Actes 10,44-46 encore vrais
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Actes 10,44-46 encore vrais
Nous lisons dans les Actes 10,44-46 : alors que Pierre annonçait Jésus Christ à des païens, ces derniers reçurent le Saint Esprit et se mirent à parler en langues et à prophétiser. Par la suite, Pierre les baptisa.
Voici ce dont j'ai été témoin il y a trois ans. Deux jeunes dames, l'une musulmane et l'autre animiste, se préparaient à recevoir le Baptême. Il restait encore trois semaines à la démarche. Un soir qu'elle écoutaient l'enseignement sur la Parole de Dieu, elles se sont mises à chanter en langues et à prophétiser. Quelle est cette grâce? En est-ce une qui prépare à la réception du Baptême ? Est-ce la grâce du Baptême elle-même que le Baptême dans l'eau ne viendra que confirmer sans rien ajouter ? Merci pour votre éclairage.
Antan
Voici ce dont j'ai été témoin il y a trois ans. Deux jeunes dames, l'une musulmane et l'autre animiste, se préparaient à recevoir le Baptême. Il restait encore trois semaines à la démarche. Un soir qu'elle écoutaient l'enseignement sur la Parole de Dieu, elles se sont mises à chanter en langues et à prophétiser. Quelle est cette grâce? En est-ce une qui prépare à la réception du Baptême ? Est-ce la grâce du Baptême elle-même que le Baptême dans l'eau ne viendra que confirmer sans rien ajouter ? Merci pour votre éclairage.
Antan
Avant le Baptême, la Grâce pousse ou tire le futur baptisé vers le Baptême/ un point c'est tout.
U non baptisé qui prophétiserait déjà, cela me ferait plutôt fuir, non ?
De quel esprit prophétise-t-il ? Il y a beaucoup d'esprits, il faut les examiner avant de s'emballer.
Votre expérience demanderait quelques précisions. Une animiste et une musulmane en même temps, cela sent l'Afrique noire, non ? Dans ce cas, vous savez comme moi que le nombre de possédées est effarant - et votre "parler en langues" risque fort de n'être qu'un cas de possession de plus.
Les adeptes du Vaudou aussi "parlent en langues", ont des convulsions extraordinaires, prophétisent avec des voix changées, etc.
Les "pentecôtistes" aussi. Il y a beaucoup à boire et à manger chez tous ces énergumènes.
Les questions sérieuses seraient plutôt :
- Ont-elles persévéré jusqu'au Baptême ?
- Ont-elles reçu le Baptême?
- Et si elles ont été validement baptisées, que s'est-il passé dans les semaines et les mois qui ont suivi ?
Si j'ai bien compris, il y a trois ans de cela. Vous devez donc en savoir davantage maintenant - davantage en tout cas que ce scoop un peu trop "médiatique" pour inpirer confiance.
"Le Bien ne fait pas de bruit - Le bruit ne fait pas de bien..."
« Veillons donc dans une prière de tous les instants pour être jugés dignes d'échapper à ce qui doit arriver... » (Luc 21, 36)
pcc : Eliazar
U non baptisé qui prophétiserait déjà, cela me ferait plutôt fuir, non ?
De quel esprit prophétise-t-il ? Il y a beaucoup d'esprits, il faut les examiner avant de s'emballer.
Votre expérience demanderait quelques précisions. Une animiste et une musulmane en même temps, cela sent l'Afrique noire, non ? Dans ce cas, vous savez comme moi que le nombre de possédées est effarant - et votre "parler en langues" risque fort de n'être qu'un cas de possession de plus.
Les adeptes du Vaudou aussi "parlent en langues", ont des convulsions extraordinaires, prophétisent avec des voix changées, etc.
Les "pentecôtistes" aussi. Il y a beaucoup à boire et à manger chez tous ces énergumènes.
Les questions sérieuses seraient plutôt :
- Ont-elles persévéré jusqu'au Baptême ?
- Ont-elles reçu le Baptême?
- Et si elles ont été validement baptisées, que s'est-il passé dans les semaines et les mois qui ont suivi ?
Si j'ai bien compris, il y a trois ans de cela. Vous devez donc en savoir davantage maintenant - davantage en tout cas que ce scoop un peu trop "médiatique" pour inpirer confiance.
"Le Bien ne fait pas de bruit - Le bruit ne fait pas de bien..."
« Veillons donc dans une prière de tous les instants pour être jugés dignes d'échapper à ce qui doit arriver... » (Luc 21, 36)
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- Inscription : mer. 18 juin 2003 15:13
Je me permets de citer ici un texte intéressant écrit par un auteur catholique-romain à propos du "parler en langues".
"Le "parler en langues" constitue le charisme le plus typique du Renouveau. Il est apparu aux Etats-Unis le 31 décembre 1898 lorsque le pasteur méthodiste Parham a pratiqué sur ses disciples "le baptême dans l'Esprit".
Ce charisme peut revêtir plusieurs formes: le "prier en langues" qui est une prière personnelle, le "parler en langues" proprement dit qui se fait au profit de l'assemblée, le "chant en langues" qui émane de l'ensemble de l'assemblée et donne une sorte de mélodie. Le chant en langues est "commun dans les assemblées du Renouveau".
En ce qui concerne le parler en langues, saint Paul précisait: "S'il n'y a pas d'interpète, qu'on se taise dans l'assemblée, qu'on se parle à sa moi-même et à Dieu" (I Cor XIV:28).
Il est donc nécessaire que le parler en langues soit interprété, mais compte tenu de son expression, cela ne se peut que de la part d'un interprète bénéficiant lui-même d'un charisme particulier. En général, en effet, l'intervention "en langues" ne se fait au moyen d'aucun langage, dialecte ou idiome existant. Il paraît donc probable que le "parler en langues" des charismatiques n'a rien de commun avec celui dont parlait saint Paul.
Il n'a rien de commun, non plus, avec le miracle rapporté par les Actes des Apôtres (Actes II: 4). Selon ces Actes, après avoir reçu le Saint Esprit à la Pentecôte, les apôtres se mirent à parler en diverses langues et les gens de différentes nations les entendirent s'exprimer dans leur langue particulière. Les apôtres se firent ainsi entendre de tous, alors que, chez les Pentecôtistes, seul Dieu (et éventuellement l' "interprète") comprend.
En réalité, le "parler en langues" ou glossolalie consiste en général en l'émission d'une suite de sons plus ou moins inarticulés ne correspondant à aucun langage structuré. Cela revient à "balbutier comme un bébé" ou à pratiquer un "langage préconceptuel". Cela peut aussi faire penser aux enfants qui jouent "à parler en anglais".
Il arrive cependant, exceptionnellement, que le locuteur s'exprime dans un véritable langage qu'il ne connaît pas. On cite, par exemple, le témoignage d'un exégète qui, à Paris en 1974 ou 1975, a reconnu dans les chants de deux personnes un même hymne marial en deux langues sémitiques anciennes, complètement ignorées des deux chanteurs improvisés.
Il n'est pas inutile de rappeler ici que le fait de "parler en une langue inconnue en faisant usage de plusieurs mots en cette langue" est un des principaux signes de la possession diabolique (Rituel romain: De exorcizandis obsessis a daemonio)."
Daniel Raffard de Brienne, Les charismatiques après la fête, Servir, Paris 2001, pp. 96-99.
Qu'on me pardonne de ne pas encore reproduire ici les excellentes réflexions, cette fois-ci du point de vue orthodoxe, du hiéromoine Séraphin Rose dans Orthodoxy and the Religion of the Future. Il faut d'abord que je relise le chapitre qu'il a consacré aux phénomènes du pentecôtisme et de sa version kto le "Renouveau charismatique" que l'on tentait alors d'importer dans l'Eglise orthodoxe aux Etats-Unis, afin d'en extraire les passages qui concernent spécifiquement la glossolalie. Mais ces réflexions de Daniel Riffard de Brienne me semblent d'autant plus intéressantes qu'elles satisfairont tous les amateurs d'oecuménisme...
"Le "parler en langues" constitue le charisme le plus typique du Renouveau. Il est apparu aux Etats-Unis le 31 décembre 1898 lorsque le pasteur méthodiste Parham a pratiqué sur ses disciples "le baptême dans l'Esprit".
Ce charisme peut revêtir plusieurs formes: le "prier en langues" qui est une prière personnelle, le "parler en langues" proprement dit qui se fait au profit de l'assemblée, le "chant en langues" qui émane de l'ensemble de l'assemblée et donne une sorte de mélodie. Le chant en langues est "commun dans les assemblées du Renouveau".
En ce qui concerne le parler en langues, saint Paul précisait: "S'il n'y a pas d'interpète, qu'on se taise dans l'assemblée, qu'on se parle à sa moi-même et à Dieu" (I Cor XIV:28).
Il est donc nécessaire que le parler en langues soit interprété, mais compte tenu de son expression, cela ne se peut que de la part d'un interprète bénéficiant lui-même d'un charisme particulier. En général, en effet, l'intervention "en langues" ne se fait au moyen d'aucun langage, dialecte ou idiome existant. Il paraît donc probable que le "parler en langues" des charismatiques n'a rien de commun avec celui dont parlait saint Paul.
Il n'a rien de commun, non plus, avec le miracle rapporté par les Actes des Apôtres (Actes II: 4). Selon ces Actes, après avoir reçu le Saint Esprit à la Pentecôte, les apôtres se mirent à parler en diverses langues et les gens de différentes nations les entendirent s'exprimer dans leur langue particulière. Les apôtres se firent ainsi entendre de tous, alors que, chez les Pentecôtistes, seul Dieu (et éventuellement l' "interprète") comprend.
En réalité, le "parler en langues" ou glossolalie consiste en général en l'émission d'une suite de sons plus ou moins inarticulés ne correspondant à aucun langage structuré. Cela revient à "balbutier comme un bébé" ou à pratiquer un "langage préconceptuel". Cela peut aussi faire penser aux enfants qui jouent "à parler en anglais".
Il arrive cependant, exceptionnellement, que le locuteur s'exprime dans un véritable langage qu'il ne connaît pas. On cite, par exemple, le témoignage d'un exégète qui, à Paris en 1974 ou 1975, a reconnu dans les chants de deux personnes un même hymne marial en deux langues sémitiques anciennes, complètement ignorées des deux chanteurs improvisés.
Il n'est pas inutile de rappeler ici que le fait de "parler en une langue inconnue en faisant usage de plusieurs mots en cette langue" est un des principaux signes de la possession diabolique (Rituel romain: De exorcizandis obsessis a daemonio)."
Daniel Raffard de Brienne, Les charismatiques après la fête, Servir, Paris 2001, pp. 96-99.
Qu'on me pardonne de ne pas encore reproduire ici les excellentes réflexions, cette fois-ci du point de vue orthodoxe, du hiéromoine Séraphin Rose dans Orthodoxy and the Religion of the Future. Il faut d'abord que je relise le chapitre qu'il a consacré aux phénomènes du pentecôtisme et de sa version kto le "Renouveau charismatique" que l'on tentait alors d'importer dans l'Eglise orthodoxe aux Etats-Unis, afin d'en extraire les passages qui concernent spécifiquement la glossolalie. Mais ces réflexions de Daniel Riffard de Brienne me semblent d'autant plus intéressantes qu'elles satisfairont tous les amateurs d'oecuménisme...
Cher Éliazar,
Merci pour vos abondants commentaires. Je vous reviens immédia-tement car j'en ai le temps, mais je devrai certainement espacé à l'avenir.
D'entrée en matière vous dites «Avant le Baptême, la Grâce pousse ou tire le futur baptisé vers le Baptême, un point c'est tout.» Je suis d'accord sur la grâce de foi et de conversion. Mais vous m'étonnez avec «un point c'est tout,» Pas de Saint Esprit ? Il ne semble pas que ce soit l'avis de Pierre puisqu'il déclara : «Peut-on refuser l'eau du baptême à ceux qui ont reçu l'Esprit Saint aussi bien que nous ?» (Ac 10,47) Et n'êtes vous pas en contradiction avec la Parole de Dieu qui soutient que dans ce cas précis c'est par l'action de l'Esprit Saint que les «nouveaux convertis» parlaient en langues et proclamaient les louanges du Seigneur ? Je me rallie à Pierre et à la Parole. Je suis plutôt d'avis que les deux néophites ont bel et bien reçu l'Esprit Saint comme vous et moi l'avons reçu par le baptême et la chrismation. Est-ce que de recevoir une grâce, un don de l'Esprit Saint, ce n'est pas recevoir l'Esprit Saint lui-même. Et puis, "stupéfait"? oui, mais pas "fuir" ! Quelle chance que vous n'ayez pas été là ! Vous vous voyez à vous enfuir de peur devant les manifestations de l'Esprit Saint ! Comme on écrit : lol !
Pour ma part j'ai toujours cru que j'ai été le témoin privilégié d'un «replay» de ce moment des débuts de l'Église. Il y aurait donc deux effets différents produits par la venue de l'Esprit Saint à ce moment-là ? L'une de foi et de conversion, «la Grâce pousse ou tire le futur baptisé vers le Baptême,» et l'autre du début de la Vie Nouvelle dans l'Esprit Saint, de «l'acquisition du Saint Esprit» (Saint Séraphim) ? C'est là le point de ma recherche.
C'est tout pour ce soir. Je vous reviendrai.
Il semble que ce soit la coutume sur le site de terminer par une citation. Comme vous, parlant de "Bien" je répète une pensée d'un Père neptique :
«Le Bien, lorsqu'on ne le fait pas bien, ce n'est plus du Bien.»
Antan
Merci pour vos abondants commentaires. Je vous reviens immédia-tement car j'en ai le temps, mais je devrai certainement espacé à l'avenir.
D'entrée en matière vous dites «Avant le Baptême, la Grâce pousse ou tire le futur baptisé vers le Baptême, un point c'est tout.» Je suis d'accord sur la grâce de foi et de conversion. Mais vous m'étonnez avec «un point c'est tout,» Pas de Saint Esprit ? Il ne semble pas que ce soit l'avis de Pierre puisqu'il déclara : «Peut-on refuser l'eau du baptême à ceux qui ont reçu l'Esprit Saint aussi bien que nous ?» (Ac 10,47) Et n'êtes vous pas en contradiction avec la Parole de Dieu qui soutient que dans ce cas précis c'est par l'action de l'Esprit Saint que les «nouveaux convertis» parlaient en langues et proclamaient les louanges du Seigneur ? Je me rallie à Pierre et à la Parole. Je suis plutôt d'avis que les deux néophites ont bel et bien reçu l'Esprit Saint comme vous et moi l'avons reçu par le baptême et la chrismation. Est-ce que de recevoir une grâce, un don de l'Esprit Saint, ce n'est pas recevoir l'Esprit Saint lui-même. Et puis, "stupéfait"? oui, mais pas "fuir" ! Quelle chance que vous n'ayez pas été là ! Vous vous voyez à vous enfuir de peur devant les manifestations de l'Esprit Saint ! Comme on écrit : lol !
Pour ma part j'ai toujours cru que j'ai été le témoin privilégié d'un «replay» de ce moment des débuts de l'Église. Il y aurait donc deux effets différents produits par la venue de l'Esprit Saint à ce moment-là ? L'une de foi et de conversion, «la Grâce pousse ou tire le futur baptisé vers le Baptême,» et l'autre du début de la Vie Nouvelle dans l'Esprit Saint, de «l'acquisition du Saint Esprit» (Saint Séraphim) ? C'est là le point de ma recherche.
C'est tout pour ce soir. Je vous reviendrai.
Il semble que ce soit la coutume sur le site de terminer par une citation. Comme vous, parlant de "Bien" je répète une pensée d'un Père neptique :
«Le Bien, lorsqu'on ne le fait pas bien, ce n'est plus du Bien.»
Antan
Cher Antan,
Après avoir cité : " «Peut-on refuser l'eau du baptême à ceux qui ont reçu l'Esprit Saint aussi bien que nous ?» (Ac 10,47)" - vous aurez certainement remarqué que les croyants de la Circoncision qui accompagnaient Pierre ce jour-là étaient à peu près persuadés que le don du Saint-Esprit ne pouvait être répandu que sur des circoncis ?
Et qu'il a fallu ce miracle (de voir prophétiser des païens non encore baptisés - et à leurs yeux : non baptisables, puisque non encore circoncis) pour qu'ils admettent la posibilité de baptiser des païens sans les faire entrer d'abord dans le judaïsme.
N'en déduisez vous pas que ce miracle ne concernait pas tant le don du Saint Esprit aux non-encore-baptisés que la dureté de nuque des judéo-chrétiens ?
Aujourd'hui, l'Église n'a plus aucun doute à ce sujet depuis deux mille ans, et confère de toute évidence le Baptême sans circoncire d'abord. Même les sectes qui se sont séparées de l'Église agissent ainsi.
Ne pensez-vous pas que cela puisse expliquer, notamment, qu'il soit devenu si rare que des chrétiens se mettent à parler en langues au beau milieu de la liturgie ? Enfin, dans l'Église orthodoxe où je suis depuis quelques décades déjà, je ne l'ai jamais vu faire. Mais je vous concède que n'étant pas né orthodoxe, j'ai peut-être raté la première partie du spectacle...
Après avoir cité : " «Peut-on refuser l'eau du baptême à ceux qui ont reçu l'Esprit Saint aussi bien que nous ?» (Ac 10,47)" - vous aurez certainement remarqué que les croyants de la Circoncision qui accompagnaient Pierre ce jour-là étaient à peu près persuadés que le don du Saint-Esprit ne pouvait être répandu que sur des circoncis ?
Et qu'il a fallu ce miracle (de voir prophétiser des païens non encore baptisés - et à leurs yeux : non baptisables, puisque non encore circoncis) pour qu'ils admettent la posibilité de baptiser des païens sans les faire entrer d'abord dans le judaïsme.
N'en déduisez vous pas que ce miracle ne concernait pas tant le don du Saint Esprit aux non-encore-baptisés que la dureté de nuque des judéo-chrétiens ?
Aujourd'hui, l'Église n'a plus aucun doute à ce sujet depuis deux mille ans, et confère de toute évidence le Baptême sans circoncire d'abord. Même les sectes qui se sont séparées de l'Église agissent ainsi.
Ne pensez-vous pas que cela puisse expliquer, notamment, qu'il soit devenu si rare que des chrétiens se mettent à parler en langues au beau milieu de la liturgie ? Enfin, dans l'Église orthodoxe où je suis depuis quelques décades déjà, je ne l'ai jamais vu faire. Mais je vous concède que n'étant pas né orthodoxe, j'ai peut-être raté la première partie du spectacle...
< Demeurons dans la Joie. Prions sans cesse. Rendons grâce en tout... N'éteignons pas l'Esprit ! >
Cher Antan,
A la réflexion, je pense que vous pourriez avec fruit vous reporter au chapitre VIII des Actes, versets 9 et la suite.
Le magicien Simon, à Samarie, passe pour être "la Puissance de Dieu" en personne - en raison de ses stupéfiantes pratiques magiques. Ayant cru en Jésus-Christ, Simon se fait baptiser : "il était assidu auprès de Philippe, et à la vue des signes et des grands miracles qui arrivaient, il était stupéfait" (Actes 8, 13).
La suite laisse bien entendre que ce n'étaient pas tous les Baptisés qui étaient sujets à ces signes et à ces miracles, mais sans doute seulement le diacre Philippe : parce qu'il n'a pas été seulement baptisé, mais qu'il a reçu le Saint Esprit (Actes 6, 6) par l'imposition des mains.
Plus loin en effet, nous voyons le même diacre Philippe être emporté par l'Esprit ; l'auteur précise bien : celui du Seigneur, car il y a esprits et Esprit. L'eunuque qu'il vient de baptiser (Actes 8, 39) ne le voit plus, et sans se poser davantage de questions, continue joyeusement sa route. Là encore, ce miracle visible a eu pour effet de le confirmer (LUI - car Philippe n'en avait plus besoin depuis longtemps) dans la foi que le Baptême venait de lui insuffler. Je parierais volontiers que cet eunuque éthiopien n'a plus jamais eu besoin de miracles pour croire, lui non plus. Il avait reçu la Grâce, elle lui avait été confirmée par un signe visible, il avait désormais toute sa vie devant lui pour mettre à profit les dons de son Baptême et "acquérir l'Esprit Saint" qu'il avait reçu gratuitement. Etant déjà à l'image de Dieu, il ne lui restait plus qu'à atteindre "à sa ressemblance", ce qui est en effet la tâche de toute une vie!
De même, au chapitre 9, nous voyons Saul avoir besoin non seulement d'un miracle, mais d'un miracle violent pour croire en la divinité du Christ Jésus - dont sa trop importante connaissance des Écritures n'a réussi qu'à le persuader qu'il s'agissait d'un imposteur et d'un blasphémateur. Son intelligence discursive crée en lui une barrière si haute et si solide qu'il faut le jeter à bas de sa monture pour qu'il puisse commencer à se poser des questions ! En plus, il a besoin d'être frappé par une cécité physique avant de commencer à comprendre à quel point son intelligence l'a rendu aveugle. Donc, une fois de plus, il va falloir pour Saul que "l'évêque" Ananie lui impose les mains avant que "les écailles lui tombent des yeux" (Actes 9, 18). Das la foulée, c'est en se relevant qu'il va être baptisé.
En général, Dieu n'a recours au miracle visible, public, qu'en cas de besoin absolu. C'est le plus souvent pour renverser la barrière intérieure qui empêche valablement une personne (ou une foule) de croire. Peut-être en effet votre musulmane et votre animiste avaient-elles une foi trop bloquée - et l'enseignement du prêtre romain qui allait les baptiser n'aurait-il pas réussi à les "retourner" pour en faire des "femmes nouvelles" dans le Christ. Cela s'est déjà vu, dans des civilisations primitives ou redevenues telles, que des gens aient recours aux mystères chrétiens alors qu'ils ne le sont plus (ou aux médailles de St-Benoît, ou aux prières indulgenciées, ou à une médaille de saint Christophe pendue dans leur voiture) pour ajouter une chance de plus aux autres amulettes, pentacles, exorcismes ou invocations sataniques dont ils se sont d'abord munis chez la première tireuse de cartes ou voyante extra-lucide venue.
Alors, dans le cas que vous noius avez raconté, il se peut en effet que le Saint Esprit ait pris les devants et fait "parler en langues" celles qui n'avaient pas encore reçu l'imposition des mains, ni le chrême. Ou bien était-ce le prêtre kto lui-même qui n'avait pas entièrement foi dans les effets du Baptême qu'il s'apprêtait à leur administrer. Ou même était-ce vous, qui assistiez à ce miracle et dont vous semblez avoir été très frappé ? J'aimerais que vous me racontiez ce qui s'est passé, concrètement : je n'ai jamais entendu personne "parler en langues" et vous m'intéresseriez en me décrivant cela par le détail : que disaient elles ?
Tout miracle de Dieu a une raison quasiment contraignante. La question que moi, je me poserais plutôt, serait de savoir pourquoi, devant la dureté de cœur et la suffisance intellectuelle de nos contemporains (et singulièrement d'un certain clergé imbu de ses connaissances livresques ou de son pouvoir psychologique, voire même social dans certaines nations) Dieu n'a-t-Il pas plus souvent recours aux miracles frappants ?!
Mais peut-être sait-Il simplement que même le miracle ne suffirait pas à rouvrir des cœurs qui se sont volontairement fermés - et attend-Il une ultime occasion ?...
J'ai connu le cas d'un Baptisé (kto) tellement imbu de lui-même (après deux couches superposées de certitudes ineptes : vaticanisme maurrassien d'abord, et athéisme intello par-dessus) qu'il a fallu qu'à la prière d'un véritable croyant un miracle comparable à celui de la route de Damas lui tombât dessus pour qu'il croie enfin en Jésus Christ. Cela suffirait à vous montrer à quel point ce brave type était "bouché à l'émeri" - comme disent les gens de chez moi. Mais il dut ensuite parcourir un interminable chemin (pied nus sur les cailloux) avant de retrouver l'Église et redevenir enfin orthodoxe : il vivait en France (pays jadis catholique romain, comme vous ne l'ignorez sans doute pas) et n'avait pas pour cela les facilités que peuvent avoir des Grecs (ou même des Russes) vivant au milieu d'un peuple resté plus ou moins globalement orthodoxe.
Si je me donne la peine de vous expliquer ces choses élémentaires avec peut-être un peu trop de prolixité en effet, c'est parce que je pense que vous aussi vivez dans un pays redevenu quasiment païen (quoique moins que la France ? je ne sais ...) et que l'acquisition du Saint Esprit risque également de vous être bien difficile. Surtout dans le cas où vous seriez, vous aussi, un peu trop imbu de vous-même et de vos petites certitudes flatteuses ?
Je n'en sais rien - mais en cas, je préfère courir le risque de vous ennuyer que celui de vous laisser au bord du chemin. Quoique dans ce cas il vous resterait toujours la solution de Luc 18, 35-42 : je peux vous assurer d'expérience qu'elle est imparable !
J'ai constaté que Dieu avait une sorte de faible pour les aveugles - qu'ils le fussent de naissance, comme les catholiques romains, ou par accident.
Peut-être est-Il attendri par la dure loi du Lévitique qui interdisait à un homme aveugle de s'approcher de l'autel ?
De toute manière, Il est incompréhensible...
A la réflexion, je pense que vous pourriez avec fruit vous reporter au chapitre VIII des Actes, versets 9 et la suite.
Le magicien Simon, à Samarie, passe pour être "la Puissance de Dieu" en personne - en raison de ses stupéfiantes pratiques magiques. Ayant cru en Jésus-Christ, Simon se fait baptiser : "il était assidu auprès de Philippe, et à la vue des signes et des grands miracles qui arrivaient, il était stupéfait" (Actes 8, 13).
La suite laisse bien entendre que ce n'étaient pas tous les Baptisés qui étaient sujets à ces signes et à ces miracles, mais sans doute seulement le diacre Philippe : parce qu'il n'a pas été seulement baptisé, mais qu'il a reçu le Saint Esprit (Actes 6, 6) par l'imposition des mains.
Plus loin en effet, nous voyons le même diacre Philippe être emporté par l'Esprit ; l'auteur précise bien : celui du Seigneur, car il y a esprits et Esprit. L'eunuque qu'il vient de baptiser (Actes 8, 39) ne le voit plus, et sans se poser davantage de questions, continue joyeusement sa route. Là encore, ce miracle visible a eu pour effet de le confirmer (LUI - car Philippe n'en avait plus besoin depuis longtemps) dans la foi que le Baptême venait de lui insuffler. Je parierais volontiers que cet eunuque éthiopien n'a plus jamais eu besoin de miracles pour croire, lui non plus. Il avait reçu la Grâce, elle lui avait été confirmée par un signe visible, il avait désormais toute sa vie devant lui pour mettre à profit les dons de son Baptême et "acquérir l'Esprit Saint" qu'il avait reçu gratuitement. Etant déjà à l'image de Dieu, il ne lui restait plus qu'à atteindre "à sa ressemblance", ce qui est en effet la tâche de toute une vie!
De même, au chapitre 9, nous voyons Saul avoir besoin non seulement d'un miracle, mais d'un miracle violent pour croire en la divinité du Christ Jésus - dont sa trop importante connaissance des Écritures n'a réussi qu'à le persuader qu'il s'agissait d'un imposteur et d'un blasphémateur. Son intelligence discursive crée en lui une barrière si haute et si solide qu'il faut le jeter à bas de sa monture pour qu'il puisse commencer à se poser des questions ! En plus, il a besoin d'être frappé par une cécité physique avant de commencer à comprendre à quel point son intelligence l'a rendu aveugle. Donc, une fois de plus, il va falloir pour Saul que "l'évêque" Ananie lui impose les mains avant que "les écailles lui tombent des yeux" (Actes 9, 18). Das la foulée, c'est en se relevant qu'il va être baptisé.
En général, Dieu n'a recours au miracle visible, public, qu'en cas de besoin absolu. C'est le plus souvent pour renverser la barrière intérieure qui empêche valablement une personne (ou une foule) de croire. Peut-être en effet votre musulmane et votre animiste avaient-elles une foi trop bloquée - et l'enseignement du prêtre romain qui allait les baptiser n'aurait-il pas réussi à les "retourner" pour en faire des "femmes nouvelles" dans le Christ. Cela s'est déjà vu, dans des civilisations primitives ou redevenues telles, que des gens aient recours aux mystères chrétiens alors qu'ils ne le sont plus (ou aux médailles de St-Benoît, ou aux prières indulgenciées, ou à une médaille de saint Christophe pendue dans leur voiture) pour ajouter une chance de plus aux autres amulettes, pentacles, exorcismes ou invocations sataniques dont ils se sont d'abord munis chez la première tireuse de cartes ou voyante extra-lucide venue.
Alors, dans le cas que vous noius avez raconté, il se peut en effet que le Saint Esprit ait pris les devants et fait "parler en langues" celles qui n'avaient pas encore reçu l'imposition des mains, ni le chrême. Ou bien était-ce le prêtre kto lui-même qui n'avait pas entièrement foi dans les effets du Baptême qu'il s'apprêtait à leur administrer. Ou même était-ce vous, qui assistiez à ce miracle et dont vous semblez avoir été très frappé ? J'aimerais que vous me racontiez ce qui s'est passé, concrètement : je n'ai jamais entendu personne "parler en langues" et vous m'intéresseriez en me décrivant cela par le détail : que disaient elles ?
Tout miracle de Dieu a une raison quasiment contraignante. La question que moi, je me poserais plutôt, serait de savoir pourquoi, devant la dureté de cœur et la suffisance intellectuelle de nos contemporains (et singulièrement d'un certain clergé imbu de ses connaissances livresques ou de son pouvoir psychologique, voire même social dans certaines nations) Dieu n'a-t-Il pas plus souvent recours aux miracles frappants ?!
Mais peut-être sait-Il simplement que même le miracle ne suffirait pas à rouvrir des cœurs qui se sont volontairement fermés - et attend-Il une ultime occasion ?...
J'ai connu le cas d'un Baptisé (kto) tellement imbu de lui-même (après deux couches superposées de certitudes ineptes : vaticanisme maurrassien d'abord, et athéisme intello par-dessus) qu'il a fallu qu'à la prière d'un véritable croyant un miracle comparable à celui de la route de Damas lui tombât dessus pour qu'il croie enfin en Jésus Christ. Cela suffirait à vous montrer à quel point ce brave type était "bouché à l'émeri" - comme disent les gens de chez moi. Mais il dut ensuite parcourir un interminable chemin (pied nus sur les cailloux) avant de retrouver l'Église et redevenir enfin orthodoxe : il vivait en France (pays jadis catholique romain, comme vous ne l'ignorez sans doute pas) et n'avait pas pour cela les facilités que peuvent avoir des Grecs (ou même des Russes) vivant au milieu d'un peuple resté plus ou moins globalement orthodoxe.
Si je me donne la peine de vous expliquer ces choses élémentaires avec peut-être un peu trop de prolixité en effet, c'est parce que je pense que vous aussi vivez dans un pays redevenu quasiment païen (quoique moins que la France ? je ne sais ...) et que l'acquisition du Saint Esprit risque également de vous être bien difficile. Surtout dans le cas où vous seriez, vous aussi, un peu trop imbu de vous-même et de vos petites certitudes flatteuses ?
Je n'en sais rien - mais en cas, je préfère courir le risque de vous ennuyer que celui de vous laisser au bord du chemin. Quoique dans ce cas il vous resterait toujours la solution de Luc 18, 35-42 : je peux vous assurer d'expérience qu'elle est imparable !
J'ai constaté que Dieu avait une sorte de faible pour les aveugles - qu'ils le fussent de naissance, comme les catholiques romains, ou par accident.
Peut-être est-Il attendri par la dure loi du Lévitique qui interdisait à un homme aveugle de s'approcher de l'autel ?
De toute manière, Il est incompréhensible...
< Demeurons dans la Joie. Prions sans cesse. Rendons grâce en tout... N'éteignons pas l'Esprit ! >
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- Inscription : mer. 18 juin 2003 15:13
Je suis plutôt d'avis que les deux néophites ont bel et bien reçu l'Esprit Saint comme vous et moi l'avons reçu par le baptême et la chrismation.
Cette phrase appelle deux remarques:
- Pourquoi l'usage du terme "chrismation", qui est le mot utilisé dans l'Eglise orthodoxe, mais qui est inusité dans le catholicisme romain, où le terme employé est bien "confirmation" (cf. §§ 1285-1321 du catéchisme de Jean-Paul II, éditions Mame, Paris 1992)? Le catéchisme de Jean-Paul II semble réserver l'usage du terme "chrismation" à ce qu'il appelle les "Eglises d'Orient", c'est-à-dire, dans son langage, les groupes schismatiques qui se sont détachées pour des raisons matérielles et politiques de l'Eglise orthodoxe à partir de 1596 et se sont unis à Rome. Je cite le § 695 du catéchisme de 1992: "Dans l'initiation chrétienne, elle (l'onction d'huile - NdL) est le signe sacramentel de la Confirmation, appelée justement dans les Eglises d'Orient "Chrismation". " Pourquoi l'emploi de ce vocabulaire dans le contexte de l'Eglise catholique-romaine de rite latin? N'y a-t-il pas risque de mélanger catholicisme romain, uniatisme et pentecôtisme?
- L'usage dans l'Eglise catholique-romaine est de ne donner la confirmation immédiatement après le baptême, comme dans le cas à propos duquel vous faites ce commentaire, que pour les convertis adultes (cf. Catéchisme de Jean-Paul II, § 1312, dernière phrase). Pour les fidèles qui ont été baptisés dans leur enfance, la confirmation a lieu des années plus tard. "La tradition latine donne "l'âge de discrétion" comme point de référence pour recevoir la Confirmation. En danger de mort, on doit cependant confirmer les enfants même s'ils n'ont pas encore atteint l'âge de discrétion." (Catéchisme de Jean-Paul II, § 1307.) Quand je lis votre phrase "les deux néophites ont bel et bien reçu l'Esprit Saint comme vous et moi l'avons reçu par le baptême et la chrismation", je me demande alors ce qu'il faut penser des effets du baptême sur les enfants de votre Eglise qui n'ont pas encore été confirmés.
L'une de foi et de conversion, «la Grâce pousse ou tire le futur baptisé vers le Baptême,» et l'autre du début de la Vie Nouvelle dans l'Esprit Saint, de «l'acquisition du Saint Esprit» (Saint Séraphim) ?
Là, j'ai l'impression d'une mauvaise compréhension de ce que voulait dire saint Séraphin de Sarov. Il ne dit pas du tout que l'acquisition du Saint-Esprit soit l'équivalent du "début de la Vie Nouvelle dans l'Esprit " que procureraient les sacrements de l'initiation chrétienne. Ce serait du quiétisme. Il fait au contraire de l'acquisition du Saint-Esprit le but et le terme de l'ascèse: "L'acquisition de l'Esprit Saint est le but de la vie chrétienne" (Entretien avec Motovilov, traduction française de Madame Mouraviev, Arfuyen, Orbey 2002, p. 65). Le but, et non le début! Pour cette acquisition du Saint-Esprit dont il parle à son visiteur Motovilov en 1831, saint Séraphin de Sarov venait quand même de passer cinquante-trois ans dans l'ascèse, la garde du coeur, la prière constante et la lutte contre les passions, et ceci bien longtemps après avoir été baptisé et chrismé!
En outre, il conviendrait peut-être de rapppeler que saint Séraphin de Sarov a insisté sur le fait que le préalable à cette acquisition du Saint-Esprit était la confession de la foi orthodoxe:
"Et c'était animé du même feu qu'il veillait à ce que rien ne vint altérer la foi si pure du peuple orthodoxe. C'est ainsi qu'un jour où il reçut la visite de quelque vieux croyant schismatique venu lui demander laquelle des deux Fois avait sa préférence, celle de l'Eglise ou celle des Vieux Croyants, il lui fit cette réponse sévère: "Laisse là tes délires, notre vie est une mer, et notre sainte Eglise Orthodoxe est l'embarcation dont le gouvernail est le Christ lui-même. Mais les hommes ont beau posséder semblable gouvernail, c'est par la faiblesse de leurs péchés qui fait qu'ils nagent au milieu d'une multitude de tourments sur les vagues de la vie et tous ne réchappent pas de la noyade. Où t'en vas-tu donc toi, avec ta misérable barque, et sur quoi fondes-tu l'espoir de ton salut sans gouvernail?" (Saint Justin Popovitch, Saint Séraphim de Sarov, p. 50 de l'édition française, Monastère orthodoxe de l'Archange Michel, Lavardac 1987). Je me permets ce rappel parce que je crois qu'il est intéressant de pour une fois laisser la parole à saint Séraphin qui me semble le meilleur interprète de ce qu'il a vécu lui-même.
Cette phrase appelle deux remarques:
- Pourquoi l'usage du terme "chrismation", qui est le mot utilisé dans l'Eglise orthodoxe, mais qui est inusité dans le catholicisme romain, où le terme employé est bien "confirmation" (cf. §§ 1285-1321 du catéchisme de Jean-Paul II, éditions Mame, Paris 1992)? Le catéchisme de Jean-Paul II semble réserver l'usage du terme "chrismation" à ce qu'il appelle les "Eglises d'Orient", c'est-à-dire, dans son langage, les groupes schismatiques qui se sont détachées pour des raisons matérielles et politiques de l'Eglise orthodoxe à partir de 1596 et se sont unis à Rome. Je cite le § 695 du catéchisme de 1992: "Dans l'initiation chrétienne, elle (l'onction d'huile - NdL) est le signe sacramentel de la Confirmation, appelée justement dans les Eglises d'Orient "Chrismation". " Pourquoi l'emploi de ce vocabulaire dans le contexte de l'Eglise catholique-romaine de rite latin? N'y a-t-il pas risque de mélanger catholicisme romain, uniatisme et pentecôtisme?
- L'usage dans l'Eglise catholique-romaine est de ne donner la confirmation immédiatement après le baptême, comme dans le cas à propos duquel vous faites ce commentaire, que pour les convertis adultes (cf. Catéchisme de Jean-Paul II, § 1312, dernière phrase). Pour les fidèles qui ont été baptisés dans leur enfance, la confirmation a lieu des années plus tard. "La tradition latine donne "l'âge de discrétion" comme point de référence pour recevoir la Confirmation. En danger de mort, on doit cependant confirmer les enfants même s'ils n'ont pas encore atteint l'âge de discrétion." (Catéchisme de Jean-Paul II, § 1307.) Quand je lis votre phrase "les deux néophites ont bel et bien reçu l'Esprit Saint comme vous et moi l'avons reçu par le baptême et la chrismation", je me demande alors ce qu'il faut penser des effets du baptême sur les enfants de votre Eglise qui n'ont pas encore été confirmés.
L'une de foi et de conversion, «la Grâce pousse ou tire le futur baptisé vers le Baptême,» et l'autre du début de la Vie Nouvelle dans l'Esprit Saint, de «l'acquisition du Saint Esprit» (Saint Séraphim) ?
Là, j'ai l'impression d'une mauvaise compréhension de ce que voulait dire saint Séraphin de Sarov. Il ne dit pas du tout que l'acquisition du Saint-Esprit soit l'équivalent du "début de la Vie Nouvelle dans l'Esprit " que procureraient les sacrements de l'initiation chrétienne. Ce serait du quiétisme. Il fait au contraire de l'acquisition du Saint-Esprit le but et le terme de l'ascèse: "L'acquisition de l'Esprit Saint est le but de la vie chrétienne" (Entretien avec Motovilov, traduction française de Madame Mouraviev, Arfuyen, Orbey 2002, p. 65). Le but, et non le début! Pour cette acquisition du Saint-Esprit dont il parle à son visiteur Motovilov en 1831, saint Séraphin de Sarov venait quand même de passer cinquante-trois ans dans l'ascèse, la garde du coeur, la prière constante et la lutte contre les passions, et ceci bien longtemps après avoir été baptisé et chrismé!
En outre, il conviendrait peut-être de rapppeler que saint Séraphin de Sarov a insisté sur le fait que le préalable à cette acquisition du Saint-Esprit était la confession de la foi orthodoxe:
"Et c'était animé du même feu qu'il veillait à ce que rien ne vint altérer la foi si pure du peuple orthodoxe. C'est ainsi qu'un jour où il reçut la visite de quelque vieux croyant schismatique venu lui demander laquelle des deux Fois avait sa préférence, celle de l'Eglise ou celle des Vieux Croyants, il lui fit cette réponse sévère: "Laisse là tes délires, notre vie est une mer, et notre sainte Eglise Orthodoxe est l'embarcation dont le gouvernail est le Christ lui-même. Mais les hommes ont beau posséder semblable gouvernail, c'est par la faiblesse de leurs péchés qui fait qu'ils nagent au milieu d'une multitude de tourments sur les vagues de la vie et tous ne réchappent pas de la noyade. Où t'en vas-tu donc toi, avec ta misérable barque, et sur quoi fondes-tu l'espoir de ton salut sans gouvernail?" (Saint Justin Popovitch, Saint Séraphim de Sarov, p. 50 de l'édition française, Monastère orthodoxe de l'Archange Michel, Lavardac 1987). Je me permets ce rappel parce que je crois qu'il est intéressant de pour une fois laisser la parole à saint Séraphin qui me semble le meilleur interprète de ce qu'il a vécu lui-même.
Bonjour Éliazar,
Que je vous dise d'abord mon cher Éliazar qu'à vous lire je vous trouve "ineffable" ! Voici quand même votre catholique aveugle de naissance qui ose vous revenir sans avoir consulté le Lévitique pour savoir s'il a le droit ou non de vous écrire ! Oui mon cher Éliazar vous êtes vraiment ineffable ! C'est ma salutation seulement.
Les deux cathécumènes : Il me semble que vous détournez la question en discutant de ceux qui accompagnent Pierre. Vous ne vous êtes pas prononcé sur le Saint Esprit, le point de mon interrogation. D'après vous, l'ont-il reçu, oui ou non ? Toujours d'après vous s'agit-il du même phénomène que celui décrit dans les Actes ?
Je complète l'information. Le "miracle visible" de parler en langue et de parler comme des prophètes est venu de la même façon que dans l'Église naissante aider les nouvelles converties à croire en Jésus et à adhérer à Lui. Sont exclus : démon, magie et psychose. Cela se passait trois semaines avant le baptême et la confirmation, et sans la présence d'un prêtre. Ensuite, pendant la Veillé Pascale, il n'est rien survenu de visible au moment de leur baptême et de leur confirmation. Par la suite les dames ont continué de prier et chanter en langue, et de prophétiser dans nos rencontres de prière.
Je vous quitte là-dessus car je garde du temps pour répondre aussi à un autre courrier.
Antan
Que je vous dise d'abord mon cher Éliazar qu'à vous lire je vous trouve "ineffable" ! Voici quand même votre catholique aveugle de naissance qui ose vous revenir sans avoir consulté le Lévitique pour savoir s'il a le droit ou non de vous écrire ! Oui mon cher Éliazar vous êtes vraiment ineffable ! C'est ma salutation seulement.
Les deux cathécumènes : Il me semble que vous détournez la question en discutant de ceux qui accompagnent Pierre. Vous ne vous êtes pas prononcé sur le Saint Esprit, le point de mon interrogation. D'après vous, l'ont-il reçu, oui ou non ? Toujours d'après vous s'agit-il du même phénomène que celui décrit dans les Actes ?
Je complète l'information. Le "miracle visible" de parler en langue et de parler comme des prophètes est venu de la même façon que dans l'Église naissante aider les nouvelles converties à croire en Jésus et à adhérer à Lui. Sont exclus : démon, magie et psychose. Cela se passait trois semaines avant le baptême et la confirmation, et sans la présence d'un prêtre. Ensuite, pendant la Veillé Pascale, il n'est rien survenu de visible au moment de leur baptême et de leur confirmation. Par la suite les dames ont continué de prier et chanter en langue, et de prophétiser dans nos rencontres de prière.
Je vous quitte là-dessus car je garde du temps pour répondre aussi à un autre courrier.
Antan
Bonjour Lecteur Claude,
Vous écrivez «il est donc probable que le parler en langues des charismatiques n'a rien de commun avec celui ... ». Évidemment le parler en langues des Apôtres qui étaient compris dans toutes les langues était très probablement différent de celui qu'ont connu les païens que Pierre évangélisait et les corinthiens de Paul, et très certainement différent de celui que nous connaissons actuellement. Mais pourquoi différerait-il de celui dont parlait saint Paul ? Si vous demandez au Seigneur le don des langues comme les premiers chrétiens l'ont reçu, vous jouerait-il un tour en vous donnant autre chose pour vous amuser ? ( Sur ce point qu'on nous fasse grâce de l'intervention démoniaque suite à la prière de foi qu'une personne - qui n'a rien à voir avec la magie, l'occultisme, l'ésotérisme et le satanisme - adresse à Jésus Christ et Seigneur !)
Il faut beaucoup d'humilité pour parler et chanter en langues, et encore davantage pour prophétiser en langues ! Il n'y a absolument rien de rationel, tout est plongée dans "la folie de la foi", dans l'audace de croire à la Parole de Dieu et à l'action de l'Esprit.
Essayez ceci : entrez en état de prière de louange et dites dans la foi et à haute voix la prière suivante : «Çav laçav, çav laçav, qav laqav, qav laqav, ze'er sham, ze'er sham !» Maintenant chantez-la sur un air que vous "inventez". Vous venez de dire/chanter la Parole de Dieu en Isaïe 28,13 qui annonce le parler mystérieux de la Pentecôte. Mais pour être plus réaliste, imaginez que le Seigneur répond à votre demande «Seigneur ouvre mes lèvres, et ma bouche publiera ta louange!». Alors votre bouche s'ouvre malgré vous et vous vous entendez dire des syllabes comme celles que vous venez de prier en Isaïe. Ce serait-là recevoir le don des langues. Il n'en tiendrait qu'à vous de continuer à l'exercer dans la foi. Il existe aussi une autre façon d'accueillir le don des langues. À plus tard.
Les documents que vous citez son justes et pondérés. Cependant le titre du volume de l'hiéromoine Séraphin Rose "Religion of the Future" m'effraie ! ... Si 35 ans après l'arrivée du Renouveau Charismatique dans l'Église catholique et l'Église orthodoxe c'est encore le Renouveau Charismatique et le New Age confondus !!! ne m'en parlez pas, please !
Quant au don d'interprétation, l'article que vous apportez en parle assez clairement.
J'oubliais. Je vous ai troublé avec le mot chrismation. J'écrirai confirmation à l'avenir. Ce sera plus clair pour vous.
Salutations.
Antan
Vous écrivez «il est donc probable que le parler en langues des charismatiques n'a rien de commun avec celui ... ». Évidemment le parler en langues des Apôtres qui étaient compris dans toutes les langues était très probablement différent de celui qu'ont connu les païens que Pierre évangélisait et les corinthiens de Paul, et très certainement différent de celui que nous connaissons actuellement. Mais pourquoi différerait-il de celui dont parlait saint Paul ? Si vous demandez au Seigneur le don des langues comme les premiers chrétiens l'ont reçu, vous jouerait-il un tour en vous donnant autre chose pour vous amuser ? ( Sur ce point qu'on nous fasse grâce de l'intervention démoniaque suite à la prière de foi qu'une personne - qui n'a rien à voir avec la magie, l'occultisme, l'ésotérisme et le satanisme - adresse à Jésus Christ et Seigneur !)
Il faut beaucoup d'humilité pour parler et chanter en langues, et encore davantage pour prophétiser en langues ! Il n'y a absolument rien de rationel, tout est plongée dans "la folie de la foi", dans l'audace de croire à la Parole de Dieu et à l'action de l'Esprit.
Essayez ceci : entrez en état de prière de louange et dites dans la foi et à haute voix la prière suivante : «Çav laçav, çav laçav, qav laqav, qav laqav, ze'er sham, ze'er sham !» Maintenant chantez-la sur un air que vous "inventez". Vous venez de dire/chanter la Parole de Dieu en Isaïe 28,13 qui annonce le parler mystérieux de la Pentecôte. Mais pour être plus réaliste, imaginez que le Seigneur répond à votre demande «Seigneur ouvre mes lèvres, et ma bouche publiera ta louange!». Alors votre bouche s'ouvre malgré vous et vous vous entendez dire des syllabes comme celles que vous venez de prier en Isaïe. Ce serait-là recevoir le don des langues. Il n'en tiendrait qu'à vous de continuer à l'exercer dans la foi. Il existe aussi une autre façon d'accueillir le don des langues. À plus tard.
Les documents que vous citez son justes et pondérés. Cependant le titre du volume de l'hiéromoine Séraphin Rose "Religion of the Future" m'effraie ! ... Si 35 ans après l'arrivée du Renouveau Charismatique dans l'Église catholique et l'Église orthodoxe c'est encore le Renouveau Charismatique et le New Age confondus !!! ne m'en parlez pas, please !
Quant au don d'interprétation, l'article que vous apportez en parle assez clairement.
J'oubliais. Je vous ai troublé avec le mot chrismation. J'écrirai confirmation à l'avenir. Ce sera plus clair pour vous.
Salutations.
Antan
INEFFABLE adj. - Qui ne peut être exprimé par la parole, qui est indicible : Joie INEFFABLE. Bonté INEFFABLE. Mystère INEFFABLE.
Cf. - "La religion répand des charmes INEFFABLES sur l'innocence, et donne une majesté divine à la douleur." (B. de St-P.) "Dieu est vraiment l'être incompréhensible, INEFFABLE, et pourtant nécessaire." (Proud.)
[Pierre Larousse]
Cher Antan,
En m’accordant une telle qualification, je crois bien comprendre qu’à votre avis, je ne puis être exprimé par la parole, et qu’à l’image de Dieu, je vous serais incompréhensible, mais pourtant nécessaire.
C’est trop d’honneur me faire, en vérité. Je ne vous en demandais pas tant.
« Demeurez toujours dans la joie. Priez sans cesse… » (I Thess. 5, 16-17)
Sans doute la prière vous aidera-t-elle à comprendre au moins ce qui vous est nécessaire, dans ce qui vous a été répondu.
Ce qui ne vous était pas nécessaire n’avait de toute manière aucun intérêt à être "exprimé par la parole".
Eliazar
Cf. - "La religion répand des charmes INEFFABLES sur l'innocence, et donne une majesté divine à la douleur." (B. de St-P.) "Dieu est vraiment l'être incompréhensible, INEFFABLE, et pourtant nécessaire." (Proud.)
[Pierre Larousse]
Cher Antan,
En m’accordant une telle qualification, je crois bien comprendre qu’à votre avis, je ne puis être exprimé par la parole, et qu’à l’image de Dieu, je vous serais incompréhensible, mais pourtant nécessaire.
C’est trop d’honneur me faire, en vérité. Je ne vous en demandais pas tant.
« Demeurez toujours dans la joie. Priez sans cesse… » (I Thess. 5, 16-17)
Sans doute la prière vous aidera-t-elle à comprendre au moins ce qui vous est nécessaire, dans ce qui vous a été répondu.
Ce qui ne vous était pas nécessaire n’avait de toute manière aucun intérêt à être "exprimé par la parole".
Eliazar