Mémoire de Saint Sébastien le 18 décembre

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Glicherie
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Message par Glicherie »

Je crois qu'il est considéré comme un minimum d'avoir été baptisé, fusse par aspertion, au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit.

Le fait de ne pas re-baptiser ne reconnait pas de valeur au baptème catholique, prend juste en compte l'existence d'une "coquille vide" constituée par la forme, et pour des raisons d'économie, ne le renouvelle pas mais comble par la Grâce ce qui manque. Usuellement, dans le Mystère de la Chrismation, "Sceau du don du Saint Esprit".

Jean-Louis Palierne a répondu à cela quelque part.
Antoine
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Message par Antoine »

Ma question : Quel impact cela peut-il avoir sur la réception des convertis si lors du baptême même le rituel catholique n'a pas été respecté ?
Pour l'impact du baptèmeen général, il faut relire le chapître III de St Jean: l'entretien avec Nicodème; et se demander qu'est ce que cette "histoire de fesses" de la samaritaine vient faire juste après dans le chapitre IV. Quel lien entre les deux?

En ce qui concerne la forme du baptème s'il a été administré au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit dans une communauté hétérodoxe , l'Eglise ne le refait pas nécéssairement à la fois par Economie et pas vénération envers la formule trinitaire.
Vous avez été reçue dans l'Eglise orthodoxe une fois pour toute. C'est à l'évêque de rendre compte de la façon dont vous avez été reçue et non pas à vous qu'il sera demandé des justifications. Vous auriez tort de revenir sur cette réception. En regardant derrière vous vers la Sodome latine, vous risquez d' être changée en statue de sel comme la femme de Lot (Gen 19,26).
Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

Incontestablement il y a un gros problèmes posé par les abus rituels qui sont apparus au sein de l’Église catholique depuis son concile de Vatican II. Cependant on ne peut se contenter d’apprécier ces abus du seul point de vue des normes que s’est donnée l’Église catholique, normes dont certaines n’ont aucune autorité du point de vue de la Tradition authentique de l’Église, telle qu’elle est conservée dans l’Église orthodoxe, et qui sont souvent venues se substituer à des normes orthodoxes antérieures.

Il est certain que dans les premiers temps de l’Église les fidèles recevaient la communion des mains du Prêtre ou du Diacre. On a substitué à cette méthode la communion à la cuillère, mais le fidèle reçoit toujours la communion des mains d’un Prêtre ou d’un Diacre qui lui dir : « Le serviteur de Dieu N… reçoit…» Il faut noter que cette façon de faire où le nom du fidèle est cité est beaucoup plus personnalisée et beaucoup plus respectueuse des fidèles que chez les catholiques. Et je ne parle pas des communions de masse des grandes cérémonies catholiques de jadis, à genous devant le chancel (qu’on appelait à tort la Sainte Table).

Pour le Baptême il est bien évident que la manière normale de procéder devrait toujours être de mettre complètement dans l’eau ceux qu’on veut baptiser. Mais il est non moins certain qu’on a souvent procédé par simple aspersion, quand ce ne serait que parce que les minuscules églises des temps primitifs ne pouvaient contenir une piscine. Le strict minimum est cette triple aspersion au nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit.

Mais si elle a été faite ainsi, même si c’est dans un groupe hétérodoxe qui ne peut communiquer la Grâce baptismale, les Canons de l’Église interdisent de réitérer ce geste bien qu’il soit vide et ne peut apporter la Grâce. Il faut lui apporter la Grâce qui lui fait défaut par l’onction du Saint Chrême qui, avant de conférer la plénitude des dons du Saint Esprit après le Baptême, commence par conférer la Grâce baptismale. Il n’y a donc pas lieu de faire une surenchère au re-baptême, qui est interdit par les canons, mais il y a aussi des abus rituels chez les orthodoxes

L’Église catholique d’avant Vatican II imposait catégoriquement un baptême correct, au nom de la Sainte Trinité, sous une forme certes très minimale (mais elle avait conservé les exorcismes d’avant le Baptême). Au cours de la période qui a suivi immédiatement Vatican II il ne fait aucun doute que diverses fantaisies sont apparues, par exemple lorsque des prêtres baptisaient « au nom de la Puissance, de l’Amour et de la Sagesse. »

Si les canons interdisent strictement de donner un second Baptême, elle autorise le “Baptême conditionnel”. lorsqu’on n’est pas sûr que la personne ait été correctement baptisée (le cas se posait pour des enfants volés par des Barbares, qui les revendaient ensuite au prix fort à des chrétiens, en assurant que ces enfants avaient été baptisés, ce qui n’était évidemment pas du tout certain, mais pas impossible). Dans ce cas le prêtre qui donne un Baptême “conditionnel” (« s’il n’a pas déjà été baptisé ») ne commet pas une faute, dit un canon. On devrait recourir à cette méthode pour certains catholiques d’aujourd’hui. Cependant il est indiscutable que l’Église catholique est rapidement revenue à la forme traditionnelle trinitaire du Baptême.

Mais l’exigence canonique de ne pas redonner le Baprême si un rite correct a déjà été effectué (sans effet) par des hétérodoxes ne doit pas être interprétée comme une “reconnaissance” d’un Baptême donné par des non-orthodoxe. Il n’a été donné qu’en vain, mais l’Église orthodoxe lui ajoute la puissance qui lui faisait défaut en conférant l’onction du Saint Chrême.

Les catholiques, comme la plupart des chrétiens hétérodoxes, ne peuvent revendiquer la dignité d’appartenir au Corps unique des Sauvés, celui de l’Église véritablement catholique, parce que toujours orthodoxe. Ils n’ont pas reçu le Baprême, leurs saints Mystères (ce qu’ils appellent leurs “sacrements”) sont sans valeur, et leur clergé n’est qu’une corporation d’illusionnistes. Si cependant on en trouve encore parmi eux qui sont encore intérieurement travaillés par le souci de la rigueur et de la vérité spirituelles, ce n’est pas à cause de leurs sacrements, c’est parce que l’Esprit, l’Esprit saint, souffle où il veut, et parce qu’il sait très bien utiliser pour parler au cœur des hommes, les traditions culturelles propres aux groupes, aux communautés qui ont jadis été en communion avec l’Orthodoxie. Des traditions anciennes, des souvenirs d’autrefois, de vieux livres, de vieilles pierres des monuments antiques, peuvent évidemment pêtre utilisés par l’Esprit pour susciter le désir d’un retour aux sources.
Jean-Louis Palierne
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Sylvie
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Message par Sylvie »

Cher Antoine,
Pour l'impact du baptèmeen général, il faut relire le chapître III de St Jean: l'entretien avec Nicodème; et se demander qu'est ce que cette "histoire de fesses" de la samaritaine vient faire juste après dans le chapitre IV. Quel lien entre les deux?

En ce qui concerne la forme du baptème s'il a été administré au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit dans une communauté hétérodoxe , l'Eglise ne le refait pas nécéssairement à la fois par Economie et pas vénération envers la formule trinitaire.
Vous avez été reçue dans l'Eglise orthodoxe une fois pour toute. C'est à l'évêque de rendre compte de la façon dont vous avez été reçue et non pas à vous qu'il sera demandé des justifications. Vous auriez tort de revenir sur cette réception. En regardant derrière vous vers la Sodome latine, vous risquez d' être changée en statue de sel comme la femme de Lot (Gen 19,26).
Je ne regarde pas en arrière. Je pense avoir été bien reçue. J'ai fait confiance au prêtre qui me suivait. Je pense que c'est souvent du cas par cas. Si j'avais fait la demande, j'aurais pu être reçue par immersion, mais j'aurais du attendre à l'été. J'avais tellement soif que je n'aurais pas pu attendre jusque là. Donc j'ai été reçue par chrismation le 18 décembre. Je crois que c'était correcte.



Sylvie
Sylvie
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Message par Sylvie »

Cher Jean-Louis Palierne,

Je crois que vous avez bien saisi et bien répondu à ma question : "Quel impact cela peut-il avoir sur la réception des convertis si lors du baptême même le rituel catholique n'a pas été respecté ? "


Vous répondiez :
Si les canons interdisent strictement de donner un second Baptême, elle autorise le “Baptême conditionnel”. lorsqu’on n’est pas sûr que la personne ait été correctement baptisée (le cas se posait pour des enfants volés par des Barbares, qui les revendaient ensuite au prix fort à des chrétiens, en assurant que ces enfants avaient été baptisés, ce qui n’était évidemment pas du tout certain, mais pas impossible). Dans ce cas le prêtre qui donne un Baptême “conditionnel” (« s’il n’a pas déjà été baptisé ») ne commet pas une faute, dit un canon. On devrait recourir à cette méthode pour certains catholiques d’aujourd’hui. Cependant il est indiscutable que l’Église catholique est rapidement revenue à la forme traditionnelle trinitaire du Baptême.


Sylvie
Dernière modification par Sylvie le mer. 14 juin 2006 16:12, modifié 1 fois.
Antoine
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Message par Antoine »

lorsqu’on n’est pas sûr que la personne ait été correctement baptisée
Dans l'exemple que cite Jean-Louis (le cas d' enfants volés par des Barbares, qui les revendaient ensuite au prix fort à des chrétiens, en assurant que ces enfants avaient été baptisés, ce qui n’était évidemment pas du tout certain, mais pas impossible) le pb n'est pas de savoir si l'on a été correctement baptisé mais si l'on a été baptisé tout court.
Je vous ai donc répondu que pour le "correctement" il appartient à l'évêque et non pas à "on" d'apprécier le cas et de décider du mode de réception en appliquant avec acribie ou non les canons selon la conscience de l'Eglise.

Vous écrivez:
Si j'avais fait la demande, j'aurais pu être reçue par immersion, mais j'aurais dû attendre à l'été.
Outre que je ne vois pas en quoi une immersion totale est liée à la saison, (on peut toujours se débrouiller pour la pratiquer même dans les grands froids canadiens) ce n'est pas au fidèle de décider de son mode de réception mais à l'évêque. Vous aurierz pu être reçu par immersion , c'est donc que l'évêque aurait estimé que la formule baptismale latine pouvait fort bien être réitérée sans contrevenir aux canons.

En ce qui concerne cette formule baptismale il est clair que la formule pratiquée par les latins est correcte dans la forme mais que le contenu et l'environnement en sont lourds d'hérésie; Lorsque les moines du mont Athos baptisent le Père placide, ils ne contreviennent certainement pas aux canons. Ils apprécient la situation donnée.

Jean-Louis fait une lecture de ces canons et des circonstances historiques qui les ont vu naître. Le forum contient nos positions et même si je comprends sa lecture je n'en reste pas moins convaincu qu'une formule baptismale n'est pas une formule magique et qu'elle doit être conforme à la Révélation dans son contenu et non seulement dans sa forme, (ce qui n'est pas le cas pour la formule latine) et qu'aujourd'hui, dans la situation de confusion et d'adogmatisme que nous vivons, il serait bon que la réception d'un chrétien hétérodoxe dans l'Eglise se fasse systématiquement par le baptème en triple immersion.
Mais c'est à l'évêque de décider et c'est à lui qu'il sera demandé des comptes de son ministère.

Quant à l'exemple de la femme de Lot, Sylvie au lieu d'écrire "vous" j'aurais dû écrire "nous" et nous sommes tous la samaritaine. Il se trouve simplement que vous êtes le déclanchement de réflexions et en aucun cas de jugements.
Sylvie
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Message par Sylvie »

Cher Antoine,

Pour terminer la discussion sur la façon dont j'ai été reçue, c'était convenu que je le serais par la chrismation. Le désir de vivre l'immersion, cela est de moi. Je voulais être certaine que j'aurais pleinement la Grâce du baptême. J'ai fait confiance à l'église.

Je pense que l'évêque juge de la meilleure façon à recevoir l'individu selon chacque cas particulier. La forme du baptême me semblait être un point important dans les canons pour la réception par chrismation. Si nos évêques jugent seulement à partir des rituels catholiques écrits, ils peuvent conclure qu'il y a la forme. Ce qui se passe en paroisse, n'est pas toujours fait selon l'écrit. C'est là je pense un problème pour nos évêques et qui doivent faire du cas par cas selon chacque individu qui veux être reçu orthodoxe. C'est vrai que c'est leur problème et non le mien.

Sylvie
Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

Les canons qui interdisent toute réitération du baptême donné sous sa forme correcte sont repris à plusieurs reprises dans le Corpus canonum de l’Église orthodoxe, et les Pères mentionnent une série de groupes hétérodoxe dont ils ne faut pas re-baptiser les ex-fidèles. Toujours ils mentionnent les Ariens, parce qu’ils pratiquaient un Baptême “correct” alors que par ailleurs les Pères ont souvent dénoncé l’arianisme comme une épouvantable hérésie trinitaire, puisqu’il déclarait “qu’il fut un temps où le Verbe n’était pas” (citation attribuée à Arius lui-même) et certains étendirent le même procédé au Saint Esprit. Il s'agissait donc bien d'une énorme hérésie trinitaire.

Et cependant on interdisait sévèrement de réitérer leur Baptême. C’est d’ailleurs, toujours selon les Pères, le sens de l’affirmation du Symbole de Nicée : « Je crois en un seul Baptême » qui fournit aux canons leur base. C’est parce que cette interdiction de l’anabaptisme était constamment renouvelée en termes très sévères que des chrétiens se refusaient à baptiser les enfants rachetés aux Barbares ou aux pirates, craignant de commettre un véritable sacrilège. Et de plus si les enfants avaient été baptisés on ne pouvait pas savoir non plus quel groupe orthodoxe ou hétérodoxe les avait paptisés. Il fallut un canon d’un Concile œcuménique pour lever leurs scrupules et déclarer expressément que ceux qui les baptisent “s’ils n’ont pas été baptisés” n’encourent pas de condamnation. Le terme “baptême conditionnel” n’a été inventé que plus tard.

Il ne s’agit donc pas d’une interprétation personnelle. Je crois que ces canons proscrivant l’anabaptisme nous révèlent la puissance qui se cache dans les paroles humaines. La valeur de ces paroles ne dépend pas seulement de la valeur des conception intellectuelles qui ont conduit à les prononcer. Elles ont une valeur en soi.
Jean-Louis Palierne
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Antoine
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Message par Antoine »

Sylvie, d'un côté vous nous dîtes:
Si j'avais fait la demande, j'aurais pu être reçue par immersion, mais j'aurais du attendre à l'été.
et d'un autre vous affirmez:
Pour terminer la discussion sur la façon dont j'ai été reçue, c'était convenu que je le serais par la chrismation. Le désir de vivre l'immersion, cela est de moi. Je voulais être certaine que j'aurais pleinement la Grâce du baptême.
Vos affirmations sont contradictoires .
Ou vous auriez pu être reçue par immersion en attendant un peu ou le prêtre vous aurait de toute façon reçue par la chrismation comme "c'était convenu" même en attendant la saint Glinglin.

Contrairement à ce que soutient Jean-Louis, je pense qu'aucun prêtre ne peut s'opposer à recevoir un hétérodoxe qui le demande par la triple immersion.
Antoine
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Message par Antoine »

Jean-Louis Palierne a écrit :La valeur de ces paroles ne dépend pas seulement de la valeur des conception intellectuelles qui ont conduit à les prononcer. Elles ont une valeur en soi.
Le sens de ces paroles est inaccessible à l’homme. La Trinité est inaccessible, incompréhensible et nous ne connaissons que ce que la Révélation nous en dit. Ce n’est pas , comme vous le formulez, que « La valeur de ces paroles ne dépend pas seulement de la valeur des conception intellectuelles qui ont conduit à les prononcer. » Non, la valeur de ces paroles ne dépend d’aucune conception intellectuelle qui aurait conduit à les prononcer mais du simple fait qu’elles sont paroles de Dieu. La théologie orthodoxe Trinitaire n’est pas une théologie de conceptualisation mais une théologie de Révélation. Les paroles n’épuisent pas le mystère trinitaire dans la compréhension que nous en avons mais elles sont pourtant divinement exhaustives dans leur formulation. C’est nous qui ne pouvons accéder à cette exhaustivité. Seul le Christ connaît parfaitement la réalité à laquelle la formule baptismale renvoie car il est cette réalité même. La formule a une valeur en soi, nous sommes d’accord, mais encore faut-il que « l’en soi » soit respecté. Si je considère que la formule divine est respectée alors je ne dois pas douter de son efficacité.

En revanche la formule , lorsqu’elle est employée par les latins ou toute autre communauté hétérodoxe , est travestie par des conceptions intellectuelles qui lui sont étrangères, parce que, justement, ce sont des conceptions intellectuelles, et qui, de surcroît, donnent à chaque mot un autre sens que le sens divin de la Révélation. Les canons auxquels vous faites référence s’adaptent-ils encore à l’hérésie catholique romaine qui n’existait pas à l’époque. Les Pères les ont formulés dans un temps donné pour une situation donnée. Nous devons nous demander si l’autorité de certains canons est universelle et constitue un commandement absolu ou si nous devons nous en inspirer pour définir une conduite à tenir. L’hérésie catholique romaine est la pire des hérésies que l’Eglise ait connue. Comment les Pères réagiraient-ils aujourd’hui ? L’Eglise n’a-t-elle pas à renouveler sans cesse sa Tradition conformément à sa conscience pour qu’elle demeure Tradition Vivante ? Ce qui pourrait sembler contradictoire ce n’est pas le contenu de deux canons qui se différencieraient mais la façon dont nous les observerions. C’est de cette observance que naîtrait la contradiction. Et il ne me semble pas que recevoir tout hétérodoxe par le baptême serait en contradiction avec la finalité des canons. Chaque Eglise locale était libre de fixer elle-même le mode de réception des hétérodoxes et les coutumes de chacune étaient respectées.

Pour les ariens, le terme d’engendrer non créé est très discutable et le terme homoousios est aussi très difficile. L’hérésie arienne est une hérésie compréhensible, conceptuellement compréhensible. C’est une hérésie théologique avant tout, même si Arius s'est pris une giffle de la part de Nicolas en plein concile. Mais l’hérésie filioquiste, elle, n’a pas ce passif conceptuel. Elle n'est que le fruit d’une machination franque, un désir de casser l’Eglise et l’empire, et d’instaurer une puissance papale contre l'Eglise. Pour la théologie filioquiste, l’aspect théologique de la question n’a été qu’un prétexte et cette théologie s’est livrée à toute sorte de falsifications. Je comprends qu'on ne reçoive pas les Ariens par le baptème. D'abord eux-mêmes pratiquaient la triple immersion et ensuite leur théologie sur le Fils était la conséquence d'une incompréhension théologique, d'une faille conceptuelle. Les rivalités politiques étaient en arrière plan. Pour les latins c'est le contraire.

En ce qui concerne la formule elle même, l’Eglise professe : « Le serviteur (servante) de Dieu est baptisé(e) au nom du Père Amen. Et du Fils. Amen. Et du Saint Esprit. Amen »La formule latine nous dit : « je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit Amen.»
Outre la théologie trinitaire hérétique à laquelle la formule renvoie, et l'absence de triple immersion, il y a encore le « je » de « Je te baptise » qui pose problème et qui reflète la négation même de ce que sont l’Eglise et son ministère. Franchement, est-ce qu’un « je » peut baptiser au nom de la Sainte Trinité ? Sommes nous encore en présence de la même formule ?

Le sens de l’affirmation du Symbole de Nicée : « Je crois en un seul Baptême » ratifie que seul un baptême fait en Eglise par l’Eglise est unique. Pour qu’il y ait réitération d’un baptême il faudrait que ce baptême soit orthodoxe et qu’il soit sciemment réitéré.
On peut tout à fait admettre que les latins n'ont qu'un simulacre sans aucune valeur ni validité et considérer qu'il est entièrement nul.
Dernière modification par Antoine le jeu. 15 juin 2006 1:42, modifié 3 fois.
Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

Antoine dit :
Pour les ariens, le terme d’engendrer non créé est très discutable et le terme homoousios est aussi très difficile. L’hérésie arienne est une hérésie compréhensible, conceptuellement compréhensible. C’est une hérésie théologique avant tout, même si Arius s'est pris une giffle de la part de Nicolas en plein concile.
Justement parce que l’arianisme est une erreur théologique et qu’il rejetait le salut offert par l’Incarnation du Verbe et Fils unique de Dieu, il ne pouvait conférer la Grâce. Les Pères le considéraient comme la pire de toutes les hérésies. Et cependant Arius avait conservé le Baptême trinitaire. Pourquoi ? peu importe. Tous les conciles ont répété qu’il ne fallait pas rebaptiser les hommes qui avaient été baptisés par les Ariens, mais respecter ce Baptême nul et sans effet et lui conférer la Grâce par un autre Mystère.

Voici les pièces essentielles du dossier. Ce sont des décisions prises par l’Église. Les canons de saint Basile et ceux du Concile local de Laodicée ont été inclus par le Quinisexte in Trullo dans la liste du Corpus canonum de l’Église, qui inclut évidemment les canons du IIème Concile œcuménique (Constantinople) et du quinisexte Concile lui-même.

Canon 1 de saint Basile (Lettre 188 à saint Amphiloque d'Iconium, vers 374)
Puisque l'on a déjà évoqué le cas des cathares, tu as bien raison de rappeler qu'il convient de suivre l'usage de chaque contrée, étant donné que ceux qui ont alors pris une décision en ce qui les concerne ont statué différemment sur leur Baptême. Quant à celui des pépuziens, il me semble qu'il ne vaut pas la peine d'en parler et je me suis demandé comment il a bien pu échapper à Denys, un si bon canoniste. Lorsque les Anciens jugèrent en effet qu'il faut recevoir le Bap-tême, il s'agissait bien de celui qui ne s'écarte en rien de la foi. De là vient qu'ils parlaient pour certains d'hérésies, pour d'autres de schismes ou encore de parasynagogues.

Pour les hérétiques, il s'agit de ceux qui se sont complètement séparés et sont devenus comme des étrangers ; les schismes concernent ceux qui se sont séparés des autres pour des raisons de vie ecclésiale ou pour des causes que l'on pourrait éventuellement régler ; les parasynagogues sont des partis regroupant des gens sans instruction autour de presbytres ou d'évêques insoumis.

Par exemple si quelqu'un, convaincu de faute, s'obstinait à exercer ses fonctions tout en refusant de se soumettre à la règle revendiquant de pouvoir présider et d'exercer son service, et si quelques personnes délaissaient l'Église catholique pour se joindre à lui, on aurait là une parasynagogue. Un schisme serait par exemple un désaccord au sujet de la pénitence qu'il convient d'imposer à ceux qui ont quitté l'Église. Les hérésies sont par exemple celle des manichéens, des valentiniens, des marcionites ou justement celle des pépuziens, car la différence qui sépare ces groupes de l'Église porte directement sur la foi en Dieu elle-même.

Dès le début nos Pères ont décidé de rejeter complètement le baptême des hérétiques, mais d'accepter le baptême de ceux qui ont fait schisme, parce qu'ils sont encore de l'Église. Quant à ceux qui sont dans les parasynagogues, dès lors qu'ils se sont amendés par une juste pénitence et par un sérieux repentir, il est décidé de les réunir de nouveau à l'Église, si bien qu'il arrive fréquemment que des personnages qui ont un certain rang dans le clergé mais se sont joints aux insoumis, dès lors qu'ils se sont repentis de leur faute, soient réadmis dans leur rang.

Il est bien évident que les pépuziens sont des hérétiques : ils ont blasphémé contre l'Esprit saint en attribuant à Montan et à Priscille le titre de Paraclet en toute iniquité et en toute impudence. Ou bien on doit les condamner pour avoir déifié des hommes, ou bien ils ont blasphémé contre l'Esprit saint pour avoir osé le comparer aux hommes et ils sont soumis à la condamnation éternelle, car le blasphème contre l'Esprit saint ne connaît pas de pardon. Pour quel motif pourrait-on donc admettre le baptême de ceux qui baptisent au nom du Père et du Fils et de Montan ou de Priscille ? Ceux qui ont été baptisés en des noms qui ne nous ont pas été transmis par la Tradition n'ont pas été baptisés. Bien que cela ait échappé au grand Denys, nous ne devons pas persévérer dans cette er-reur. Leur insanité est l'évidence même, et saute aux yeux de tous ceux qui ont tant soit peu la faculté de raisonner.

Les cathares font eux aussi partie de ceux qui se sont séparés. Il a cependant été décidé par nos Pères, c'est-à-dire par Cyprien et chez nous par Firmilien, qu'on devrait les soumettre, tant cathares qu'encratites et hydroparastates, à cette même sentence parce que leur séparation avait pris naissance à propos d'un schisme, et que la grâce du saint Esprit ne reposerait plus sur ceux qui se sont séparés de l'Église en sorte que la continuité aurait été interrompue et que la transmission ferait donc défaut. Ceux qui ont été les premiers à se séparer de nos Pères portaient l'imposition des mains, et par cette imposition des mains, ils avaient possédé le don de l'Esprit. Mais redevenus laïcs du fait de leur séparation, ils auraient perdu le pouvoir, tant de baptiser que d'imposer les mains, car ils en auraient déchu. C'est pourquoi ces Pères avaient décidé de purifier par le vrai Baptême, celui qui est donné par l'Église, ceux qui ont été baptisés par eux lorsqu'ils viennent se joindre à l'Église. Mais puisque les Églises d'Asie ont décidé de recevoir globalement leur baptême pour des raisons d'économie, il convient que ce Baptême soit reçu.

Il faut que nous comprenions en quoi consiste le méfait des encratites : ils ont entrepris d'imposer le préalable d'un baptême qui leur fût particulier afin de se rendre irrecevables dans l'Église - c'est bien dans ce dessein qu'ils ont falsifié la coutume qui avait été la leur. Puisque rien n'a été décidé officiellement en ce qui les concerne, je crois qu'il faut que nous rejetions leur baptême et que nous baptisions donc quelqu'un qui après avoir reçu le baptême chez eux voudrait entrer dans l'Église.

Mais si cela devait constituer un obstacle à l'économie générale, il convient que nous suivions ici aussi la coutume et que nous observions les économies qui ont été instituées chez nous par les Pères. Je crains en effet que puisque nous cherchons à affaiblir leur hostilité à l'égard de notre Baptême, la rigueur de notre proposition ne constitue un empêchement pour ceux qui cherchent leur salut. S'ils venaient à admettre notre Baptême, cela ne suffirait pas à nous rendre conciliants, car notre devoir est non pas de leur rendre le même pour le même, mais d'observer exactement les canons. En tout état de cause, notre devoir est donc d'observer la pratique de chrismer ceux qui viennent chez nous, après leur Baptême, et en présence des fidèles, avant de les admettre aux saints Mystères.

Je sais bien aussi que nous avons reconnu aux frères qui s'étaient rangés avec Izoïs et Saturnin leur rang d'évêques, si bien que nous ne pouvons plus refuser l'appartenance à l'Église à ceux qui en faisaient partie, car en reconnaissant leurs évêques nous nous sommes fixé une sorte de règle.
Canon 7 du Concile local de Laodicée (vers 380)
On ne doit pas recevoir ceux qui reviennent de chez les hérétiques, c'est-à-dire de chez les novatiens ou de chez les photiniens ou de chez les quatordéci-mans, qu'ils y aient été baptisés ou qu'ils soient encore catéchumènes, tant qu'ils n'auront pas anathématisé toutes les hérésies et en particulier celle à la-quelle ils appartenaient. Ceux que dans ces sectes on considère comme des “fidèles” doivent apprendre par cœur le symbole de notre foi et doivent être oints du saint Chrême pour pouvoir communier aux sacro-saints Mystères.
Canon 7 du IIème Concile œcuménique (Constantinople 381)
Ceux qui reviennent de l'hérésie à l'Orthodoxie et à l'héritage des sauvés doivent être reçus selon la procédure requise selon l'usage. Les ariens et les macédoniens, les sabbatiens et les novatiens qui se qualifient de cathares, les aristeroi de même que les tétradites et les apollinaristes ne doivent être admis que sur présentation de déclarations anathématisant par écrit toute hérésie qui ne pense pas ainsi que pense la sainte Église de Dieu, catholique et apostolique ; ils doivent tout d'abord recevoir le sceau, c'est-à-dire être oints du saint Chrême sur le front, sur les yeux et sur les narines, sur la bouche et sur les oreilles ; et lorsque nous les oignons nous disons : Sceau du don du saint Esprit. Quant aux eunomiens, ceux qui ne baptisent qu'avec une seule immersion, aux montanistes, à ceux que l'on appelle ici les phrygiens et aux sabelliens qui enseignent la doctrine du Père-Fils et commettent d'autres choses abominables (et il en existe ici un certain nombre, surtout parmi ceux qui viennent du pays des Galates), tous ceux qui veulent passer à l'Orthodoxie, nous ne les recevons qu'en tant que païens, et le premier jour nous faisons d'eux des chrétiens, le second jour nous les faisons catéchumènes, le troisième jour nous les exorcisons en leur soufflant trois fois sur le visage et sur les oreilles, et ensuite nous les instruisons en les laissant venir à l'Église durant une année pour entendre les Écritures et après cela nous les baptisons.
Canon 95 du Quinisexte Concile œcuménique (Constantinople, In Trullo, 691)
Ceux qui reviennent du parti des hérétiques à l'Orthodoxie et à l'assemblée des rachetés, nous les recevons conformément au rite et à l'usage qui suivent. Les ariens, les macédoniens, les novatiens qui se disent “purs”, les aristériens, les quatordécimans ou tétradites et les apollinaristes, nous les recevons en leur faisant signer un libelle d'abjuration et anathématiser toute hérésie qui ne pense pas comme la sainte Église de Dieu, catholique et apostolique, nous les signons, c'est-à-dire que nous les oignons d'abord du saint chrême au front, aux yeux, aux narines, à la bouche et aux oreilles tout en disant ; Sceau du don du saint Esprit.

En ce qui concerne les sectateurs de Paul de Samosate qui décident de retourner dans l'Église catholique, il a été décidé qu'il est absolument nécessaire de les rebaptiser. Quant aux eunomiens qui sont baptisés par une unique immersion, et aux montanistes, qu'on nomme aussi Phrygiens, aux sabelliens, qui admettent l'identité du Père et du Fils et accomplissent aussi d'autres rites abominables et à tous les autres hérétiques, et ils sont fort nombreux, surtout ceux qui viennent du pays des Galates, tous ceux parmi eux qui veulent revenir dans l'Orthodoxie, nous devons les recevoir comme des païens. Le premier jour nous les signons du signe de la Croix, le second nous les admettons parmi les catéchumènes, le troisième jour nous les exorcisons en leur soufflant par trois fois sur le visage et sur les oreilles, et alors nous les instruisons et nous les admettons à assister dans l'église durant une année pour écouter la lecture des saintes Écritures, puis nous les baptisons. De même nous rebaptisons les manichéens et les marcionites et ceux qui viennent de semblables hérésies, les recevant comme des païens.

Tandis que les nestoriens et les eutychiens et les sévériens et ceux de semblables hérésies doivent présenter une déclaration écrite d'abjuration et anathématiser leur hérésie et Nestorius, et Eutychès, et Dioscore, et Sévère et les au-tres hérésiarques et leurs sectateurs et toutes les hérésies que nous avons citées, et alors seulement ils seront admis à la sainte communion.
En l’absence d’une décision nouvelle d’un Synode épiscopal qui aurait un jour autorité sur notre territoire, nous ne pouvons qu’appliquer les règles générales fixées par les Conciles qui viennent d’être cités. Un Concile local pourrait préciser et compléter ces règles ; un évêque local pourrait statuer sur des cas individuels. En l”absence d’une telle protection canonique nous pouvons gloser sur les intentions et les significations. Mais nous devons en tout état de cause nous souvenir que le Baptême est une réalité objective, peu importent les “impressions” que peuvent ressentir les nouveaux baptisés. L’Église applique les règles que son fondateur lui a imposées. Il lui a donné le pouvoir de les préciser en diverses circonstances (par exemple au début, lorsque les hérétiques nestoriens et monophysites se sont séparés de l’Église, elle imposait à ceux qy’ils avaient baptisés et qui voulaient revenir dans l’Église véritable de recevoir la Chrismation ; quelques siècles plus tard, l’hostilité des schismatiques s’étant en partie apaisée, l’Église a décidé de les traiter comme de simples “parasynagogues” et de recevoir leurs fidèles par une simple abjuration).

Antoine ajoute :
Mais l’hérésie filioquiste, elle, n’a pas ce passif conceptuel. Elle n'est que le fruit d’une machination franque, un désir de casser l’Eglise et l’empire, et d’instaurer une puissance papale contre l'Eglise. Pour la théologie filioquiste, l’aspect théologique de la question n’a été qu’un prétexte et cette théologie s’est livrée à toutes sortes de falsifications.
Bien sûr que si, l’hérésie filioquiste a un énorme passif conceptuel. Ce n’était pas un simple problème d’organigramme (comme l’a été par exemple le schisme de l’Église d’Angleterre sous Henry VIII par rapport à l’Église catholique), et c’est justement ce qui en fait un ennemi redoutable de la foi, allant jusqu’à créer “une autre civilisation”. Mais elle a conservé la juste et correcte forme du Baptême.

Jamais l’Église orthodoxe n’a prétendu que le Baptême par simple aspersion était sans valeur. Il y a eu dans l’Église orthodoxe des périodes de décadence où se pratiquait ce Baptême par aspersion (au XIXème-début XXème sous la pression du “modèle” catholique, considéré comme plus “évolué”). Lorsque l’Église a repris conscience de sa Tradition elle est revenue à la pureté et à la plénitude du rite et restauré l’usage de la triple immersion, mais n’a pas demandé à ceux qui avaient été baptisés par immersion de se faire immerger. Ils étaient baptisés.

La formule sacramentelle chère aux catholique (« ego te baptizo ») est mauvaise, mais ici encore l’Église orthodoxe n’en fait pas une cause d’invalidité (c’est la même chose pour la réconciliation des pécheurs). Le caractère défectif des “sacrements” de l’Église catholique vient de tout l’ensemble de cette énorme hérésie polymorphe qu’est le catholicisme (Filioque + infaillibilité pontificale + etc).

Et pouvons-nous croire que l’efficacité du Baptême est dépendante de la qualité de le foi de celui qui a baptisé «au nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit ?» La méthodes des Pères ne nous y autorisent pas. Les textes canoniques cités ne se fondent pas sur la subjectivité des hommes, mais sur l’objectivité des gestes et des paroles. C’est comme ça, c’est à prendre ou à laisser. Il faut prendre l’Église telle qu’elle est et non telle que nous la voudrions. Les décisions conciliaires, dogmatiques et canoniques s’imposent à tous les fidèles.

On peut d’ailleurs remarquer que les conditions mises à la validité du Baptême par les décisions conciliaires citées ne sont pas les mêmes que pour les autres saints Mystères de l’Église. Le Saint Chrême doit être consacré par un hiérarque de l’Église orthodoxe, et le saint Mystère de l’Eucharistie par lui (ou par sa délégation) S’il est interdit de réitérer le Baptême des schismatiques ‘catholiques compris), l’interdiction subsiste de prier avec eux (= anaphore eucharistique).

En fait la tripartition des hétérodoxes entre hérétiques, schismatiques et parasynagogues utilisée pour la discipline baptismale depuis saint Basile par les canons conciliaires cités n’est pas la même que la classification qui vaut pour les doctrines.

Antoine disait auparavant :
Les canons auxquels vous faites référence s’adaptent-ils encore à l’hérésie catholique romaine qui n’existait pas à l’époque. Les Pères les ont formulés dans un temps donné pour une situation donnée. Nous devons nous demander si l’autorité de certains canons est universelle et constitue un commandement absolu ou si nous devons nous en inspirer pour définir une conduite à tenir. L’hérésie catholique romaine est la pire des hérésies que l’Eglise ait connue. Comment les Pères réagiraient-ils aujourd’hui ? L’Eglise n’a-t-elle pas à renouveler sans cesse sa Tradition conformément à sa conscience pour qu’elle demeure Tradition Vivante ? Ce qui pourrait sembler contradictoire ce n’est pas le contenu de deux canons qui se différencieraient mais la façon dont nous les observerions. C’est de cette observance que naîtrait la contradiction.
Horresco referens ! J’aimais mieus quand Antoine écrivair, dans le fil : “Aveuglement, stupidité ou apostasie” :
Dès que l'on entend "nouveau, renouvellement, renouveau, innovations etc..." on peut être sûr que l'auteur manifeste une volonté de rupture d'avec la Tradition. "Nouveautés" s'apparente très vite à "hérésies".
Antoine aurait-il changé ?
Jean-Louis Palierne
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Antoine
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Message par Antoine »

Jean-Louis Palierne a écrit :Horresco referens ! J’aimais mieus quand Antoine écrivair, dans le fil : “Aveuglement, stupidité ou apostasie” :
Dès que l'on entend "nouveau, renouvellement, renouveau, innovations etc..." on peut être sûr que l'auteur manifeste une volonté de rupture d'avec la Tradition. "Nouveautés" s'apparente très vite à "hérésies".
Antoine aurait-il changé ?
Il ne me semble pas qu'en recevant un hétérodoxe par le baptême, nous serions en contradiction avec la Tradition et avec les canons. Les hérésies d'aujourd'hui ne sont pas celles d'hier et je ne partage pas du tout votre analyse dans la comparaison de l'arianisme et du filioquisme. J'y reviendrai plus tard.
Je ne vois pas en quoi , durcir notre position dans le mode de réception , pourrait être assimilé à de l'innovation. Bien au contraire, cela serait la marque d'un retour à une Orthodoxie dépouillée d’œcuménisme et de modernisme et à une Eglise Orthodoxe qui s'affirmerait enfin comme étant l'unique Eglise du Christ.
Aujourd'hui force est de constater qu'on en est très loin et que nos évêques sont très compromis dans leur déclarations et dans leur adogmatisme décadant. Alors quand j'écris:<<L’Eglise n’a-t-elle pas à renouveler sans cesse sa Tradition conformément à sa conscience pour qu’elle demeure Tradition Vivante?>>, cela n'a rien à voir avec <<"nouveau, renouvellement, renouveau, innovations">> tel que je le dénonce dans le fil auquel vous faites référence. Mais la Tradition de l'Eglise n'est pas quelque chose de figé et de mort et vous même vous admettez qu'<< Un Concile local pourrait préciser et compléter ces règles ; un évêque local pourrait statuer sur des cas individuels. >> Je ne vois donc pas en quoi un synode qui déciderait de recevoir systématiquement les hétérodoxes par le baptême en réitérant donc la formule baptismale commettrait une innovation contraire à la conscience de l'Eglise. Je pense même que l'AEOF, bien que n'étant en aucun cas une assemblée canonique, pourrait prendre cette décision à titre conservatoire, en attendant la création de l'Eglise locale. Mais cela dénoterait un "sacré" courage qui ne s'est traduit jusqu'ici dans aucune déclaration relative aux communautés hétérodoxes. Dans son discours actuel, face au catholicisme romain, l'Eglise ne témoigne pas conformément à sa conscience Elle est plutôt dans un état semi comateux. Et comme dirait un intervenant que nous apprécions tous: <<Mais où donc se cache l'Eglise orthodoxe? >>Qui se réfère encore, par exemple, aux encycliques de 1848 et de 1895 et en tient les positions? Votre suspicion à mon égard est bien excessive et vous vous trompez de cible.

Une simple question: désapprouveriez-vous un prêtre qui recevrait un catholique romain par le baptême?

Il me semble plutôt que le scandale réside dans toutes ces réceptions qui se font comme ça sans chrismation avec juste une récitation du symbole, ou qui se font en semaine quand la communauté est absente et ce dans un anonymat bien entretenu, pour ne pas froisser les autorités romaines, avec pour explication que l'orthodoxie est l'aboutissement du catholicisme et que le postulant ne renie en rien sa confession. En quoi l'orthodoxie est-elle l'aboutissement du filioque ou de l'immaculée conception ou du papisme ou du sacré coeur ou de l'iconoclasme tacite etc.... Aucun sens.
Je reviendrai aussi plus tard sur les canons que vous citez mais il me semble que le problème est de savoir dans quelle catégorie nous plaçons le catholicisme romain. Je n'ai encore pas vu une réception par chrismation dans laquelle on demande au postulant catholique romain d'abjurer ses hérésies passées. Là il y a un non respect des canons. Il est vrai que pour détailler << cette énorme hérésie polymorphe qu’est le catholicisme >> cela demanderait une étude approfondie et une succession impressionante d'anathèmes, ce qui n'est pas dans l'air du temps n'est-ce pas? Et on préfère une résistance molle, passive et tacite ornementée de vêpres communes, de prières communes et d'actions évangélico-sociales communes en guise de témoignage.
La formule sacramentelle chère aux catholiques (« ego te baptizo ») est mauvaise, [...]
Et pouvons-nous croire que l’efficacité du Baptême est dépendante de la qualité de le foi de celui qui a baptisé «au nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit ?»
Ce n'est bien sûr pas cet aspect des choses que je visais mais toute l'ecclésiologie latine contenue dans le papisme et le "in persona Christi". De plus lorsqu'on éprouve un tant soit peu la crainte de Dieu, un "Je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit" me semble bien présomptueux. Mais tout ceci est dans la lignée du papisme et << de cette énorme hérésie polymorphe qu’est le catholicisme (Filioque + infaillibilité pontificale + etc).>> comme vous l'avez fort bien résumé.
Dernière modification par Antoine le ven. 16 juin 2006 11:00, modifié 1 fois.
Antoine
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Message par Antoine »

Une autre pièce bien navrante pour le débat.
J'ignore la provenance de ce document. C'est peut-être un faux.

OFFICE POUR LA RECEPTION
DANS L’ORTHODOXIE

D'UN FIDELE VENANT D'UNE AUTRE CONFESSION
CHRETIENNE





Après examen du candidat et au terme d'un enseignement jugés sufflsants, le prêtre revêtu de l'épitrachile et du phélone*, commencera par confesser le récipiendaire sur tous les péchés qu'il se rappellera avoir commis depuis son enfance. Après la confession il ne 1ui donnera pas l'absolution, mais l'amènera à l’entrée de l'église et lui demandera:

Pourquoi viens-tu ici auprès de moi ?

Le Candidat.—Pour être accepté dans le sein de la Sainte Eglise Orthodoxe.

Le Prêtre.—Es-tu parvenu à cette détermination de ta propre volonté et sans aucune influence extérieure ?

Le Candidat.—Oui, je l'ai décidé après une longue méditation visant seulement au salut de mon âme.

Le Prêtre.—Veux-tu véritablement renoncer à tout ton comportement passé et entrer en union avec la foi catholique orthodoxe ?

Le Candidat.—Je le veux de tout mon cœur.

Le Prêtre, le bénissant.—Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen.

Crois-tu en un seul Dieu, glorifié dans la Trinité et l'adores-tu ?

Le Candidat.—Je crois en un seul Dieu, glorifié dans la Trinité, et je l'adore.




Le prêtre.—Confesse Le donc.

Le candidat se prosterne jusqu'à terre, se relève et récite le symbole de la foi:

Je crois en un seul Dieu Père tout-puissant, Créateur du ciel et de la terre, de toutes choses visibles et invisibles.
Et en un seul Seigneur, Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, engendré par le Père avant tous les siècles.
Lumière de Lumière, vrai Dieu de vrai Dieu, engendré, non créé, consubstantiel au Père, et par qui tout a été fait.
Qui pour nous, hommes, et pour notre salut, est descendu des cieux, s'est incarné du Saint-Esprit et de la Vierge Marie, et s'est fait homme.
Qui a été crucifié pour nous sous Ponce Pilate, a souffert et a été enseveli.
Qui est ressuscité le troisième jour selon les Écritures. Qui est monté aux cieux et siège à la droite du Père.
Qui revient en gloire juger les vivants et les morts, et dont le règne n'aura pas de fin.
Et en l'Esprit Saint, Seigneur, qui donne la vie, qui procède du Père, qui avec le Père et le Fils est adoré et glorifié, qui a parlé par les prophètes.
En l'Église une, sainte, catholique et apostolique.
Je confesse un seul baptême pour la rémission des péchés.
J'attends la résurrection des morts et la vie du siècle à venir. Amen.


Le Prêtre.—Béni soit Dieu qui éclaire chaque homme venant dans le monde.

Et de nouveau il demande:
Crois-tu fermement que l'Eglise Orthodoxe conserve la vérité de la foi, la pureté des sacrements et qu'elle donne la direction nécessaire aux besoins spirituels ?

Le Candidat.—Oui, je crois de tout mon cœur trouver dans le sein de l'Eglise Orthodoxe tout ce qui est nécessaire pour mon salut.

Le Prêtre.—Acceptes-tu les canons apostoliques et ceux décrétés par les sept Conciles Œcuméniques, les neuf Conciles Provinciaux et toutes les autres traditions et règles de l'Eglise Orthodoxe ?

Le Candidat.—Je les accepte.

Le Prêtre.—Reconnais-tu que les livres de la Sainte Ecriture doivent être acceptés et interprêtés dans le sens enseigné par l'Eglise Orthodoxe ?

Le Candidat.—Je le reconnais.

Le Prêtre.—Reconnais-tu que les sept sacrements institués par le Seigneur Jésus-Christ doivent être accomplis selon le rite de l'Eglise Orthodoxe et non autrement administrés aux fidèles ?

Le Candidat.—Je le reconnais et déclare que cela doit être ainsi

Le Prêtre.—Reconnais-tu que le chef de l'Eglise Catholique Orthodoxe est notre Seigneur Jésus-Christ Lui-même, et promets-tu soumission, obéissance et fidélité à la hiérarchie des pasteurs légitimes institués par le Saint-Esprit ?

Le Candidat.—Je le reconnais et je promets soumission, obéissance et fidélité aux pasteurs légitimes de l'Eglise Orthodoxe.

Le prêtre.—T'engages-tu à rester membre de la Sainte Eglise Orthodoxe pendant toute ta vie et élever tes enfants dans la foi de cette Eglise ?

Le Candidat. —Je m'y engage, et que notre Sauveur et Seigneur me donne grâce et persévérance.

Le candidat peut alors lire la promesse écrite exigée par les canons ccclésiastiques de rester fidèle à la Sainte Eghse Orthodoxe et slgner cette promesse.
Le prêtre le prend par la main, recouvre celle-ci de son épitrachile, et le mène ainsi jusqu'a l'ambon ou se trouvent, sur un analoï, la Croix et l'Evangile, tout en disant:

Entre dans l'Eglise Orthodoxe et sans un regard sur ton passé, honore le Père Tout-Puissant, Son Fils Jésus-Christ, Verbe Incarné, et le Saint Esprit qui procède du Père, la Trinité Consubstantielle et Indivisible.

Et tandis qu'ils avancent, on chante le psaume 66: «Que Dieu nous soit favorable... »

Le prêtre fait ensuite agenouiller le candidat et récite les versets:

Envoie ton Saint-Esprit et ils seront créés, et Tu renouvelleras la face de la terre. Sauve, mon Dieu, ton serviteur (ta servante) N... qui espère en Toi. Sois pour lui (elle), ô Seigneur, un roc de salut devant la face de l'ennemi. Seigneur, exauce ma prière et que mon cri parvienne jusqu'à Toi.

Puis il dit.—Prions le Seigneur.

Le Chœur.—Kyrie eleison.

Le Prêtre.—Seigneur Tout-Puissant, Toi qui concèdes aux pécheurs des moyens d'expiation et enseignes la vraie voie à ceux qui sont dans l'erreur, pour que personne ne soit perdu et que tous puissent être sauvés. Seigneur, nous Te rendons grâce parce que la lumière de la connaissance de ta vérité a lui sur ton serviteur (ta servante) N... que voici et que Tu as daigné laisser se réfugier dans ta Sainte Eglise Catholique Orthodoxe. Concèdes-lui de s'unir à présent à cette Eglise sans hypocrisie et irrévocablement. Accepte-le (la) dans ton troupeau choisi et fais qu'il (elle) devienne le vase précieux et la demeure de ton Saint Esprit, de façon qu'éclairé(e) et enseigné(e) toujours par Lui, il (elle) conserve inviolés tes éternels commandements si salutaires et soit ainsi digne de recevoir tes grâces célestes. Car tu es le Dieu de la grâce, de la magnificence et de l'amour des hommes, et nous Te rendons gloire, Père, Fils et Saint Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen.

I,e prêtre fait lever le candidat et lui dit:

Tiens-toi bien, tiens-toi avec crainte et confirme ta promesse devant le saint Evangile et la sainte Croix du Seigneur.

Le Candidat.—Je m'engage, avec l'aide de Dieu, à garder fermement et jusqu'à mon dernier soupir, intacte et inviolée la foi catholique orthodoxe que je confesse à présent librement, et d'accomplir avec zèle et joie ses commandements, en conservant jusqu'au bout mon cœur dans la pureté. Pour confirmer ce serment fait par moi je baise les paroles et la croix de mon Sauveur. Amen.

Le Prêtre.—Béni soit Dieu qui veut que tous les hommes soient sauvés et qu'ils arrivent à la connaissance de la vérité. Qu'il soit béni dans les siècles. Amen.

Puis il dit au candidat:

Fléchis les genoux devant le Dieu que tu as reconnu et tu recevras la rémission des péchés.

Le candidat se met à genoux, incline la tête, le prêtre le couvre de son étole et l'absout en disant:

Seigneur miséricordieux, bon et ami des hommes, qui par compassion as envoyé dans le monde ton Fils unique pour déchirer l'acte d'accusation écrit contre nous en raison de nos péchés, pour délier les liens de ceux qui sont enchaînes par leurs péchés et pour proclamer la libération de ceux qui en sont prisonniers. Toi-même, ô Maître, dans ta bonté délivre ton serviteur (ta servante) ici agenouillé(e), de son passé, réconcilie-le (la) et agrège-le (la) à Ta Sainte Eglise Orthodoxe, accorde-lui de marcher sans péché en tout temps et en tout lieu, avec confiance et avec une conscience pure et de te demander une abondante pitié. Car Tu es un Dieu miséricordieux et ami des hommes, et nous Te rendons gloire, Père, Fils et Saint Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen.

Le candidat se relève.

Le Prêtre. Il est digne en vérité... Gloire au Père... Et maintenant... Kyrie eleison (3 fois).

Et le renvoi:

Que le Christ notre Dieu, qui a accordé à Pierre et à la courtisane la rémission de leurs péchés à cause de leurs larmes, les prières de sa Mère toute pure...

Le candidat attend la liturgie pour communier, ou l'onction du Saint Chrème s'il n'a pas-été précédemment confirmé.




* Epitrachile = étole; phélone = chasuble.
Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

La procédure que décrit ce texte est celle qui, d’après les canons de l’Église, doit être appliquée dans le cas des personnes qui viennent de que les Pères appelaient les “parasynagogues”, catégorie dans laquelle ils ont rangé en particulier les antichalcédoniens au VIIème Concile œcuménique. L’Église russe emploie cette procédure pour les catholiques “parce qu’ils ont conservé la succession apostolique”, ce qui n’est pas conforme aux canons.

Pour les catholiques on devrait pratiquer le saint Mystère de la Chrismation pour leur conférer la grâce baptismale, dont leur Baptême était dépourvu, et achever ce Baptême par la Grâce du Mystère de la Chrismation.

Je répète qu’un Concile local ayant autorité sur nos pays pourrait modifier ces dispositions canoniques générales (Ç’a été le cas pour un certain temps de l’Église d’Afrique, à l’initiative de saint Cyprien), et qu’un évêque peut le faire dans un cadre particulier. Mais saint Basile a rejeté les arguments de saint Cyprien dans la mesure où il en faisait une démonstration dogmatique générale.

Il serait certainement bon que l’Église orthodoxe en Europe occidentale ait le courage d’affirmer sa différence dogmatique (et aussi de former un clergé indigène). Mais ça n’a pas l’air de dessiner dans l’avenir prévisible.

Devrait-elle affirmer sa différence en modifiant la pratique de réception des catholiques dans l’Orthodoxie ? Il faudrait d’abord appliquer les canons, c’est-à-dire ne plus les recevoir par une simple abjuration (comme dans le texte qu’Antoine cite) et pratiquer la Chrismation. Mais la pratique du re-baptême des ex-catholiques ne serait pas conforme à la Tradition canonique de l’Église orthodoxe.

C’est déplacer le problème que de le poser au niveau des intentions des catholiques lorsqu’ils donnent le Baptême. Ce que les Pères nous disent, c’est que quel que soit le degré d’écartement des hétérodoxes par rapport à la foi droite, l’Orthodoxie, le simple fait qu’ils continuent à utiliser la forme traditionnelle du Baptême est un hommage, peut-être involontaire, à la tradition de la foi de nos Pères. Et ces paroles qu’ils continuent d’utiliser, ces gestes qu’ils répètent, représentent une réalité ineffaçable.

Si elle agissait ainsi que le suggère Antoine, en rebaptisant sustématiquement les ex-catholiques, l’Église orthodoxe ne manifesterait pas mieux sa “différence” d’avec l’Église catholique, elle manifesterait sa différence d’avec l’enseignement des Pères, tel que nous les transmettent les saints canons adoptés par les Conciles et les commentaires qu’en donnent les Pères et leurs commentateurs autorisés.

Ignorer ces enseignements traditionnels serait la preuve d’un zèle maladroit et inopportun.

Un des grands dangers que présente le catholicisme pour la vie de l’Église est qu’il a réussi à faire passer une marchandise frauduleuse, des enseignements et des pratiques pervers sous le couvert d’une continuité partielle et amputée à la Tradition. Mais cette continuité, par exemple pour le Baptême, contient bien des éléments essentiels à l’hypostase de l’Église, qui ne doit pas les négliger à cause du contexte corrompu.

Et d’autant plus, en ce qui concerne le Baptême, que les Pères nous enseignent qu’on ne doit absolument jamais réitérer un Baptême correct, fût-il sans effet, mais lui conférer la Grâce dont il est dépourvu par le Mystère de la Chrismation. Et saint Basile nous confirme que ce canon vient bien de la Tradition qu’ont reçue nos Pères dans la foi, autrement dit que les Apôtres ont transmise de la part du Seigneur aux premiers évêques des Églises qu’ils ont fondées. Quiconque a cru recevoir le salut par le Baptême trinitaire, même s’il l’a reçu d’un schismatique qui n’avait plus le droit de le faire et pas de Grâce à transmettre, ne doit plus demander à recevoir un nouveau Baptême. L’Église (la vraie) pourvoit à ce qui lui fait défaut par le saint Chrême.
Jean-Louis Palierne
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Antoine
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Message par Antoine »

Lecteur Claude Posté le: Sam 29 Jan 2005 20:02
La situation actuelle de l'Eglise orthodoxe
si les ariens n'étaient pas reçus par baptême, d'autres hérétiques l'étaient, et les témoignages de réception de catholiques romains par le baptême abondent et sont la règle encore en vigueur dans le patriarcat de Jérusalem et l'Eglise de Grèce.
Jean-Louis le patriarcat de Jérusalem et l'Eglise de Grèce sont-ils à condamner parce qu'ils ne suivent pas ce que vous considérez comme devant être la règle immuable?
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