Exaltation de la sainte Croix

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Catherine
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Exaltation de la sainte Croix

Message par Catherine »

Demain, 14/27 septembre : Exaltation universelle de la vénérable et vivifiante Croix.
Jour de fête chômé et de jeûne (allégé d'huile et de vin à cause de samedi)
Tropaire, mode 1
Sauve, Seigneur, ton peuple et bénis ton héritage. Accorde à nos rois la victoire sur leurs ennemis, et par ta Croix, protège nos cités.
Kondakion, mode 4
Élevé en croix volontairement,
accorde tes Miséricordes
à ce nouvel état qui porte ton Nom, ô Christ-Dieu.
Réjouis dans ta Puissance nos rois croyants,
en leur accordant la victoire contre leurs ennemis.
Qu'ils jouissent de ton Alliance,
arme de paix, trophée invincible.
La Croix est le signe de la victoire du Christ sur l'enfer et la mort.
Il n'y a pas de signe plus précieux pour le chrétien. Il est impossible de raconter sa puissance.
Jean de Bostres, homme saint et qui avait pouvoir sur les esprits impurs, interrogea de démons qui habitaient des jeunes filles agitées de transports et qu'ils malmenaient. Il leur dit : "Que craignez-vous des chrétiens ?" Ceux-ci répondirent : "Vous avez en vérité trois grandes choses. L'une est ce que vous portez à votre cou. L'autre, ce par quoi nous sommes lavés dans l'Église. Et l'autre, ce que vous mangez dans l'Assemblée." Et comme il leur demandait encore laquelle de ces trois choses ils craignaient le plus, ils répondirent : "Si vous gardiez bien ce que vous recevez quand vous communiez, nul d'entre nous ne pourrait nuire à un chrétien."
C'est là ce que les ennemis craignent plus que tout le reste: la croix, le baptême et la communion.
C'est par la croix qu'est venue la joie dans le monde entier — comme nous le chantons tous les dimanches, et sans porter sa croix, on ne peut suivre Jésus Christ ni accéder à la joie.
Le signe de la croix est un bouclier invincible contre les attaques des démons.
Avant, pendant et après la prière, avant de manger, de voyager ou de faire quoi que ce soit d'important ou de risqué, le chrétien se trouvera bien de faire le signe de la croix pour demander l'Aide de son Christ victorieux.
Sur la façon orthodoxe de faire le signe de la croix (hm Cassien : "Autrefois en Occident") :
Voici un fait fort intéressant que j’ai trouvé relaté dans le Dictionnaire d’Archéologie Chrétienne (T. III, C. 3143). Telle était la coutume du Moyen-Âge jusqu’au XIIIe siècle: «Le signe de la croix se faisait en réunissant les trois premiers doigts de la main droite, en tenant les autres fermés et en portant ces trois doigts joints au front, à la poitrine, à l’épaule droite et à l’épaule gauche.»
Dans «La chanson de sainte Foy», cet usage aussi bien occidental qu’oriental est bien confirmé:
«Alors elle se signa avec les trois doigts
et pria Dieu qui fit ce siècle... » .
Exapostilaire des Matines de la fête:
Ô Croix, gardienne de tout l'univers,
Ô Croix, beauté de l'Église,
Ô Croix, puissance des rois,
Ô Croix, fermeté des fidèles,
Ô Croix, gloire des anges
et blessure des démons.
K.
eliazar
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14/27 septembre : Sainte Croix

Message par eliazar »

A tous et toutes, bonne et sainte fête de la Sainte Croix !
Katherine, vous dites qu’il s’agit d’une fête « chômée ». Où cela ?
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Catherine
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Message par Catherine »

Bonne et sainte fête à Éliazar et à tous.
Réponse à Éliazar :
Dans l'Église orthodoxe, évidemment. Mais vous savez qu'il y a plus de quarante grandes fêtes chômées par an dans l'Église orthodoxe, et si la France était orthodoxe, on aurait autant de jours de congé — quel bonheur pour les Niçois !
Mais comme ce n'est pas le cas, seuls les retraités et les femmes au foyer orthodoxes peuvent se permettre et sont tenus de ne pas travailler ces jours-là dans notre pays.
En Grèce, pays pourtant orthodoxe de réputation, c'est malheureusement pareil pour les VCO : ils ne peuvent pas fêter dignement les grandes fêtes de l'Église qui, depuis l'introduction du nouveau calendrier, tombent presque toutes des jours ouvrables.
Il existe deux fêtes chômées qui sont en même temps des jours de jeûne : la Décollation de saint Jean le Précurseur (29 août) et l'Exaltation de la sainte Croix (14 septembre).
Mais vous trouvez tout cela dans le Grand Livre d'Heures, je crois. (Je ne l'ai qu'en grec)
K.
roman_k
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Message par roman_k »

Bonne et sainte fête de la Sainte Croix !

Ou est-ce qu'on peut trouver sur l'internet le calandier orthodoxe en francais?

Merci d'avance.

Roman
Catherine
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Calendrier orthodoxe

Message par Catherine »

Cher Roman,
Vous avez le calendrier du monastère Saint-Élie-et-Élisée, qui est bien, même s'il y existe quelques menues erreurs (inévitables lors de la confection d'un calendrier orthodoxe):
http://monastere-orthodoxe.chez.tiscali ... drier.html
Cordialement,
K.
roman_k
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Message par roman_k »

Merci, Catherine!
Sylvie
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Message par Sylvie »

Bonjour chers amis,

Je fais remonter ce fil puisque cette fête semble être très importante pour vous les Orthodoxes puisque normalement, ce devrait être un jour chômé.

Il me semble que la fête maintenant porte le nom de la Croix Glorieuse plutôt que de l'Exaltation de la Sainte Croix.

Malheureusement, je dois avouer que cette fête n'est pas obligatoire pour les KTO et ne semble pas avoir plus d'importance qu'une fête d'un saint (te). De ce que j'ai compris de cette fête du 14 septembre, c'est la commémoration de la découverte de la vrai Croix par sainte Hélène. Je vais vérifier si maintenant c'est la commémoration de la victoire de Jésus-Christ par sa mort et Résurrection.

Pouvez-vous m'en dire un peu plus pour m'encourager à parcourir près de 100 km et avoir du mal à me stationner pour participer à la Divine Liturgie plutôt que d'assister à une messe ordinaire KTO près de chez-moi ?

Amicalement

Sylvie
eliazar
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Exaltation de la Sainte Croix

Message par eliazar »

Chère Sylvie, votre demande me comble de joie et m'occasionne en même temps un certain sourire.

Parcourir plus de 100 km pour assister à la Sainte Liturgie (je veux dire quand on n'y va pas à pied, en passant en plein hiver par des cols de montagne élevés et généralement glacés - comme c'est le cas en Serbie pour les montagnards qui sont trop peu nombreux pour avoir un prêtre à demeure), c'est le sort de plus de la moitié des chrétiens orthodoxes, dans ce pays de France qui est l'un des plus riches du monde, qui a de bonnes routes, et où souvent il est possible de rejoindre un autre orthodoxe plus proche, qui possède une voiture, afin de faire la route ensemble.

J'ajoute que lorsqu'on n'a pas de voiture (c'est maintenant mon cas - mais j'habite enfin dans une ville où se trouvent trois églises orthodoxes, donc je ne suis plus en cause, mais... je l'ai été!), c'est l'occasion de parler du Christ pendant la route, de poser des questions sur la Liturgie de ce dimanche-là (si l'ami voiturier est plus au courant que vous) ou même sur la vie quotidienne orthodoxe, si on est novice.

Un de mes voituriers, à l'époque lointaine de mes débuts dans la quête de l'Église du Christ, était un Serbe justement. Un homme âgé, et plein d'humour, qui me racontait comment l'enfant montagnard qu'il était (son père était le prêtre d'un village un peu plus peuplé que les autres) devait marcher toute la nuit dans ces montagnes pour aller prévenir les habitants de sa "tournée des villages perdus" que le lendemain ou le surlendemain était un jour de fête, ou qu'il y aurait Liturgie, ou Baptême, ou Mariage, etc. et qu'ils étaient attendus par son père, qui leur ferait une grande soupe bien chaude pour les agapes fraternelles qui suivraient l'évènement en question.

Parce que ces montagnards isolés, qui ne savaient pas toujours lire, et qui n'avaient ni journal ni radio pour leur rappeler quel jour on était, allaient généralement venir en retraversant ces mêmes cols et vallons dans l'autre sens, de nuit naturellement (pour être à l'heure à l'office du matin - l'Orthros - qui précède la Liturgie) et le ventre vide, sans même une boisson chaude, afin de pouvoir communier. La bonne soupe de sa mère faisait pour ainsi dire partie de la fête - mais en même temps elle permettait de retraverser toutes ces montagnes glacées l'après-midi pour rentrer chez soi au début de la nuit. Car la nuit tombe vite en hiver dans les montagnes.

Canadienne, vous devez avoir entendu des vieillards raconter des souvenirs similaires, j'imagine ?

Communier au Corps et au Sang de notre Créateur et Sauveur, cela vaut bien que l'on prenne cette peine. Et quand Il nous a dit de Le suivre et de porter notre croix tous les jours, Il ne parlait pas seulement de la petite croix-bijou en argent ou en or que nous portons... autour du cou !

Vous devez comprendre que vous, Sylvie, vous n'êtes pas (vous n'êtes plus) devant un choix du genre : "Vais-je aller à la Messe près de chez moi et acheter des gâteaux chez le pâtissier du coin en revenant - ou vais-je devoir aller à 100 km pour assister à une Liturgie orthodoxe que je ne connais pas encore très bien, mais qui m'intéresse; et dans ce cas, il me faudra supporter un sacrifice de temps et de confort".

Le dilemne est (à mon sens) le suivant : ou bien vous voulez SAVOIR si le Christ vous appelle à rejoindre Son Église - et dans ce cas, personne d'autre que Lui ne peut vous répondre, et encore moins faire "le chemin" à votre place. Ou bien vous ne vous "intéressez" à l'Église (l'orthodoxe, la seule entièrement fidèle à la foi des Apôtres par qui nous avons reçu l'Évangile, au temps de nos ancêtres paîens) que pour vous poser des questions, un peu sur ceci, u peu sur celà, à tout hasard: mais çà, je ne crois pas du tout que vous en soyez encore là, Sylvie.

Or, pour faire ce chemin, ce n'est pas suffisant de parler avec un prêtre ou un moine, si excellent guide soit-il. Vous n'avancerez vers l'Église que si le Christ Lui-même vous en ouvre la porte, et vous y conduit en vous tenant par la main. Une seule communion eucharistique vous enseignera davantage que vingt messages de ce Forum. Car nous ne parlons que de l'abondance de notre coeur - de la surabondance, devrais-je dire : c'est à dire du surplus de paroles qui jaillissent d'une vie de prière et de présence du Christ en nous.

Vous pourriez m'objecter que n'étant pas encore chrismée, vous ne pouvez pas communier. Je le sais bien : j'ai moi-même dû attendre plus d'un an, en allant chaque dimanche chanter à la Liturgie dans ma nouvelle paroisse. Je m'imprégnais ainsi de la splendeur des textes de la Sainte Liturgie (dont je vous rappelle après tant d'autres, ici) qu'ils constituent la seule initiation complète à la doctrine de l'Église : tous les livres "de catéchèse" n'en sont que des développements ou des commentaires - et ils ne sauraient remplacer la "manducation" de la Parole sainte qui est proclamée, ou chantée, ou priée en silence en même temps que l'Église, au cours de la Liturgie partagée avec tous les autres Baptisés. Et vous devriez déjà acheter le Grand Livre d'Heures qui contient l'essentiel des textes pour chaque jour de l'année, chaque saint qu'on y célèbre, chaque Fête du Seigneur ou de Sa Mère. Une page par jour vous apporterait au moins l'odeur de l'Eucharistie - comme ce pauvre du conte moyenageux qui venait à la fenêtre du boulanger, la nuit, respirer la bonne odeur du pain qu'il ne pouvait pas s'acheter.

Vous pouvez deviner à quel point j'étais déchiré, chaque fois, après avoir chanté avec tous mes frères et et toutes mes soeurs, dans le choeur : "Je m'approche de Ta Sainte Table"... d'en être réduit à les voir quitter le lutrin l'un après l'autre pour aller à l'Eucharistie - et moi, de rester là "à vide". Mais ce n'était pas un vide absolu, ni désespérant : Dieu a une grande tendresse pour un coeur déchiré et brisé, comme dit le Psalmiste. Et cette douleur profonde, mais cachée, faisait aussi son petit bonhomme de chemin, son travail de catéchèse, à l'intérieur de ma conscience humaine, de ma mémoire-intelligence, certes - mais surtout DANS LE SECRET du coeur, de l'âme.

C'est avec tout cela, tous ces matériaux divers, que le Christ "construit" Ses serviteurs et Ses servantes. A partir de leur premier désir de Lui - ou plutôt : à partir du premier désir qu'Il leur a envoyé...

On ne naît pas orthodoxe, on le devient. Je n'ai que 77 ans, et je n'arrête pas de le devenir ; de temps à autre, je me demande jusqu'à quand ?!!! mais c'est une autre histoire, comme disait Kipling... Aussi je vous dis avec toute ma fraternelle amitié dans le Christ : "Bon courage pour vos 100 km de chaque dimanche, Sylvie ! Et remerciez Dieu qui vous a permis d'avoir une voiture, d'être dans un pays où vous ne risquez pas d'être jetée en prison pour être allée vers l'Église, et d'être dans une région où il y a encore des moines, une église, et des prêtres !

Savez-vous bien que c'est du luxe ? un grand luxe ?
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Antoine
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Message par Antoine »

Saint Théodore le Studite (759-826)


Que la vue de la croix est belle ! Sa beauté n'est pas mêlée de mal et de bien, comme jadis l'arbre du jardin d'Eden. Elle est tout entière admirable, « belle à voir et à partager » (Gn 3,6). C'est un arbre qui donne la vie et non la mort; la lumière et non l'aveuglement. Elle fait entrer dans l'Eden ; elle n'en fait pas sortir. Cet arbre sur lequel le Christ est monté, comme un roi sur son char de triomphe, a perdu le diable, qui avait le pouvoir de la mort, et a délivré le genre humain de l'esclavage du tyran. C'est sur cet arbre que le Seigneur, comme un combattant d'élite, blessé aux mains, aux pieds et à son côté divin, a guéri les cicatrices du péché, c'est-à-dire notre nature blessée par le Satan.

Après avoir été mis à mort par le bois, nous avons trouvé la vie par le bois ; après avoir été trompé par le bois, c'est par le bois que nous avons repoussé le serpent trompeur. Quels échanges surprenants ! La vie au lieu de la mort, l'immortalité au lieu de la corruption, la gloire au lieu de la honte. C'est avec à-propos que l'apôtre Paul s'est écrié : « Je ne veux trouver ma gloire que dans la croix de notre Seigneur Jésus-Christ » (Ga 6,14)... Au-dessus de toute sagesse, cette sagesse qui a fleuri sur la croix a rendu stupide les prétentions de la sagesse de ce monde (1Co 1,17s)...

C'est par la croix que la mort a été tuée et Adam rendu à la vie. C'est par la croix que tous les apôtres ont été glorifiés, tous les martyrs couronnés, tous les saints sanctifiés. C'est par la croix que nous avons revêtu le Christ et dépouillé l'homme ancien (Ep 4,22). C'est par la croix que nous avons été ramenés comme les brebis du Christ, et que nous sommes rassemblés dans la bergerie d'en haut.
Sylvie
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Message par Sylvie »

Merci Antoine pour ce beau texte de méditation.

Merci Eliazar pour me donner en exemple les Serbes montagnard ainsi que beaucoup d'autres Orthodoxes qui doivent eux aussi parcourir de longues distances. Peut-être que certains n'ont pas encore cette liberté de pouvoir pratiquer leur foi.

Finalement j'y suis allée hier. À la fin de la Divine Liturgie, le prêtre m'a enseigné sur la moitié des Icônes de la Paroisse, l'autre moitié sera pour une autre fois. Il y en a trois qui m'ont particulièrement frappées dont celle des millions de martyrs de la Russie sous le régime communiste avec la famille royale au centre. Cette Icône me disait que l'Église Orthodoxe a toujours été persécutée par différents persécuteurs dont les croisades de Rome. J'avais envie de demander pardon au prêtre en tant que Catholique pour toutes ses persécutions qui ont eu lieues soit directement par l'Église Romaine ou indirectement par son silence. Je n'ai pas osé. Je lui ai tout simplement avoué mon étonnement face à toutes ses persécutions que l'Église Orthodoxe a vécues à travers l'histoire et ce même par Rome. Je lui ai demandé si l'inverse a eu lieu c'est-à-dire que l'Église Orthodoxe aient persécutés les Catholiques Romains. Il m'a dit que non. Nous sommes restés silencieux quelques instants l'un à côté de l'autre. Je pense que le silence en disait plus qu'un long discours.

L'autre Icône qui m'a "parlé" a tombé par terre pendant la liturgie. Les gens debout près d'elle n'ont pas bronché malgré le bruit qu'elle a fait en tombant. Alors je suis allée la ramasser. Je l'appelle l'Icône inachevée. Je ne sais pas son nom. C'était seulement le buste du Christ mais pas au complet. Il y avait seulement une partie des épaules de peintes. Je ne me souviens pas d'avoir vu les lettres. Est-ce que cette description vous donne une idée pour la retracer ? Je l'ai remise à l'endroit où je pensais qu'elle était. Comme je voulais demander au prêtre la signification de l'Icône, j'ai vu qu'elle n'y était plus. J'imagine qu'elle appartenait à un paroissien.
Le dilemne est (à mon sens) le suivant : ou bien vous voulez SAVOIR si le Christ vous appelle à rejoindre Son Église - et dans ce cas, personne d'autre que Lui ne peut vous répondre, et encore moins faire "le chemin" à votre place.
Vous avez bien discerné. Je ne sais pas s'Il m'appelle à l'Église Orthodoxe. Je sens qu'il y a quelque chose qui me manque pour demander de cheminer vers le Baptême mais je n'arrive pas à savoir ce que c'est. C'est comme si j'ignorais encore la bonne question. Impossible de trouver la réponse. Je ne sais pas si vous comprenez ce que je veux dire. C'est comme s'il y avait un obstacle intérieur mais que je n'arrive pas à voir. Je ne pense pas que ce soit la distance ou la perte d'amis ou jugement de la part de mon entourage en particulier de ma famille. Je pense que si je savais avec une certitude absolue que c'est là que Jésus me veux, il n'y aura rien qui réussira à me faire reculer. Peut-être que ce n'est pas encore le temps. En tout cas, je prends le rythme avec les prières et jeûnes (allégés pour l'instant pour apprivoiser mon corps). Je découvre le jeûne le mercredi et vendredi. Chez les KTO nous devons faire pénitence une fois la semaine. Mais cela peut-être variable d'une personne à l'autre. Je me souviens d'avoir mangé dans une communauté religieuse un vendredi où il y avait poisson ou viande selon le choix de la personne. Cela m'avait surpris, et à ma question une religieuse disait que pour elle qui adorait le poisson, elle mangeait de la viande. Mais avec le jeûne Orthodoxe, la question du choix ne se pose pas (lol).
Vous n'avancerez vers l'Église que si le Christ Lui-même vous en ouvre la porte, et vous y conduit en vous tenant par la main.

C'est avec tout cela, tous ces matériaux divers, que le Christ "construit" Ses serviteurs et Ses servantes. A partir de leur premier désir de Lui - ou plutôt : à partir du premier désir qu'Il leur a envoyé...
Merci

Une autre question. À la fin de la Divine Liturgie, je voyais le prêtre tracer une croix avec un "pinceau" (désolée si je n'emploie pas le bon mot) et de l'huile. Je ne savais pas si je pouvais y aller. Il me semblait que cette huile était bénie. Alors je laissais passer les Orthodoxes présents et à la fin le prêtre m'a fait signe que je pouvais y aller. Donc j'ai fait les prosternations devant la croix et je me suis dirigée vers le prêtre, il a tracé le signe de la Croix comme aux autres paroissiens. Pouvez-vous m'expliquer la richesse de ce que j'ai reçu ?

Amicalement

Sylvie
Antoine
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Message par Antoine »

Le dilemne est (à mon sens) le suivant : ou bien vous voulez SAVOIR si le Christ vous appelle à rejoindre Son Église - et dans ce cas, personne d'autre que Lui ne peut vous répondre, et encore moins faire "le chemin" à votre place.
Le Christ appelle tout le monde sans distinction à rejoindre son Eglise. Il y travaille ainsi que l'Esprit Saint. Le dilemne ne réside pas dans l'appel ou le non appel du Christ mais dans l'accueil ou non de cet appel et dans la réponse qui lui est faite. En Lui, juste un vomissement selon Apocalypse 3,16.
Sylvie
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Message par Sylvie »

Vous y allez un peu raide Antoine. Une chance que Dieu ne prends pas modèle sur vous.
Il n'éteint pas la mèche qui fume encore et ne brise pas le roseau froissé.

Mais je vous aime bien comme vous êtes.
Le dilemme ne réside pas dans l'appel ou le non appel du Christ mais dans l'accueil ou non de cet appel et dans la réponse qui lui est faite.
C'est que vous êtes certain d'être dans la vrai Église. J'ai été 30 ans à être certaine que j'y étais aussi. C'est un choc que d'apprendre que l'Église Catholique Romaine est coupée du Cep. C'est peut-être le point le plus douloureux que de penser que toute une partie du monde serait dans l'hérésie. Votre intervention a jeté un peu de lumière. Rejoindre l'Église Orthodoxe serait en quelque sorte dire que l'Église Romaine est hérétique et schismatique. C'était peut-être l'obstacle majeur que je n'arrivai pas à définir.

Amicalement

Sylvie
Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

Sylvie a écrit : Une autre question. À la fin de la Divine Liturgie, je voyais le prêtre tracer une croix avec un "pinceau" (désolée si je n'emploie pas le bon mot) et de l'huile. Je ne savais pas si je pouvais y aller. Il me semblait que cette huile était bénie. Alors je laissais passer les Orthodoxes présents et à la fin le prêtre m'a fait signe que je pouvais y aller. Donc j'ai fait les prosternations devant la croix et je me suis dirigée vers le prêtre, il a tracé le signe de la Croix comme aux autres paroissiens. Pouvez-vous m'expliquer la richesse de ce que j'ai reçu ?

Amicalement

Sylvie
Le prêtre vous a fait une onction d'huile sainte. Cette pratique trouve son origine dans l'épître de saint Jacques (V: 14-15). Il s'agit à l'origine d'une pratique réservée aux malades, mais, comme l'écrit l'actuel archimandrite Denis Guillaume (in Le Spoutnik, Diaconie apostolique, Parme 1997, p. 1139), "le sacrement est élargi aux biens portants désireux de se préparer, par la pénitence, à la communion". Or, c'est bien la situation dans laquelle vous vous trouvez, puisque vous êtes dans une démarche de conversion, donc de retour sur soi / pénitence, qui devrait avoir pour aboutissement la réception du saint Baptême, de la chrismation et précisément de la communion.
Le terme de "pinceau" que vous utilisez est approprié et voilà ce qu'en écrit l'archimandrite Denis dans son lexique liturgique (op. cit., p. 1202):
"pinceau. On s'en sert pour les onctions: huile d'allégresse des catéchumènes, huile sainte pour la guérison des infirmes (en ce cas on utilise jusqu'à sept pinceaux), myron ou chrême de la confirmation".
Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

Sylvie a écrit : Rejoindre l'Église Orthodoxe serait en quelque sorte dire que l'Église Romaine est hérétique et schismatique. C'était peut-être l'obstacle majeur que je n'arrivai pas à définir.

Amicalement

Sylvie
On peut sans peine concevoir que ce soit l'obstacle psychologique majeur de toute conversion et que c'est plus difficile pour quelqu'un qui vient d'une autre religion que de pas de religion du tout.
Nous sommes cependant nombreux sur le forum à avoir connu cette situation, et en venant du même point de départ que vous.
Si cela peut vous faciliter les choses, dites-vous qu'en rejoignant l'Eglise orthodoxe, vous ne ferez qu'accomplir le meilleur de ce que vous avez pu recevoir dans l'Eglise catholique romaine. Vous ne faites que retourner à la religion de vos pères. (Je vous suppose Québécoise "pure laine" et donc vos racines sont ici, chez nous, et sont les mêmes que les nôtres; mais ce ne serait pas différent si vous étiez d'origine italienne, par exemple.) Là, c'est plus facile pour vous que pour les Javanais ou les Kenyans qui deviennent orthodoxes.
L'Eglise orthodoxe est aussi ce que l'Eglise romaine a été et qu'elle n'aurait jamais dû cesser d'être. En allant vers l'Eglise orthodoxe, c'est vous qui êtes fidèle à la vraie Eglise romaine, et peu importe ce que les autres en pensent, et peu importe quelles directions ils prennent. Et il y aura grande joie parmi vos aïeux si vous retrouvez un jour ce qui leur fut arraché par ruse et violence dans un passé lointain mais que rien ne peut effacer.
Dieu vous garde.
Antoine
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Message par Antoine »

Sylvie a écrit :Vous y allez un peu raide Antoine. [...]C'est un choc que d'apprendre que l'Église Catholique Romaine est coupée du Cep.
Ce qui montre bien que le dilemne ne réside pas dans l'appel mais dans l'accueil de cet appel.
Ensuite qu'il y ait beaucoup de circonstances atténuantes dans les modalités de l'accueil de cet appel c'est un autre sujet. Mais il ne faut pas déplacer le problème pour excuser ces circonstances.

Quant à la violence ressentie elle est dûe uniquement à la violence de votre attachement à ce qui n'est pas l'Eglise.
"Viens suis moi." dit le Christ au notable (Luc 10, 18-23)."Mais lui entendant cela devint tout triste car il était fort riche". Le "viens et suis moi " est toujours ressenti avec une violence proportionnelle à ce dont on doit se déposséder. La possession ne concerne pas que les biens matériels et nous nous fabriquons tous nous-mêmes notre propre tristesse...
Dernière modification par Antoine le ven. 16 sept. 2005 16:09, modifié 1 fois.
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