et même dans le secret de sa chambre.
Bien amicalement. Merci pour tout ce que vous écrivez Jean Louis et aussi pour la fermeté de votre foi.
maxime le minime
Makcim
Donc, Jean-Louis, nous demandons à Dieu pardon pour le péché mais ce pardon n'est pas accordé en fonction d'une satisfaction juridique obtenue par le Christ en rachat de l'offense faite au Père. Ce pardon est accordé en vertu de la Miséricorde infinie de Dieu dont le Verbe s'est incarné et a souffert la Passion pour vaincre définitivement la mort, conséquence du péché, par Sa Résurrection. Les hommes sont participants de cette victoire par le baptême mais peuvent au cours de leur vie choisir librement de la rejeter et de rester les esclaves de la mort et du démon.
L'on cherche ici, selon les vieilles habitudes latines, à mettre Dieu en équations et à trouver enfin l'équation juste. Mais ce que le véritable théologien orthodoxe conceptualise n'est pas le produit de son orgueilleuse intelligence qui a enfin percé le mystère divin, c'est ce que sa propre expérience du Logos de Dieu lui a dicté et qu'il a entendu et qu'il prend le soin de traduire dans le langage vérificateur - et non comme les mystiques échevelés ni les vains prophètes auto proclamés d'occident - de la Tradition juste : celle des Saintes Ecritures, des seuls conciles oecuméniques et des Pères qui ont vu et expérimenté la Vraie Lumière éternelle quelle que soit l'époque, grâce à leur vie d'ascèse et de prière dans une synergie avec l'absolument nécessaire grâce de Dieu.
Je ne comprends pas vos petits calculs, lourds cailloux posés sur la balance du pour et du contre.
Ce dont j'ai la conviction profonde c'est que l'Amour sans faille et infini de Dieu s'est incarné pour assumer intégralement la condition humaine et qu'Il a traversé toute cette condition jusque dans la mort... inévitable !
C'est tout, si j'ose dire. Ce dont je suis sûr c'est que l'Amour par essence, par nature, comme vous voudrez, dans son élan, dans son dynamisme, est prêt à tout et à traverser toutes les épreuves pour sauver l'homme qu'Il aime. Traverser n'est pas s'appesantir mais emporter. La Vie a vaincu la mort par ce qu'elle l'a traversée de part en part pour la laisser où elle est. Il n'y a pas d'amour qui ne soit dans l'acceptation de la crucifixion. Essayez un peu vous verrez.... Qu'est-ce que que c'est que ces histoires de garagiste ou de juriste ? Quelles réparations ? Ou plutôt si, tiens ! Le Grand garagiste n'a pas eu peur de se salir les mains pour restaurer notre véritable nature la mort y compris. Croyez-vous que Dieu est venu s'appesantir sur le Golgotha, Il n'a fait qu'y passer, excusez-moi, acceptant toutes les souffrances au passage soit, mais seulement parce que c'était inévitable puisque l'homme s'était mis dans ce pétrin. L'Amour est prêt à tout c'est tout ! Et il faut n'être qu'un homme bien sûr pour commencer à soupeser, à évaluer et essayer de comprendre, c'est tellement au-dessus de sa petite et mesquine habitude de calcul : "Voyons tu m'as donné ça alors qu'est-ce que je te dois ?"
Non ! non ! Non ! Pas de ça avec l' Amour !
Je ne comprends pas vos petits calculs, lourds cailloux posés sur la balance du pour et du contre.
Ce dont j'ai la conviction profonde c'est que l'Amour sans faille et infini de Dieu s'est incarné pour assumer intégralement la condition humaine et qu'Il a traversé toute cette condition jusque dans la mort... inévitable !
C'est tout, si j'ose dire. Ce dont je suis sûr c'est que l'Amour par essence, par nature, comme vous voudrez, dans son élan, dans son dynamisme, est prêt à tout et à traverser toutes les épreuves pour sauver l'homme qu'Il aime. Traverser n'est pas s'appesantir mais emporter. La Vie a vaincu la mort par ce qu'elle l'a traversée de part en part pour la laisser où elle est. Il n'y a pas d'amour qui ne soit dans l'acceptation de la crucifixion. Essayez un peu vous verrez.... Qu'est-ce que que c'est que ces histoires de garagiste ou de juriste ? Quelles réparations ? Ou plutôt si, tiens ! Le Grand garagiste n'a pas eu peur de se salir les mains pour restaurer notre véritable nature la mort y compris. Croyez-vous que Dieu est venu s'appesantir sur le Golgotha, Il n'a fait qu'y passer, excusez-moi, acceptant toutes les souffrances au passage soit, mais seulement parce que c'était inévitable puisque l'homme s'était mis dans ce pétrin. L'Amour est prêt à tout c'est tout ! Et il faut n'être qu'un homme bien sûr pour commencer à soupeser, à évaluer et essayer de comprendre, c'est tellement au-dessus de sa petite et mesquine habitude de calcul : "Voyons tu m'as donné ça alors qu'est-ce que je te dois ?"
Non ! non ! Non ! Pas de ça avec l' Amour !
Makcim
La Passion du Christ
Dans le Notre Père, le Christ nous enseigne à demander à Dieu de nous éviter l'épreuve - s'Il le veut bien, naturellement - comme Il l'a Lui aussi demandé au Père, au Jardin des Oliviers.
Parallèlement, Il nous enseigne à demander que nous soient remises nos dettes (d'Amour) : parce que nous ne pourrons de toute manière jamais les payer, les rembourser. Le disciple, l'homme terrestre, même Baptisé, n'a pas en lui de quoi rembourser un Amour Infini, ce pauvre homme qui n'a même pas la force, la persévérance en tout cas, nécessaires pour rendre amour pour amour. Même dans le simple domaine des amours humaines!
Mais en demandant qu'on nous remette cette dette, la seule dette réelle que nous eussions envers Dieu, nous reconnaissons de toute notre âme - de tout notre coeur et de tout notre esprit - que nous sommes ses débiteurs en cela - pour cette vie terrestre qu'Il nous a donnée, et jusque dans la Vie éternelle.
Et cette Grâce que nous Lui demandons est tellement au-dessus de toutes les autres transgressions de la Loi que le Christ ne les mentionne même plus; Il a tout dit. Le Christ n'est pas Moïse, et Il est venu après la Loi - pour lui ajouter un commandement nouveau : l'Amour. Il est (pour moi ! excuse-moi, Jean-Louis...) évident qu'en nous faisant demander que nous soient remises nos dettes d'Amour, Il englobe toutes les dettes, tous les manquements, tous les accrocs à la robe nuptiale - à l'image du Père qui, devant l'absence de ceux qu'Il avait invités à la Noce, envoie chercher dans les chemins et le long des haies tous les vagabonds, les boîteux, les miséreux ... et qui du coup ne leur demande même plus de revêtir une robe de noces, mais de venir tout de suite, car le festin est prêt...
Il m'a toujours semblé que dans cette merveilleuse parabole (Luc 14, 15-24), l'acceptation joyeuse de Son invitation par tous ces pauvres hères (ceux que nous sommes, et à qui le Christ répond quand Il nous enseigne Sa prière du Notre Père) était supérieure à la tunique blanche impeccable qui était pourtant exigée des invités à une noce. Elle ne l'annule pas : elle est "plus blanche que le blanc".
Nous avons tous, nous les néo-orthodoxes, un reste de cette"dés-éducation" doloriste et culpabiliste que nous avons tous, hélas, reçus de la papauté vaticane... cette papauté qui avait un si pressant besoin de vendre très cher des "Indulgences" que du coup elle s'arrogeait sans vergogne le droit de se les attribuer pour les revendre - prises sur l'Eternité du Royaume de Dieu !!! Rien que çà ...
Alors, en avant la culpabilité, et la comptabilité des "dettes" : Tu as fait çà ? Je te vends deux cents ans de purgatoire en moins, et tu fais encore une affaire! Tu as fait pire ? Alors, tu ne t'en tireras pas à moins de m'acheter une indulgence Plénière. Vois avec mon vendeur local s'il peut te la faire payer par mnsualités...
La richesse insolente de l'église latine, au moins en France (pour les autres nations, je ne sais rien et ce n'est pas mon problème), vient de cette détestable, de cette sacrilège tradition des Indulgences. Le fait qu'elles ne figurent plus maintenant qu'au dos des images pieuses ne change rien au blasphème. Elles sont gratuites, certes - mais c'est pour bien montrer que le Pape a toujours le droit d'en disposer ...j'ai envie de dire : "au nez et à la barbe du véritable Chef de l'Église" !
Et du reste, il n'y a qu'à constater la chasse éhontée à l'héritage à laquelle tant de membres du clergé latin se livrent auprès des vieillards et des riches veuves pour se douter que dans le subconscient des moribonds, il traîne encore quelques restes de cette "grande peur" de jadis, qui a été si fructueuse pour les caves du Vatican que malgré la chèreté actuelle de la vie, on peut encore visiter des heures durant toutes les richesses incalculables accumulées au-dessus de la tombe de saint Pierre !!!
Même ceux qui ont vécu toute leur vie en servant deux Maîtres se disent qu'au fond, en donnant un peu de leur héritage, ils vont s'en tirer, puisque le pape peut disposer à sa guise du Trésor des Grâces. Ils sont du bon côté...
Alors, je ne voudrais choquer personne, mais quand j'entends parler de la Grâce comme on parlerait des grâces accordées par le président de la République aux détenus pour fêter son élection, je ne crois pas du tout qu'on puisse mélanger la dette d'Amour avec les infractions à la Loi. La Grâce, pour moi, c'est bien le don de l'Amour Infini. Avec naturellement toutes ses conséquences dans nos vies terrestres, et jusqu'à la Vie future.
Cela n'a pas grand chose à voir, à mon humble avis, avec le catalogue mosaïque de tout ce qu'on devait payer aux servants du Temple - en bêtes de boucherie pour chaque péché, y compris les impuretés d'usagers d'ustensiles de cuisine.
Parallèlement, Il nous enseigne à demander que nous soient remises nos dettes (d'Amour) : parce que nous ne pourrons de toute manière jamais les payer, les rembourser. Le disciple, l'homme terrestre, même Baptisé, n'a pas en lui de quoi rembourser un Amour Infini, ce pauvre homme qui n'a même pas la force, la persévérance en tout cas, nécessaires pour rendre amour pour amour. Même dans le simple domaine des amours humaines!
Mais en demandant qu'on nous remette cette dette, la seule dette réelle que nous eussions envers Dieu, nous reconnaissons de toute notre âme - de tout notre coeur et de tout notre esprit - que nous sommes ses débiteurs en cela - pour cette vie terrestre qu'Il nous a donnée, et jusque dans la Vie éternelle.
Et cette Grâce que nous Lui demandons est tellement au-dessus de toutes les autres transgressions de la Loi que le Christ ne les mentionne même plus; Il a tout dit. Le Christ n'est pas Moïse, et Il est venu après la Loi - pour lui ajouter un commandement nouveau : l'Amour. Il est (pour moi ! excuse-moi, Jean-Louis...) évident qu'en nous faisant demander que nous soient remises nos dettes d'Amour, Il englobe toutes les dettes, tous les manquements, tous les accrocs à la robe nuptiale - à l'image du Père qui, devant l'absence de ceux qu'Il avait invités à la Noce, envoie chercher dans les chemins et le long des haies tous les vagabonds, les boîteux, les miséreux ... et qui du coup ne leur demande même plus de revêtir une robe de noces, mais de venir tout de suite, car le festin est prêt...
Il m'a toujours semblé que dans cette merveilleuse parabole (Luc 14, 15-24), l'acceptation joyeuse de Son invitation par tous ces pauvres hères (ceux que nous sommes, et à qui le Christ répond quand Il nous enseigne Sa prière du Notre Père) était supérieure à la tunique blanche impeccable qui était pourtant exigée des invités à une noce. Elle ne l'annule pas : elle est "plus blanche que le blanc".
Nous avons tous, nous les néo-orthodoxes, un reste de cette"dés-éducation" doloriste et culpabiliste que nous avons tous, hélas, reçus de la papauté vaticane... cette papauté qui avait un si pressant besoin de vendre très cher des "Indulgences" que du coup elle s'arrogeait sans vergogne le droit de se les attribuer pour les revendre - prises sur l'Eternité du Royaume de Dieu !!! Rien que çà ...
Alors, en avant la culpabilité, et la comptabilité des "dettes" : Tu as fait çà ? Je te vends deux cents ans de purgatoire en moins, et tu fais encore une affaire! Tu as fait pire ? Alors, tu ne t'en tireras pas à moins de m'acheter une indulgence Plénière. Vois avec mon vendeur local s'il peut te la faire payer par mnsualités...
La richesse insolente de l'église latine, au moins en France (pour les autres nations, je ne sais rien et ce n'est pas mon problème), vient de cette détestable, de cette sacrilège tradition des Indulgences. Le fait qu'elles ne figurent plus maintenant qu'au dos des images pieuses ne change rien au blasphème. Elles sont gratuites, certes - mais c'est pour bien montrer que le Pape a toujours le droit d'en disposer ...j'ai envie de dire : "au nez et à la barbe du véritable Chef de l'Église" !
Et du reste, il n'y a qu'à constater la chasse éhontée à l'héritage à laquelle tant de membres du clergé latin se livrent auprès des vieillards et des riches veuves pour se douter que dans le subconscient des moribonds, il traîne encore quelques restes de cette "grande peur" de jadis, qui a été si fructueuse pour les caves du Vatican que malgré la chèreté actuelle de la vie, on peut encore visiter des heures durant toutes les richesses incalculables accumulées au-dessus de la tombe de saint Pierre !!!
Même ceux qui ont vécu toute leur vie en servant deux Maîtres se disent qu'au fond, en donnant un peu de leur héritage, ils vont s'en tirer, puisque le pape peut disposer à sa guise du Trésor des Grâces. Ils sont du bon côté...
Alors, je ne voudrais choquer personne, mais quand j'entends parler de la Grâce comme on parlerait des grâces accordées par le président de la République aux détenus pour fêter son élection, je ne crois pas du tout qu'on puisse mélanger la dette d'Amour avec les infractions à la Loi. La Grâce, pour moi, c'est bien le don de l'Amour Infini. Avec naturellement toutes ses conséquences dans nos vies terrestres, et jusqu'à la Vie future.
Cela n'a pas grand chose à voir, à mon humble avis, avec le catalogue mosaïque de tout ce qu'on devait payer aux servants du Temple - en bêtes de boucherie pour chaque péché, y compris les impuretés d'usagers d'ustensiles de cuisine.
Dernière modification par eliazar le mer. 28 sept. 2005 22:36, modifié 1 fois.
< Demeurons dans la Joie. Prions sans cesse. Rendons grâce en tout... N'éteignons pas l'Esprit ! >
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- Messages : 1044
- Inscription : ven. 20 juin 2003 11:02
Jean-Marc a écrit :
Maksim le minime ironise sur la dimension comptable de nos exigences françaises en matière de traduction.
Il est nécessaire d’avoir des traduction claires et précises, et d’utiliser toutes les ressources de notre langue, de retourner sa précision contre les brouillards épais du jésuitisme. C’est possible, et donc nécessaire. La traduction proposée est conforme à l’enseignement des Pères : elle attribue la tentation au Tentateur, notre faute est éventuellement d’y consentir, et la Grâce divine nous aide à la refuser.
Éliazar réitère :
Mais on emploie aussi le mot “Grâce” pour indiquer que l’Église est le ministre de sa Grâce. L’Église orthodoxe possède la Grâce, elle la distribue et elle la transmet. Les organisations religieuses hétérodoxes qui se prétendent Églises ne la possèdent pas.
Le mot Grâce (Charis est certainement l’un des mots-clés de la théologie orthodoxe.
Nous demandons à Dieu de ne pas tenir compte de nos péchés. Ces péchés nous les cpùùettons sans cesse en raison de notre nature déchue, qui s’enlise dans la corruption transmise par la faute initiale de nps ancêtres Adam et Ève. Nos efforts, à eux seuls, sont impuissants, mais notre synergie avec la Grâce divine lui permet de ne pas consentir aux tentations de l’Adversaire. La première preuve de notre bonne volonté est que nous pardonnions à ceux qui nous ont fait souffrir, c’est-à-dire que nous leur remettions nous-mêmes leurs dettes. C’est le prix de la Grâce.Donc, Jean-Louis, nous demandons à Dieu pardon pour le péché mais ce pardon n'est pas accordé en fonction d'une satisfaction juridique obtenue par le Christ en rachat de l'offense faite au Père. Ce pardon est accordé en vertu de la Miséricorde infinie de Dieu dont le Verbe s'est incarné et a souffert la Passion pour vaincre définitivement la mort, conséquence du péché, par Sa Résurrection. Les hommes sont participants de cette victoire par le baptême mais peuvent au cours de leur vie choisir librement de la rejeter et de rester les esclaves de la mort et du démon.
Maksim le minime ironise sur la dimension comptable de nos exigences françaises en matière de traduction.
Certes nous sommes pointilleux sur ce point, nous les Français. Notre langue demande à toujours identifier les causalités et les responsabilités. Nous avons une multitude de verbes modaux : causer, vouloir, faire faire, avoir l’intention de, le dessein de, chercher à, tolérer que, admettre, savoir, négliger, ignorer, etc, etc. Mais nous ne pouvons pas y couper. Pour avoir proposé une traduction trop littérale, on nous fait perdre l’enseignement des Pères sur le Mal, le péché, la tentation… Les orthodoxes qui ont grandi dans la Tradition orthodoxe, qui ont ruminé les prières des offices, les textes des Pères, les prières avant la communion, etc; n’ont pas ce genre de difficultés; Les Français sont traumatisés par des siècles de culpabilisation, de contrition, d’aveu, d’intention droite, de normalisation. Avez-vous idée de ce qui peut passer par la tête d’ un jeune homme qui entre au séminaire ? d’un enfant à qui on apprend à réciter son “acte de contrition” ? de ces adultes qui devaient exposer par le menu toute leur vie dans le “confessionnal” ? Notre langue en porte les cicatrices, et les convertis néo-orthodoxes sont très sensibles.L'on cherche ici, selon les vieilles habitudes latines, à mettre Dieu en équations et à trouver enfin l'équation juste.
Il est nécessaire d’avoir des traduction claires et précises, et d’utiliser toutes les ressources de notre langue, de retourner sa précision contre les brouillards épais du jésuitisme. C’est possible, et donc nécessaire. La traduction proposée est conforme à l’enseignement des Pères : elle attribue la tentation au Tentateur, notre faute est éventuellement d’y consentir, et la Grâce divine nous aide à la refuser.
Éliazar réitère :
L’Amour ne peut pas être une dette. Qui a bien pu parler de dettes d’amour ? Il est l’Image enfouie au fond de nous-mêmes, que nous avons souillée par nos péchés, mais qui est prête à resplendir de nouveau. Il y suffit de notre acquiescement. Nos dettes ce sont nos péchés.Il nous enseigne à demander que nous soient remises nos dettes (d'Amour)
Ça n’est pas si ridicule. Les textes hymnographique nous parlent souvent de l’antique malédiction qio régnait sur les hommes (et sur le cosmos) depuis la faute d’Adam. Et dans son infinie condescendance Dieu nous a accordé sa grâce. C’est effectivement l’un des sens de la Grâce divine. Mais le Fils et Verbe de Dieu, en s’incarnant s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu. La Grâce divine est infiniment plus que les grâces accordées par les souverains.quand j'entends parler de la Grâce comme on parlerait des grâces accordées par le président de la République aux détenus pour fêter son élection…
Mais on emploie aussi le mot “Grâce” pour indiquer que l’Église est le ministre de sa Grâce. L’Église orthodoxe possède la Grâce, elle la distribue et elle la transmet. Les organisations religieuses hétérodoxes qui se prétendent Églises ne la possèdent pas.
Le mot Grâce (Charis est certainement l’un des mots-clés de la théologie orthodoxe.
Jean-Louis Palierne
paliernejl@wanadoo.fr
paliernejl@wanadoo.fr
Jean-Louis,
L’inconvénient et l’avantage de ce très intéressant moyen de communication qu’est le forum Internet c’est que c’est un mixte de conversation et d’échange épistolaire. On discute en écrivant en effet, et l’on pourrait avoir l’avantage du temps qu’offre la lecture à la réflexion mais le problème est que, comme dans une conversation, il y a lieu de répondre rapidement. Alors cet avantage du temps de la réflexion propre à l’échange de lettres est considérablement diminué si bien que l’on peut facilement tomber, comme dans une conversation ordinaire dans un dialogue de sourds et ce d’autant que l’on veut répondre à plusieurs interlocuteurs en même temps. Bon, il faut en tenir compte et assumer ou ne pas participer – et c’est ce que je fais la plupart du temps.
Jean-Marc a bien compris que la critique des « petits calculs » ne s’adressait qu’à la formulation qui avait été faite de la place du sacrifice dans l’économie du salut.
Je vais essayer, autant que ce que j’écris offre quelque matière réflexion, de diviser ce que je voudrais dire en plusieurs messages séparés.
Je ne pense pas avoir émis la moindre critique de tout ce qui a été écrit sur la grâce et sur son importance capitale. Il suffit de me relire. Est constamment présente à mon esprit son absolue nécessité sous peine d’absolue vanité de toute ascèse. Ascèse qui doit d’ailleurs rester totalement gratuite et sans attente aucune, et qui doit non seulement ne pas devenir une fin mais qui doit même être oubliée comme moyen, fidèlement et courageusement pratiquée, malgré tout, avec une foi sans faille.
Pour la traduction du Kyrie eleïson, je préfère écrire un autre message.
L’inconvénient et l’avantage de ce très intéressant moyen de communication qu’est le forum Internet c’est que c’est un mixte de conversation et d’échange épistolaire. On discute en écrivant en effet, et l’on pourrait avoir l’avantage du temps qu’offre la lecture à la réflexion mais le problème est que, comme dans une conversation, il y a lieu de répondre rapidement. Alors cet avantage du temps de la réflexion propre à l’échange de lettres est considérablement diminué si bien que l’on peut facilement tomber, comme dans une conversation ordinaire dans un dialogue de sourds et ce d’autant que l’on veut répondre à plusieurs interlocuteurs en même temps. Bon, il faut en tenir compte et assumer ou ne pas participer – et c’est ce que je fais la plupart du temps.
Jean-Marc a bien compris que la critique des « petits calculs » ne s’adressait qu’à la formulation qui avait été faite de la place du sacrifice dans l’économie du salut.
Je vais essayer, autant que ce que j’écris offre quelque matière réflexion, de diviser ce que je voudrais dire en plusieurs messages séparés.
Je ne pense pas avoir émis la moindre critique de tout ce qui a été écrit sur la grâce et sur son importance capitale. Il suffit de me relire. Est constamment présente à mon esprit son absolue nécessité sous peine d’absolue vanité de toute ascèse. Ascèse qui doit d’ailleurs rester totalement gratuite et sans attente aucune, et qui doit non seulement ne pas devenir une fin mais qui doit même être oubliée comme moyen, fidèlement et courageusement pratiquée, malgré tout, avec une foi sans faille.
Pour la traduction du Kyrie eleïson, je préfère écrire un autre message.
Makcim
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- Messages : 1044
- Inscription : ven. 20 juin 2003 11:02
Saint Séraphim de Sarov avait bien raison d’aimer ces figures commerciales. En bons intellectuels, nous faisons la moue devant ces compariasons triviales. Il n’y a pas lieu de s’en étonner, car le combat spirituel n’est pas un tissu de bons sentiments.
Mais il ne s’agit pas d’un bien accaparé et à restituer. Il s’agit de nos transgressions. Depuis la chute d’Adam la nature humaine nous est transmise sous une forme altérée, et Satan exerce sur elle une emprise omniprésente -- mais superficielle. En nous est toujours présent le désir de faire le Bien.
L’Esprit souffle où il veut et nul ne s’en aperçoit. Il sauve la Création, et tout le genre humain, de la perdition générale. Mais en outre le Seigneur s’est fait visiblement présent dans son Corps, qui est l’Église, et nous offre de nous incorporer par notre choix à sa vie. Le Baptême nous sauve, mais nous continuons de pécher.
Ces faiblesses, ce sont nos péchés. Nous demandons donc à Dieu de nous pardonner nos fautes et de ne pas en tenir compte. Et comme preuve de la bonne foi de dotre demande, nous ne tenons aucun compte des fautes que d’autres ont commises à notre égard.
Nous vivons dans une lutte permanente avec l’Adversaire du genre humain, qui en permanence tente de nous proposer le péché. Ce ne sont que des illusions, auxquelles la Grâce de Dieu nous permet de résister; C’est pourquoi nous demandons à Dieu de nous garder de consentir à l’épreuve.
En vivant selon la Loi de Dieu, non seulement nous “évitons” de commettre le péché, mais nous nous fortifions dans le Bien. Nous ne pourrions rien payer à Dieu, ni lui rembourser, cela dépasserait infiniment nos possibilités; Il ne nous demande seulement de prêter foi à ses promesses, à écouter ses interdits.
La réalité, la possibilité même, du combat spirituel est totalement niée par la pensée contemporaine. Anne-Geneviève citait dernièrement une phrase d’un dénommé Dupuy (dont j’ignore tout, et je ne sais quelles conclusions il en tire) :
On nous présente l’avenir de l’homme comme une réalisation personnelle, où il faut surtout exprimer ce que l’on a en soi, briser les interdits et établir des relation amicales avec l’autre. L’homosexualité est donc une réalisation de soi, et je n’ai pas le droit de rappeler que Dieu l’interdit. (Ce n’est qu’un exemple parmi beaucoup d’autres).
La libération de soi ne peut être obtenue que par une dure ascèse, et saint Paul nous propose en exemple les sportifs qui s’imposent de durs sacrifice pour obtenir une couronne périssable. Combien plus pour gagner une couronne impérissable. Voici encore une comparaison triviale, mais la vie spirituelle est beaucoup mieux décrite par ce genre de comparaison que par des exhortations morales.
Mais à l’inverse ne tombons pas dans une arithmétique comptable de gains et de profits.
Mais il ne s’agit pas d’un bien accaparé et à restituer. Il s’agit de nos transgressions. Depuis la chute d’Adam la nature humaine nous est transmise sous une forme altérée, et Satan exerce sur elle une emprise omniprésente -- mais superficielle. En nous est toujours présent le désir de faire le Bien.
L’Esprit souffle où il veut et nul ne s’en aperçoit. Il sauve la Création, et tout le genre humain, de la perdition générale. Mais en outre le Seigneur s’est fait visiblement présent dans son Corps, qui est l’Église, et nous offre de nous incorporer par notre choix à sa vie. Le Baptême nous sauve, mais nous continuons de pécher.
Ces faiblesses, ce sont nos péchés. Nous demandons donc à Dieu de nous pardonner nos fautes et de ne pas en tenir compte. Et comme preuve de la bonne foi de dotre demande, nous ne tenons aucun compte des fautes que d’autres ont commises à notre égard.
Nous vivons dans une lutte permanente avec l’Adversaire du genre humain, qui en permanence tente de nous proposer le péché. Ce ne sont que des illusions, auxquelles la Grâce de Dieu nous permet de résister; C’est pourquoi nous demandons à Dieu de nous garder de consentir à l’épreuve.
En vivant selon la Loi de Dieu, non seulement nous “évitons” de commettre le péché, mais nous nous fortifions dans le Bien. Nous ne pourrions rien payer à Dieu, ni lui rembourser, cela dépasserait infiniment nos possibilités; Il ne nous demande seulement de prêter foi à ses promesses, à écouter ses interdits.
La réalité, la possibilité même, du combat spirituel est totalement niée par la pensée contemporaine. Anne-Geneviève citait dernièrement une phrase d’un dénommé Dupuy (dont j’ignore tout, et je ne sais quelles conclusions il en tire) :
Cette phrase décrit je crois génialement l'impasse dans laquelle se trouve acculée toute la modernité pour avoir tenté de nier la réalité du Bien et du Mal. Il suffirait d'illuminer la Nature.us les discours sur l’axe du mal ne pourront pas combler le vide laissé par la pensée contemporaine. Il est même urgent de comprendre pourquoi la philosophie politique a occulté le problème du mal pendant si longtemps.
On nous présente l’avenir de l’homme comme une réalisation personnelle, où il faut surtout exprimer ce que l’on a en soi, briser les interdits et établir des relation amicales avec l’autre. L’homosexualité est donc une réalisation de soi, et je n’ai pas le droit de rappeler que Dieu l’interdit. (Ce n’est qu’un exemple parmi beaucoup d’autres).
La libération de soi ne peut être obtenue que par une dure ascèse, et saint Paul nous propose en exemple les sportifs qui s’imposent de durs sacrifice pour obtenir une couronne périssable. Combien plus pour gagner une couronne impérissable. Voici encore une comparaison triviale, mais la vie spirituelle est beaucoup mieux décrite par ce genre de comparaison que par des exhortations morales.
Mais à l’inverse ne tombons pas dans une arithmétique comptable de gains et de profits.
Jean-Louis Palierne
paliernejl@wanadoo.fr
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