Histoire du Christianisme

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J-Gabriel
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Toujours d'actualité ?

Message par J-Gabriel »

Steve G a écrit :Je recherche des ouvrages retraçant siècle après siècle les grandes tendances, des ouvrages synthétiques exposant avec clareté toutes les problématiques sans trop entrer dans le détail.
Il y a aussi Mircea Eliade qui a fait quelque chose de remarquable avec l’ "Histoire des croyances et des idées religieuse" en plusieurs tomes. Il me semble que l'auteur n'a pas de parti pris.

J’ai sous la main le tome 3 et dans lequel il est indiqué, concernant l’auteur, cette bibliographie pour l’"Histoire des croyances…." :

Vol. 1 De l’Age de la pierre aux Mystères d’Eleusis
Vol. 2 De Gautama Bouddha au triomphe du Christianisme
Vol. 3 De Mahomet à l’âge des Réformes
Vol. 4 De la découverte du « bon sauvage » aux théologies athéistes contemporaines (en préparation).

Il me semble que ces ouvrages sont facilement trouvables sur le net, pour ce qui est des 3 premiers, le 4ème je ne sais pas. De plus, les différents tomes peuvent se lire séparément l'un de l'autre, à mon avis.
Claude le Liseur
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Re: Toujours d'actualité ?

Message par Claude le Liseur »

J-Gabriel a écrit :
Steve G a écrit :Je recherche des ouvrages retraçant siècle après siècle les grandes tendances, des ouvrages synthétiques exposant avec clareté toutes les problématiques sans trop entrer dans le détail.
Il y a aussi Mircea Eliade qui a fait quelque chose de remarquable avec l’ "Histoire des croyances et des idées religieuse" en plusieurs tomes. Il me semble que l'auteur n'a pas de parti pris.

J’ai sous la main le tome 3 et dans lequel il est indiqué, concernant l’auteur, cette bibliographie pour l’"Histoire des croyances…." :

Vol. 1 De l’Age de la pierre aux Mystères d’Eleusis
Vol. 2 De Gautama Bouddha au triomphe du Christianisme
Vol. 3 De Mahomet à l’âge des Réformes
Vol. 4 De la découverte du « bon sauvage » aux théologies athéistes contemporaines (en préparation).

Il me semble que ces ouvrages sont facilement trouvables sur le net, pour ce qui est des 3 premiers, le 4ème je ne sais pas. De plus, les différents tomes peuvent se lire séparément l'un de l'autre, à mon avis.
Le 4e n'est jamais paru. La rédaction de L'Histoire des croyances et des idées religieuses fut un véritable calvaire pour Eliade, dont les doigts étaient déformés par l'arthrite rhumatoïde. Selon son biographe Florin Ţurcanu (Mircea Eliade, La Découverte, Paris 2003, p. 511), "les injections d'or colloïdal -jusqu'à dix piqûres par semaine - qu'il commence début 1981 sont destinées à lui protéger les doigts et les articulations, mais ne lui seront pas d'un grand secours. Il sera obligé de plus en plus de porter des gants spéciaux qui lui couvrent partiellement les mains".

Chaque volume de L'Histoire des croyances a représenté un sursis gagné sur la mort. Le tome III paraît à l'été 1983, salué dans le Figaro par le professeur Pierre Chaunu. (Eliade, même exilé à Chicago depuis le 1er octobre 1956, publiait toujours en roumain - pour la fiction - ou en français - pour les essais - avant publication d'une traduction anglaise; il n'écrivait en anglais que des articles.) "En mai 1985, il constatait que trois chapitres seulement le séparaient encore de la fin de son Histoire des croyances." (Ţurcanu, op. cit., p. 514.) La mort emporte Eliade le 22 avril 1986 à neuf heures quarante (Ţurcanu, op. cit., p. 517.)
J-Gabriel
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Nicolae Iorga

Message par J-Gabriel »

Concernant la fin de l’empire romain il a aussi un ouvrage d’un autre roumain, le professeur Nicolae Iorga (1940†) qui a choisi la formule "Byzance après Byzance" pour son livre qui retrace l’histoire, il me semble, des familles établies à Constantinople depuis sa prise en 1453 jusqu’à la constitution des Etats nationaux de l’Europe du Sud-est, c’est-à dire après la révolution française.

J’ai trouvé ce livre en français dans une librairie à Bucarest il a 2 ans mais je l’utilise que pour l’index des noms cités.

Voici un extrait de la préface (de l’auteur):
Byzance, avec tout ce qu’elle représentait, non pas comme domination d’une dynastie ou prééminence d’une classe dirigeante, qui pouvaient disparaître par une catastrophe, sans que l’organisme byzantin, lentement formé au cours des siècles, s’en fût ressenti essentiellement, mais comme complexe d’institutions, comme système politique, comme formation religieuse, comme type de civilisation, comprenant l’héritage intellectuelle hellénique, le droit romain, la religion orthodoxe et tout ce qu’elle provoquait et entretenait en fait d’art, ne disparut pas, ne pouvait pas disparaître par la prise successive de ses trois capitales au XVe siècle: Constantinople, Mystra et Trébizonde.
Ce ne furent pas les Turcs ottomans qui auraient apporté avec eux - ainsi que le prétend un nationalisme turc d’origine très récente, remontant aux restes de la civilisation hittite et se cherchant des antécesseurs du côté de l’Oxus et de l’Yaxarte - de nouvelles formes de vie, qui auraient bâti à nouveau sur des ruines dont-ils auraient balayé les derniers débris, mais bien l’Empire, avec tout ce qu’il contenait de souvenirs, de moyens et d’indestructible idéal qui transforma presque d’un jour à l’autre ceux qui, de Brousse et d’Andrinople, étaient venus s’installer sur cette place d’une séduction infinie, capable d’employer et d’user tour à tour toutes les races.
PS: merci pour les explications sur Mircea Eliade.
Anne Geneviève
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Message par Anne Geneviève »

Votre auteur roumain a en grande partie raison mais on ne peut pas se contenter d'une dichotomie telle que les uns auraient tout fait et les autres rien dans la construction de l'empire ottoman.

Il faudrait souligner que les dirigeants Turcs s'étaient "byzantinisés" au travers de mariages politiques, de service mercenaire et autres échanges de proche voisinage bien avant de s'emparer de Constantinople mais cette byzantinisation n'est pas allée jusqu'à embrasser l'orthodoxie, alors que leur conversion à l'islam était encore récente, quelques siècles à tout casser.

Les Turcs, des Hittites ? Pas de langue en tout cas puisque le hittite faisait partie de la famille indoeuropéenne alors que le turc cousine avec les langues mongoles.
"Viens, Lumière sans crépuscule, viens, Esprit Saint qui veut sauver tous..."
J-Gabriel
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A mon avis...

Message par J-Gabriel »

Anne Geneviève a écrit :...on ne peut pas se contenter d'une dichotomie telle que les uns auraient tout fait et les autres rien dans la construction de l'empire ottoman.

Je ne comprends pas ce que la dichotomie viens faire là dedans, mais bon c’est sans doute parce que je ne suis pas mathématicien.
A part l’Islam je ne vois pas ce que le Turcs on emmenés avec eux dans leurs bagages, et même leur prophète déconseillait de gaspiller l’argent pour bâtir.
Même le nom de la ville n'est pas d'origine turc:
Nous voici à Constantinople. Polis, la Ville par excellence, disaient fièrement les habitants, Istanbul dit-on maintenant, mais ce nom à connaissance exotique n’est ni arabe ni turc et rappelle encore les Grecs qui ont construit la Cité du Bosphore. C’est la corruption par des lèvres étrangères d’Eis Ten Pollin.
Mahomet II, après avoir pris Constantinople, transforma en mosquée l’immense Sainte-Sophie, Agia Sofia. Les icônes furent brisées, les personnages des mosaïques disparurent sous le badigeon et quatre minarets flanquèrent la coupole byzantine. Mais les croyants les plus fervents furent conquis, subjugués par l’écrasant monument ; Sainte-Sophie n’est pas islamisée, et beaucoup de mosquées construites par les sultans au XVIe, au XVIIE et au XVIIIe siècles imitent ce gigantesque modèle. Si l’on supprimait les minarets, d’ailleurs charmants, qui dressent vers le ciel leurs crayons vertigineux, encerclés par la galerie du muezzin, on en ferait des cathédrales orthodoxes. Sur cette terre, depuis longtemps pénétrée d’esprit grec, l’Europe a gardé son influence.

"L’Islam d’hier et de toujours", Jean Béraud-Villars p.118-119
Pour le drapeau turc:
Ville vouée à la Lune, au commerce des grains, aux pêcheries de thon, Byzance avait connu son heure de gloire quand, encourageant l’Hellas à la sauver du Macédonien Philippe, Démosthène avait écrit son chef-d’œuvre : Pour la couronne (Pendant ce siège, les Byzantins furent sauvés d’une attaque macédonienne par un mystérieux rayon de lune qui leur fit voir les préparatifs des assaillants. En reconnaissance, la ville mit dans ses monnaies le croissant de lune, que les Turcs, quand ils seront devenus les maître, garderont comme emblème.).
Daniel-Rops dans l’ "HISTOIRE DE L’EGLISE DU CHRIST", Tome II LES APÔTRES ET LES MARTYRS
Et pour l'origine de la ville:
Il ne s’était guère écoulé moins de dix siècles depuis le temps où des émigrants de Mégare, sous la conduite d’un des leurs, nommé Byzas, étaient venus s’établir à l’extrémité méridionale du Bosphore, sur la rive européenne. Ils y avaient fondé, l’appelant Byzance du nom de leur guide - C’est là, du moins, la plus vraisemblable hypothèse -, une humble colonie, à laquelle sa situation devait assurer une prospérité rapide. Entre la Grèce et les ports de la mer Noir, les échanges commerciaux étaient incessants et considérables. Placée au débouché du Bosphore, qu’elle commandait, et sur la limite même qui séparait l’Orient de l’Occident, la nouvelle colonie se trouvait être, géographiquement, un point idéal de transit d’entrepôt, d’embarquement et de débarquement. D’Arabie, de Perse, d’Egypte, c’était vers elle, et vers le parfait abri de la Corne d’Or, que se dirigeaient les caravanes ; de toutes les cités méditerranéennes, les vaisseaux de commerce venaient y décharger leur fret, et y charger les soieries, les céréales, les épices, l’ivoire, les objets d’art, les métaux précieux. Gardienne du canal maritime qui faisait communiquer les deux monde, Byzance pouvait, à son gré, le fermer ou l’ouvrir. Militairement, elle dut à sa situation le rôle important qu’elle joua tout au long des guerres médiques.
"Byzance", Auguste Bailly
J-Gabriel
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Message par J-Gabriel »

Anne Geneviève a écrit :Les Turcs, des Hittites ? Pas de langue en tout cas puisque le hittite faisait partie de la famille indoeuropéenne alors que le turc cousine avec les langues mongoles.
Bien sûr, vous avez raison. Les bandes de nomades turcs descendent du quadrilatère Sibérie-Afghanistan-mer Caspienne-Turkestan Image Et l’éminent professeur Iorga le sait aussi, il souligne juste, jusqu'où va le nationalisme turc, en remarquant cela.
Si l’on sonde un peu les cœurs, on se rend vite compte à quel point sont sensibles la conviction et la fierté qu’ont tous les Turcs d’appartenir à la turcicité.
J-P Roux, "Histoire des Turcs"
J’ai une amie turc et qui a fait ses écoles là-bas; pourtant de confession juive, impossible de lui faire comprendre que la (sa) Ville à été construite par d’autres que les ottomans.

Pour vous en convaincre de cette propagande Turc, je propose d’aller sur Wikipédia et cherchez une ville en Anatolie par exemple, dont vous connaissez l’origine de sa fondation et comparer les commentaires "turc" avec vos sources.

D’ailleurs je pense que je me suis arrêté trop tôt dans l’extrait de la préface de Nicolae Iorga, voilà donc la suite mais pas le tout:
S’arrêter à ces dates de conquête qui partent de 1453 est sans doute une nécessité d’exposition, à laquelle, pour différents motifs, il faut bien se plier, mais abandonner tout ce qui avait été impérialement byzantin, aussitôt après les scènes sanglantes d’une invasion dont le rythme fut étonnamment rapide, serait une erreur et elle contribuerait à fausser l’histoire des régions si vastes sur lesquelles s’étendit la domination de Mahomet II et de son petit-fils Sélim, conquérant de l’Asie et de l’Egypte.
Non seulement Byzance, c’est-à-dire ce qui en formait non pas uniquement les dehors, mais aussi l’essence, se conserva jusqu’à une époque que nous chercherons à définir, mais elle continua cette action millénaire, que j’indiquais déjà dans une conférence à Barcelone ( Publié dans le volume de conférences de l’Athénée de cette localité), par laquelle cette réalité politique et culturelle sans cesse en marche s’assimilait naturellement, et en ayant l’air de ne pas changer tout ce qui entrait dans son cercle d’action, si étendu. Ainsi après la transformation, sous beaucoup de rapports seulement apparente, de 1453 elle s’annexera des formes de civilisation venant du monde gothique de Transylvanie et de Pologne par la Moldavie roumaine et tout ce que, par différentes voies, lui enverra l’Occident à l’époque de la Renaissance. Beaucoup de choses nouvelles paraîtront ainsi à la surface, mais il n’y aura, quand même, que l’immuable pérennité byzantine.
Pour exposer ce phénomène, qui est un des plus attachants de l’histoire entière, il faut fixer des chapitres de chronologie et géographie à travers lesquels Byzance passe en évoluant.
Ce qui attire d’abord l’attention ce sont les hommes de l’émigration, ceux qui, à cause des Turcs - et même bien avant leur apparition comme maîtres d’une grécité qui fléchit sous l’attaque sans cesse renouvelée - sont allés en Occident, de Venise à Paris, plus tard à Genève et dans les différentes contrées de l’Allemagne. On les considère habituellement au seul point de vue de leur influence, assez souvent douteuse, sur la Renaissance occidentale, comme professeur, éditeurs et commentateurs de textes, comme grammairiens aussi. Mais ils étaient en mêmes temps les représentants d’un idéal qui se conserva assez longtemps, un peu plus même au-delà de la première génération, qui fit place à une autre catégorie d’émigrés, qui pouvaient donner aussi le génie de l’ancien peintre d’icônes en Crète, Théotokopoulos, devenu à Tolède le célèbre El Greco., mais aussi de modestes calligraphes dont nous connaissons quelques-uns, ou bien des aventuriers, prêts à accepter tous les crédos religieux, à se faire aux habitudes de toutes les Cours et de tous les camps pour monter d’un seul bond sur le trône même qui paraissait s’offrir à leur ambition, comme le fit le Grec luthérien et socinien, l’ancien étudiant en médecine à Montpellier, Jacques Basilikos, de Marchetti, de le "marquis" et "despote" qui régna quelques années en Moldavie
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