CINQUIEME DEMANDE : DETTE OU PECHE

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Makcim
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CINQUIEME DEMANDE : DETTE OU PECHE

Message par Makcim »

Je crois qu’il y aurait lieu d’approfondir cette figure de la dette – à utiliser de préférence au mot d’offense ou de péché- qui appartient à un champ largement utilisé dans la Bible, celui de l’économie, auquel même des saints relativement récents comme Séraphim de Sarov, en bon fils de commerçants reste fidèle, quand il parle de la rentabilité des exercices ascétiques divers selon la personnalité de chacun.
Je propose d’essayer de répondre aux questions suivantes :

• Qu’est-ce qui est dû ?
• Qu’est-ce qui appartenait à celui à qui on doit et n’a pas été rendu ?
• A-t-on emprunté avec le consentement du créditeur ou bien s’agit-il d’un « emprunt » abusif, plus crûment d’un vol ?
• En quelles circonstances donc a-t-on contracté cette dette ?
• Cela se réfère-t-il à une loi ou un contrat ?
• Le remboursement est-il possible ou impossible et pourquoi ?
• Y a-t-il des modalités de remboursement, d’acquittement, et lesquelles ?
• Quel risque encourt le débiteur à tarder à s’acquitter ou à ne pas être en mesure de le faire ?
• Ou alors quelle solution en cas d’impossibilité de s’acquitter de la dette ?

Je ne pense pas avoir jamais lu sur le forum quelque chose faisant référence au travail de Marc Philonenko, doyen honoraire de la faculté de théologie protestante de Strasbourg, je me demande pourquoi, c’est pourtant un travail d’une érudition remarquable et particulièrement intéressant sur la traduction du Notre père. (Gallimard 2001)
Makcim
Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

Je demande pardon à Maksim : je lui ai répondu dans le fil sur la Mort du Christ : victoire sur la mort ou satisfaction ?
Jean-Louis Palierne
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Anne Geneviève
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Message par Anne Geneviève »

Approfondir ce que Makcim nomme la « figure de la dette », oui. Mais je ne pense pas que cela doive être une analyse de type juridique. La langue française est intéressante à cet égard. Pierre va se noyer ; Paul, bon nageur, saute à l’eau et le ramène en lieu sûr. On dira que Pierre lui « doit » la vie. Il y eut des époques où l’événement aurait engagé réellement Pierre, où ce dernier aurait été tenu de répondre au moindre appel à l’aide de Paul jusqu’à ce que la dette soit éteinte et elle ne pouvait l’être que de deux façons : soit Pierre sauvait Paul à son tour, soit Paul déclarait la dette remise, reconnaissait l’équivalence du service « rendu ». C’est resté dans notre langage et pourtant, quand nous retrouvons dans des textes anciens ce type de situation, nous avons du mal à les comprendre. Ce qui, entre parenthèses, nous permet de voir à quel point, malgré tous nos manques et même malgré les hérésies de l’occident (pourtant gratinées), l’Evangile a commencé d’imprégner l’inconscient collectif, ou pour le dire dans un langage plus théologique, à quel point le levain chrétien a soulevé la pâte.
Et plus notre société se déchristianise, plus l’appel à la vengeance se confond avec la justice, plus nous risquons de voir resurgir ce genre d’exigence, déjà en filigrane dans le fait qu’il est socialement « bien » de « s’assumer ».
Je crois profondément que c’est de ce type de dette qu’il est question dans la cinquième demande. Que devons nous à Dieu ? Tout, depuis l’être jusqu’à notre salut.
Je ne sais si quelqu’un l’a déjà fait remarquer, mais le Notre Père est une prière qu’Adam aurait pu dire en Eden avant que le Malin vienne tout brouiller, avant de pénétrer au cœur de l’épreuve/tentation. Dès que l’interdit sur l’arbre « du bon et du mauvais » lui avait été transmis, en fait.
Après la chute, les dettes liées au péché s’ajoutent aux dettes ontologiques et je rejoins pleinement ce qu’a dit Jean Louis.

En incise : Dupuy, hélas, ne tire pas grand chose de ses intuitions sinon de la bouillie philosophique entre Hegel, Husserl et l’éloge de la machine. Je ne suis même pas allée au bout du bouquin, il m’est tombé des mains. Le plus intéressant, c’est qu’il ait pu poser le problème.
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eliazar
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PATER cinquième demande

Message par eliazar »

"Après la chute, les dettes liées au péché s’ajoutent aux dettes ontologiques et je rejoins pleinement ce qu’a dit Jean Louis."
S'agit-il des dettes "liées au péché" d'Adam, c'està dire à la chute hors de l'Eden ?
Ou bien des dettes liées au(x) péché(s) personnel(s) de celui qui est en train de prier ? Ce qui me semble être le cas, selon cette formulation.

Or, nous savons que ce que nous demanderons au Père nous sera donné : le demander à deux ou trois, c'est déjà, et en surabondance, prier avec l'Esprit (qui réside en nous, et qui y est l'origine vivante, personnelle, de notre motion de prière) et avec le Christ qui prononce le Notre Père = ou encore, dont nous prononçons avec Lui ce Notre Père qui reste à jamais "Sa prière", et non seulement pour nous qui avons été baptisés en Lui... Par exemple, Gandhi disait le Notre Père, ce qui évoque immédiatement le "J'ai d'autres brebis dans d'autres bergeries".

Et si c'est bien le cas, je me pose une autre question : Qu'en est-il de la confession sacramentelle ?

Ayant demandé (avec un coeur brisé) que notre dette nous soit remise, nous avons pleinement Foi que le Père ne nous donnera pas un serpent en place d'un oeuf... A ce stade, dans le moment même, notre péché personnel est déjà pardonné, me semble-t-il. Sinon, qui serait ce Père ?!

Ma question est liée, bien sûr, à l'objurgation de Paul quant à la communion : examinez-vous (vous-mêmes) avant d'aller prendre la nourriture du Seigneur ; il ne parle pas d'aller se confesser d'abord, ni même après s'être examiné - c'est à dire : après avoir fait comme le Publicain de la parabole, qui est redescendu du temple exaucé.
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Anne Geneviève
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Message par Anne Geneviève »

J’avoue n’avoir pas pensé plus loin que « nous devons à Dieu le salut » et avoir mis tout péché dans le même sac. Parce que, si nous n’étions pas « tous morts en Adam », je ne vois pas très bien comment on en viendrait aux péchés personnels. Je sais bien que ce n’est pas le même remède apparent, sacramentel, mais enfin le fond du fond de notre problème, c’est bien que notre nature est tordue, que de ce fait nous n’arrêtons pas d’en accumuler et que Dieu, dans son amour inlassable, se communique, nous guérit, reprend, éduque, redresse, console… Jean Louis dit les choses dans le langage de la règle et de la justice, j’ai plutôt tendance à employer celui de la pédagogie, ça nous vaut de temps à autre une empoignade ou un malentendu mais c’est le même paysage vu depuis les deux bouts de la colline !
Bien sûr que ce que nous demanderons au Père nous sera donné ! Et bien sûr que l’Esprit Saint, que nos institutions n’enferment pas, va mener vers cette prière et, ainsi, vers le Christ et vers le Père, tous les hommes au cœur assez ouvert pour l’entendre. Il n’y a pas que Gandhi et, en incise, c’est d’ailleurs assez étonnant : autant nos oecuménistes seraient prêts à lâcher tous les dogmes en croyant ainsi faire ami/ami avec les hindouistes et les bouddhistes dont ils ne savent même pas qu’ils ont une doctrine et pas seulement une pratique, autant les plus grands penseurs des Indes, au XXe siècle, ont lu et médité les Evangiles, prié avec nos prières, intégré les Béatitudes. J’ai connu des hindouistes qui admettaient le Christ comme Dieu incarné – l’ennui, c’est que pour eux, c’était une incarnation divine parmi d’autres et qu’ils ne reconnaissent pas les hypostases (bien qu’ils aient conscience du caractère trinitaire, mais pour eux, ce sont des « aspects » d’un Dieu impersonnel).
Je ne sais pas si ce sont des brebis d’autres bergeries ou celles qui broutent dans les prés d’alentour. J’aurais plutôt tendance, à voir l’immensité de l’univers et la banalité de la planète Terre, à penser ces autres bergeries hors de l’espace humain. Mais bon, pour l’instant, j’ai assez à faire avec la bergerie dans laquelle je bêle.
Que l’absolution soit une des formes que prend la remise des dettes par le Père, oui, mille fois oui. Mais la confession, je ne veux pas trop en parler, en tout cas pas sur ce fil. En deux mots cependant. L’apôtre n’en parle pas, les premiers siècles ne la pratiquaient pas, c’est une dérivation d’une ascèse monastique qui a du sens dans le cadre d’une relation de paternité/filiation spirituelle ; les cathos l’ont rendue obligatoire pour des raisons de pouvoir assez douteuses et l’ont même utilisée à des fins politiques après Napoléon (résultat, les hommes, qui votaient, ont délaissé l’église pour le bistrot, sauf mariages et enterrements, et seules les femmes, qui ne votaient pas, ont continué d’aller à la messe) ; et je me demande bien pourquoi les orthodoxes ont emboîté le pas à l’Eglise romaine sur ce point.
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eliazar
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Cinquième demande

Message par eliazar »

J'aime ce qu'Anne Geneviève vient d'écrire :
Je ne sais pas si ce sont des brebis d’autres bergeries ou celles qui broutent dans les prés d’alentour. J’aurais plutôt tendance, à voir l’immensité de l’univers et la banalité de la planète Terre, à penser ces autres bergeries hors de l’espace humain. Mais bon, pour l’instant, j’ai assez à faire avec la bergerie dans laquelle je bêle.
Qui n'a pas eu un jour cete "tendance" là ?! A part Laïka qui ne s'est (peut-être?!) jamais posé la question.

Mais Celui qui supporte la banalité de la planète Terre n'est pas limité par ce qu'Il a à faire avec cette bergerie, ni même avec les autres de la planète Terre ! Heureusement.
".../... les cathos l’ont rendue obligatoire pour des raisons de pouvoir assez douteuses et l’ont même utilisée à des fins politiques après Napoléon (résultat, les hommes, qui votaient, ont délaissé l’église pour le bistrot .../...
C'est surtout valable pour la France, ma bonne dame. Les Italiens, qui n'ont pas eu la chance d'avoir Napoléon, ne s'embarassaient pas de telles délicatesses psychologiques. L'Évêque de Nizza, qui était curieusement très désireux de faire voter la masse des futurs Niçois pour le rattachement à la France de Napoléon III, s'est contenté de demander à ses curés de prêcher pendant les dimanches de préparation au référendum sur l'horreur d'avoir à obéir à un premier ministre franc-maçon, comme Cavour, et le bonheur d'avoir un Empereur aussi pieusement catho que Napoléon III.
Y a qu'à lire le chapitre sur le rattachement spontané et enthousiaste du comté de Nice tout entier à la France pour se rendre compte que ses habitants allaient encore tous à la messe, en ce temps-là.

Ce que cet évêque si dévotement francophile n'avait pas prévu, c'est que le fait de ne pas se confiner au confessionnal a fait que des cortèges de femmes se sont formés dans les villages des hautes vallées pour desccendre drapeau en tête vers les bureaux de vote en réclamant le droit de voter elles aussi pour une oeuvre aussi pieuse.

Normal : elles voulaient sauver l'âme de leurs enfants.
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Anne Geneviève
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Message par Anne Geneviève »

Je ne connaissais pas l’anecdote des cortèges de femmes du comté de Nice réclamant de voter pour obéir à leur évêque mais je dois dire qu’elle est jubilatoire !
En fait je pensais à quelques départements de la France profonde, dont la Creuse. Terre pauvre, quelques vaches, pas de quoi nourrir des ribambelles de marmots, les hommes faisaient les chantiers comme maçons durant des mois entiers et, évidemment, des jeunes mâles dans ces conditions ressentent quelques besoins ou démangeaisons… Les épouses portaient autant de cornes que leurs vaches, le savaient et personne n’en faisait un fromage du moment que le mari ne ramenait pas une de ces maladies dites honteuses dont on ne savait pas trop bien se débarrasser. Mais voilà, avec l’obligation obligatoire de la confession au moins annuelle pour faire ses Pâques, les curés tannaient ces jeunes hommes sur deux points chatouilleux : 1., leurs aventures extra-conjugales lors des chantiers et 2., leurs tentations de s’organiser et de « mal » voter. Les premières offraient un magnifique moyen de chantage pour contrer les secondes. D’où la « déchristianisation » précoce de la Creuse dès le début du XIXe siècle, précoce et paradoxale puisque les hommes qui désertaient la messe, les Pâques et le confessionnal ne cessaient pas d’être croyants, faisaient baptiser leurs mioches, les mariaient à l’église et n’auraient pour rien au monde accepté de mourir sans extrême-onction.
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Makcim
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REDEMPTION

Message par Makcim »

Chers frères et sœurs en vous souhaitant une bonne fin de Carême, voici la traduction (dont j’assume tous les défauts) d’un article de circonstance qui a ses limites mais que je poste pour conserver le contact avec vous dans le temps dont je dispose. Il est issu du site : http://www.orthodoxytoday.org/articles6 ... mption.php

C’est un article du Père Patrick Henry Reardon :

REDEMPTION

« Parmi les nombreuses images utilisées dans l’Écriture pour décrire l’œuvre rédemptrice de notre Seigneur il y en a plusieurs dans lesquelles le langage lui-même est emprunté au monde du commerce. En effet le mot même de « rédimer » signifie « racheter » ou « s’acquitter de ». De manière semblable dans la Sainte Écriture on parle du péché comme d’une dette et Jésus est dit avoir payé un « prix ». Puisque ce sont des termes marchands, nous ne devrions probablement pas nous étonner que certains lecteurs de la Sainte Écriture soient enclins à penser le salut comme une sorte d’arrangement en affaire comme si Jésus sur la croix fixait un prix à un créditeur pour nous libérer du péché et de la mort. Différentes théories de la rédemption on été élaborées sur un tel modèle.

Les théories de ce genre échouent cependant, parce qu’elles ne tiennent pas compte du sens métaphorique traditionnel dans lequel de tels termes sont déjà utilisés dans le langage biblique.

Prenez le substantif « rédemption » et le verbe « rédimer », par exemple. Parce que le sens premier de « rédimer » signifie « racheter » et était souvent utilisé pour le paiement de la rançon d’un esclave, « rédimer » vint à signifier assez tôt toute libération d’un esclave. Utilisé dans un tel sens, il n’y avait pas nécessairement une somme réelle payée au propriétaire de l’esclave.

La rédemption a souvent ce sens par extension dans la Sainte Ecriture, particulièrement quand elle est utilisée dans un contexte religieux. Par exemple, quand Dieu « racheta » son peuple pour le faire sortir d’Egypte, Il ne paya pas au pharaon une somme d’argent précise. Il n’y a pas eu d’échange commercial. Il n’y a pas eu de transaction commerciale du tout. Dieu fit simplement une descente en Egypte et reprit ce qui était à Lui. Comme nous le voyons de façon répétée dans Isaïe, les psaumes, et ailleurs, c’est le sens normal de « rachat » dans la Bible chaque fois que Dieu est le sujet. C’est la même signification dans le Nouveau Testament. Quand Jésus nous « rachète » de l’esclavage du péché et du pouvoir de la mort, Il n’effectue pas un règlement au diable ; Il fait une descente aux enfers et Il reprend ce qui est à Lui.
Des commentaires similaires sont appropriés quand la Sainte Écriture parle du sang de Jésus comme du « prix » de nos péchés. Le terme est une métaphore sans la moindre connotation commerciale. Certainement le sang répandu de Jésus était le prix de nos péchés, mais c’est complètement déplacé de chercher à qui le prix fut payé. Quand il est utilisé dans un sens métaphorique, le mot « prix » n’a pas de signification mercantile.
Nous sommes suffisamment familiers avec une telle signification du mot. Quand un soldat meurt en défendant son pays, sa mort est le « prix » de la victoire de son pays. Quand un athlète s’exerce durement pour aller en compétition, cet entraînement est le « prix » qu’il paye. Nous reconnaissons que le mot « prix » est utilisé dans de tels cas dans un sens figuré qui indique vraiment une transaction commerciale. Le prix est simplement payé ; nous ne penserions pas à poser la question : « à qui le prix a-t-il été payé ? » Il n’y a pas de réponse convenable pour la bonne raison que ce n’est pas une question correcte. Une telle question ignore le sens seulement métaphorique du terme. C’est la raison pour quoi une telle question n’est ni posée ni adressée à personne dans la Sainte Écriture.

La même chose doit être rappelée à propos de la « dette » de nos péchés, quand l’Apôtre Paul écrit que le Christ a réglé notre dette (chreigraphon, dont la meilleure traduction pourrait être « reconnaissance de dette ») dans Colossiens 2 :14. Un tel endettement est une métaphore de la relation du pécheur à Dieu, pas une réelle dette quantitative. Jésus utilise la même image dans sa parabole du Serviteur Implacable (Matthieu 18:23-35), dans laquelle nous nous accordons à reconnaître une utilisation métaphorique.
Décrire ces termes comme des métaphores théologiques n’affaiblit pas leur signification ni ne dilue leur contenu. La « dette » de nos péchés n’est pas moins accablante pour être une figure de style. Le « prix » payé dans le sang de Jésus n’est pas moins douloureux pour être une figure rhétorique, et notre « rédemption » moins coûteuse. Ces mots sont tous des métaphores pour décrire ce qui est au-delà de toute description, au-delà de toute compréhension, et au-delà de toute théorie. Les mots ne peuvent suffire à décrire ce que fait Dieu, mais nous pouvons être certains que son œuvre ne se réduit à aucune théorie sur le sujet.

Il n’y a pas de « théories de l’expiation » dans la Sainte Ecriture, bien qu’il y ait plusieurs manières de décrire l’expiation. Je ne suis pas sûr que nous ayons vraiment besoin d’une théorie du rachat, mais si nous devions en avoir une, elle devrait somme toute respecter le sens correct des mots avec lesquels la Bible décrit l’expiation. »

Père Patrick Reardon est le pasteur de la paroisse de tous les saints de l’Eglise Orthodoxe Antiochienne de Chicago dans l’Illinois, il a fait paraître Touchstone: A Journal of Mere Christianity. Il est aussi l’auteur de « Le Christ dans les psaume »s et « Le Christ dans ses Saints ( les deux ouvrages publiés par Conciliar Press).

Je reste un peu sur ma faim je dois l'avouer et je ne peux m'empêcher de penser aux paroles si crues du fils de commerçant qu'est ce Saint si important "pour notre temps" (expression favorite de nos chers modernes) : Saint Seraphim de Sarov avec ces invitations à "investir" dans le domaine qui "rapporte" le plus...
Makcim
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